Vladimir Poutine revient sur l'interview d'avec Tucker Carlson.

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00:00Monsieur le Président, votre interview avec Tucker Carlson a déjà été regardée un
00:20milliard de fois.
00:21Les réactions sont diverses, plutôt positives, mais on comprend bien quels sont les commentaires
00:26des dirigeants occidentaux.
00:27Par exemple, ceux du Premier ministre britannique et du chancelier allemand.
00:31Ils ont jugé, je cite, « ridicule et absurde » votre tentative d'expliquer les raisons
00:36de l'opération spéciale et de la justifier par la menace d'une attaque de l'OTAN contre
00:41la Russie.
00:42Qu'est-ce que vous pensez de ces commentaires ?
00:43Tout d'abord, c'est très bien qu'ils regardent et écoutent ce que je dis.
00:48Si, pour certaines raisons, nous ne pouvons pas avoir un dialogue direct aujourd'hui,
00:56nous devons être reconnaissants à Monsieur Carlson de pouvoir l'avoir grâce à son
01:01rôle d'intermédiaire.
01:02C'est très bien qu'ils regardent et qu'ils écoutent l'interview, mais ça ne l'est
01:13pas quand ils déforment ce que je dis.
01:16Ils altèrent mes propos.
01:18Pourquoi ? Parce que je n'ai rien dit des propos qu'ils m'attribuent.
01:24Je n'ai pas dit que le lancement de l'opération militaire spéciale russe était lié à la
01:30menace de voir la Russie attaquée par l'OTAN.
01:33Où trouve-t-on cela dans mon interview ? Nous avons quand même l'enregistrement
01:39qu'il montre où je dis cela.
01:41Je parlais d'autre chose.
01:42Je parlais du fait qu'on nous avait toujours menti quant au refus d'élargir l'OTAN vers
01:47l'Est.
01:48C'est d'ailleurs ce qu'a dit notamment le secrétaire général de l'OTAN.
01:52Il était à l'époque un représentant de la République fédérale d'Allemagne.
01:56C'est lui qui l'a dit, pas un pouce vers l'Est.
02:00Ensuite, cinq élargissements, un mensonge total.
02:03Évidemment, nous avons toujours été et sommes encore très préoccupés par un éventuel
02:09entraînement de l'Ukraine à l'OTAN, car cela menace notre sécurité.
02:12Voilà ce que j'ai dit.
02:14Mais le vrai facteur déclencheur a été le refus complet des autorités ukrainiennes
02:18actuelles de respecter les accords de Minsk et leurs attaques interminables avec de lourds
02:24bilans humains contre les territoires que, pendant huit ans, nous n'avons pas reconnus,
02:29c'est-à-dire le Donbass, la République populaire de Lugansk et la République populaire de
02:34Donetsk, qui ont fini par nous demander de les reconnaître.
02:38Compte tenu de l'impossibilité de résoudre la question par le biais des accords de Minsk,
02:42nous les avons reconnus, puis nous avons signé avec eux un accord connu sous le nom d'accord
02:46d'amitié et d'entraide.
02:48Ensuite, conformément à la charte des Nations unies, nous avons rempli nos engagements découlants
02:53de cet accord.
02:54Comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas nous qui avons déclenché la guerre, nous essayons
02:59seulement d'y mettre un terme.
03:00Dans un premier temps, nous avons cherché à le faire par des moyens pacifiques, par
03:05les accords de paix de Minsk.
03:07Comme cela s'est avéré plus tard, là aussi on nous avait mené par le bout du nez, car
03:12aussi bien l'ancienne chancelière allemande que l'ancien président français ont reconnu
03:17et déclaré publiquement qu'ils n'avaient aucune intention de respecter ces accords,
03:21mais ne faisaient simplement que gagner du temps pour gonfler davantage le régime de
03:26Kiev avec des armes, ce qu'ils ont fait avec succès.
03:30La seule chose que nous pouvons regretter, c'est de ne pas avoir commencé nos opérations
03:34actives plus tôt, croyant que nous avions affaire à des gens honnêtes.
03:38On a critiqué Carlson tout de suite après l'interview, et même avant.
03:51On lui reproche d'avoir posé trop peu de questions difficiles, d'avoir été trop
03:56doux avec vous, ce qui vous a permis d'être très à l'aise avec lui.
04:00Considérez-vous avoir écrasé le journaliste américain de votre autorité ?
04:04Je pense que votre Carlson, quand je dis « votre », je veux dire qu'il fait partie
04:15des milieux journalistiques, est une personne dangereuse.
04:18Et voilà pourquoi.
04:21A vrai dire, je pensais qu'il serait agressif et qu'il poserait ses questions prétendument
04:28difficiles.
04:29J'étais non seulement prêt à cela, mais je le souhaitais, parce que cela me permettrait
04:35de répondre de manière plus vive, ce qui, à mon avis, rendrait notre conversation plus
04:42originale.
04:43Mais il a choisi une autre tactique.
04:47Il a essayé de m'interrompre à plusieurs reprises, mais, aussi surprenant que ce soit
04:56pour un journaliste occidental, il s'est montré patient et a écouté mes longs monologues,
05:02en particulier ceux qui concernaient l'histoire.
05:05Il ne m'a pas donné l'occasion de faire ce que j'étais prêt à faire.
05:11C'est pourquoi, pour être honnête, je n'ai pas pleinement apprécié cette interview.
05:15Mais il a suivi systématiquement son programme et il l'a mené à bien.
05:22Ce n'est pas à moi de juger si, au bout du compte, l'interview était informative.
05:29C'est aux spectateurs, aux auditeurs ou, peut-être, aux lecteurs de tirer leur propre
05:39conclusion.
05:40Cette interview a suscité des appels à introduire des sanctions contre Tucker Carlson et d'aucuns
05:52d'entre eux disent qu'il pourrait quasiment être arrêté aux Etats-Unis.
05:55Serait-ce possible ?
05:56Assange est en prison et presque personne ne se souvient de lui.
06:03Seuls ses proches en parlent.
06:05C'est tout.
06:06Voilà les particularités de la conscience publique.
06:11Le sujet s'en va et c'est fini.
06:15Mais Assange a du moins été accusé d'avoir divulgué des secrets d'Etat.
06:19Il est difficile d'en accuser Carlson car il n'a touché à aucun secret.
06:23Néanmoins, théoriquement, tout est possible aux Etats-Unis d'aujourd'hui.
06:32En ce qui concerne Carlson lui-même, ce serait triste.
06:39Je ne l'envie pas, mais c'était son choix.
06:43Il savait ce qui l'attendait.
06:45Mais si cela fait comprendre aux gens du monde entier ce qu'est une dictature moderne
06:54dite libérale-démocratique prétendument représentée par la classe dirigeante américaine
06:59d'aujourd'hui, ce sera probablement une bonne chose.
07:05Ils montreraient leur vrai visage.
07:07Je pose la question suivante, juste pour dissiper les doutes qui ont surgi.
07:12Carlson a fait savoir qu'après l'interview, vous avez eu une autre conversation, et maintenant
07:17tout le monde se demande de quoi vous avez parlé.
07:19Il a suivi son plan, comme je l'ai déjà dit et comme je l'ai compris.
07:29Et c'est tout, il n'est pas dévié de ce plan.
07:34Il y avait d'autres sujets dont, à mon avis, il aurait été important de parler.
07:40Mais j'ai décidé de ne pas ajouter d'autres sujets que le journaliste n'a pas évoqués
07:48dans la conversation avec moi.
07:52C'est la raison pour laquelle la diabolisation de la Russie, qui est liée, mettons, aux
08:00mêmes événements interethniques, aux pogroms juifs dans l'Empire russe, aurait bien sûr
08:09dû être abordée au cours de l'interview officielle.
08:12Mais l'un des sujets que nous avons évoqués lorsque les caméras ont été éteintes concerne
08:23précisément ce dont le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a parlé à plusieurs
08:28reprises, à savoir qu'il avait de la famille, son arrière-grand-père qui avait fui la
08:36Russie pour échapper aux pogroms juifs.
08:41Et dans divers pays du monde, en Europe, aux États-Unis, ce sujet est constamment soulevé.
08:47Je le répète, il est soulevé pour diaboliser la Russie, pour nous faire passer pour des
08:52barbares, des salopards et des bandits.
08:56Mais en fait, à regarder ce que le secrétaire d'État américain a déclaré aujourd'hui,
09:04le fond des problèmes, au-delà des slogans politiques, beaucoup de choses deviennent
09:11claires.
09:12Nous avons tout dans nos archives.
09:15Par exemple, l'arrière-grand-père de monsieur Blinken a vraiment quitté l'Empire russe.
09:23Il est né quelque part dans la province de Poltava, puis a vécu à Kiev avant de partir.
09:30La question qui se pose est la suivante.
09:33Monsieur Blinken pense-t-il donc que Kiev et les territoires qui l'entourent sont un
09:39territoire russe à l'origine ?
09:41C'est la première chose.
09:43Deuxièmement, s'il prétend que son arrière-grand-père a fui la Russie à cause des pogroms juifs,
09:51alors au moins, je tiens à le souligner, il considère qu'il n'y avait pas d'Ukraine
09:56en 1904, et c'est en 1904 que l'arrière-arrière-grand-père de Blinken a quitté Kiev pour les Etats-Unis.
10:05Il n'y avait donc pas d'Ukraine s'il dit qu'il a fui la Russie.
10:10Manifestement, monsieur Blinken est des nôtres, mais il n'aurait pas dû faire de telles
10:16déclarations publiques, cela pourrait bien le mener à l'échec.
10:19Récemment, il y avait des articles dans les médias allemands indiquant que le grand-père
10:26de l'actuel ministre allemand des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, était un
10:31nazi convaincu.
10:33Compte tenu de tout ce qui s'est passé ces dernières années dans les relations entre
10:39nos pays, est-il possible que ce virus du national-socialisme soit transmis dans ce
10:47pays même par voie, disons, génétique ?
10:52Il s'agit également de l'une des formes du nationalisme, du nationalisme radical.
10:59Au fait, il vient de me venir à l'esprit quelque chose au sujet de ces pogroms.
11:05Dans l'Empire russe, ils ont surtout eu lieu dans les régions du sud et du sud-ouest,
11:11dans ce qui est devenu l'Ukraine d'aujourd'hui.
11:14À Kiev, ai-je dit, si l'ancêtre de Monsieur Blinken l'a quitté en 1904, le premier pogrom
11:20de masse à Kiev a eu lieu en 1905.
11:25Son arrière-grand-père ou son arrière-arrière-grand-père n'a donc pu s'en informer que grâce aux
11:31journaux ou aux informations qu'il a reçues de Kiev à l'époque.
11:36Les événements massifs de sombre mémoire de ce type ne se sont répandus qu'au début
11:44du 19e siècle.
11:47Je crois que c'est en 1821 qu'a eu lieu le premier pogrom de masse.
11:54Ces crimes ont bien sûr eu lieu à Odessa, puis à Mélitopol, à Zhitomir, dans d'autres
12:02villes de l'Ukraine d'aujourd'hui, il y en a eu en Biélorussie.
12:06Il y a eu deux épisodes de ce type en Sibérie.
12:09Le premier était lié à l'assassinat du patriarche grec de Constantinople.
12:14Les Grecs qui y vivaient ont alors pensé que les Juifs étaient d'une manière ou
12:19d'une autre impliqués dans l'assassinat du patriarche.
12:22Ce n'est pas important.
12:25Ce qui est important, c'est le fait qu'il y avait des groupes de résistance composés
12:30de jeunes Juifs et de jeunes Russes qui agissaient face à ces pogroms.
12:37Le gouvernement, même le gouvernement tsariste, a réagi de manière appropriée et a essayé
12:44d'empêcher cette tragédie, y compris en recourant à l'armée.
12:48Mais, encore une fois, c'est un sujet à part.
12:52Pour ce qui est du nationalisme et du nazisme, la fascisme, vous savez, je vais vous dire
12:57peut-être quelque chose d'étrange.
12:59Mais d'abord, cette dame elle-même, comment s'appelle-t-elle ?
13:03Annalena Baerbock.
13:04Baerbock, oui, Baerbock, pour ne pas se tromper sur son nom de famille,
13:08représente le Parti des Verts.
13:10Beaucoup de responsables politiques européens de cette partie du spectre
13:15politique européen font des conjectures sur les craintes des gens et attisent
13:20les craintes sur les conséquences possibles du changement climatique dans le monde.
13:25En s'appuyant sur ces craintes qu'ils ont eux-mêmes attisées,
13:29ils suivent leurs propres lignes politiques, bien éloignées de celles qui les a amenées
13:35au pouvoir.
13:36C'est ce qui se passe actuellement en Allemagne.
13:39Par exemple, la production d'électricité des centrales au charbon a augmenté.
13:44Déjà dans le passé, sa place dans la structure énergétique y était plus importante
13:49qu'en Russie.
13:50Sa place était importante et elle est encore plus importante aujourd'hui.
13:54Alors, où est passé l'agenda vert ?
13:57Voilà le premier point.
13:59Et le deuxième point, c'est que les gens comme la ministre allemande
14:03des Affaires étrangères, dans ce cas, bien sûr,
14:06se montrent hostiles à notre pays, à la Russie.
14:10Mais à mon avis, elle se montre également hostile à son propre pays,
14:15parce qu'il est difficile d'imaginer qu'un responsable de ce niveau puisse
14:20négliger à ce point les intérêts économiques de son pays et de son peuple.
14:26Sans vouloir entrer dans les détails, c'est exactement ce qui se passe
14:30dans la vie réelle et nous le constatons.
14:33Mais ce que je vais dire maintenant peut sembler contradictoire
14:37avec ce que je viens de dire.
14:39Je ne pense pas que les Allemands d'aujourd'hui doivent partager
14:43toute la responsabilité politique de tout ce qu'a fait l'Allemagne nazie.
14:48La génération actuelle ne devrait pas être tenue responsable
14:52de ce qu'ont fait Hitler et ses acolytes,
14:56et pas uniquement en Allemagne, mais dans les autres parties du monde aussi,
15:00en Europe et ailleurs.
15:03Je crois que ce serait injuste.
15:06Il n'est pas possible de coller pareil label sur l'ensemble du peuple allemand.
15:12C'est une approche injuste.
15:16C'est un abus de ce qu'ont vécu les peuples de l'Union soviétique.
15:26A mon avis, ce n'est pas digne et cela ne sert à rien.
15:32Il faut partir des réalités d'aujourd'hui, regarder qui fait quoi
15:36et quelles sont les politiques menées.
15:42A cet égard, d'ailleurs, j'ai une idée de ce qu'il serait utile de faire.
15:48A mon avis, c'est le cas dans beaucoup de pays,
15:51même dans ceux où cela semblerait ne pas devoir être une devise politique.
16:00Qu'ai-je en vue ? Je parle d'une sorte d'exclusivité de certains peuples
16:04par rapport à d'autres, une sorte de croyance messianique, etc.
16:09Bien, écoutez, c'est de là qu'est né le nazisme.
16:13C'est pourquoi, si ce phénomène est si répandu,
16:17nous devrions également envisager de mettre en place
16:21un système de propagande antifasciste et antinazi
16:27et de l'appliquer à l'échelle mondiale.
16:31Ce n'est pas l'État qui doit s'en charger.
16:36Ce travail ne peut être efficace que s'il est mené
16:40dans le cadre d'une prise de conscience et d'une initiative publique,
16:44peu importe dans quel pays du monde cela se produira.
16:58Dans le même temps, on peut dire que l'Union européenne
17:01a commencé à paniquer face au possible retour de Donald Trump
17:04au poste de président des États-Unis.
17:07Ses récentes déclarations ont en général découragé
17:10les dirigeants européens, ils ne le cachent pas.
17:13Trump a déclaré que les États-Unis ne devraient défendre
17:16les pays européens que si les pays européens paient pour cela.
17:20Pourquoi une telle relation entre les responsables européens
17:24et Donald Trump ?
17:29Trump a toujours été perçu comme un homme politique hors système.
17:33Il a sa propre vision sur la manière dont les États-Unis
17:37devraient développer leurs relations avec leurs alliés.
17:43Déjà avant, ça faisait des étincelles.
17:46Prenez le retrait des États-Unis des accords de Kyoto
17:49sur l'environnement.
17:52Cela a suscité des tensions à l'époque,
17:56mais le président américain a décidé que les États-Unis
17:59se retireraient des accords de Kyoto,
18:02malgré le côté attrayant de l'agenda environnemental,
18:06parce qu'il pensait que cela nuisait à l'économie américaine.
18:13Voilà, c'est tout.
18:15Il a pris sa décision pleine de volonté et c'était fini.
18:18Et même si les dirigeants européens se sont indignés,
18:21il l'a fait. Bon, il a ajusté ensuite.
18:24En quoi la position de Trump est-elle différente à cet égard ?
18:27Au fond, en rien.
18:29Il voulait forcer les Européens à augmenter leurs dépenses de défense
18:32ou, comme il l'a expliqué, qu'il nous paie pour les protéger,
18:36pour ouvrir le parapluie nucléaire au-dessus de leur tête, etc.
18:45Eh bien, je ne sais pas.
18:47Laissons les régler ceux-là eux-mêmes.
18:49Ce sont leurs problèmes à eux.
18:51Je suppose que de son point de vue, il y a une certaine logique.
18:55Du point de vue des Européens, il n'y a pas de logique.
19:00Ils voudraient que les États-Unis continuent à remplir sans contrepartie
19:05des fonctions qui datent de la formation de l'OTAN.
19:08C'est leur affaire.
19:10Moi, je pense que l'OTAN n'a plus de raison d'être.
19:12Elle n'a qu'une seule raison,
19:14servir d'instrument de la politique étrangère des États-Unis.
19:17Mais si les États-Unis estiment qu'ils n'ont plus besoin de cet instrument,
19:21c'est leur décision.
19:23Le président américain sortant, Biden,
19:26donne chaque jour plus de raisons au monde entier
19:28de discuter de son état de santé.
19:30Mais il s'agit du dirigeant de l'une des plus grandes puissances nucléaires.
19:34Et pourtant, presque tous les jours, nous voyons des images,
19:37pour le dire gentiment, extrêmement spécifiques.
19:40Lorsque vous voyez et entendez tout cela, à quoi pensez-vous ?
19:45Je pense au fait que la campagne présidentielle aux États-Unis
19:50prend de l'ampleur.
19:52Elle se fait de plus en plus aiguë.
20:00A mon avis, il est incorrect pour nous d'interférer dans ce processus.
20:04Lorsque j'ai rencontré Biden en Suisse, c'était il y a trois ans.
20:10Mais déjà, à l'époque,
20:12on disait qu'il n'avait plus toutes ces facultés.
20:15Mais je n'ai rien vu de tel.
20:18Oui, il jetait un coup d'œil à son document.
20:21Pour être honnête, moi aussi, je jetais un coup d'œil sur le mien.
20:25Rien d'étonnant à cela.
20:29Le fait qu'il se soit cogné la tête en sortant de l'hélicoptère,
20:32eh bien, qui ne s'est jamais cogné la tête ?
20:35Que celui-là soit le premier à lui jeter la pierre.
20:39C'est en gros, mon avis, je ne suis pas médecin
20:42et ne me sens pas en droit de faire des commentaires à ce sujet.
20:47Ce n'est pas ce que nous devrions regarder.
20:50Nous devrions prêter attention à la position politique.
20:54Je pense que la position de l'administration américaine actuelle
20:58est extrêmement néfaste et erronée.
21:04C'est ce que j'ai dit au président Biden à l'époque.
21:09Alors, j'ai une question qui redevient actuelle quatre ans plus tard.
21:13Pour nous, lequel vaut mieux que l'autre, Biden ou Trump ?
21:17Biden. Il est plus expérimenté, prévisible.
21:21C'est un homme politique de l'ancienne formation.
21:24Mais nous travaillerons avec n'importe quel dirigeant américain
21:28en qui le peuple américain placera sa confiance.
21:33Je voudrais revenir à votre interview.
21:36Je voudrais revenir à votre interview avec Tucker Carlson.
21:39Nous venons de nous rappeler les déclarations des dirigeants actuels
21:42de l'Allemagne et du Royaume-Uni.
21:44Mais quelqu'un d'autre s'est exprimé là-dessus également,
21:47dont vous avez dit pendant l'interview.
21:49Où est-il donc maintenant, monsieur Johnson ?
21:52C'est précisément lui qui, d'après les aveux d'Arakamia,
21:55a intimé à Kiev de ne pas négocier avec Moscou, mais de se battre.
21:59Comment les événements auraient-ils pu tourner
22:01si les autorités ukrainiennes n'avaient pas écouté, disons,
22:04ses conseils ?
22:07Mais monsieur Arakamia a déjà répondu lui-même.
22:11Écoutez la traduction simultanée.
22:13Personne ne lui a tiré les vers du nez, il a dit ce qu'il pensait.
22:17Je ne sais pas pourquoi il l'a dit, mais voilà quelqu'un de franc.
22:22Si nous avions respecté ces accords, a-t-il dit,
22:26si nous avions pleinement mis en œuvre ces accords d'Istanbul,
22:30la guerre se serait terminée il y a déjà un an et demi.
22:34Il l'a dit.
22:36Il faut donner, je crois, la traduction simultanée de ces paroles
22:39lors de l'interview de monsieur Carlson.
22:42Pourquoi l'Occident a-t-il pris une telle position ?
22:49Je dis l'Occident et tout d'abord le monde anglo-saxon,
22:54car l'ancien Premier ministre britannique, monsieur Johnson,
22:57n'aurait pas pu s'y rendre de sa propre initiative
23:00sans avoir tenu des consultations à ce sujet avec Washington.
23:06Non seulement ces consultations ont sans doute eu lieu,
23:11mais je pense qu'il est carrément allé en mission
23:15pour le compte de l'administration américaine.
23:18Ils lui ont versé des frais de mission pour cela.
23:21Voilà, il a exprimé sa position qu'il faut combattre la Russie
23:25jusqu'aux derniers soldats ukrainiens, entre guillemets bien sûr,
23:29la combattre jusqu'à la fin victorieuse
23:32et infliger à la Russie une défaite stratégique.
23:35Apparemment, il comptait sur ce résultat.
23:40Mais je peux vous répéter ce que j'ai dit à monsieur Carlson.
23:44S'ils voient qu'ils n'aboutissent pas aux résultats escomptés,
23:47il leur faudra faire des ajustements.
23:53Mais là, il s'agit de l'art de la politique,
23:56car la politique, c'est bien connu, c'est l'art des compromis.

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