...Quelque chose en nous de J.F.K.

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Transcription
00:00:00Mesdames, Messieurs, je vous souhaite à tous une très bonne conférence et je vous demande d'accueillir comme il se doit M. Laurent Guyon.
00:00:06Applaudissements
00:00:14Merci beaucoup.
00:00:16Bon, donc le titre de la conférence est un peu curieux, quelque chose en nous de Kennedy.
00:00:23Bon, c'est une idée qui m'est venue en fait, enfin qu'on m'a suggérée mais qui finalement j'ai trouvé était bien parce que c'est,
00:00:32il y a beaucoup de dimensions dans l'affaire Kennedy et il y a tellement de dimensions quelque part que ça,
00:00:42il y a des dimensions qui peuvent nous toucher profondément donc j'espère qu'en sortant d'ici vous aurez quelque chose en vous de Kennedy.
00:00:49Mais ça reste quand même une affaire, essentiellement une affaire criminelle donc je vais aborder un peu,
00:00:55je vais essayer de résumer plusieurs aspects, d'une part l'enquête, enfin où j'ai abouti moi dans mon enquête,
00:01:03enfin moi, disons, tout ce que je dis je l'ai pris ailleurs, donc je transmets ce que j'ai reçu, je mets en forme,
00:01:13je me considère comme un membre d'une communauté de chercheurs sur Kennedy dans lequel il y a plusieurs écoles,
00:01:22moi je suis dans la filiation de Michael Collins Piper et avec d'autres on creuse une piste possible,
00:01:31donc il ne faut pas perdre de vue que c'est quand même une affaire criminelle et donc il faut rester à la recherche de preuves concrètes,
00:01:39donc ça c'est un aspect sur lequel je vais essayer de résumer ce qui me semble important,
00:01:44mais je voudrais aussi partager mon point de vue sur l'importance de cette affaire dans l'histoire,
00:01:54dans l'histoire avec un grand H et j'ai eu le plaisir de discuter récemment avec le Général Delawarde
00:02:01qui faisait écho à ce que je pense moi aussi, qui est que c'est vraiment l'affaire la plus importante,
00:02:09c'est l'événement, je reprends ces mots, c'est l'événement géopolitique le plus important depuis la seconde guerre mondiale
00:02:16et je suis totalement d'accord avec ça, donc je vais essayer de vous montrer pourquoi,
00:02:20parce que c'est vrai qu'on pourrait se dire, après tout, en France on n'a pas tellement, l'affaire Kennedy est loin dans le temps
00:02:26et dans l'espace aussi, ça nous concerne moins, mais si on approfondit un peu cette histoire,
00:02:33je vais essayer de vous montrer que c'est vraiment un basculement très profond
00:02:38et que tout ce qui s'est passé depuis l'assassinat de Kennedy est lié à l'assassinat de Kennedy,
00:02:45au niveau mondial, pas uniquement au niveau des Etats-Unis, bien sûr en priorité,
00:02:52au niveau d'Israël aussi, je vais vous expliquer pourquoi, et puis au niveau du monde.
00:02:57Donc je vais un peu passer de cet aspect concret de l'enquête à des choses plus générales,
00:03:06je vais essayer de parler de ces deux aspects-là, et puis de vous présenter un peu des choses,
00:03:17ce que j'aimerais c'est que vous transmettez des choses que vous puissiez mémoriser,
00:03:22pas rentrer trop dans des choses trop compliquées, et en particulier parler de certains personnages,
00:03:27parce que finalement quand on parle de personnages, de personnalités, c'est concret,
00:03:32et on met un visage ou un nom sur des événements et donc on y voit plus clair.
00:03:38Donc ça fait 10 ans que je travaille, un peu plus de 10 ans maintenant, 12 ans presque,
00:03:4312 ans environ que je travaille sur Kennedy, c'est un dossier, même si je n'ai pas tout lu sur Kennedy,
00:03:48c'est une somme de livres vraiment incroyable, mais il y a des livres qu'on comprend vite
00:03:53qu'ils ne méritent pas forcément d'être lus, mais il y a quand même énormément de choses,
00:03:57c'est colossal, et donc il faut bien 12 ans, j'ai l'impression maintenant de maîtriser le sujet
00:04:04que je ne maîtrisais pas totalement quand j'ai commencé à écrire sur Kennedy.
00:04:09Et c'est un sujet que j'adore, un sujet que j'aime beaucoup,
00:04:12parce que je trouve qu'il y a quelque chose de très lumineux chez les Kennedy,
00:04:17et comme je le dis souvent, finalement il y a quelque chose de christique,
00:04:21c'est-à-dire que Kennedy c'est un homme assassiné, tel que je vois les choses,
00:04:26par une communauté, par une force de nature essentiellement diabolique,
00:04:35tel que je la vois, tel que je la définis, et donc c'est un peu la même chose que le Christ,
00:04:40et puis il y a ce côté aussi immortel, Kennedy est mort, mais il vit toujours,
00:04:44il est immortel, la recherche, le souvenir et l'histoire continuent à le faire vivre,
00:04:49aux Etats-Unis en particulier, c'est très étonnant de voir que c'est quelque chose
00:04:54qui ne s'éteint pas, la recherche continue, des nouvelles informations arrivent,
00:05:00non pas tellement par les classifications de documents,
00:05:04parce qu'il n'y a pas grand-chose de nouveau, de temps en temps il y a une petite nouveauté,
00:05:07mais enfin il n'y a pas grand-chose, mais les historiens continuent de travailler dessus,
00:05:11et l'historien, plus il a de recul, mieux il voit les choses,
00:05:14donc 60 ans après il y a des choses qu'on voit et qu'on ne voyait pas forcément avant.
00:05:19Donc voilà, il y a un côté étonnamment christique dans le sens héroïque,
00:05:26c'est-à-dire un homme qui est mort et qui devient immortel par la nature même de sa mort,
00:05:33quelque chose qui est assez extraordinaire, et puis comme je vais vous le montrer,
00:05:37enfin essayer de partager avec vous, je vois des dimensions très larges,
00:05:44il y a un côté dynastique, il ne faut jamais oublier que ce n'est pas John Kennedy,
00:05:48c'est les Kennedy, parce que John Kennedy c'est le cœur d'une dynastie,
00:05:55et donc pour comprendre Kennedy, d'où il vient, et pour comprendre aussi pourquoi il est mort,
00:06:01il faut comprendre d'où il vient, il faut comprendre son père,
00:06:04ça c'est quelque chose que beaucoup de gens qui admirent Kennedy ne veulent pas trop voir,
00:06:10parce que ça nous ramène à la seconde guerre mondiale,
00:06:14donc l'histoire de Kennedy commence à la seconde guerre mondiale, elle ne commence pas en 1960,
00:06:18ça c'est très important, c'est quelque chose que j'ai un peu exploré dans mon livre et dans mes articles,
00:06:25et donc il y a ce côté dynastique, puisqu'il y a aussi le fils de John Kennedy
00:06:30qui est mort dans des conditions très troublantes,
00:06:32donc tout ça donne une dimension qui est sans équivalent dans toute l'histoire,
00:06:36il y a le fait même aussi de la nature de sa mort qui a été filmée,
00:06:42qui est pratiquement le seul crime de l'histoire qui a été filmé en direct,
00:06:47c'est quelque chose d'absolument unique,
00:06:49le film de Zapruder est un document qui n'a aucun équivalent dans l'histoire,
00:06:54même si on me dit qu'il y a quand même d'autres assassinats,
00:06:57il n'y a rien de comparable au film de Zapruder,
00:07:02et ça c'est quelque chose qui donne aussi une dimension iconique,
00:07:07au sens où on a des images qui sont gravées dans l'histoire,
00:07:13dans l'inconscient collectif et qui ne s'effaceront pas.
00:07:16Dans ces images d'ailleurs, dans mon dernier article, j'ai mis une image du film de Zapruder,
00:07:22parce que ces images sont très parlantes, très troublantes,
00:07:28on voit en particulier Jacqueline Kennedy, la femme de John,
00:07:36quand on y réfléchit c'est assez troublant,
00:07:39il y a un élément qui est déjà très troublant dans le film de Zapruder,
00:07:44c'est que M. Abraham Zapruder, qui s'était positionné pour filmer,
00:07:50ne tremble pas, il y a un moment où les balles sifflent,
00:07:56quand on regarde le plan où il était positionné et où venaient les balles,
00:07:59les balles ont dû siffler près de son oreille droite.
00:08:02Et en plus, dans son viseur, il voit la tête de Kennedy explosée,
00:08:07et il n'y a pas le moindre tremblement dans sa caméra.
00:08:10Quelqu'un m'a fait remarquer ça il n'y a pas très longtemps,
00:08:14et j'ai fini par me dire que c'est quand même incroyablement...
00:08:18C'est une preuve pratiquement valable dans un procès,
00:08:23pour prouver qu'il y a une connaissance préalable de la part d'Abraham Zapruder.
00:08:28On parlera un petit peu d'Abraham Zapruder,
00:08:31c'est un personnage qui mérite un peu d'attention.
00:08:34Il y a cette image de Jacquie,
00:08:37il l'appelait aux Etats-Unis Jacqueline Kennedy,
00:08:40vous savez qu'elle est Jacqueline Bouvier d'origine française,
00:08:43elle parlait très bien le français,
00:08:45c'est pour ça que quand elle est venue en France rencontrer le général de Gaulle,
00:08:48Kennedy avait beaucoup d'humour,
00:08:51c'est un personnage qui était très l'attachant.
00:08:56C'est pour ça aussi que je trouve jeune Kennedy très l'attachant,
00:09:00comme tous les gens qui l'ont connu,
00:09:02moi je ne l'ai pas connu,
00:09:04mais d'une certaine manière j'ai l'impression de connaître un petit peu maintenant.
00:09:07Et il disait que je suis l'homme qui accompagne Jacqueline Kennedy,
00:09:10parce que de Gaulle ne parlait pratiquement qu'à Jacqueline,
00:09:13et il était sous le charme de Jacqueline.
00:09:16Bref, dans ce film de Zapruder,
00:09:18on voit Jacqueline qui se penche à partir du moment
00:09:21où jeune Kennedy a été touchée par une première balle,
00:09:24ça se discute de devant ou de derrière,
00:09:27moi je pense qu'elle venait de devant,
00:09:29je pense que toutes les balles qui ont touché Kennedy,
00:09:31il y en a deux,
00:09:33en tout cas elle se penche vers lui,
00:09:35et lorsque la balle mortelle fait exploser la tête de Kennedy,
00:09:38elle se précipite vers l'arrière.
00:09:41La théorie officielle qui a été véhiculée,
00:09:44puisque la théorie officielle dit que les balles venaient de derrière,
00:09:47c'est que Jacqueline Kennedy se précipite
00:09:50pour échapper aux balles, pour sortir de la voiture,
00:09:53ce qui est ridicule,
00:09:55puisque si elle voulait échapper aux balles,
00:09:57elle se serait plaquée au sol.
00:09:59Non, elle essaye de rattraper la portion de crâne et de cervelle
00:10:02de Kennedy qu'elle a vue éjectée.
00:10:05Je trouve ce geste incroyablement touchant,
00:10:08parce que, contrairement à ce qu'on dit,
00:10:11on a sali la mémoire de Kennedy
00:10:14avec des histoires d'adultère à n'en plus finir,
00:10:17mais en réalité, Jacqueline Kennedy aimait son mari très profondément,
00:10:22et la manière dont elle s'est penchée vers lui,
00:10:26au lieu de se protéger de s'écarter quand elle a vu qu'on lui tirait dessus,
00:10:29et ensuite la manière dont elle a instinctivement essayé
00:10:32de rattraper la portion de crâne de Kennedy,
00:10:35je trouve ça très émouvant.
00:10:38C'est juste un petit détail que j'avais envie de dire.
00:10:43Quand on travaille sur Kennedy,
00:10:46au bout d'un moment, c'est très intéressant,
00:10:49c'est très formateur,
00:10:52et c'est finalement l'affaire,
00:10:55dans la sphère des complots,
00:10:58qui est la plus formatrice,
00:11:01la plus caractéristique,
00:11:04c'est vraiment le cas d'école,
00:11:07d'abord parce que c'est la théorie du complot la plus populaire,
00:11:10la plus connue, peut-être en compétition avec Apollo,
00:11:13mais Apollo c'est après,
00:11:16on va dire que Kennedy, c'est vraiment là que le terme théorie du complot,
00:11:19conspiracy theory a été fabriqué par la CIA
00:11:22pour essayer de faire un contre-feu
00:11:25contre toutes les théories alternatives.
00:11:28Mais aussi, quand on travaille dessus,
00:11:31on s'aperçoit, on apprend à reconnaître
00:11:34qu'il y a énormément de fausses pistes,
00:11:37qu'il y a énormément d'intox, de désinformations,
00:11:40qui sont injectées même dans la recherche,
00:11:43on va dire, à un complotiste,
00:11:46et donc c'est très formateur, parce qu'on tombe dans des tas de panneaux,
00:11:49puis après on finit par comprendre que non, c'est des fausses pistes,
00:11:52et petit à petit, on arrive à comprendre ce qui se passe
00:11:55dans ce domaine-là.
00:11:58Et il y a aussi,
00:12:01on apprend,
00:12:04on finit par comprendre qu'il y a une véritable industrie
00:12:07de démolition de l'image de Kennedy.
00:12:10C'est quelque chose qu'on met longtemps à comprendre,
00:12:13parce que même parmi les gens qui s'intéressent à la mort de Kennedy
00:12:16et qui essayent d'enquêter là-dessus,
00:12:19beaucoup sont influencés par cette image
00:12:22très négative de Kennedy, de John,
00:12:25de son père aussi, de son frère,
00:12:28et même de son fils, qu'on a fait passer pour un playboy superficiel.
00:12:32Et donc, il faut beaucoup de temps pour creuser,
00:12:35pour s'apercevoir que tout ça, en réalité,
00:12:38c'est vraiment, en très grande partie,
00:12:41ça fait partie de la désinformation.
00:12:44Alors, le meilleur exemple,
00:12:47je vais vous donner cet exemple,
00:12:50parce qu'il est assez explicatif,
00:12:53c'est ce fameux Seymour Hersh.
00:12:56Vous avez peut-être entendu parler de Seymour Hersh récemment,
00:12:59parce qu'il est vieux maintenant,
00:13:02mais c'est un journaliste remarquable
00:13:05qui a fait sortir beaucoup d'affaires récemment
00:13:08sur l'explosion du Nord Stream, etc.
00:13:11Encore maintenant, il fait sortir des choses,
00:13:14donc il a un réseau d'informateurs,
00:13:17on ne sait jamais trop d'où il sort ses informations,
00:13:20parce que dans ses livres, c'est jamais sourcé,
00:13:23mais enfin, on a fini par acquérir un certain respect pour ce qu'il fait.
00:13:26Quand on explore un peu son travail,
00:13:29il y a évidemment toujours cet angle mort,
00:13:32il y a quelque chose qu'il ne voit pas,
00:13:35qu'il ne montre pas, en tout cas.
00:13:38Sur Kennedy, c'est assez troublant,
00:13:41parce qu'en 1991, il a sorti un livre explosif
00:13:44qui s'appelait
00:13:47The Samson Option,
00:13:50qui explique le programme d'armement nucléaire d'Israël.
00:13:53Enfin, pas tout à fait le premier,
00:13:56en réalité, il y avait déjà des informations là-dessus,
00:13:59qui, en tout cas, montrent assez clairement
00:14:02et donnent des informations très importantes
00:14:05sur le conflit entre Kennedy et Ben Gurion
00:14:08au sujet de Dimona,
00:14:11c'est-à-dire l'usine
00:14:14où Israël fabrique ses bombes atomiques.
00:14:17Et donc, il y a des informations
00:14:20secrètement depuis un projet
00:14:23qui remonte aux années 50.
00:14:26Je le résume très brièvement,
00:14:29parce que je pense que vous le savez,
00:14:32mais c'est tellement central dans cette affaire
00:14:35qu'il faut que tout le monde comprenne
00:14:38de quoi il s'agit.
00:14:41Israël, David Ben Gurion,
00:14:44qui était premier ministre et ministre de la Défense,
00:14:47a décidé de doter son pays de la bombe atomique.
00:14:50Il y voyait une nécessité absolue de survie,
00:14:53puisqu'il ne faut pas oublier qu'en 1962,
00:14:56en particulier,
00:14:59ou peut-être un peu avant,
00:15:02le monde arabe était évidemment très hostile à Israël
00:15:05et s'était ligué,
00:15:08puisqu'il y avait eu la formation
00:15:11de cette République arabe-unie entre l'Égypte, la Syrie et l'Irak,
00:15:14qui avait mis dans ses statuts fondamentaux
00:15:17de libérer la Palestine.
00:15:20Pour les Israéliens, David Ben Gurion,
00:15:23il sentait une menace très réelle.
00:15:26En tout cas, pour lui, le père fondateur d'Israël,
00:15:29c'était son bébé, c'était sa création,
00:15:32il fallait absolument la bombe atomique,
00:15:35c'était absolument vital.
00:15:38Et inversement pour Kennedy,
00:15:41c'est les années 90,
00:15:44tout ça s'est vraiment sorti dans les années 90.
00:15:47Jusqu'au début des années 90,
00:15:50très peu de monde connaissait cette histoire,
00:15:53qui est pourtant centrale et qui change tout,
00:15:56toute notre perspective sur cette histoire.
00:15:59Kennedy, sa mission fondamentale,
00:16:02son projet peut-être le plus important,
00:16:05au niveau mondial, c'était le désarmement nucléaire.
00:16:08Il ne lui tenait autant à cœur que d'abolir l'arme nucléaire,
00:16:11et il allait beaucoup plus loin,
00:16:14d'abolir les armes de destruction massive,
00:16:17mais même d'abolir l'armement international.
00:16:20Il avait une vision qui peut paraître très utopique,
00:16:23mais en tout cas, engager une désescalade
00:16:26de l'armement nucléaire,
00:16:29c'était pour lui aussi intransigeant
00:16:32que pouvait l'être Ben Gurion dans l'autre sens.
00:16:35Qui finalement, quand on y réfléchit,
00:16:38ne pouvait être résolu que par la mort de l'un ou de l'autre.
00:16:41En tout cas, tous les efforts de Ben Gurion
00:16:44pour essayer de convaincre et de faire chanter même Kennedy,
00:16:47pour l'obliger à faire semblant
00:16:50de ne pas voir ce qui se passait à Dimona,
00:16:53on a beaucoup d'entretiens qui ont été divulgués,
00:16:56on a les transcripts d'une conférence,
00:16:59leur seule rencontre en 1961 à New York,
00:17:02c'est très amusant parce qu'on voit que Ben Gurion
00:17:05n'a jamais déclaré publiquement,
00:17:08même au privé probablement,
00:17:11que c'était une usine pour fabriquer de l'eau atomique.
00:17:14Non, c'était une usine textile.
00:17:17On explore la technologie nucléaire
00:17:20pour dessaliniser l'eau, etc.
00:17:23Mais Kennedy lui faisait bien comprendre
00:17:26qu'il n'était pas dupe,
00:17:29c'était un peu un discours implicite
00:17:32où Ben Gurion demandait à Kennedy
00:17:35de faire semblant de ne pas voir ou de croire à ses mensonges.
00:17:38Et Kennedy lui faisait comprendre très clairement
00:17:41que non, tout ça c'était très sérieux
00:17:44et que lui était déterminé à l'empêcher.
00:17:47Il y a eu un échange de lettres
00:17:50qui s'est conclu par la dernière lettre en juin 1963
00:17:53que Ben Gurion n'a pas reçu
00:17:56parce qu'il a démissionné
00:17:59pour ne pas recevoir cette lettre.
00:18:02En tout cas c'est l'impression qu'on a
00:18:05puisque le jour même où il devait recevoir cette lettre
00:18:08il démissionne pour des raisons mystérieuses,
00:18:11inconnues, pour des raisons personnelles.
00:18:14Mais on a des raisons de penser que c'est quand même lié.
00:18:17L'hypothèse qui au fond est la plus raisonnable
00:18:20c'est qu'ayant échoué à convaincre Kennedy
00:18:24de ne pas mettre son nez dans Dimona
00:18:27eh bien il change de stratégie.
00:18:31Alors soit il rentre un peu dans l'état profond
00:18:34pour s'occuper de ce problème à un autre niveau
00:18:37soit peut-être c'est plutôt qu'il veut sortir de l'histoire
00:18:40parce qu'il sait qu'il va y avoir du sang
00:18:43et lui il tenait à son image dans l'histoire
00:18:46et donc au cas où ça...
00:18:49il est plus là.
00:18:52Il laisse les rênes à d'autres personnes.
00:18:55En fait, je pense que quand on creuse un peu
00:18:58quand on étudie la structure de l'état d'Israël
00:19:01on voit qu'il y a plusieurs écoles
00:19:04il y a plusieurs traditions dans le leadership israélien
00:19:07il y a la tradition de Ben Gurion
00:19:10qui est une tradition quand même assez brutale et très militaire
00:19:13Ben Gurion était persuadé que le monde arabe
00:19:16ne comprend que la force
00:19:19et donc il a une vision militaire
00:19:22il faut s'armer, c'est l'armée qui va assurer la sécurité d'Israël
00:19:25etc.
00:19:28Il y a quelques hommes politiques en Israël
00:19:31comme Moshe Charette qui à un certain moment ont essayé
00:19:34de développer une attitude plus diplomatique
00:19:37qui ont essayé de faire d'Israël un pays normal
00:19:40Il y a une autre école qui est encore plus violente que Ben Gurion
00:19:43qui est l'école des Israéliens qui viennent de l'Irgoune
00:19:46et des groupes terroristes
00:19:49qui pensent que tout se règle
00:19:52par le terrorisme et l'assassinat
00:19:55et donc je pense que par exemple
00:19:58à quelqu'un comme Yitzhak Shamir
00:20:01qui était un des chefs du groupe
00:20:04qu'on appelait le Sterngang
00:20:08qui était responsable par exemple
00:20:11de l'assassinat du comte
00:20:14Volk Bernadotte
00:20:17qui était un diplomate suédois missionné par les Nations Unies
00:20:20pour essayer de voir ce qui se passait en 1948 en Israël
00:20:23il était sur le point de faire un rapport
00:20:26très négatif sur l'attitude des Israéliens
00:20:29par rapport aux Palestiniens
00:20:32et il a été assassiné
00:20:35c'est les Israéliens qui l'ont assassiné évidemment
00:20:38et donc ce Shamir a été un peu écarté par Ben Gurion
00:20:41il a été un peu embarrassé
00:20:44mais en réalité, comme l'a appris le général de la Ward
00:20:47l'assassin lui-même du comte Bernadotte
00:20:50a été embauché par Ben Gurion
00:20:53comme garde du corps
00:20:56c'est pour montrer que ce ne sont pas deux mondes séparés
00:20:59c'est le même monde
00:21:02donc on peut imaginer que Ben Gurion a confié le problème Kennedy
00:21:05à ce type de gens
00:21:08et ce n'est pas pour rien qu'après
00:21:11cette mouvance israélienne prend le devant
00:21:14et Shamir devient Premier Ministre dans les années 80
00:21:17ainsi que Menahem Begin
00:21:20et là on rentre dans une nouvelle phase d'Israël
00:21:23qui est non plus la direction sous Ben Gurion
00:21:26et son parti de Mapaï
00:21:29qui est issu de ce sionisme
00:21:32beaucoup plus violent, beaucoup plus dur
00:21:35beaucoup plus biblique aussi
00:21:38bien que Ben Gurion était très biblique lui aussi
00:21:41il ne faut pas que je m'étende trop sur cette affaire
00:21:44mais c'est important
00:21:47je reviens à Seymour Hersh
00:21:50qui a fait beaucoup pour sortir cette affaire
00:21:53quelques années plus tard, il sort un livre
00:21:57je crois qu'il est traduit en français
00:22:00c'est un livre où il ramasse tous les ragots anti-Kennedy
00:22:03et il démolit Kennedy, sa vie privée
00:22:06sa vie conjugale évidemment
00:22:09il démolit tout, la politique de Kennedy
00:22:12c'est un très mauvais bouquin, très peu sourcé
00:22:15vraiment un ramassis de ragots
00:22:18alors on se demande pourquoi Hersh
00:22:21qui a vraiment fait sortir cette bombe sur cette affaire de Dimona
00:22:24après se croit obligé
00:22:27d'écrire un livre pour démolir Kennedy
00:22:30dans lequel d'ailleurs il valide la thèse officielle
00:22:33dit Harvey Oswald a tué Kennedy et c'est tout
00:22:36ce qui est quand même invraisemblable pour quelqu'un comme Hersh
00:22:39donc ça illustre bien
00:22:42alors moi je pense, on peut imaginer
00:22:45que quand Hersh a sorti ce livre sur Dimona
00:22:48après on lui a dit oulala t'as fait quelque chose
00:22:51ça va nous mener, ça va nous causer des problèmes
00:22:54il faudrait que tu fasses quelque chose pour remettre le couvercle
00:22:57donc il a sorti ce livre pour valider la thèse officielle
00:23:00et puis contribuer à démolir l'image de Kennedy
00:23:03démolir l'image de Kennedy, il y a des centaines
00:23:06peut-être des milliers de livres anti-Kennedy
00:23:09on va dire qu'il salisse Kennedy
00:23:12vous connaissez l'histoire avec Marilyn Monroe
00:23:15on a taillé, et ça prend beaucoup de temps
00:23:18de lire ces livres et de voir les sources
00:23:21où sont les notes, d'où ça vient, qui a dit ça
00:23:24pour s'apercevoir qu'au fond il n'y a rien
00:23:27Kennedy a eu des affaires extra-conjugales
00:23:30on ne va pas non plus le blanchir de ça totalement
00:23:33mais c'est sans commune mesure
00:23:36avec toute cette légende noire qu'on a fabriquée
00:23:39je ne peux pas vous le démontrer là
00:23:42mais je vous le dis, c'est quelque chose
00:23:45une conclusion à laquelle je suis arrivé
00:23:48je parlais aussi de fausses pistes
00:23:51on apprend à réaliser qu'il y a tout un tas
00:23:54de pistes farfelues qui sont là pour occuper l'espace
00:23:57et puis pour créer de la confusion
00:24:00pour amener les gens à la conclusion
00:24:03qu'au fond on ne s'en va jamais
00:24:06parce que finalement c'est peut-être un peu tout le monde
00:24:09c'est peut-être un peu la mafia, la CIA
00:24:12peut-être un peu les barons du pétrole
00:24:15le Texas, LBJ
00:24:18quand on rentre dans cette affaire
00:24:21on finit par avoir cette impression
00:24:24que tout le monde détestait Kennedy
00:24:27tout le monde a tué Kennedy
00:24:30ce qui revient à dire que personne n'en sait rien
00:24:33c'est l'impression qui est volontairement créée
00:24:36par cette industrie qui est colossale
00:24:39il y a des tests qui sont visiblement faits
00:24:42pour pourrir l'enquête
00:24:45puis il y en a d'autres
00:24:48où il y a une part de vérité
00:24:51il y a des gens qui s'orientent
00:24:54vers une piste
00:24:57ou même vers les pistes les plus fréquentées
00:25:00qui sont des boulevards
00:25:03comme la piste de la CIA
00:25:07je peux d'ailleurs dire tout de suite un mot
00:25:10avec une anecdote qui est toute récente
00:25:13tous les ans il y a des conférences sur Kennedy
00:25:16pour le 60e anniversaire aux Etats-Unis
00:25:19c'est quand même quelque chose qui est vivant
00:25:22la recherche sur Kennedy
00:25:25il y avait une conférence pour les 60 ans à Pittsburgh
00:25:28un gars qui s'appelle Cyril West
00:25:31qui est un forensic pathologist
00:25:35je crois que c'est un médecin légiste
00:25:38spécialiste des autopsies criminelles
00:25:41et depuis de nombreuses années
00:25:4430-40 ans peut-être plus
00:25:47c'est une personnalité cette recherche
00:25:50qui raconte toujours la même chose
00:25:53il explique pourquoi la fameuse balle unique
00:25:56qui est la base sur laquelle
00:25:59s'est fondée la conclusion du rappeur Warren
00:26:02pour conclure qu'il n'y a qu'un seul tireur
00:26:05pour prouver qu'il n'y avait qu'un seul tireur
00:26:08il faut que Harvey Oswald
00:26:11qui dans le laps de temps très court
00:26:14de 5 secondes
00:26:17qu'on peut mesurer sur les films
00:26:20entre la première balle et la dernière
00:26:23avec le fusil qu'il avait
00:26:26il ne pouvait pas tirer plus de 3 balles
00:26:30il fallait que ça tienne en 3 balles
00:26:33étant donné qu'il y a une balle
00:26:36qui a été retrouvée dans le macadam
00:26:39une balle qui a percé la gorge de Kennedy
00:26:42donc il fallait que cette balle
00:26:45soit aussi la même balle
00:26:48qui a causé les 5 ou 6 blessures de Kennedy
00:26:51il a été blessé aux genoux, aux bras
00:26:54et cette balle en plus
00:26:57on l'appelle la balle magique
00:27:00parce que cette théorie n'est pas ridicule
00:27:03Cyril Wesch fait partie de ces gens
00:27:06qui a démontré que cette théorie est ridicule
00:27:09qui a inventé cette théorie ?
00:27:12elle a été inventée par un certain Arlen Specter
00:27:15qui était un membre de la commission Warren
00:27:18vous l'avez vu dans le film JFK d'Oliver Stone
00:27:21vous connaissez cette histoire
00:27:24c'est Arlen Specter qui était un peu
00:27:27toujours sur le devant de la scène
00:27:30pour prouver que cette balle avait fait toutes ces blessures
00:27:33et c'est vraiment la clé
00:27:36c'est là dessus que se bat la conclusion
00:27:39de la commission Warren
00:27:42or je découvre que Cyril Wesch
00:27:45est un ami proche d'Arlen Specter
00:27:48comment c'est possible ?
00:27:51il est un ami proche d'Arlen Specter
00:27:54mais il a soutenu Arlen Specter
00:27:57dans sa campagne pour être sénateur
00:28:00Arlen Specter est devenu sénateur en 2004
00:28:03et il l'a soutenu à nouveau en 2000
00:28:06à deux reprises
00:28:09il a publiquement soutenu Arlen Specter
00:28:12sachant qu'Arlen Specter est le menteur professionnel
00:28:15qui a bâti toute sa carrière sur un énorme mensonge
00:28:18si gigantesque que finalement
00:28:21c'est une insulte au peuple américain
00:28:24veut quand même qu'Arlen Specter
00:28:27devienne sénateur américain
00:28:30pourquoi ? la réponse est très simple
00:28:33Cyril Wesch et Arlen Specter sont deux sionistes engagés
00:28:36ce dont ils ne se cachent pas
00:28:39là vous avez un exemple assez précis
00:28:42de personnes impliquées
00:28:45dans la contre enquête sur Kennedy
00:28:48dans la dissidence
00:28:51Cyril Wesch lui accuse la CIA
00:28:54Arlen Specter lui accuse Oswald
00:28:57mais finalement tous les deux sont amis
00:29:00parce qu'accuser Oswald ou la CIA
00:29:03ça protège Israël
00:29:06qui est la loyauté de Cyril Wesch
00:29:09cette histoire vaut le coup d'être répétée
00:29:12parce que c'est une illustration assez frappante
00:29:15ce qui ne veut pas dire que tous les gens qui accusent la CIA
00:29:18sont dans cette situation
00:29:21mais on peut s'apercevoir que les chefs de file
00:29:24de cette école CIA
00:29:27sont souvent des personnes de ce type
00:29:30ce qui est quand même assez incroyable
00:29:33avant de parler de l'enquête
00:29:36de la méthode que j'ai développée
00:29:40et d'aller un peu à l'essentiel des choses
00:29:43je voudrais insister sur l'importance de Kennedy
00:29:53si Kennedy n'avait pas été assassiné
00:29:56c'est ce qu'a dit le général de l'award récemment
00:29:59le monde serait complètement différent
00:30:02c'est ce qui est important de retenir
00:30:05parce que Kennedy
00:30:08avait été un véritable génie politique
00:30:11dans le sens où il avait une vision extrêmement précise
00:30:14et extrêmement novatrice pour un américain
00:30:17extrêmement différente
00:30:20de tout le système politique américain
00:30:23jusque là
00:30:26et cette vision
00:30:29on ne va pas trop parler de l'aspect domestique
00:30:32il avait des idées très précises et très intéressantes
00:30:36sur la politique américaine
00:30:39au niveau fiscal, au niveau protection
00:30:42des populations défavorisées
00:30:45au niveau aussi
00:30:48de l'intervention de l'état
00:30:51contre les monopoles
00:30:54les grands monopoles industriels
00:30:57il a été président pendant mille jours
00:31:00pratiquement jour pour jour
00:31:03et il a fait un nombre de choses extraordinaires
00:31:06quand on étudie ça de près
00:31:09c'est un aspect de Kennedy qui est souvent ignoré
00:31:12d'une part par tous ceux qui sont missionnés
00:31:15pour salir la mémoire de Kennedy
00:31:18mais en général aussi pour ceux qui s'intéressent
00:31:21à l'assassinat de Kennedy
00:31:24et pourtant je pense que c'est central
00:31:27de comprendre qui était vraiment Kennedy
00:31:30je ne vais pas parler de politique intérieure
00:31:33mais de politique internationale, géopolitique
00:31:36parce qu'au fond
00:31:39je suis d'accord avec le général Delaware
00:31:42c'est à dire que Kennedy, sa vision
00:31:45c'était la multipolarité
00:31:48ce terme multipolarité qu'on entend aujourd'hui assez souvent
00:31:51en réalité je pense qu'il existait
00:31:54je ne pense pas qu'on l'utilisait à l'époque
00:31:58je vais vous donner quelques exemples
00:32:01et ce n'est pas en 1960 qu'il a commencé à développer cette vision
00:32:04puisque dès 1950
00:32:07en 1957
00:32:10il avait déjà fait ce fameux discours
00:32:13il était sénateur
00:32:16en faveur de l'indépendance de l'Algérie
00:32:19qui avait un peu fâché de Gaulle
00:32:22mais en fait de Gaulle était d'accord avec lui
00:32:26globalement
00:32:29il était quand même arrivé à la conclusion qu'il n'y avait pas d'autre solution
00:32:32mais Kennedy était déjà bien en avance là-dessus
00:32:35et il avait pris beaucoup de risques
00:32:38pour faire un discours en faveur de l'indépendance de l'Algérie
00:32:41à une époque où Israël était très hostile
00:32:44à l'indépendance de l'Algérie
00:32:47pour des raisons qu'on peut facilement deviner
00:32:50hostile à tous les mouvements de l'indépendance arabe
00:32:53ça c'est un exemple
00:32:56on peut parler du Vietnam dès 1951
00:32:59Kennedy avait beaucoup voyagé avant d'être président
00:33:02son père lui avait payé
00:33:05il avait beaucoup voyagé pour explorer le monde
00:33:08pour comprendre un peu
00:33:11et puis à travers les contacts qu'il pouvait avoir
00:33:14il essayait de comprendre comment fonctionne le monde
00:33:17il était allé au Vietnam en 1951
00:33:21il était en faveur des mouvements de l'indépendance
00:33:24que ce soit en Asie du Sud-Est
00:33:27que ce soit en Afrique
00:33:30que ce soit en Amérique Latine
00:33:33donc de ce point de vue là il était en total décalage
00:33:36par rapport à l'impérialisme américain
00:33:39qui était déjà très installé
00:33:42avec les frères Dulles par exemple
00:33:45qui avait une conception
00:33:49de l'Amérique
00:33:52qui était une conception essentiellement
00:33:55coloniale
00:33:58c'est à dire que l'Amérique colonise
00:34:01économiquement
00:34:04et puis l'Amérique Latine
00:34:07l'Amérique doit contrôler le monde
00:34:10et doit mettre en place les dirigeants
00:34:13ou les dictateurs qui servent les intérêts américains
00:34:16il comprenait très bien cette politique
00:34:19et était déjà très hostile à tout ça
00:34:22donc sur Cuba c'est pareil
00:34:25dès le début il y a eu quelques faux pas
00:34:28il y a eu la baie du Conchon
00:34:31mais globalement on voit très bien
00:34:34qu'il cherche à envoyer des messages à Castro
00:34:37en lui disant je comprends votre problème
00:34:40et il a fait beaucoup de gestes favorables
00:34:44à Cuba
00:34:47le jour où il était assassiné d'ailleurs
00:34:50il avait un peu missionné
00:34:53ce journaliste Jean Daniel
00:34:56qui a fondé Nouvelle Observateur
00:34:59ou L'Express je ne sais plus
00:35:02Nouvelle Observateur c'est ça
00:35:05était avec Castro
00:35:08au moment où il a reçu la nouvelle de l'assassinat de Kennedy
00:35:12et avant d'aller à Cuba
00:35:15Kennedy lui a dit viens me voir
00:35:18j'ai un message à faire passer à Castro
00:35:21et le message qu'il voulait faire passer à Castro
00:35:24c'est un message sympathique et favorable
00:35:27en disant je comprends
00:35:30on va essayer de travailler pour laisser votre pays se développer
00:35:33je vais essayer de vous aider
00:35:36mais derrière moi il y a des gens qui ne vous aiment pas
00:35:40il essayait de naviguer
00:35:43de faire avancer sa vision des choses
00:35:46mais il devait aussi faire des compromis
00:35:49on peut parler de la république dominicaine
00:35:52on peut parler de l'Indonésie
00:35:55ça c'est un dossier très important
00:35:58Kennedy avait invité Sukarno
00:36:01qui était un dirigeant accusé d'être communiste
00:36:04mais en réalité c'était juste un dirigeant socialiste
00:36:07il avait beaucoup accroché l'un avec l'autre
00:36:10Sukarno voulait inviter Kennedy chez lui
00:36:13en Indonésie
00:36:16mais Sukarno a été
00:36:19victime d'un coup d'état de la CIA
00:36:22en 1965
00:36:25tout a changé en Indonésie
00:36:28après l'assassinat de Kennedy
00:36:31tout a changé aussi au Congo
00:36:34Patrice Lumumba a été assassiné
00:36:373 jours avant la prise de fonction de Kennedy
00:36:40en janvier 1961
00:36:43Kennedy était très choqué
00:36:46par cette nouvelle
00:36:49et a tout fait pour soutenir
00:36:52les forces nationales du Congo
00:36:55qui étaient anticoloniales
00:36:58les forces de décolonisation
00:37:01ça lui a échappé après sa mort
00:37:04et la CIA a mis en place
00:37:07un dictateur Mobutu
00:37:10qui a fait couler beaucoup de sang
00:37:13donc si Kennedy avait vécu
00:37:16le Congo n'aurait pas sombré
00:37:19dans cette dictature
00:37:22l'Indonésie n'aurait pas sombré
00:37:25Cuba les choses auraient évolué
00:37:28le monde serait plus pacifique
00:37:34donc on a un homme
00:37:37qui a essayé de changer
00:37:40la direction que prenait le monde
00:37:43on a du mal à le voir
00:37:46il n'a été président que 3 ans
00:37:49et tout ça a été effacé
00:37:52et Lyndon Johnson
00:37:55la grande ruse de ceux qui ont éliminé Kennedy
00:37:58c'est de faire croire aux Américains et au monde
00:38:01que rien n'avait changé
00:38:04que Lyndon Johnson faisait la même chose
00:38:07que Kennedy avait voulu faire
00:38:10et que dans les circonstances nouvelles
00:38:13ce qu'il ferait c'est ce que Kennedy aurait fait
00:38:16c'est la vision naturelle
00:38:19mais elle est totalement fausse
00:38:23on peut explorer plusieurs choses
00:38:26qui auraient changé
00:38:29au niveau géopolitique
00:38:32le monde serait orienté
00:38:35d'une manière totalement différente
00:38:38le général de l'award a aussi fait remarquer
00:38:41qu'il y a eu cette amitié
00:38:44entre les Etats-Unis et Israël
00:38:47qui a pris une tournure nouvelle
00:38:51Kennedy essayait comme de Gaulle
00:38:54de trouver un équilibre
00:38:57de mener une politique amicale
00:39:00vis-à-vis du monde arabe
00:39:03Kennedy était adoré en Algérie
00:39:06en Égypte aussi
00:39:09il y a plein de places Kennedy
00:39:12dans le monde arabe
00:39:15les gens éduqués connaissent bien cette histoire
00:39:19tout ça a changé
00:39:22de manière radicale
00:39:25la guerre de 6 jours n'aurait jamais eu lieu
00:39:28puisqu'on sait qu'elle a eu lieu
00:39:31avec le feu vert de Lyndon Johnson
00:39:34avec l'aide active de la CIA
00:39:37l'histoire du USS Liberty
00:39:40qui est une affaire que les Américains
00:39:43commencent à comprendre
00:39:46c'est quand même quelque chose d'énorme
00:39:49Israël qui essaie de couler un navire américain
00:39:52dans le but de faire porter le chapeau à l'Amérique
00:39:55pour entraîner l'Amérique dans la guerre
00:39:58contre l'Égypte
00:40:01évidemment ça n'aurait jamais eu lieu
00:40:04sous Kennedy
00:40:07Johnson a tout donné à Israël
00:40:10on y reviendra
00:40:14le mouvement néoconservateur
00:40:17apparaît finalement
00:40:20à la fin de la présidence Johnson
00:40:23Johnson a fait rentrer
00:40:26beaucoup de sionistes
00:40:29dans tout l'appareil d'État
00:40:32c'est le début de cette infiltration
00:40:35intense d'Israël dans l'administration
00:40:38américaine
00:40:42j'en donnerai peut-être un ou deux
00:40:45je pense qu'il y a un aspect
00:40:48qui me paraît important
00:40:51c'est cette religion de l'Holocauste
00:40:54qui est devenue
00:40:57une sorte de...
00:41:07c'est une religion d'État
00:41:11elle est apparue
00:41:14comme l'a bien montré Norman Finkelstein
00:41:17après 1967
00:41:20dans la foulée de la guerre de 6 jours
00:41:23elle est apparue comme un bouclier
00:41:26une campagne de propagande
00:41:29pour empêcher les américains
00:41:32et le monde d'accuser Israël
00:41:35d'être un pays colonisateur
00:41:39ce mouvement des conservateurs
00:41:42apparaît sous Johnson
00:41:45on peut identifier un certain nombre de personnages
00:41:48qui ont cette conversion
00:41:51les néo-conservateurs
00:41:54avant ils étaient libéraux
00:41:57de gauche, trotskistes
00:42:00anti-impérialistes, pacifistes
00:42:03ils ont eu une conversion
00:42:07à partir de ce moment-là
00:42:10la politique d'Israël
00:42:13ne peut survivre qu'avec le soutien américain
00:42:16qui ne peut fonctionner
00:42:19que si il y a une machine impérialiste
00:42:22qui pousse les États-Unis
00:42:25à s'impliquer dans le monde entier
00:42:28il faut lutter contre toute tendance isolationniste
00:42:31et que l'Amérique s'implique le plus possible
00:42:34on s'aperçoit que ceux qui ont poussé les États-Unis
00:42:37vers la guerre du Vietnam
00:42:40sont souvent des sionistes
00:42:43c'est pas difficile de comprendre
00:42:46qu'ils avaient tout intérêt à ce que l'Amérique
00:42:49soit investie dans la guerre du Vietnam
00:42:52d'abord parce que ça contribuait
00:42:55à cette pulsion impérialiste
00:42:58dont ils avaient besoin
00:43:01et ça détournait l'opinion publique
00:43:04de regarder ce qu'il se passait en Israël
00:43:07l'opinion publique était focalisée sur ce qui se passait au Vietnam
00:43:10pendant qu'Israël en 1967
00:43:13a doublé sa population sans personne
00:43:16les gens ne sont pas descendus dans la rue
00:43:19pour protester contre l'agression d'Israël en 1967
00:43:22ils descendaient dans la rue pour le Vietnam
00:43:25tout ça est très lié
00:43:29les néoconservateurs sont encore au pouvoir aujourd'hui
00:43:32malgré tout le mal qu'ils ont fait
00:43:35malgré les millions de morts qu'ils ont causé
00:43:38la destruction de pays entier
00:43:41ça s'est apparu après Kennedy
00:43:44c'est le plus important à retenir
00:43:47jamais l'Amérique n'aurait pris ce virage néoconservateur
00:43:50avec Kennedy
00:43:53il ne faut pas oublier que Kennedy
00:43:56son mandat commençait en 1961
00:43:59en 1964 il était certainement réélu
00:44:02jusqu'en 1968
00:44:05beaucoup de gens pensaient qu'on les voit venir
00:44:08les Kennedy c'est une dynastie
00:44:11après lui il y aurait eu son frère
00:44:14qui était déjà ministre de la justice
00:44:17pourquoi pas jusqu'en 1976
00:44:20après il y avait Ted
00:44:238 ans pour John, 8 ans pour Robert
00:44:26le père Kennedy avait une notion très égalitaire
00:44:29chacun doit avoir sa part d'eux
00:44:32je parlerai un peu de la dynastie Kennedy
00:44:35parce que c'est intéressant
00:44:38c'est quelque chose qui est assez peu connu
00:44:41si vous avez lu mes livres
00:44:44vous connaissez
00:44:47je reviens un peu dessus
00:44:50ce qui est fascinant chez les Kennedy
00:44:53c'est que c'est une dynastie
00:44:56c'est une famille royale pour les américains
00:44:59il y a toujours cette mythologie des Kennedy
00:45:02c'est la famille royale
00:45:05pourquoi ?
00:45:08les Kennedy ont un tas de dimensions
00:45:11exceptionnelles
00:45:14il y a d'autres dynasties politiques
00:45:17Joe Kennedy est un personnage fascinant
00:45:20le père de John
00:45:23c'est le père qui a fondé la lignée Kennedy
00:45:26c'est un irlandais catholique de 3ème génération
00:45:29son grand-père est venu à l'époque
00:45:32de la grande famine irlandaise
00:45:35il ne faut pas oublier que les Irlandais
00:45:38parlent plutôt de génocide
00:45:41les Irlandais ne mangeaient pas que des pommes de terre
00:45:44à la fin du 19ème siècle
00:45:47ce n'est pas uniquement à cause de la maladie
00:45:50c'est une volonté des britanniques
00:45:53d'en profiter pour exproprier les Irlandais
00:45:56faire baisser leur natalité
00:45:59le fait d'avoir une famille irlandaise
00:46:02représente beaucoup de choses
00:46:05du point de vue spirituel
00:46:08de l'héritage
00:46:11Joe Kennedy s'était fait connaître sous Roosevelt
00:46:14il avait soutenu Roosevelt
00:46:17et en 1938 Roosevelt l'avait nommé ambassadeur à Londres
00:46:20Roosevelt disait que c'était une blague
00:46:23que je fais aux Anglais
00:46:26parce qu'un ambassadeur irlandais
00:46:29mais Joe Kennedy était très aimé des Anglais
00:46:32il a fait son travail de manière très sérieuse
00:46:35et en 1938
00:46:38il était devenu un soutien très fort
00:46:41très engagé de la politique d'apaisement
00:46:44de Neville Chamberlain
00:46:47le premier ministre britannique
00:46:50il était un ami très proche de Neville Chamberlain
00:46:53cette histoire est intéressante
00:46:56je ne sais pas si vous connaissez
00:46:59c'est pour ça que l'histoire de Kennedy nous ramène
00:47:02à la dimension profonde de cette 2ème guerre mondiale
00:47:05qui est une histoire aussi enfouie
00:47:08il y a des tabous dans toute cette histoire
00:47:11et avec l'histoire de Kennedy on se raccroche à ça
00:47:14parce que Joe Kennedy dont l'obsession
00:47:17c'était d'empêcher la guerre
00:47:20l'apaisement ça voulait dire empêcher la 2ème guerre mondiale
00:47:23ça ne voulait pas dire soutenir Hitler
00:47:26mais après la 2ème guerre mondiale
00:47:29Joe Kennedy s'est retrouvé du mauvais côté
00:47:32comme il était un soutien de Roosevelt
00:47:35et comme il avait quelque chose à dire sur Roosevelt
00:47:38il n'a pas eu trop d'ennuis
00:47:41bien qu'il aurait pu en avoir de gros
00:47:44on a retrouvé dans les archives de l'ambassade allemande de Londres
00:47:47des papiers dans lesquels les allemands faisaient l'éloge
00:47:50de Joe Kennedy comme étant sur la même longueur d'onde
00:47:53que les nazis
00:47:56il y avait des choses extrêmement compromettantes sur Joe Kennedy
00:47:59c'est vrai qu'il est assez étonnant
00:48:02que la famille Kennedy ait malgré tout survécu
00:48:05politiquement après la 2ème guerre mondiale
00:48:08c'est dû au génie politique de Joe Kennedy
00:48:11qui était un homme extrêmement...
00:48:14qui avait un certain génie politique
00:48:17au sens noble du terme mais aussi au sens politicien
00:48:20et donc il s'est mis en retrait
00:48:23et il s'est investi dans la carrière politique de ses enfants
00:48:26et ce que j'ai découvert
00:48:29c'est qu'en réalité Joe Kennedy était sans doute
00:48:32le fils le plus proche de Joe Kennedy
00:48:35Joe Kennedy avait investi son fils aîné
00:48:38qui s'appelait...
00:48:41Joseph Joe
00:48:44Joe Kennedy Junior
00:48:47pour devenir président
00:48:50lui même avait été pressenti
00:48:53Joe Kennedy père avait été pressenti comme président possible
00:48:56quand il était extrêmement populaire
00:48:59c'était une figure quand même un poids lourd de la politique
00:49:02extrêmement admiré pour ce qu'il avait fait
00:49:05durant le New Deal
00:49:08Roosevelt avant qu'il soit ambassadeur en Angleterre
00:49:11il était dans des ministères
00:49:14qui mettaient en place le New Deal
00:49:17et le New Deal c'était en gros
00:49:20réguler un peu le monde des affaires
00:49:23empêcher les monopoles de faire n'importe quoi
00:49:26et puis le monde de la bourse en particulier
00:49:29et Joe Kennedy n'avait aucun scrupule à dire
00:49:32moi j'ai aussi joué selon les règles qu'il y avait à l'époque
00:49:35c'est à dire pas de règles
00:49:38maintenant on met des règles
00:49:41il est accusé d'avoir fait de l'argent malhonnêtement
00:49:44j'ai trouvé strictement aucune preuve raisonnable
00:49:47d'ailleurs il disait souvent
00:49:50moi j'ai une règle dans la vie c'est je ne fais rien
00:49:53qui puisse nuire à la réputation de mes enfants
00:49:56ce que Joe Kennedy avait à ce côté assez extraordinaire
00:49:59c'est que son ambition dans la vie c'était sa famille
00:50:02ce n'était pas lui personnellement
00:50:05donc il avait cette règle d'or
00:50:08de ne rien faire
00:50:11qui puisse nuire pas tellement à lui
00:50:14mais à la réputation de ses enfants
00:50:17vous savez on a véhiculé toutes ces histoires
00:50:20sous la prohibition que ce serait enrichi en vendant du whisky
00:50:23quand il a senti que la prohibition allait s'arrêter en 1933
00:50:26jusqu'en 1933 la prohibition
00:50:29quand il a senti que ça allait s'arrêter
00:50:32il a racheté des entreprises de whisky
00:50:35il avait l'ambition de s'enrichir
00:50:38il avait l'ambition de laisser un million de dollars
00:50:41à chacun de ses enfants
00:50:44c'était un américain
00:50:47qui comprenait qu'aux Etats-Unis le pouvoir c'est l'argent
00:50:50et lui il avait l'ambition d'avoir du pouvoir
00:50:53l'ambition d'avoir du pouvoir n'est pas à mes yeux
00:50:56mauvaise ou diabolique en soi
00:50:59c'était quelqu'un qui aimait les Etats-Unis
00:51:02il disait toujours je ne suis pas irlandais
00:51:05je suis américain
00:51:09l'ambition c'est quelque chose
00:51:12si personne n'avait l'ambition
00:51:15on se demande qui serait à la tête des gouvernements
00:51:18il a été extrêmement sali
00:51:21pour ses liens avec Chamberlain
00:51:24pour sa manière de faire de l'argent
00:51:27mais lorsqu'il s'est engagé dans le New Deal
00:51:30c'est lui qui a mis en place des règles
00:51:33qui ont globalement moralisé la vie économique américaine
00:51:36même si elle s'est démoralisée après
00:51:39voilà pour Joe Kennedy
00:51:42et John Kennedy était donc le fils de son père
00:51:45quand le fils aîné est mort
00:51:48durant la seconde guerre mondiale
00:51:51finalement c'est John qui s'est retrouvé
00:51:54un peu porteur du destin
00:51:57de devenir président
00:52:00et c'est intéressant parce que John Kennedy
00:52:03on regarde sa biographie
00:52:06il n'avait pas beaucoup d'ambition politique
00:52:09c'était un intellectuel
00:52:12c'était quelqu'un qui lisait énormément
00:52:15à mon avis c'était le plus intelligent
00:52:18de tous les fils Kennedy
00:52:21Robert n'était pas du tout au même niveau intellectuellement
00:52:24John Kennedy était vraiment
00:52:27une personne exceptionnelle du point de vue intellectuel
00:52:30du point de vue de sa vision des choses
00:52:33et c'est intéressant de penser que c'est quelqu'un
00:52:36qui n'avait pas cette vision
00:52:39de devenir président des Etats-Unis
00:52:42mais sa loyauté il est devenu président
00:52:45pour faire plaisir à son père
00:52:48il y avait un sens de la dynastie
00:52:51de la loyauté clanique extrêmement fort
00:52:54chez les Kennedy
00:52:57c'est un clan
00:53:00et quand on parle de John Kennedy
00:53:03il ne faut jamais l'oublier
00:53:06un petit mot sur John Junior
00:53:09parce que cet aspect dynastie
00:53:12fait qu'on est dans une histoire
00:53:15qui a une dimension
00:53:18métapolitique ou méta-historique
00:53:21vous savez que John Kennedy a été assassiné en 1963
00:53:24son frère Robert au moment
00:53:27où il allait accéder de manière quasi certaine
00:53:30à la maison blanche en 1968
00:53:33a été assassiné
00:53:36rien que ça c'est sans équivalent
00:53:39dans toute l'histoire
00:53:42et on a tout fait pour séparer ces deux assassinats
00:53:45je pense que j'ai été un des premiers
00:53:48à insister sur le fait qu'il faut connecter ces deux histoires
00:53:51c'est la moindre des choses
00:53:54et j'ai la satisfaction d'avoir fait évoluer
00:53:57j'ai publié des articles aux Etats-Unis
00:54:00sur le site de la Wounds Review
00:54:03et honnêtement, en toute humilité
00:54:06je suis satisfait, en toute fausse majestie
00:54:09d'avoir contribué
00:54:12à connecter les choses
00:54:15je ne suis pas un enquêteur
00:54:18je n'ai pas trouvé des témoins, des archives spéciales
00:54:21mais j'ai essayé de connecter les choses
00:54:24et relier l'assassinat de Robert et l'assassinat de John
00:54:27c'est déjà un truc qui nous fait avancer
00:54:30je ne peux pas m'étendre sur l'assassinat de Robert
00:54:33mais il y a beaucoup à dire
00:54:36et puis à l'assassinat de son fils
00:54:39donc tout ça fait que cette histoire
00:54:42l'assassinat de son fils
00:54:45il y a quand même de très fortes présomptions
00:54:48qu'il a été assassiné en 1999
00:54:51au moment où il allait rentrer en politique
00:54:54et John Junior
00:54:57je vous invite à regarder ce que j'ai écrit dessus
00:55:00peut-être l'année prochaine, le 25e anniversaire
00:55:03parce que c'était un personnage assez attachant
00:55:06assez étonnant
00:55:09qui était très instruit sur la mort de son père
00:55:12qui était habité par son père
00:55:15qui était habité par le destin de trouver les coupables
00:55:18et de venger son père
00:55:21comme je l'ai dit la dernière fois
00:55:24on est vraiment dans du Hamlet
00:55:27dans du Shakespeare
00:55:30dans une histoire qui dépasse la petite politique politicienne
00:55:33on est dans quelque chose d'assez gigantesque
00:55:36il faut que je me tourne vers l'enquête sur John Kennedy
00:55:40pour essayer de vous transmettre
00:55:43d'aller à l'essentiel
00:55:46de résumer ce qui me paraît important
00:55:49la méthode que j'ai développée
00:55:52c'est de ne pas me perdre
00:55:55dans des pistes indirectes
00:55:58parce que lorsqu'on lit des livres sur Kennedy
00:56:01on est souvent un peu
00:56:04comment dire
00:56:08on a tellement d'informations
00:56:11sur tellement de personnes
00:56:14qui sont liées de manière indirecte
00:56:17parce qu'ils connaissent telle personne
00:56:20donc on arrive à ce genre d'image
00:56:23avec une centaine de noms reliés par des traits dans tous les sens
00:56:26je trouve que ça n'aide pas beaucoup
00:56:29donc je pense qu'il y a suffisamment d'éléments probants
00:56:32pour se limiter à quelques éléments et quelques personnages centraux
00:56:36c'est ce que je vais essayer de faire
00:56:39quand on enquête sur Kennedy
00:56:42il faut distinguer deux choses
00:56:45il y a le crime
00:56:48pour faire assassiner Kennedy
00:56:51il fallait que Kennedy aille à Dallas
00:56:54c'est là que le guet-apens a été organisé
00:56:57on doit essayer de comprendre pourquoi il y est allé
00:57:00qui l'a amené là
00:57:04qui sont ces gens
00:57:07je ne peux pas rentrer dans les détails
00:57:10mais c'est le genre de choses qu'il faut analyser
00:57:13qui l'a invité
00:57:16qui a organisé le parcours
00:57:19puisque ce parcours est absolument scandaleux
00:57:22on a obligé la limousine de Kennedy à faire un angle de 110°
00:57:25la limousine ralentissait
00:57:28d'une manière extrêmement inhabituelle
00:57:32on doit se poser des questions sur le secret service
00:57:35le service de sécurité du président
00:57:38visiblement il y a des complicités
00:57:41ce qu'on ne voit pas sur le film de Zapruder
00:57:44puisqu'il a été retouché
00:57:47à un moment la limousine s'est pratiquement arrêtée
00:57:50au moment où on entend les premiers coups de feu
00:57:53et où Kennedy est touché au cou
00:57:56le conducteur s'arrête
00:57:59et quand il voit que la tête de Kennedy explose
00:58:02il redémarre
00:58:05donc il y a tout ça à explorer
00:58:08le secret service, le Texas
00:58:11donc le Texas c'est Lyndon Johnson
00:58:14c'est aussi John Connelly
00:58:17c'est les barons du pétrole
00:58:20le Texas il ne faut pas passer trop vite sur cette piste
00:58:23certains livres disent que c'est le Texas qui a tué Kennedy
00:58:26il faut savoir que le Texas est quand même un pays un peu spécial
00:58:29en tout cas qu'il se considère comme spécial
00:58:32un peu comme Israël
00:58:35les règles ne s'appliquent pas à eux
00:58:38la guerre de sécession aux Etats-Unis n'a jamais été complètement réglée
00:58:41le Texas est un pays spécial
00:58:44qui vit sa vie
00:58:47en essayant que Washington ne s'en mêle pas trop
00:58:50qui est gouverné par des mafias diverses
00:58:53en particulier d'un monde des affaires juives
00:58:56en grande partie
00:58:59le Citizens Dallas Council qui invitait Kennedy
00:59:02on se demande pourquoi
00:59:05d'ailleurs au bout d'un moment on finit par se demander
00:59:08comment Kennedy a pu se laisser entraîner dans ce traquenard
00:59:11il y a tellement de choses qui se sentaient mauvais
00:59:14le Texas était un pays très hostile pour Kennedy
00:59:17il allait dans un pays hostile
00:59:20dans un pays étranger, anti-américain
00:59:23dans une limousine décapotable
00:59:26c'est très étrange
00:59:29mais John Kennedy était un homme qui ne craignait pas la mort
00:59:32c'est très clair
00:59:35il était un peu fataliste
00:59:38il avait décidé de faire confiance à son service de sécurité
00:59:41et de ne pas se mêler de sa propre sécurité
00:59:44et il était au sourire dans sa limousine
00:59:47et sa devise était de vivre chaque jour
00:59:50comme si c'était le dernier de sa vie
00:59:53et puis il s'intéressait à Oswald
00:59:56qui a mis Oswald là dans ce bâtiment
00:59:59pour lui faire porter le chapeau
01:00:02c'est la scène du crime, quand on enquête il faut explorer toutes ces choses
01:00:05et puis il faut arriver à expliquer le cover up
01:00:08qui avait les moyens de couvrir cette histoire
01:00:11donc l'autopsie
01:00:14qui a été en mesure
01:00:17d'ailleurs de faire en sorte
01:00:20que l'autopsie soit faite à Washington plutôt qu'à Dallas
01:00:23qui a pu faire en sorte
01:00:26que Oswald soit tué
01:00:29parce que ça c'est quand même la clé du cover up
01:00:32de la couverture, de couvrir les pistes
01:00:35les médias
01:00:38comment se fait-il que les médias ont tout de suite
01:00:41qui étaient le leur d'enquêter
01:00:44n'ont pas posé de questions
01:00:47les grands médias n'ont pas posé de questions
01:00:50pourquoi la commission Warren ?
01:00:53c'est deux choses différentes
01:00:56qui était capable de tuer Kennedy c'est une chose
01:00:59mais surtout qui était capable d'empêcher que la vérité ressorte
01:01:02c'est plus compliqué et plus important d'une certaine manière
01:01:05quand on explore tout ça on arrive à une liste de suspects
01:01:08la liste des suspects
01:01:11on peut partir de la liste des gens qui détestaient Kennedy
01:01:14et beaucoup de gens disent
01:01:17qui a tué Kennedy ? un peu tout le monde
01:01:20parce que tout le monde détestait Kennedy
01:01:23dans le désordre la CIA
01:01:26le FBI, Hoover détestait Kennedy
01:01:29Lyndon Johnson évidemment c'est le suspect numéro 1
01:01:32il détestait Kennedy aussi
01:01:35Robert Kennedy s'en était pris à la mafia
01:01:38et Joe Kennedy avait fait passer un marché avec la mafia
01:01:41et donc il n'a pas accompli sa part du marché
01:01:44et puis qu'est-ce qu'on met dedans ?
01:01:47on met les anticastros
01:01:50les cubains anticastros qui étaient entraînés par la CIA
01:01:53qui étaient à Miami
01:01:56on arrive à une dizaine de suspects
01:01:59et beaucoup de gens se satisfont de l'idée
01:02:02tous ces gens se sont rencontrés dans un cocktail
01:02:05ils se sont mis d'accord pour tuer Kennedy
01:02:08ils ont signé un contrat
01:02:11ce n'est pas une théorie très satisfaisante
01:02:14moi je veux bien l'admettre parce que c'est ce qu'on me répond toujours
01:02:17quand je dis Israël, ils me répondent aussi la CIA, le FBI
01:02:20je pense que oui, on peut admettre
01:02:23qu'il y a eu des personnes impliquées qui venaient de différents milieux
01:02:26et qu'il y a eu des intérêts convergents, divers
01:02:29mais je pense que raisonnablement
01:02:32quand on réfléchit comment peut fonctionner un tel complot
01:02:35on est obligé d'admettre qu'il y a un groupe
01:02:38qui initie le projet
01:02:41et qui organise
01:02:44il y a une sorte de hiérarchie
01:02:47qui fait qu'à chaque niveau, il y a des gens qui ne savent pas
01:02:50ce qui se passe au niveau supérieur
01:02:53c'est la règle du need to know
01:02:56et donc
01:02:59il faut quand même arriver à identifier qui est au sommet
01:03:02on ne peut pas se contenter de dire
01:03:05c'est un peu la CIA, c'est un peu le FBI
01:03:08c'est un peu Israël, ce n'est pas sérieux
01:03:11il me semble que moi j'insiste là-dessus
01:03:14il faut quand même arriver à identifier qui sont
01:03:17parce qu'il y a plein de gens qui ont profité du crime
01:03:20on commence comme ça, Cui Bono qui profite du crime
01:03:23et là il y a beaucoup de gens qui ont profité de la mort de Kennedy
01:03:26c'est indéniable, mais ça ne suffit pas
01:03:29il y a autre chose qui est importante
01:03:32c'est d'éliminer de la liste des suspects
01:03:35ceux qui auraient pu tout simplement se contenter de se débrouiller
01:03:38pour faire échouer Kennedy, pour tuer Kennedy politiquement
01:03:41ça c'est quelque chose qui est simple à concevoir
01:03:44et sur lequel il faut insister
01:03:47c'est-à-dire Kennedy rentrait en campagne
01:03:51en novembre 1963 c'était le début de la campagne pour les élections de 1964
01:03:54on sait que dans une année de campagne
01:03:57Kennedy n'allait pas prendre des risques extrêmes
01:04:00c'est-à-dire par rapport à Cuba par exemple
01:04:03il n'allait pas s'afficher comme un apaiseur de communistes
01:04:06on sait d'ailleurs par ses propres propos
01:04:09et des témoignages de son équipe
01:04:12qu'il savait que dans cette année il fallait qu'il soit extrêmement prudent
01:04:15parce qu'il savait que tous ses ennemis l'accuseraient
01:04:18de pactiser avec Castro
01:04:21de ne rien vouloir régler au Vietnam
01:04:24donc sur le Vietnam par exemple
01:04:27on dit que Kennedy a été assassiné parce qu'il voulait se retirer du Vietnam
01:04:30il suffisait de le faire échouer en 1964
01:04:33et ceux qui accusent la CIA
01:04:36en même temps souvent disent que la CIA contrôle les médias
01:04:39si la CIA contrôle les médias ce n'était pas bien compliqué pour la CIA
01:04:42de s'assurer que Kennedy ne serait pas réélu en 1964
01:04:45et on sait que Kennedy n'allait rien faire pendant cette année
01:04:48qu'il serait indéfeasable
01:04:51il n'allait rien faire de définitif
01:04:54au Vietnam il le disait lui-même
01:04:57je ne peux pas me retirer complètement du Vietnam maintenant
01:05:00mais dès que je suis réélu je le fais
01:05:03donc il faut éliminer de la liste des suspects
01:05:06je pense à une méthode qui est raisonnable
01:05:09tous ceux qui auraient pu se contenter de s'assurer
01:05:12que Kennedy ne soit pas réélu en 1964
01:05:15démolir Kennedy ce n'était pas bien compliqué
01:05:18démolir Kennedy pour le faire échouer en 1964
01:05:21bien que c'est vrai qu'il était aimé
01:05:24il était adoré par beaucoup de gens
01:05:27mais il était aussi détesté par énormément de gens
01:05:30dans le sud, au Texas, beaucoup de gens le détestaient
01:05:33et dans les médias
01:05:36je pense qu'il n'y avait pas de grosse difficulté
01:05:39pour quelqu'un qui voulait éliminer Kennedy
01:05:42de l'éliminer politiquement
01:05:45ce qui est quand même beaucoup moins risqué que de l'éliminer physiquement
01:05:48j'en profite pour dire une chose aussi
01:05:51petite parenthèse
01:05:54il ne faut jamais perdre de vue
01:05:57cet assassinat, le style
01:06:00de l'assassinat de Kennedy
01:06:03on n'a pas simplement assassiné Kennedy
01:06:06c'est un message très traumatique à l'Amérique entière
01:06:09assassiner un président en plein jour
01:06:12au Texas ou ailleurs
01:06:15avec quelqu'un qui filme
01:06:18avec ces images incroyables
01:06:21et puis après se foutre de la gueule du peuple américain
01:06:24en leur disant que c'est un tueur solitaire
01:06:27avec une théorie qui ne tient pas la route
01:06:30et puis en les obligeant à faire semblant d'y croire
01:06:34c'est comme ça que ça a fonctionné au départ
01:06:37ça a été la méthode de Johnson
01:06:40pour étouffer toute enquête
01:06:43il a répété partout
01:06:46si jamais on enquête, on va trouver un complot communiste
01:06:49si on trouve un complot communiste, on est parti pour la 3ème guerre mondiale
01:06:52et on va se prendre des bombes atomiques sur la tête
01:06:55ça a été le leitmotiv qui fait que les américains
01:06:58même s'ils ne croyaient pas trop
01:07:02quelque part, cet assassinat
01:07:05ce n'est pas tout à fait le style de la CIA
01:07:08la CIA ne fait pas des choses comme ça
01:07:11on est dans une sorte de grand spectacle
01:07:14de quelque chose qui dépasse
01:07:17tout ce qu'on peut imaginer que la CIA fasse
01:07:20je ferme cette parenthèse
01:07:23je reviens à l'idée
01:07:26éliminons tous les suspects qui auraient pu se contenter d'éliminer Kennedy
01:07:30il n'en reste que 2
01:07:33qui ne pouvaient pas attendre
01:07:36Johnson et Israël
01:07:39Johnson n'avait plus aucune chance lui-même
01:07:42Johnson avait des casseroles
01:07:45Kennedy était en train d'essayer de l'éliminer
01:07:48Johnson n'aurait pas été sur le second mandat
01:07:51de Kennedy
01:07:54il était en train d'essayer de le détruire
01:07:57pour trouver une raison valable
01:08:00pour se débarrasser de lui
01:08:03Johnson, son ambition dans la vie c'était d'être président
01:08:06donc c'était maintenant ou jamais
01:08:09Johnson reste le suspect numéro 1
01:08:12depuis le départ
01:08:15d'abord parce qu'il a le mobile
01:08:18le mobile c'est d'être président
01:08:21les américains disent
01:08:25means and opportunity
01:08:28le mobile, les moyens et l'occasion
01:08:31les moyens parce qu'il est vice-président
01:08:34il a quand même pas mal de pouvoir
01:08:37les texans connaissent tous les gens qui détestent Kennedy
01:08:40et puis l'occasion
01:08:43il est le suspect numéro 1
01:08:46et il est la seule personne qui ne pouvait pas attendre
01:08:49qui ne pouvait pas se contenter de détruire politiquement Kennedy
01:08:53et puis il y a Israël à cause de cette histoire de Dimona
01:08:56je ne peux pas rentrer dans les détails mais le temps pressait
01:08:59le temps pressait pour Israël
01:09:02parce que Kennedy exigeait de manière extrêmement ferme
01:09:05des visites dans l'été 1963
01:09:08ça n'a pas eu lieu
01:09:11Ben Gurion a démissionné
01:09:14tant que le nouveau premier ministre israélien
01:09:17prend ses fonctions, Kennedy renvoie une lettre très menaçante
01:09:20le temps passait
01:09:23je ne connais pas très bien techniquement les détails
01:09:26mais il y a un moment
01:09:29lorsqu'on fabrique de l'uranium enrichi
01:09:32ou lorsqu'on fabrique une bombe atomique
01:09:35il y a un moment où on ne peut plus aller voir ce qu'il se passe
01:09:38et ce moment s'était approché
01:09:41Kennedy le savait
01:09:44les inspections allaient avoir lieu très vite
01:09:48et c'était fichu pour Kennedy et pour Israël
01:09:51donc ce projet de bombe atomique israélien
01:09:54ça reste quand même la clé
01:09:57était obligé Israël à agir au plus vite
01:10:00je vais peut-être juste
01:10:06aborder un aspect des choses
01:10:09parce qu'il y a la piste Israël
01:10:12que j'ai explorée et développée
01:10:15je rappelle toujours sur les traces de Michael Collins Piper
01:10:18auxquelles il faut toujours rendre hommage
01:10:21c'est vraiment le grand pionnier qui a défriché ce dossier
01:10:24mais je pense qu'il est important aussi
01:10:27et c'est ce que j'ai fait dans mon article récent
01:10:30de montrer pourquoi les théories sur la CIA
01:10:33en particulier, on ne peut pas les explorer tous
01:10:36mais parlons de la théorie de la CIA
01:10:39pourquoi elle est fausse
01:10:42c'est tellement populaire
01:10:45qu'il faut s'y attaquer directement
01:10:48quand on creuse la piste de la CIA
01:10:51parce que tout le monde dit
01:10:54la CIA a fait assassiner Kennedy
01:10:57tout le monde sait quoi ?
01:11:00quel est le lien direct ?
01:11:03c'est vrai que quand on explore cette piste
01:11:06on balance des tas de noms
01:11:09mais le problème c'est que tout le monde est lié à la CIA
01:11:12la CIA est un espèce de monstre gigantesque
01:11:15d'abord constitué de très compartimentés
01:11:18donc quand on dit la CIA
01:11:21il faut déjà savoir de qui on parle
01:11:24on ne parle pas du directeur de la CIA
01:11:27parce que le directeur de la CIA c'était John McConaughey
01:11:30c'était un homme de Kennedy
01:11:33par ailleurs, dès qu'on nomme
01:11:37la CIA c'est son boulot d'être connecté à tout le monde
01:11:40il y a des tas de gens qui sont connectés à la CIA
01:11:43on ne peut pas dire de quelqu'un qui est un informateur de la CIA
01:11:46qui a un dossier à la CIA
01:11:49à qui la CIA va s'adresser pour transmettre un message
01:11:52pour avoir des informations
01:11:55on ne peut pas simplement dire que c'est un agent de la CIA
01:11:58il y a des raccourcis souvent qui sont faits
01:12:01qui ne sont pas sérieux
01:12:04je suis arrivé en étudiant en allant au fond des choses
01:12:07la CIA, qui est-ce, comment, pourquoi, etc.
01:12:10on s'aperçoit qu'à la CIA
01:12:13toutes les pistes convergent vers James Jesus Angleton
01:12:16on pense que c'est lui
01:12:19qui a construit la légende d'Oswald
01:12:22qui a préparé le personnage d'Oswald
01:12:29James Jesus Angleton c'est un bon exemple
01:12:32quand on enquête sur lui, on s'aperçoit qu'il était plus proche du Mossad
01:12:35que de la CIA
01:12:38donc c'est un exemple
01:12:41dans lequel la piste de la CIA
01:12:44si on la creuse vraiment un peu
01:12:47est une piste qui nous mène directement au Mossad
01:12:50ça c'est un bon exemple
01:12:53autre exemple, Clay Shaw
01:12:56qui est un personnage central dans l'enquête de Jim Garrison
01:12:59un procureur de la Nouvelle Orléans
01:13:02qui a ouvert une enquête en 1968
01:13:05dont Oliver Stone a fait le personnage central de son film
01:13:08un personnage très courageux
01:13:11Jim Garrison en 1968, il allait assez loin
01:13:14il risquait, il devait craindre pour sa vie
01:13:17donc il s'en est pris à Clay Shaw
01:13:20parce qu'il avait été en contact avec Oswald
01:13:23il avait essayé de trouver un avocat pour Oswald
01:13:26la théorie générale dominante est que Clay Shaw était de la CIA
01:13:29non, Clay Shaw n'était pas de la CIA
01:13:32Clay Shaw était un informateur de la CIA
01:13:35comme l'étaient des millions de gens
01:13:38c'était un industriel, un homme d'affaires
01:13:41avec des connexions internationales
01:13:44c'est typiquement le genre de personnage que la CIA va contacter
01:13:47pour essayer d'avoir des informations sur tel pays
01:13:50ce qui se passe ici à droite, à gauche
01:13:53Clay Shaw était beaucoup moins lié à la CIA
01:13:56qu'il l'était à Israël
01:13:59il était lié à une entreprise qui s'appelle Permindex
01:14:02qui était lié à la famille Bloomfield
01:14:05donc là aussi, comme Titus Angleton
01:14:08lorsqu'on creuse un peu cette piste CIA
01:14:11on tombe sur un personnage
01:14:14qui en réalité fait partie
01:14:17de la mouvance des financiers
01:14:20qui finance la bombe atomique d'Israël
01:14:23on arrive toujours avec Abraham Feinberg
01:14:26avec un certain nombre de personnages
01:14:29à de la haute finance
01:14:32ou de l'espionnage dont se servait Ben Gurion
01:14:35dont avait besoin Ben Gurion
01:14:38pour faire avancer son programme d'armement nucléaire
01:14:41il fallait de l'argent, de l'espionnage sur les technologies nucléaires
01:14:44il fallait de la contrebande de matériel nucléaire
01:14:47d'uranium, etc
01:14:50donc Clay Shaw nous mène à Israël
01:14:53voilà deux exemples qui vous montrent
01:14:56que cette thèse CIA
01:14:59repose sur très peu de choses
01:15:02et quand on creuse un petit peu
01:15:05dans tous les sens, on arrive quand même à Israël
01:15:08c'est pour ça que la piste Israël est vraiment hyper solide
01:15:11et c'est pour ça que j'ai la satisfaction
01:15:14de voir qu'aux Etats-Unis
01:15:17elle commence à prendre de l'importance
01:15:20et je pense que j'y ai contribué
01:15:23et ER y a contribué aussi beaucoup
01:15:26parce que le film que j'ai fait avec ER TV
01:15:29commence à circuler bien aux Etats-Unis
01:15:32depuis quelques temps ça commence à prendre
01:15:35et il est très bien fait
01:15:38il est remarquable
01:15:42cette piste, je pense que depuis quelques années
01:15:45ça va commencer à faire bouger les choses
01:15:48et c'est un très bon signe
01:15:51et avec ce qu'il se passe dans le monde aujourd'hui
01:15:54je pense que les gens commencent à voir un peu mieux
01:15:57le profil d'Israël
01:16:00il y a eu un certain nombre de livres qui sont sortis
01:16:03il y a un livre qui est très important
01:16:06qui s'appelle de Ronan Bergman
01:16:09qui a écrit un livre traduit en français sous le titre
01:16:12Lève-toi et tue le premier
01:16:15sur la politique d'assassinat d'Israël depuis les années 40
01:16:18qui documente cette politique
01:16:21les assassinats orchestrés
01:16:24commandités par Ben Gurion
01:16:27par Israël
01:16:30qui sont dans la plupart des cas liés
01:16:33à la politique nucléaire d'Israël
01:16:36la bombe atomique pour Israël
01:16:39et pas de bombe atomique pour personne d'autre au Moyen-Orient
01:16:42donc quiconque s'attaque à ces deux principes
01:16:45quiconque travaille à donner la bombe nucléaire à l'Egypte
01:16:48à l'Iran ou à quiconque d'autre
01:16:51doit être éliminé
01:16:54et donc il y a eu des centaines de scientifiques
01:16:57de politiciens qui travaillaient soit pour l'Egypte
01:17:00soit pour l'Iran qui ont été tout simplement assassinés
01:17:03quand on comprend ça
01:17:06ça paraît assez logique que Kennedy soit sur la liste
01:17:09des gens qui travaillaient contre la politique nucléaire israélienne
01:17:12et déjà ça nous donne le profil
01:17:15le profil du meurtrier c'est important
01:17:18dans une enquête criminelle
01:17:21et le profil d'Israël en termes d'assassin
01:17:24commence à être assez visible
01:17:27d'ailleurs je suis convaincu
01:17:30que prochainement quand je regarde la presse israélienne
01:17:33je vois que les Israéliens sont beaucoup plus décomplexés
01:17:36par rapport à tout ça
01:17:39ils ont une certaine fierté
01:17:42d'ailleurs Ronald Berman me dit
01:17:45pourquoi il a réussi à avoir toutes ces informations
01:17:48dans son introduction il dit que les Israéliens sont assez fiers
01:17:51de ce qu'ils font pour leur pays
01:17:54y compris quand il s'agit d'assassiner sous faux drapeaux
01:17:57c'est les Israéliens qui font que pour eux tout est bon
01:18:00et tout est justifié pour leur pays
01:18:06il n'y a aucune règle, aucune inhibition morale
01:18:09aucune limite
01:18:12et beaucoup d'ailleurs vont justifier ça par la Bible
01:18:15Yitzhak Shamir par exemple dont j'ai parlé
01:18:18qui était un assassin professionnel
01:18:21qui a orchestré peut-être l'assassinat de Kennedy
01:18:24il n'y a pas de règle, on a la Bible
01:18:27donc tout est bon
01:18:30et donc je pense que j'imagine
01:18:33je m'attends à ce qu'un jour la presse israélienne
01:18:36nous dise oui on a assassiné Kennedy
01:18:39et on en est fiers, il était hostile à notre pays
01:18:42il voulait empêcher notre pays d'avoir la bombe atomique
01:18:45c'est quelque chose qui viendra probablement de là-bas
01:18:48on verra si j'ai raison
01:18:51mais je crois qu'il est temps que je m'arrête
01:18:54et je vous remercie de votre attention
01:18:57voilà, c'est terminé