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Clémentine Célarié
comédienne
L’actrice participe demain, avec Bruno Solo, à une soirée spéciale intitulée « Aidants, il est temps de les aider ». Pendant 48h, elle a pris la place de Katherine, la maman de Ryan, 21 ans, lourdement handicapé.

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Transcription
00:00Et votre invitée média, Céline Baïdarkour, est comédienne.
00:03Pour France 5, elle se glisse dans la peau d'une aidante lors d'une soirée spéciale
00:06en hommage à celles et ceux qui prennent soin au quotidien d'un proche malade.
00:10Bonjour Clémentine Scellarié, on n'est pas surpris de vous retrouver dans ce programme.
00:14On connaît tous votre empathie, votre sensibilité, votre intérêt pour les autres et particulièrement
00:19pour ceux qui souffrent.
00:20Vous avez endossé le rôle d'une aidante pendant 48 heures.
00:23Vous avez pris la place d'une maman qui s'occupe seule de son fils de 21 ans, lourdement handicapé,
00:29en fauteuil, qui nécessite des soins quotidiens, une assistance pour tous les gestes de la journée.
00:33L'émission s'intitule Aidant, il est temps de les aider.
00:37Bruno Solow a aussi accepté d'être un aidant dans une famille.
00:40Et vous Clémentine, pourquoi avez-vous voulu participer ?
00:43Parce que c'est Théo Curain qui a fédéré cette idée, qui l'a inventée avec Médis,
00:52son producteur.
00:53C'est une idée essentielle.
00:56Pour moi, j'ai eu la chance de croiser beaucoup de personnes qui sont, je n'aime pas le mot
01:03malade, je n'aime pas le mot handicapé en fait, je n'aime pas.
01:06Pour moi, c'est traverser des épreuves et du coup, être plus grande.
01:10Je pense que ces personnes qui sont aidantes ou aidées, qui sont dans des épreuves terribles
01:16quotidiennement, sont plus grandes que ceux qui n'en traversent pas.
01:21Je trouve que c'est une façon de tout le temps aller au-delà de ces plaintes, de ces
01:29espèces de trucs, en disant « ah ben ça va pas ».
01:31Bon pardon, mais c'est parce que ça se bouscule dans ma tête, mais en fait, j'ai rencontré
01:36des personnes qui ont la maille de Charcot, dont Lorraine par exemple, que je n'appelle
01:40plus beaucoup parce qu'elle ne peut plus du tout s'exprimer, qui est une grande amie,
01:44Thierry Monfray, des gens qui ont diverses maladies, des gens, mes copains et mes copines
01:48de cancer, que j'appelle comme ça.
01:50Mais vous avez été aidante, justement.
01:52Comment ?
01:52Vous avez été aidante.
01:54Avec ?
01:55Avec un de vos amis qui avait la maladie de Charcot.
01:57Oui, mais en même temps, pour moi, ce mot, il est surtout adressé aux personnes qui
02:02sont quotidiennement.
02:04C'est facile d'être là un peu pour faire du spectacle, c'est facile.
02:08Disons que c'est le truc, c'est quotidiennement, comme Catherine, la mère de Ryan, dans le
02:12film, avec Théo, Théo Curain, qui est un exemple.
02:16Théo, c'est l'exemple de quelqu'un qui transcende, je veux dire, moi, Théo, je le
02:23vois comme une personne.
02:25Théo, il est amputé des quatre membres.
02:27Oui, absolument, Théo Curain, bah oui, tout le monde ne le connaît pas, ce qui est une
02:30erreur. D'ailleurs, tout le monde doit connaître Théo Curain.
02:33Bref, pour moi, c'est pas du tout un handicap, une personne handicapée ou en situation de
02:37handicap. Théo, c'est un être qui est hors du commun parce qu'il a une énergie, une
02:41force, un dépassement de lui-même.
02:44Et c'est ce qu'a Ryan, et c'est ce qu'a Catherine, l'aidante de eux.
02:48Catherine, donc, dans ce film, est la maman de Ryan, donc elle me fait l'honneur de
02:53remplacer, de la remplacer auprès de son fils, quand même.
02:56Et alors, justement, de quoi avez-vous pris conscience, vous, en étant auprès de Ryan
03:01pendant ces 48 heures ?
03:02Comment vous dites ?
03:03De quoi avez-vous pris conscience ?
03:03J'ai pris conscience du fait que d'abord, on était un peu gênés parce qu'on était
03:07projetés l'un dans la vie de l'autre, comme ça.
03:10Moi, j'étais chez eux. J'étais chez Ryan, j'étais chez Catherine, bah oui.
03:13Alors, du coup, après, on a discuté un peu.
03:16Puis je lui dis, qu'est-ce que tu fais tes journées ?
03:17Il m'a dit la télé et tout ça.
03:18Donc, on a fait, on a regardé des trucs qu'il fait, des doublages, enfin bref.
03:23Mais si vous voulez, ça ne s'est pas passé tout de suite comme ça.
03:26C'est normal parce qu'on est des personnes.
03:28Donc, on y va.
03:30Voilà. Et puis après, on a vécu 48 heures qui étaient incroyables, qui étaient très
03:35intenses, qui étaient très fortes pour moi, où j'ai appris.
03:40C'est moi qui ai appris.
03:42Ce n'est pas Ryan qui a appris.
03:45Qu'avez-vous appris ?
03:46C'est lui. J'ai appris que le moindre pas qu'on peut faire le matin, quand on se lève,
03:54qu'on peut marcher, qu'on peut avoir ses bras, boire un café, boire un verre d'eau,
03:59je ne sais pas moi, sortir.
04:01On est sorti pour acheter des gâteaux, etc.
04:03Il y a plein d'endroits qui ne sont absolument pas accessibles en France.
04:06Il y a une éducation à faire et même il y a une éducation à faire sur ce qu'on
04:11dit, ce mot handicap.
04:14Il y a une éducation à faire, de même regarder normalement quelqu'un qui est en
04:17fauteuil ou qui n'a pas de bras ou qui n'a pas de jambes ou tout ça.
04:21Il y a une éducation énorme.
04:22Donc, j'ai appris un nombre de choses.
04:25La patience, le vrai amour, la vraie...
04:28Moi, il pourrait être mon enfant, Ryan.
04:31J'ai trois fils et mes mêmes.
04:33Donc, voilà le fait de célébrer le moindre petite joie.
04:40Vous voyez ce que je veux dire.
04:41Je sais qu'avec sa maman et Catherine, le soir, ils regardent un film, même si
04:45elle est crevée.
04:46Elle est crevée. Ils regardent ensemble, ils partagent.
04:48Alors, on a regardé un film.
04:49On a regardé un film de Les 4 Fantastiques.
04:52Moi, j'adore ça.
04:53Bon, bref, donc, alors il m'expliquait et voilà.
04:56Et on a fait du doublage aussi, parce qu'il adore le doublage.
04:58Et d'ailleurs, je voudrais l'amener avec...
05:01On lui a promis qu'on l'amènerait un jour à un vrai doublage et on le fera et tout
05:05ça. Mais c'est extraordinaire parce que, comment dire, c'est la différence.
05:09La différence, c'est une richesse.
05:11La différence, ce n'est pas le handicap.
05:14Le handicap, c'est un mot qui diminue, je trouve, les personnes qui sont des
05:18personnes, qui sont des vrais guerriers, qui sont des exemples, en fait.
05:23Autre exemple, justement, Catherine, cette maman, c'est une héroïne.
05:26Bien sûr, oui, absolument.
05:27Parce qu'elle travaille aussi.
05:29Exactement. C'est une héroïne.
05:30Je voudrais dire que Bruno aussi a fait un film magnifique avec Théo aussi.
05:35Théo, c'est aussi Théo que vous comprenez.
05:37C'est lui qui nous amène dans ces aventures extraordinaires.
05:39Oui, Catherine, la mère de Ryan, c'est une femme incroyable.
05:43Et le truc le plus fou, c'est qu'au lieu d'être heureuse et fière de ce qu'elle
05:48fait, si vous voulez, elle est fière de ce qu'elle fait, mais même pas.
05:50Elle trouve ça normal.
05:52Et en fait, non seulement elle trouve ça normal, mais ça la...
05:56Comment dire ? Elle se sent, je pense, un peu responsable de la vie de son fils
06:01et de son épreuve, de son problème de santé grave.
06:05Et du coup, elle n'a pas confiance en elle, ce qui est dingue.
06:09Et ce qui est beau dans l'émission, c'est que Théo va l'emmener pour...
06:12Maintenant, Théo m'a dit, parce que je l'ai vu là, Théo Curin m'a dit qu'elle
06:16allait un peu mieux, qu'elle s'octroyait des moments où elle faisait garder son
06:21fils par un auxiliaire de vie, par quelqu'un qui...
06:24Quoi ? Il y a un sentiment de culpabilité ?
06:25Ben oui. Ben oui, en fait, c'est fou.
06:29Parce que c'est ce que le film raconte aussi, c'est qu'elle ne s'occupe pas
06:32d'elle. Elle pense qu'elle ne doit s'occuper que de son fils.
06:36Mais je pense que c'est le cas de plein des dents.
06:39Vous voyez ce que... Parce que... Et ça, et du coup, Théo l'a extraite
06:44de son quotidien et lui a donné... Parce qu'il y a beaucoup de lumière dans ce film.
06:47Moi, je vous encourage à regarder ce film qui fait du bien.
06:52C'est paradoxal, mais ça fait du bien parce qu'on se dit...
06:54Il est très positif.
06:55Mais oui, la vie qu'on a, on a une telle chance quand on...
07:00Et ça donne de l'énergie parce que cette femme, la mère de Ryan, elle a une énergie
07:04dingue. Et Ryan aussi, c'est toujours de dépasser...
07:10On a compris, Clémentine, que vous êtes restée en contact avec Ryan.
07:13Oui, oui, oui, oui. Moi, je ne suis pas une obsédée du texto et tout ça,
07:19mais je suis restée en contact parce que je dois à Ryan d'aller voir Dorothée
07:22Pousseot, qui est une femme qui fait du doublage.
07:28Dorothée, s'il te plaît, accueille-le avec Ryan.
07:31L'appel est lancé parce qu'il adore le doublage.
07:33D'ailleurs, il pourrait en faire. Il est hyper doué.
07:35Donc voilà, il pourrait être comédien de doublage, Ryan.
07:38Vraiment, vraiment.
07:39C'est une rencontre qui a vraiment compté dans votre vie.
07:43Ce n'est pas une émission de télé.
07:44Ce n'est pas que ça a compté, c'est qu'il y a avant et après.
07:48Parce que vous vous rendez compte de choses que vous ne pouvez pas imaginer
07:54quand vous ne les vivez pas. C'est ça, le truc.
07:56Et d'ailleurs, j'ai un copain, mon producteur de théâtre,
08:00qui m'a dit, il l'a vu, j'ai montré, il m'a dit, c'est dingue
08:03parce qu'on se dit que tout le monde devrait vivre ça.
08:07Parce que c'est une éducation qui est belle, en fait.
08:10C'est une éducation de découvrir l'autre dans toutes ces...
08:15Il n'y a rien de...
08:17Parce que c'est une éducation.
08:18Et d'ailleurs, vous leur dites merci.
08:19Merci à Catherine et à Ryan de vous avoir accueillis et merci à Théo
08:22de vous avoir fait vivre cette expérience.
08:24Merci et j'espère vivre d'autres expériences comme ça.
08:27Merci à vous, Clémentine Salarié, qui sera donc avec Bruno Solo
08:31dans l'émission Aidan.
08:32Il est temps de les aider demain soir sur France 5.
08:35On va tous regarder.

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