33% des Français se disent influencés par les réseaux sociaux pour choisir leur prochaine destination de voyage.
Cette influence est particulièrement marquée chez les jeunes générations : 58% des 25-34 ans et 52% des 18-24 ans.
Deux voyageurs de moins de 55 ans sur trois déclarent avoir acheté ou pris la décision d'acheter après avoir consulté du contenu issu des réseaux sociaux.
Tendances émergentes
Demande de contenus authentiques et incarnés plutôt que trop esthétiques.
LinkedIn devient un canal important pour la communication B2C dans le tourisme.
L'activation publicitaire est inévitable, avec Meta (Facebook, Instagram) en position dominante.
Importance de fédérer des communautés pour créer des liens plus profonds avec l'audience.
La micro-influence reste un levier marketing clé.
Défis et opportunités
Risque de déception : 41% des 25-34 ans et 36% des 18-24 ans ont déjà été déçus par un voyage influencé par les réseaux sociaux.
Nécessité d'une stratégie "pay to play" pour obtenir des résultats.
Utilisation croissante de l'IA dans la création de contenu et la planification de voyages.
Importance grandissante des Social Ads face à la fin des cookies.
Conclusion
Plutôt que de "tuer" le tourisme, les réseaux sociaux semblent le transformer en profondeur. Ils influencent fortement les choix de destinations et d'expériences, particulièrement chez les jeunes générations. Les professionnels du tourisme doivent s'adapter à ces nouvelles dynamiques pour rester compétitifs, en proposant des contenus authentiques, en exploitant les possibilités publicitaires offertes par les plateformes, et en créant des liens plus forts avec leurs communautés.
Category
🏖
VoyagesTranscription
00:30Le Pond d'Arc
00:40Bonsoir et bienvenue sur le front.
00:42Nous sommes devant l'un des sites les plus photographiés de France,
00:45le Pond d'Arc, la porte d'entrée dans les gorges de l'Ardèche.
00:48C'est devenu un incontournable sur les réseaux sociaux,
00:51à tel point que 2 millions de visiteurs se bousculent dans le département chaque année
00:55et transforment ce petit coin de nature en autoroute à canot et kayak.
01:00Comment ces sites naturels parviennent-ils à accueillir autant de monde ?
01:05Première question toute simple, pourquoi il y a-t-il toujours de l'eau dans cette rivière à touristes ?
01:11On s'aperçoit qu'il y a quand même un débit très important, il y a des petits rapides.
01:16D'où vient ce débit en plein été, alors qu'on est en période de sécheresse
01:21et que la plupart des cours d'eau alentour sont quasi à sec ?
01:25La nature s'est complètement désertifiée.
01:27On n'a jamais eu des niveaux aussi bas.
01:30En même temps, il n'y a pas plu de tout l'hiver, ça fait 4 mois qu'il fait hyper chaud.
01:33Pour connaître l'origine de cette eau, nous allons remonter la rivière Ardèche.
01:38Et 50 km en amont, on arrive ici, un drôle d'endroit
01:43où l'Ardèche qui était un petit ruisseau devient d'un coup une grande rivière.
01:49On s'aperçoit que la partie amont de l'Ardèche arrive ici
01:52et on a un affluent, la fontolière, qui amène beaucoup d'eau.
01:56Ça permet de vraiment gonfler la rivière Ardèche.
01:58La majorité de l'eau ne vient pas des sources de l'Ardèche,
02:01mais d'un petit affluent qui, lui, étonnamment, n'a pas l'air de souffrir de la sécheresse.
02:06C'est assez surprenant de voir qu'un affluent amène beaucoup plus d'eau que la rivière principale.
02:12Vous pensez bien que nous allons aussi remonter ce cours d'eau
02:17jusqu'à un immense barrage et une usine hydroélectrique.
02:22A partir de là, l'eau disparaît.
02:26On ne voit pas d'eau parce qu'elle vient de sous terre.
02:29On voit qu'ils ont creusé un tunnel de plus de 20 km sous la montagne
02:33et on va chercher de l'eau à presque 1000 m de dénivelé d'ici.
02:37L'eau sur laquelle on fait du kayak est passée par une conduite forcée à travers la montagne.
02:43Et nous allons enfin savoir d'où elle vient.
02:47D'ici.
02:50Ce cours d'eau, avec son barrage, c'est la Loire.
02:54Oui, la Loire. Le plus grand fleuve de France qui se jette dans l'océan Atlantique.
03:00L'Ardèche, ça n'a rien à voir.
03:02C'est cette rivière qui se jette dans le Rhône et rejoint la Méditerranée.
03:06On a construit un ouvrage pour prendre l'eau de la Loire et la déporter dans l'Ardèche.
03:13Là, on voit vraiment que le niveau est super bas.
03:18En fait, on a vidé tout le lac pendant cet été.
03:21L'hiver, on dévie cette eau pour produire de l'électricité au moment où on en a le plus besoin.
03:28L'été, en revanche, l'eau sert avant tout à augmenter le débit de la rivière.
03:33Pour l'agriculture, les kayakistes et l'eau potable des touristes.
03:39Nous partons découvrir l'envers du décor, de toutes ces destinations nature dont raffolent les vacanciers.
03:45Les réseaux sociaux, c'est la pire chose qui existe.
03:47Je ne sais pas, on ne pourrait pas arrêter tous les portables et prendre à l'entrée de tous les sites.
03:52Ah, ces jolies photos.
03:54Hashtag seuls au monde, hashtag détente.
03:57Et la réalité, des touristes du monde entier qui se précipitent sur le même tronc d'arbre.
04:04Est-ce que je peux faire une photo ? Vous n'allez pas m'arrêter ?
04:06On a le droit de faire une photo.
04:08L'idée, c'est de la poster en automne en disant c'est le meilleur moment.
04:13Les réseaux sociaux vont pousser les gens à montrer leurs exploits.
04:17Ça va donner des idées aux autres.
04:19On va se dire bah oui, c'est magnifique, c'est tranquille.
04:21Moi aussi j'ai envie d'aller là-bas.
04:23Avez-vous déjà vu une manifestation les pieds dans l'eau ?
04:26Chers visiteurs, ce n'est pas contre vous qu'on manifeste.
04:30Cela se passe en Grèce.
04:32Les habitants veulent protéger la nature des dégâts du surtourisme.
04:36Il n'y a même plus de tâche pour que les enfants jouent.
04:39Il faut arrêter la marche du train vers la catastrophe.
04:43Nous partons vers les plus belles plages du monde.
04:46Découvrir des arrières-cours pas toujours reluisantes.
04:51Ah ouais, d'accord.
04:54C'est trop. Les limites ont été dépassées.
04:57Des îles artificielles qui poussent en quelques jours.
05:02Il y a quand même beaucoup moins de poissons.
05:04Il n'y a pas du tout de requins.
05:06Je n'ai pas vu de raies non plus pour le moment.
05:08Mais aussi celles et ceux qui se battent pour trouver une solution.
05:12Pour que tout le monde profite de la beauté de la nature.
05:15Gratuitement.
05:16Mais chacun son tour.
05:18La planète est toute petite.
05:20Mais il y a moyen aussi que tout le monde ne soit pas au même moment, au même endroit.
05:33Une habitante d'Etretat nous a proposé de venir nous rencontrer.
05:37Nous a proposé de venir visiter sa côte sauvage.
05:40Et découvrir son quotidien.
05:42C'est toujours aussi beau ici ?
05:44Alors, c'est toujours aussi beau, mais ça a un peu changé.
05:47On a un problème de surfréquentation à Etretat.
05:49Il y a 1,5 millions de personnes par an qui visitent le site.
05:521,5 millions de personnes par an dans le village ?
05:54Dans le village, ouais.
05:55Ah oui, c'est énorme.
05:564 kilomètres carrés seulement.
05:59Avec une amie, on a créé Etretat Demain.
06:01Je t'apporte des petites cartes.
06:03Visiter sans abîmer.
06:04Avec cette association, on sensibilise les visiteurs.
06:09J'adore ce dessin.
06:12Il faut leur donner la possibilité d'avoir un comportement plus durable quand ils visitent un lieu.
06:16Montrez-nous ce que vous avez récupéré.
06:18C'est sympa d'avoir nettoyé notre plage.
06:22Etretat au petit matin, c'est exceptionnel.
06:24C'est le matin et le soir aussi au coucher du soleil.
06:27J'habite à Etretat et ma famille est d'ici depuis des générations.
06:34J'ai vécu mes premiers amours ici.
06:36Et sans doute, je serai enterré à Etretat aussi.
06:38On ne s'en lasse pas du tout.
06:40C'est vrai.
06:42C'est magique. C'est mon endroit préféré au monde.
06:47Le site naturel tel que je l'ai connu quand j'étais enfant n'est plus le même aujourd'hui.
06:52On essaie de créer un modèle de tourisme durable qui sera applicable ici comme ailleurs.
06:58Je m'appelle Chaim Allais et je me bats pour préserver Etretat du surtourisme.
07:02Alors, est-ce que tu peux me montrer quel est le problème ?
07:04On va faire une grande balade à Etretat et tu vas comprendre de quoi je parle.
07:06Je te suis.
07:07Allez.
07:08Depuis la ville, il y a un seul accès pour atteindre la falaise.
07:14Il y a des pics de fréquentation de 10 000 personnes par jour.
07:16C'est énorme.
07:17Je pense que c'est beaucoup trop.
07:18En tout cas, c'est plus que ce que l'environnement peut supporter.
07:21Il faut parfois faire la queue en pleine nature pour accéder au site le plus photogénique.
07:28C'est bruyant.
07:29C'est bruyant.
07:30Il y a beaucoup de monde.
07:32Ce n'est pas vraiment la carte postale qu'on s'imagine quand on vient à Etretat.
07:38Voilà.
07:42Là, c'est la fin du balisage.
07:44Donc, il y a un balisage complètement partiel.
07:46Du coup, on peut s'approcher vraiment très proche.
07:48Oui, exactement.
07:49Et là, on voit qu'il y a des gens qui sont assis au bord de la falaise.
07:52Je crois que je l'avais fait ça moi quand j'étais venu visiter Etretat.
07:56Je crois que je m'étais assis aussi proche que ça des falaises.
08:00En 2022, trois touristes sont morts en prenant une photo.
08:04C'est pour avoir le plus beau cliché que l'on s'approche autant du bord.
08:10Etretat est un des lieux naturels les plus mentionnés sur Instagram.
08:15On est devant la dune du Pilard, derrière la tour Eiffel.
08:18On est clairement sur un top 3 des lieux Instagramables.
08:22Nouvelle file d'attente devant la chambre des demoiselles cette fois.
08:26Quelques mètres carrés seulement.
08:28Passé à la postérité depuis une mention dans la série Arsène Lupin.
08:39Il existe aussi des petits recoins que seuls les initiés connaissaient avant Instagram.
08:44Et qui sont devenus aujourd'hui une visite obligée.
08:48Regardez ce petit trou dans la falaise.
08:51Il vous promet un instant de gloire sur les réseaux sociaux.
08:56Sur Instagram, il est connu.
08:58C'est l'œil du panda je crois.
09:00Ça ne s'appelle pas l'œil du panda depuis la nuit des temps.
09:03C'est un surnom inventé il y a quelques années à peine par un professionnel du tourisme.
09:08Qui voulait vendre des visites organisées.
09:12Ah oui, mille photos.
09:14Tout le monde fait un peu la même.
09:17On est pensif, on regarde de loin.
09:19Là c'est vrai qu'on voit ça, on a envie de venir.
09:22Moi si j'étais venu là en tant que touriste, probablement j'aurais fait une photo aussi.
09:26Mais ça je le comprends au combien.
09:28Mais je pense qu'il faut aussi comprendre que ces actions là elles ont des conséquences.
09:32L'œil du panda est référencé sur Google.
09:36Il a même une note, comme les hôtels et les restaurants.
09:39L'œil du panda, attraction touristique, 4,8 étoiles.
09:43Donc ce petit trou dans la falaise il est recensé sur Google.
09:46Il est recensé sur Google.
09:47Et il est noté.
09:48Et il est bien noté.
09:49C'est dingue.
09:50C'est dingue.
09:51Ouais.
09:53Cet afflux de touristes a des conséquences directes sur la nature.
09:58Tu vois ici il devrait y avoir de l'herbe.
10:00Et en fait tu constates que la falaise a été complètement piétinée.
10:03Et donc les modes de terre ne s'y tiennent plus.
10:05Donc ça favorise l'érosion.
10:07C'est-à-dire ?
10:08Plus il y a de touristes qui piétinent, plus l'érosion s'accélère.
10:11Exactement.
10:12Et ça endommage énormément la falaise, ce qui est déjà affriable.
10:14Puisque c'est des falaises de craie, avec un peu de silex.
10:16Et donc ça met vraiment en danger le site naturel.
10:20Il y a eu trois effondrements comme celui-ci en quelques mois aux abords des Tretats.
10:25Ce qui est exceptionnel.
10:28Ces falaises de craie et de silex étaient jusqu'à présent réputées pour leur résistance.
10:33Ah ouais.
10:34Regarde.
10:35C'est massif.
10:37C'est une grosse partie de la falaise quand même qui s'est effondrée.
10:39Ce qui arrive de plus en plus.
10:41Pourtant on a toujours, on voit là-haut des touristes qui sont vraiment assis au bord de la falaise.
10:45Ouais.
10:46Ces falaises devraient pouvoir compter sur un rempart naturel.
10:50Qui casse la houle les soirs de grandes tempêtes.
10:53Et qui protège la pierre craieuse.
10:55Ce sont les galets.
10:58Excusez-moi, je peux me permettre une petite remarque ?
11:01Je vous ai vu remporter un galet.
11:02Oui c'est vrai, c'est juste que je voulais remporter un petit souvenir.
11:05Bah oui, mais ça c'est vraiment trop important pour nous.
11:07Bon merci.
11:08Voilà, je l'ai remis.
11:10C'est clair que si chacun prend un galet, il en aura de moins en moins.
11:13C'est ça.
11:14C'est pas, faut pas être scientifique, je comprends pas ça.
11:16Ah oui.
11:17Tout ce que coûte.
11:18Je continuerai d'essayer de préserver nos galets.
11:21Les galets ne servent pas qu'à accueillir les serviettes de plage.
11:24Ce sont eux qui protègent la ville et les falaises de l'érosion.
11:28On a perdu presque 20% du volume de galets.
11:30Et ces galets qui ont disparu, ils ne seront pas remplacés naturellement.
11:35Le problème à Etretat, c'est que les portes font que le cordon galet il est bloqué depuis des centaines d'années.
11:40Le galet ne peut pas arriver, il n'y a pas d'arrivée fraîche.
11:43Ça, c'est un capital qui ne fait que s'épuiser.
11:45C'est un capital qui ne fait que s'épuiser.
11:47C'est exactement ça.
11:49Et donc, en fait, si je comprends bien, ces galets, ils sont indispensables à la survie d'Etretat.
11:54Totalement.
11:55Selon le calcul d'une association locale, l'été, chaque jour, plus de 300 kilos de galets disparaîtraient pour finir en souvenir dans un tiroir.
12:05Les gens puissent quand même visiter ces lieux là, mais il faut le faire dans des proportions raisonnables.
12:09Il faut trouver la balance juste.
12:12Shaï veut s'inspirer de ce qui se fait déjà dans d'autres sites de France menacés par le surtourisme.
12:19Comme à Crozon, en Bretagne.
12:27Vous souhaitez aller où ?
12:28On s'arrête là.
12:30Ce sont ces plages là qui sont interdites d'accès au public.
12:35La décision a été radicale en 2020.
12:38Donc normalement, vous ne devrez y trouver personne.
12:42Plus personne ne peut accéder à cette plage.
12:45Personne.
12:46A aucun moment de l'année.
12:47Il n'y a aucune exception.
12:49Avant, il y avait accès.
12:51Oui, effectivement, avant, il y avait accès.
12:52L'accès par la falaise est interdit, mais l'accès par la mer également.
12:56Ah oui ?
12:56Oui.
12:57Il y a une petite déception quand même.
12:58Moi, c'est bon.
12:59Elle, un peu oui.
13:00Mais juste, ça donne encore plus envie d'y aller, quoi.
13:02Vous cherchez une petite crique ?
13:03Ouais.
13:05La plage de l'île Vierge a été élue dans le top 10 des plus belles plages d'Europe en 2015.
13:12Et à force d'être citée dans les magazines et sur les réseaux sociaux, elle a été submergée par les touristes.
13:19À force de marcher, à force de descendre, à force de glisser, évidemment, ça rend le site dangereux, mais ça l'abîme.
13:24Donc il faut le protéger.
13:25Il faut éviter ces excès de circulation.
13:28Les touristes n'en croient pas leurs yeux.
13:30Des gendarmes mobiles, habitués à gérer des manifestations qui dégénèrent, viennent en renfort de l'équipe de gendarmerie locale.
13:36Le semi-rigide qui se trouve juste en bas a le droit d'être à l'endroit où il aime.
13:40Et la personne qui est en train de se baigner, pas forcément.
13:43Ce qui est interdit, c'est de poser le pied sur la plage.
13:47Et par contre, le monsieur qui est en train de nager là-bas sur son kayak, il ne va pas avoir d'amour dessus, là, non ?
13:53Je prends juste en photo.
13:54On sera en droit de le verbaliser.
13:57A Crozon, il n'y a pas que les gendarmes qui patrouillent.
14:01C'était beau ?
14:02Oui, magnifique.
14:03Il n'y a pas trop de monde ?
14:04Si.
14:05Trop, hein ?
14:06Ah, ouais.
14:07On va faire faire quelque chose.
14:10J'adore la presqu'île de Crozon parce qu'elle a gardé son authenticité.
14:13Pour moi, jusqu'à maintenant, elle est un petit peu amochée, entre guillemets.
14:17Donc notre travail, c'est aussi de la garder aussi belle qu'elle était avant.
14:20Elle a décidé de se battre sur son temps libre pour protéger la nature et alerter sur des pratiques qui paraissent anodines,
14:27comme ces bâtons de marche qui fragilisent le sol.
14:31Alors, il dit aux gens qu'il faut ne plus avoir de bâtons avec des embouts en acier, mais de mettre des caoutchouc.
14:37Elle fait la chasse aux camping-cars mal garés.
14:40Bon appétit.
14:41Merci.
14:43Et elle a une autre idée fixe.
14:45Là, il y en a.
14:46Trois, quatre.
14:47Oui, oui.
14:48Là, il y a des cacas.
14:49Là, c'est plein de cacas.
14:53C'est la face visible, odorante, moche et irrespectueuse au sens fort du surtourisme.
15:00Mais je vous avais raison.
15:01Il y a des papiers partout.
15:02C'est dégoûtant.
15:03Alors, si vous voyez des crotteurs, dites-leur qu'il ne faut pas faire.
15:07Le nombre de touristes qui passent sur ce sentier a été multiplié par trois.
15:11Le nombre de touristes qui passent sur ce sentier a été multiplié par trois en dix ans.
15:18Les réseaux sociaux, c'est la pire chose qui existe pour l'environnement.
15:21Il faut venir à l'Île Vierge.
15:22Et si on vient dans la presse qu'il ne convient pas à l'Île Vierge, ce n'est pas bien.
15:27Le kayakiste qui a bravé l'interdiction d'accès à la plage est manifestement en train de faire une vidéo panoramique pour les réseaux sociaux.
15:35Je ne sais pas, on ne pourrait pas arrêter tous les portables et prendre à l'entrée de tous les sites ?
15:40Je ne vais pas pleurer.
15:43Mais bon.
15:45Oui, ça m'infecte.
15:48À Crozon, l'office du tourisme a un rôle très particulier.
15:53Ailleurs, ils se battent pour survendre leur région.
15:56Alors qu'ici, ils ont lancé ce qu'on appelle le démarketing.
16:01La plage de l'Île Vierge, le paradis aux airs de Calanques.
16:04On considère qu'Instagram, c'est l'agence de voyage actuelle finalement qui influe le plus sur les choix de destination.
16:12Ils traquent toutes les publications qui parlent de la fameuse plage interdite.
16:16Un air de paradis.
16:18On voit les gens se béniler.
16:21Montrer des eaux turquoises, ça ne peut qu'attirer le regard.
16:24Sauf que là, il manque l'information sur les restrictions, sur la réglementation.
16:30Ce compte, par exemple, a placé la plage parmi les plus belles pépites de France.
16:35C'est un compte Instagram qui est très suivi.
16:37Donc là, on va envoyer un petit message.
16:46Quelques semaines plus tard, rien n'a changé.
16:48Nous partons donc à la rencontre des personnes qui gèrent le compte Pépites de France.
16:53Bonjour.
16:54Salut Hugo.
16:55Ça va ?
16:56Bienvenue dans les Pépites de France.
16:57Derrière cette page Instagram, il y a une société qui développe des sites internet, des livres et qui vide la publicité.
17:02Elle vous a envoyé un message privé.
17:03Je l'ai regardé.
17:04C'est ça, non ?
17:05Ouais, c'est ça.
17:06En fait, elle nous demande de mentionner sur la vidéo que l'accès à la plage est interdit.
17:09Ça, je suis d'accord.
17:10Ils ont complètement eu raison de le faire.
17:11Et pour le coup, ça, c'est même une information qu'on n'avait pas, pour être très franc.
17:14Là, on va le mettre évidemment sur la vidéo.
17:16Mais on va surtout justement ne plus en parler comme grand endroit où on peut y aller là tout de suite.
17:22Il y a des habitants et des élus locaux qui nous disent le problème de ce genre de compte,
17:26c'est que ça incite des centaines de milliers de personnes à venir tous au même endroit.
17:32C'est un travail éditorial qu'on va devoir faire au fur et à mesure,
17:35d'être moins ciblé sur un endroit en particulier.
17:38Sur une plage.
17:39Une plage ou un monument ou une falaise,
17:42mais être plus large et pouvoir en fait montrer aussi toute la zone et pas seulement l'endroit précis.
17:47Retour à l'office du tourisme de Crozon qui essaye de mieux répartir les visiteurs.
17:51Ça, c'est l'outil principal de l'office de tourisme.
17:55Les chemins, les usages, les chemins verts, les plages, etc.
17:58Tout y est.
17:59Mais je ne vois pas la plage de l'Île Vierge.
18:01Non.
18:02Les plages accessibles sont celles qui sont indiquées.
18:05La plage victime du surtourisme n'est même plus indiquée.
18:09C'est ça, le démarketing.
18:11Ils se battent pour faire venir les vacanciers, mais sur d'autres sites.
18:15On n'est plus dans une démarche de séduction.
18:17On a une stratégie qui est différente.
18:19On ne va plus faire de promotion en disant c'est beau, venez.
18:22Ce n'est plus ça.
18:23Nous retrouvons Shai, notre combattante d'Etretat, au bord de la Méditerranée cette fois,
18:28en route pour l'île de Porquerolles.
18:32Ils ont établi des quotas de fréquentation.
18:34C'est assez récent et c'est une mesure qui m'intéresse beaucoup.
18:37J'aimerais voir si on peut appliquer ça à Etretat.
18:40Il n'y a pas si longtemps, il y avait 12 000 passagers par jour qui faisaient la traversée.
18:46Aujourd'hui, c'est 6000 maximum.
18:48Porquerolles, Porquerolles, Méditerranée 9, pour une autorisation d'accosté.
18:52Nous avons 300 passagers à bord.
18:55Les premiers qui ont réservé sont les premiers servis.
18:58Bonne journée, Madame, Monsieur.
18:59Merci beaucoup.
19:00Merci, bonne journée.
19:02Alors, il y a un quota sur les passagers, mais pas sur le matériel, visiblement.
19:06On part en vacances, mais on emmène notre maison.
19:08C'est bien.
19:09Bienvenue dans l'un des plus petits parcs nationaux de France.
19:14C'est magnifique.
19:16Oui, oui, c'est magnifique.
19:17Alors, on ne va pas le regretter, mais c'est un problème.
19:20C'est un problème.
19:21Que ce soit trop beau.
19:22Pratiquement.
19:23On a connu des époques où les gens commençaient à dire,
19:25si j'avais su que c'était ça, Porquerolles, je ne serais pas venu.
19:33On est dans une île qui pourrait brûler en quelques heures.
19:36Plus il y a de monde, plus il y a de risques.
19:37Plus il y a de monde, plus il y a de risques.
19:39Depuis qu'il y a moins de monde, les visiteurs sont ravis.
19:43Là, ça va, c'est agréable.
19:44C'est agréable.
19:46Franchement, on a fait une belle balade.
19:48C'était bien calme.
19:49C'était super, oui.
19:50On a le beau temps et pas trop de monde.
19:52C'est idéal.
19:53Bon, profitez bien.
19:54Merci, vous aussi.
19:55Merci.
19:56Et la nature a retrouvé un peu de sérénité.
19:59Il y a certainement moins de bruit.
20:00Et la nature, elle peut justement un petit peu respirer.
20:03Et cet été, on a eu une surprise.
20:05On a des tortues qui sont arrivées dans le Var.
20:08Donc si c'est ça la récompense, c'est pas mal.
20:11C'est la toute première fois qu'on voit des tortues pondre sur une plage de Porquerolles.
20:17La planète est toute petite, mais il y a de l'espace et il y a du temps.
20:21Donc il y a moyen aussi que tout le monde ne soit pas au même moment, au même endroit.
20:26Ça me donne plein d'idées pour être retard.
20:28Et j'espère qu'on n'arrivera peut-être pas à voir des tortues, mais...
20:31En tout cas, ici, c'est possible.
20:33Ici, c'est possible, ça fonctionne.
20:34Et ça fait très plaisir de le constater.
20:37Vous imaginez que les bâteliers se sont battus contre les quotas ?
20:41Eh bien, pas vraiment.
20:43Avant, ils avaient des bateaux pleins à craquer et d'autres quasiment vides.
20:47Ça leur a permis d'étaler la fréquentation.
20:49Avant 2021, on avait 3 jours de forte affluence, qui étaient le mardi, mercredi et jeudi.
20:52Et on s'aperçoit qu'avec la visibilité du chiffre de réservation,
20:56les gens étalent leurs venues sur toute la semaine.
20:58Est-ce que vous diriez que c'est moins tendu, l'atmosphère qu'avant ?
21:00La traversée est bien plus agréable.
21:02Donc c'est plutôt gagnant-gagnant.
21:03C'est plutôt gagne-quotas, exactement.
21:06Dans certaines calanques, à côté de Marseille, il y a aussi des quotas.
21:10Il faut réserver sur Internet.
21:12C'est gratuit, mais quand on s'y prend trop tard, impossible d'accéder à la plage de Sujiton.
21:20Il existe une autre méthode pour échelonner le nombre de touristes.
21:25Pour éviter de piétiner la nature en même temps que tout le monde,
21:29il suffit de se déplacer en septembre.
21:33Qu'est-ce qu'on fait des enfants, vous allez dire ?
21:35Il y en a des enfants ici.
21:37Mais ils parlent allemand.
21:41Lorsqu'ils passent devant les écoles,
21:43les enfants s'amusent de voir les petits français déjà en cours.
21:47L'école a déjà repris ici.
21:49C'est une école maternelle.
21:52En France, la vie est revenue à la normale et nous, nous sommes encore en vacances.
21:58En Allemagne, il y a des zones de vacances scolaires, y compris pendant l'été.
22:05En Allemagne, selon l'endroit où on habite, il y a des zones de vacances différentes,
22:09même pour les vacances d'été.
22:11Et chaque année, ça tourne.
22:13Nous, par exemple, cet été, nous sommes en vacances jusqu'au 9 septembre.
22:24A Etretat, on est loin des quotas et du démarketing.
22:28Il y a encore un nouveau projet en cours.
22:31Un propriétaire veut construire un parking supplémentaire de 1000 places à l'entrée de la commune.
22:37Et Shai a remarqué qu'il y avait de plus en plus de quarts de touristes.
22:43Tous les bus qu'on voit avec ces groupes de touristes, ils viennent d'où en général ?
22:47Les provenances sont multiples, mais ce que je te propose, c'est qu'on en suive un pour voir d'où il vient.
22:51Allez, c'est parti.
22:53Là, ça m'intéresse de les suivre parce que j'ai ma petite idée sur l'endroit où ils pourraient aller.
22:57Et il semblerait que ce soit peut-être la menace demain pour Etretat.
23:01Avec Shai, nous parcourons les petites routes de campagne.
23:06Nous traversons les villages normands.
23:10Parfois, ils arrivent à s'engager dans des rues absolument minuscules.
23:14Le car part vers le sud, en direction de la grande ville la plus proche, le Havre.
23:20Là, on arrive au Havre.
23:22Et on va bien voir où ils nous mènent.
23:25Vont-ils visiter la ville ou ses musées ?
23:29Non.
23:30Ils se rapprochent du port.
23:33À droite, c'est Aménouane.
23:35À gauche, c'est le port.
23:37À droite, c'est le port.
23:39À gauche, c'est le port.
23:40Ils se rapprochent du port.
23:42À droite, c'est Aménouane-Croisière.
23:54Leur tour à Etretat, c'était une escale de croisière.
23:58C'est pour visiter les falaises que ces gigantesques bateaux s'arrêtent dans ce port industriel.
24:05Je suis un peu interloqué parce que c'est tellement gigantesque.
24:08C'est des immeubles.
24:10Quand je me dis que ces gens-là vont venir à Etretat, je suis un peu inquiète.
24:14D'ailleurs, les offices du tourisme du Havre et d'Etretat ont fusionné.
24:18Les croisiéristes tombent sur cette plaquette.
24:21Le Havre, Etretat.
24:25Le terminal de croisière est en travaux.
24:28Ils se modernisent pour attirer encore plus de bateaux, encore plus de touristes, encore plus de croisières vertes.
24:36Un collectif d'habitants estime que trop, c'est trop.
24:40La croisière verte n'existe pas ! La croisière verte n'existe pas !
24:46Le terminal de croisière, il ne faut absolument pas qu'il soit construit.
24:49On sacrifie Etretat et toutes les zones touristiques de ce type.
24:58Le tourisme littoral, il existe d'autres manières qu'en étant concentré sur certains points comme Etretat.
25:05Il faut absolument se disperser.
25:11Il faut qu'on réfléchisse tous ensemble à une stratégie pour étaler cette fréquentation.
25:15C'est pour ça qu'on se bat aussi. Il y a encore des choses à faire.
25:18On ne lâchera pas le combat tant qu'on n'aura pas obtenu quelque chose.
25:26C'est une question qui se pose dans le monde entier.
25:29Comment protéger les petits coins de nature ravagés par l'affluence des touristes, suite à une jolie photo sur les réseaux sociaux ?
25:37Nous voilà, juste à côté de Bali, sur une île de rêve.
25:45La journée est bonne, on n'a plus hyper loin et c'est super.
25:49Sur tous les réseaux sociaux, il y a des photos, tout ça, et j'avoue que ça m'a poussé à venir ici.
25:54Celle-là j'aime bien, il y a bien le soleil qui tape dessus.
25:57Celle-là elle est originale, en plus on voit bien la mer derrière.
26:00On a beaucoup posté sur les réseaux sociaux, pour la simple et bonne raison qu'on aime bien que tout notre entourage voie tout ce qu'on a à faire.
26:06Nous sommes à Gili Trawangan, l'île de la fête dans un cadre sauvage.
26:12Avec l'assurance de pouvoir prendre de jolies photos d'une nature intacte.
26:24Là c'est vraiment paradisiaque.
26:27Les eaux sont turquoises, le sable blanc, c'est vraiment beau.
26:32Par contre il y a un monde de fou.
26:34Une française a débarqué ici il y a 20 ans, quand il n'y avait pas encore foule.
26:39Elle a décidé d'y faire sa vie.
26:41Aujourd'hui, elle ne reconnaît plus son île.
26:44Salut Delphine !
26:45Salut, ça va ?
26:46Ça va et toi ?
26:47Ça va, c'est juste la foule là.
26:49C'est comme ça tous les jours ?
26:50Tous les jours, c'est pire en juillet et août.
26:56Comment ça se passe sur l'île, comment on se déplace ?
26:58À vélo ou en charrette.
27:00Il n'y a pas de voiture ?
27:01Pas de voiture, pas de mobilette, pas de truc à moteur.
27:04C'est génial ça.
27:05C'est top.
27:06Donc on est sur une île écolo ?
27:07Oui, à première vue.
27:14Je suis arrivée ici après un voyage autour du monde, pour la plongée et les chevaux.
27:19Je suis arrivée et je suis restée.
27:23À ce moment-là, c'était encore assez calme.
27:26Et c'est en 2008 qu'il y a eu le gros clash, où il y a eu de plus en plus de monde qui est venu.
27:32On a vu des hôtels pousser un petit peu partout comme des champignons.
27:37Et du coup, on a décidé qu'on allait faire quelque chose.
27:46J'essaye de faire de mon mieux pour préserver l'île où j'ai décidé de vivre et d'éduquer mon fils.
27:53Donc c'est pour lui que je le fais, que je me bats.
27:57Je m'appelle Delphine Robb.
27:59Je me bats pour protéger l'île de Gili Traongan du tourisme de masse.
28:06Delphine va nous montrer les coulisses de l'île écolo.
28:10Ravitaillées tous les matins par ces petits bateaux traditionnels colorés.
28:16C'est quoi ça Delphine ?
28:17Du diesel et de l'essence.
28:18Mais pourquoi, parce qu'il n'y a pas de voiture ?
28:19Les groupes électrogènes, parce qu'on a pas mal de pannes d'électricité.
28:23Pour tous les hôtels, les bars, les restaurants ?
28:25Non là c'est pour un hôtel.
28:26Bah c'est pour un hôtel ?
28:27Ouais.
28:28Tout ça ?
28:29Ouais.
28:30Ah ouais d'accord.
28:31Et là dans les sacs ?
28:32Les draps.
28:33Le linge sale qui repart, le linge propre qui arrive.
28:35Les draps qui vont partir ou revenir pour la lessive en fait.
28:39Et des bateaux comme ça en train de décharger, il y en a partout, tout le long de la plage en fait.
28:43Là-bas aussi, devant chaque hôtel.
28:45Exactement.
28:49Là ils sont posés sur l'herbe, l'herbe marine qui va retenir tout le sable, donc éviter l'érosion.
28:54Et c'est là où les tortues à marée haute viennent manger.
29:04Regarde ce qu'il fait avec son moteur lui, ça c'est ouf.
29:07C'est autorisé ça ?
29:08Non mais il y a personne qui est là pour contrôler, donc tout le monde plus qu'il.
29:14En marchant sur la plage, on foule des restes de coraux.
29:19Morts.
29:21Ça c'est qu'ils ont été arrachés.
29:23Retournés, arrachés, encres, touristes.
29:27L'autre jour on a vu, il y en avait qui déplaçaient, qui jetaient les coraux pour pouvoir faire rentrer leur bateau.
29:31À ce point ?
29:32Ouais.
29:35Ça fait mal au cœur comme d'hab.
29:36Comme d'hab ?
29:37Ouais comme d'hab.
29:38C'est tous les jours quoi.
29:41Elle va nous emmener voir de plus près l'état du corail.
29:45Dépêche-toi parce que dans 10 minutes j'ai la chair de poule.
29:47Mais elle est pas froide l'eau là ?
29:49Si elle est froide.
29:50Elle fait 27 degrés mais pour Delphine l'eau est froide.
29:54Le corail, c'est la protection naturelle de l'île contre l'érosion.
29:59Et c'est un habitat fragile pour les espèces exotiques.
30:03Voilà ce qu'il reste de ce monde magique.
30:06Lorsqu'on se trouve juste au pied des bateaux.
30:19Des poussettes.
30:20Là un récif comme ça, il va mettre combien d'années à se remettre ?
30:22Il pourra jamais récupérer.
30:23C'est un récif qui est condamné quoi.
30:25Condamné.
30:27Si tout le monde continue, il n'y en aura plus.
30:30Il n'y aura plus d'îles, il n'y aura plus de plages, plus de touristes.
30:35Il y a désormais plus d'un million de touristes
30:38qui débarquent chaque année sur cette petite île
30:40d'à peine 3 kilomètres carrés.
30:43Les vacanciers piétinent les coraux
30:46et bousculent les animaux sauvages.
30:50C'est quoi le problème vis-à-vis des tortueux ?
30:51Les touristes qui les touchent, les touristes qui veulent les attraper.
30:55Il y en a même qui les remontent sur le bateau.
30:57Mais non.
30:58Bah si.
30:59Mais pour faire quoi ?
31:00Faire une photo.
31:02Delphine a décidé de réagir.
31:06Comme le gouvernement ne fait rien,
31:08nous on a mis des bouées en place pour éviter les encres.
31:13Pour que les bateaux stationnés ne détruisent plus le corail,
31:16elle a installé ces bouées bleues
31:17sur lesquelles ils peuvent s'attacher gratuitement.
31:19Encore faut-il les faire connaître.
31:21Il y en a un qui arrive.
31:23Celui-là il a la main sur son encre.
31:27Il va faire le tour de la bouée et jeter l'encre.
31:31Hop là !
31:34En plus il l'a jetée mais juste à côté d'une bouée qui est libre.
31:42Pourquoi vous jetez votre encre ici ?
31:44Il y avait une bouée juste à côté.
31:50Il va mettre l'encre lui aussi.
31:54Il nous a vu, il a changé d'avis.
32:01Gili Trawangan est pourtant souvent vendu comme une île écolo.
32:06Ici, certains hôtels s'appellent même des éco-villas.
32:10Poussons la porte de ce resort par exemple,
32:13qui promet de ne jamais utiliser de plastique à usage unique.
32:16Là on est dans un très bel hôtel avec des grands lodges individuels,
32:19un jardin bien entretenu et une interminable piscine
32:23avec une grande cascade au bout.
32:26Voilà le côté face.
32:28Allons voir le côté pile, l'arrière-cour.
32:37Ah ouais d'accord !
32:46Ah mais c'est carrément une décharge en fait.
32:49Ah ouais mais ça va super loin derrière.
32:51C'est hallucinant.
32:53Hallucinant.
32:56Il y en a tellement que les arbres sont complètement étouffés par les déchets.
33:03Et derrière il y a les vaches qui mangent dans les ordures.
33:09Ça on le voit pas sur Instagram.
33:17Et un chausson à usage unique,
33:20siglé au nom de l'hôtel.
33:22Les chambres sont juste là.
33:25On voit l'arrière des lodges,
33:26il y a un mur pour que les clients ne voient pas.
33:37L'hôtel se présente comme éco-responsable.
33:41C'est fou non mais ?
33:42Ils parlent aussi de leur bonne gestion des déchets.
33:46Ils ont peur de rien.
33:48L'hôtel a vu que nous avions tourné des images.
33:51Ils ont donc décidé de nettoyer
33:53et de relancer une petite campagne sur Internet.
34:02Le nettoyage,
34:03c'est la première chose qu'ils ont fait.
34:06Ils ont décidé de nettoyer,
34:08de nettoyer et de nettoyer.
34:10Le nettoyage,
34:11Delphine l'a filmé.
34:14Une partie des déchets a bien été emmenée
34:16et déplacée un peu plus loin.
34:19Il y a deux charrettes qui viennent tous les jours
34:22pour récupérer les poubelles
34:24et les emmener à un autre endroit de l'île.
34:32Un bel hôtel.
34:34Et voilà le nouveau terrain,
34:36la nouvelle décharge.
34:41La décharge sauvage est reconstituée
34:45devant un autre hôtel.
34:48Voilà.
34:52Les déchets,
34:53c'est le combat principal de Delphine.
34:55Elle y consacre la majeure partie de son temps.
34:59Ne cherchez pas d'incinérateur ici.
35:02Sympa.
35:03Tout est entreposé à même le sol,
35:06au milieu de l'île.
35:07Oh là là, mais c'est hallucinant.
35:10C'est le revers du tourisme de masse.
35:14Non, mais ça va jusqu'à là-bas.
35:22Donc ça, c'est le résultat d'un million de visiteurs par an ?
35:24Ouais, 12 à 15 tonnes par jour.
35:27Par jour ?
35:28Par jour.
35:32Il existe un système de collecte.
35:34En charrette,
35:35payée par les hôtels et les restaurants.
35:39Là, il suffit de regarder pour voir
35:41qu'il y a tout le reste du tourisme, quoi.
35:43Des bouteilles d'alcool, des noix de coco,
35:45des pailles.
35:46Des bouteilles de vin.
35:47Un paquet de chips.
35:48Un paquet de chips.
35:49Un reste de shampoing.
35:51Ah bah, c'est écrit en français.
35:53Et là,
35:54un reste de masque de plongée.
35:58Il y a des palmes.
36:00Ce qu'on voit, c'est des villas de touristes, ça, là ?
36:02Ouais.
36:03Juste à côté de la décharge ?
36:04Ouais.
36:05Les murs, ils sont assez hauts.
36:06Je pense qu'ils découvrent même pas, en fait.
36:08C'est complètement fou.
36:09On a l'impression qu'il y a des murs
36:11qui sont mis juste pour que les touristes
36:12ne se rendent pas compte...
36:13Ne voient pas, mais...
36:14...de ce qui se passe derrière.
36:15C'est ça.
36:18D'un côté,
36:19les touristes à vélo.
36:20Et les vacances bas carbone.
36:22C'est ça,
36:23c'est le tourisme de masse.
36:24C'est ça, c'est le tourisme de masse.
36:25C'est ça, c'est le tourisme de masse.
36:26Les touristes à vélo.
36:27Et les vacances bas carbone.
36:30Et de l'autre,
36:31des poubelles à perte de vue.
36:34Entre les deux,
36:35un mur.
36:38Tout le travail de Delphine,
36:39c'est de rapprocher ces deux mondes.
36:41Et de faire passer les visiteurs
36:42de l'autre côté.
36:44Elle organise une excursion,
36:45a priori, pas très Instagramable.
36:48La visite
36:50de la décharge.
36:52Voilà, on arrive sur le côté sombre.
36:54Sur la colline,
36:55on a à peu près 30 ans
36:56de poubelles
36:58qui viennent principalement du tourisme.
37:01Waouh !
37:03C'est quelque chose là.
37:05Ça fait des bons films.
37:07T'as une belle photo touristique.
37:11Vous vous doutiez que c'était à ce point
37:13la face cachée du tourisme ici ?
37:15Non, non.
37:16C'est clair que
37:17quand tu reviens de ton beau voyage en bateau
37:19avec l'eau bleue,
37:20les tortues,
37:21et que tu fais 300 mètres
37:22au milieu de l'île
37:23et que tu vois comme ça
37:24une décharge
37:25de je sais pas combien de kilomètres.
37:28C'est vrai que ça fait bizarre.
37:30On voit déjà dans les rues quand même
37:31que c'est pas propre
37:32parce qu'on voit les bouteilles
37:33un peu partout, etc.
37:34Mais on s'imagine pas
37:35qu'un truc aussi énorme...
37:37C'est le Instagram VS réalité.
37:42Elle propose aussi aux touristes
37:44de se retrousser les manches
37:46et de filer un coup de main.
37:49Premier jour de vacances.
37:52C'est terrible.
37:53On s'est dit qu'on ne pouvait pas rester
37:54sans rien faire.
37:57Tout le monde veut venir ici.
37:58C'est très à la mode.
37:59J'ai bien conscience
38:00de faire partie du problème
38:01et c'est ma manière de rendre service.
38:04Alors, qu'est-ce que t'as ramassé ?
38:06Du plastique recyclable.
38:09Allez, on sort les muscles.
38:1290 kg de déchets
38:14ramassés en une heure seulement.
38:17Ceux-là quitteront l'île par bateau
38:19pour rejoindre un centre de tri.
38:22Et 4500 de putains de mégots.
38:30Ce qui est absurde,
38:31c'est que figurez-vous
38:32qu'il existe un centre de tri sur l'île.
38:36Ça tri pas beaucoup, là.
38:37Mais il n'a jamais été mis en service.
38:41Ça fait 4 ans que nous attendons
38:43des autorisations pour l'utiliser.
38:46Et en attendant,
38:47les déchets continuent
38:48à se déchirer.
38:49La colline grandit,
38:50grossit et pollue.
38:52C'est incroyable.
38:53Non, c'est déprimant.
38:56Avec une association locale
38:57financée par des donateurs
38:59du monde entier,
39:00elle organise le ramassage
39:01des bouteilles en verre.
39:05Ça paraît un peu être
39:06une goutte d'eau dans l'océan
39:07de déchets, là,
39:08ce qu'on est en train de faire.
39:09Oui, on fait ce qu'on peut.
39:10Cette colline-là,
39:11si on n'avait pas ramassé
39:12les bouteilles depuis 2011,
39:14je pense qu'elle serait
39:15trois fois plus haute.
39:18Elle va avoir une deuxième vie.
39:21C'est les bouteilles
39:22qu'on a ramassées
39:23qui sont transformées en sable.
39:25Du sable de verre,
39:27de l'eau, du ciment,
39:29et voilà, ça donne des briques.
39:33C'est un petit espoir
39:34comme quoi on a trouvé
39:35une solution pour un type
39:36de déchets,
39:37mais c'est pas non plus
39:38la solution pour tout le reste.
39:41La seule solution qu'on voit,
39:42c'est réduire le tourisme,
39:44réduire la quantité de gens
39:46qui viennent sur l'île.
39:47C'est trop.
39:48Les limites ont été dépassées.
39:51Comment accueillir
39:52toujours plus de visiteurs
39:53quand il n'y a plus de place ?
39:55Les Maldives
39:56ont trouvé une idée surprenante.
39:58Nous partons
39:59au milieu de l'océan Indien,
40:01sur ce chapelet d'atoll
40:03qui fait rêver
40:04les touristes du monde entier.
40:06Toutes ces petites îles réunies,
40:08ça fait en tout
40:09même pas 300 km².
40:11C'est à peu près
40:12la superficie de Marseille.
40:15Ici, c'est vraiment très trouble.
40:16Vous voyez cette couleur
40:17un peu laiteuse ?
40:23La richesse des Maldives,
40:24c'est sa nature
40:25et sa biodiversité.
40:28Notre magnifique
40:29environnement marin,
40:31c'est notre unique
40:32source de revenus.
40:37Personne n'a l'air
40:38de prendre conscience
40:39des dégâts qu'on est
40:40en train de faire ici
40:41et des dégâts
40:42qu'il y aura encore
40:43dans les années à venir.
40:47Notre lanceur d'alerte
40:48n'est pas le seul
40:49à avoir remarqué
40:50que l'eau était trouble
40:51par endroit.
40:54Même des touristes
40:55ont vu qu'il se passait
40:56quelque chose.
40:58Quelques poissons,
40:59il n'y avait pas grand-chose.
41:00C'est vraiment ça
41:01qui nous a fait venir ici.
41:02C'est vraiment l'activité marine.
41:03C'est juste là,
41:04effectivement,
41:05en palme mastuba,
41:06on devrait avoir
41:07pas mal de vie marine.
41:09Et là, c'est pas le cas ?
41:10Là, c'est moins le cas.
41:11Là, c'est beaucoup moins le cas
41:12que la dernière fois
41:13que je suis venu.
41:14Il n'y a pas du tout de requins.
41:15On n'en a plus pour le moment.
41:16J'espère qu'on en aura
41:17un peu plus
41:18pour la suite du séjour.
41:20Qu'est-ce qui a rendu
41:21cette eau trouble ?
41:22Notre défenseur de la nature
41:24va nous le montrer.
41:26Ça se passe au large.
41:28Un chantier gigantesque
41:31posé sur la barrière de corail.
41:40Ça, c'est une drague.
41:41Elle a aspiré du sable
41:43qui est ensuite rejeté
41:44sur le récif.
41:45Ils font ça tous les jours.
41:48Le bateau est là
41:50pour pomper du sable
41:51au fond de la mer
41:53et l'envoyer sur ce site.
41:55Et là, ce que nous voyons apparaître,
41:57c'est une île.
42:00Ils sont en train de créer
42:02une île artificielle.
42:04Il n'y avait absolument rien ici.
42:06Et ils font pousser
42:0880 000 m2
42:10de terrain constructible.
42:14L'île est construite spécifiquement
42:16pour développer le tourisme.
42:18Ils pourraient y créer
42:208 000 lits.
42:23Ça me rend triste,
42:25en colère
42:26et inquiet.
42:34L'entreprise chargée des travaux
42:36est hollandaise.
42:37Mais le directeur du projet, lui,
42:39est français.
42:41Il nous accueille sur le chantier
42:43alors qu'un nouveau bateau arrive
42:45rempli de sable.
42:48C'est une drague aspiratrice en marche,
42:50l'une des plus grosses au monde.
42:52Et là, actuellement,
42:54elle est chargée d'environ 32 000 m3 de sable.
42:56L'énorme navire
42:58récupère la conduite
43:00qui va lui permettre de décharger
43:02tout ce sable.
43:04Le sable va être remixé avec de l'eau.
43:06Et c'est cette mixture de sable et d'eau
43:08qui va être projetée
43:10à travers la conduite flottante.
43:14Sous nos yeux,
43:16nous assistons à la création
43:18d'un nouveau territoire
43:20qui apparaîtra bientôt
43:22sur la carte du monde.
43:27Le sable se dépose
43:29et ensuite l'eau est drainée
43:31et s'évacue à l'extrémité de l'île.
43:33L'île eau
43:35grossit à vue d'œil.
43:38C'est à peu près 4 jours
43:40que l'île eau se dégage.
43:42C'est à peu près 4 jours
43:44pour créer cette île de 8 hectares.
43:49Il y a quelques semaines ici,
43:51il n'y avait rien du tout.
43:53C'était l'océan.
43:55L'idée, c'est qu'il y aura un promoteur
43:57qui va construire un hôtel.
43:59Il y aura des bungalows, des palmiers,
44:01des plages, des villas sur l'eau
44:03typiques des Maldives.
44:05Il faut imaginer des restaurants
44:07sur la terre et tout autour,
44:09des bungalows montés sur pilotis
44:12Pour le moment,
44:14le sable est retenu par ces gros boudins.
44:19Les géotubes permettent de délimiter
44:21le périmètre de l'île artificielle.
44:23S'il n'y avait pas les géotubes,
44:25le sable pourrait se disperser
44:27tout autour de l'empreinte définie de l'île.
44:29Nous observons pourtant
44:31que du sable s'échappe
44:33en direction de la barrière de corail.
44:35Là, ça pue un peu, non ?
44:37C'était une vraie question ?
44:39Ouais, non, mais ça, non.
44:41Bref, oui, c'est...
44:47Vu du ciel,
44:49on voit clairement le sable
44:51qui s'écoule à l'intérieur du lagon.
44:55Notre lanceur d'alerte
44:57va nous montrer,
44:59à côté d'une autre île artificielle,
45:01les conséquences de ces rejets.
45:03Des coraux meurent
45:05les uns après les autres.
45:07Le sable qui s'est accumulé dessus
45:09bloque les rayons de lumière,
45:11indispensable
45:13à la photosynthèse.
45:23Il y a des chantiers partout au Maldives.
45:25Sur le papier,
45:27c'est pour lutter contre la montée des eaux.
45:29C'est vrai que ce sont des victimes
45:31du changement climatique.
45:33Ils agrandissent et réhaussent
45:35les eaux existantes
45:37pour mettre à l'abri les habitants,
45:391,60 m au-dessus du niveau de la mer.
45:41Mais ils font aussi pousser
45:43des îles artificielles
45:45uniquement pour les touristes.
45:47Nous nous sommes demandé
45:49d'où venait tout ce sable.
45:51De l'intérieur de l'atoll,
45:53dans le lagon,
45:55à la biodiversité exceptionnelle,
45:57ou de l'extérieur, en haute mer,
45:59là où il n'y a pas de corail ?
46:01Les fonds marins autour des Maldives,
46:03sont à 1 000 ou 2 000 m de profondeur.
46:05Donc il n'y a pas de sable
46:07qui est dragable à l'extérieur.
46:13Le sable
46:15vient bien de l'intérieur de l'atoll.
46:19Dans ce lagon réputé
46:21pour ses coraux extraordinaires,
46:23ses requins,
46:25ses raimentas et ses poissons colorés.
46:27L'entreprise en charge du projet
46:29reconnaît l'impact sur le corail.
46:31Mais ils ont prévu
46:33de faire un geste
46:35pour l'environnement.
46:39Évidemment, on ne peut pas dire
46:41qu'il n'y a pas de dégâts
46:43sur l'environnement,
46:45mais c'est pour ça
46:47que nous avons proposé ce projet.
46:49C'est pour compenser cet impact.
46:53Ces coraux,
46:55attachés à leur environnement naturel,
46:57reposent désormais sur ces armatures.
47:01Et l'entreprise va en profiter
47:03pour créer une expérience inédite
47:05à destination des touristes
47:07qui viendront s'installer
47:09sur les futures îles artificielles.
47:15L'idée, c'était de créer
47:17quelque chose qu'on pourrait voir du ciel
47:19avec un drone ou sur une image satellite.
47:21C'est une attraction touristique
47:23qui est très agréable.
47:25Tous ces projets
47:27ont été lancés par le gouvernement
47:29et en particulier
47:31par cet ancien ministre des infrastructures.
47:35Pour notre dynamisme économique,
47:37nous avons besoin
47:39de plus de lits,
47:41de plus de touristes.
47:43Alors, investisseurs,
47:45nous vous attendons.
47:47Venez investir sur notre île.
47:49Merci.
47:53Je suis très en colère
47:55contre ceux qui disent
47:57que tout va bien se passer,
47:59que dans 15 ans,
48:01on ne verra plus les dégâts.
48:03Car ce sera nous,
48:05les gens comme nous,
48:07qui aimons notre pays
48:09et qui voulons y vivre,
48:11qui devront en assumer
48:13les conséquences.
48:15Quand nous connaissons
48:17les conséquences du surtourisme
48:19sur la nature,
48:22partir en vacances,
48:24c'est comme bien consommer
48:26ou bien se nourrir.
48:28Ça s'apprend, et pourquoi pas à l'école.
48:30Je vous ai préparé des boîtes
48:32qui vont me permettre de mettre le sandwich.
48:34Ces boîtes-là sont réutilisables
48:36à l'infini.
48:38Nous suivons les élèves
48:40d'un collège public,
48:42partis 4 jours sur le bassin d'Arcachon.
48:44C'est l'océan ?
48:46Atlantique.
48:48Apprendre à profiter
48:50de la nature sans l'endommager.
48:52Ce petit panneau-là,
48:54il va vous renseigner sur votre comportement
48:56à adopter.
48:58Ici, ça veut dire quoi ?
49:00En fait, c'est qu'il ne faut pas cueillir de fleurs.
49:02J'ai faim, j'ai mangé une banane.
49:04Je peux jeter ma peau de banane ?
49:06C'est une peau, donc oui.
49:08Est-ce que les bananiers, ça pousse ici, naturellement ?
49:10Donc ma peau de banane, j'en fais quoi ?
49:12On la garde.
49:14Tu ne la jettes pas !
49:16On la garde.
49:18Il faut plusieurs mois
49:20pour qu'une peau de banane se décompose dans la nature.
49:22Les panneaux, j'y prêtais pas attention.
49:24Et maintenant, tu y prêteras attention ?
49:26Oui, je pense.
49:28Voyager, c'est inhérent à l'être humain, je crois,
49:30cette envie de découvrir.
49:32Il ne faut pas l'abrider, cette envie.
49:34Comment on fait pour partir en vacances
49:36en respectant l'environnement ?
49:38Ne pas céder à la pulsion.
49:40On a l'impression qu'on est seuls derrière son écran.
49:42On est des millions derrière son écran à voir la même photo.
49:44Donc si on est après des millions
49:46et qu'on se retrouve au même endroit,
49:48je ne vois pas l'intérêt.
49:50Il y a tout un tas de collabels qui se sont développés.
49:52On a des sites où on peut savoir
49:54si notre destination est plutôt tourisme durable ou pas.
49:56Vous êtes optimiste ?
49:58En France, on voit quand même
50:00une nouvelle façon de vivre le tourisme.
50:02Si on réfléchit tous,
50:04s'il y a des décisions politiques,
50:06oui, je pense que oui, il y a de l'espoir.
50:08Il y a une prise de conscience
50:10dans beaucoup de régions.
50:12Ici, nous sommes dans le Jura.
50:14Si on était venu il y a quelques années,
50:16on aurait découvert un lac en bien mauvaise santé.
50:20Le département a donc pris une décision radicale
50:22pour limiter le tourisme,
50:24fermer ce camping.
50:26Là, il faut imaginer 4 à 7 000 personnes
50:28dans des tentes, des bungalows,
50:30qui venaient faire la fête.
50:32C'est ce que j'appelais la côte d'Azur jurassienne.
50:34Aujourd'hui, on peut toujours venir profiter gratuitement,
50:36mais c'est plus difficile d'y dormir.
50:38Il y a donc moins de touristes
50:40et moins d'impact sur le lac.
50:42Une station balnéaire des Landes
50:44a eu exactement la même stratégie.
50:46Si vous êtes déjà venu à Hondres,
50:48vous vous êtes probablement garé là,
50:50dans ce gigantesque parking,
50:52sur la dune.
50:56Si vous y revenez,
50:58vous n'allez pas reconnaître les lieux.
51:00Le bitume a disparu.
51:02Le sable a repris sa place.
51:04Ça rend vraiment bien.
51:06Non, non, c'est chouette.
51:08Franchement, bravo, merci.
51:10C'est un beau massif.
51:14Vous pourrez toujours vous garer,
51:16mais plus loin.
51:18Il faudra faire 5 minutes de marche
51:20pour rejoindre la plage.
51:22Et il y aura des navettes
51:24pour ceux qui ont du mal à se déplacer.
51:26Avant, ces enjeux climatiques,
51:28ces enjeux environnementaux,
51:30ils ne faisaient pas partie des choses
51:32qui avaient été prises en compte
51:34dans nos politiques publiques.
51:36C'est le début de nouvelles façons
51:38d'améliorer l'authenticité
51:40et on redécouvre l'endroit tel qu'il était
51:42il y a 50, 60, 70 ans,
51:44beaucoup plus naturel,
51:46beaucoup moins bétonné.
51:48La plage est toujours là,
51:50magnifique, accessible à tout le monde,
51:52gratuitement.
51:54Il faudra juste marcher un peu.
51:56L'idée, c'est de demander aux touristes
51:58de s'adapter à la nature
52:00et non pas d'adapter la nature
52:02aux envies des touristes.
52:08Sous-titrage Société Radio-Canada