C'est une question que tout le monde se pose: avec l'entrée de l'Iran dans le conflit au Proche-Orient, faut-il s'attendre à un choc pétrolier et à une explosion des prix du pétrole? Le prix du baril a augmenté de 11 dollars en l'espace d'une semaine, depuis que l'Iran est entré dans le conflit avec Israël.
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00:00L'économie avec Nicolas Dos, doucement mais sûrement, le prix du pétrole remonte.
00:05Ce matin le baril est à combien Nicolas ?
00:0781 dollars.
00:08C'est 11 dollars de plus depuis l'entrée de l'Iran dans le conflit au Proche-Orient la semaine dernière.
00:12Est-ce qu'il faut redouter un choc pétrolier en fait ?
00:16Alors choc pétrolier à ce stade, non.
00:17Choc pétrolier on irait à 120, 130, 140 dollars.
00:20À ce stade, non.
00:21Pourquoi ? Parce qu'on a toujours dit que l'entrée en scène de l'Iran effectivement ça changeait la donne.
00:25L'Iran, 4 millions de barils produits tous les jours,
00:272 millions de barils vendus à travers le monde, principalement à la Chine,
00:302 millions de barils sur 102 millions de barils consommés tous les jours.
00:34Voilà, le marché pourrait compenser l'absence des barils iraniens,
00:37notamment la capacité saoudienne qui est supérieure à 3 millions de barils jour,
00:40et ce que peuvent produire les pays non OPEP et Dieu sait s'ils sont nombreux.
00:44Non, le sujet avec l'Iran, c'est s'il y avait une fermeture du détroit d'Hormuz.
00:48Parce que là le détroit d'Hormuz c'est pas 2 millions de barils,
00:51c'est 20% de la production mondiale qui passe par là.
00:53Là oui, on va à 120, 130 dollars, c'est sûr, mais nous n'en sommes pas là.
00:57Et puis la hausse d'hier, on passe les 80 dollars, elle n'est pas simplement liée à de la géopolitique.
01:02Il se trouve qu'il y a un ouragan très violent qui est en train de remonter dans le golfe du Mexique,
01:05il est placé niveau 5, 1000 tonnes,
01:08et bien évidemment ça met en péril les infrastructures pétrolières offshore,
01:11notamment au sud de la Nouvelle-Orléans,
01:12donc c'est un événement qui n'est pas une géopolitique proche d'Orient.
01:15Nicolas, est-ce qu'il y a des verrous qui nous protègent d'un nouveau choc pétrolier ?
01:19Oui, objectivement il n'y a pas le feu, mais d'abord sur la demande.
01:22La demande chinoise n'est pas là.
01:23L'absence d'un consommateur chinois,
01:25c'est aussi important que la géopolitique proche d'Orient, je peux vous l'assurer.
01:28Ensuite, quand on regarde l'offre,
01:30il y a une surabondance d'offres de pétrole au niveau mondial.
01:32D'abord, quand on regarde la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis,
01:35elle est dynamique,
01:36et quand on regarde la production d'hydrocarbures des pays non OPEP,
01:40justement les Etats-Unis, mais aussi le Canada, la Norvège, Oman, le Kazakhstan,
01:44enfin ils sont très très nombreux,
01:45et puis les stocks aux Etats-Unis, c'est important,
01:48le niveau des stocks est supérieur aux attentes.
01:50Donc les observateurs n'excluent pas des variations du prix du pétrole au gré de la géopolitique,
01:54mais personne n'imagine qu'on va s'installer longtemps à 120, 130 ou 140 dollars par baril.
01:58Bon, mais là on est quand même sur une hausse de 11 dollars en une semaine,
02:01ça va être répercuté à la pompe à un moment ou à un autre ?
02:03Forcément, si vous avez une hausse durable du prix du baril,
02:06vous la verrez avec un délai de transmission,
02:07le délai de transmission est entre 15 jours et 3 semaines,
02:10donc là on est parti à 70 et on reste à 81, puis qu'on va à 83,
02:13il y a un moment où un dollar, ça fait un centime de hausse à la pompe à peu près,
02:16après le délai de transmission.
02:18Je rappelle que ce sera un euro de carburant,
02:20vous avez 60 centimes de taxe,
02:21vous avez 10 centimes de raffinage et de distribution,
02:25et ce fameux pétrole dont je parle à 81 dollars,
02:27c'est 30 centimes sur un euro de carburant.
02:30Merci Nicolas, on vérifie ça dans 10 jours donc.