• il y a 3 mois
Transcription
00:00Robert Schuman, le père fondateur de la construction européenne, celui dont on sait désormais, depuis que les documents secrets défense du département d'état américain ont été déclassifiés à l'été 2000,
00:27donc on sait que c'était un agent des services américains. C'est lui à qui est attribuée la fameuse déclaration Schuman de 1950.
00:36On sait également que cette déclaration a été rédigée dans les services de Dean Etchison, le secrétaire d'État américain de Truman, à la fin des années 50, et transmis à Robert Schuman par Jean Monnet.
00:51Je reviens à cet article du Daily Telegraph, un grand journal britannique conservateur, l'un des journaux les plus sérieux du monde,
00:59qui dans son article du 19 septembre 2000, un article du journaliste britannique d'investigation Ambrose Evans-Pritchard, a appris que des documents déclassifiés par l'administration américaine
01:11avaient été à l'été 2000 rendus publics, comme vous savez, il y a des lois aux États-Unis qui imposent notamment que les documents secrets défense,
01:21pas les très très secrets, qui eux peuvent rester encore plus secrets, mais les documents confidentiels ou secrets défense doivent être rendus publics à peu près 30 ans après les événements.
01:33Les documents déclassifiés du gouvernement américain montrent que la communauté du renseignement des États-Unis a mené une campagne dans les années 1950 et 1960
01:43pour favoriser l'unification européenne. Celle-ci finança et dirigea le mouvement fédéraliste européen.
01:54Les dirigeants du mouvement européen, Rettinger le visionnaire, Robert Schuman, l'ancien Premier ministre belge Paul-Henri Spaak,
02:03il l'a trouvé nommément cité dans les documents déclassifiés, étaient tous traités comme des employés par leurs parrains américains.
02:10Le rôle des États-Unis fut tenu secret. Et l'argent de l'AQA, c'est-à-dire American Committee for a United Europe,
02:19le Comité américain pour une Europe unie. Ils disaient « Nous, il faudrait qu'on fasse un comité européen pour l'ensemble des Amériques unies ».
02:27Et puis ils demandaient que le Mexique, que Cuba, le Venezuela fusionnent avec les États-Unis.
02:32L'argent de l'AQA provenait des fondations Ford et Rockefeller, ainsi que de milieux d'affaires ayant des liens étroits avec le gouvernement américain.
02:42Paul Hoffman, directeur de la fondation Ford et ex-officier de l'OSS. L'OSS est le prédécesseur de la CIA.
02:50Vous savez que le nom a changé après la Seconde Guerre mondiale. Il fut également à la tête de l'AQA à la fin des années 1950.
02:56Le département d'État jouait aussi un rôle. Une note émanant de la direction Europe, datée du 11 juin 1965,
03:05conseille au vice-président de la Communauté économique européenne Robert Margelin de poursuivre de façon subreptice,
03:12c'est-à-dire en catimini, l'objectif d'une union monétaire. Elle recommande d'empêcher tout débat
03:19jusqu'au moment où l'adoption de telles propositions serait devenue pratiquement inévitable.
03:24Alors ça fait un certain nombre d'années que je parcours la France en montrant ceci.
03:29Mais il y a des gens, quand même, qui sont venus et qui m'ont dit « Oui, mais finalement, Ambrose Evans-Pritchard, c'est pas très sérieux, c'est pas vrai,
03:36c'est l'un des journalistes les plus sérieux du Royaume-Uni, donc du monde, puisque la presse britannique,
03:41les journalistes britanniques ont une autre déontologie que les pays d'Europe du Sud ». Bien.
03:46Donc des gens m'ont dit « Finalement, qu'est-ce que vous en savez de tout ça ? ».
03:50Évidemment, parce que ça, c'est toujours une façon de récuser en doute.
03:54« D'où est-ce que vous nous dites là ? Vous citez l'Élyté. Mais finalement, l'Élyté, gravement... ».
03:59Alors, eh bien, qu'est-ce qu'on a fait ? On a pris notre canet de chapeau, et puis on s'est adressé aux États-Unis d'Amérique, au département d'État.
04:06On dit « On voudrait avoir la note du 11 juin 1965 ».
04:09On dit « On l'a cherchée, ça n'existe pas ». J'ai même eu ça.
04:13On a vu des gens qui nous ont attaqués. « Cette note n'existe pas. Elle n'existe tellement pas que la voici.
04:19Nous l'avons obtenue du département d'État américain. Ça, c'est le scan de l'original en anglais.
04:25C'est effectivement cette réunion qui s'est tenue le 11 juin 1965, dont voici en effet le scan qui a été rendu public,
04:37avec ici un des passages intéressants, qui est en anglais, et tout ça figure sur notre site.
04:43Robert Marjolin, c'était le vice-président de la CE de l'époque.
04:49Et il est là seul, et il parle devant quatre personnes.
04:53Il y a une espèce de sous-secrétaire d'État, de mémoire.
04:58Il y a le responsable Europe. Il y a le responsable France.
05:01Et puis il y a un quatrième personnage.
05:03Et toute la lecture de cette note est assez pénible, parce qu'on voit Robert Marjolin, c'est un Français.
05:08Il était à l'époque vice-président de la CE.
05:11On voit qu'il est là, et qu'il est à peu près convoqué et obligé de rendre des comptes à ses mentors.
05:18M. Mann pose la question de l'union monétaire dans le marché commun.
05:22Ça, c'est donc l'américain. M. Marjolin déclare qu'on l'envisageait,
05:25mais il fait remarquer qu'une fois que la communauté aura une politique agricole commune,
05:29les six formeront une union monétaire à des fins pratiques.
05:32M. Mann fait observer que bien sûr, ces politiques, ainsi que l'harmonisation fiscale,
05:37contribueront à ce développement.
05:40Vous voyez, on croit rêver.
05:43C'est quand même un type qui donne d'ordre, c'est un donneur d'ordre.
05:48M. Marjolin est un Français, il répond à un chef de bureau qui s'occupe des questions françaises.
05:54M. Marjolin fait référence à l'unité de compte qui sera utilisée dans les prix agricoles,
06:00et qui maintiendra la stabilité des prix dans les États de la communauté.
06:03C'est pourquoi la question est de savoir s'il doit y avoir des propositions monétaires,
06:07ou si l'on doit attendre jusqu'à ce que les autres politiques entrent en vigueur.
06:12Il dit craindre qu'il n'y ait des résistances.
06:15Il vient rendre compte à ses commanditaires.
06:18M. Marjolin, le Français, vient rendre compte aux Américains.
06:21« Je crains qu'il y ait des résistances pour cette monnaie européenne. »
06:25Qu'il y ait des résistances aux propositions monétaires à présent,
06:28c'est pourquoi il lui paraît préférable d'attendre que l'adoption de ces propositions
06:32devienne pratiquement inéluctable.
06:35On retrouve effectivement les termes même de l'article d'Ambrose Evans-Pritchard.
06:39M. Sketzel, un autre Américain, évoque un document qui avait été émis par le centre de Bologne,
06:44dont la thèse est que l'Union monétaire arriverait dans le droit fil de la dynamique inhérente au traité de Rome.
06:49De ce fait, un accord avec ce qui semble avoir été la politique des rédacteurs du traité de Rome,
06:53ces décisions pourraient être reportées jusqu'à ce qu'elles soient devenues inévitables.
06:57J'ajoute par ailleurs que tout ceci a été rédigé par Tapé,
07:01et que très probablement, parce que je connais la musique, j'ai été aussi dans les ministères,
07:06quand il y a ce genre de réunions très confidentielles, on évite quand même de mettre des traces trop précises.
07:11Donc on ne dit pas « M. Machin, M. Mann a donné instruction à... ».
07:18On ne va pas y écrire les choses comme ceci.
07:20Maintenant, nous savons à quoi nous en tenir sur les pères fondateurs de la belle idée européenne, comme on dit.
07:25Robert Schuman, qui est considéré comme un très grand homme,
07:28en réalité, je me permets de rappeler qu'il a voté les pleins pouvoirs à Pétain à la fin de la IIIe République.
07:34Il était député. Et il était député à Vichy. Il a voté les pleins pouvoirs quand même,
07:39alors que ça ne fait jamais partie de son historiographie habituelle que l'on cite dans « L'esprit haut des écoles ».
07:47Deuxièmement, il a été membre du premier gouvernement Pétain à Vichy.
07:51À la Libération, d'ailleurs, on lui a dit... Les gens lui ont quand même demandé des comptes.
07:56Il a fait savoir qu'il n'était pas au courant. Il n'était pas au courant qu'il était membre du gouvernement.
08:02Ensuite, il a été le premier membre d'un gouvernement à aller rencontrer les autorités nazies à Metz.
08:10On ne sait pas, d'ailleurs, ce qu'il y a dit.
08:13Après ça, il est vrai emprisonné par les nazis, parce qu'il a fait acte de... On ne sait pas très bien quoi.
08:19En tout cas, il s'est échappé. Et il a passé le reste de la Seconde Guerre mondiale dans des couvents.
08:24À la Libération, il a été menacé d'indignité nationale,
08:28puisque les communistes d'un côté et les gaullistes de l'autre voulaient sa peau,
08:31parce qu'ils savaient que c'était un type qui avait... En tout cas, c'est la réputation qu'il avait à l'époque,
08:35qu'il était un collabo. Sauf qu'à l'époque, c'est la période de l'épuration.
08:40Et De Gaulle ne souhaitait pas... Il souhaitait qu'on calme les plaies
08:44et que l'on n'entretienne pas un climat de guerre civile en France.
08:48Il le souhaitait d'autant plus que Pidouze et le Vatican étaient intervenus en faveur de Robert Schuman,
08:53qui était proche des partis politiques démocrates chrétiens.
08:59Et donc De Gaulle lui a évité cette indignité nationale qui leur ait empêché de poursuivre une carrière politique.
09:05Il en a d'ailleurs parfaitement profité. Je vous renvoie à mon dossier sur notre site,
09:09puisqu'il a été 14 fois ministre des Affaires étrangères sous la IVe République,
09:14ce qui montre qu'il avait un talent particulier pour jouer les anguilles.
09:18Et c'est lui qui a – paraît-il – eu ce coup de génie de la déclaration Schuman du 9 mai 1950.
09:23Je vous renvoie à mon dossier pour que vous découvriez pourquoi tout ceci est un conte de fait.
09:30Évidemment, pas lui qui a eu cette idée. En tout cas, nous savons maintenant de façon sûre et certaine,
09:36depuis le 19 septembre 2000, qu'il était traité comme un employé par ses agents américains.
09:41Donc en fait, financé par la CIA.
09:44Quant à Jean Monnet... Jean Monnet a passé toute la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis.
09:49Il a été le délégué de Roosevelt auprès du général Giraud à Alger pour tenter de barrer la route à De Gaulle
09:54et favoriser les anciens vichystes ralliés aux Alliés, puisque c'est un des grands épisodes de la Seconde Guerre mondiale
10:00que les gens ne connaissent pas, que nos compatriotes jeunes ne connaissent pas.
10:04C'est que Roosevelt et les Américains voulaient maintenir Pétain et Laval à la tête de la France à la Libération
10:12et que progressivement, ils ont été obligés de changer de pied. Après Pétain et Laval, ils se sont rabattus sur Darlan.
10:18La Résistance française a abattu Darlan à Alger. Ensuite, ils se sont rabattus sur Giraud, qui était un ancien pétainiste.
10:27Mais tout sauf De Gaulle, puisque De Gaulle, c'était l'indépendance nationale,
10:32alors que les États-Unis voulaient mettre la main sur la France à la Libération.
10:36Je rappelle d'ailleurs que les Américains ont maintenu une ambassade à Vichy jusqu'en novembre 1942,
10:43c'est-à-dire pratiquement un an après qu'ils fussent entrer en guerre eux-mêmes contre le Japon après Pearl Harbor,
10:49qui date du 7 décembre 1941. Et puis donc, ils fussent entrer en guerre avec l'Allemagne et les puissances de l'Axe.
10:57Ça veut donc dire que les États-Unis ont refusé de reconnaître la France libre jusqu'en 1944.
11:03En tout cas, De Gaulle disait de Jean Monnet que c'était un malade, avant tout soucieux de servir les Américains.
11:10C'est dans le livre « C'était De Gaulle » de Peyrefitte, tome 2, page 214.
11:15Alors nous savons maintenant aussi que Paul-Henri Spaak, ancien Premier ministre belge, était financé par la CIA,
11:22que le mouvement européen était financé par la CIA du moins jusqu'au 31 décembre 1969.
11:27Je vous signale que le mouvement européen continue d'exister, qu'il a appelé à voter oui au traité de Maastricht,
11:35oui à la Constitution européenne, qu'il s'est réjoui de l'adoption du traité de Lisbonne, qui est une félonie,
11:40alors que 55% des Français ont voté non.
11:43Alors maintenant, il a utilisé également une autre formule de rhétorique qui consiste à me faire passer pour un illuminé,
11:50parce que je parlerais du rôle des États-Unis dans la construction européenne.
11:55C'est « Ah oui, vous et la CIA ».
11:57Ce qui est assez amusant avec les européistes, c'est que la CIA, c'est comme le nuage de Tchernobyl.
12:03Elle s'arrête toujours avant d'arriver à la frontière française.
12:08La CIA, qui a un budget qui est à peu près de l'ordre de 100 fois le budget des services d'information et de désinformation et d'influence de la France,
12:17ne ferait rien en France. Voilà. C'est un postulat.
12:21Vous avez peut-être vu sur « Ce soir ou jamais » il y a quelques jours,
12:24Mme Marie-France Garot, qui a quand même été une des conseillères de Georges Pompidou,
12:29qui a d'ailleurs été la marraine, si j'ose dire, de Jacques Chirac,
12:33qui a dit à la télévision française exactement ce que je vous dis.
12:36Jean Monnet était un agent américain. C'était les Américains qui étaient à la manœuvre.
12:40Le problème qui se pose est celui de la situation de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale.
12:47Et ça, ça ramène à une politique américaine.
12:50C'est de la politique américaine qui conditionne la politique européenne.
12:54Les États-Unis, déjà face à l'Union soviétique, avaient voulu organiser en Europe quelque chose qui soit une sorte de contrefeu à l'Union soviétique.
13:04Évidemment, la Seconde Guerre mondiale a changé complètement le contexte.
13:08Et les Américains, qui avaient organisé des réseaux pour diffuser cette politique,
13:16ont considéré naturellement, en partant des traités de Westphalie et de la situation de l'Europe autrefois,
13:25que les nations en Europe, c'était la guerre.
13:28– Donc il fallait les supprimer les nations.
13:30– Il fallait donc supprimer les États et les nations, et les nations souveraines.
13:33Ça a été dit expressément, ça a été dit par bouche, ça a été dit d'abord par monnaie,
13:39qui portait, comme chacun sait, le message européen.
13:42Il était convaincu, mais il le portait.
13:44C'était d'ailleurs un agent américain, on sait même combien il a été rémunéré,
13:47puisque maintenant c'est déclassifié.
13:49Mais il était convaincu.
13:50– Il y a même maintenant les archives de la CIA qui sont disponibles sur Internet.
13:53On a des quantités d'informations qui disent que ce que je dis est vrai.
13:56Alors vous pouvez tourner ça à la rigolade, ça c'est une formule rhétorique.
14:02Mais ce qui est fascinant avec les européistes,
14:04c'est que quand on entre dans le vif du sujet,
14:06quand on leur sort des informations précises,
14:09quand je leur dis par exemple ce qui est cité par le Daily Telegraph,
14:13qui est un des plus grands journaux britanniques,
14:15n'est-ce pas qu'on sait que Robert Schuman était traité comme un salarié par ses parrains américains,
14:22quand on parle du rôle de l'American Committee for United Europe,
14:26quand on sait que tout c'était derrière ça, la CIA qui était à la manœuvre,
14:29d'un seul coup on me dit « vous fumez la moquette ».
14:32Non, je ne fume pas la moquette.
14:34On pourrait avoir un débat toute pièce justificative à l'appui.
14:37D'ailleurs, honnêtement, dans les années 50, justement au moment de la CED 54,
14:44c'était un secret de polichinelle.
14:47Pourquoi les gaullistes et les communistes justement ont fait alliance
14:51pour taper, pour empêcher la CED ?
14:54C'est parce que tout le monde savait, on parlait de l'Europe américaine.
14:57Les communistes parlaient aussi de l'Europe vaticane,
14:59parce que c'était également promu par le Vatican depuis 12.
15:02Mais donc tout le monde était au courant.
15:04C'est très nouveau, c'est depuis à peu près Maastricht
15:07que l'on a jeté une espèce d'interdit sur cette question.