Bruno Bartoccetti, secrétaire national Unité zone sud, à propos des véhicules incendiés devant le commissariat de Cavaillon : «Ces narcotrafiquants n'ont peur de rien».
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00:00Comment vont les
00:02collègues du
00:04commissariat ?
00:05Parce que les images sont
00:06incroyables.
00:08Il y a une ou un de vos
00:10collègues, je ne sais plus, qui
00:11filmaient de l'intérieur, envoyaient
00:13les flammes à l'extérieur.
00:14Dans ces cas-là, on a peur pour sa
00:16vie. Comment ils vont aujourd'hui ?
00:18Alors, j'ai envie de dire,
00:20ils vont bien en apparence,
00:22forcément, parce qu'il faut
00:23rassurer sa famille.
00:24Et quand c'est comme ça, en
00:25permanence, on rassure nos familles,
00:27nos enfants.
00:28Et donc, c'est pour ça
00:30qu'on reste très courageux, très
00:32professionnels.
00:33Mais vous imaginez trois policiers
00:35à l'intérieur, avec des gardiens à
00:36vue. On n'a pas envie non plus de
00:38avoir des gardiens à vue
00:41guérir dans les flammes, parce que
00:42c'est ce qu'ils ont vu arriver.
00:44Ils ont cru que c'était fini.
00:45Les voitures ont été, à mon sens,
00:47touchées par plusieurs jets,
00:49plusieurs cocktails Molotov.
00:50Ça fait aucun doute, parce que le
00:51feu s'est propagé très, très
00:53rapidement devant la façade du
00:54commissariat.
00:55Donc, ils sont très choqués.
00:56Ils vont être pris en charge
00:57psychologiquement, mais très
00:59rapidement, ils vont reprendre le
01:00chemin du travail, le service
01:02public, l'aide à la population.
01:04Ils vont faire ce qu'on
01:06fait en France avec 15 000
01:08policiers blessés par an en
01:10service.
01:11Je pense qu'il y en a autant chez
01:12les gendarmes. Eh bien, on
01:13continue à travailler malgré tout
01:14avec détermination, dans la
01:16solidarité et avec beaucoup de, je
01:18vous dis bien, avec beaucoup de
01:18courage.
01:19Bruno Bartosetti, on soupçonne que
01:20les incendies des voitures de
01:21police soient des trafiquants de
01:23drogue qui voulaient se venger
01:25après des interpellations.
01:27Il y a peu de doutes sur
01:28l'origine.
01:30Oui, ça ne fait aucun doute.
01:32Aucun doute que, bien sûr, que
01:34ces narcotrafiquants,
01:36que ces assaillants sont
01:38venus, on va dire, en représailles
01:40pour reprendre les propos du
01:41directeur départemental du
01:44Vaucluse, de la Sécurité Publique.
01:46Oui, ça fait aucun doute.
01:48Maintenant, il va falloir aujourd'hui
01:51les interpeller. Il y a un travail
01:52qui est fait pour cela.
01:53Mais avant d'en arriver là, bien
01:54sûr, il va falloir travailler un
01:55peu plus en profondeur dans
01:56d'autres sociétés parce que ce n'est
01:58pas normal qu'on se sente
02:00impuni. Lorsqu'ils font une
02:01telle action, c'est qu'ils se
02:02sentent impuni et qu'ils pensent
02:05que ça va passer entre les mailles
02:06du filet. Voilà.
02:07Et puis, de toute façon, ça
02:08rapporte tellement d'argent qu'on
02:09va encore plus loin.
02:11Vous savez, on parle de Cavaillon,
02:12mais il y a quelques années, il n'y
02:13a pas très, très longtemps, à
02:15Avignon, pas très loin.
02:16Rappelez-vous, on a un de nos
02:17collègues qui a trouvé la mort sur
02:19un simple contrôle.
02:20Il s'est fait tirer dessus
02:21froidement.
02:22Notre quotidien, c'est ça.
02:23C'est que malheureusement, à tout
02:24moment, tout peut arriver et on est
02:25très exposé sous fond de trafic de
02:27stupéfiants.
02:29Ces narcotrafiquants n'ont
02:31peur de rien.
02:32Effectivement, j'ai entendu le ministre
02:33de l'Intérieur dire que la peur doit
02:35changer de camp.
02:36C'est plus que le ministre de
02:37l'Intérieur qui doit s'exprimer
02:38ainsi, c'est le ministre de la
02:40justice. C'est le premier ministre.
02:41Ça doit être une priorité nationale
02:43aujourd'hui. La peur doit changer de
02:44camp.
02:45Et le président de la République
02:46également.
02:50L'exécutif, on aurait aimé peut-être
02:52l'entendre s'exprimer.
02:53À ma connaissance, il ne l'a pas fait.
02:55Et c'est vrai que ce serait important
02:56qu'il le fasse.