Nathan Devers, donne son avis sur une augmentation des impôts pour les riches «Dans une justice sociale et fiscale, le mot "riche" est une abstraction».
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00:00Est-ce que ça fait partie de cette justice fiscale pour reprendre les termes de Michel Barnier ?
00:04Moi je ne suis absolument pas économiste,
00:07mais il me semble que quand on parle de justice sociale et de justice fiscale,
00:11le mot de « riche » est un peu une abstraction.
00:13Qu'est-ce qu'on entend par « riche » ?
00:15Il y a des vraies distinctions à faire.
00:18Il y a, me semble-t-il, déjà une grande distinction
00:21qui est entre les revenus du travail et les revenus du capital.
00:25Il est vrai qu'aujourd'hui en France, on insiste beaucoup sur le fait
00:27que les revenus du travail sont très fortement taxés
00:30par rapport à certains de nos voisins européens,
00:32par rapport à la moyenne des pays dans le monde aussi,
00:35avec des taux qui peuvent atteindre les 45% dans l'impôt sur le revenu.
00:38On sait aussi que c'était une des grandes mesures
00:40qu'Emmanuel Macron avait en commun avec François Fillon dans la campagne de 2017,
00:44que de créer un taux unique pour les revenus des actionnaires,
00:48à savoir 30%, la fameuse loi PFU de 2018.
00:52Ça c'est la première distinction.
00:54La deuxième distinction, mais vraiment, encore une fois,
00:56d'un point de vue presque philosophique, ça veut dire que je ne vous parle pas
00:59en ayant eu une compétence économique,
01:01mais c'est entre les revenus du travail et les revenus liés aux successions.
01:05Il me semble qu'aujourd'hui, quand on parle de justice sociale,
01:07on voit bien qu'à certains égards, dans beaucoup de sujets,
01:10il y a un blocage qui existe dans la société.
01:12On prend un seul exemple qui est la question du logement,
01:15le fait qu'aujourd'hui, quand vous habitez dans une métropole,
01:17vous ne pouvez pas accéder à la propriété,
01:19même si vous avez des revenus extrêmement importants,
01:21si vous n'êtes pas héritier.
01:23Je pense que là, il est aussi très important,
01:25et c'est vraiment une vérité, c'est le cas d'ailleurs pas seulement en France,
01:28dans à peu près toutes les métropoles occidentales,
01:30et je pense que là aussi, il est important de ne pas s'en tenir au mot de riche,
01:33parce que riche, ça ne veut rien dire.
01:35Pour un économiste, aucun économiste n'emploie en économie politique,
01:38vous ne trouvez ce mot chez personne.
01:40Si vous voulez, il faut spécifier.
01:42Et il me semble d'ailleurs que c'est peut-être l'erreur
01:44de communication politique que commet Michel Barnier
01:47quand il parle des plus riches,
01:49une augmentation d'impôts qui viserait cette catégorie de la population,
01:52c'est qu'il faut vraiment être extrêmement précis.
01:54Parce que si vous voulez, on peut tout à fait,
01:56si on a une compréhension très large du mot riche,
01:59inclure une très grande partie des classes moyennes,
02:01des gens qui travaillent énormément,
02:03qui croulent déjà sous les charges,
02:05ou des gens qui ont des petites et moyennes entreprises.
02:08Je pense que c'est très important
02:10de ne pas se laisser enfermer dans ce vocable qui est un peu abstrait.
02:15C'est pour ça qu'il faudrait avant tout le définir,
02:17puisque là, on a bien compris que c'était un message de Michel Barnier
02:20envoyé au Nouveau Front Populaire et en même temps au Rassemblement National,
02:23Eliott Mamann.
02:24Et effectivement, la première des choses, c'est définir ce terme de riche.
02:30À partir de combien on est riche ?
02:313500 euros par mois, disait François Hollande,
02:33sous votre contrôle.
02:344000.
02:354000.
02:36Il a rendu ça à 4000.