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00:00Alors il y a un sujet que j'aurais bien aimé aussi aborder avec vous, ça concerne donc des ados plutôt à ce moment-là, radicalisés.
00:08Donc on sait qu'il y en a qui ont été mis en IPPJ parce qu'ils avaient menacé de faire exploser le botanique par exemple.
00:14Donc vous, vous avez eu l'occasion de rencontrer ces jeunes-là. Comment ils sont pris en charge ?
00:19Alors j'en ai rencontré, déjà ils ne sont pas nombreux, heureusement, on peut s'en réjouir.
00:25Je les ai rencontrés dans un cadre fermé, vous avez parlé d'IPPJ, l'Institution Publique de Protection de la Jeunesse.
00:31Alors quand on entend leur récit, on sent qu'il y a un travail qui a été fait.
00:36Je pense que les équipes éducatives ont un temps et un contexte qui leur permettent de travailler cette chose-là.
00:43J'ai eu le sentiment qu'il y avait une prise de conscience, en tout cas avec les jeunes avec lesquels j'avais...
00:48Comment ils expriment cette prise de conscience ?
00:51Alors souvent derrière cette question-là, qui peut paraître comme du radicalisme religieux,
00:56en tout cas moi ce que je ressens dans les témoignages, c'est que c'est surtout une question identitaire,
01:00c'est-à-dire que le religieux est très peu abordé finalement dans l'échange,
01:05et le sentiment aussi d'être discriminé.
01:09Il y a un mot en espagnol pour parler des délinquants, je ne parle pas espagnol du tout,
01:14ils utilisent le terme de desperados, donc ceux qui ont perdu espoir.
01:18Et je crois que malheureusement il y a beaucoup de ça, c'est-à-dire que c'est des jeunes qui se sentent marginalisés,
01:23qui perdent espoir et qui vont trouver refuge dans une idéologie radicale, simpliste,
01:28qui leur permet peut-être de se sentir un petit peu valorisés.
01:32Et c'est souvent ça en tout cas que j'entends dans le récit,
01:34plus que l'aspect finalement religieux des choses avec une foi très forte.
01:39Maintenant il ne faut pas basculer dans l'angélisme, ce sont des récits,
01:42peut-être que la sincérité je ne sais pas la jauger,
01:45parce que la remise en question est très hypothétique.
01:48Ce n'est pas une question simple, c'est entre guillemets un logiciel qui est très puissant,
01:52et j'aimais beaucoup l'image qui a été utilisée par Mickaël Dentine,
01:58qui est professeur de criminologie à l'ULG, à l'université de Liège,
02:04et qui disait, c'est un peu comme de la plasticine,
02:07vous prenez une boule noire et une boule blanche, vous la mélangez, ça fait une boule grise,
02:10mais après c'est très difficile de refaire une boule noire et une boule blanche.
02:13C'est un travail qui se fait sur le long terme,
02:16et je dois reconnaître qu'il est plutôt qualitatif au niveau des IPPJ,
02:20en tout cas de ce que j'ai pu voir.