• il y a 3 mois

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Transcription
00:00Combien d'entre nous vont devoir prouver ce qui leur est arrivé pour être cru ?
00:03Combien de personnes vont devoir parler pour que l'une d'entre elles soit crue ?
00:08Et la première fois où un enfant dit à sa mère ou à quelqu'un de son entourage
00:13« cette personne m'a fait ça », s'il n'entend pas « je te crois » la première fois,
00:17combien de fois il va le dire ?
00:19Voilà pourquoi le « je te crois » est important et que le « je te crois » n'est pas une dictature.
00:24La foule, c'est nous !
00:26La suite de cette libération de ma parole, des personnes se sont mises à me contacter,
00:33à m'écrire et à m'envoyer des témoignages, à peu près 5 000 témoignages bien sûr,
00:38du prix conscience, de la responsabilité, du privilège d'être une personne publique,
00:42en tout cas si elle souhaite parler, s'exprimer, écrire, à une plateforme que d'autres n'ont pas.
00:48Et l'accès à cette plateforme est un privilège dont on peut décider de ne rien faire
00:54ou qu'on peut décider d'utiliser pour essayer d'exposer,
00:59de décider à son petit niveau de faire avancer les choses.
01:02Merde, il y a un concert qui est en train de se faire.
01:04C'est ça, on est les 29.
01:06Donc on vient de sortir d'une projection du film « Moi aussi », ce film, il fallait le faire.
01:11Pourquoi ?
01:12Il fallait le faire, en tout cas moi je voulais le faire.
01:15Communiquer, parler, montrer, ça prend du temps, ça met du temps à avoir un impact
01:22et beaucoup de personnes ont parlé avant moi.
01:24On se rend compte qu'on vit dans un monde où il ne faut pas arrêter de faire du bruit.
01:29À travers ce film, c'est ce que j'espérais faire,
01:31ou en tout cas donner la possibilité à ces personnes d'avoir un film qui soit le leur.
01:37Je suis heureuse d'ailleurs de voir dans le public les personnes qui se sont déplacées
01:43le jour où on a fait ce film, le 23 mars.
01:47Le soutien ou la solidarité ou même les émotions des autres
01:51sont comme quelqu'un qui vous serrait dans les bras en fait.
01:53On se sent moins seule quand on n'est pas la seule à être émue.
01:57Quand on raconte ce qui nous est arrivé,
01:59on passe notre temps à essayer de montrer, de donner des exemples ou de prouver.
02:04Les changements font peur, les remises en question font peur.
02:09On voit bien dans ce qui se passe aujourd'hui en France
02:11sur ce procès qui a lieu en ce moment à Avignon.
02:14Nous sommes témoins du courage d'une femme extraordinaire.
02:17Est-ce vraiment le bon moment pour tenir des discours anti-MeToo ?
02:22Est-on vraiment arrivés à cet endroit-là de notre histoire commune
02:27qu'on puisse se permettre le luxe de remettre en cause
02:30une révolution qui se fait quand même à petits pas ?
02:34Je me dis que plus je parle, moins mes prises de parole auront d'impact.
02:38Et puis chaque jour amène un nouveau truc,
02:41notamment le fait que la commission d'enquête sur les VSS
02:45dans le cinéma, les lumières du spectacle et les arts vivants
02:47aient été dissoutes en même temps que l'Assemblée nationale.
02:50Il faut absolument que les politiciens prennent en main, en charge ces questions-là,
02:57que ce ne soient pas les féministes qui sont tout le temps à frapper à la porte
03:00et à dire « entendez-nous que le féminisme ne soit pas le sujet uniquement des féministes ».
03:10C'était important pour moi que ce film parcourt la France
03:14pour aller à la rencontre de celles et ceux qui y ont participé
03:20ou même de celles et ceux qui n'ont pas pu venir.
03:22Voilà, c'est nous qui venons à vous.
03:24Et que ce film existe, il me semble indispensable que cet art-là
03:28soit un art politique au sens militant du terme.
03:31Et maintenant, cette histoire, c'est celle de ces rencontres,
03:34de raconter des histoires qui font avancer les choses.
03:37En tout cas, pour en sorte qu'on ne puisse pas dire « je ne savais pas ».

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