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00:00Ici Matin, actus locales, musique et bonne humeur sur France Bleu Belfort Montbéliard.
00:05Peut-on bien vivre avec le diabète ? C'est notre question du jour et on vous la pose
00:10cette question.
00:11Si vous souffrez de cette maladie ou si vous êtes proche d'un diabétique, on vous attend
00:15au standard 0384 22 82 82.
00:19Bonjour Sylvain Abramatique, vous êtes l'invité d'Ici Matin, pédiatre à l'hôpital Nord-Franche-Comté.
00:25Docteur, l'un de nos reporters a rencontré le petit Côme, 4 ans, à Argiezan, qui a
00:30reçu une pompe à insuline gérée par l'intelligence artificielle, une première dans la région.
00:34On ne sait toujours pas guérir le diabète, mais on peut correctement vivre avec la maladie
00:39grâce au progrès, comme pour le petit Côme ?
00:41Oui, effectivement, on a la chance d'avoir des nouvelles technologies et notamment effectivement
00:48ce que tout le monde a entendu, l'intelligence artificielle, qui nous permet d'améliorer
00:54les variations glycémiques et surtout d'améliorer la qualité de vie des patients.
00:59Donc c'est un vrai espoir pour tous les patients atteints de diabète qui voudraient vivre
01:03une vie normale ?
01:04En tout cas, c'est ce qui va permettre d'approcher le plus d'une vie comme tout le monde, avec
01:10le moins de maladies possibles.
01:11Jérômine, c'est la maman de Côme, je vous propose d'écouter son témoignage.
01:15Elle nous dit que c'est plus facile de devenir diabétique jeune.
01:18Finalement, il a connu presque que ça et pour lui c'est normal d'être diabétique et pour
01:23lui c'est normal d'avoir une pompe, c'est normal de devoir s'injecter avant de manger,
01:26d'ailleurs il le dit.
01:27Pour lui c'est peut-être un petit peu moins difficile que des ados ou des adultes qui découvrent
01:33le diabète et qui ont vécu finalement une vie sans diabète.
01:36Je rappelle que vous êtes pédiatre, vous vous êtes d'accord avec elle, c'est plus
01:40facile de s'adapter quand on est un jeune patient ?
01:43C'est toujours plus facile parce que finalement ils ont toujours vécu avec.
01:47Le petit Côme, il l'a depuis qu'il est tout petit, si mes souvenirs sont bons, et
01:54quand on découche un adolescent qui a déjà son corps en changement, qui a déjà ses
01:58difficultés d'adolescent à gérer, quand on rajoute une maladie chronique dessus, c'est
02:04très compliqué à l'annonce.
02:05Maintenant pour lui c'est plus facile.
02:07On parlait de ce petit boîtier géré par l'intelligence artificielle, il y a encore
02:11des cas où il faut se piquer le bout du doigt, c'est une technique plus classique ?
02:15Effectivement, on leur apprend à utiliser la technique classique au départ, on ne leur
02:21donne pas forcément de technologie au départ, parce que la technologie, ça peut tomber
02:25en panne.
02:26Oui, ça peut s'arrêter d'un coup et là il faut avoir recours aux techniques plus
02:30traditionnelles.
02:31C'est ça, on aime bien qu'ils aient l'habitude de gérer le simple et puis dans l'idéal
02:36ils ont la technique avec l'intelligence artificielle.
02:39Docteur Abrahmatik, on compte dans le monde 463 millions de diabétiques, plus de 4 millions
02:44en France, ce n'est pas peu, pourtant on connaît assez mal la maladie, comment est-ce
02:49que vous expliquez ça ?
02:50Alors, on a deux maladies qui portent le même nom, le diabète de type 1 et le diabète
02:56de type 2.
02:57Vous pouvez nous les expliquer ?
02:58Rapidement, le diabète de type 2, c'est probablement celui dont on a le plus entendu
03:02parler, c'est plutôt une maladie de l'adulte, on va dire que c'est une maladie liée à
03:06l'alimentation, au surpoids, des gens qui ont de l'insulino-résistance.
03:11Souvent, c'est des gens qu'on va mettre au régime, à qui on va donner des cachets.
03:14Ça, c'est le type 2 ?
03:15C'est le type 2, le type 1 est une maladie auto-immune où on a une destruction de manière
03:20auto-immune des cellules qui s'appellent îlots de Langerhans qui appartiennent aux pancréas,
03:25elles sont détruites, il n'y a plus de production d'insuline, on n'est pas résistant, on n'en
03:29fabrique plus.
03:30Et on peut naître avec ?
03:31Non, on n'est pas avec, c'est quelque chose qui apparaît au bout de quelques années
03:35de vie.
03:36Quelle est votre approche quand vous êtes face à un jeune patient, un enfant, comment
03:41vous lui apprenez qu'il a le diabète ?
03:43Faire attention aux mots ?
03:45On fait très attention au verbatim utilisé, la façon de le faire.
03:50Je vais faire attention déjà à l'âge du patient, je ne vais pas du tout annoncer
03:53de la même façon si j'ai un petit 4 ans, si j'ai un adolescent ou si j'ai un grand
03:58enfant.
03:59Je vais essayer d'en connaître le plus possible sur lui pour pouvoir m'adapter à lui, trouver
04:06les bons mots, voir ce qu'il connaît déjà.
04:08Et puis après, je crois qu'il faut dire les choses.
04:12Il ne faut pas avoir peur de dire les choses très franchement ? Parler, dire le mot maladie
04:16?
04:17On a une maladie, on a une maladie qui l'aura toute sa vie.
04:21Je leur dis aussi que justement il y a de l'espoir, qu'il y a cette technologie qui
04:26va pouvoir l'aider à vivre bien.
04:27On aura peut-être dans 10 ans, 15 ans, de la thérapie génique qui permettra de guérir.
04:34Pour le moment, on ne peut pas le guérir.
04:36On a plein de choses, et notamment ce qu'on a mis à com' c'est l'intelligence artificielle
04:42avec des boîtiers, des capteurs de glycémie, des pompes à insuline qui permettent de vivre
04:47au mieux la maladie.
04:48Et quand un enfant apprend qu'il est malade, ça dépasse même le diabète, j'imagine
04:52qu'il ne réagit pas de la même manière qu'un adulte ?
04:55On est toujours très surpris des enfants qui réagissent souvent en miroir de leurs
05:00parents.
05:01C'est-à-dire que vraiment en fonction de comment le parent va réagir, l'enfant réagira.
05:06Et puis en fonction de son âge, encore une fois, ça va être très différent d'un adolescent
05:10qui va tout de suite comprendre qu'il y a quelque chose qui ne va pas aller pendant
05:13longtemps, et puis un petit enfant de 2-4 ans finalement qui va suivre ce que ses parents
05:18lui disent de faire.
05:19Il faut être présent justement pour les proches, pour les parents, c'est toute leur vie également
05:23qui va changer.
05:24On revient au cas du diabète, les parents sont autant concernés que l'enfant qui est
05:28malade.
05:29En pédiatrie, on s'occupe toujours autant des enfants que des parents, et sur une maladie
05:34chronique, on va prendre en compte vraiment les parents, mais aussi la fratrie, l'entourage.
05:38Traiter le diabète, c'est suivre sur toute la vie d'un patient, donc c'est un travail
05:43sur le long cours, parce qu'on sait qu'il peut y avoir des complications avec le diabète
05:47?
05:48On travaille vraiment sur des années, l'idée ce n'est pas de travailler à la semaine
05:52ou au mois, on est vraiment sur des patients qu'on voit sur le long terme, qu'on connaît
05:57bien, qu'on apprend à connaître.
05:59Je reste pédiatre, donc autour des 18 ans, on va dire entre 17 et 20 ans, je vais laisser
06:06la main à mes collègues de service adulte, mais en tout cas, jusqu'à cette échéance-là,
06:12je vais les suivre vraiment sur le long terme, et puis on va faire un chemin ensemble pour
06:15essayer de les autonomiser.
06:17Pourquoi on ne peut pas le soigner ce diabète docteur ?
06:21Les mécanismes biologiques qui abîment les cellules qui fabriquent l'insuline, ces cellules
06:30sont détruites, définitivement, on ne sait pas encore en refabriquer, donc une fois qu'elles
06:35sont détruites, elles sont détruites, elles ne reviennent plus, c'est tout l'espoir de
06:40la thérapie génique, ce qu'on a pu entendre avec le téléton par exemple, où on essaye
06:46de recréer des cellules artificiellement qui vont refabriquer de l'insuline.
06:52Mais à l'heure actuelle, c'est quelque chose qui n'existe pas.
06:54Merci beaucoup Sylvain Abramatique, vous êtes pédiatre à l'hôpital Nord-Franche-Comté,
06:59merci pour toutes ces précisions, votre éclairage ce matin sur le diabète.
07:02Bonne journée.
07:03Merci, bonne journée, au revoir.