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Henri ALFANDARI

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00:00La liste du gouvernement est enfin tombée. Ce week-end, 39 nouveaux ministres nommés.
00:06Pour en parler ce matin, on reçoit le député de la 3e circonscription d'Indre-et-Loire, le député horizon Henri Alfandari.
00:12Bonjour Henri Alfandari.
00:13Bonjour.
00:14Au vu du gouvernement et des forces politiques en présence parmi ces 39 nouveaux ministres,
00:19Ensemble pour la République et Horizon entre autres votre parti, on peut dire que vous serez député de la majorité ?
00:25Je pense que c'est difficile de parler de majorité. On sera en soutien et en participation de ce gouvernement.
00:33Tout simplement parce que les Français attendent qu'il y ait un gouvernement pour que la France avance,
00:38Pour que les services publics et l'Etat continuent son administration.
00:44Vous vous dites enfin, il est enfin tombé ce nouveau gouvernement, il vous plaît ?
00:48Alors il n'y a pas d'histoire de le gouvernement me plaît ou ne me plaît pas.
00:52Je pense qu'il faut absolument qu'on se mette au travail. Il y a un budget à passer.
00:57Il y a un certain nombre de sujets à prendre en charge où on sait que nos administrations sont à l'arrêt.
01:02Donc il y a un moment où il y a des arbitrages et des instructions à donner.
01:06Donc comme tous les Français, je me dis qu'il est temps.
01:09Justement ce dossier épineux du budget, il doit être présenté le 9 octobre à l'Assemblée.
01:14C'est un sacré dossier qui arrive en premier.
01:18François Hollande, ancien président, juge ce nouveau gouvernement fragile.
01:23Avec des menaces de censure, est-ce que ce dossier ne vous met pas déjà en difficulté ?
01:28Est-ce qu'il ne met pas déjà ce nouveau gouvernement en difficulté ?
01:31En fait, il ne me met pas personnellement ni qui que ce soit en difficulté.
01:36Il est dangereux pour la France.
01:38Vous savez très bien qu'on a une dette absolument abyssale.
01:42Tous les ans, on en rajoute parce que rien n'est géré.
01:46Mais ça ne remonte pas à Emmanuel Macron.
01:48Ça fait 40 ans qu'on laisse filer.
01:51Mais elle a été aggravée pendant le septembre à Macron.
01:54Elle a été aggravée.
01:55Mais le rythme d'endettement est relativement le même si vous enlevez le Covid et quelque chose comme ça.
02:02La réalité, c'est qu'on a un problème endémique en France qui est le problème de la dette.
02:06Et qu'on est arrivé à un niveau où on peut se faire attaquer par les marchés à n'importe quel moment.
02:10Et la charge de la dette peut s'envoler.
02:12Tout d'un coup, vous vous retrouvez avec un coût de la dette qui est supérieur au budget de l'éducation nationale.
02:16Qui est supérieur au budget de la justice.
02:18Dossier épineux.
02:19Mais est-ce qu'il ne met pas en difficulté si les députés n'arrivent pas à se mettre d'accord sur ce type de dossier très important ?
02:26Qui, vous le disiez, donne l'élan sur plusieurs mois à venir, plusieurs années même.
02:31Comment on arrive à se saisir de ce dossier avec un gouvernement aussi fragile ?
02:36Je pense que c'est là où ce n'est pas qu'une question de savoir si on participe ou si on soutient le gouvernement.
02:42Toutes les notions de majorité et de minorité telles qu'on les a connues sont balayées.
02:47La question c'est de savoir, est-ce qu'on trouve le sens des responsabilités pour faire en sorte que le pays fonctionne ?
02:52Vous, vous êtes prêt à faire des compromis, monsieur Alfandari ?
02:55De ne pas forcément suivre l'impulsion d'un parti, par exemple Horizon, mais de faire loi par loi ?
03:00De faire des compromis ?
03:01De toute façon, il faudra faire des compromis.
03:03Une fois de plus, personne n'a gagné ces élections, tout le monde a perdu.
03:07Ça veut dire que c'est une sorte de mariage forcé.
03:11Et quand vous êtes dans une configuration comme ça, si vous commencez par dire non, je ne discuterai sur rien, ça ne peut pas marcher.
03:19Donc oui, il faut ouvrir la porte à la discussion, bien sûr.
03:21Vous dites, personne n'a gagné ces élections.
03:24Laurent Beaumet, le député socialiste d'Indre-et-Loire, remet en cause sur notre antenne ce matin ce nouveau gouvernement.
03:29Encore une fois, on l'a entendu depuis plusieurs jours, semaines.
03:32La gauche était arrivée en tête par la coalition Nouveau Front Populaire aux législatives.
03:37Il n'y a qu'un ministre d'hiver gauche dans ce gouvernement.
03:40J'aimerais qu'on réentende des tourangeaux qui avaient réagi au moment où Michel Barnier a été nommé Premier ministre.
03:47On n'a pas le son, je pensais qu'on l'avait.
03:50Ils nous expliquent en fait qu'ils se sentent trahis par Emmanuel Macron.
03:55Est-ce qu'il n'y a pas un problème de légitimité de ce nouveau gouvernement ?
03:58Je pense qu'il y a un problème qu'ils aient eu ce discours dès le soir des élections en disant qu'ils savaient gagner.
04:05Bien sûr qu'ils n'ont pas gagné.
04:07Qui a gagné le premier tour des élections législatives ? C'est le RN.
04:10Peut-être que là c'est les Républicains, puisqu'il y a beaucoup de ministres républicains dans ce nouveau gouvernement.
04:14Il y a un gouvernement qui a été constitué avec des gens qui veulent y participer et qui veulent faire des compromis.
04:23Si le NFP avait voulu prendre le lead en disant qu'on va constituer le gouvernement, on va aller vers les autres,
04:29non pas pour faire ce qu'on a défendu pendant les élections, puisque les Français ne l'ont pas validé,
04:33mais parce qu'on est à priori la première force, loin de constituer une majorité,
04:41et on va essayer de bâtir à partir de ça une majorité en bâtissant des compromis.
04:46Ils auraient eu le gouvernement. Ils ne voulaient pas le faire.
04:50Leur programme était trop éloigné du programme d'Emmanuel Macron ?
04:59Il n'y a pas de programme. Une fois de plus, personne ne peut arriver en disant qu'on va faire mon programme.
05:06Parce qu'il n'y a pas de majorité ?
05:08Parce qu'il n'y a pas de majorité. Comment voulez-vous ? Le NFP à Bordeaux, tout ça c'est de la dialectique.
05:12Comment pendant deux ans, alors qu'on était 253, nous étions la minorité présidentielle,
05:18tout d'un coup ils arrivent à 193 et ils seraient une majorité.
05:21Enfin, on n'est pas loin de la rentrée des classes.
05:24Tout ça c'est des additions, ce n'est pas très compliqué à faire.
05:27Il y a un moment, on frôle le ridicule.
05:30La réalité, elle est assez simple.
05:33C'est une situation que personne n'a souhaitée.
05:36C'est le résultat du vote souverain des Français. Il faut le respecter.
05:40Et donc maintenant, il faut donner à la France la possibilité d'avoir un gouvernement et d'administrer.
05:45Certains Français ne sont pas forcément d'accord avec cela.
05:47J'aimerais juste qu'on parle des impôts.
05:49Michel Barnier a dit dans son interview sur France 2 hier soir,
05:52n'être pas opposé à la haute des impôts pour les plus fortunés.
05:55Il a dit qu'il ne toucherait pas aux plus modestes mais pour les plus fortunés, ça serait le cas.
05:58C'est un tabou du macronisme qui tombe ?
06:00Je ne sais pas. En fait, moi je ne suis pas macroniste.
06:03Je n'ai pas de tabou particulier, je dirais juste une chose.
06:06Si le principe c'est encore d'augmenter les impôts pour alimenter un puissant fond, ça ne va pas marcher.
06:13Ça vous semble cohérent cette prise de position ?
06:15Oui. La position de dire, commençons d'abord par gérer, à mieux dépenser l'argent public.
06:22Et si on y arrive, pour une question de symbole, on va demander aux plus riches de contribuer encore plus qu'ils ne le font.
06:29Pourquoi pas ?
06:30Je ne crois pas qu'il y avait vraiment de conditions. Il expliquait qu'il y avait...
06:34En revanche, moi j'en mets une.
06:35Bien sûr, d'accord.
06:36Moi j'en mets une.
06:37Parce qu'il y a un moment, il faut arrêter d'entretenir des illusions.
06:40On est le pays avec les plus forts impôts au monde.
06:43On est le pays avec le plus fort transfert de revenus entre les plus riches et ceux qui ont le moins d'argent.
06:49Donc la réalité c'est que les plus riches participent déjà énormément à la contribution sur l'impôt.
06:54Et que vous pouvez par exemple doubler le fameux PUFU, le Prélèvement Forfaiteur Unique, vous le passez de 30 à 60%,
07:01ça ne fera jamais que 7,5 milliards de plus en imaginant que les gens ne partent pas.
07:04D'accord, donc vous mettez des conditions.
07:06Ça ne répond absolument pas aux choses.
07:07Qu'on fasse un symbole à symbole pour que les gens se sentent dans un esprit de justice.
07:13Pourquoi pas ?
07:14Mais ça sous-entend qu'on traite d'abord le problème, c'est-à-dire d'arrêter de mal dépenser l'argent public.
07:19J'aimerais juste revenir très rapidement sur un sujet qui me semble important.
07:23Chef des files des députés macronistes, Gabriel Attal, a sommé Michel Barnier de s'expliquer sur la PMA,
07:29le droit des personnes LGBTQIA+, le droit à l'IVG.
07:34Parce que plusieurs ministres ont été jugés très conservateurs sur ces points-là.
07:38Est-ce que vous aussi vous êtes inquiet sur ces questions ?
07:40Non, je ne suis pas inquiet sur ces questions.
07:42D'ailleurs, le Premier ministre s'est exprimé hier soir à la télé en disant qu'aucune de ses lois ne serait remise en cause.
07:49Je pense que c'est pareil, il faut arrêter de monter en épingle des choses.
07:53Bruno Retailleau, puisqu'on parle de lui et d'autres, ont des positions personnelles sur ce sujet.
08:01Ces sujets sont passés en hémicycle, ils ont été votés.
08:04Quand on est dans le champ de la République, on accepte le résultat des votes, ce qu'ils font.
08:09Donc voilà, si à la base on était tous d'accord, il n'y aurait pas besoin de passer au vote.
08:14Donc c'est normal d'avoir des positions personnelles, il n'y a pas de remise en cause de ces droits.
08:18Merci beaucoup Henri Elfandari, député de la 3e circonscription d'Indre-et-Loire.
08:22Merci d'avoir été notre invité ce matin.
08:23Merci.

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