Le président américain Joe Biden s'exprime devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York. Il évoque notamment la politique américaine, la guerre en Ukraine, la situation au Proche-Orient, le réchauffement climatique ou encore le développement de l'IA.
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00:00Mesdames et messieurs les chefs d'Etat et de gouvernement,
00:03aujourd'hui, c'est la quatrième fois que j'ai l'insigne honneur
00:07de m'adresser à cette Assemblée générale en tant que président
00:10des Etats-Unis.
00:11Et ce sera la dernière fois.
00:14J'ai vu l'histoire en marche.
00:17La première fois que j'ai été élu aux Etats-Unis,
00:21c'était au Sénat en 1972.
00:24Alors, je sais que j'ai l'air d'un jeune homme de 40 ans,
00:27mais j'avais 29 ans à l'époque.
00:31Et à ce moment-là, nous étions à un instant charnière.
00:37Il y avait beaucoup de tensions, beaucoup d'incertitudes,
00:40et le monde était divisé par la guerre froide.
00:44Le Moyen-Orient s'orientait vers la guerre.
00:48Les Etats-Unis étaient en guerre au Vietnam,
00:51à l'époque la plus longue guerre dans laquelle les Etats-Unis
00:53avaient été engagés.
00:55Notre pays était divisé, la colère régnait et il y avait
00:59des questions sur notre avenir et le pouvoir que l'on pouvait
01:02exercer sur la scène internationale.
01:05Et à l'époque, je suis rentré dans la vie publique,
01:07non pas par désespoir, mais bien au contraire par optimisme.
01:11Les Etats-Unis et le monde ont su traverser cette époque-là.
01:16Ça n'a pas été simple.
01:18Ça a même été compliqué, avec des retours en arrière.
01:21Mais nous avons avancé pour réduire la menace des armes
01:24nucléaires, avec le contrôle de ces mêmes armes.
01:27Et nous avons réussi à conclure, à terminer cette guerre froide.
01:34Nous avons ouvert un chapitre de paix après avoir retiré nos
01:40troupes du Vietnam.
01:44Nous avons noué un partenariat nouveau avec le Vietnam,
01:48qui incarne justement cette capacité que nous avons toutes
01:52et tous à nous réconcilier.
01:54Aujourd'hui, les Etats-Unis et le Vietnam sont des partenaires,
01:56des pays amis.
01:57Et ça, c'est une preuve que même les horreurs de la guerre
02:01n'empêchent pas de voir une trajectoire plus positive et que
02:04les choses peuvent s'améliorer.
02:06Ça, il ne faut jamais l'oublier.
02:08Et j'ai eu la grande chance de voir cela se répéter plusieurs
02:13fois dans ma carrière.
02:14J'étais contre l'apartheid en Afrique du Sud.
02:16J'ai vu aussi ce régime raciste s'écrouler.
02:21Je me souviens aussi des crimes de guerre qui ont été commis dans
02:25les années 90, et on a aussi lutté à cette même
02:32période-là pour le droit des femmes et des jeunes filles aux
02:36Etats-Unis et dans le monde entier.
02:39Il reste encore énormément de travail à faire,
02:41notamment contre le viol et les agressions sexuelles
02:44comme armes de guerre.
02:46Le 11 septembre, nous avons été attaqués par Ben Laden et par Al Qaïda.
02:53Nous avons fait triompher la justice.
02:55Et ensuite, je suis arrivé à la présidence des Etats-Unis à un
02:59autre moment difficile.
03:01Il y avait des nouveaux défis et de nouvelles menaces,
03:05mais aussi de nouvelles opportunités.
03:09Il faut qu'on arrive à envisager ces menaces-là,
03:13ces défis-là, tout en saisissant les opportunités.
03:17Il faut en finir avec les guerres qui ont commencé le 11 septembre.
03:25Lorsque j'étais vice-président de Barack Obama,
03:26on m'a demandé de nous retirer d'Irak.
03:30Ça a été difficile, mais nous l'avons fait.
03:32Lorsque j'ai été élu président, ce n'était plus le Vietnam,
03:36mais c'était l'Afghanistan qui était le pied avec lequel on était
03:38en guerre depuis le plus longtemps.
03:40Et on m'a demandé de terminer ce conflit, et je l'ai fait.
03:42C'était une décision difficile, mais c'était la bonne.
03:46Quatre présidents américains avaient tenté de le faire,
03:50mais je ne voulais pas être le cinquième à tenter de sortir
03:53d'Afghanistan sans y parvenir.
03:55Il y a eu des tragédies avec des centaines d'Afghans qui sont
03:59morts et des dizaines d'Américains aussi qui sont morts.
04:03Et je pense à ces morts tous les jours.
04:05Il y a aussi les 2 461 soldats américains qui sont morts au fil
04:10des 20 ans de cette longue guerre en Afghanistan,
04:14sans compter les milliers de blessés.
04:17Je pense au service qu'ils ont rendu à notre patrie,
04:20leur sacrifice et leur héroïsme, à tous ces hommes et ces femmes
04:24qui se sont battus pour nous et pour nos valeurs.
04:32J'ai aussi dû rebâtir les alliances de mon pays.
04:35Des alliances qui avaient grand besoin d'être reconstruites et on
04:40l'a fait sur la base de traités, mais aussi avec des nouveaux
04:43traités comme le Quad, avec l'Australie, l'Inde,
04:47le Japon et d'autres pays dans la zone pacifique.
04:50Je sais que nombre d'entre vous regardent le monde et y voient
04:53beaucoup de difficultés et de désespoir, mais pas moi.
04:57Je m'y refuse.
04:59En tant que chef d'Etat, nous n'avons pas ce luxe-là.
05:02En Ukraine, au Soudan, à Gaza, je sais qu'il y a des guerres,
05:07je sais qu'il y a de la faim, je sais qu'il y a des terroristes,
05:10de la violence, qu'il y a énormément de populations déplacées,
05:14qu'il y a la crise climatique, que la démocratie est en péril,
05:20que nos sociétés sont divisées, que l'intelligence artificielle
05:24représente autant de risques et d'opportunités.
05:26La liste est longue, mais vous savez,
05:28j'ai vu tellement de choses, tellement d'événements,
05:31et puis nous avons fait tellement de choses dans le bon sens
05:33ces dernières décennies que je suis rempli d'espoir.
05:36Je sais qu'il y a une trajectoire positive qui peut s'ouvrir à nous.
05:40En 1990, je me souviens qu'on disait que le monde était
05:46un endroit où tout pouvait s'écrouler jusqu'à son cœur
05:52et que l'anarchie allait se déverser sur le monde entier.
05:56Certains pensent que cette citation décrit le monde des années 90,
06:01mais aussi celui de 2024.
06:03Mais pour moi, il y a une distinction claire,
06:07parce que pour nous, finalement, le monde ne s'est pas écroulé.
06:13On observe que les décideurs politiques ont réussi à tenir,
06:17ont réussi à surmonter la pire pandémie en un siècle.
06:21On a veillé à ce que le Covid ne soit plus maître de nos vies.
06:26Nous avons la Chartre des Nations unies.
06:28L'Ukraine est aujourd'hui un pays libre.
06:32Nous avons investi dans les énergies propres,
06:34dans la lutte contre le changement climatique aux Etats-Unis.
06:40Il y a des faches qui cherchent à déchirer notre pays,
06:42le monde entier, le chaos, le terrorisme, le cynisme.
06:46Il y a des pays qui veulent se retirer de la scène internationale
06:50et suivre leur propre chemin.
06:53Nous, notre tâche, notre mission, c'est de veiller à ce que l'on
06:56reste unis et que ce désir d'union soit plus fort que cette volonté
07:01de désunion.
07:04C'est pourquoi nous venons ici tous les ans pour réaffirmer ces
07:09partenariats et pour surmonter ensemble ces défis,
07:12pour que, ensemble, nous tenions.
07:15Mesdames et Messieurs les chefs d'Etat et de gouvernement,
07:17je pense que nous sommes à nouveau à un moment charnière,
07:20dans la mesure où les choix que nous ferons aujourd'hui vont
07:23déterminer notre avenir pour les décennies à venir.
07:28Nous devons lutter contre l'agression.
07:32Nous devons mettre un terme au conflit.
07:35Nous devons surmonter les défis mondiaux comme la maladie,
07:37la faim, le changement climatique.
07:40Et pour ce faire, il faut planifier tout cela maintenant.
07:47Et aujourd'hui, j'aimerais parler de ces décisions qui vont dessiner
07:50les contours des décennies à venir et parler du cap que je pense
07:54qu'il faut suivre.
07:56D'abord, il faut bien voir que nous avons fait un engagement,
08:00celui de lutter contre l'agression de la Russie et contre l'Ukraine.
08:04On aurait très bien pu protester et s'en tenir à ça,
08:07mais la vice-présidente Harris et moi-même avons bien compris que
08:10c'était une agression contre l'Ukraine et contre toutes les
08:13valeurs que défend cette institution qu'est les Nations unies.
08:17C'est pourquoi nous avons apporté un soutien humanitaire,
08:21économique et militaire à l'Ukraine.
08:23Nos alliés de l'OTAN et de plus de 50 pays nous ont suivis dans
08:27cette initiative-là.
08:29Et puis, surtout, le peuple ukrainien s'est dressé et j'ai
08:35demandé aux personnes de l'Assemblée générale de se lever pour
08:38leur rendre hommage l'an dernier.
08:41La bonne nouvelle, c'est que la guerre de Poutine ne fonctionne pas.
08:45Il voulait détruire l'Ukraine, mais l'Ukraine demeure libre.
08:49Il voulait affaiblir l'OTAN, mais l'OTAN n'a jamais été aussi
08:53unie, aussi forte qu'aujourd'hui, avec deux nouveaux membres dans ses
08:56rangs, la Finlande et la Suède.
08:59Mais nous ne pouvons pas nous arrêter là.
09:02Nous avons un nouveau choix à faire.
09:06Est-ce que l'on va poursuivre ce soutien et aider l'Ukraine à
09:09gagner cette guerre et rester libre,
09:12ou est-ce qu'on va abandonner l'Ukraine et laisser l'agression
09:16de la Russie détruire une nation ?
09:19Moi, je connais la réponse.
09:22On ne peut pas se permettre d'abandonner l'Ukraine et nous
09:27n'interromprons pas notre soutien à l'Ukraine tant que l'Ukraine
09:32n'aura pas remporté ce conflit.
09:42Il nous faut aussi nous souvenir de nos principes,
09:48notamment lorsqu'il est question de concurrence avec la Chine.
09:51Il ne faut pas qu'on aille dans un conflit économique.
09:54Il faut qu'on coopère aussi au service de nos populations,
09:58de nos concitoyens.
10:00Il faut qu'on coopère aussi avec la Chine pour lutter contre
10:05tout le trafic de drogue.
10:07Et je pense à la population américaine,
10:12mais aussi à bien d'autres pays.
10:19Nous ne voulons pas non plus qu'il y ait de pression qui soit
10:23mise d'un point de vue militaire sur certains pays,
10:27de la part de la Chine. Je pense par exemple à Taïwan.
10:29Et dans le même temps, nous devons continuer à bâtir
10:37et à renforcer notre réseau de partenaires à travers la
10:42région édo-pacifique. Cela ne va pas à l'encontre d'un pays.
10:45C'est plutôt les bases d'une région libre,
10:51pacifique et prospère.
10:54De même, au Moyen-Orient, nous devons faire plus.
10:58Les attaques du 7 octobre sont évidemment horribles.
11:03Chaque pays doit veiller à ce qu'aucune attaque de ce type-là
11:07ne puisse se reproduire.
11:141 200 personnes ont été massacrées,
11:17y compris 46 Américains, à un festival de musique et même
11:20jusque dans leur maison.
11:21Il y a eu aussi d'atroces agressions et crimes sexuels,
11:26et puis des centaines d'otages.
11:28Je connais les familles de ces otages et j'ai une pensée toute
11:33particulière pour ces familles qui traversent un enfer,
11:36tout comme d'ailleurs les populations civiles à Gaza.
11:39Des milliers de personnes qui sont tuées,
11:41y compris des acteurs de la communauté humanitaire.
11:47La crise humanitaire est grave à Gaza.
11:50Ils n'ont pas demandé cette guerre qui a été déclenchée par le Hamas.
11:54On a demandé avec le Qatar et l'Egypte à cesser le feu et une
12:00libération des otages.
12:03Maintenant, il faut que les partis se mettent d'accord,
12:06que les otages puissent rentrer chez eux et que Gaza puisse être
12:11sûre et libre de l'emprise du Hamas et qu'on mette un point
12:16final à cette guerre.
12:24Depuis le 7 octobre de l'année dernière,
12:28nous avons aussi été déterminés à ce que ce conflit n'embrasse pas
12:34le reste de la région.
12:36Le Hezbollah, sans provocation, suite au 7 octobre,
12:40a décidé de lancer des roquettes sur Israël.
12:43Presque un an plus tard, on a des milliers de personnes
12:47qui sont déplacées à la frontière du Liban.
12:50Une guerre totale et dans l'intérêt de personne.
12:54Et je pense que la solution diplomatique reste possible.
12:57Et d'ailleurs, à mes yeux, c'est la seule solution pour que
13:00la sécurité puisse revenir dans ces pays-là et que chacun puisse
13:04rentrer chez lui.
13:05C'est d'ailleurs dans ce sens-là que nous travaillons jour et nuit.
13:10Alors que nous regardons vers l'avenir,
13:13il faut aussi réfléchir à comment nous pouvons aboutir à cette
13:21solution à deux États, aboutir à un monde où Israël et
13:26la Palestine peuvent vivre en paix,
13:31en respect de l'autodétermination des peuples et que la Palestine
13:35est un pays à proprement parler.
13:45Un progrès vers la paix nous mettrait dans une meilleure
13:48position pour aussi lutter contre la menace iranienne.
13:53Nous devons étouffer les relais terroristes qui appellent de leur
13:57vœu davantage d'attaques comme celle du 7 octobre.
14:01L'Iran ne doit jamais avoir l'arme nucléaire.
14:04Gaza n'est pas le seul conflit qui mérite notre attention.
14:08Au Soudan, il y a aussi une guerre civile sanglante et une
14:12crise humanitaire gigantesque qui se déroule.
14:15On a 8 millions de personnes qui souffrent de la faim,
14:18des centaines de milliers de personnes qui déjà ont été déplacées.
14:25Les États-Unis sont parmi les pays qui apportent une aide humanitaire
14:29au Soudan et nous avons engagé des discussions diplomatiques afin
14:35d'éviter à ce que la situation ne s'aggrave.
14:39Il faut que les pays parlent d'une voix et demandent à ce que ce
14:46pays puisse être approvisionné en aide humanitaire et que,
14:49là encore, le conflit s'arrête maintenant.
14:58Mais l'absence de guerre n'est pas suffisante.
15:01Il faut aussi avoir cette opportunité de vivre dans la dignité
15:07et d'être protégés du changement climatique,
15:09de la maladie, de la faim.
15:11Et notre administration a investi 150 milliards de dollars afin
15:17d'avancer dans le sens des ODD,
15:22des objectifs de développement durable.
15:24Nous avons investi dans la santé mondiale.
15:26Nous avons mobilisé des milliards aussi pour investir dans le secteur privé.
15:31Nous avons pris des engagements historiques pour lutter contre le
15:36changement climatique.
15:37Nous avons renoué avec l'accord de Paris et, aujourd'hui,
15:41mon pays est enfin sur la bonne voie pour diviser par deux ses
15:45émissions de CO2 d'ici 2030.
15:47Nous sommes aussi sur la bonne voie pour multiplier par quatre
15:50notre financement pour la lutte contre le changement climatique
15:52aux Nations unies.
15:55Nous avons rejoint aussi l'OMS et donné à plus de 70 pays des
16:03millions de doses de vaccins contre le Covid.
16:05Maintenant, il faut lutter rapidement contre l'épidémie de
16:09Mpox en Afrique et nous avons d'ailleurs fléché des millions
16:13de dollars pour aider les pays africains à surmonter ce défi.
16:16Et nous avons aussi acheminé un million de doses de vaccins Mpox
16:21aux pays en premier rien.
16:25On enjoint aussi nos partenaires à en faire de même et de faire un
16:28engagement à hauteur de plusieurs milliards de dollars pour les
16:32populations d'Afrique.
16:33Au-delà de la santé et de l'alimentation,
16:35les Etats-Unis, le G7 ainsi que tous nos partenaires ont lancé
16:39une initiative importante, celle de mobiliser suffisamment
16:44de financements pour aider les pays à renforcer leur
16:47infrastructure, notamment pour opérer la transformation
16:52numérique et écologique, pour que nos économies dans le
16:54monde entier aient de nouvelles bases pour un futur plus prospère.
16:59Cette initiative commence déjà à porter ses fruits en l'Asie du
17:06Sud-Est, dans le sud de l'Afrique et ailleurs.
17:09Il faut poursuivre dans ce sens-là, dans ce chemin-là.
17:12Nous souhaitons continuer à travailler ensemble et pour ce
17:17faire, les Nations unies doivent être plus fortes, plus inclusives.
17:21Il faut qu'on s'adapte aux Nations unies,
17:23il faut qu'on entende de nouvelles voix.
17:25C'est pourquoi nous voulons étendre le nombre de membres au
17:30Conseil de sécurité des Nations unies.
17:37Mon ambassadeur aux Nations unies a détaillé notre vision du monde
17:42pour aujourd'hui et pour l'avenir.
17:44Il est temps d'aller de l'avant et le Conseil de sécurité doit en
17:49revenir à sa tâche initiale, celui de mettre un terme aux
17:53guerres, celui de promouvoir la paix dans le monde entier.
17:59Et le Conseil de sécurité doit aussi veiller à ce que les armes
18:02les plus dangereuses ne se répandent pas dans le monde entier.
18:12Nous avons aussi la responsabilité de nous préparer et de préparer nos
18:16concitoyens à l'avenir.
18:17Il y aura des changements technologiques qui vont intervenir
18:21dans les 2 à 10 ans qui seront plus importants que ce qu'on a vu au
18:24cours des 50 dernières années.
18:26L'IA, par exemple, va changer la manière dont on vit et la manière
18:30dont on travaille, mais aussi la manière dont on se livre à la guerre.
18:35Le progrès scientifique va aller à un rythme de plus en plus rapide
18:42et cela va améliorer notre vie, mais l'IA représente aussi des
18:45risques très importants avec les fausses informations,
18:49avec les armes chimiques, avec bien d'autres menaces encore.
18:58Cette année, nous avons voté la 1re résolution des Nations unies
19:04sur l'IA pour pouvoir établir un ensemble de règles,
19:08un cadre pour le développement de l'IA et pour un usage responsable
19:13de l'intelligence artificielle.
19:14On a 60 pays qui ont signé cette résolution,
19:17mais soyons honnêtes, ceci n'est que la partie visible de l'iceberg.
19:22Il faut faire énormément plus pour gérer cette nouvelle technologie.
19:25Personne ne sait comment l'IA va évoluer ou être utilisée.
19:30Personne n'a toutes les réponses.
19:33Mesdames et Messieurs les chefs d'Etat et de gouvernement,
19:35j'ai envie de poser en toute humilité deux questions.
19:38D'abord, comment est-ce que nous, en tant que communauté internationale,
19:41nous pouvons encadrer l'IA alors que les pays et les entreprises se
19:45livrent à une concurrence pour en faire un usage maximal ?
19:50Il faut que l'IA reste un outil sûr.
19:53L'IA va être de plus en plus puissante,
19:56mais il faut qu'elle soit de plus en plus responsable et qu'elle
19:59corresponde à nos besoins et à nos valeurs.
20:02Et les bénéfices de l'IA doivent être partagés par toutes et tous.
20:05Il faut tirer parti de l'IA pour nous unir,
20:08pas pour fracturer nos sociétés.
20:11L'IA doit aussi veiller à appuyer le principe que chaque vie humaine
20:21est importante et que chacun a le droit à la dignité.
20:26L'IA doit servir à aider tout un chacun,
20:30pas permettre aux dictateurs d'avoir une emprise encore plus forte
20:34sur leur population.
20:36Dans les années à venir,
20:41ceci constituera un test pour notre leadership mondiale.
20:45Comment est-ce que nous allons encadrer l'IA ?
20:49Je vais conclure en disant qu'il y a énormément de changements qui
20:51se profilent à l'horizon, mais il y a une chose qui ne change pas,
20:54c'est que nous sommes ici pour représenter nos peuples,
20:58nos populations.
20:59We the people, nous le peuple, ça, c'est les premiers mots de
21:01notre Constitution américaine.
21:04Et cela a servi de source d'inspiration pour la Charte des Nations unies.
21:10La démocratie a été au coeur de ma présidence.
21:14Cet été, j'ai dû décider de savoir si j'allais me représenter pour un
21:20deuxième mandat.
21:21Ça a été une décision difficile parce qu'être président,
21:23ça a été le plus grand honneur de ma vie et j'ai tant d'autres choses
21:27à accomplir.
21:28C'est une mission que j'ai adorée et que j'adore,
21:31mais je préfère encore plus mon pays.
21:34Après plusieurs années à servir mon pays,
21:37j'ai décidé que c'était à une autre génération de prendre le flambeau.
21:43N'oublions jamais qu'il y a des choses plus importantes que de
21:46rester au pouvoir.
21:48Et le plus important, ça reste nos populations, nos concitoyens.
21:51C'est vos concitoyens qui sont le plus important.
22:06N'oubliez jamais que nous sommes à leur service et pas à l'inverse.
22:12Je pense que l'avenir appartient à ceux qui sauront attirer pleinement
22:15partie de la puissance de leur population.
22:18Cette capacité à innover, à vivre sans peur,
22:22c'est ça le socle de la démocratie.
22:25Et cela n'appartient pas à un seul pays.
22:27Je l'ai d'ailleurs moi-même vu de mes yeux dans le monde entier.
22:30J'ai vu le courage dans les yeux des hommes et des femmes qui ont
22:34mis un phare à part tête, qui ont fait tomber le mur de
22:36Berlin, qui se battent pour la justice au quotidien.
22:42On l'a vu aussi au Venezuela où il y a des millions de personnes
22:45qui ont voté pour le changement,
22:47un changement qui n'est pas intervenu,
22:48un vote qui n'a pas été reconnu.
22:52Et le monde connaît la réalité.
22:54On a vu aussi en Ouganda les militants LGBT qui demandaient la sécurité.
23:00On a vu des citoyens dans le monde entier choisir pacifiquement
23:04leur avenir, le Ghana, l'Inde et bien d'autres pays encore
23:09qui représentent quasiment un quart de l'humanité,
23:11un quart de l'humanité qui va voter cette année,
23:13ce qui est tout à fait incroyable.
23:16C'est incroyable la force que nos concitoyens ont et c'est ça qui
23:20me donne espoir en notre avenir.
23:23Lorsque j'ai été élu au Sénat pour la première fois en 1972,
23:26je savais qu'il y avait des défis.
23:28Chaque époque a ses défis.
23:29À l'époque, j'étais un jeune homme et je me souviens m'être dit à ce
23:37moment-là et encore aujourd'hui que nous sommes plus forts que
23:39nous le pensons et nous sommes plus forts ensemble que seuls.
23:42Et ce que certains disent impossible n'est qu'une illusion.
23:46Nelson Mandela disait que tout semblait impossible jusqu'à ce
23:51qu'on le fasse.
23:56Mesdames et Messieurs les chefs d'Etat et le gouvernement,
23:59il n'y a rien au-delà de nos capacités si nous travaillons ensemble.
24:02Alors travaillons ensemble.
24:04Que Dieu vous bénisse toutes et tous et qu'il protège aussi
24:08toutes celles et ceux qui veulent la paix.