Grand témoin : Patrice Duhamel, journaliste, éditorialiste politique et auteur de « Le Chat et le Renard » (L'Observatoire)
GRAND DÉBAT POLITIQUE / Déclaration de politique générale : Michel Barnier a-t-il apaisé l'Assemblée ?
« Le récap » par Valérie Brochard
Vingt-six jours après sa nomination au poste de Premier ministre, Michel Barnier a prononcé sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. De ses propres dires, celle-ci a été motivée par « deux épées de Damoclès » : la dette financière et la dette écologique. Le Premier ministre a défini cinq grands chantiers qui orienteront son action : le pouvoir d'achat, l'accès à des services publics de qualité, la sécurité au quotidien, la maitrise de l'immigration et la fraternité. Il fixe un cap : ramener le déficit national à 5% du PIB en 2025. Trois remèdes y contribueront : la réduction des dépenses, l'efficacité des dépenses publiques et l'ordre fiscal. Michel Barnier a fait quelques annonces fortes : le SMIC sera augmenté de 2% à compter du 1er novembre 2024, le projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie ne sera pas soumis au Congrès et le dialogue reprendra concernant la réforme des retraites. Michel Barnier a-t-il convaincu son auditoire ?
Invités :
- Violette Spillebout, députée « Ensemble pour la République » du Nord,
- Sarah Legrain, députée LFI de Paris,
- Anne-Laure Blin, députée « Droite Républicaine » du Maine-et-Loire,
- Bryan Masson, député RN des Alpes-Maritimes.
GRAND DÉBAT DE DÉCRYPTAGE / Existe-t-il un « style Michel Barnier » ?
« Dialogue », « compromis », « réflexion »... Les mots répétés par Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale témoignent d'une volonté d'apaisement et de rassemblement. Gaulliste de la première heure, il a débuté son intervention par une citation du fondateur de la Vème République. Comment qualifier le discours de Michel Barnier ? Était-il aussi à droite qu'attendu ? Qui a-t-il cherché à séduire ?
Invités :
- Bertrand Périer, avocat spécialiste de l'art oratoire,
- Mariette Darrigrand, sémiologue,
- Roman Abreu, cofondateur et Président du cabinet de conseil en stratégie et communication « 2017 ».
Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.
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GRAND DÉBAT POLITIQUE / Déclaration de politique générale : Michel Barnier a-t-il apaisé l'Assemblée ?
« Le récap » par Valérie Brochard
Vingt-six jours après sa nomination au poste de Premier ministre, Michel Barnier a prononcé sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. De ses propres dires, celle-ci a été motivée par « deux épées de Damoclès » : la dette financière et la dette écologique. Le Premier ministre a défini cinq grands chantiers qui orienteront son action : le pouvoir d'achat, l'accès à des services publics de qualité, la sécurité au quotidien, la maitrise de l'immigration et la fraternité. Il fixe un cap : ramener le déficit national à 5% du PIB en 2025. Trois remèdes y contribueront : la réduction des dépenses, l'efficacité des dépenses publiques et l'ordre fiscal. Michel Barnier a fait quelques annonces fortes : le SMIC sera augmenté de 2% à compter du 1er novembre 2024, le projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie ne sera pas soumis au Congrès et le dialogue reprendra concernant la réforme des retraites. Michel Barnier a-t-il convaincu son auditoire ?
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- Sarah Legrain, députée LFI de Paris,
- Anne-Laure Blin, députée « Droite Républicaine » du Maine-et-Loire,
- Bryan Masson, député RN des Alpes-Maritimes.
GRAND DÉBAT DE DÉCRYPTAGE / Existe-t-il un « style Michel Barnier » ?
« Dialogue », « compromis », « réflexion »... Les mots répétés par Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale témoignent d'une volonté d'apaisement et de rassemblement. Gaulliste de la première heure, il a débuté son intervention par une citation du fondateur de la Vème République. Comment qualifier le discours de Michel Barnier ? Était-il aussi à droite qu'attendu ? Qui a-t-il cherché à séduire ?
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- Mariette Darrigrand, sémiologue,
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NewsTranscription
00:00Générique
00:06Bonsoir et bienvenue.
00:07Émission spéciale ce soir dans Savourgarde,
00:09consacrée à la déclaration de politique générale
00:12de Michel Barnier dans un hémicycle assez agité.
00:15Le Premier ministre a donné sa vision des mois à venir,
00:18sans effet de manche et avec sobriété.
00:20Impôts, baisse des dépenses, pouvoir d'achat,
00:23sécurité, immigration, une feuille de route,
00:26une méthode, un style aussi,
00:28qu'on va analyser ce soir.
00:30Barnier, face au débuté, c'est tout de suite dans cette émission.
00:33Générique
00:36...
00:49Nous sommes sur une ligne de crête.
00:51C'est par ces mots que Barnier s'est présenté face à l'Assemblée,
00:54éclatée, divisée, fracturée,
00:56que nous connaissons à présent depuis ses législatives anticipées,
00:59prudent, pour le moins, le nouveau Premier ministre
01:02a livré les grandes lignes de l'action de son gouvernement.
01:06Qu'est-ce qu'il faut en retenir ?
01:07On va être avec Stéphanie Despierre ce soir
01:10et Marco Pommier, en duplex de la salle des Quatre Colonnes,
01:13sur le pied de guerre depuis 15h sur LCP,
01:16et puis en plateau ce soir, quatre députés,
01:18un grand témoin, Violette Spilbou, bonsoir.
01:21Députée Ensemble pour la République du Nord,
01:25Anne-Laure Blin, bonsoir et bienvenue.
01:27Députée droite républicaine du Maine-et-Loire,
01:30bonsoir, Sarah Legrain.
01:31Bienvenue à vous, députée de la France insoumise de Paris.
01:35Bonsoir, Brian Masson, merci d'être là.
01:37Député Rassemblement national des Alpes-Maritimes,
01:40enfin, bonsoir et bienvenue, Patrice Duhamel.
01:44Toujours un plaisir de vous avoir à mes côtés.
01:46Vous êtes journaliste, éditorialiste politique,
01:49le chat et le renard aux éditions de l'Observatoire
01:52est un succès en librairie.
01:53Vous êtes là aussi pour apporter du décryptage
01:55à ces discours de politique générale
01:57que vous suivez depuis longtemps.
01:59Je vous donne la parole à tous les cinq,
02:02mais d'abord, c'est dans le récap de Valérie Brochard
02:04qu'on accueille tout de suite.
02:06Générique
02:07...
02:15Bonsoir, Valérie.
02:161h30, c'est ça, de discours ?
02:18Exactement, un discours de politique générale
02:21dans une ambiance houleuse, mais pas tempétueuse.
02:25Il y a bien eu quelques cartes électorales
02:27brandies par les membres de la France insoumise
02:30en ouverture et en clôture de l'allocution,
02:32mais rien n'a vraiment semblé déranger, perturber
02:35le Premier ministre, aussi flegmatique que prudent.
02:38Il a déroulé son plan calmement,
02:40sans faire d'annonce fracassante,
02:42mais avec tout de même une mise au point d'entrée de jeu
02:46sur le déficit de la France.
02:48La véritable épée de Damoclès,
02:50c'est notre dette financière colossale.
02:523 228 milliards d'euros.
02:58Et si on y prend garde,
03:00elle placera notre pays au bord du précipice.
03:03Vous avez bien entendu, Myriam, le précipice.
03:06Qu'est-ce que Michel Barnier nous propose
03:08pour ne pas tomber dans l'abysse ?
03:10Regardez, il veut ramener le déficit à 5 % dès 2025
03:15et demander un délai à Bruxelles
03:17et ramener le déficit à 3 % en 2029
03:19et non pas en 2027, comme convenu.
03:22Pour y arriver, le docteur Barnier nous donne trois remèdes.
03:25C'est comme ça qu'il l'a dit dans son allocution.
03:28Premier remède, la réduction des dépenses,
03:31qui comptera pour les deux tiers du redressement des finances.
03:34L'efficacité, qui passe par la chasse au doublon
03:37et la lutte contre la fraude fiscale.
03:39Troisième remède, taxer les profits des grandes entreprises,
03:42les contribuables, les plus fortunés.
03:44Pour relever le niveau de vie des Français,
03:46Michel Barnier annoncera un peu plus tard
03:49la revalorisation du SMIC de 2 %
03:51dès le 1er novembre prochain.
03:53On l'attendait sur la fiscalité, il faudra se contenter de ça.
03:57En revanche, là où on l'attendait un peu moins,
04:00c'est sur l'écologie.
04:01C'est pour le Premier ministre la deuxième épée de Damoclès.
04:04Nous pouvons et nous devons faire plus
04:08pour lutter contre le changement climatique
04:10et prévenir tous les risques de plus en plus nombreux et violents
04:14qu'il porte en lui.
04:17Je crois, et depuis longtemps,
04:19à une écologie des solutions.
04:22Dans ces solutions, Michel Barnier veut développer
04:25le nucléaire, les biocarburants pour l'aviation
04:28et lancer une grande conférence nationale sur l'eau.
04:31C'est vrai qu'on cherchait un peu les annonces dans ce discours.
04:35Myriam, finalement, il a résumé lui-même,
04:38son discours, en un mot, le dialogue.
04:41Le dialogue pour tout et avec tout le monde.
04:43Il veut discuter avec les parlementaires.
04:45Il n'est pas fermé au scrutin proportionnel,
04:48mais il ne précisera ni comment, ni à quelle dose.
04:51Il veut s'appuyer davantage sur les propositions de loi
04:54issues des élus de la nation.
04:56Il reprendra le projet de loi d'orientation
04:58pour la souveraineté agricole et celui sur la fin de vie.
05:01Il veut parler avec les partenaires sociaux
05:03pour revenir sur l'assurance chômage,
05:06sur les retraites pour, je le cite, corriger la première copie.
05:09Il veut échanger avec les citoyens
05:11en proposant une consultation citoyenne.
05:13Concernant la Nouvelle-Calédonie,
05:15il stoppe le dégel du camp électoral,
05:18mais il lancera une mission de concertation sur place.
05:21Dans le domaine régalien, Myriam, le Premier ministre s'est tenu
05:25droit sur un fil dans un numéro d'équilibriste
05:27très subtil pour tenter, comme tout au long de son discours,
05:31de contenter tout le monde entre fermeté et humanité.
05:34Ecoutez.
05:36D'une manière générale,
05:37la fermeté de la politique pénale que les Français demandent
05:41est indissociable du respect de l'Etat de droit.
05:46Acclamations
05:47Et des principes...
05:48Acclamations
05:51Et des principes d'indépendance...
05:53Acclamations
05:55Et des principes d'indépendance et d'impartialité de la justice.
05:59Recadrer publiquement son ministre de l'Intérieur,
06:02ça s'est fait, tout en allant tout de même
06:05dans son sens. Michel Barnier veut une police plus visible,
06:08plus de prison, rallonger les délais de rétention
06:11des personnes sous OQTF, reprendre le contrôle
06:13des frontières du pays, en citant l'exemple allemand.
06:16Un discours, vous l'avez vu, tout en équilibre,
06:19que certains qualifieront d'habile et d'autres de timoré.
06:22Merci. Voilà deux adjectifs que je retiens.
06:25Habile ou timoré. Tiens, tiens.
06:27Je vais vous demander un premier tour de table.
06:29Un mot, vous étiez au Premier Reloge,
06:31vous l'attendiez, ce DPG, comme dit le discours de Sarah Legrain.
06:35Qu'est-ce que c'est ?
06:36-"Illégitime".
06:37-"Illégitime", c'est pour ça que vous avez brandi
06:40vos cartes aux électeurs ?
06:41-"Il peut employer tout le ton soporifique
06:44de commissaire européen qu'il veut".
06:46Il y a une très grande brutalité dans ce qui se passe sous nos yeux
06:50avec ce gouvernement illégitime qui ne résulte pas
06:53du vote des Français d'il y a à peine quelques mois.
06:55Vous auriez pu le dire avant le discours.
06:58Il reste illégitime et il continue à l'être.
07:00C'est clair. Brian Masson, un mot.
07:03C'est le temps des constats.
07:04Michel Barnier a fait un discours d'une heure et demie
07:07où il a un peu enfoncé des portes ouvertes,
07:10mais où, néanmoins, il a évoqué des grands sujets,
07:13la sécurité, il a évoqué à peine l'immigration,
07:15mais il a évoqué aussi des grands chantiers qu'il faudra faire.
07:19Il a fait le temps des constats.
07:20C'est le diagnostic, le docteur, les solutions n'y sont pas.
07:24Quel est votre mot ?
07:25C'est rassurant, rassurant et sobre.
07:27J'ai eu beaucoup de messages
07:29pendant la déclaration de politique générale
07:32des habitants de ma circonscription,
07:34à Lille, à Marc-en-Barreul,
07:36qui sont rassurés de voir un Premier ministre
07:38qui a la tâche, qui ne se laisse pas perturber
07:41par des oppositions qui sifflent et qui crient,
07:44et qui a un cap assez clair avec des grandes mesures
07:47qu'il a déjà annoncées, une vision.
07:49Donc, ça nous rassure.
07:50On va y revenir. Rassurant d'un côté,
07:53endormant, puisque j'entendais
07:54soporifique de l'autre.
07:56Quel est votre adjectif pour qualifier ce discours ?
07:59Lucide et réaliste.
08:01Il a bien conscience de l'état de la France
08:04et des défis, des importants défis à relever.
08:08Je crois que tout au long de son discours,
08:10il a fait preuve d'une grande humilité,
08:12sans prétention.
08:14Il a exposé à quelles allaient être
08:16les différentes priorités,
08:17ses différents chantiers,
08:19et je crois que, de sa personnalité,
08:21on va pouvoir travailler pour être utile
08:23à la France et aux Français.
08:25Vous êtes toutes les deux en phase
08:27avec vos chefs de file, qu'on va écouter,
08:29parce qu'au fond, il s'agissait peut-être
08:32moins de convaincre pour Michel Barnier
08:34que de braquer le moins possible
08:36des groupes parlementaires à l'Assemblée.
08:39Monsieur le Premier ministre,
08:40je connais la difficulté de la tâche
08:43qui est désormais la vôtre,
08:44et donc je ne serai jamais celui
08:46qui cherchera à la compliquer encore davantage.
08:49C'est aussi l'état d'esprit de mon groupe.
08:51Notre état d'esprit est clair.
08:53Tout ce qui permettra de rendre le pays
08:55plus fort, plus prospère, plus juste et plus sûr,
08:58nous le soutiendrons.
09:00Nous avons pris nos responsabilités
09:02pour que la France ait un Premier ministre
09:05alors qu'il eût été si confortable
09:07de rester de côté comme certains.
09:11Nous avons pris et nous prendrons nos responsabilités
09:14en vous soutenant, monsieur le Premier ministre,
09:16pour mener la politique de changement
09:19dont notre pays a besoin.
09:20Voilà donc Laurent Wauquiez
09:22pour la droite républicaine et Gabriel Attal
09:24pour Ensemble pour la République,
09:26clairement alliés de Michel Barnier.
09:28On ne pouvait pas vraiment en douter.
09:30Patrice Duhamel, si ?
09:31Si, moi, j'en doute.
09:33C'est pas à moi de le développer,
09:35mais j'en doute. D'ailleurs, j'ai remarqué
09:37que les applaudissements n'étaient pas du tout les mêmes
09:41à la droite républicaine et dans le Bloc central.
09:43Plus fourni à droite.
09:45Beaucoup plus fourni à droite au début, pendant et à la fin.
09:48Si vous voulez un adjectif...
09:50J'allais vous le demander.
09:52...je dirais apaisant, stoïque dans le petit tumulte.
09:55J'ai trouvé assez habile
09:59parce qu'on a l'impression
10:01qu'il a bien compris, et peut-être le seul, d'ailleurs,
10:04il est Premier ministre, c'est assez logique,
10:06qu'il allait devoir diriger une coalition
10:09avec des gens qui se bataillaient du matin au soir
10:12il y a encore quelques semaines.
10:13Il n'avait pas intérêt à dévoiler son jeu de façon plus précise ?
10:17Ce qu'on peut regretter, c'est qu'il n'y a pas eu de précision,
10:21mais il faudra attendre 10 jours, notamment, sur les mesures fiscales.
10:24Juste pour terminer, j'ai noté qu'il avait veillé
10:27à ne rien dire pour fâcher le Rassemblement national
10:30et que, d'ailleurs, Marine Le Pen avait salué sa courtoisie.
10:34Je n'avais pas entendu Marine Le Pen saluer un Premier ministre
10:37depuis le début du premier mandat d'Emmanuel Macron.
10:42Il n'y avait pas de Premier ministre qui nous respectait
10:45comme l'a fait Michel Barnier.
10:47Je souligne les faits.
10:49On y vient. On rentre dans le dur.
10:51On attendait les annonces budgétaires.
10:53On connaît l'ampleur des dégâts, si j'ose dire,
10:56le déficit, la dette.
10:57Écoutez Michel Barnier,
10:59et on va parler des hausses d'impôts et des baisses des dépenses.
11:02-"Le premier remède de la dette, c'est la réduction des dépenses."
11:07Voilà.
11:08Ca, c'était déjà une première information,
11:11mais on ne sait pas sur ces deux tiers
11:14où il va les trouver, les économies.
11:16Deux tiers de baisse des dépenses,
11:18un tiers de hausse de fiscalité
11:20pour arriver à peu près à, disons, 25, 30 milliards d'euros
11:23en 2025, Violette Spilbou,
11:26vous allez voter l'ensemble, vous y retrouverez.
11:29On sait qu'il y a eu des tensions sur la question des hausses d'impôts.
11:33Gérald Darmanin dit qu'il n'y avait pas de majorité.
11:36Après ce que vous avez entendu, c'est oui ?
11:38Au sein de notre groupe, les avis sont très partagés.
11:41Certains ont signé une tribune pour dire non à toute hausse d'impôts.
11:45Moi, je suis de ceux qui pensent
11:48qu'un prélèvement spécifique sur les superprofits
11:52pendant un temps donné n'est pas forcément une mauvaise solution
11:56à un moment où on doit faire ses choix.
11:58Ce qu'on a ce soir,
11:59c'est les particuliers les plus fortunés.
12:03Il parle d'une contribution exceptionnelle
12:06des plus fortunés.
12:07On verra ce que ça veut dire, quel est le seuil.
12:10Il n'a pas donné de précision.
12:11On n'est pas sur le retour de l'ISF.
12:14Et puis, il y a les entreprises,
12:15participation au redressement collectif
12:18des grandes entreprises, sans doute via l'impôt sur les sociétés.
12:22Ces deux mesures-là, et je m'adresse à la droite,
12:24on sent qu'il y a des divisions,
12:26donc la majorité n'est pas garantie.
12:28A droite, c'est oui, parce que là aussi,
12:31il y a des divisions.
12:32Ce que nous avons dit au Premier ministre,
12:34c'est que d'abord, la priorité doit être portée
12:37sur la réduction des dépenses.
12:39De tiers à un tiers.
12:40C'est la priorité.
12:41Il faut impérativement que les choses soient claires
12:44sur la réduction du train de vie de l'Etat.
12:47Aujourd'hui, on dépense beaucoup trop,
12:49ça pèse énormément dans nos dépenses publiques,
12:51donc il faut réduire les dépenses.
12:53Le Premier ministre l'a dit, il y aura des choix,
12:56il va falloir les faire avec lucidité et réalisme.
12:59Ce que vous avez entendu aujourd'hui,
13:01parce qu'on est dans la réaction d'un discours,
13:04on attend le budget.
13:05Sur l'augmentation des impôts,
13:07je suis, à ce titre, relativement partagée,
13:10voire très perplexe,
13:11parce que je crois qu'aujourd'hui,
13:13et il l'a redit aussi, la charge fiscale est telle,
13:16à la fois sur les particuliers,
13:18mais également sur les entreprises,
13:20qu'une augmentation des impôts
13:22pourrait avoir des conséquences dommageables.
13:24Pour autant, il l'a redit clairement,
13:26la priorité, et vous en avez diffusé l'extrait,
13:29était aussi mise sur la réduction des dépenses,
13:32et c'est ce sur quoi nous travaillons.
13:34Nous avons dit, et le président de la droite républicaine
13:37l'a redit, Laurent Wauquiez,
13:39que nous allions présenter un plan d'économie.
13:41Il y a aussi les services publics, la santé, l'éducation,
13:45donc ça peut aussi être un peu difficile à comprendre.
13:47Il faut aller au bon endroit,
13:49parce que si c'est sur les services publics
13:52dans des territoires qui ont des difficultés à l'hôpital,
13:55aux urgences, à l'école, pour les remplacements de professeurs,
13:58nous, là-dessus, on va être aussi vigilants.
14:01Nous, ce qu'on veut, c'est que ce soit sur les doubles couches
14:04d'administration.
14:05Dans le camp du Blanc-Central et de la droite,
14:08c'est pas gagné, encore.
14:09C'est pour ça qu'on vous a invité, Patrice Duhamel.
14:12Sarah Legrain, justice fiscale.
14:14C'est intéressant, dans l'échange à la toute fin
14:17avec les députés, où le Premier ministre
14:19re-répond, si j'ose dire,
14:21aux questions qui lui ont été posées.
14:23Il insiste sur ce mot-là, la justice fiscale.
14:26Il peut employer tous les mots qu'il veut.
14:28C'est aussi ce que vous proposiez, en partie,
14:30dans le programme.
14:32Vous avez vu les sommes dont on nous parle,
14:3428 milliards d'euros, peut-être 60 milliards sur deux ans.
14:37Vous pouvez pas dire qu'on fera vigilance
14:40sur quel service public.
14:41Si on part de ces chiffres-là et qu'on dit qu'il y a deux tiers
14:44qui sont dans la réduction des dépenses,
14:47il n'y a pas un Français qui va vous croire
14:49et qui va croire que ça ne touche pas...
14:51Le fait que vous n'avez...
14:53Excusez-moi, je vous ai laissé parler.
14:55Vous n'avez pas entendu ce que les Français vous ont dit.
14:58Ils voulaient plus de services publics.
15:00Ils voient qu'ils n'ont plus de profs dans les écoles,
15:03qu'ils n'ont plus personne à l'hôpital public.
15:05Vous leur dites qu'on continue comme avant,
15:08mais en pire, en allant plus vite dans le mur.
15:10Vous êtes d'accord pour remplir les caisses de l'Etat ?
15:13Chaque année, depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir,
15:16c'est 70 milliards, chaque année,
15:18qui ont été donnés en baisse d'impôts
15:20pour les grandes entreprises, la suppression de l'ISF...
15:23Je pourrais faire une liste longue sur ces 70 milliards.
15:26Vous reviendriez sur la politique de l'offre
15:29et la baisse du coût du travail avec les charges.
15:31Pour l'instant, ce n'est pas dans les annonces.
15:34Excusez-moi, mais le Premier ministre commence
15:36en disant qu'on est dans une situation catastrophique.
15:39On nous parle de milliers de milliards de dettes
15:42qu'on n'avait pas vus ou qu'on a découverts progressivement,
15:45mais de quoi est-ce le bilan ?
15:47C'est le bilan d'une politique qui a systématiquement épargné,
15:50qui a retiré des tonnes de recettes
15:52qui étaient prises sur les plus riches et les grandes entreprises
15:56et qui explique que, comme les caisses sont vies...
15:58Sur le budget, ce sera sans la gauche,
16:01même s'il y a des mesures de justice fiscale.
16:03C'est en contradiction avec les attentes des Français.
16:06C'est intéressant, parce que c'est vous qui décidez.
16:09C'est ça, ce discours de politique générale.
16:11Un Premier ministre qui vient dire
16:13qu'il ne décide pas seul, sans lui, il n'est rien.
16:16Brian Masson, sans l'ORN, c'est très compliqué
16:18de faire passer ce budget.
16:20Sur la justice fiscale,
16:22vous n'êtes pas hostile à la taxation des plus riches ?
16:25Pour être honnête, tout le monde est d'accord
16:27pour réduire les dépenses.
16:29Il n'y a pas d'opposition.
16:30Simplement, c'est quelles dépenses ?
16:33C'est trop flou pour le moment.
16:34Est-ce qu'on va réformer les collectivités territoriales ?
16:38On avait proposé la suppression des régions
16:40Est-ce qu'on va réformer notre politique migratoire ?
16:43Là aussi, il y a de l'argent à trouver.
16:45Sur quoi on va réduire la dépense ?
16:47Et puis, enfin, le constat de Michel Barnier,
16:50il fait peur, puisqu'il explique que la situation est très grave.
16:54Pendant sept ans, durant ces sept dernières années,
16:57on a eu un ministre de l'Economie qui a flambé la caisse,
17:00qui a cramé la caisse,
17:02et qui a fait n'importe quoi avec l'argent des Français.
17:05Réduction des dépenses, c'est une caisse
17:07qui est alimentée par l'argent des Français
17:10et qui ont fait n'importe quoi avec leur argent.
17:13Vous mettez la situation des comptes publics
17:15sur le compte de la responsabilité du gouvernement.
17:18On va pas faire ce débat en sortant d'un discours de politique.
17:21Il y a eu le Covid, vous allez nous expliquer
17:24qu'il y a le bouclier tarifaire, etc.
17:26On va pas rouvrir sur chaque thématique...
17:28Le Covid, c'est pas le Covid qui a supprimé l'impôt du travail.
17:32Ce qui m'intéresse, ce soir,
17:34c'est, dans les thématiques attendues des Français,
17:36le budget, les impôts, on va parler du social,
17:39on va parler du SMIC, on va parler du régalien de l'immigration,
17:42est-ce qu'ils peuvent s'attendre à ce que ce soit voté ?
17:45Et là, Patrice Duhamel, même sur le budget,
17:48on va tout droit vers le 49-3.
17:50Ce plateau le démontre, non ?
17:52Sur le budget, c'est simple.
17:53Ceux qui sont pour le gouvernement votent le budget,
17:56puisque c'est l'acte essentiel d'un gouvernement,
17:59et ceux qui ne sont pas hostiles,
18:01soit votent compte, soit éventuellement s'abstiennent,
18:04je ne sais pas ce qui se passera,
18:06mais je ne voudrais pas être mauvaise augure,
18:09mais la situation, elle est encore pire,
18:11quelles que soient vos convictions à vous quatre,
18:14me semble-t-il, que ce que vous évoquez.
18:17Le Premier ministre et vous, vous avez parlé
18:20de décisions exceptionnelles et limitées dans le temps.
18:23Or, quand on écoute le Premier ministre,
18:25quand on écoute le gouverneur de la Banque de France,
18:28et alors on ramène le déficit à 3 % en 2029,
18:31au lieu de 2027,
18:32ce qui paraît assez réaliste et de bon sens.
18:35Simplement, ça veut dire 20 milliards d'économies,
18:38sur 30 milliards par an, pour l'ensemble,
18:40deux tiers, ça fait 20 milliards d'économies
18:43de dépenses publiques par an, pendant cinq ans.
18:45Qu'est-ce que vous imaginez ? Donc, ça veut dire...
18:48Michel Barnier, qui a été assez équilibré pour citer...
18:51Dans les discours de politique générale,
18:54on retient toujours, dans l'histoire,
18:56moi, je les ai tous entendus depuis Chabord-Delmas,
18:59vous vous rendez compte, qui était remarquable.
19:02-"La Nouvelle Société".
19:03On se souvient des noms, des références.
19:06Lui, il a cité, à gauche ou au centre...
19:09De Gaulle.
19:10Mendes.
19:11De Gaulle, bien entendu, mais à gauche ou au centre-gauche,
19:14Mendes France et Rocard, et côté droit et centre-droit,
19:17il a cité Edouard Philippe et Darmanin.
19:20Je sais pas si ce sont ses références,
19:22en tout cas, il a cité ces quatre personnalités-là.
19:25Mais Mendes France, si on s'en tient à lui,
19:27il a la phrase culte de Mendes France,
19:31c'est gouverner, c'est choisir.
19:32S'il doit économiser 20 milliards par an
19:35de dépenses publiques par an pendant cinq ans...
19:38Ca va faire mal.
19:39Beaucoup à un choix, mais vous savez,
19:41moi, je vais pas à des policiers, des enseignants...
19:44...comme la RGPP, il y a quelques années.
19:46Ca va au-delà. C'est un vrai choix.
19:48C'est une vraie rupture.
19:49Vous avez raison.
19:51Vous avez bien raison.
19:52C'est une vraie rupture par rapport à tout ce qu'a fait Macron.
19:55On est parfaitement d'accord, mais c'est pas des petits gels
19:59par-ci, par-là.
20:00C'est de la suppression fonctionnaire
20:02dans les services publics.
20:03Ca veut dire des sacrifices.
20:05Ca veut dire des choix et ça veut dire un réalisme
20:08par rapport aux dépenses qui sont aujourd'hui opérées
20:11pour l'Etat.
20:12On manque d'exemples.
20:13Je me bats tous les jours pour maintenir des classes.
20:16Je vais vous en donner.
20:17Je me bats tous les jours pour maintenir des classes
20:20dans mon département.
20:22Je me bats tous les jours pour défendre nos gendarmes,
20:25pour avoir de plus en plus de gendarmes,
20:27notamment en milieu rural.
20:28Je vois aussi la charge administrative
20:31qui pèse sur nos chefs d'entreprise.
20:33La simplification qu'appelle le Premier ministre,
20:35c'est là qu'on va trouver les milliards nécessaires.
20:38En regardant, en faisant l'Etat des lieux...
20:41Ca fait pas 20 milliards par an.
20:43En regardant et en faisant l'Etat des lieux,
20:45en faisant des choix avec réalisme et lucidité,
20:48on arrive à trouver ce qu'on peut faire.
20:50Mieux, si vous ne vous rendez pas compte des sommes.
20:53Je voudrais qu'on arrive à panacher ce débat
20:56avec tous les thèmes.
20:57Un défi ce soir,
20:58puis on va voir un socialiste aux quatre colonnes.
21:01Dans ce budget, c'est le budget de la Sécurité sociale.
21:04La Sécurité sociale, c'est notre modèle de protection sociale.
21:07Il y a des endroits sur lesquels on peut faire des économies.
21:10Les transports, les transports sanitaires.
21:13Les déremboursements de certains médicaments.
21:16Il y avait déjà eu des mesures en ce sens.
21:18L'efficacité globale du système de santé,
21:22et on sait qu'on est un pays très généreux,
21:25je souhaite que sur le sujet Sécurité sociale
21:27et solidarité sociale, on puisse préserver le grand âge.
21:30C'est un sujet qu'on n'a pas entendu
21:32dans la bouche de Michel Barnier.
21:34C'est le plus âgé de nos premiers ministres.
21:37Le sujet du grand âge, je crois, par exemple,
21:39on doit être très vigilants sur ce sujet dans le budget.
21:43On pose des jalons ce soir,
21:44et évidemment, tous ces projets de loi de finances,
21:47de la Sécurité sociale, vont arriver dans les détails.
21:50Le pouvoir d'achat, c'est la priorité numéro un
21:53des Français, les salaires, les retraites.
21:56Stéphanie Despierre, vous êtes au Salle des Quatre Colonnes
21:59avec une députée socialiste.
22:01Est-ce qu'elle a trouvé quelques solutions
22:04sur la question du pouvoir d'achat dans ce discours ?
22:07Nanny Thomas, bonsoir.
22:08Est-ce que vous avez eu des motifs de satisfaction
22:11quand même en écoutant Michel Barnier,
22:13notamment sur le pouvoir d'achat, sur le niveau de vie des Français ?
22:17Il a fait une priorité.
22:19Bonsoir. Écoutez sur le discours
22:20que nous avons vécu cet après-midi à l'Assemblée nationale,
22:24j'ai particulièrement trouvé qu'il y avait un manque d'audace,
22:27de souffle, de propositions concrètes,
22:30de projets de loi clés en main pour un Parlement
22:32qui a besoin de travailler dans l'urgence
22:35aux services des Français et surtout de leur quotidien,
22:38qu'il s'agisse de l'école, de l'hôpital public,
22:41des déserts médicaux, nous attendions des propositions
22:44extrêmement précises, or nous avons eu à priori
22:47des propositions plutôt vagues, et pire que cela,
22:49des recettes de grands-pères, puisque le Premier ministre
22:53nous a proposé, par exemple, de remettre au travail
22:56les personnels retraités de l'éducation
22:58ou des soins dans notre pays,
23:00ce que je trouve particulièrement déplacé,
23:02ou en tout cas, je trouve que ça manque d'audace
23:05pour donner du souffle à notre Parlement.
23:07Michel Barnier a confirmé qu'il y aurait des hausses d'impôts
23:11sur les catégories de Français les plus aisées.
23:14C'était une demande de la gauche.
23:16Est-ce que ce n'est pas un motif de satisfaction ?
23:18Très certainement. En tout cas, j'ai bien entendu
23:21qu'il s'agissait d'une hausse d'impôts exceptionnelle,
23:24à titre provisoire. Ce consentement à l'impôt,
23:26il est bien, dès lors qu'il est consenti, sur la durée,
23:29dans un véritable partage équitable
23:31du consentement à l'impôt dans notre pays.
23:34Merci beaucoup.
23:35Merci à vous, Stéphanie Dépierre.
23:37Cette question dont parlait votre collègue socialiste
23:40du renfort des retraités dans l'éducation nationale
23:43a fait bondir à gauche Sarah Legrain.
23:45Il y a des petites choses
23:47où le compte n'y est pas.
23:48Les partenaires sociaux,
23:50pour voir ce qu'on peut améliorer sur les retraites,
23:53ce qu'on peut faire sur l'assurance chômage,
23:55l'emploi des seigneurs...
23:56Je sais que vous voulez que je vous dise
23:59qu'il y a des petites choses qui me vont,
24:01mais il faut prendre la mesure des choses.
24:03Vous avez des Français qui se sont massivement déplacés
24:06pour aller voter, qui ont balayé l'extrême droite,
24:09alors que tout le monde leur disait que l'extrême droite allait gagner,
24:13que c'était peut-être ce qu'avait en tête Emmanuel Macron
24:16quand il a fait cette dissolution.
24:18Ils vont voter pour le SMIC à 1 600 euros.
24:20Il faudrait qu'ils se réjouissent du fait qu'on anticipe
24:23une revalorisation automatique, madame, de 2 %,
24:26ce qui fait qu'on leur donne 50 euros.
24:28Vous voulez qu'ils applaudissent ?
24:30Ils ont voté pour l'abrogation de la retraite à 64 ans.
24:33Neuf Français sur dix, y compris vos électeurs,
24:36voulaient l'abrogation de la retraite à 64 ans.
24:39Vous avez un Premier ministre qui est pour la retraite à 65 ans,
24:42ce Premier ministre.
24:43En l'occurrence, vous soutenez un Premier ministre
24:46qui est pour la retraite à 65 ans.
24:48Vous parlez d'Emmanuel Macron.
24:50Moi, je me suis... Vous êtes plaisant,
24:52parce qu'en réalité, là, ce que vous essayez de faire,
24:55c'est de cacher à vos électeurs que vous n'allez pas voter
24:58une censure, que vous êtes contre la destitution d'Emmanuel Macron,
25:02car demain, vos collègues ne voteront pas la destitution
25:05d'Emmanuel Macron, alors que vous passez votre temps
25:08à faire croire que vous êtes le meilleur.
25:10On a bien compris que vous étiez pour la stabilité d'Emmanuel Macron.
25:14Je termine mon raisonnement.
25:16Des électeurs ont voulu l'abrogation de la retraite à 64 ans.
25:19Là, ce qui se passe, c'est qu'on faudrait se réjouir
25:22du fait que le Premier ministre, qui est pour la retraite à 65 ans,
25:25explique qu'on va discuter avec les syndicats.
25:28Tout cela est vraiment...
25:29On va donner la parole au Bloc central,
25:31mais j'aimerais entendre...
25:33C'est une atteinte à la démocratie.
25:35Ici, tout le monde fait comme si on fait le commentaire,
25:38mais on n'en a jamais vu dans le pays.
25:40On a beaucoup parlé de cette attente,
25:42de la loi de Michel Barnier et de cette question
25:45de savoir si c'était un déni de démocratie sur ce plateau.
25:48Le déni de démocratie est là.
25:50Je ne vais pas me réjouir de choses qui sont annoncées,
25:53qui continuent, qui perpétuent,
25:55tranquillement, avec un ton gentil et d'hommes de compromis,
25:58le viol de la souveraineté démocratique en France.
26:01Patrice Duhamel.
26:02Je pensais que vous alliez dire qu'il y avait au moins
26:05une chose positive, en perspective,
26:07c'est la réflexion qui s'ouvre sur la proportionnelle.
26:10Je crois que vous y êtes largement favorable.
26:13Les modalités sont importantes, on ne va pas rentrer dans le détail.
26:17Il a ouvert la porte.
26:18Il a ouvert la porte. Je pensais que vous alliez évoquer...
26:21Pourquoi est-ce qu'on a brandi nos cartes électorales ?
26:24Nous, quotidiennement, on rencontre des gens qui disent
26:27qu'on nous a dit d'aller voter,
26:29qu'on a annulé nos plans, qu'il y a eu une élection,
26:32qu'on avait trois semaines pour s'organiser,
26:34qu'on a eu trois semaines pour faire campagne.
26:37On nous avait dit que c'était plié d'avance.
26:39Finalement, on a réussi à se faire comprendre.
26:42C'est du passé.
26:43Ce n'est pas du passé.
26:44Je vais vous dire sur la question de la proportionnelle.
26:47Vous n'avez pas gagné les élections.
26:50Vous êtes arrivée 4e, madame.
26:51Vous n'êtes pas plus légitime à gouverner le pays.
26:54C'est incroyable.
26:55M. Barnier, par qui l'État applaudit ?
26:58Vous pensez que les Français n'ont pas vu dans l'hémicycle ?
27:01Vous êtes capable, en tant qu'élu de la nation,
27:03de travailler avec nous, même si nous avons décidé...
27:06...de travailler avec des gens à qui je m'oppose.
27:09On ne va pas réussir à déboucher sur un dialogue de sourds.
27:12Violette Spilbou, pardonnez-moi.
27:14Si vous parlez tous en même temps, personne ne vous entend.
27:17Est-ce que vous avez remarqué qui a applaudi M. Barnier ?
27:20On l'a dit, Patrice Duhamel l'a relevé.
27:22C'était un tout petit bout de l'Assemblée.
27:25C'était à l'image de cette aberration qui est en train d'être commise.
27:29C'est très clair. Votre argument est passé.
27:31Sur le pouvoir d'achat, c'est vraiment une attente des Français.
27:35Le RN réclamait la suppression de la TVA
27:37sur les produits de première nécessité.
27:40Le Premier ministre a dit qu'on allait faire en sorte
27:42qu'à la pompe et dans les supermarchés,
27:44ça se retrouve sur les prix, cette baisse moyenne
27:47au niveau national de l'inflation.
27:49Il n'a pas été précis sur ce point-là, mais sur d'autres.
27:52Il a été précis sur le sujet du logement,
27:54mesure très attendue, le pré-atot zéro,
27:57étendue sur l'ensemble du territoire.
27:59Le sujet du logement, c'est une bombe sociale.
28:01Il faut refaire démarrer les constructions,
28:04pour que les gens accèdent à la propriété.
28:06C'est une mesure très concrète.
28:08Sur le sujet de l'alimentation, il nous a rassurés
28:11sur le fait qu'on ait un projet de loi agricole
28:13qui était dans les cartons, qui est prêt
28:16et qui peut continuer son chemin législatif.
28:18On a vu les jeunes agriculteurs et la FNSEA récemment,
28:21les députés d'ailleurs, de beaucoup de groupes,
28:24et on a su qu'ils allaient amender cela,
28:26notamment sur le sujet du revenu des agriculteurs,
28:29du sujet des frontières, de l'égalité des normes
28:32entre les autres pays européens et la France.
28:35Ce sujet-là est au coeur de l'alimentation
28:37et des prix alimentaires pour les Français.
28:40Le sujet du transport du quotidien,
28:42je suis dans une région où on a des grands projets
28:44qu'il faut financer, comme le RER Métropolitain,
28:47dans le nord de la France, et les sujets du transport du quotidien
28:51sur lesquels il a assuré continuer d'investir,
28:53moi, il me semble que ça répond à des sujets de pouvoir d'achat.
28:57Quelques points précis, quelques lignes.
28:59Le travail avec les personnes qui sont au RSA,
29:02dans le nord, on a une expérimentation
29:04de l'accompagnement par France Travail pour le retour à l'emploi.
29:08La première des dignités, le premier du pouvoir d'achat,
29:11c'est que Barnier fait du hâtal,
29:13c'est-à-dire que c'est un nouveau gouvernement de continuité.
29:16Il ne peut pas se permettre,
29:18dans la situation du pays,
29:20il ne peut pas se permettre, dans la situation du pays,
29:23de faire table rase du passé,
29:25et donc qu'il prenne des points qui sont déjà prêts aujourd'hui,
29:29des expérimentations sur les territoires,
29:31comme dans le nord, qui peuvent être déployées ailleurs en France,
29:35ça me semble aussi être le bon sens qu'attendent les Français,
29:38sans sectarisme.
29:39Sur ces questions de pouvoir d'achat,
29:41l'ORN est en pointe et très écoutée des Français
29:44avec des mesures qui impriment, comme on dit, dans notre métier.
29:48Vous y avez trouvé votre compte ?
29:50Non, pas encore, ça reste assez flou.
29:52Mais les gouvernements précédents,
29:54Gabriel Attal ou Elisabeth Borne, ont tout démoli dans ce pays,
29:57ils ont démoli le pouvoir d'achat, la question du logement.
30:00Je vous parle de votre région, je parle de la mienne,
30:03la Provence-Alpes-Côte d'Azur, où la loi Pinel était un dispositif
30:07très important pour notre territoire,
30:09pour l'investissement des personnes qui ont travaillé toute une vie,
30:13mais aussi pour permettre aux jeunes de se loger
30:16avec des loyers modérés.
30:17Vous avez pété ce dispositif et on se retrouve confronté
30:20à une bulle plus grosse de la crise du logement.
30:23Sur le pouvoir d'achat, j'ai envie qu'on travaille sur ce sujet,
30:26le pouvoir d'achat et le pouvoir d'achat pour les seniors.
30:30Je fais référence au mois qui vient de s'écouler,
30:32le mois de septembre,
30:34l'association Les Petits Frères des Pauvres
30:36a rendu leur rapport où il y a 2 millions de retraités
30:39qui ont 60 ans et qui vivent sous le seuil de pauvreté.
30:42Quand je vous entendais dire que la France était un Etat généreux,
30:46mais pas du tout.
30:47C'est un Etat qui ponctionne les Français,
30:49on est le pays le plus taxé de l'OCDE,
30:51on a 2 millions de retraités qui vivent sous le seuil de pauvreté,
30:55il y a des jeunes qui n'arrivent plus à se loger
30:57et il y a un chantier monumental qui nous attend.
31:00Est-ce qu'on va y arriver ?
31:01On ne veut pas rajouter du chaos.
31:03Quand je vous entends, au soir du discours,
31:06je me dis que c'est mort. C'est bloqué, franchement.
31:09On ne voit pas, on ne voit jamais...
31:11Il ne s'est pas encore mis autour de la table.
31:13Vous le reconnaissez, c'était trop flou.
31:16Je n'ai pas dit ça.
31:17Il ne les a pas formulés.
31:18On ne sait pas sur quoi vous allez devoir trouver
31:21des compromis.
31:22Il a dit qu'il voulait dialoguer.
31:24Il a mis les choses sur la table, les sujets prioritaires.
31:27Sur la question du niveau de vie, il a été très clair.
31:30Il faut que les Français vivent de leur travail.
31:33C'est de l'incantation, pour le moment.
31:35Nous l'avons redit dès le mois de juillet,
31:37après les élections législatives,
31:39nous l'avons redit au Premier ministre
31:42et il l'a redit également en réponse,
31:44après sa déclaration.
31:45Un allègement des charges sur les bas salaires,
31:48la désmicardisation que vous aviez amorcée.
31:50La réalité, c'est que vous mélangez tout,
31:53vous ne voulez que de toute manière.
31:55Lucie Castex et Amatignon,
31:56il n'y a que ça qui vous importe.
31:58La seule chose qui importe, c'est que votre conspiration...
32:02La réalité, c'est qu'aujourd'hui,
32:03les Français vivent, ne vivent plus de leur travail.
32:06Les agriculteurs, et notamment le sujet de loi
32:09d'orientation agricole est très important,
32:11parce qu'aujourd'hui, et il en a parlé,
32:14la question de la surtransposition des normes,
32:17qui est énorme dans ce pays,
32:18par rapport au niveau européen,
32:20est drastique et dramatique, en réalité.
32:23Ca, c'est un effet sur le niveau de vie ?
32:25Bien sûr, parce que quand vous libérez les entrepreneurs,
32:28vous avez une capacité, pour les chefs d'entreprise,
32:31pour les salariés, de dégager une marge de manoeuvre,
32:34notamment sur les questions agricoles.
32:36Lorsque vous avez des mauvaises saisons,
32:39vous pouvez avoir la possibilité de dégager...
32:41C'est un des gros volets du projet de loi agricole
32:44qui va revenir sur le métier.
32:46Depuis la dissolution.
32:47C'est très clair. On va parler du régalien.
32:50Parce qu'après la question du pouvoir d'achat,
32:52c'est bien la question de sécurité et d'immigration
32:55qui arrivent en priorité des préoccupations des Français.
32:59Michel Barnier était très attendu sur l'immigration.
33:02Vous l'avez entendu tout à l'heure recadrer assez sèchement
33:05son nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
33:08après ses propos incendiaires sur l'Etat de droit.
33:11Pas sûr que cela corresponde à ce qu'attendait Marine Le Pen.
33:14Nous vous demandons,
33:15vous qui portiez un discours si ferme sur le sujet
33:18il y a quelques années,
33:20de remettre à l'agenda dès le 1er trimestre 2025
33:22une loi immigration restrictive reprenant à minima
33:26les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel
33:29en janvier dernier.
33:31Et puisqu'encore une fois...
33:32Applaudissements
33:34...
33:35Encore une fois, une tragique actualité
33:38a mis en lumière la question des OQTF
33:40et des laissés-passer consulaires.
33:43Je vous suggère de mettre en place une règle simple.
33:46En l'absence de laissés-passer,
33:49zéro visa.
33:50Applaudissements
33:53Voilà donc Marine Le Pen qui dit clairement
33:55que sans nouvelle loi sur l'immigration en 2025,
33:58donc l'année prochaine, il ne faudra pas compter
34:01sur sa bienveillance exigeante et donc à la censure.
34:05Là, on est au coeur du sujet de la durée de vie du gouvernement
34:09parce que votre patronne a fixé trois lignes rouges
34:13donc il y a la fiscalité,
34:14il y a la proportionnelle
34:16et il y a une loi immigration au premier trimestre 2025.
34:19Donc c'était suffisamment flou, quand même,
34:22pour lui permettre à peu près à tout moment...
34:25Bon, on a bien compris qu'avant, sur le budget,
34:27vous vous abstiendrez, j'imagine.
34:30En tout cas, que vous ne voteriez pas une censure
34:32sauf un élément nouveau qui, aujourd'hui, n'existe pas.
34:35Ca veut dire qu'à partir de janvier,
34:38elle peut appuyer sur le bouton.
34:39Et si, à ce moment-là,
34:41vous vous mettez d'accord, tous les deux,
34:43vos deux formations sur une motion de censure,
34:46à ce moment-là, le gouvernement est renversé.
34:48Ce que vous dites n'est pas juste, ce n'est pas vrai.
34:51Le Rassemblement national n'a absolument pas cette capacité.
34:55Parce qu'à ce moment-là, la gauche voterait la censure
34:58et le Nouveau Front populaire s'y votent ensemble.
35:00Vous m'avez mal écouté, je vous ai dit
35:03si vous vous mettez d'accord.
35:05Madame, j'ai dit très précisément,
35:07si vous vous mettez d'accord,
35:08vous avez sauvé vos sièges grâce aux voix de la France insoumise
35:12et du Nouveau Front populaire.
35:14Vous étiez bien contentes d'avoir les voix de l'extrême gauche
35:17pour être élue et vous asseoir à l'Assemblée nationale.
35:20Je reprends la main.
35:22J'ai dit qu'il fallait qu'ils se mettent d'accord.
35:24Ils l'ont déjà fait sur la loi sur les fêtes.
35:27Exactement, ils votent ensemble.
35:29Vous savez bien à quel point il n'y a pas de majorité
35:32sur ces questions-là dans l'hémicycle.
35:34On a vu les dégâts que la précédente loi avait causé
35:37au sein de la Macronie.
35:38Qu'est-ce que vous dites ce soir ?
35:40Vous dites au Premier ministre de reprendre
35:43les mesures retaillot de la précédente loi,
35:45sinon quoi ?
35:46Pas forcément les mesures retaillot,
35:49mais les mesures du Rassemblement national
35:51que nous avons déjà déposées à l'Assemblée nationale.
35:54Qui nécessite une réforme constitutionnelle ?
35:57Un référendum, ça n'est pas possible sur l'immigration.
36:00Pourquoi pas ?
36:01La Constitution ne le permet pas.
36:03Excusez-moi, mais est-ce qu'on est là
36:05pour travailler ou est-ce qu'on est là
36:07à prendre les mesures par le bout de la lorgnette
36:10et à se dire que c'est compliqué ?
36:12Il faut modifier la Constitution et faire un référendum.
36:15Non, mais je vous dis simplement...
36:18La loi que nous avons votée, qui a été votée
36:20par bon nombre de députés sous la précédente législature
36:23et que nous avons proposée au sein des Républicains
36:26est à droit constant possible.
36:28La seule chose, c'est qu'à la demande du président
36:31et de la précédente majorité, il a saisi le Conseil constitutionnel
36:35qui a invalidé un certain nombre de dispositions.
36:37Il est tout à fait faisable, dans le cadre d'un projet de loi
36:41très spécifique, de reprendre les mesures des Républicains.
36:44Nos engagements sur l'immigration sont très clairs,
36:47et nous l'avons dit, et le Premier ministre
36:49a essayé aussi. Il a parlé de rétablissement
36:52de contrôle aux frontières, sa ligne est sans ambiguïté.
36:55C'est une demande très forte.
36:57Dans le Bloc central, j'ai besoin de savoir,
36:59c'est très politique, s'il vous plaît,
37:01si la proposition de loi de la droite républicaine,
37:04vous la reprenez en l'Etat,
37:06ou si les mesures qui ont été retoquées par le Conseil,
37:09pour des raisons de forme, ce sont des cavaliers,
37:12on ne sait pas encore ce que ça donnerait sur le fond
37:15dans un texte de loi. Vous les voteriez ?
37:17Oui ou non ?
37:18Sur le sujet de l'immigration, je vais rester très vigilante
37:21sur l'équilibre qu'a exprimé Michel Barnier
37:24entre la fermeté, notamment pour les délinquants étrangers,
37:28et l'humanité et la rapidité de notre capacité.
37:30Vous ne me répondez pas.
37:32Il y a une nouvelle loi, droite RN, compatible.
37:35Est-ce que c'est l'ambiguïté de la Macronie de hier ?
37:37Non, ça dépend de ce qu'il y a dans cette loi.
37:40Je termine.
37:41Ca dépend de ce qu'il y a dans cette loi.
37:43Je ne vais pas voter toutes les mesures les yeux fermés.
37:46Ce qui est important pour moi,
37:48c'est qu'on ait une exécution plus rapide des OQTF.
37:51Ce n'est pas simple en France, dans aucun pays européen.
37:54Il a proposé, par exemple, l'augmentation du délai
37:57de rétention pour mieux exécuter.
37:59Moi, je peux être favorable...
38:01...pour tous les étrangers en situation irrégulière,
38:04qu'ils soient condamnés ou pas.
38:06C'est-à-dire, vous êtes en situation irrégulière.
38:09Vous êtes en centre de rétention. Aujourd'hui, c'est trois mois.
38:12Vous pourriez y aller jusqu'à quatre, cinq mois de rétention.
38:16Même si vous n'avez pas été condamné ou pris à l'arme,
38:19sans enfant dedans.
38:20Le sujet, c'est si la personne a le droit ou pas
38:22de rester sur le territoire.
38:24Si elle n'a pas le droit et qu'elle a exercé tous ses recours,
38:27elle peut être reconduite dans son pays.
38:30Il y avait un débat sur le fait de la condamnation préalable
38:33dans un tribunal français, après l'affaire Philippe.
38:36Je reçois ma permanence régulièrement
38:38dans ma circonscription.
38:40Dans le Nord, il y a un engorgement très important
38:42de la régularisation des personnes qui travaillent,
38:45qui renouvellent leurs droits et qui se voient formuler des OQTF
38:49alors qu'ils sont intégrés depuis des années en France.
38:52Pour terminer, il faut que ce soit résolu par la loi,
38:55si elle est reproposée par le gouvernement.
38:58Je vais vous donner la parole dans un instant.
39:00On va voir Marco Pommier, qui nous attend.
39:03La salle des Quatre Colonnes va être bouclée à l'Assemblée.
39:06On est dans les sous-sols.
39:07Et maintenant, une heure et demie de discours,
39:10des annonces, certaines précises, d'autres un peu moins.
39:13Que va-t-il se passer ?
39:15La gauche, comme un seul homme, dépose une motion de censure
39:18à la fin de la semaine ?
39:19Une motion de censure annoncée avant même que Michel Barnier
39:22n'ouvre la bouche.
39:24Une manière surprenante, selon le Premier ministre.
39:27C'est ce qu'il a dit tout à l'heure dans l'hémicycle.
39:29Oui, mais la gauche estime que ce gouvernement est illégitime
39:33alors que le NFP a remporté les élections législatives
39:37en juillet dernier.
39:38Cette motion de censure commune aux quatre groupes du NFP
39:42pourrait être examinée mardi ou mercredi prochain.
39:45En tout cas, c'est ce que souhaite la gauche,
39:48qui voudrait faire en sorte que cette motion
39:51ait une visibilité médiatique maximale.
39:54Cette motion sera défendue par un socialiste.
39:57Ca, c'est une info LCP.
39:59C'est un petit détail pour vous, mais ça a son importance.
40:02Les socialistes estiment qu'il faut rassembler
40:05le plus de votants possible.
40:06Les socialistes estiment qu'on est davantage en capacité
40:09de rassembler, davantage que les Insoumis, par exemple.
40:13En réalité, en pratique, cette motion de censure
40:16a peu de chances d'aboutir.
40:18Pourquoi ? Parce que les 193 élus du NFP
40:21ont besoin des voix du RN
40:24pour renverser le gouvernement.
40:27Or, Marine Le Pen l'a rappelé tout à l'heure,
40:29l'ERN n'entend pas entraîner le pays dans le chaos.
40:33Je cite, donc pas de censure a priori,
40:36mais un gouvernement sous surveillance.
40:39La gauche s'est donc tournée vers les élus du camp présidentiel.
40:42Beaucoup se sont étranglés ce week-end
40:45des propos du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
40:47sur l'Etat de droit, ni intangible ni sacré.
40:50C'est ce qu'il a dit cet après-midi.
40:52Michel Barnier a rappelé son attachement à l'Etat de droit.
40:56Il a rappelé son attachement, peut-être,
40:58que cela suffira pour les députés du camp présidentiel.
41:01De quoi les rassurer.
41:03Restent certains députés du groupe Lyott
41:05qui pourraient voter cette motion de censure,
41:07mais cela ne suffira pas.
41:09Un sursis, disent certains, pour le gouvernement Barnier.
41:12Merci beaucoup, Marco Pommier.
41:14Sarah Legrain, vous allez déposer votre motion.
41:16Vous êtes pleinement en droit de le faire.
41:19Elle a beaucoup de chances d'être rejetée.
41:22A quoi va-t-on s'attendre dans cet hémicycle ?
41:24Est-ce qu'on est véritablement en capacité de travailler
41:27ou on va être dans la posture pendant les mois à venir ?
41:31Votre cadrage est quand même marrant.
41:33Vous trouvez que c'est travailler, ça ?
41:35En réalité...
41:36Vous allez défendre les arguments de censure
41:39et vous pouvez en déposer quand vous le souhaitez.
41:41Vous avez un gouvernement qui est en sursis,
41:43qui est en pression des urnes.
41:45Il y a quelque chose qui n'est pas tranché dans le pays.
41:48Je pense que tout cela est bloqué au niveau du président de la République,
41:52qui a fait ce premier acte, qui était de dissoudre
41:55et ensuite de refuser de nommer un Premier ministre
41:58issu de la force qui est arrivée en tête aux élections,
42:01comme dans toutes les démocraties.
42:03On va déposer la motion de censure parce que c'est une logique,
42:06parce que nous sommes opposés à la politique annoncée,
42:09à ce gouvernement, mais aussi parce qu'il est illégitime
42:12du point de vue du résultat des urnes.
42:14C'est pour ça que nous avons lancé la procédure de destitution,
42:17que les députés seront mis devant leur responsabilité
42:20en commission des lois.
42:22Vous faites miroiter un certain nombre de choses aux Français.
42:25Vous reconnaissez que c'est faire miroiter ?
42:27Vous leur mentez.
42:29Vous savez très bien que la procédure de destitution
42:32n'ira jamais jusqu'au bout.
42:33Madame, c'est vous qui devrez rendre des comptes
42:36à vos électeurs et chacun en rendra des comptes.
42:38Il y a une aspiration dans le pays
42:40à ce que la situation se débloque,
42:42et elle ne pourra se débloquer que par un retour aux urnes
42:45et par le respect du résultat des urnes.
42:47C'est comme ça que ça va se passer.
42:49Est-ce que ce sera une nouvelle dissolution ?
42:52Une élection présidentielle anticipée ?
42:54Ce débat s'achève.
42:55J'aurais voulu terminer par une petite question.
42:58Vous êtes les représentants de la nation.
43:00Il y a un article dans la Constitution,
43:02l'article 48, et le Premier ministre a glissé un élément
43:05qui est passé inaperçu dans son discours,
43:08c'est une relecture de cet article
43:09sur pourquoi le gouvernement aurait toujours l'usage
43:12de l'ordre du jour, pourquoi ce ne serait pas davantage,
43:15au-delà des niches parlementaires, des temps d'initiatives parlementaires,
43:19les députés. Est-ce que là, vous n'avez pas
43:22une opportunité, par vos propositions de loi,
43:24vous allez avoir plus de pouvoir, oui ou non,
43:26de réformer ce pays tous ensemble ?
43:28Violence Pilbon ?
43:30C'est une opportunité. On a déjà fait des travaux
43:32ces deux dernières années en format transpartisan.
43:35J'ai porté une loi avec Sébastien Jumel du Parti communiste
43:39sur le statut de l'élu local.
43:40Je l'ai reprise et redéposée
43:42avec M. Delautrette du Parti socialiste.
43:44Elle est prête, elle est sur étagère.
43:46Elle a été travaillée pendant huit mois.
43:49C'est transpartisan, donc, au nom d'un mot,
43:51vous pourriez réussir ce fameux compromis
43:54dont tout le monde parle et on a beaucoup d'autres sujets.
43:57Vous, vous avez fait travailler régulièrement à l'Assemblée
44:00la protection de l'enfance, qui est un sujet consensuel.
44:03Quelques sujets d'un mot...
44:05Emmanuel Macron a été élu en 2017 en faisant croire
44:07qu'il allait faire la synthèse entre la gauche et la droite
44:10et qu'il pouvait rassembler tout le monde.
44:13La réalité, c'est que sa posture a toujours été contre les autres.
44:16A titre personnel, notamment sur les questions agricoles...
44:19Je vous le dis, j'ai porté des textes avec d'autres députés.
44:23J'ai aussi voté des textes.
44:24C'est pour ça que nous, nous avons toujours été...
44:27Cette relecture des usages au Parlement.
44:29Ce pragmatisme n'est pas partagé par tous les parlementaires,
44:33notamment par tous les élus de la nation.
44:35Si je peux me permettre de donner un conseil,
44:37compte tenu de mon âge,
44:39si vous voulez que la coalition fonctionne,
44:42je pense que votre intérêt et l'intérêt des Français,
44:45si ça peut marcher, c'est que vous cessiez de taper...
44:48Moi, j'ai été un des premiers à le critiquer
44:51vraiment vertement après le 9 juin,
44:53mais cessez de taper un bras raccourci
44:55contre le président de la République.
44:57Et donc, contre ceux qui l'ont représenté.
44:59Il y a un problème de cohérence.
45:01Je vous pose une question de cohérence.
45:03Même les plus macronistes d'hier ne sont plus macronistes.
45:07Je suis d'accord, mais c'est pas une raison.
45:09Sur cette nouvelle façon de légiférer
45:11qui donnerait l'ordre du jour aux députés,
45:13c'est une bonne chose ?
45:15Ca fait deux ans qu'on vote tous les textes
45:17qui vont dans le bon sens.
45:19Ca fait deux ans que le Bloc central refuse de voter
45:21les amendements et les textes du RN.
45:23Nous, ce qu'on demande, c'est que chaque député
45:26vaut un député et on demande le respect.
45:28On va s'arrêter là. Je vous remercie d'être venu
45:31depuis l'hémicycle pour cette émission spéciale
45:34de Politique Générale. On attend les détails.
45:36Merci à vous, Patrice Duhamel.
45:38Vous restez avec moi, j'ai besoin de vous.
45:40On va s'arrêter sur le style barnier
45:42avec de nouveaux invités qui vont nous rejoindre.
45:4573 ans, le plus âgé de nos Premiers ministres
45:48a privilégié, on l'a entendu, le nous au jeu.
45:50Décryptage sous la plume de Thibaut Hénocq.
45:53Regardez.
45:54Le style barnier est d'abord une question de marche à pied.
45:59Pour rejoindre l'Assemblée depuis Matignon...
46:02Votre état d'esprit sera déterminé.
46:04...mais aussi du point de vue politique,
46:07où tout sera construit...
46:08Pas à pas, jour après jour.
46:10...une politique des petits pas
46:12ou le contraire de la marche forcée.
46:14Conscient du contexte politique...
46:16Regardons bien avec lucidité,
46:19je vous prie de croire que c'est mon cas,
46:21le moment politique où nous sommes.
46:23...Michel Barnier prend soin de s'afficher en rassembleur.
46:26Recherchons des chemins communs.
46:28Longuement, il insiste sur sa philosophie...
46:30Écoute, respect, dialogue.
46:33...dans un discours qui est avant tout celui de la méthode.
46:37Nous allons faire du dialogue et de la culture du compromis
46:40un principe de gouvernement.
46:43...attendu, la métaphore du Premier ministre Montagnard
46:46est filée tout au long du discours.
46:48Un gouvernement qui est prêt à gravir un à un
46:50les obstacles avec comme seule boussole
46:53l'intérêt général de notre pays.
46:55...pour distiller une certaine hauteur de vue...
46:58...relevons la ligne d'horizon.
47:00...et livrer un discours de vérité.
47:02Un gouvernement qui ne fera pas de miracle.
47:05Les Français attendent que nous regardions la vérité en face.
47:09Je dirais la vérité.
47:10...le jeu toujours derrière le nous
47:12et des mots fédérateurs...
47:14...pour que notre pays retrouve le chemin
47:16de l'apaisement, de la fraternité,
47:20de l'espérance.
47:21...en somme, un côté vieux sage assumé...
47:24Depuis le premier jour de mon engagement politique,
47:27ici même, à l'Assemblée nationale,
47:29quand j'ai eu l'honneur d'en être le Benjamin...
47:3146 ans après son premier mandat de député,
47:34le discours de politique générale du doyen
47:36des Premiers ministres de la Ve République
47:39aura parfois pris des allures de revanche du Vieux-Montre.
47:43Et trois fines lames de l'observation,
47:46du body language, de la communication,
47:48de l'art oratoire nous ont rejoints.
47:50Bonsoir, Bertrand Perrier.
47:52Merci d'être là, avocat spécialiste de l'art oratoire.
47:55Bienvenue, sémiologue. Bonsoir, Romain Abreu.
47:58Bienvenue. Président du cabinet
48:00de Conseil en stratégie et communication 2017.
48:03Avez-vous vu un grand orateur, ce soir, Bertrand Perrier ?
48:06J'ai vu un orateur appliqué, sérieux,
48:09humble, grave.
48:11Dès le début, il dit que je le fais avec gravité.
48:14Donc, il y a une mise en scène de l'étau,
48:16qui est l'une des valeurs de l'art oratoire,
48:18c'est-à-dire quelle image je veux donner de moi.
48:21Donc, il a voulu donner l'image de quelqu'un de crédible.
48:24Il n'y aura pas de miracle, on vient de le voir à l'instant.
48:27Les temps sont difficiles.
48:28Avec, aussi, on y reviendra peut-être,
48:31beaucoup de références de droite.
48:33D'emblée, le général de Gaulle apparaît,
48:35dans une analogie qui n'est pas extrêmement heureuse,
48:38puisqu'il rétropédale tout de suite en disant
48:40que faire avec en partant de rien, c'est pas notre situation.
48:44Il y a aussi un côté scolaire.
48:45Et puis, ce qui m'a frappé aussi, par rapport aux deux précédentes,
48:49c'est, en quelque sorte, le renoncement à soi-même.
48:53Elisabeth Borne avait parlé de son père.
48:55On s'en souvient, mon père,
48:57qui n'est jamais tellement revenu des camps.
48:59Gabriela Tal avait parlé de son orientation sexuelle.
49:02Et il y a peu de choses personnelles
49:04de Michel Barnier,
49:07à part la savoie et son passé de Benjamin de l'Assemblée nationale,
49:11mais c'est un discours où la fonction appaie l'homme.
49:15Mariette Darré-Grand,
49:16qu'est-ce qui vous a marqué ? Le style Barnier, c'est quoi ?
49:20C'est quelque chose de très particulier
49:22qu'on n'a pas souvent en sémiologie,
49:24donc je me suis assez régalée, je dois dire,
49:27parce que c'est le neutre.
49:28Or, le neutre, en sémiologie, c'est intéressant,
49:31c'est une vraie rhétorique, c'est-à-dire qu'on éteint tout.
49:34Je crois qu'il a éteint tous les effets,
49:36c'était le degré zéro des effets produits, en apparence.
49:39Donc c'est intéressant à suivre.
49:41Ca vient beaucoup de sa voix.
49:43Il a un ton de voix incroyablement neutre.
49:45C'est feutré, c'est voilé.
49:48Il a eu ce ton de voix absolument tout le temps.
49:51Même lorsqu'il a été un peu plus personnel,
49:53ça a été très rare, mais quand il a dit
49:55que ça me tient à coeur, sur la santé mentale,
49:58on a senti, mais pas du tout comme Elisabeth.
50:01Il y avait une expérience familiale.
50:03Donc une neutralité. Ca m'a intéressée,
50:05parce que ça, c'est de la forme,
50:07par rapport à un seul concept qu'il a énoncé,
50:09qui est l'apaisement.
50:11Il veut apaiser,
50:12et donc il a produit ce mot plusieurs fois,
50:15et je crois qu'il a vraiment voulu l'incarner.
50:18Est-ce que c'est réussi ou pas, je ne sais pas.
50:21Il a voulu dire que c'est possible de ne pas hurler,
50:24de ne pas être agressif,
50:25de ne pas être dans la séduction,
50:28d'être juste soi-même.
50:29Alors...
50:31Quel contraste avec le précédent.
50:33Quel punchline.
50:34On se souvient, tu casses, tu nettoies, tu répares,
50:37tu salies, on t'apprend l'autorité de Gabriel Attal.
50:40Il n'y a pas une punchline.
50:41Il n'y a pas une punchline, il y a une petite anaphore,
50:44mais c'était toujours pareil.
50:46Il n'a pas eu de première personne du singulier, très peu.
50:49Le jeu était un jeu de conjugaison,
50:51mais ce n'était pas le jeu de la subjectivité,
50:54et c'est, au contraire, beaucoup servi du nous,
50:57du nous collectif, etc.
50:58Je suis d'accord avec Bertrand,
51:00il sort d'effacement de la subjectivité,
51:03mais je me demande s'il n'y a pas un paradoxe
51:05de cette neutralisation de soi,
51:07qui était la neutralisation des adversaires,
51:09parce qu'il ne s'est pas fait interrompre,
51:12beaucoup moins qu'Elisabeth Borne.
51:14Un hémicycle bouillant,
51:15et puis les députés sont restés relativement calmes,
51:18un peu agités, mais pas tant que ça.
51:21Je pense que c'est un neutre qui va neutraliser les ennemis.
51:24-"Un neutre qui neutralise les ennemis".
51:26Merci, Mariette, à méditer.
51:28Romain Breu, quand on fait un discours de politique générale,
51:32à qui s'adresse-t-on ?
51:33Quel est l'objectif, en termes de communication,
51:36et est-ce qu'il a atteint cet objectif ?
51:38En tout cas, pour commencer, on peut dire
51:40que le style de Michel Barnier est un style sans effet de style.
51:44Je pense qu'il y a un but très précis.
51:46Quand on fait un discours de politique générale,
51:49l'objectif principal, c'est d'informer l'opinion publique,
51:52d'informer les électeurs...
51:54On s'adresse aux Français, avant tout.
51:56...pour leur dire quel va être le cap de ce gouvernement
51:59que vous avez élu, qui est censé avoir donné une majorité,
52:02en l'espèce, assez fragile, pour ce gouvernement.
52:05Et ce cap, l'objectif est atteint ?
52:07C'est vrai qu'en même temps, tenu par cette assemblée
52:10si fracturée, il est resté tellement prudent ?
52:12Je pense que l'objectif est assez atteint,
52:15parce que c'est un discours qui est, malgré sa neutralité,
52:18malgré le fait qu'il y ait une absence de fioritures,
52:21pas de punchlines, je suis assez d'accord avec ça,
52:24c'est un discours qui se voulait presque informatif,
52:27assez neutre, mais la neutralité est censée
52:29pouvoir parler à tout le monde.
52:31-"Rassurant", nous disait un député, c'est ça ?
52:34Ca peut rassurer ce genre de personnalité
52:36que les Français connaissent déjà ?
52:38Il ne s'est pas laissé déstabiliser par le brouhaha initial.
52:41Je suis d'accord avec ça, il a neutralisé l'assemblée,
52:46il a permis de faire passer quelques messages
52:49par son discours, encore une fois, assez neutre,
52:51et il n'a pas voulu, je pense qu'il y a un refus
52:54chez Barnier, de faire de la communication.
52:57C'est ça qui est intéressant. S'il ne fait pas de punchlines...
53:00Ca fait pas faux, ça fait plus authentique ?
53:02Le but recherché, c'est la sincérité.
53:04La sincérité, le sérieux, parce que l'heure est grave.
53:07Et donc, quand l'heure est grave, on ne fait pas de métaphores,
53:11pas de punchlines, on s'amuse pas.
53:13La sincérité, on risque parfois d'être un petit peu difficile
53:16à suivre, pour le dire poliment. Bertrand Perrier.
53:19Il y a un imaginaire, aussi,
53:21qui est convoqué auprès des Français.
53:23C'est un homme de droite, mon père de famille,
53:26attaché à sa montagne.
53:27C'est assez amusant, dans les premiers métiers
53:30qu'il cite après De Gaulle, c'est d'abord policier,
53:33gendarme, pompier, ensuite, les soignants,
53:35et ensuite, les enseignants.
53:37Il y a quand même une gradation.
53:39Le premier rôle vient pour les forces de sécurité.
53:43D'ailleurs, tout son approche de la sécurité à la fin,
53:46il ne voit la justice que sous le prisme de la prison.
53:49Ce qui m'a intéressé, je me suis amusé
53:51à compter les mots qui reviennent le plus souvent.
53:54C'est un exercice que Mariette fait souvent.
53:57En fait, l'expression qui revient majoritairement
54:00dans ce discours, c'est nous devons.
54:02Donc, c'est pas nous voulons,
54:04c'est une obligation, c'est un devoir,
54:07une responsabilité.
54:08Et si on met tous les mots qui reviennent le plus souvent,
54:12ça donne une phrase qui est
54:14nous devons plus aux Français.
54:17Voilà, c'est le mot, le kaléidoscope des mots
54:20qui reviennent le plus dans ce discours.
54:23Patrice Duhamel, le style Barnier,
54:25nous devons aux Français,
54:27finalement, il pourrait apparaître, comme cet homme,
54:30de l'intérêt général au moment où la France traverse
54:33des épreuves extrêmement difficiles ?
54:35Deux choses, parce qu'il se trouve
54:37que je le connais depuis plus de 50 ans.
54:40Des petites anecdotes ?
54:41Non, c'est pas une anecdote, c'est qu'il était
54:44à la tribune de l'Assemblée exactement comme il est dans la vie.
54:47C'est pas un ami intime, je le vois pas trois fois par mois,
54:51mais je l'ai connu il y a très longtemps
54:53et on se voit de temps en temps.
54:55Il est exactement comme ça.
54:56Il est sérieux, il est phlegmatique,
54:59il a un côté anglo-saxon qui peut surprendre,
55:01mais voilà, il est comme ça.
55:04Il a une fausse non-challenge, presque.
55:06Contrairement à l'image qu'il peut donner,
55:09il est très volontariste et très ambitieux.
55:13Alors, je sais ce qu'il pense de la situation,
55:18chacun le sait, mais il considère qu'il est en multicohabitation.
55:22Il cohabite avec le président.
55:24C'est pas une coexistence, une coopération exigeante.
55:27C'est une vraie cohabitation.
55:28Le président est furieux de ce qui se passe,
55:31du gouvernement, etc., il le fulmine du matin au soir.
55:34Il est en cohabitation avec sa majorité,
55:37on l'a bien vu, notamment avec le Bloc central.
55:40Il est en cohabitation avec les ténors qui sont,
55:44et ça, il le voulait, en dehors de son gouvernement,
55:47les quatre ou cinq, la Wauquiez,
55:49Édouard Philippe, Xavier Bertrand, etc.,
55:52voilà, et Elisabeth Borne,
55:56et Oudar Manin, et il est en cohabitation,
55:58accessoirement, avec quelque chose qu'il connaît très bien,
56:02Bruxelles, et il sait que Bruxelles...
56:04Il a des ceintures de tous les côtés.
56:06Il se dit, si je veux tenir, il faut que j'apaise,
56:10que je ne dise du mal de personne.
56:12Il dit du mal de personne.
56:13Je vous ai remarqué au député RN, tout à l'heure,
56:16que je l'ai trouvé quand même, vraiment,
56:19pas une phrase désagréable pour le Rassemblement national.
56:22Pas une phrase désagréable.
56:24Sur la proportionnelle, il doit être très content, etc.
56:27Donc, voilà, il sait qu'il ne peut tenir que s'il est comme ça.
56:30Il sera comme ça en permanence.
56:32S'il prend le moindre risque,
56:34il risque d'être censuré dans les semaines à venir.
56:37Est-ce qu'il peut nouer quelque chose avec les Français,
56:40qui le retrouvent, et jouer les Français contre ses ennemis,
56:43ou en tout cas...
56:44Ceux qui le tiennent.
56:46Oui, mais est-ce qu'à un moment, l'opinion peut aussi
56:49avoir son mot à dire sur cette assemblée si fragmentée,
56:52quasiment ingouvernable ?
56:54Ca, il n'en a pas du tout parlé.
56:55C'était le grand absent de son discours,
56:58cette problématique de l'assemblée difficile.
57:00Il en a un peu parlé à la toute fin.
57:02La proportionnelle, c'est une réponse.
57:05Avec les députés, il a essayé.
57:06Il a, il me semble, quand même, évité de polémiquer à ce sujet-là.
57:10Ca m'a fait penser que peut-être sa posture,
57:12qui est très concrète, parce qu'on a eu beaucoup plus de chiffres
57:16que de lettres, si j'ose dire,
57:18des chiffres étonnants,
57:19les 3 000 Français vivent à les... Je sais plus combien,
57:22les 3 000 maisons France Service,
57:24des chiffres qu'on n'entend pas d'habitude.
57:27Et il me semble qu'il a voulu, effectivement,
57:29être le monsieur objectivité, pragmatique.
57:33Il a cité le rocard du compromis,
57:35donc vraiment un pragmatisme éclairé.
57:39Et là, je crois que c'est de l'antimacronisme,
57:42parce que, précisément, Macron,
57:44c'est le grand réformateur.
57:47Donc il a défendu un petit peu ce bilan.
57:49Par contraste, il peut proposer quelque chose.
57:51Il me semble qu'il veut être l'élu de proximité.
57:54C'est vrai qu'il parle tout le temps de sa voix.
57:57Voilà. Comme s'il était un big maire de la France,
58:00à qui on peut venir parler.
58:02On est allés dans les maisons France Service,
58:05on est allés à l'hôpital.
58:06Deux conseils pour terminer.
58:08On n'a plus le temps de vous entendre longtemps.
58:11C'est passionnant, l'art oratoire, le grand avocat,
58:13le petit conseil à Michel Barnier.
58:15Donnez un peu plus de soi-même.
58:17La fonction est importante, l'homme l'est aussi.
58:20Il faut qu'on le connaisse. Il a une première popularité.
58:23Il y avait beaucoup de bon sens paysan dans ce discours.
58:26Il y avait beaucoup d'expressions un petit peu moins jargonnantes
58:29et moins politiques, mais...
58:31Il a même parlé en patois savoyard à la toute fin.
58:34C'était pendant les échanges de femmes.
58:36Il faut qu'on le connaisse un peu plus.
58:38La fonction ne fait pas tout.
58:40Romain Brulé, le mot de la fin.
58:42La cohérence. Il est très cohérent.
58:44Je pense qu'à l'inverse, il doit continuer à garder ce cap,
58:47parce que c'est ce qui fait son sérieux, sa simplicité,
58:50qui au final seront rassurants, dans un contexte, rappelons-le,
58:53où les Français connaissent parfaitement bien
58:56les enjeux de dette, de déficit, ils sont inquiets.
58:59Par ailleurs, enfin, je rappelle,
59:01et c'est sans doute le signe d'une grande efficacité,
59:04c'est que c'est la deuxième personnalité
59:06en tant que nouvel entrant politique
59:08à être la plus populaire...
59:10Il y a un effet Barnier. -...après Nicolas Hulot.
59:13Merci. C'était passionnant.
59:14On aurait pu continuer plus longtemps,
59:16mais vous reviendrez, je m'y engage,
59:18le neutre qui neutralise, ça va diffuser,
59:21on verra si ça tient dans la durée.
59:23Merci, Patrice Duhamel, d'avoir été mon grand témoin ce soir.
59:26Très belle soirée sur LCP, soirée documentaire,
59:29Jean-Pierre Gratien. A demain.
59:30SOUS-TITRAGE ST' 501