• il y a 3 mois

Category

🎵
Musique
Transcription
00:00Seul hier soir dans son appartement de la rue de Verneuil, où il s'était enfermé pour travailler, on le savait malade, il avait déjà eu plusieurs alertes cardiaques et subit d'ailleurs une ablation partielle du foie, on le savait en danger mais tout de même sa mort a surpris, surpris et surtout provoqué une grande émotion, beaucoup de tristesse dans le regard de ces gens qui ce soir encore se pressent aux abords de son domicile, Dylan Purnam.
00:22Embouteillage, confusion et cohue cet après-midi rue de Verneuil, la police avait entièrement bouclé le quartier, un millier de personnes étaient venues rendre un dernier hommage à Serge Gainsbourg, émotions, tristesse, recueillement de tous ses fans, jeunes et vieux, représentant toutes les générations.
00:42Une profonde tristesse surtout, beaucoup de tristesse, c'est quelqu'un que j'aimais extraordinairement, beaucoup.
00:52Je suis très ému, je vais en profiter, j'y reviendrai sans enterrement.
00:56Vous avez quel âge ?
00:57J'ai 31 ans et j'ai toujours écouté, vraiment ce qui me concerne, c'est avant tout un génie musicalement et un grand compositeur.
01:09Vous l'aimiez comme artiste, comme chanteur ?
01:11Oui bien sûr parce que c'est pas un conformiste, c'est un créateur, il attire l'attention sur des tas de choses.
01:23Si je me suis rendue sur les lieux c'est vraiment pour me persuader qu'il était décédé, j'y crois pas, c'est plus fort que moi.
01:32Sombre dimanche rue de Verneuil, Gainsbourg en tout cas nous aura fait un dernier pied de nez.
01:37En 1985 il avait écrit cette chanson où il disait, je crèverai un Sunday où j'avais trop souffert, alors tu reviendras mais je serai partie.
01:49Que l'on aime ou que l'on n'aime pas Gainsbourg, ils sont très peu nombreux ces derniers, il faut bien le dire.
01:54Chacun aura gardé une image, sa propre image de l'artiste, soit vous le retrouvez mal rasé fumant une cigarette brune, un verre de pastis à la main,
02:02soit vous le préférez en chantant la marseillaise, la marseillaise reggae ou alors en Gainsbourg tout en dresse avec Jane Birkin et sa fille Charlotte.
02:12La carrière de Serge Gainsbourg est en tout cas bourrée.
02:16Le roi de la provoque, celui qui se permet tout.
02:19Et de l'autre il y a Gainsbourg, l'écorché vif, né en 1928 dans une famille juive d'origine russe.
02:26Deux visages pour un même homme entré dans la chanson française par un coup de maître, le Poinçonneur des Lilas.
02:31Un succès que l'on fredonne depuis 1958.
02:46Poète maudit de la rive gauche, chanteur branché, évoluant au gré des modes, Serge Gainsbourg n'a cessé de se métamorphoser.
02:57Un fil conducteur, le parfum de scandale qui enveloppe bon nombre de ses classiques.
03:01La verdeur des textes, les connotations sexuelles ont choqué, tout comme cette adaptation de la marseillaise en reggae.
03:07Entendez-vous, dans les campagnes, les géants et les féroces soldats.
03:14Ils viennent jusque dans nos bras, éborger nos fils, nos copains.
03:21A l'image du répertoire, le mode de vie était source de polémiques.
03:25Alcool, cigarettes, il a toujours revendiqué ses excès.
03:28L'alcool conserve les fruits et la fumée les viandes.
03:32Quand il n'avait pas le mot pour rire, Gainsbourg savait se montrer émouvant.
03:36Notamment à travers sa compagne Jane Birkin et leur fille Charlotte, qu'il fit toutes deux chanter et tourner au cinéma.
03:48C'est bien, c'est ce que j'ai fait de mieux.
03:51Tout ce que j'ai pu faire, tout ce que j'ai pu faire.
03:56Dernière grande satisfaction avec Bambou, la naissance de son deuxième enfant, Lucien, surnommé Lulu.
04:05Parolier et compositeur au génie prolifique, Serge Gainsbourg ne quitte en laissant derrière lui une série impressionnante de petits chefs-d'oeuvre.
04:11La Javanaise, Melody Nelson, Love on the beat, des chansons faites pour rire ou pour pleurer.
04:17François Mitterrand disait tout à l'heure, avant son intervention sur le golf, que Serge Gainsbourg avait élevé la chanson au rang d'un art
04:25qui témoignera de la sensibilité de toute une génération.
04:29Il est vrai que je n'ai pas vu aujourd'hui dans les réactions une seule personne qui ait marqué son indifférence.
04:35Mais qui, mieux que les femmes qui ont chanté Gainsbourg, pouvait aujourd'hui parler de son immense talent ?
04:40Si elles sont plutôt discrètes et tristes ce soir, leurs chansons diront à quel point on aimait Gainsbourg.
04:46Jacques Collet.
04:55Melody Nelson.
04:59Cette irrésistible petite Anglaise a marqué 15 ans durant la vie privée et la carrière de Gainsbourg.
05:04Elle devint, voilà 19 ans, la maman de Charlotte.
05:10Mais la vie du chanteur, poète, musicien a été jalonnée par d'autres présences féminines.
05:15Saint-Germain-des-Prés a chanté Gainsbourg, voilà 30 ans.
05:18N'est-ce pas, Juliette Grégoire ?
05:21En 64, un succès bien mièvre a fait découvrir France Gall, 17 ans à l'époque.
05:26Championne de l'Eurovision grâce à Gainsbourg.
05:33Et le symbole de l'érotisme cinématographique des années 60 lui-même fit connaître son talent de chanteuse.
05:39Grâce à Gainsbourg et à une moto d'enfer.
05:43Mais la magie du verbe de Gainsbourg qui transforme la langue en un petit mécano de mots et de sons,
05:48c'est Anna Karina qui nous l'a fait connaître.
06:02Musicien raffiné, Gainsbourg réunie, ici, la 3e symphonie de Brahms.
06:07Et le charme de Birkin.
06:16Catherine Deneuve, elle-même que l'on attend des guerres dans ce registre, ne résiste pas à l'appel de Gainsbourg.
06:38Et puis, la grande Adjani, peut-être la plus belle des femmes, prête à Gainsbourg en 1984,
06:44sa voix, son charme et son talent de comédienne, pour un disque, hélas, un seul.
07:08Bon sang ne saurait mentir, Charlotte Gainsbourg à bonne école fait craquer la France avec sa petite voix fluette et les textes de papa.
07:21Et comme s'il avait dû les connaître et les approcher toutes, la lolita de la chanson peut accrocher la référence Gainsbourg,
07:27au curriculum vitae de Vanessa Paradis.
07:30Elle fut la dernière de ses découvertes.
07:38Un commentaire de Jacques Collet.
07:40Après les deux films de la soirée...