Nicolas Philibert se rend en Normandie afin de retrouver la trace des comédiens non professionnels recrutés il y a trente ans pour tourner, avec René Allio, "Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère". De l'aventure collective à l'expérience formatrice que constitua le tournage, il tente de ne rien oublier. Pour ce réalisateur à part, il existe un lien indéfectible entre documentaire et cinéma. Avec émotion, il retrouve certaines des personnes qui avaient participé à ce singulier projet. Il aboutit à une enquête très personnelle à laquelle se prêtent nombre d'interlocuteurs de l'époque, dont le témoignage s'avère souvent riche en surprises...
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00:00À l'origine de ce film, il y en a un autre. Celui que le cinéaste René Alliot tourna
00:24en Normandie en 1975. Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère.
00:31L'ensemble des rôles principaux avaient été confiés à des paysans d'un région
00:39et, comme assistant du réalisateur, j'avais été chargé de les recruter.
00:42Quand on faisait l'écalage du travelling et qu'on voulait aider l'équipe de tournage,
00:47M. Alliot nous mettait toujours un peu à l'écart. Il nous disait « mais non,
00:50ce n'est pas votre boulot, vous êtes des acteurs. »
00:52On n'a pas voulu vous le faire voir sûrement, mais c'était la fête pour nous.
01:01J'étais l'amant dans le film.
01:05Mais tu n'as pas été doublé pour le film, non mais pas.
01:0930 ans ont passé. J'ai décidé de retourner en Normandie à la rencontre des acteurs éphémères
01:22de ce film et de les filmer aujourd'hui dans leur vie aux prises avec le monde.