Alors qu’Israël mène de nouvelles frappes contre le Hezbollah au Liban, Emmanuel Macron doit intervenir ce mercredi à la tribune des Nations unies. La France et les Etats-Unis tentent d'éviter un embrasement régional, comme l’explique notre journaliste Pascal Airault.
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00:00Et si Hezbollah ne comprend pas le message, je vous assure qu'il comprendra le message.
00:11Il y a déjà une raison de fond, c'est que le Hezbollah, depuis le 8 octobre, le lendemain de l'attaque du 7 octobre,
00:20agit en solidarité avec le Hamas et lance des roquettes sur le territoire israélien.
00:26Donc dans la doctrine israélienne, il y a une doctrine qui s'appelle Daïya.
00:30Daïya, c'est le nom d'un quartier chiite, fief du Hezbollah à Beyrouth.
00:35Et cette doctrine, qui a été employée pendant la seconde guerre du Liban en 2006,
00:39consiste à un usage disproportionné de la force pour dissuader son adversaire, son ennemi, de passer à l'action.
00:47Depuis le 8 octobre, on était plus dans des frappes assez mesurées.
00:51Là, sur la période qui vient de s'ouvrir depuis la semaine dernière,
00:54avec les attaques technologiques prêtées à Israël contre les membres du Hezbollah,
00:59puis l'assassinat de tout l'état-major, tous les officiers de la force radouane, puis les frappes de ce week-end,
01:04nous sommes bien dans un usage disproportionné de la force.
01:10Depuis le 7 octobre, les États-Unis essayent de travailler une désescalade.
01:15On l'a vu sur la question de Gaza, cela devrait passer par un cessez-le-feu.
01:20Et bien sûr, la libération des otages.
01:23Jusqu'à présent, Israël a maintenu sa pression sécuritaire et militaire sur le Hamas.
01:29Les États-Unis sont très inquiets par le développement de la situation actuellement sur le front libanais,
01:34après avoir eu le front sud à Gaza.
01:36Jacques Sullivan, Amos Holstein, les conseillers de Joe Biden,
01:40sont régulièrement au téléphone avec leur partenaire israélien pour l'appeler à la retenue.
01:46Mais d'un autre côté, les Américains ont aussi envoyé des bâtiments de guerre dans la région.
01:51Il y a l'US Abraham Lincoln qui est déjà sur place.
01:54Il y a l'US Truman qui est parti lundi et qui devrait rejoindre les eaux,
01:58avec une présence d'à peu près de 40 000 hommes disponibles,
02:01dans le but de dissuader aussi d'autres alliés du Hezbollah comme l'Iran de passer à l'action
02:07et ainsi d'éviter un embrasement régional.
02:10Il ne faut pas se voiler la face.
02:15L'affaiblissement du Hezbollah est plutôt une bonne nouvelle pour les Occidentaux.
02:20Mais cela dit, un embrasement régional ne ferait pas leur affaire.
02:24L'un des premiers pays impliqués sur le Liban, historiquement, c'est la France,
02:28l'ancienne puissance tutélaire du Liban.
02:30Et la diplomatie française est à l'œuvre.
02:33Le président Macron a envoyé son envoyé spécial dans la région,
02:38Jean-Yves Le Drian, l'ancien ministre des Affaires étrangères.
02:40Il est actuellement à Beyrouth.
02:41Son travail consiste à essayer de convaincre les différentes parties libanaises
02:46pour qu'elles agissent sur le Hezbollah, pour l'appeler à la retenue
02:49et pour qu'on ne rentre pas dans un cycle d'actions, représailles, d'escalades
02:54qui pourrait mener à une guerre plus régionale.
02:57Toute une séquence diplomatique s'ouvre actuellement à l'ONU à propos de la crise libanaise.
03:02La France a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.
03:05Il va y avoir aussi les discours des principaux dirigeants mondiaux.
03:09Joe Biden va s'exprimer aujourd'hui.
03:11Emmanuel Macron aussi sur le sujet.
03:14Un certain nombre de dirigeants arabes,
03:16qui peuvent être des puissances aussi médiatrices dans la région,
03:18ont commencé à s'exprimer et s'exprimeront encore dans les prochains jours.
03:22Benjamin Netanyahou est attendu à New York mercredi.
03:25On peut penser que les pressions diplomatiques de ses alliés occidentaux,
03:30de ses partenaires arabes, seront extrêmement fortes
03:32pour qu'on évite un embrasement total.
03:35Sous-titrage Société Radio-Canada