• il y a 2 mois

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Amusant
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00:00:00Bonjour tout le monde, bienvenue sur Légendes, il y a quelques jours on a reçu Elie Semoun,
00:00:03quelques semaines maintenant ici, qui avait parlé de son histoire à l'époque avec Dieu Donné,
00:00:08de son duo Elie et Dieu Do.
00:00:10Suite à cette émission, le lendemain on a reçu un message de l'agent de Dieu Donné
00:00:15pour demander un droit de réponse, alors qu'est-ce que c'est qu'un droit de réponse si vous ne connaissez pas ?
00:00:19Les médias sont obligés de répondre à ces demandes si une personne visée veut réagir et contredire
00:00:23des propos susceptibles de porter atteinte à son honneur et à sa réputation, c'est ce que vous avez fait, bonjour.
00:00:28Bonjour.
00:00:28On se voit, on se tutoie ?
00:00:29On peut se tutoyer, Guillaume.
00:00:31C'est un droit de réponse, c'est-à-dire quand on parle de vous sur un média, vous avez le droit de venir pour dire
00:00:36je suis d'accord, je ne suis pas d'accord, donc on va prendre les extraits et tu vas réagir,
00:00:40comme ça tu as le droit de réagir, c'est le principe.
00:00:42Ça fait longtemps qu'on ne t'a pas vu sur un plateau ?
00:00:44Ça fait un bout de temps, je suis sur scène, moi j'ai passé la plupart de mon temps à faire rire la France et je continue,
00:00:51mais c'est vrai que j'avais pris mes distances avec le monde des médias mainstream,
00:00:57et j'étais dans ma bulle pendant une vingtaine d'années.
00:01:01Parce que tu l'as voulu à un moment donné ?
00:01:02Oui, et puis je trouvais que c'était bien pour ma création,
00:01:04et puis j'offrais comme ça au public une autre façon de voir le monde.
00:01:11Moi je ne connaissais pas trop ton histoire, du coup on l'a préparée avec l'équipe, on a essayé de la comprendre,
00:01:15et c'est ce que je disais, je te l'ai dit tout à l'heure, c'était beaucoup de travail, parce que tu as eu beaucoup de condamnations,
00:01:20Oui, d'ailleurs j'ai un bracelet électronique qui marche en ce moment,
00:01:26alors là je suis en suspension, pas en suspension de peine, mais en modification du timing,
00:01:33et donc je peux être là, mais il faudra que je me casse à un moment donné pour éviter que ça ne sonne pas.
00:01:41Sinon tu retournes en prison, c'est ça ? Si tu ne respectes pas…
00:01:44Voilà, si c'est ça, alors je vais en prison parce que je n'y suis pas allé,
00:01:47donc à ce moment-là je serai à la prison d'Orléans, vous pourrez m'amener des oranges si vous voulez.
00:01:53Comment tu as vu l'émission avec Elie, on te l'a envoyée, tu l'as regardée ?
00:01:57En fait on m'a envoyée, en règle générale c'est vrai que sur les réseaux sociaux ça va vite,
00:02:01et dès qu'il y a des images comme ça qui parlent de moi, dans ma propre bulle, dans mon propre écosystème on va dire,
00:02:08tant que ça arrive, je dis « Oh Elie qui reparle de moi, Elie qu'est-ce qui t'arrive encore ? »
00:02:12On s'est au téléphone de temps en temps, on se parle, de temps en temps, moins depuis un an,
00:02:18et là je l'ai vue encore se déverser, jouer sa victime en plus ou moins pleurnichée,
00:02:23comme quoi il y avait eu tout un tas de choses, donc je trouvais ça normal de pouvoir lui répondre.
00:02:28C'est-à-dire qu'on était un duo fantastique, on avait du succès,
00:02:32on avait l'avenir devant nous, on avait une autoroute devant nous,
00:02:35on aurait pu amener plein de choses, on était le symbole de l'antiracisme par excellence,
00:02:40et il a tout pété, il est allé à l'opposé, il a fréquenté des gens infréquentables,
00:02:45il a dit des choses qu'on ne peut même pas entendre.
00:02:48Si vous ne vous rappelez pas de ce duo, Elie et Diodo,
00:02:50dans notre équipe tu as vu qu'il y a plein de gens de tous les âges, et jeunes aussi,
00:02:54et en fait il y en a plein qui ne connaissaient pas.
00:02:55Je pense que ça doit t'arriver, tu dois croiser des gens qui ne connaissent pas ton époque du duo.
00:02:59Pas du tout, il y en a plein qui ne connaissent pas.
00:03:02J'ai commencé à 20 ans, j'en ai 58,
00:03:07ça fait presque 38 ans qu'on a commencé avec Elie,
00:03:11on s'est arrêté quand on avait 30 ans, ça fait quand même du temps, 28 ans.
00:03:16Tu es un personnage sulfureux, on voit des condamnations, des articles,
00:03:20tout ce qu'on a cherché, il y avait beaucoup de négatifs, de condamnations,
00:03:24mais tu cherches aussi, en travaillant un peu on voit que tu l'as cherché.
00:03:27Tu sais, Mandela il a fait 27 ans de prison,
00:03:31tu t'aperçois que ce qui est négatif devient positif,
00:03:35il suffit de regarder un petit peu, d'attendre un peu.
00:03:38Certains pensent que j'étais un peu en avance sur mon époque,
00:03:41et que j'avais développé des thèmes qui aujourd'hui sont dans l'actualité.
00:03:46Moi j'ai fait mon travail d'humoriste, je crois.
00:03:49Tu sais que tu as déconné sur certains trucs, on en parlera après, mais tu te le dis toi-même.
00:03:52Oui, bien sûr, si j'ai pu blesser des gens au travers de mon travail,
00:03:56si j'ai pu en choquer, en heurter certains sincèrement,
00:03:59je leur ai demandé pardon, parce que ce n'était pas mon objectif.
00:04:02Mon objectif c'était de faire rire.
00:04:04Donc si j'ai raté ça, tant pis, je leur demande pardon à ces gens-là.
00:04:09Et puis par contre, si j'en ai choqué d'autres qui étaient moins bien intentionnés,
00:04:13moins bienveillants qu'ils le prétendent,
00:04:16ça fait partie du jeu, on est dans un pays où il y a une liberté d'expression.
00:04:19Mais bon, moi j'ai fait cette démarche de demande de pardon,
00:04:22parce que même si beaucoup de gens n'étaient pas sincères en face,
00:04:26je croyais que c'était important, et puis en tant que chrétien,
00:04:29le pardon est au centre de quelque chose qui pourrait ressembler
00:04:32à quelque chose d'essentiel pour moi.
00:04:35Demander pardon, pardonner,
00:04:39ça me paraît aujourd'hui, dans l'époque qu'on traverse,
00:04:43je crois que ce sont des vertus qui me paraissent essentielles.
00:04:46– On essaie de recevoir tout le monde ici.
00:04:48La preuve d'ailleurs, je pense qu'en commentaire,
00:04:51sous la vidéo dédiée, ils disaient,
00:04:53pourquoi vous n'invitez pas Diodo pour répondre, etc.
00:04:55Non mais c'est juste pour expliquer aussi à vous tous, chez vous,
00:04:58qu'il y a des gens parfois que vous n'allez pas aimer,
00:05:01parfois on soit un braqueur, vous allez me dire,
00:05:03comment tu donnes la parole, etc.
00:05:04Mais c'est aussi pour comprendre chaque être humain,
00:05:06je pense qu'il faut l'écouter, après on est d'accord,
00:05:08on n'est pas d'accord, chacun a son opinion,
00:05:09mais c'est important de ne pas couper, je pense, les ponts.
00:05:11– C'est rare d'être d'accord avec tout le monde d'ailleurs.
00:05:13– Ou alors ce n'est pas vrai, ce n'est pas sain, ce n'est pas honnête.
00:05:16– Mais moi quand on m'invite, on est obligé de le préciser,
00:05:19alors que de manière générale, toutes les personnes que tu as invitées,
00:05:23tu n'étais pas d'accord avec tout ce qu'ils disaient,
00:05:25c'est une évidence.
00:05:26Mais moi, je suis tellement sulfureux,
00:05:28je suis tellement l'épouvantail au milieu du champ,
00:05:30qu'on est obligé de prendre une petite distance,
00:05:32mais je ne te le reproche pas,
00:05:34je dirais même que c'est un instant de survie,
00:05:38parce que j'ai été vraiment très, très, on va dire,
00:05:41très infréquentable à un moment donné.
00:05:43– J'ai bosé sur les sujets, tu as essayé de les expliquer honnêtement,
00:05:48on s'est téléphoné après, avec ton équipe,
00:05:52et tu m'as dit, je suis vraiment dans la transmission,
00:05:55j'ai 58 ans, je crois que c'est un truc comme ça,
00:05:57tu m'as dit, à l'époque c'était drôle,
00:05:59parce qu'on était un peu les seuls à faire les cons,
00:06:01aujourd'hui c'est tellement morose à l'extérieur,
00:06:03finalement j'ai envie d'autre chose,
00:06:05j'ai envie de demander pardon aux gens,
00:06:07c'est dans cette démarche-là que tu viens aussi aujourd'hui ?
00:06:10– Complètement, dans cette démarche de pardon,
00:06:14il est clair que moi, ça m'a libéré, cette demande de pardon,
00:06:19ça m'a libéré d'une confrontation,
00:06:21je ne suis plus en confrontation avec qui que ce soit,
00:06:24il y a encore des gens qui sont en confrontation avec moi,
00:06:26qui ont du mal à me demander pardon,
00:06:28parce que maintenant, effectivement,
00:06:30il y a pas mal de gens qui devraient me demander pardon,
00:06:34mais on ne peut pas les forcer, c'est une démarche personnelle,
00:06:37moi je ne peux que les inciter à le faire, parce que ça libère,
00:06:41et aujourd'hui je suis apaisé.
00:06:44– C'est sincère quand tu demandes pardon ?
00:06:46J'ai vu que tu avais demandé pardon déjà dans des journaux,
00:06:48dont un israélien, je crois, on y reviendra après,
00:06:52mais c'est souvent le cas où tu disais après,
00:06:55c'est des excuses et puis après finalement,
00:06:57ce n'était pas très sincère, c'est comment aujourd'hui ?
00:07:00– Qui va nous dire qui est sincère et qui ne l'est pas ?
00:07:04– Toi.
00:07:05– Moi je peux dire que je suis sincère dans ma démarche,
00:07:08je vous ai dit que j'étais chrétien,
00:07:10que le pardon est au centre de la foi chrétienne,
00:07:12– Demander pardon, oui.
00:07:13– Demander pardon et pardonner,
00:07:16c'est l'enseignement principal selon moi.
00:07:20– Il est important s'il est honnête.
00:07:22– Mais qui définit ce qui est honnête et qui ne l'est pas ?
00:07:25– Non mais s'il est demandé avec honnêteté.
00:07:27– Voilà, voilà, c'est ça.
00:07:28Moi sincèrement, si j'ai blessé des gens, je leur demande pardon,
00:07:31parce que de toute façon, lorsqu'on est un humoriste,
00:07:33on ne peut pas durer longtemps si on est dans une haine pure,
00:07:37si on joue avec des sentiments xénophobes,
00:07:41des choses comme ça pour démontrer la bêtise de la xénophobie et du racisme,
00:07:47ça peut être drôle, et on l'a fait d'ailleurs à l'époque avec Elie,
00:07:50et je l'ai fait, maintenant si c'est mal perçu,
00:07:53c'est important pour moi de s'excuser, de demander pardon.
00:07:56– Mais l'humour a changé aussi, la façon de s'exprimer,
00:08:00la façon de vivre même entre les hommes et les femmes,
00:08:03tout a changé par rapport à il y a 20 ans, 30 ans, etc.
00:08:07– Le rire, il a évolué, le champ d'expression a rétréci,
00:08:13je pense que l'époque est compliquée, il y a eu aussi les virus,
00:08:22on dit les virus parce qu'il y a eu plusieurs variants,
00:08:25il y a eu la guerre, il y a eu la guerre partout,
00:08:28bon, c'est sûr qu'on a une jeunesse aujourd'hui qui ne va pas très fort,
00:08:35parce qu'entre le confinement, les périodes d'une adolescence
00:08:38dans un monde compliqué, moi j'ai 7 enfants donc je le vois,
00:08:42c'est un monde étrange, quand on vieillit on se dit toujours
00:08:47putain c'était mieux quand j'étais jeune,
00:08:49mais là c'est vraiment, ça a pris une claque,
00:08:51on a vraiment changé, complètement, on a basculé dans un monde étonnant.
00:08:55– On va en parler après tout ça, et des lycéemondes pour ton droit de réponse,
00:08:59est-ce que tu as fait des choix qu'aujourd'hui tu regrettes,
00:09:03aujourd'hui tu regrettes, est-ce qu'il y a des trucs,
00:09:05c'est important de comprendre, est-ce que tu t'es dit,
00:09:07tiens j'aurais peut-être pas dû aller si loin à cet endroit-là,
00:09:09j'aurais peut-être pour rester en accord avec tes valeurs,
00:09:13qui sont les tiennes, chacun les siennes,
00:09:15mais continuer de ne pas te mettre en retrait tout seul ?
00:09:19– Si j'ai blessé, encore une fois, ce n'était pas l'objectif,
00:09:23donc ça je ne peux que le regretter d'avoir blessé des gens,
00:09:27mais j'ai fait rire avec des tabous, l'essentiel de mes problèmes
00:09:32venait du fait que je trouvais qu'il y avait une hiérarchisation des souffrances,
00:09:36une compétition victimaire, et ça me faisait marrer,
00:09:40et je trouvais ça risible, on a bienvenu au club,
00:09:44à chaque fois j'ai envie de dire, les Indiens d'Amérique, les Noirs,
00:09:48n'ont aucune leçon de souffrance à recevoir de quiconque,
00:09:52quiconque sur cette planète va dire à un Noir,
00:09:54j'ai mal au cul, j'ai souffert, bienvenue,
00:09:58rentre dans le club, et puis on va rigoler ensemble.
00:10:01– Tu parles de quoi là, quand tu dis qu'il y a une hiérarchisation ?
00:10:03– Moi quand j'ai grandi, il y avait un interdit,
00:10:07j'ai essayé d'expliquer, il y avait à un moment donné,
00:10:11un tabou dans la société française, c'était la Shoah,
00:10:15là tout le monde silence, genoux flexion,
00:10:18pourquoi on ne fait pas ça devant les autres souffrances ?
00:10:21Pourquoi hiérarchiser les souffrances ?
00:10:23– On est allé, tu l'as vu, on est allé à Auschwitz,
00:10:27avec des déportés, moi ça me semble important d'en parler,
00:10:30tant qu'il y a encore des gens en vie,
00:10:32pour passer justement des messages, pour pas que ça se reproduise,
00:10:35on n'est pas obligé par personne par exemple.
00:10:38– Le risque c'est de tomber, c'est comme à l'école si tu veux,
00:10:41en classe de troisième, tu apprends ça,
00:10:43pourquoi tu n'apprends pas les autres choses ?
00:10:46Pourquoi l'éducation nationale hiérarchise les souffrances ?
00:10:50Organise une compétition, c'est-à-dire que c'est bien simple,
00:10:53tout le monde est à la, moi aussi j'ai souffert,
00:10:57pourquoi ? Parce qu'il ne fallait pas faire ça,
00:11:00il fallait qu'on parle de l'humanité tout entière,
00:11:03il ne fallait pas dissocier l'antisémitisme du racisme,
00:11:06pourquoi faire ça ?
00:11:08– Non mais tu as fait une fixette à un moment donné sur ce sujet.
00:11:11– Non, on a fait une fixette sur moi, parce que ce que je te dis,
00:11:14je l'ai toujours pensé, si à un moment donné j'ai répondu,
00:11:17parce que dans la communauté juive comme dans la communauté noire,
00:11:20il y a des gens qui sont paranoïaques, hystériques,
00:11:24et des gens qui sont mal intentionnés,
00:11:27et qui ont un intérêt à dire, regarde il est raciste,
00:11:31regarde il est antisémite, mais la réalité c'est que,
00:11:34moi je n'ai jamais ri de la souffrance,
00:11:37j'ai ri de l'instrumentalisation de cette souffrance,
00:11:40il y en avait qui parlaient de pornographie mémorielle,
00:11:43je trouve que c'est dégueulasse de venir et de dire,
00:11:46de se servir d'une souffrance pour des intérêts
00:11:49qui n'ont rien à voir avec cette souffrance.
00:11:51– La Société Mémoriale de la Shoah à Paris,
00:11:53aujourd'hui fait des expositions sur d'autres pays,
00:11:56et d'autres génocides, et laisse des salles entières,
00:11:59pour essayer de dire, tiens, c'est médiatisé,
00:12:02et on va aussi donner la parole à ces choses-là.
00:12:05– Oui, mais est-ce qu'on n'est pas dans une société
00:12:08où tout le monde va être à la poursuite d'une souffrance ?
00:12:11Parce qu'une souffrance, elle est là, c'est bien,
00:12:14c'est important d'en parler, mais est-ce qu'il n'y a pas un devoir,
00:12:18à un moment donné, de l'oubli, si on veut se réconcilier ?
00:12:21Parce que si ce devoir de mémoire, il est entretenu,
00:12:25on l'a vu d'ailleurs avec ce qui se passe en ce moment à Gaza,
00:12:28c'est-à-dire que Netanyahou, d'ailleurs, qui a des problèmes,
00:12:32mais c'est normal, il ne dit ni pardon ni oubli,
00:12:35il dit des phrases, son ministre de la Défense dit,
00:12:38ce sont des animaux, est-ce que ce n'est pas dangereux ça ?
00:12:41Et il ressort toujours la Shoah pour justifier leurs actions,
00:12:45est-ce que ça ne serait pas bien, à un moment donné,
00:12:47de se retrouver dans un espace où on a tous souffert,
00:12:51tous autant, sur cette terre, pourtant c'est un noir qui parle là,
00:12:55il me semble que j'appartiens à une population qui a vraiment,
00:12:59qui en a chié, et qui en chie encore,
00:13:02on le voit en Nouvelle-Calédonie aujourd'hui,
00:13:04et je suis extrêmement solidaire de ce qui se passe.
00:13:06– T'es black, mais t'es breton aussi, t'es français.
00:13:09– C'est vrai, mais dans la tradition qui est la mienne,
00:13:11et qui était celle des français…
00:13:13– T'as la carte africaine, mais t'es autant français…
00:13:15– Ouais, t'as vu sur mon blouson, d'ailleurs j'ai les deux,
00:13:17mais dans la tradition, si tu veux, mon nom,
00:13:21je m'appelle Diodoné Mbalambala,
00:13:23c'est ma mère bretonne qui est devenue canonnaise,
00:13:25c'est comme ça, c'était comme ça avant,
00:13:27et on donnait le nom du mari parce qu'elle rentrait dans un clan,
00:13:31et mon clan, c'est les Ewundo,
00:13:33Menemane Ewundo, Menembo Hatana Mbala,
00:13:35ça c'est ma racine, c'est ce qui me relie à ce monde,
00:13:38j'ai une mère bretonne, et j'adore la Bretagne,
00:13:41mais elle est devenue africaine,
00:13:43comme à l'époque, ici, c'était comme ça,
00:13:46et là-bas, c'est resté comme ça.
00:13:48– Mais attends, t'habites en France ?
00:13:50– J'habite en France, ouais, et j'aime la France,
00:13:52et j'ai un public français que j'adore,
00:13:54mais c'est l'histoire qui m'a amené ici,
00:13:56je suis un éclaireur du continent africain,
00:13:58et c'est par l'amour qu'on s'est…
00:14:00puisque c'est mon père et ma mère,
00:14:02il n'y avait pas une relation d'esclave,
00:14:04je suis là pour vous dire aussi, à travers ma voix,
00:14:06c'est tous mes ancêtres qui te parlent et qui te disent,
00:14:09le monde change, l'africain est en train d'évoluer,
00:14:13de changer là, et l'africain d'hier,
00:14:15l'africain colonisé n'est plus celui d'aujourd'hui,
00:14:17d'ailleurs la France a perdu tous les pays d'Afrique centrale,
00:14:20et je peux te dire que les gens,
00:14:22le sentiment anti-français,
00:14:24il vient d'une certaine arrogance,
00:14:26et d'un Macron qui vient nous vendre en plus maintenant,
00:14:29le mariage pour tous, la gay pride,
00:14:33ça ne peut pas fonctionner en Afrique,
00:14:35c'est tout, que ici,
00:14:38ce soit quelque chose qui représente la démocratie,
00:14:41quand vous avez Attal à l'Assemblée Nationale qui dit,
00:14:43voilà je suis le premier Premier ministre officiellement homosexuel,
00:14:48ça vous prouve que la France est…
00:14:50si la France en est là,
00:14:52personne ne peut le juger,
00:14:54et on ne peut pas juger aussi des gens qui disent,
00:14:56ça n'est pas un progrès,
00:14:58ce n'est pas vrai,
00:15:00en Afrique, c'est ce que les gens pensent,
00:15:02et c'est aussi une des raisons pour laquelle,
00:15:04c'est en train de se déchirer,
00:15:07entre la France et l'Afrique,
00:15:09mais entre la France et les îles,
00:15:11parce que ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie,
00:15:13c'est exactement ce qui va se passer dans quelques mois aux Antilles.
00:15:16– Il y a eu des gros problèmes,
00:15:18et il y a des gros problèmes en ce moment au Congo,
00:15:20par exemple, il n'y a pas de hiérarchisation,
00:15:22on a reçu un rappeur qui s'appelle Kalash Criminel,
00:15:24je ne sais pas si tu vois qui c'est,
00:15:26il est venu avec un suite Congo,
00:15:28et c'était très bien,
00:15:30il est venu expliquer le sujet,
00:15:32on s'ouvre cette nouvelle génération.
00:15:34– Non, c'est formidable, mais de toute façon, pour survivre,
00:15:36il va falloir changer, parce qu'avant,
00:15:38vous étiez dans un canal de subvention,
00:15:40c'est-à-dire qu'une fois que tu touches une subvention,
00:15:42tu ne peux pas être totalement libre,
00:15:44là, je ne sais pas comment ça fonctionne,
00:15:46si ce n'est que vous êtes encore,
00:15:48on va dire entre guillemets, je suis passé par là,
00:15:50autorisé par Youtube, Facebook et tout ça,
00:15:53bon, moi j'ai été banni de ces plateformes-là,
00:15:56et je dis que je ne pensais pas être banni un jour,
00:16:00puisque c'est un espace, normalement, de liberté,
00:16:02mais on l'a vu au moment des élections américaines,
00:16:05avec Trump, il a été banni,
00:16:07et que les GAFA m'ont pris parti,
00:16:09donc tout est politique,
00:16:11mais là, en tout cas, vous êtes bien plus libre,
00:16:13ici, chez les gens,
00:16:15que tu ne pouvais l'être avant,
00:16:17dans les médias pour lesquels tu travaillais,
00:16:20c'est une évidence.
00:16:22– Avant de commencer à parler des lycées mourants,
00:16:24je vais juste te lire un article,
00:16:26c'est les étranges amitiés de Dieudonné,
00:16:28qui date de 2009, et j'aimerais avoir ta réponse,
00:16:30suite à cet article,
00:16:32qui disait, c'est l'histoire d'un humoriste dont les meilleurs amis d'aujourd'hui
00:16:34sont les pires ennemis d'hier,
00:16:36d'un comique qui, il y a 12 ans, s'engageait en politique à Dreux,
00:16:38donc dans l'heure, contre Jean-Marie Le Pen,
00:16:40qui qualifiait alors de grand Marabout-Bourgne,
00:16:42et qui offre désormais son théâtre à des courants politiques
00:16:44plus radicaux encore que le Front National,
00:16:46dont des anciens du GUD, Alain Soral, etc.
00:16:48Tu penses quoi de ça ?
00:16:50C'est quoi ton opinion ?
00:16:52– Un humoriste, c'est quelqu'un qui cherche,
00:16:54il cherche à comprendre le monde dans lequel il vit.
00:16:56Alors, je ne l'ai jamais voulu,
00:16:58je me suis présenté en 97,
00:17:00c'était au moment où Chirac avait organisé une dissolution,
00:17:02peut-être qu'il y en a une d'ailleurs,
00:17:04dans peu de temps,
00:17:06et donc je m'étais présenté à Dreux,
00:17:08et j'ai grandi, moi, dans l'antiracisme.
00:17:10J'étais complètement formaté,
00:17:12et je dois dire que, s'il y a bien une période de ma vie
00:17:14où j'étais, sans le savoir,
00:17:16dans l'incitation à la haine,
00:17:18c'était dans l'incitation à la haine envers Jean-Marie Le Pen
00:17:20et envers le Front National.
00:17:22C'était le diable, c'était le racisme,
00:17:24et puis un jour,
00:17:26j'ai voulu faire ma propre expérience,
00:17:28je me suis dit, je vais essayer de voir la personne,
00:17:30j'ai rencontré Jean-Marie Le Pen,
00:17:32et puis mon avis a changé.
00:17:34– Mais toi, tu es compliqué à comprendre,
00:17:36tu es d'accord ? – Oui.
00:17:38– C'est très compliqué, quand j'en parlais,
00:17:40j'ai dit, tiens, il y a Dieu donné qui a demandé un droit d'un réponse,
00:17:42et là, il y en a qui disaient, ah mais ça, c'est les extrêmes,
00:17:44c'est l'extrême gauche, mais non, c'est l'extrême droite,
00:17:46et je voyais des discussions dans l'équipe,
00:17:48il n'y avait personne qui avait compris le gars,
00:17:50et même en travaillant, moi, des heures et des heures,
00:17:52j'ai du mal à t'serner.
00:17:54– C'est pas faux que je sois plus proche,
00:17:56quelque part, d'une extrême sensibilité,
00:17:58je pense que la justice,
00:18:00elle est extrême,
00:18:02je pense que Jésus,
00:18:04on va dire, le personnage qui m'inspire le plus,
00:18:06s'il fallait résumer,
00:18:08c'est la voix qui manque dans l'époque que nous vivons,
00:18:10il était dans l'amour extrême,
00:18:12il n'était pas modéré,
00:18:14il n'y a pas de droite ou de gauche,
00:18:16il était extrêmement
00:18:18dans cet amour universel.
00:18:20Moi, aujourd'hui,
00:18:22je suis sur ce chemin-là,
00:18:24c'est-à-dire que s'il y a une parole
00:18:26qui me parle pour rassembler les gens,
00:18:28qu'ils soient noirs, blancs,
00:18:30c'est de trouver une personne qui nous rassemble.
00:18:32Alors, aujourd'hui,
00:18:34certains attendent un messie,
00:18:36je ne sais pas, moi je suis un humoriste,
00:18:38donc je suis dans cette attente,
00:18:40dans cette recherche, mais tu as raison,
00:18:42c'est pas facile de comprendre quelqu'un
00:18:44qui cherche, c'est pas facile,
00:18:46et je cherche.
00:18:48– Parce que parfois tu pousses le bouchon quand même,
00:18:50sans jugement, mais tu le sais.
00:18:52– Donne-moi un exemple.
00:18:54– Quand tu es allé en Iran,
00:18:56sur une chaîne de télé,
00:18:58j'ai essayé de retrouver des vieux extraits,
00:19:00tu vas partir en Iran pour rencontrer
00:19:02l'ancien président Mahdi Venedjad.
00:19:04– Mark Wood,
00:19:06j'ai fait un spectacle d'ailleurs.
00:19:08– Et tu parles dans une émission en direct,
00:19:10même en 2011 après Tivert, on est deux ans plus tard,
00:19:12et tu dis, je pense qu'il a fallu énormément de patience,
00:19:14de courage et de détermination et de foi
00:19:16pour que cette révolution iranienne perdure,
00:19:18aujourd'hui elle est devenue un exemple dans le monde,
00:19:20ces valeurs islamiques qui ont permis aux hommes ici
00:19:22de se structurer et de s'organiser, de résister.
00:19:24La matière première d'un humoriste, c'est la bêtise humaine,
00:19:26c'est le mensonge et au final c'est le sionisme,
00:19:28parce qu'il n'y a pas plus bête et pas plus menteur que le sionisme.
00:19:30Le sionisme c'est ce qu'il y a de plus mauvais
00:19:32qu'on a en nous, ce sont les instincts les plus bas.
00:19:34Le sionisme vous tire immédiatement vers la facilité,
00:19:36il ne vous élève jamais, il vous écrase,
00:19:38il vous domine, il fait de vous un esclave.
00:19:40Tu sais que là,
00:19:42tu vas te mettre à dos tout le monde.
00:19:44Pas tout le monde,
00:19:46je vais me mettre à dos certaines personnes.
00:19:48Oui mais c'est extrêmement violent.
00:19:50C'est-à-dire que là je suis en Iran,
00:19:52à ce moment-là, j'ai rencontré des gens extraordinaires,
00:19:54je suis
00:19:56anti-sioniste,
00:19:58c'est-à-dire que je suis pro-palestinien,
00:20:00c'est comme ça que je me sens,
00:20:02c'est-à-dire que je souffre,
00:20:04je suis un anti-colonialisme,
00:20:06je souffre, d'ailleurs aujourd'hui,
00:20:08vous voyez que j'étais un petit peu en avance sur mon époque,
00:20:10mais c'est insupportable ce qui se passe là-bas.
00:20:12Donc,
00:20:14le problème du sionisme,
00:20:16c'est que je suis sorti
00:20:18de ce conflit-là,
00:20:20me semble-t-il par le haut,
00:20:22par le pardon, et il y a des gens
00:20:24qui ne pardonneront jamais.
00:20:26Moi, je pense qu'il faut aller sur ce terrain-là.
00:20:28Ce qui est certain, c'est que
00:20:30la République islamique d'Iran,
00:20:32c'est une société
00:20:34bicéphale, vous avez d'un côté les spirituels
00:20:36et de l'autre côté l'administratif.
00:20:38Je trouve que ce qui manque en France,
00:20:40c'est qu'il y ait au moins des gens
00:20:42qui s'occupent de la spiritualité,
00:20:44des chrétiens, puisque c'est une terre chrétienne,
00:20:46qui simplement, parfois, disent
00:20:48non. Ils ont essayé
00:20:50de le faire avec le mariage pour tous,
00:20:52qui était une porte ouverte sur quelque chose
00:20:54qui, me semble-t-il,
00:20:56allait déstabiliser ce pays.
00:20:58Mais je trouve que c'était
00:21:00une bonne idée que, dans nos élites,
00:21:02nous ayons des gens
00:21:04qui aient, en fait, un travail
00:21:06uniquement sur le spirituel.
00:21:08Et c'est pour ça que, quand je suis là-bas, je le dis. Alors que le sionisme...
00:21:10– Il y a plein de gens qui ne savent même pas ce que c'est que le sionisme.
00:21:12Franchement, j'ai de beaux cils
00:21:14sur le sujet, moi je ne suis ni l'un ni l'autre.
00:21:16Je suis neutre
00:21:18et honnêtement, je déteste
00:21:20parler de ces conflits en détail
00:21:22parce qu'il faut être
00:21:24extrêmement cultivé sur le sujet, sans dire de
00:21:26conneries, sans vexer personne
00:21:28et, en fait, tout n'est pas blanc ou tout noir.
00:21:30– C'est clair. – Le monde est gris.
00:21:32– Disons que ce qu'il ne faut pas, et ce qui est important
00:21:34de ne pas faire, c'est être incité
00:21:36à la haine envers le peuple juif.
00:21:38– Envers personne ? – Non, mais là, en l'occurrence,
00:21:40sur ce sujet-là, celui qui
00:21:42se considère comme anti-sioniste,
00:21:44je pense que la plupart ne sont pas antisémites.
00:21:46C'est mon point de vue. – Tu vois, il y a une influenceuse qui a dit,
00:21:48il y a quelques jours, qui a été attaquée
00:21:50parce qu'elle dit, voilà, vous inquiétez pas,
00:21:52je ne travaille pas, je suis pour la Palestine
00:21:54et je ne travaille avec aucun juif.
00:21:56Imagine, tu inverses le truc.
00:21:58Le but, c'est que, comme tu le dis, le pardon,
00:22:00mais on n'est pas longtemps sur Terre, en réalité.
00:22:02Et moi, ça me fait un peu chier
00:22:04quand je vois les gens se taper les uns sur les autres
00:22:06pour des religions et que chacun a la sienne.
00:22:08Mais ça me rend triste dans les deux sens.
00:22:10– C'est vrai, je comprends tout à fait
00:22:12ce que tu veux dire, mais je pense que
00:22:14tu dois entendre aussi que
00:22:16je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont
00:22:18anti-sionistes et qui ne sont pas…
00:22:20En fait, ils sont contre la politique d'Israël
00:22:22menée en ce moment dans la bande de Gaza.
00:22:24Ils ont le droit de le dire, mais il y a un intérêt
00:22:26pour des extrémistes,
00:22:28pour une sorte de mafia,
00:22:30moi, pour moi, c'est une mafia, le sionisme.
00:22:32C'est une mafia qui ne représente pas les juifs,
00:22:36mais qui a tout intérêt à montrer du doigt
00:22:38l'antisémitisme. Et là, ça ne marche plus.
00:22:40C'est-à-dire que là, on le voit,
00:22:42Netanyahou, ça ne fonctionne plus.
00:22:46Netanyahou est en train de massacrer des gens.
00:22:48Est-ce que c'est antisémite de dire ça ?
00:22:50– Est-ce que toi, tu es antisémite ?
00:22:52– Pas du tout. Déjà, je vais te dire
00:22:54pourquoi je ne le suis pas,
00:22:56j'ai pas le temps, mais au-delà de ça,
00:22:58c'est pas drôle, puisque c'est bête.
00:23:00Et ça ne fait pas rire.
00:23:02Et donc, je n'ai jamais été antisémite.
00:23:04Alors là, je le sais d'autant plus…
00:23:06– Tu l'as été peut-être plus pendant un temps ?
00:23:08Parfois, il faut mieux dire.
00:23:10– Non, mais j'ai été dans la réponse,
00:23:12et j'ai été outrancier dans mes réponses.
00:23:14C'est-à-dire que je me suis laissé aller
00:23:18à la provocation qui était en face.
00:23:22Je pense que je n'ai jamais été habité
00:23:24par la haine envers quiconque.
00:23:26Et aujourd'hui, après cette demande de pardon
00:23:28que j'ai pu faire il y a un an,
00:23:30j'ai rencontré des Juifs, des Israéliens
00:23:32avec qui je parle,
00:23:34et j'essaye de leur expliquer
00:23:36un monde qu'eux ne voient pas,
00:23:38et puis eux, ils essayent de m'expliquer
00:23:40un monde que je ne vois pas.
00:23:42Et c'est vrai que c'est passionnant.
00:23:44Alors évidemment, les gens qui regardent
00:23:46cette discussion disent
00:23:48« Mais Diodo, ça ne sert à rien ».
00:23:50Et lui, pareil, on lui dit « Mais arrête, ça ne sert à rien ».
00:23:52Et tu vois, on y arrive.
00:23:54Quand on te demande pardon,
00:23:56c'est vrai qu'on accepte aussi d'avoir
00:23:58mal pensé, mal agi, etc.
00:24:02Et c'est vrai que parfois,
00:24:04dans tes dires de l'époque,
00:24:06peut-être moins maintenant,
00:24:08mais effectivement, tu paraissais,
00:24:10je pense que tu me l'accordes,
00:24:12ça, beaucoup plus dur.
00:24:14Et c'est pour ça que je te pose la question
00:24:16si est-ce que tu l'as été, même si c'est pas longtemps,
00:24:18même si tu as été entouré de gens qui l'étaient.
00:24:20Est-ce qu'on ne le devient pas un peu, quand même ?
00:24:22Et après, en grandissant...
00:24:24Je dirais que
00:24:26si je l'avais été vraiment,
00:24:28je pense que je n'aurais pas fait rire
00:24:30toute la France entière.
00:24:32Les gens ne rient pas de la haine.
00:24:34Non mais parfois, les gens rient de la bêtise.
00:24:36Ils peuvent rire de la bêtise.
00:24:38Mais encore une fois, si les gens l'ont perçu,
00:24:40comme toi, tu étais en train de me le décrire,
00:24:42certaines de mes interventions,
00:24:44s'ils l'ont perçu comme étant quelque chose
00:24:46qui était excessif,
00:24:48outrancier,
00:24:50c'est possible et je m'en excuse.
00:24:52J'essaie d'être le plus sain, tu vois, vraiment.
00:24:54Mais d'être honnête aussi avec toi.
00:24:56Mais maintenant, c'est vrai que
00:24:58moi je suis prêt à ça
00:25:00parce que je suis chrétien.
00:25:02Je suis prêt à demander pardon si les gens sont sincèrement blessés.
00:25:04Mais il y a aussi des gens qui ne sont pas sincères.
00:25:06Et qui veulent que tu rampes à leurs pieds.
00:25:08Et ça, c'est pas possible.
00:25:10Parce qu'on ne rampe pas
00:25:12quand on est habité par quelque chose
00:25:14qui est bouillant, plus grand que
00:25:16cette haine qu'ils me portent.
00:25:18Et donc, aujourd'hui,
00:25:20le temps est venu pour
00:25:22des gens de cette communauté
00:25:24de me demander pardon.
00:25:26Donc là, je suis là et je leur dis
00:25:28allez-y, vous verrez, ça fait du bien.
00:25:30– De te demander pardon pour quoi ?
00:25:32– Pour m'avoir lynché. Pour avoir menti.
00:25:34Pour avoir organisé autour de moi
00:25:36un lynchage.
00:25:38Comme ils le faisaient à l'époque de l'esclavage,
00:25:40si tu veux, on va te mettre en place
00:25:42de marcher comme ça et on va te lyncher devant les autres.
00:25:44– Qu'est-ce qu'il y a eu comme lynchage ?
00:25:46– C'est pour dire, vous voyez, ne parlez plus jamais
00:25:48de ces sujets-là, parce que c'est interdit.
00:25:50Et le nègre, finalement, il ne pense pas.
00:25:52Moi, j'ai fait une connerie, c'était le geste
00:25:54d'émancipation des populations noires.
00:25:56Et c'est devenu un geste antisémite.
00:25:58Mais de qui se moque-t-on ?
00:26:00Demandez-moi pardon pour ça.
00:26:02– Tu crois que ce n'est pas devenu un geste antisémite ?
00:26:04– Bien sûr que non.
00:26:06– C'est quand il y en a plein qui se prennent en photo,
00:26:08peut-être à ton insu, mais quand il y en a plein
00:26:10qui se prennent en photo, rue du Four,
00:26:12à Auschwitz, devant, etc., on sait très bien.
00:26:14– Ça, ça serait de l'honnêteté, tu vois.
00:26:16– Oui, mais moi, je suis honnête.
00:26:18– Moi, pareil, je n'ai rien à gagner.
00:26:20– Il faudrait vraiment voir ces gens-là
00:26:22et leur demander ce qu'ils pensent.
00:26:24Moi, nier la souffrance d'un peuple,
00:26:26ça n'est pas ma conception.
00:26:28Donc, le faire…
00:26:30– Il ne faut pas qu'on nie les souffrances
00:26:32en Afrique, et c'est à juste titre,
00:26:34il y en a plein, et dans d'autres territoires
00:26:36– En Nouvelle-Calédonie, là.
00:26:38– Exactement, en Afrique du Sud,
00:26:40en Amérique du Sud aussi, en ce moment,
00:26:42beaucoup moins dans les médias européens,
00:26:44mais où ça tire fort, en Honduras, etc.
00:26:46Mais il faut aussi accepter
00:26:48que les autres aient subi aussi.
00:26:50Tu vois, moi, je suis neutre,
00:26:52j'ai un niveau vraiment…
00:26:54– Oui, oui, mais j'entends, j'entends.
00:26:56– Tu peux comprendre que ça ait choqué des gens
00:26:58de se faire prendre en photo. – La quenelle ?
00:27:00– La quenelle, je ne dis pas que ton geste
00:27:02tu l'as créé pas pour ça, mais tu peux comprendre
00:27:04qu'il a été pris pour ça. – Ce qui est grave,
00:27:06c'est qu'il y a un mec qui s'appelle Alain Jakubowicz,
00:27:08qui était à l'époque président de la LICRA,
00:27:10– C'est quoi la LICRA ? J'explique à chaque fois.
00:27:12– Donc la LICRA, c'est une association
00:27:14qui prétendument se bat contre le racisme et l'antisémitisme.
00:27:20Prétendument, je dis.
00:27:22À mon avis, c'est plutôt une association
00:27:24qui touche des subventions
00:27:26pour alimenter l'antisémitisme et le racisme.
00:27:28C'est mon point de vue, pour les avoir eus en face.
00:27:32Parce que dans la période de demande de pardon,
00:27:34je me suis rapproché d'Alain Jakubowicz.
00:27:36On a parlé, et de la même façon que Netanyahou,
00:27:40c'est ni pardon, ni oubli, jamais.
00:27:42Le ni pardon, ni oubli, jamais, Alain Jakubowicz,
00:27:46ça conduit à quoi ?
00:27:48Ça conduit à la guerre, immanquablement.
00:27:52Le devoir de ne pas oublier,
00:27:56c'est le devoir d'alimenter la haine.
00:28:00– Non, c'est aussi le devoir de mémoire.
00:28:02Là, il y a le débarquement,
00:28:0480 ans du débarquement, le 6 juin.
00:28:06– Tu crois que dans un siècle ou dans deux siècles,
00:28:08les gens n'auront quelque chose à foutre ?
00:28:10– Ça sera dans les histoires, j'espère.
00:28:12– Il y aura d'autres histoires qui vont arriver.
00:28:14Des histoires anatomiques, peut-être.
00:28:16Encore plus grave, tout ce qu'il y aura eu avant,
00:28:18il n'y aura rien eu.
00:28:20Parce que là, on va tuer des millions,
00:28:22et des millions, et des milliards.
00:28:24– Oui, mais pour l'instant, il n'y a pas.
00:28:26– Oui, mais on n'est pas loin.
00:28:28– Et en fait, on se rend compte que…
00:28:30– C'est pas très frais, ça fait 80 ans.
00:28:32– 80 ans, c'est rien, t'as 58 ans.
00:28:34C'est que 22 ans plus loin que toi,
00:28:36c'est rien du tout, en vrai.
00:28:38– C'est rien du tout, mais les Noirs,
00:28:40ils n'avaient pas le droit de vote aux États-Unis.
00:28:42Il y avait de l'esclavage encore partout.
00:28:44– Mais ce n'est pas une raison.
00:28:46– Non, mais ce que je veux dire, c'est que
00:28:48les Tutsis, les Hutus, il n'y a pas longtemps.
00:28:50Les Kanaks, c'est maintenant.
00:28:52Donc tout ça, ça nous touche tous.
00:28:54Et il est important de ne pas organiser
00:28:56de hiérarchisation.
00:28:58Et je pense, aujourd'hui,
00:29:00ce qui est vraiment dramatique,
00:29:02c'est qu'on est en train de mettre,
00:29:06et c'est pour ça que la Cour pénale internationale,
00:29:08c'est courageux ce qu'ils ont fait,
00:29:10c'est qu'ils ont mis au même niveau
00:29:12la souffrance du 7 octobre
00:29:14et la souffrance du 8 octobre,
00:29:16aujourd'hui, du peuple palestinien.
00:29:18C'est très courageux, parce que là,
00:29:20ils sont en train de dire, voilà,
00:29:22on ne peut plus hiérarchiser,
00:29:24il faut arrêter de nous sortir la Shoah
00:29:26pour faire ce qui se passe à Gaza.
00:29:28Ce qui est beau, je trouve, en ce moment,
00:29:30c'est qu'il y a cette recherche de beauté.
00:29:32Et la beauté, c'est pas de pleurer,
00:29:34c'est de regarder objectivement
00:29:36les choses.
00:29:38Il n'y a pas un peuple qui a plus souffert
00:29:40que les autres sur cette terre.
00:29:42– Il y a une hiérarchie depuis toujours et dans tout.
00:29:44– C'est comme le racisme anti-blanc.
00:29:46Moi, je ne suis pas concerné.
00:29:48– Bah si, à moitié concerné.
00:29:50– Oui, mais bon, je suis noir.
00:29:52Et quand je vais au Cameroun, je suis métis.
00:29:54Je ne suis jamais blanc.
00:29:56Donc,
00:29:58je ne me suis pas concerné.
00:30:00J'ai une mère qui est blanche.
00:30:02– Dans ta famille maternelle ?
00:30:04– Oui, bien sûr, ils sont blancs.
00:30:06Mais on n'a pas eu la même vie.
00:30:08C'est-à-dire que quand tu vas chercher du boulot,
00:30:10c'est pas la même vie, c'est pas la même chose.
00:30:12Et les Kanaks, aujourd'hui, ce qu'ils disent,
00:30:14c'est que ça ne sera jamais la même chose.
00:30:16Et c'est vrai.
00:30:18Et aujourd'hui, ils ont besoin de se retrouver entre eux.
00:30:20Comme les blancs, on en a marre aussi,
00:30:22parfois dans certains quartiers de France,
00:30:24c'est-à-dire que j'ai besoin de me retrouver aussi.
00:30:26J'ai besoin de voir mon clocher d'église, mes trucs.
00:30:28J'ai besoin d'être…
00:30:30Je comprends ça.
00:30:32Et quand on se retrouve, c'est parce qu'on a envie.
00:30:34Mais qu'on ne soit pas obligé de subir l'autre.
00:30:36Et ça, c'est tout à fait vrai.
00:30:38– Dans plein de médias en ligne,
00:30:40nous, on a aussi créé les gens pour être juste.
00:30:42Et alors, au début, les gens…
00:30:44Je sais, j'ai reçu plein de messages,
00:30:46« Tu reçois tel mec politique, tel comédien, tel gangster,
00:30:48c'est fou, c'est pas bien. »
00:30:50Et en fait, je pense que la justesse,
00:30:52en tout cas, c'est mon point de vue,
00:30:54je ne demande pas de le partager,
00:30:56mais dans plein de médias digitaux,
00:30:58on va dire, en ligne,
00:31:00quand un flic va tuer quelqu'un,
00:31:02ils vont en faire deux mois.
00:31:04Et quand, à l'inverse, quelqu'un va tuer un flic,
00:31:06ils ne vont pas en parler.
00:31:08La justesse, c'est de parler des deux.
00:31:10Parce que c'est inacceptable qu'il y ait un policier
00:31:12qui tue un mec dans une cité.
00:31:14Inacceptable au possible.
00:31:16Et c'est aussi inacceptable qu'un jeune de cité tue un policier.
00:31:18– C'est exactement ça.
00:31:20Et c'est vrai que c'est une chance d'avoir deux cultures,
00:31:24si tu veux, il y a autant de connards
00:31:26chez les uns que chez les autres.
00:31:28Les Noirs ne sont pas mieux que les Blancs.
00:31:30Et vice-versa.
00:31:32Mais par contre,
00:31:34parfois, c'est important
00:31:36d'observer
00:31:38qu'il y a une volonté
00:31:40à pousser à une sorte de brassage
00:31:42pour tout tuer,
00:31:44toute l'identité de chacun.
00:31:46Et je pense que l'identité, c'est fondamental.
00:31:48Les gens ont besoin de cette identité.
00:31:50Les Bretons ont besoin d'être Bretons.
00:31:52C'est très important.
00:31:54Par exemple, au Cameroun,
00:31:56je suis content quand je rentre dans mon village
00:31:58de pouvoir revoir
00:32:00les tombes des morts de mon grand-père,
00:32:02de voir tout le parcours.
00:32:04C'est important de connaître ses racines.
00:32:06– On te voit en photo avec ta maman.
00:32:08Une photo de toi petit.
00:32:10Toi, tes parents divorcent
00:32:12quand tu es jeune ?
00:32:14– Oui, je suis tout petit.
00:32:16– Vous êtes combien en tout ?
00:32:18– Frère et demi-frère,
00:32:20on doit être une quinzaine,
00:32:22dix-sept, je dirais.
00:32:24Il y en a un que je n'ai pas connu.
00:32:26– Une équipe de foot,
00:32:28elle est en place encore.
00:32:30On va parler des lycées Moon.
00:32:32Justement, tu me disais,
00:32:34qu'est-ce qui a fait que j'ai vraiment
00:32:36poussé le bouchon ? Il y a eu Robert Faurisson.
00:32:38Moi, j'ai travaillé le sujet.
00:32:40Je vous l'ai expliqué.
00:32:42Chez vous, je ne connaissais pas.
00:32:44Je ne pouvais pas tout connaître.
00:32:4626 décembre 2008,
00:32:48Zénith de Paris, tu joues ton spectacle
00:32:50qui s'appelle « J'ai fait le con » à l'époque.
00:32:52Tu remets le prix de l'infréquentabilité
00:32:54à Robert Faurisson, qui a été condamné
00:32:56à une demi-dozaine de fois pour négationnisme.
00:32:58Lui, il dit vraiment que les chambres à gaz
00:33:00n'ont pas existé.
00:33:02Tu es d'accord que c'est compliqué, ça ?
00:33:04De fréquenter ces mecs-là ?
00:33:06– Déjà, non seulement ce n'est pas compliqué
00:33:08parce que tu le connaîtrais, c'est quelqu'un de charmant.
00:33:10Je ne parle pas de ses thèses.
00:33:12Ses thèses, c'est lui, c'est son histoire.
00:33:14Je l'invite aux Zénith de Paris
00:33:16pour lui remettre le prix de l'infréquentabilité.
00:33:18Et celui qui va lui remettre
00:33:20ce prix, c'est Jacqui.
00:33:22– Jacqui Sigaud,
00:33:24qui est déguisé en déporté juif.
00:33:26– Dont le père
00:33:28était déporté dans les camps.
00:33:30Donc, il me semble
00:33:32que Jacqui
00:33:34est capable de cet humour incroyable
00:33:36et cette puissance pour faire ce qu'il fait.
00:33:38– Jacqui, oui, mais peut-être pas d'autres personnes.
00:33:40Mais c'est tout comme
00:33:42si on avait déguisé un mec…
00:33:44– Non, mais si on ne dit pas
00:33:46que Jacqui est un fils de déporté,
00:33:48on retire
00:33:50à la blague que nous avons organisée
00:33:52toute sa teneur.
00:33:54Jacqui, il a envie de rire,
00:33:56il a envie de rire avec moi.
00:33:58Et moi, en tant qu'humoriste,
00:34:00pour connaître, dans une société
00:34:02où on ne sait plus où est le bien, où est le mal,
00:34:04je vais voir celui qui prétendument
00:34:06est l'homme le plus atroce
00:34:08je le rencontre
00:34:10et je lui mets le prix de…
00:34:12Toi, tu es vraiment un infréquentable.
00:34:14On m'a dit, si tu touches Robert, si tu l'approches,
00:34:16alors là, tu es mort.
00:34:18Je voulais connaître la mort de mon vivant,
00:34:20je voulais voir.
00:34:22J'ai vu un homme qui m'a expliqué
00:34:24sa théorie, c'est un hors-la-loi
00:34:26puisqu'il y a une loi qui interdit
00:34:28de dire ce qu'il dit.
00:34:30– C'est tout comme, heureusement,
00:34:32personne ne dira, il n'y a pas eu de génocide
00:34:34là, je n'en sais rien,
00:34:36dans un pays, en ce moment,
00:34:38il y en a plusieurs en ce moment sur Terre.
00:34:40Est-ce que tu es d'accord que ce n'est pas bien
00:34:42de dire que ça n'a pas existé ?
00:34:44J'en ai rencontré des femmes…
00:34:46– Ce n'est pas bien puisque c'est hors-la-loi.
00:34:48– Mais au-delà de la loi ?
00:34:50– Tu sais que c'est la première fois dans l'histoire
00:34:52que la réalité des chambres à gaz,
00:34:56c'est une loi,
00:34:58ce n'est pas une histoire,
00:35:00c'est la loi.
00:35:02Commenter la loi, c'est comme dire à un feu rouge
00:35:04c'est vrai ou c'est pas vrai,
00:35:06c'est la loi.
00:35:08Robert Faurisson a été condamné
00:35:10parce qu'il n'a pas respecté la loi.
00:35:14– Oui, mais au-delà même, je te parle même
00:35:16de toi, d'être un homme bon.
00:35:18– Oui.
00:35:20– Et comme on va en parler après,
00:35:22effectivement, des autres,
00:35:24il n'y a pas de deux poids deux miens,
00:35:26c'est juste pas bien.
00:35:28– C'est pas bien de dire quoi ?
00:35:30– De dire que ça n'a pas existé pour les gens
00:35:32qui en sont morts.
00:35:34– Tu seras condamné si tu dis ça.
00:35:36Donc c'est pas bien, oui,
00:35:38c'est pas bien.
00:35:40– Mais c'est triste tout ça.
00:35:42– C'est triste, mais c'est comme c'est triste
00:35:44de voir aujourd'hui
00:35:46qu'on est en train de se poser des questions
00:35:48sur l'indépendance de la Kanaki, c'est triste.
00:35:50Ce peuple-là, il est là depuis
00:35:52des milliers d'années, pourquoi ?
00:35:54Ils ont dit, maintenant partez,
00:35:56à la France, il faut partir.
00:35:58Et en plus,
00:36:00vous pouvez rester,
00:36:02mais c'est plus vous qui dirigez les choses.
00:36:04Et c'est pareil en Afrique,
00:36:06ce qui se passe au Mali, au Sénégal,
00:36:08extraordinaire ce qui est en train de se passer là-bas.
00:36:10Le monde est en train de changer,
00:36:12mais je suis d'accord pour dire,
00:36:14et si c'est pour répondre à ta question,
00:36:16s'il y a des gens qui se sentent
00:36:18profondément blessés,
00:36:20c'est important de leur apporter
00:36:22de l'amour, de leur dire,
00:36:24j'ai pas voulu faire ça,
00:36:26j'ai pas voulu te blesser,
00:36:28mais par contre, tu dois m'entendre,
00:36:30et tu dois pas avoir des œillères
00:36:32et me menacer
00:36:34comme ça avec ta souffrance.
00:36:36Ta souffrance, bienvenue au club,
00:36:38j'y peux rien, moi j'y étais pas à l'époque.
00:36:40Non mais tu vas souvent jouer sur la corde,
00:36:42tu sais, tu vas souvent jouer sur le truc,
00:36:44parce qu'une fois, ça peut arriver deux fois,
00:36:46mais trente, quarante fois où tu vas dépasser,
00:36:48mais tu sais que c'est un peu ton truc à toi.
00:36:50Qu'est-ce qu'un humoriste ?
00:36:52C'est quoi un humoriste ?
00:36:54Si ce n'est une personne
00:36:56qui va, à l'époque c'était le bouffon,
00:36:58c'était le bouffon du roi,
00:37:00il va dire des choses que les autres
00:37:02hésitent à dire,
00:37:04et puis si les gens rient, il a gagné,
00:37:06et si les gens ne rient pas, c'est qu'il s'est trompé.
00:37:08Par exemple, on a reçu Fabrice Eboué.
00:37:10Un petit frère,
00:37:12lui c'est carrément mon histoire.
00:37:14Fabrice Eboué, moi je l'adore,
00:37:16il est très drôle, c'est marré,
00:37:18je l'ai vu en spectacle, il pousse le boujon aussi,
00:37:20mais peut-être pas de l'autre côté
00:37:22de la barrière.
00:37:24C'est moi qui aurais déterminé ce qui était de l'autre côté ?
00:37:26Non, c'est que quand tu fais vraiment de la peine à quelqu'un,
00:37:28j'en sais rien.
00:37:30Moi j'ai envie de te dire, viens de l'autre côté faire un tour, tu vas voir.
00:37:32C'est pas ce que tu penses.
00:37:34De l'autre côté, des gens qui sont montrés du doigt,
00:37:36il y en a plein,
00:37:38Le Pen, machin, tu vois,
00:37:40il a été toute sa vie, il a été traîné dans la boue ce mec-là,
00:37:42mais c'est un homme aussi,
00:37:44et c'est un homme avec ses qualités, et ses défauts,
00:37:46et bien c'est bien d'aller le voir.
00:37:48Et cette histoire de frontière, si tu veux,
00:37:50si tu es vraiment un homme juste,
00:37:52et de paix, tu dois y aller,
00:37:54tu dois aller les voir.
00:37:56T'as reçu des gens qui avaient basculé de l'autre côté,
00:37:58t'en as reçu beaucoup.
00:38:00Des tueurs, des tueurs,
00:38:02donc t'as vu des gens,
00:38:04qui ont fait des erreurs de parcours,
00:38:06mais je reçois que,
00:38:08par contre, ça c'est important,
00:38:10je reçois que si à la fin il y a un message
00:38:12intelligent.
00:38:14Si c'est pour prendre un mec qui a tué
00:38:16trois personnes dans un center park en prenant des enfants d'otages,
00:38:18ça ne m'intéresse pas.
00:38:20Si il dit, en fait,
00:38:22c'est la preuve par l'exemple,
00:38:24si il dit aux jeunes qui vont nous regarder,
00:38:26tiens, finalement j'ai passé 25 ans dans une cellule de 9m2,
00:38:28j'aurais préféré avoir une femme, un enfant,
00:38:30un chien, un pavillon, avoir une vie comme tout le monde,
00:38:32je regrette ce que j'ai fait.
00:38:34Ne serait-ce que ça. Et bien du coup ça va servir à quelque chose,
00:38:36parce qu'il y a peut-être des mecs qui vont se dire,
00:38:38si lui il a fait pire que moi, je ne vais pas faire comme lui.
00:38:40Tu vois, c'est ça. Parce que déjà,
00:38:42leurs profs leur disent, leurs CPE, leurs grands frères,
00:38:44de ne pas le faire. Et là t'as la preuve par l'exemple.
00:38:46C'est plutôt, mais il faut qu'il y ait un flou quand même.
00:38:48Mais moi aussi, c'est pareil, j'ai voulu aller voir
00:38:50des gens qui étaient montrés du doigt
00:38:52comme étant strictement infréquentables,
00:38:54le diable, Robert Forrisso, c'était le diable.
00:38:56Et quand tu discutes
00:38:58avec des gens comme ça,
00:39:00bon, non seulement, c'était pas du tout le diable,
00:39:02c'était un homme, un poète,
00:39:04c'était incroyable,
00:39:06la différence, Jean-Marie Le Pen,
00:39:08mais c'est incroyable. Moi j'ai grandi
00:39:10tout petit en me disant,
00:39:12c'est le mec-là, si tu le croises, il faut le tuer.
00:39:14Mais quand je l'ai rencontré,
00:39:16on est élevé,
00:39:18on est manipulé,
00:39:20et il faut être juste.
00:39:22C'est sûr, c'était peut-être pas l'homme
00:39:24qui a fait des erreurs,
00:39:26il a fait tout ça, mais qui n'en a pas fait.
00:39:28– Mais c'est vrai que du coup, t'es entouré…
00:39:30– Non, je ne suis pas entouré.
00:39:32– T'es entouré, comment il s'appelle ? Joe Le Corbeau ?
00:39:34Non, c'est ça ?
00:39:36Non, je lui bêtise peut-être le nom ?
00:39:38Joe Le Corbeau, qui est dessinateur,
00:39:40qui vient nous voir à la fin de ton procès,
00:39:42qui fait des trucs anti-juifs, clairement,
00:39:44il faut appeler un chien un chat.
00:39:46– Il n'était pas partie de mon environnement.
00:39:48– Mais il vient, il te prend, il t'enlace,
00:39:50quand même, ils sont proches.
00:39:52– Oui, mais là, lui, précisément,
00:39:54autant Robert Faurisson,
00:39:56lui, ce n'est pas du tout mon environnement.
00:39:58Mais il y a des gens
00:40:00avec qui je m'entends bien,
00:40:02qui sont effectivement montrés du doigt
00:40:04comme étant strictement infréquentables.
00:40:06Je peux leur parler, oui.
00:40:08J'ai même des amis
00:40:10qui sont montrés du doigt
00:40:12comme étant des gens infréquentables.
00:40:14– Tu as des amis, toi, du milieu,
00:40:16sans dire de nom, ça ne m'intéresse pas,
00:40:18mais qui ne veulent justement pas s'afficher avec toi,
00:40:20pour ne pas être…
00:40:22– Beaucoup, beaucoup.
00:40:24La plupart des artistes
00:40:26me reconnaissent,
00:40:28on va dire,
00:40:30d'avoir marqué
00:40:32de mon empreinte
00:40:34l'humour français.
00:40:36C'est-à-dire que j'ai effectivement
00:40:38inspiré
00:40:40toute une génération
00:40:42de jeunes humoristes.
00:40:44– On a reçu Alexandre Astier.
00:40:46– Oui, j'aime beaucoup.
00:40:48– En janvier, dans l'émission,
00:40:50j'ai vu qu'il a parlé de toi déjà
00:40:52sur les interviews, sur France Inter.
00:40:54– Oui, on est sur le plan humoristique,
00:40:56on est proche.
00:40:58– Avant de te montrer les extraits,
00:41:00pour que tu puisses réagir,
00:41:02c'est pour ça que tu es venu,
00:41:04un droit de réponse,
00:41:06dans un studio de l'époque.
00:41:08– On avait des amis en commun,
00:41:10j'étais au lycée,
00:41:12et puis voilà,
00:41:14on s'est rencontrés,
00:41:16on a été les deux bouts en train
00:41:18de ce petit groupe de copains,
00:41:20et puis on a fait des sketchs.
00:41:22Au début,
00:41:24Elie avait déjà une petite aventure,
00:41:26on va dire, télévisuelle,
00:41:28médiatique,
00:41:30il faisait des petites publicités,
00:41:32il avait envie d'être comédien.
00:41:34J'écrivais, j'étais plutôt
00:41:36un humoriste, je dirais,
00:41:38dans l'âme,
00:41:40évidemment inspiré par Les Inconnus,
00:41:42Coluche,
00:41:44C'était un peu mon époque,
00:41:46même si derrière,
00:41:48il y avait quand même
00:41:50Fernand Reynaud, Daniel Prévost,
00:41:52qui étaient des repères,
00:41:54j'ai eu la chance de connaître
00:41:56et côtoyer Daniel Prévost d'ailleurs,
00:41:58et puis certains des Inconnus.
00:42:00Et donc,
00:42:02ça a marché tout de suite.
00:42:04On a fait des scènes ouvertes,
00:42:06et ça a marché tout de suite.
00:42:08Vous étiez potes à côté ?
00:42:10Vous avez passé combien de temps de travail
00:42:12pour imaginer un peu la longueur
00:42:14de votre duo ?
00:42:16On a prévu une dizaine d'années,
00:42:18je pense, ensemble.
00:42:20Au début, c'était vraiment relax,
00:42:22puis après on est devenus plus professionnels.
00:42:2490 à 97 grosso modo ?
00:42:26Ouais, mais on avait déjà commencé
00:42:28à faire les cons un peu avant,
00:42:30puis on a fait des scènes ouvertes.
00:42:32Deux gros spectacles ensemble,
00:42:34Elie et Dieudonné, au Théâtre du Splendide,
00:42:36Saint-Martin, en 92,
00:42:38et Elie et Dieudonné en garde à vue,
00:42:40en 96, donc un peu après.
00:42:42Il y a une émission après qui s'appelait
00:42:44La vie des bêtes,
00:42:46Une certaine idée de la France, en 94.
00:42:48Vous écrivez tous les deux, vous préparez vos sketches,
00:42:50comment ça se passe ?
00:42:52Avec le recul, maintenant, on sait,
00:42:54puisqu'on a des carrières où on a travaillé
00:42:56plus en solo que...
00:42:58Moi, j'ai toujours écrit mes sketches tout seul,
00:43:00lui, c'est toujours associé
00:43:02à d'autres pour écrire.
00:43:04Je sais comment il travaille, Elie,
00:43:06c'est pas un auteur pour moi.
00:43:08C'est un très bon comédien,
00:43:10et il sait faire faire
00:43:12ce qu'on appelle de la mise en bouche.
00:43:14Une fois qu'il a le texte,
00:43:16il trouve des formules,
00:43:18des choses comme ça.
00:43:20C'est plus un dialoguiste
00:43:22qu'un auteur.
00:43:24Et donc, voilà,
00:43:26ensuite, lui, dans sa carrière,
00:43:28il a fallu qu'il travaille
00:43:30avec Franck Dubos.
00:43:32Il faudrait demander à Franck Dubos comment ils travaillaient ensemble.
00:43:34Je pense que lui et moi, on saurait exactement
00:43:36comment Elie fonctionne.
00:43:38Je vais te montrer l'extrait.
00:43:40Il y a 4, on l'a découpé en 4 pour que ça soit digeste
00:43:42et que tu puisses répondre facilement.
00:43:44En gros, il a parlé 3 minutes 30
00:43:46sur votre duo.
00:43:48Dans les articles, il disait soucis financiers.
00:43:50C'était le cas ou c'était plus
00:43:52angolade et on n'a plus envie de continuer ?
00:43:54Non, pas vraiment des soucis financiers.
00:43:56Mais c'était lui qui produisait le duo.
00:43:58Et franchement,
00:44:00je pense qu'il...
00:44:02Je n'ai pas été payé comme je devais être payé.
00:44:04C'est un grand...
00:44:06C'est un homme d'argent,
00:44:08Diodo.
00:44:10Il est très, très fort pour ça.
00:44:16C'est tellement vieux maintenant, il y a la prescription.
00:44:18Mais je ne me sentais pas...
00:44:20Je me sentais un peu arnaqué.
00:44:22Ah oui, à l'époque ?
00:44:24On s'engueulait souvent pour ça.
00:44:26Sauf que moi,
00:44:28le problème, c'est que je n'ai pas d'argument avec lui.
00:44:30Parce que je lui disais, je ne comprends pas,
00:44:32on a fait un galin,
00:44:34tu as été payé plus que moi.
00:44:36Tu comprends, c'est la société, c'est les frais.
00:44:38Et après, j'étais
00:44:40un peu enfumé parce que je ne maîtrise pas ça.
00:44:42Je suis un faux juif.
00:44:44Premier extrait,
00:44:46c'est la loi, le droit de réponse.
00:44:48Tu as complètement le droit de répondre.
00:44:50Suite à ça, c'est le procès.
00:44:52Il dit qu'il est un faux juif.
00:44:54Déjà, ça,
00:44:56c'est un peu antisévite.
00:45:00Donc là, c'est quand même extraordinaire.
00:45:02Parce qu'effectivement,
00:45:04il mélange un petit peu tout.
00:45:06Il essaye de me faire passer pour...
00:45:08Oui, j'étais plus producteur
00:45:10que lui, mais j'étais plus auteur
00:45:12que lui aussi.
00:45:14La preuve en est, c'est qu'Elie,
00:45:16après moi, n'a jamais écrit
00:45:18ses spectacles tout seul.
00:45:20Pourquoi ?
00:45:22Parce que c'était Franck Dubosc
00:45:24aussi, il faudrait y parler.
00:45:26Le problème, nous, on mélange tout.
00:45:28Je précise juste, pour être très juste, c'est très courant
00:45:30que des humoristes écrivent à deux pour du ping-pong.
00:45:32Même tous les gros humoristes
00:45:34écrivent souvent ping-pong.
00:45:36Moi, jusqu'à présent, jusqu'à aujourd'hui,
00:45:38je n'ai jamais répondu à Elie.
00:45:40Pour moi, c'était une époque.
00:45:42Je ne regrette absolument pas cette période-là.
00:45:44Mais sur l'écriture,
00:45:46sur le partage des recettes, tout ça,
00:45:48je trouve qu'Elie est allé
00:45:50un petit peu loin.
00:45:52Il laisse entendre que je leur
00:45:54ai arnaqué, plus ou moins.
00:45:56Alors que j'ai partagé avec lui
00:45:58mes textes.
00:46:00J'ai partagé,
00:46:02on a fait...
00:46:04Alors qu'il n'écrivait pas.
00:46:06Il a fait les petites annonces
00:46:08d'Elie, qui était un concept
00:46:10qu'on avait vendu à France Télévisions.
00:46:12Et c'était
00:46:14les petites annonces d'Elie et Dieudonné.
00:46:16J'ai laissé. J'aurais pu faire un procès.
00:46:18J'ai laissé tout ça.
00:46:20Donc Elie me doit de l'argent.
00:46:22Mais bon,
00:46:24je n'ai pas besoin de son argent.
00:46:26Mais c'est malhonnête de dire
00:46:28que je l'ai arnaqué.
00:46:30Et quand il dit
00:46:32je suis
00:46:34un faux juif,
00:46:36qu'est-ce qu'il essaye de me dire, là ?
00:46:38Que les juifs sont plutôt
00:46:40ceux qui s'occupent de l'argent ?
00:46:42Est-ce que ce genre de
00:46:44poncifs caricaturaux ne servent pas
00:46:46à des propos antisémites ?
00:46:48C'est la question que j'ai envie de lui poser.
00:46:50Non, Elie,
00:46:52le problème c'est que tu ne peux pas
00:46:54revendiquer des textes
00:46:56un univers qui n'est pas à toi.
00:46:58Il faut remettre un petit peu les choses
00:47:00à leur place. Ça reste un copain.
00:47:02Mais quand il m'attaque, maintenant
00:47:04que je suis en paix, moi,
00:47:06et que j'ai pardonné,
00:47:08je lui pardonne de toute façon
00:47:10d'avoir dit ça. Je lui pardonne, moi.
00:47:12Mais il faut qu'il m'écoute, maintenant.
00:47:14Il faut qu'il arrête.
00:47:16C'est de la même façon, Elie, le gros problème
00:47:18que j'ai avec Elie aujourd'hui,
00:47:20j'étais prêt à refaire un spectacle avec lui l'année dernière.
00:47:22L'année dernière ? Vous en avez parlé ?
00:47:24Oui, il hésitait.
00:47:26On aurait pu faire quelque chose d'extraordinaire
00:47:28sur le pardon,
00:47:30sur la réconciliation.
00:47:32On avait un truc à faire.
00:47:34Mais je ne le ferai plus. Parce que maintenant,
00:47:36à partir du moment où j'ai fait toute cette démarche
00:47:38pour essayer de,
00:47:40en sincérité, de demander pardon
00:47:42aux gens qui auraient pu être blessés
00:47:44dans sa communauté, il lui suffisait de venir
00:47:46dire, ben oui, c'est mon vieux pote,
00:47:48en fait, il n'est pas antisémite, il a peut-être fait des trucs
00:47:50qui ont été... Il suffisait de faire ça.
00:47:52Et non. Je te montre le deuxième extrait.
00:47:54Il y a eu quatre extraits. Deuxième extrait.
00:47:56On aurait pu amener plein de choses.
00:47:58On était le symbole de l'antiracisme
00:48:00par excellence. Et il a tout pété.
00:48:02Il est allé à l'opposé.
00:48:04Il a fréquenté des gens infréquentables.
00:48:06Il a dit des choses
00:48:08qu'on ne peut même pas entendre.
00:48:10Je ne comprends pas pourquoi.
00:48:12Qu'est-ce que ça lui a amené ? Résultat,
00:48:14il a un bracelet électronique.
00:48:16Il joue dans des bus.
00:48:18Il joue dans des champs de blé.
00:48:20Il est interdit de jouer
00:48:22dans toute la France.
00:48:24Mais je ne comprends pas ce que ça lui amène.
00:48:26Alors oui,
00:48:28il est considéré comme un dieu par des gens.
00:48:30Il est...
00:48:32Alors il s'est
00:48:34arrangé pour se martyriser.
00:48:36Pour être
00:48:38l'idole d'une certaine population.
00:48:40Mais ça lui amène quoi ?
00:48:42Je n'arrive pas à comprendre.
00:48:44Il ne comprend rien. Donc c'est un peu logique qu'il n'arrive pas à comprendre.
00:48:46Il dit que je côtoie
00:48:48des gens infréquentables. Mais lui, il côtoie qui ?
00:48:50Arthur ? C'est un mec fréquentable,
00:48:52ce mec-là ? Après, tu peux ne pas l'apprécier,
00:48:54mais Arthur, c'est un homme d'affaires qui a affaire à vivre.
00:48:56Moi, je ne le connais pas. Je n'ai pas l'intérêt.
00:48:58On a de la même génération.
00:49:00Mais il vit plein de gens, Arthur.
00:49:02En faisant quoi ? En produisant des émissions,
00:49:04en créant... Tu regardes ses émissions ?
00:49:06Moi, je ne regarde pas la télé.
00:49:08Moi non plus. C'est pour ça que je suis venu sur Internet.
00:49:10Mais pareil, il y a des millions, sinon ils ne seraient plus là.
00:49:12Mais non, il n'y a pas des millions.
00:49:14Ils seraient là parce que, de toute façon, il fait partie d'un système.
00:49:16Ils n'ont même pas besoin de savoir
00:49:18si tu regardes ou tu ne regardes pas.
00:49:20C'est subventionné. C'est-à-dire que ça n'existe pas.
00:49:22Ce mec-là, Arthur, il a essayé de faire
00:49:24un spectacle, je crois, à l'Olympia.
00:49:26Personne ne va le voir. Parce que c'est tellement mauvais.
00:49:28Après, il y a eu des échecs.
00:49:30Mais on ne peut pas dire qu'ils ne servent à rien.
00:49:32C'est des mecs qui vivent.
00:49:34Je n'ai toujours jamais compris, en France,
00:49:36en général, qu'on attaque
00:49:38les grands patrons, les grands chefs d'industrie.
00:49:40Mais en fait, les gars font vivre 80 000 personnes,
00:49:4260 000 personnes, à qui ils sont faits tout seuls.
00:49:44Les chefs d'industrie. Et on a ce truc français
00:49:46de tirer vers le bas tout le monde.
00:49:48Quand il y a des succès, c'est bien aussi.
00:49:50Il faut que ça soit bien.
00:49:52Moi, je suis sur scène.
00:49:54Il y a des gens qui payent 35 euros
00:49:56pour venir me voir.
00:49:58Arthur, ça a été le roi de la radio.
00:50:00Ma consommation d'Arthur,
00:50:02ça a été quand j'étais ado.
00:50:04Il était quand même très fort.
00:50:06Après, qu'on aime ou pas.
00:50:08C'est des gens qui ont essayé
00:50:10de rencontrer le public.
00:50:12C'est un échec systématique.
00:50:14Les gens ne veulent pas les voir.
00:50:16Les gens ne veulent pas mettre 20 balles
00:50:18pour aller voir Arthur.
00:50:20Parce que, simplement, c'est mauvais.
00:50:22C'est quelqu'un qui n'est pas drôle
00:50:24mais qui se croit drôle
00:50:26et qui est imposé aux gens.
00:50:28Encore une fois, il a peut-être
00:50:30des qualités d'homme d'affaires.
00:50:32Très bien s'il vend des tapis ou des jeans.
00:50:34Mais là, ce n'est pas son truc.
00:50:36Il ne sait pas le faire. Il ne sait pas faire rire.
00:50:38Or, il croit qu'il sait le faire
00:50:40et qu'il est marrant.
00:50:42Et en plus, quand tu es dans son environnement,
00:50:44il te donne des leçons.
00:50:46Comme il a beaucoup d'argent, il dit
00:50:48ça c'est drôle, ça c'est pas drôle.
00:50:50Après, il me parle de
00:50:52l'échange interdit.
00:50:54Molière, il était interdit.
00:50:56Je ne réagis à rien
00:50:58mais tu le disais toi-même que tu fréquentais
00:51:00tu voulais voir la mort de près.
00:51:02Tu savais que c'était des gens infréquentables.
00:51:04Je me suis nourri
00:51:06de cette infréquentabilité.
00:51:08Je te montre l'autre extrait.
00:51:10Troisième extrait.
00:51:12Dieu d'eau, je l'ai connu, il vendait des bagnoles.
00:51:14C'était un commercial.
00:51:16Parfois, j'ai l'impression qu'il continue.
00:51:18Il surfe sur
00:51:20le truc qui marche bien.
00:51:22Je pense. Je ne suis pas dans sa tête.
00:51:24Est-ce qu'il est réellement...
00:51:26Est-ce qu'il pense
00:51:28réellement ce qu'il dit ?
00:51:30Je ne sais pas. Il faut lui poser la question.
00:51:32Mais il ne vous aura jamais de réponse.
00:51:34Il ne nous répondra pas à ça ?
00:51:36Non.
00:51:38Je ne sais même pas s'il fait des interviews.
00:51:40Rien n'est clair avec lui.
00:51:42Je dis ça sans mauvais jeu de mots.
00:51:44Rien n'est clair.
00:51:46Ce n'est pas net.
00:51:48J'aimerais qu'un jour,
00:51:50il soit absolument sincère.
00:51:52C'est ce que je lui avais demandé.
00:51:54Je lui ai proposé de faire ses excuses.
00:51:56Je lui ai dit qu'il fallait aller chercher au fond de soi.
00:51:58Mais ça ne marche pas comme ça.
00:52:00C'est dommage.
00:52:02Il faut qu'il soit sincère.
00:52:04Je ne sais pas quand il est sincère.
00:52:06Voilà.
00:52:08Il ne sait pas quand tu es sincère.
00:52:10C'est le sujet
00:52:12de cet extrait.
00:52:14La sincérité.
00:52:16Est-ce que c'est quelqu'un de sincère ?
00:52:18Moi, je n'ai jamais parlé mal de lui.
00:52:20Jamais.
00:52:22Il a fait je ne sais combien d'émissions
00:52:24où il m'a craché dessus.
00:52:26Moi, je ne l'ai jamais fait.
00:52:28Est-ce que c'est un mec sincère qui parle ?
00:52:30Je n'ai pas de leçons à donner à Elie.
00:52:32Je n'ai pas de leçons à recevoir de lui.
00:52:34On est des potes d'enfance.
00:52:36Quand on va se retrouver,
00:52:38on va se rappeler de tous les moments,
00:52:40les trucs, les galères.
00:52:42Mais quand il est devant une caméra de télé,
00:52:44est-ce que ce mec-là, il est sincère ?
00:52:46Alors qu'il dépend entièrement d'un système
00:52:48puisque son talent ne lui permet plus,
00:52:50contrairement à ce que tu es en train de me dire,
00:52:52que Ducobus n'est pas terrible.
00:52:54Arrête, c'est dur avec lui.
00:52:56Tu sais bien que ce n'est pas vrai.
00:52:58Parce que tu es vexé
00:53:00et vous vous expliquez un peu mal.
00:53:02Mais si tu t'es associé à un moment donné avec lui,
00:53:04c'est que tu le trouvais bon.
00:53:06Lui, il te trouvait bon aussi.
00:53:08Je pense que vous êtes tous les deux très drôles
00:53:10quand vous êtes sur scène ensemble.
00:53:12J'ai continué à faire ce métier.
00:53:14Lui, il a changé.
00:53:16Moi, ce n'est pas ce métier-là
00:53:18que j'ai fait.
00:53:20Je n'ai jamais fait aucune pub de ma vie.
00:53:22C'est vrai que la marque qui voulait s'associer à moi,
00:53:24franchement, à part du Désherbant...
00:53:26Mais bon,
00:53:28c'est vrai que
00:53:30Eli, il ne sait pas où il en est.
00:53:32Il ne sait plus où il en est.
00:53:34Le Eli qui a démarré et qui a eu un succès,
00:53:36qui a rempli les salles,
00:53:38il ne sait plus où il en est.
00:53:40Ce qui l'a fait connaître, Eli,
00:53:42c'est ce travail,
00:53:44devant les gens,
00:53:46et franchement, personne ne peut tricher,
00:53:48c'est Baudot ce qu'il disait de bien,
00:53:50c'est qu'il y a vraiment les gens qui sont de scène,
00:53:52puis il y a les autres, les gens dans les médias,
00:53:54les gens qui...
00:53:56Tu sais, tenir une scène pendant une heure et demie,
00:53:58comme ça, tu ne peux pas.
00:54:00Tous tes modèles,
00:54:02là, quand on parle de télévision ou du mainstream,
00:54:04c'est des mecs qui ne peuvent pas tenir une seconde.
00:54:06Tout est faux.
00:54:08On parlait de modèles tout à l'heure,
00:54:10c'est peut-être moi qui le disais,
00:54:12mais pour moi, on est en première division
00:54:14quand on fait du spectacle et du one-man show.
00:54:16Il n'y a même pas un orchestre pour t'aider.
00:54:18C'est Nougaro qui me disait
00:54:20« Putain, comment vous faites
00:54:22pour tenir en haleine les gens ?
00:54:24C'est un vrai travail, c'est un vrai boulot
00:54:26et ce n'est vraiment pas facile. »
00:54:28Et Eli, on a commencé dans ce travail-là
00:54:30et après, il a lâché
00:54:32pour aller faire du cinéma,
00:54:34pour aller jouer en deuxième division.
00:54:36Le cinéma, franchement,
00:54:38tu refais 20 fois la prise,
00:54:40ce n'est pas la même expérience.
00:54:42Il y a des gens qui jouent mal aussi.
00:54:44C'est pas un métier si facile que ça.
00:54:46Il y a des grands acteurs.
00:54:48En fait, les grands acteurs disent
00:54:50que l'art, c'est de trouver une bonne chaise
00:54:52pour attendre et être prêt au moment.
00:54:54C'est vrai que c'est ça.
00:54:56Je vois ce que tu veux dire,
00:54:58mais crois-moi,
00:55:00tu peux être mauvais et apparaître beaucoup.
00:55:02Il y a des grands acteurs en France,
00:55:04il y a des grands comédiens français.
00:55:06Après, on n'aime pas chacun ses trucs,
00:55:08mais on aime des grands comédiens français.
00:55:10Oui, mais moi, je viens d'un milieu,
00:55:12c'est le monde du théâtre.
00:55:14Tu ne peux pas tricher,
00:55:16tu ne peux pas monter,
00:55:18tu ne peux pas couper,
00:55:20tu ne peux pas lever la voix.
00:55:22Ça marche, ça ne marche pas,
00:55:24tu dégages.
00:55:26On a commencé avec Eli sur des scènes ouvertes
00:55:28et il y avait plein de gens qui étaient à côté de nous.
00:55:30Il y avait Danny Boone, d'ailleurs,
00:55:32il y avait Eli Kaku,
00:55:34il y avait l'artiste de Peine-Guerre,
00:55:36il y en avait plein d'autres et il y en a quelques-uns qui ont réussi
00:55:38et puis des autres, c'est fini.
00:55:40Ce n'est pas vrai, il y en a qui sont devenus profs
00:55:42de théâtre, plein de choses.
00:55:44Réussir, c'est quoi ? Je ne sais pas.
00:55:46Mais en tout cas, on avait un objectif
00:55:48avec Eli, c'était
00:55:50d'être sur scène
00:55:52et d'être au niveau
00:55:54d'un coluche, c'était notre objectif.
00:55:56C'est pour ça que je suis déçu de le voir.
00:55:58C'est plus de la déception
00:56:00que de la critique
00:56:02de la déception.
00:56:04– Quand il disait que tu n'étais pas clair tout à l'heure,
00:56:06on a fait une petite pause pipi, deux secondes,
00:56:08pour l'émission, qui ne se verra pas au montage, évidemment.
00:56:10Et tu vois, justement,
00:56:12quelqu'un hors antenne t'a dit, tiens, c'était pas très clair
00:56:14tout à l'heure sur Faurisson.
00:56:16– Alors ça, c'est intéressant.
00:56:18– Pour vous dire, il y a eu un débat hors antenne,
00:56:20mais pour être totalement honnête et c'est important.
00:56:22– Je n'ai pas été clair dans ma dénonciation
00:56:24au niveau des chambres à gaz.
00:56:26– Non, de ton avis à toi.
00:56:28– J'ai dit que les chambres à gaz,
00:56:30ça n'est pas l'histoire, c'est la loi.
00:56:32Et ça, on m'a dit,
00:56:34mais toi, en tant qu'humain…
00:56:36– Mais c'est important, parce que la loi,
00:56:38c'est un abras électronique, tu peux me parler de loi.
00:56:40Tu es souvent de l'autre côté de la limite,
00:56:42sur la loi, et tu ne vas pas me dire que tu roules tout le temps
00:56:44à 130 sur l'autoroute, tout le monde dépasse la loi.
00:56:46Là, on te demande ton avis d'homme.
00:56:48– Mais d'homme, tu vois, c'est quand même incroyable.
00:56:50C'est-à-dire que mon avis d'homme,
00:56:52on va dire ma sensibilité,
00:56:54ça serait de dire que,
00:56:56bien sûr, je crois,
00:56:58parce que j'ai été à Auschwitz,
00:57:00je crois dans les chambres à gaz,
00:57:02parce que je les ai vues,
00:57:04je les ai vues.
00:57:06Mais tu vois par exemple ça,
00:57:08tu as visité la chambre à gaz à Auschwitz ?
00:57:10– Oui.
00:57:12– Tu as vu que c'est marqué qu'elle a été reconstruite.
00:57:14– Ah non, mais on a vu celle détruite aussi.
00:57:16– Non, mais c'est important de savoir.
00:57:18Celle que tu visites,
00:57:20elle a été reconstruite.
00:57:22C'est intéressant, elle n'est pas vraie.
00:57:24Après tu vas voir l'autre,
00:57:26qui est au bout là.
00:57:28– C'est une ancienne qui avait été détruite
00:57:30et qui a été reconstruite pour montrer
00:57:32à quoi ça ressemblait en gros.
00:57:34C'est une ancienne soute à munitions
00:57:36qui a servi, pour être très précis,
00:57:38parce que j'ai quelques petits souvenirs…
00:57:40– Ah oui, il faut être très précis sur ce sujet.
00:57:42– C'est une soute à munitions
00:57:44qui a servi de four crématoire à côté
00:57:46et de chambre à gaz,
00:57:48et donc ils ont reconstruit cet endroit-là
00:57:50qui avait été démonté, puis ils en ont fait d'autres,
00:57:52et quand ils se sont enfuis du camp,
00:57:54quand ils voyaient qu'ils perdaient, ils ont essayé de détruire…
00:57:56– Donc c'est intéressant, sur ce sujet-là,
00:57:58de dire que les chambres à gaz qui ont existé,
00:58:00on ne peut plus les voir.
00:58:02C'est une réalité.
00:58:04Mais par contre…
00:58:06– Tu vois les briques par terre.
00:58:08– Il y a des briques par terre.
00:58:10– Et des bouts de fer.
00:58:12– Et donc là, moi je l'ai vu,
00:58:14et donc on t'explique que les gens rentraient,
00:58:16600 personnes à peu près,
00:58:18tu as fait la visite avec le casque là.
00:58:20– Non, non, j'ai fait avec un historien pour le reportage.
00:58:22– Donc moi j'ai fait avec le casque,
00:58:24elle expliquait, la personne,
00:58:26et puis les gens posaient des questions,
00:58:28parce que c'est tellement incroyable
00:58:30ce qui s'est passé,
00:58:32que c'est quand même normal de se dire
00:58:34« Putain, mais comment ils ont fait ? »
00:58:36Et voilà, c'est toutes les questions
00:58:38de Robert Faurisson.
00:58:40Maintenant, moi, j'ai fait le même parcours que toi,
00:58:42j'ai vu les choses,
00:58:44voilà, je les ai vues.
00:58:46– Mais c'est comme si demain,
00:58:48tu me disais, au Rwanda,
00:58:50il y a un mémorial,
00:58:52si on pouvait faire un reportage dessus,
00:58:54on irait ? – Oui, mais tu vois,
00:58:56au Rwanda, si tu me dis,
00:58:58au Rwanda, par exemple,
00:59:00bon, beaucoup ont été tués à la machette,
00:59:02mais à un moment donné,
00:59:04il y en a qui ont été tués autrement.
00:59:06Ben, si quelqu'un me dit
00:59:08« Non, moi j'y crois pas »,
00:59:10je dirais, ben, voyons,
00:59:12mais en tout cas, ils ont été tués,
00:59:14mais voyons comment, tu vois, ça ne me dérangerait pas.
00:59:16– Non, mais il y a plein de Rwandais qui ne seraient pas contents
00:59:18si on disait « Ben non, c'est pas très vrai ».
00:59:20– Oui, oui, oui.
00:59:22– C'est juste pour finir sur une chose,
00:59:24il reste un extrait, je sais que tu dois partir dans 5 minutes
00:59:26à cause du bracelet. Je te montre le dernier
00:59:28extrait, il dure 30 secondes, et après, tu pourras comme ça
00:59:30réagir sur tout. – À une époque, il s'amusait
00:59:32à me casser et à dire
00:59:34que le concept des petites annonces,
00:59:36c'était lui qui l'avait trouvé.
00:59:38Donc, je ne sais pas,
00:59:40en fait, comme je te disais,
00:59:42je ne sais jamais ce qui est vrai, ce qui est faux,
00:59:44je ne sais jamais ce qu'il pense vraiment,
00:59:46je ne sais pas,
00:59:48il ne me le dira jamais,
00:59:50mais c'est de sa faute, si j'ai fait les petites annonces,
00:59:52il n'avait qu'à ne pas me quitter.
00:59:54J'ai trouvé l'idée avec Franck,
00:59:56et puis voilà.
00:59:58Et c'est vrai que c'était
01:00:00une formidable idée.
01:00:02– Alors, ça c'est facile,
01:00:04c'est facile à
01:00:06démontrer, et l'hymne
01:00:08ment.
01:00:10Puisque France Télévisions
01:00:12m'a fait un procès,
01:00:14puisqu'il a signé avec Sony Musique
01:00:16ou je ne sais plus qui, pour faire les petites annonces,
01:00:18et moi j'ai dit,
01:00:20parce que c'était moi le producteur
01:00:22effectivement du duo,
01:00:24France Télévisions m'a dit
01:00:26les petites annonces d'Eli
01:00:28et Diodonné, c'est pour France Télévisions.
01:00:30Le problème c'est que Eli
01:00:32est parti,
01:00:34il a décidé de
01:00:36faire ça avec Sony Musiques,
01:00:38donc là il ne parle pas de France Télévisions,
01:00:40il ne parle pas de ce procès,
01:00:42et puis finalement,
01:00:44France Télévisions a abandonné, ils ont dit,
01:00:46bon,
01:00:48donc ils n'ont pas fait la procédure.
01:00:50Mais autrement, on se serait retrouvé
01:00:52devant un tribunal, et Eli aurait
01:00:54dû expliquer, mais alors pourquoi
01:00:56vous aviez signé avec France Télévisions
01:00:58les petites annonces d'Eli et Diodonné ?
01:01:00– Il reste trois minutes,
01:01:02avant que tu ne deves partir
01:01:04pour le brassé électronique,
01:01:06dans ton droit de réponse, mais est-ce que tu aimerais,
01:01:08j'espère que tu as eu le temps de parler,
01:01:10est-ce que tu es d'accord
01:01:12qu'on essaie de l'appeler ?
01:01:14– Allez. – Je ne suis pas sûr qu'il réponde,
01:01:16je sais qu'il est en tournage, je lui ai demandé ce matin,
01:01:18il m'a dit, écoute, je suis en tournage,
01:01:20je ne suis pas sûr de pouvoir, etc.,
01:01:22mais ça ne coûte rien, on tente et on verra si ça marche,
01:01:24et si ça marche, je te le passe.
01:01:26Vous n'êtes pas parlé depuis…
01:01:28– Ça fait un bout de temps.
01:01:30– Ah si, bonjour.
01:01:32– Bonjour.
01:01:34– Ah, vous êtes…
01:01:36– Non, je ne suis pas Eli.
01:01:38– Non, non, mais j'ai…
01:01:40– Ah ouais, la règle a réchangé.
01:01:42– Je me suis trompé de numéro.
01:01:44– J'essaie de vous le chercher.
01:01:46– Ah, il est sur le tournage ?
01:01:48– Oui, voilà, et il est là,
01:01:50mais je crois qu'il va tourner.
01:01:52– Tournage de quoi ?
01:01:54– Bon, bah, s'il a dix secondes, je pense que…
01:01:56Ah, bonjour Eli, ça va ?
01:01:58Bonjour Eli, ça va ?
01:02:00– Bonjour, ça va, ça va.
01:02:02Je suis en tournage, donc…
01:02:04– Ah, bon, excuse-moi, je te prends 30 secondes.
01:02:06En fait, il y a eu un droit de réponse
01:02:08dans l'émission avec Dieudonné,
01:02:10je l'aurais trouvé ça sympa, est-ce que je peux te le passer ?
01:02:12– Avec qui ?
01:02:14– Il est en face de moi.
01:02:16– Avec Dieudonné ? Vas-y, passe-le-moi, alors.
01:02:18– Vas-y, je te le passe, 30 secondes.
01:02:20– Ah, merde !
01:02:22– Ah, putain.
01:02:24– Putain.
01:02:26– Ça me fait un choc.
01:02:28– Quand je vois tous ces poils blancs,
01:02:30tous ces trucs,
01:02:32c'est vraiment immonde.
01:02:34Atroce.
01:02:36– C'est tous les outils du jardin, putain, c'est fou.
01:02:38– Hé, je t'ai répondu, j'ai été obligé de dire la vérité.
01:02:40– Oui, bah, je m'en doute,
01:02:42mais ça te plaît, ça, t'aimes bien, hein ?
01:02:44– Bah, je préfère…
01:02:46Non, mais non, c'est toi
01:02:48qui a dit des conneries, Eli.
01:02:50– Ah, bah oui.
01:02:52– Non, mais non, c'est Dieu.
01:02:54– Oh, t'as vu que l'antisémitisme
01:02:56est à la mode en ce moment,
01:02:58donc t'es complètement à côté de la plaque.
01:03:00– Ouais, mais enfin, fais gaffe, toi aussi,
01:03:02tu risques d'être poursuivi par la CPI si tu continues.
01:03:04Parce qu'il y a plein de gens qui sont pas antisémites,
01:03:06mais qui dénoncent
01:03:08ce qui se passe à Gaza, Eli.
01:03:10Faut pas faire…
01:03:12Pas d'amalgame, pas d'attention.
01:03:14– Ha, ha, ha.
01:03:16Je te préfère quand t'es drôle.
01:03:18– Bah, moi aussi.
01:03:20Mais bon, ça fait longtemps que tu m'as pas fait rire.
01:03:22– Ouais, je te fais une bise.
01:03:24– Ha, ha, ha.
01:03:26Petit salopard.
01:03:28Moi aussi, je t'embrasse.
01:03:30– Ouais, je t'emmerde. Enfin, je t'embrasse.
01:03:32– Ouais, je t'encule.
01:03:34– Ha, ha, ha.
01:03:36– Salopard.
01:03:38– Allez, à bientôt.
01:03:40Appelle-moi, appelle-moi.
01:03:42– D'accord. Bah oui, mais t'as changé de numéro,
01:03:44qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
01:03:46– Parce que j'ai été menacé de mort.
01:03:48– Bah oui, j'ai appelé police secours,
01:03:50et on va voir ce qu'on peut faire.
01:03:52– Allez, je t'embrasse.
01:03:54– Salut.
01:03:56– On a fait les cons quand on était jeunes.
01:03:58– Connard.
01:04:00Il y en a un des deux qui a pas changé,
01:04:02et il y en a un des deux qui a grossi.
01:04:04– Ouais, c'est parce que t'as pas vu ta gueule.
01:04:06On voit bien que t'as 70 ans.
01:04:08Tu bouges comme si tu faisais...
01:04:10Arrête tes conneries, arrête tes conneries.
01:04:12– Il y a tout un système de poulies.
01:04:14– Ha, ha, ha.
01:04:16Allez, je t'embrasse. Bise.
01:04:18– Ha, ha, ha.
01:04:20Ah ouais, c'est mi-drôle, mi...
01:04:22– Mais si, ça va.
01:04:24Non, mais là, je vais te donner des réponses.
01:04:26Mais bon, un ami d'enfance,
01:04:28ça reste un ami d'enfance, qu'est-ce que tu veux faire ?
01:04:30On a été jeunes, on a eu des rêves communs,
01:04:32on a rêvé ensemble,
01:04:34et ça reste.
01:04:36– C'est un droit de réponse en vidéo
01:04:38et en FaceTime.
01:04:40– Super, je te remercie.
01:04:42– Tu l'avais demandé, tu l'as eu.
01:04:44– C'était l'occasion de la voir,
01:04:46alors ça n'empêche que j'ai bien répondu,
01:04:48il aura peut-être à répondre
01:04:50dans d'autres médias sur cette histoire
01:04:52de petites annonces. – Ça durerait longtemps.
01:04:54– Les petites annonces, c'est intéressant,
01:04:56parce que ça, c'est vraiment un problème,
01:04:58parce qu'il ment.
01:05:00– Il est 16h54, au tournage,
01:05:02tu dois partir vite, je crois.
01:05:04– Ouais, 5 minutes, c'est bon.
01:05:06En tout cas, merci.
01:05:08– Est-ce que tu avais autre chose à rajouter ?
01:05:10– Non, mais je pense que j'ai apprécié le ton,
01:05:12si tu veux, et l'idée de rechercher
01:05:14cette petite annonce.
01:05:16Moi, je me suis amusé à être
01:05:18dans la provocation
01:05:20pendant un certain temps.
01:05:22Aujourd'hui, je suis plus dans l'âge de la transmission,
01:05:24il y a plein de jeunes humoristes,
01:05:26donc je suis sur scène avec Jamel Caibou
01:05:28dans toute la France, on fait rire la France entière.
01:05:30C'est incroyable,
01:05:32en plus, le parcours de ce mec-là,
01:05:34il a été flic pendant un certain temps,
01:05:36il a été dans l'armée,
01:05:38on se retrouve aujourd'hui à faire rire les Français.
01:05:40Mon idée, c'est de transmettre
01:05:42mon expérience et mon savoir-faire.
01:05:44J'ai peut-être eu raison
01:05:46avant certains,
01:05:48un peu trop tôt,
01:05:50quand je dis raison,
01:05:52c'est de toucher les sujets
01:05:54qui, après, avec le temps,
01:05:56sont les sujets d'actualité.
01:05:58Parfois, je l'ai fait
01:06:00avec trop d'outrance,
01:06:02et là, je me suis excusé.
01:06:04Aujourd'hui, je sais,
01:06:06en regardant ce que j'ai fait,
01:06:08j'ai fait avancer
01:06:10mon petit segment de l'humour
01:06:12et j'ai fait rire
01:06:14beaucoup de gens.
01:06:16Je suis très satisfait
01:06:18du travail que j'ai fait.
01:06:20Maintenant, je vais le transmettre à d'autres.
01:06:22Après, je partirai à la retraite
01:06:24quand j'aurai pu mon bracelet.
01:06:26Tu l'as pour combien de temps ?
01:06:28Normalement, c'est un an.
01:06:30Merci, en tout cas.
01:06:32J'espère que
01:06:34tu m'as envoyé un message pour ton droit de réponse
01:06:36et que tu es satisfait.
01:06:38Très bien.
01:06:40C'était le but. Je n'ai pas pu parler de tout.
01:06:42On a 41 fiches,
01:06:44j'en ai fait 4.
01:06:46On a parlé,
01:06:48j'ai essayé de t'écouter, de comprendre.
01:06:50J'ai essayé de réagir avec des sujets,
01:06:52mais je n'ai pas pu aborder plein de trucs
01:06:54qui étaient intéressants aussi.
01:06:56On retiendra
01:06:58ta réponse à Elie, le coup de fil.
01:07:00J'aurais bien aimé
01:07:02qu'on explore d'autres sujets,
01:07:04avoir ton opinion sincère.
01:07:06Tu t'es excusé.
01:07:08J'espère que c'était sincère aussi.
01:07:10On a laissé tout l'espace pour ça.
01:07:12Merci.
01:07:14J'ai trouvé les questions intéressantes.
01:07:16C'est vrai qu'on est sortis de ton cadre,
01:07:18mais c'est ça aussi,
01:07:20le spectacle vivant de la vie.
01:07:22Parfois, on projette un truc
01:07:24et il se passe quelque chose.
01:07:26C'est ce qui rend les choses vivantes.
01:07:28Peut-être un jour un spectacle avec Elie ?
01:07:30Oui, c'est possible.
01:07:32Moi, je suis...
01:07:34Tu vois, depuis le coup de fil.
01:07:36Je vois qu'il est...
01:07:38Mais il est encore
01:07:40quand même sur des...
01:07:42Chialer...
01:07:44Sur des trucs...
01:07:46En faire semblant que les gens
01:07:48sont antisémites. C'est fatigant, Elie.
01:07:50Les étudiants aujourd'hui en France,
01:07:52tu sais très bien, comme moi, ils ne sont pas antisémites.
01:07:54La France n'est pas un pays antisémite.
01:07:56Ce n'est pas parce que les gens
01:07:58soutiennent la Palestine
01:08:00qu'il faut arrêter avec ça.
01:08:02Il y a des Juifs aujourd'hui qui en ont marre.
01:08:04Avec qui je parle et qui disent
01:08:06« Ouais, c'est bon, nous on est français avant toute chose. »
01:08:08Donc je pense que c'est...
01:08:10Il est encore
01:08:12un peu coincé, mais c'était intéressant
01:08:14et je te remercie de me l'avoir passé.
01:08:16Merci beaucoup. On se retrouve tous les mercredis,
01:08:18vendredi et dimanche.
01:08:20C'était le droit de réponse que tu donnais
01:08:22sur les propos d'Elie Semoun dans l'émission
01:08:24qu'on a diffusée il y a quelques semaines. Je vous embrasse tous et à bientôt.
01:09:02Abonne-toi !