• il y a 2 mois
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Transcription
00:00Vous êtes avec la personne que tout le monde voulait, Gilles Verneil, voilà, Jean-Christophe, fils caché de l'abbé Pierre, merci d'être avec nous tous les deux, merci beaucoup.
00:11Pour l'instant, Jean-Christophe, on va revenir sur tout ce que vous vivez actuellement. Dans un instant, vous nous avez transmis un audio qui selon vous prouverait que vous êtes bien le fils de l'abbé Pierre, on va l'écouter dans un instant bien entendu.
00:23Mais pour le moment, on voudrait revenir sur toute l'histoire et tout ce qui s'est passé autour de l'abbé Pierre et après, bien entendu, on va discuter avec Jean-Christophe. En tout cas, merci d'être avec nous, Jean-Christophe, ce soir.
00:32– C'est une épreuve. – C'est vrai, c'est une épreuve pour vous ?
00:35– Oui, c'est difficile pour lui, oui. – Pourquoi vous êtes aussi ému ce soir ?
00:40– Je ne suis pas habitué à la lumière, je ne suis pas habitué à tout ça, donc…
00:43– Ne vous inquiétez pas, il y a des moments où… – Vous pouvez être tranquille avec moi.
00:46– Oui, mais j'ai les deux, je me rétablis très vite puisque de toute façon, je suis armé pour.
00:51– Jean-Christophe, il est venu me voir en 2005.
00:56Alors, entre nous, quand on a des millions de gens qui nous regardent, c'est très bien, vous savez comment je l'appelle depuis des années et des années ?
01:03Comment je t'appelle ? – Mon père.
01:05– Voilà. – Et moi, je réponds de mon frère.
01:07– Voilà. – Mais pourquoi pas moi ?
01:09– Il vient me voir en 2005, c'est ça. Il vient me voir en 2005, j'avais eu un mois très dur parce que dans le mois, j'avais reçu la fille du général de Gaulle.
01:19Et j'avais reçu, alors là, très complexe, le fils de Jean Marais.
01:27Et je vois arriver, à la fin du mois, le fils de l'abbé Pierre.
01:31– Moi, je ne réclame pas, il n'y a toujours pas.
01:35– C'est une caméra cachée, non mais c'est vrai.
01:37– Non, honnêtement, c'est beaucoup, c'est beaucoup.
01:41Alors, j'écoutais vraiment, bon, à priori, moi, j'accorde, comment pourrais-je dire, une espèce de respect humain à la personne que j'ai en face de moi.
01:51Bon, donc, je l'écoute et il me donne des éléments probants, quand même, des enregistrements, etc.
02:01Et j'appelle l'abbé Pierre.
02:03– Gilbert Collat, on va rappeler juste ce qui s'est passé le dernier mois avec l'abbé Pierre.
02:07Et puis ensuite, on va bien sûr parler avec Jean-Christophe et Maître Collat.
02:10– Alors, l'abbé Pierre est, bien longtemps après sa mort, au centre d'une vive polémique,
02:14puisque de très nombreuses femmes l'accusent de viols, d'agressions sexuelles
02:18commises pendant des décennies, des femmes de tous âges, en France, à l'étranger.
02:23Et donc, ça a fait ressurgir le témoignage de Jean-Christophe,
02:27qui lui dit depuis longtemps qu'il est le fils de l'abbé Pierre.
02:30Et donc, si vous voulez, aujourd'hui, ce qu'on sait, c'est que, entre guillemets,
02:33le péché de la chair a été commis par l'abbé Pierre, voilà.
02:36Reste à savoir si Jean-Christophe est vraiment le fils de l'abbé Pierre.
02:39Alors, pour raconter brièvement, Cyril, ça commence en 1982 au Père Lachaise.
02:44Jean-Christophe est aux obsèques de sa maman, et d'un coup, il se retourne, il voit l'abbé Pierre.
02:49Et donc, il ne comprend pas pourquoi l'abbé Pierre est là.
02:51Et au fil de cette histoire, va se nouer une complicité, une relation entre l'abbé Pierre et Jean-Christophe.
02:57Ils vont se côtoyer, Jean-Christophe va comprendre que sa maman et l'abbé Pierre
03:02ont habité au même endroit au moment de sa naissance.
03:04Et puis, lors d'un déjeuner de famille, quelqu'un de sa famille lui dit
03:07« Tu es le fils de l'abbé Pierre ». Et là, c'est la révélation.
03:10Et depuis ce temps-là, il ne cesse de vouloir prouver qu'il est le fils de l'abbé Pierre
03:14avec des documents qu'il va nous montrer.
03:16Et effectivement, Maître Collard, il faisait référence.
03:18Le problème, c'est qu'il y a un test ADN à un moment
03:21qui est fait par le laboratoire de la préfecture de police de Paris.
03:24Très étonnant. Très étonnant que ce soit le laboratoire de la préfecture de police.
03:28Très étonnant. Très étonnant.
03:29Alors, c'est Proust qui, à l'époque, est préfet.
03:31Et il faut préciser quand même que c'est l'abbé Pierre qui célébrera le mariage de son fils.
03:37Voilà. Donc, vous, vous expliquez que ce test aurait pu être falsifié.
03:41Et il y a des choses bizarres.
03:42C'est qu'après les obsèques de la maman, Emmaüs va vider l'appartement très rapidement.
03:48C'est ça, l'appartement de la maman.
03:50Et on ne comprend pas bien pourquoi.
03:52Est-ce qu'il y avait des preuves à brûler, à détruire, etc.
03:55Donc, cette histoire est extrêmement mystérieuse.
03:57Incroyable. Incroyable.
03:58Alors, Jean-Christophe, vous êtes sûr d'être le fils biologique de l'abbé Pierre ?
04:02Au début, j'ai commencé par une rumeur.
04:06Au même titre que moi, quand j'avais déjà 28 ans.
04:09Tu avais un doute au début.
04:10Non, non. Je n'avais jamais entendu parler de l'abbé Pierre, moi.
04:12J'avais 28 ans. J'étais un ménétrier.
04:16Justement, ça tombe très bien.
04:18Et bon, j'ai été éducateur pour enfants.
04:20Moi, l'abbé Pierre, ce n'était pas spécialement ma tasse d'athée.
04:24Et je n'avais aucun document de rien.
04:27Tout le monde, j'étais dans un silence absolu.
04:29Au même titre que c'est peut-être la période la plus pénarde de ma vie.
04:32Je prenais ma guitare, je chantais, j'allais à droite, à gauche.
04:34Je n'avais pas de problème particulier.
04:36Moi, la première réaction, c'est ma sœur qui m'appelle.
04:38Je dis, en tant qu'homme, mais qu'est-ce qu'il fout là, l'abbé ?
04:42Déjà, moi, je n'arrive pas à dire avec Pierre.
04:44Qu'est-ce qu'il fout à l'enterrement, vous dites ?
04:46À l'enterrement, oui.
04:47Non, non. Même plus qu'à l'enterrement, non, non.
04:49Il est là le jour où ma mère est morte dans des conditions effroyables, comme par hasard.
04:54Et c'est l'abbé qui était déjà là.
04:57Il a été fait en déclaration au commissariat.
05:00Donc, après, je suis obligé de dire, mais c'est une histoire de fou.
05:03Donc, vous dites à votre sœur, mais qu'est-ce qu'il fout là ?
05:05Oui, carrément.
05:06Elle vous dit quoi, votre sœur ?
05:07Elle dit, mais ne vient pas, du style, ne vient pas.
05:09L'abbé s'occupe de tout.
05:11Avant que votre maman, voilà…
05:14Anne-Marie, moi, j'aime bien parce qu'il faut la défendre aussi, elle.
05:17Est-ce que vous l'aviez déjà vue, l'abbé Pierre ?
05:19Mais non, jamais.
05:20Même pas entendu parler dans ma famille.
05:22Le blackout, bon, je suis totale.
05:24Et on m'intique après avec le recul.
05:26Et j'ai récupéré des documents, même là encore,
05:29j'en récupère encore là aujourd'hui,
05:31des lettres entre ma mère, mon frère, ma sœur de l'époque,
05:35où Anne-Marie parle de l'abbé.
05:37Et elle dit, je suis sur les genoux de l'abbé Pierre.
05:39Avant, mon frère, tout ça, savait ça.
05:42Il le savait.
05:43Donc, le bruit n'est pas apparu.
05:44Eux, ils savaient.
05:45Et le truc, il a même ajouté, tu es le fils de l'abbé Pierre.
05:48Et il y a la…
05:49Moi, j'ai des problèmes avec les familles, les belles-sœurs, les belles-mères,
05:53qui a dit…
05:54On avait dit qu'on ne le disait pas.
05:56Tout ça, c'est cadavre.
05:58Sur le cadavre de ma mère, il y a une photo.
06:00Donc, ce jour-là, je n'apprends pas que…
06:02Mais j'ai un autre père.
06:03C'est-à-dire que déjà, Jean-Bénéctrier, ce n'est plus mon père.
06:05– Jean-Christophe, quand j'avais eu l'abbé Pierre au téléphone,
06:09il ne m'a dit que des choses gentilles sur toi.
06:13Que des choses gentilles.
06:15Mais en me laissant entendre que tu as fabulé.
06:19Voilà.
06:20Mais le plus douloureux, ça a été quand même la réponse, je crois, de Hirsch.
06:24– Il était l'autorité supérieure des laïcs à l'époque.
06:26– Il menaçait de solutions psychiatriques.
06:30Ça, ça m'avait…
06:31Parce que quand même, on oublie l'abbé Pierre de dire.
06:33On oublie qu'il y avait Kouchner, qu'il y avait Hirsch autour.
06:37Et vraiment, tout ce monde-là n'a pas été très gentil avec toi.
06:41– C'est le moins qu'on puisse dire.
06:43Et c'est le plus gentil, là aussi, paradoxe de ma vie.
06:46C'est l'abbé.
06:47– Vous disiez quoi ?
06:48– Jean-Christophe, je ne t'ai pas dit que tu étais mon fils.
06:52Mais ne va pas dire que je ne l'ai pas dit.
06:54Ça, c'est ça.
06:55C'est les jésuites.
06:56C'est-à-dire qu'à un moment donné…
06:57– C'est-à-dire que l'abbé Pierre, ce n'était pas le père Fouras, là ?
06:59– Je réfléchis encore à ce que ça peut me parler.
07:01Mais c'est ça, l'abbé.
07:02– Oui, c'est ça.
07:03– Et pareil, on est d'accord.
07:04Il m'a toujours dit, si tu ne dis pas, si on n'en parle pas.
07:08Je trouve, toutes les pages, je fais tout.
07:10Il m'a même donné sa bure.
07:11Parce que, dans lesquelles je voulais faire son musée.
07:14À partir du fameux test ADN.
07:16Moi, je ne dis pas qu'il est fou.
07:17– On aimerait bien l'avoir, la bure de l'abbé Pierre.
07:19– On ne peut pas ça.
07:20Mais par contre, c'est bidonné.
07:21Il ne se fait pas légalement.
07:23Moi, je n'y connais rien.
07:24Je ne sais pas comment on doit réaliser un test de qualité.
07:26– Vous en a voulu de faire un test ADN ou pas ?
07:28– Comment ?
07:29– Non, c'est lui.
07:30C'est l'abbé.
07:31– Non, non, c'est même l'abbé.
07:32– C'est l'abbé qui dit après.
07:33– C'est l'abbé qui a fait, voilà.
07:34– J'ai voulu, en quelque sorte, j'ai voulu le calmer.
07:37– Mais quand vous dites que le test ADN était bidonné, c'est quoi ?
07:40– C'est le préfet qui s'en ouvre.
07:42– En fait, ce que vous prétendez, c'est qu'il a été fait
07:44dans des conditions un peu douteuses,
07:46que tous les protocoles n'ont pas forcément été respectés.
07:48– Je ne m'étonne pas, j'en suis sûr.
07:50– C'est l'abbé Pierre qui l'avait proposé.
07:52– Exactement.
07:53Pour le calmer.
07:54– Mais c'est à la suite du courrier, ça.
07:56C'est à la suite du courrier que j'envoie, c'est ça ?
08:00Avec la réaction supposée.
08:02Je n'ai pas la lettre, donc on reste prudents.
08:04À moins que je retrouve le dossier, ça peut arriver, de Hirsch,
08:07disant, attendez, arrêtez de déconner, ça va mal finir, etc.
08:11Bon, le coup de fil que j'ai avec l'abbé Pierre,
08:14un coup de fil très gentil, vraiment.
08:17Il n'y a pas eu un mot méchant contre Jean-Christophe.
08:20Je crois que c'est à ce moment-là qu'on a la solution du test ADN
08:24qui est fait par la préfecture.
08:27Ce n'est pas ça, un test ADN.
08:31Ça doit être fait par des personnages neutres, choisis par le juge.
08:35– Oui, c'est ça.
08:36Alors, Jean-Christophe, vous nous avez transmis un audio
08:38qui, selon vous, prouverait que vous êtes bien le fils de l'abbé Pierre.
08:41– Non, ce n'est pas comme ça.
08:43Oui, je veux bien l'écouter.
08:45Et puis, moi, je dis maintenant que j'ai trouvé la solution.
08:47Parce que pareil, on parle actuellement d'appellation de changer de nom.
08:51Moi, je veux dire, mon livre à l'époque, je l'ai écrivée en 86.
08:56Moi, je l'appelais l'abbé Père.
08:58Parce qu'on est d'accord, en grec et latin, abbé, ça veut dire père.
09:01Donc, quand je dis mon abbé, ça ne me gêne pas du tout.
09:03Au contraire.
09:04Et je l'appelais à l'époque l'abbé Père.
09:06Et on est d'accord.
09:07Si j'étais un électron libre, je ne vois personne au monde oser avoir cette audace.
09:12Et lui, il me répondait, c'était à l'époque où…
09:14Pareil, il m'ouvrait…
09:15Bon, avec l'abbé, c'était génial.
09:16Il prenait son téléphone.
09:17Et en 86, j'étais avec Jean Lutelaire.
09:20Et puis, on passait sur…
09:21Et au dernier moment, il faisait machine arrière.
09:24C'est un truc que je connais depuis 179 ans.
09:27– Alors, c'est quoi cet audio que vous nous avez transmis ?
09:29– J'ai eu avec lui pendant…
09:31On s'est retrouvés vraiment…
09:32Parce que moi, à un moment donné, j'ai eu ce problème-là aussi.
09:35À un moment donné, moi, je suis quand même…
09:37Je suis un peu ronde dedans.
09:38J'ai des gènes un peu costauds.
09:41Et un jour, je lui ai dit, je voudrais aider ça de ma main.
09:43J'en supporte plus.
09:44Moi, on me dit, tu l'es, tu ne l'es pas.
09:45Tout ça, c'est vague.
09:46Parce que j'arrivais à bout de 40 ans d'enquête.
09:49Donc, en 2003, je prends mon téléphone.
09:51Puis pareil, j'adore.
09:52Je n'avais plus de contact avec lui depuis 10 ans.
09:55Et j'avais un problème à régler, autre chose.
09:58Je tombe sur Laurent Demare, là aussi.
10:00Bonjour.
10:01– C'est qui, Laurent Demare ?
10:02– A priori, secrétaire particulier.
10:04Le monsieur qui pousse l'icône, etc.
10:07Bon.
10:08Et je lui dis, je suis Jean-Christophe.
10:10Mais vous êtes qui ?
10:11Je lui dis, le mot de passe, c'est vous dites à l'abbé Pierre
10:14que je suis Jean-Christophe.
10:15Et puis, s'il veut me rappeler, il me rappelle.
10:17S'il ne veut pas…
10:18Et 10 minutes après, allô Jean-Christophe ?
10:21Et ça y est, c'est parti.
10:22C'est parti pour 3 ans.
10:24Et je vais vous donner un extrait.
10:26J'ai 180… J'ai eu l'instinct.
10:28Heureusement que j'ai un instinct de survie.
10:30Ça ne se fait pas.
10:31Ce n'est pas légal, normalement, d'enregistrer…
10:33Et on est d'accord.
10:34Moi, je n'ai enregistré pas l'abbé Pierre.
10:36J'enregistrais quelqu'un qui allait être important dans ma vie.
10:38Et je lui ai dit, je l'enregistrais.
10:40Bon.
10:41Et on a eu 190 entretiens, d'ailleurs, que je reproduis.
10:44– Exactement.
10:45– Et là, par exemple, l'exemple que je donne,
10:47c'est typiquement mon abbé.
10:50C'est un extrait, parce que c'est pareil.
10:52J'ai hérité du nom de la parole, mais lui aussi.
10:55Et quand on communiquait, il n'y a rien à dire.
10:58– Écoutez.
10:59– Entendez.
11:01– La phrase de Jésus dans l'évangile de saint Matthieu
11:05n'appelait personne terre sur la terre.
11:08Vous n'avez qu'un père, votre père qui est dans les cieux.
11:11J'ai mis ça en tête de ma lettre.
11:13– D'accord.
11:14– Tu comprends ?
11:15– Je comprends.
11:16– Allez, je t'embrasse.
11:17– Moi aussi, très fort.
11:18– Au revoir.
11:19– Je t'embrasse.
11:20– Moi aussi, très fort.
11:21– Au revoir.
11:22– Au revoir.
11:23– Il vous dit quoi là ?
11:24– Vous l'avez un peu tronqué.
11:25Parce que l'abbé, il m'envoyait des messages subliminaux.
11:31Et du style, c'est ce qu'il dit là, vous n'avez mis que la fin.
11:35Mais le début, c'est une lettre qu'il adressait au pape.
11:38Et pareil, il me donnait les originaux.
11:40Parce que je devais faire son musée aussi.
11:42C'est pour ça qu'on en a pour des lustres.
11:45Et il me donnait les originaux.
11:47Il me dit, j'ai écrit une lettre au pape.
11:49Bon, il y a aussi un truc qui est très surprenant.
11:51On se tutoie.
11:52Je peux le dire.
11:54Citez-moi quelqu'un qui tutoyait l'abbé Pierre.
11:58Et moi, ça ne m'a jamais posé de problème.
12:00Ce n'était pas à tuer à toi, c'est le cas de le dire.
12:03Et puis pareil, par contre, quand on sortait,
12:05j'ai fait deux, trois sorties avec lui,
12:07il me disait, tu me vouvoies.
12:08Et moi, mon paradoxe, je reviens,
12:10j'étais le seul homme sur terre qui ne peut pas l'appeler mon père.
12:13Bon voilà, c'est que des trucs comme ça.
12:14Mais moi, j'adore.
12:15Ça me chante pas du tout.
12:16– Il vous disait quoi quand vous lui disiez que vous étiez son…
12:19– Son truc, c'est qu'il ne le dit pas.
12:21Il ne le dit pas.
12:22Et après, je cède.
12:23– À vous, il vous disait quoi ?
12:24– Ce que j'ai dit tout à l'heure.
12:25Des trucs comme par exemple, ne dis pas que ton père,
12:28tu n'as pas de père.
12:29Ton père, c'est celui qui est aux cieux.
12:31Et puis après, il dit, j'ai mis à la place que je suis ton frère.
12:35Alors, il m'envoyait des déguises en disant,
12:37on parle d'entre nous de mon frère.
12:40Et son truc, c'était, ne va pas dire.
12:42Ne le dis pas.
12:43Si tu ne le dis pas, si tu ne dis plus ça.
12:45Alors après, la preuve, c'est qu'après ce fameux test ADN.
12:48Je dis bien ce fameux test ADN.
12:50Il m'a ouvert toutes les portes.
12:52Je pouvais faire son musée.
12:53Il m'a tout donné.
12:55Et j'allais presque dire, c'est très douloureux pour moi.
12:59C'est un personnage, on est d'accord.
13:02Moi, je le défends à fond.
13:03Je ne supporte pas le bonhomme, c'est-à-dire le mec.
13:06Mais l'humain, il avait quelque chose de…
13:09C'est pour ça qu'il a bâti une œuvre aussi formidable.
13:11Il avait ce truc-là.
13:14Là, quand je le revois, ça m'émeut.
13:17J'ai tellement de choses à dire.
13:21– Quel mystère.
13:23– Il disait à la fois une chose et son contraire.
13:25Voilà, c'était ça.
13:27C'est qu'effectivement, si tu ne le dis pas et qu'on ne le dit à personne,
13:30je t'ouvre toutes les portes.
13:31Et effectivement, c'est le miracle d'Abbé Pierre.
13:33Je suis obligé de parler de miracles.
13:34Il prend son téléphone, par exemple.
13:36Je fais de la chanson pour enfants, depuis toujours.
13:38J'en avais marre des chansons un peu à la con
13:40qu'on proposait aux gosses, les coix de Sinel, les trucs comme ça.
13:42Moi, j'écris des chansons brut en brut.
13:44Je prends mon crayon, paf, une chanson.
13:46Et je lui ai dit à l'abbé,
13:47ça serait bien que les petits chanteurs de la Croix-de-bois le fassent.
13:50Parce que moi, je suis un peu comme lui.
13:52J'ai lu, hop, tu as mon abbé qui prend le téléphone.
13:54Allô, l'abbé Pierre ?
13:55Tout de suite, allô, l'abbé Pierre ?
13:57Il m'obtient un rendez-vous le soir même.
14:01Le soir même.
14:02Bon, ben moi, j'y vais avec mes petites chansons.
14:05Et entre-temps, j'ai appris qu'à nouveau,
14:07je ne sais pas comment les appeler,
14:09le consortium ou je ne sais pas quoi,
14:11ils avaient annulé le rendez-vous que j'avais
14:13avec les petits chanteurs de la Croix-de-bois.
14:14Et c'était ça.
14:15C'est-à-dire qu'ils me donnaient quelque chose.
14:17Et eux, avec le fameux test, ils reprenaient en disant...
14:20Et même, ils le reprenaient en disant,
14:22vous arrêtez à faire ça, vous avalisez le...
14:26– Gilles Bernay.
14:27– L'affection que l'abbé Pierre a eue pour vous,
14:29personne ne peut le nier.
14:30Les conversations téléphoniques, les documents,
14:32la proximité pendant des années.
14:34Mais à un moment, il rencontre l'ancien directeur du Pèlerin,
14:37un magazine catholique, et il lui dit,
14:39il ne m'est arrivé aucune union avec sa mère,
14:42en parlant de votre maman.
14:43Pourquoi il aurait démenti comme ça auprès d'interlocuteurs
14:46s'il était vraiment votre père ?
14:48– Alors Gilbert, vous ne pouvez pas répondre aussi.
14:50– Si, je peux répondre.
14:51À l'heure actuelle, ce qui me choque le plus
14:57dans l'histoire très moderne de l'abbé Pierre,
15:01parce que c'est le confluent de tous les paradoxes
15:04que nous vivons.
15:06C'est vrai, c'est vraiment une histoire qui est confluente
15:09de tout ce qu'on vit.
15:11C'est qu'il soit resté prêtre.
15:13J'en ai discuté avec beaucoup, beaucoup de monde.
15:17C'est le pouvoir, c'est le pouvoir.
15:20Et s'il n'était plus prêtre, il perdait le pouvoir.
15:24Le pouvoir de dire, le pouvoir de faire,
15:26le pouvoir d'influencer, le pouvoir d'être.
15:30Or reconnaître, reconnaître qu'il avait fait un enfant,
15:34c'était perdre le pouvoir d'être prêtre.
15:37Il ne l'était plus.
15:39On est dans une histoire, une fois de plus,
15:43de pouvoir médiatique, politique,
15:47alors pour l'environnement aussi, financier, prestigieux.
15:52Car tous ces gens ont fait des carrières grâce à l'abbé Pierre.
15:55Il ne faut quand même pas l'oublier.
15:57Il y a d'extraordinaires carrières construites sur l'abbé Pierre.
16:02Et il ne fallait pas, et peut-être même ont-ils travaillé auprès de lui
16:06pour qu'il ne parle pas.
16:08Moi, je n'en reviens pas de la lettre de menace.
16:10En disant, on va le faire interner si vous continuez à nous emmerder.
16:14On va le faire interner.
16:16– Ils l'ont fait.
16:18– L'entourage était vachement agressif.
16:21Tout ça parce que si l'abbé Pierre perdait le pouvoir d'être prêtre,
16:27il ne représentait plus rien.
16:29C'est même plus que prêtre, c'est abbé.
16:31– Abbé ou abbé.
16:33– Malheureusement, je suis devenu…
16:35Par contre, je peux revenir sur un détail très important.
16:39Vous me parlez de René Poujol.
16:41Parce qu'on est d'accord, je suis blindé.
16:43Il y a 10 jours, sur son blog, il a fait…
16:48– Qui c'est René Poujol ?
16:49– Poujol, c'est le directeur du Pèlerin à l'époque.
16:51– Ah oui, d'accord.
16:52– Celui qui a fait l'interview.
16:53– Et là, quand j'ai été assassiné, qui était là chez Ruquier,
16:56il était là en disant, j'ai rencontré l'abbé,
16:58il y a un livre qui va sortir qui s'appelle « L'abbé perd »,
17:00où quelqu'un se prétend être le fils de Patati Patata.
17:03Et ce fameux René Poujol a été voir l'abbé,
17:07où il a fait ses déclarations.
17:09J'ai un courriel, parce que maintenant tout se réveille,
17:12au même titre que j'allais dire, j'ai fait une reconversion.
17:15C'est-à-dire qu'au départ, il n'était pas convaincu.
17:17Et maintenant, il est à côté de moi.
17:19– Il a au moins converti quelqu'un, lui.
17:21– Non, non, m'attends, Sazan.
17:23René Poujol, il y a une semaine, m'a envoyé un email en disant
17:27et s'il m'avait menti, le fameux truc. Je l'ai, ça.
17:31– Jean-Christophe, vous allez écrire un nouveau livre qui s'intitule « La conviction ».
17:35– Il est écrit.
17:36– Mais il va sortir prochainement.
17:38Il est là, mais il va sortir… ça va sortir quand ?
17:41– Ça, c'est pas mon domaine.
17:43Moi, c'est déjà le comme trois, parce qu'il y en a quatre.
17:45– La ressemblance…
17:46– On se faisait la réflexion tous, la ressemblance physique est folle.
17:49On ne sait pas si vous êtes le vrai fils de l'abbé Pierre.
17:51– Mais c'est vrai qu'on…
17:52– Ce serait facile de le vérifier.
17:54Il suffirait qu'un descendant de l'abbé Pierre, il avait un frère de croix,
17:59donc des neveux, il suffirait qu'on ait un prélèvement de salive.
18:03– Même dans les gestes, il y a quelque chose de troublant.
18:06– Qu'est-ce qu'il te disait sur la ressemblance ?
18:07– Eh bien, attends.
18:08Donc, moi, les gens disaient « la ressemblance, c'est terrifiant ».
18:11La ressemblance, c'était lourd pour moi, on me disait « terrifiant ».
18:14– Et vous disiez quoi ?
18:15– Et je lui dis à l'abbé, j'en ai marre de ce truc de ressemblance.
18:18Ça peut être un boulet.
18:19Tu vas te ressembler à une icône, c'est pas forcément un cadeau.
18:22Et je lui dis ça.
18:23Je lui dis « et toi, qu'est-ce qu'il t'en passe ? »
18:25Moi, autour de moi, tout le monde me dit « tu te ressembles ».
18:27Et lui, superbe.
18:28Ah ben, c'est marrant, autour de moi, personne n'a remarqué ça.
18:30On est avec quoi, autour de lui ?
18:32– Merci Jean-Christophe, merci.

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