Le pire plan social depuis 40 ans : chez Milee les salariés licenciés et privés de salaires

  • hier
Ils sont souvent âgés et en situation déjà précaire... Après la liquidation de l’entreprise Milee, 10 000 salariés se retrouvent sur le carreau dans l’attente de leurs salaires et soldes de tout compte non versés depuis des mois. Un rassemblement s’est tenu devant le ministère des Finances. Notre journaliste vidéo Franck y était, il revient sur les témoignages qu'il a recueilli, au micro de PA.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Franck s'est rendu mardi devant le ministère de l'économie où des centaines, des milliers,
00:07on va dire à peu près 150 à 200 personnes, ce qu'il faut savoir qu'il y a pas mal de gens
00:13qui ne pouvaient pas se rendre par manque de moyens etc. Bref, il y avait 150 personnes devant
00:20le ministère de l'économie pour essayer de sensibiliser ou en tout cas de visibiliser cette
00:26lutte. Dix mille personnes sur le carreau à travers toute la France. On parle pas d'une
00:30entreprise en particulier qui se traîne à Tourcoing ou je sais pas quoi. C'est vraiment
00:34dix mille employés partout en France qui se retrouvent sur le carreau. Les employés de
00:39Méli, anciennement Adrexo. Est-ce que tu peux nous présenter un petit peu cette entreprise-là ?
00:45Alors Méli 1000, je sais pas comment on peut le prononcer, c'est une entreprise spécialisée,
00:50c'est le leader de la distribution de prospectus publicitaires, d'imprimés publicitaires. Vous
00:59savez, voilà tous ces imprimés qu'on reçoit ou qu'on recevait dans nos boitelettes.
01:03Vous savez tout ce que c'est, c'est les trucs qu'on reçoit dans la boitelette, ça peut être des
01:05professions de foi pour les municipales etc. Ça peut aussi être toutes sortes de prospectus,
01:11de mairies, de communautés de communes etc. Et c'était le numéro un des sociétés privées
01:17qui a été liquidé le 9 septembre dernier. Ok, et depuis ces gens-là ils luttent ?
01:23Alors depuis ils luttent, dix mille sans salariés exactement.
01:27Attends je t'arrête deux petites secondes, on a Louise BHN qui nous raide. Merci beaucoup à toi
01:34et pour tes 60 viewers, bienvenue ici. On va parler d'Émilie les amis, dix mille employés sur le
01:40carreau, dix mille employés à travers toute la France. Franck a fait un reportage vidéo dessus,
01:45on a consacré la une de hier mercredi 9 octobre sur cette lutte et on est là aussi pour montrer un
01:51petit peu ce qui se passe et ce qu'il en retourne. Franck désolé de t'avoir coupé. Non alors oui,
01:56alors c'est salariés, dix mille sans salariés. Aujourd'hui 9 900 ont été licenciés suite à la
02:04liquidation judiciaire qui a eu lieu le 9 septembre dernier et il reste à peu près 200 salariés,
02:09ce sont tous des élus du personnel qui vont être liquidés dans une deuxième étape puisque
02:15tu dois le savoir les élus du personnel en général avant leur licenciement il faut qu'ils
02:19passent par la case inspection du travail. Donc ils seront licenciés sûrement dans les semaines
02:23voire les mois qui viennent. Mais aujourd'hui 9 900 salariés ont été licenciés brutalement le 9
02:28septembre. C'est le plus gros plan social depuis 40 ans en France. Parce que j'ai essayé de me
02:35rencarder un petit peu sur les plans sociaux en France, j'ai vu qu'il y avait Air France, Airbus
02:41en 2020, ils ont séparé 5 000 salariés, enfin en tout cas ils les ont licenciés. J'ai vu Renault
02:49à Boulogne-Biancourt, bon là ça date un peu, c'est dans les années 1990-1993. Là il y avait
02:55énormément 4 000 personnes qui se sont retrouvées sur le carreau et encore avant il y avait Péchinet,
03:00c'est aussi dans les années 90, il y avait 5 000 personnes qui se trouvaient sur le carreau. Mais
03:0410 000 personnes c'est du jamais vu, jamais vu. Ça faisait plusieurs décennies qu'il n'y avait pas
03:10eu un plan social d'une telle envergure en France. Et ce qui était extrêmement surprenant c'est qu'il
03:17y avait très très peu de médias mercredi matin devant le ministère, devant la mobilisation,
03:22devant le rassemblement qu'ils ont organisé devant le ministère de l'économie et des finances,
03:26on était très très peu de médias. On aurait pu s'atteindre à une médiatisation comme peut
03:31l'être. Mais c'est vrai qu'en ce moment les luttes sociales sont assez invisibilisées et c'est pas
03:39très étonnant de ne pas avoir beaucoup de médias là dessus. Pour se rendre compte du traitement
03:43médiatique des millis, on va regarder un petit google actualité sur les différents articles
03:56qui ont été créés ou en tout cas publiés depuis le 9 septembre, date de la liquidation judiciaire
04:04de l'entreprise. On a un peu de RTL aujourd'hui, on a l'UMA, on a consacré un énorme dossier,
04:09je vous invite à le lire, avec un papier reportage, un éditorial de Stéphane Sauc,
04:14pas piqué des hannetons, et une très bonne éditoriale avec des informations. Stéphane
04:19Sauc, si tu nous écoutes, excellent journaliste, excellent éditorialiste et un entretien excellent
04:26avec Sophie Minet qui conclut extrêmement bien cette situation ou en tout cas qui porte un regard
04:32critique bienvenu. On a du Libé il y a trois semaines, on a du France Bleu, il y a un mois,
04:39vous voyez c'est des informations qui... Les médias ont très très peu traité le sujet,
04:45ce qui est hallucinant. C'est très étonnant, c'est très étonnant les amis, parce que ça touche
04:53énormément de gens, parce que là on compte 10 000 personnes, mais il y a des familles.
04:56C'est 10 000 personnes, c'est peut-être 40 000 personnes finalement, c'est énorme. Il y a toutes
05:00les familles derrière, surtout qu'il y avait, comme tu peux l'imaginer, il y a des couples qui
05:04travaillaient dans cette entreprise. Il faut savoir que cette entreprise, c'est à peu près, pour te
05:10donner un petit peu la moyenne d'âge, est entre 45 et 55 ans, donc c'est quand même relativement âgé.
05:16Et surtout, elle est composée de 30%... Alors c'est des emplois qui sont assez précaires,
05:23puisque c'est des gens qui gagnent à peu près entre... On va le voir après ça.
05:28Il y a des gens qui nous posent un petit peu des questions, qui nous disent, c'est quoi les
05:32prochaines dates de mobilisation ? Alors pour l'instant, j'en ai pas. Aujourd'hui, je suis en
05:39contact avec le délégué syndical CGT de la FILPAC, qui me tiendra au courant des prochaines mobilisations
05:47à venir. Il y en aura certainement, c'est sûr. Les amis, Lise Elluma et Franck vous informera des
05:53prochaines mobilisations. C'est vrai que c'est important de se rendre aussi et de faire écho à
05:56tout ça. Merci Louise, on en a parlé d'ailleurs hier. C'est très cool, merci beaucoup. Donc, on va
06:02rentrer dans le vif du sujet et on va regarder ta petite vidéo. Les amis, je vous invite à aller
06:13la regarder chez vous après ce live, en détente, parce que là, on va pas arrêter de la couper pour
06:19essayer de démêler un petit peu tout ce qui est assez un peu... La vidéo, c'est notre fil rouge,
06:24je vous invite ensuite à aller la regarder de votre côté, c'est vraiment important. C'est le plus
06:29grand plan social depuis 40 ans, avec plus de 10 000 salariés licenciés. C'est du jamais vu chez
06:35nous en France depuis plus de 40 ans. Eh bien, le Carmonde, il existe près de chez nous, il existe ici.
06:39Déjà, qu'est-ce que tu peux me dire sur le représentant syndical qu'on a vu juste avant ? C'est
06:43Bassin-Bernard, alors c'est le délégué central CGT de la FILPAC, CGT, donc une des confédérations
06:51du syndicat, qui mène la bataille. Donc, ils ont été reçus, il y a une délégation suite à cette
06:58mobilisation, à ce rassemblement. On a tendance à dire que les rassemblements ça sert pas à grand
07:02chose, mais non, pas du tout, puisqu'ils ont été reçus quand même par un directeur de cabinet du
07:08nouveau ministre de l'économie et des finances. Ah, parce que c'était pas prévu ? Ils se sont
07:11pointés devant et ensuite ils ont été... Ils ont demandé, j'imagine, en amont à être reçus,
07:15mais je pense que le fait qu'il y ait une mobilisation a été quand même un plus pour
07:20être accueilli, comme ils le souhaitaient. Et ils ont reçu, donc ils ont été beaucoup écoutés,
07:26comme tu peux l'imaginer, et ils ont obtenu le fait que le ministère contacte les liquidateurs
07:34judiciaires en charge, et ça on va en parler après, en charge des dossiers des 9900 licenciements,
07:40pour faire accélérer les procédures, puisqu'aujourd'hui il faut savoir que certains
07:45salariés, à peu près aux alentours de 3000, n'ont plus eu de paye depuis le mois de juillet
07:51dernier. Donc en plus d'être licenciés, ils ne sont plus payés depuis plusieurs mois. Et tu sais
07:57combien de temps a duré cette réunion avec le ministère de l'économie ? Non, non, j'ai pas eu
08:01de détails. Bon, ils ont été écoutés. Ce qu'ils m'ont confirmé, c'est que le lendemain ils avaient
08:05un CSE avec les liquidateurs judiciaires qui leur ont confirmé avoir reçu un coup de téléphone
08:11du ministère. Ça a été fait afin de s'assurer et voir avec eux comment ils pouvaient avoir des
08:16moyens supplémentaires déployés sur le cabinet de liquidateurs judiciaires afin de pouvoir avancer
08:25les dossiers. Ok, on va avancer un petit peu dans la vidéo, les amis. France depuis plus de 40 ans.
08:30Eh bien le Carmond, il existe près de chez nous, il existe ici. Et ça fait drôle parce que là,
08:34évidemment, on a du mal à mobiliser parce que nous sommes répartis sur toute la France et sur le
08:40territoire national. Les gens qui n'ont plus le moyen de bouffer ne peuvent pas venir aujourd'hui
08:44défendre et s'exprimer devant cette assemblée. Ça se termine salement. C'est-à-dire qu'on laisse
08:49les gens ne plus toucher d'argent, ne plus rien percevoir. Et ce sont des gens qui sont à la
08:54limite d'être expulsés, de craquer. Voilà, c'est ça qui me fait mal. Je suis retraité, j'ai 70 ans
09:00et j'étais à plein temps chez Mili. On sait qu'on a des gens qui ne peuvent plus payer de loyer,
09:04qui sont à la limite de l'expulsion, qui sont interdits bancaires, qui ne peuvent plus bouffer.
09:08Et ça, c'est grave. C'est là où on se rend compte qu'on a laissé ces gens mourir.
09:14C'est vraiment fort comme témoignage.
09:18Alors lui, son témoignage était très, très fort. Il a pris la parole, d'ailleurs, devant tous les
09:24gens qui s'étaient réunis au ministère. Et j'ai trouvé son témoignage tellement fort que j'ai
09:28voulu aller le voir. Et il m'a adressé ces mots. Glyn Evans, ça fait 8-10 ans qu'il travaille pour
09:37eux. Il a 70 ans. Il est à la retraite, il est retraité et il a une très faible pension,
09:46ce qui touche à peu près 800 euros, il m'a dit. Et donc, il travaille chez Mili pour se faire un
09:53complément de revenus, ce qui touche à peu près 300-400 euros en plus.
09:57Donc, ça lui permet d'avoir une recrutement.
09:59À 70 ans, t'imagines dans quelle société on vit. À 70 ans, besoin d'aller travailler.
10:05C'est un travail harassant. Faire de la distribution de prospectus.
10:09À temps plein.
10:10Non, il travaille à peu près entre 10 et 20 heures par semaine.
10:13Voilà, c'est des travails précaires, très mal payés. Pour survivre, tout simplement, il m'expliquait.
10:20Pour survivre, pas pour partir au restaurant ou aller en vacances.
10:24C'est pour boucler les fins de mois, payer son loyer, payer son logement.
10:29C'est rien de plus. À 70 ans, voilà où on en est.
10:32Et il m'expliquait que certains avaient entre 70 et 80 ans.
10:37C'est-à-dire qu'on se retrouve un petit peu à l'américaine.
10:41C'est-à-dire jusqu'au bout, jusqu'à la mort, au boulot.
10:44Alors ça, ça représente à peu près 30% de ses effectifs.
10:48Du coup, c'est quoi le profil type des salariés de Mille ?
10:52Alors, le profil type des salariés de Mille, c'est 30% de retraités à peu près,
10:58qui touchent donc tous aux alentours de 600, 700, 800 euros.
11:0330% de salariés qui n'ont pas beaucoup de qualifications et dont c'est le seul métier.
11:12Et 30% de salariés dont c'est le deuxième job.
11:17Chez Mille, c'est un job d'appoint pour leur permettre de...
11:21La plupart du temps, les gens qui travaillent à Mille sont des gens qui ont...
11:24Soit ils sont en retraite et du coup, ils ont besoin de compléments.
11:29C'est surtout un travail de complément, si j'ai bien compris.
11:31Voilà, c'est surtout un travail de complément pour 60-70% des personnels.
11:35Est-ce que tu penses que parce que c'est un travail de complément,
11:38il est invisibilisé, cette lutte est invisibilisée ?
11:40Est-ce que ça a un lien ?
11:41Oui, forcément, c'est des gens qui sont complètement...
11:46Tu connais un petit peu le profil de ces salariés ?
11:51Pas du tout.
11:52Moi, je vois ma grand-mère, elle a sa retraite,
11:56elle a les sous de mon grand-père puisqu'il est décédé,
11:59elle reçoit de l'argent.
12:01Elle a cette chance-là de ne pas aller travailler.
12:04Et je ne l'imagine même pas sur une chaîne de production
12:07en train de prendre des prospectus, les mettre dans un carton.
12:10Oui, faire des dizaines de kilomètres tous les jours
12:12avec leur voiture personnelle.
12:14Sortir la voiture.
12:17Tirer des chariots relativement lourds, etc.
12:20Ce sont des conditions de travail qui sont extrêmement difficiles.
12:23Et voilà, aujourd'hui, tous ces 10 000 licenciements,
12:27on ne sait pas ce que vont devenir ces gens.
12:30Ils n'ont plus de salaire pour beaucoup d'entre eux depuis plusieurs mois.
12:34C'est un drame qui est en train de se dérouler.
12:36Appelez-le. Et que fait le gouvernement ?
12:39Pas grand-chose pour l'instant.
12:41Des réunions. Ils appellent.
12:43On fait un petit appel.
12:45Bon, les amis, on va enchaîner avec la vidéo.
12:47Je vous ai dit, c'est le fil rouge.
12:49On ne va pas arrêter de couper.
12:51On va laisser parler Franck, après.
12:53Franck a les infos, il a fait des petites feuilles.
12:55Il est bien. Les amis, on enchaîne.
12:57Le bien de travailleurs en France est un mouvement qui m'intéresse.
13:0130 % de retraités qui venaient parce qu'ils n'avaient que
13:03500 ou 600 euros par mois ou 900 euros par mois.
13:05Ça ne suffit pas pour vivre. Même 1 000 euros.
13:07Donc ils étaient obligés de compléter leur retraite.
13:09Même s'ils étaient usés ou fatigués, ils étaient obligés
13:11de faire ce travail qui est pourtant dur et harassant
13:13pour pouvoir combler leur fin de mois et pouvoir payer leur facture.
13:16Et pouvoir même manger, pour certains.
13:18Donc c'est lamentable qu'au 21ème siècle, on voit encore ça en France.
13:21C'est une catastrophe jamais vue depuis plus de 40 ans.
13:24Puisqu'il faut avoir autant de salariés licenciés.
13:26Il faut remonter fin des années 70, début des années 80.
13:29C'est une casse sociale jamais vue.
13:31Et personne ne s'en inquiète.
13:33Les médias nationaux n'en parlent pas un mot.
13:35C'est ce qu'on disait.
13:37C'est ce qu'on disait.
13:39Les médias n'en disent pas un mot et c'est une casse sociale
13:41comme on n'a jamais connue depuis 40 ans.
13:45Et pourtant, le truc qui est étonnant,
13:47c'est que vu que c'est dans toute la France,
13:49on pourrait croire que la PQR va s'emparer du sujet,
13:52va commencer à faire du sujet,
13:54parce que manquait la presse nationale et tout,
13:56très parisiano-centrée, reste sur ses trucs.
13:59Pourquoi pas ?
14:01Mais là, les petites PQR, L'Est Républicain, Le Dauphiné Libéré,
14:05Midi Livre, tous ces journaux-là,
14:07ils pourraient s'emparer du sujet.
14:09Et ça n'a pas été traité.
14:11C'est ça qui est dommage aussi.
14:13Parce que j'imagine qu'avec un traitement de l'information,
14:15ou en tout cas, quand on donne de la voix
14:17ou de la visibilité à une lutte,
14:19elle permet d'avancer et pourquoi pas
14:21arriver à des compromis qui seraient un peu plus justes
14:23pour le travailleur et pour le salarié.
14:25Après, la difficulté qu'ils ont eux aussi,
14:27c'est que comme c'est une entreprise
14:29qui est structurée sur toute la France,
14:31sur tout le territoire,
14:33avec des salariés qui ont des faibles,
14:35très faibles revenus,
14:37pour organiser une mobilisation,
14:39un rassemblement à Paris.
14:41Je te laisse imaginer la difficulté.
14:43C'est pour ça qu'ils n'étaient pas très, très nombreux.
14:45Ils étaient entre 100 et 200, ce qui est déjà pas mal.
14:47Mais ce n'était pas ce qu'on aurait pu imaginer
14:49puisque c'est impossible pour ces salariés
14:51de venir, de se déplacer,
14:53de prendre un billet de train pour aller à Paris.
14:55Là, le retraité qu'on a eu,
14:57tout à l'heure, la Glyn Evans,
14:59il venait de New York,
15:01il s'est levé à 4h du matin.
15:03Ils sont venus à 6h00 ou 7h00 en voiture
15:05pour se mobiliser.
15:07Et lui, il me disait
15:09c'est pour les autres que je fais ça.
15:11Parce que moi, j'ai 70 ans,
15:13c'est sûr que ça va être encore plus compliqué pour moi
15:15de finir les fins de mois,
15:17mais c'est pour les plus jeunes.
15:19Et il me disait, il me confiait,
15:21il y a des gens, ils ont très peu de qualifications,
15:23ça va être extrêmement compliqué
15:25et ils craignent des drames.
15:27Des drames, on peut penser à des suicides.
15:29Beaucoup de gens pleuraient
15:31lors du rassemblement sous le ministère.
15:33C'était assez terrible,
15:35assez dur à voir.
15:37Je vous invite à aller lire
15:39le reportage de...
15:41Marie Toulgouat.
15:43Marie Toulgouat.
15:45Le reportage dans
15:47Le Canard d'hier, qui est sur le site.
15:49Je tape Emily et vous allez sans doute le trouver.
15:51Elle nous décrit des gens qui sont vraiment
15:53dans une peine
15:55incommensurable.
15:57Il y a des gens qui commencent à aller faire leurs
15:59courses au Restos du Coeur.
16:01Il y a des gens qui ont pris dans leurs économies,
16:03qui devaient partir
16:05déménager dans le sud de la France et qui finalement
16:07ne peuvent plus parce que l'argent
16:09qui devait servir à financer ce déménagement
16:11a été utilisé pour acheter
16:13des pâtes,
16:15du lait, des steaks
16:17pour nourrir les gamins,
16:19pour payer peut-être une licence de foot.
16:21Il faut vraiment se rendre compte
16:23que là, il y a 10 000 personnes
16:25et des familles qui sont dans
16:27une situation extrêmement
16:29critique.
16:31Il faut vraiment le souligner.
16:33Là, on se retrouve dans des...
16:35Ça va prendre des proportions
16:37lunaires.
16:39Repassons sur la vidéo.
16:45Ce scandale social
16:47fait 10 000 salariés de Mili
16:49blessés depuis plus de 3 mois
16:51sans rien. Et quand on dit sans rien,
16:53c'est vraiment sans rien.
16:55Pas de salaire parce que les AGS
16:57n'ont pas assez de personnel et
16:59ont besoin de 3, 4...
17:01Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est l'AGS ?
17:03L'AGS, c'est
17:05dans le cadre d'une liquidation
17:07judiciaire à partir du moment
17:09où l'entreprise n'a plus
17:11la trésorerie, n'a plus
17:13les fonds nécessaires
17:15pour payer les salaires, pour payer
17:17les soldes de tout compte, pour
17:19payer les indemnités de licenciement.
17:21Elle fait appel à ce qu'on appelle l'AGS
17:23qui est une
17:25assurance, un régime de garantie des salaires.
17:27Tous les salariés
17:29peuvent en bénéficier
17:31quel que soit leur contrat.
17:33L'AGS, c'est une assurance
17:35qui supplé
17:37l'entreprise
17:39lorsque celle-ci n'a plus de fonds,
17:41n'a plus du tout de trésorerie.
17:43J'imagine que l'AGS, ça fonctionne parce que
17:45imaginons qu'il y a un licenciement de 100 personnes
17:47et qu'il y en a 10 000.
17:49Normalement l'AGS
17:51mandate
17:53via le tribunal de commerce
17:55des cabinets de liquidateurs
17:57judiciaires. C'est eux qui doivent
17:59organiser
18:01justement les
18:03paiements,
18:05l'envoi des soldes de tout compte,
18:07l'envoi des documents pour France Travail.
18:09Il y a aussi tous les documents administratifs à faire
18:11pour que ces personnes puissent inscrire
18:13à France Travail, Expo,
18:15l'Emploi. Tout ça c'est des documents
18:17importants et aujourd'hui
18:19certains salariés n'ont rien depuis
18:21le mois de juillet. Donc ils sont dans
18:23une situation où ils ne sont
18:25ils ont été licenciés mais ils n'ont
18:27plus de salaire, ils n'ont plus rien.
18:29Parce que ce qui est important de se rendre compte
18:31c'est qu'il y a le licenciement
18:33mais après le licenciement
18:35il y a toute une procédure. Il y a l'argent
18:37comment on le récupère.
18:39Moi dans mon cas
18:41j'imaginais que si je me fais virer par exemple de l'UMA
18:43je récupère un chèque et je rentre chez moi.
18:45Mais il y a tout ce truc de on ne sait pas
18:47quand est-ce que ça va arriver, on ne sait pas combien on va prendre.
18:49Il y a toutes ces questions-là
18:51et là le fait que ce soit une liquidation
18:53ça retarde encore plus
18:55le processus. Il y a 10 000 personnes, ça fait énormément
18:57de personnes à gérer pour l'AGS.
18:59Et donc c'est extrêmement
19:01compliqué pour eux de
19:03financer ça et c'est pour ça qu'ils ont passé le petit coup de fil
19:05pour que ça accélère.
19:07Il faut quand même savoir
19:09qu'ils le savaient le jour
19:11où il y a eu cette liquidation, normalement tu l'anticipes.
19:13Ces choses-là, le ministère aurait
19:15dû le surveiller, aurait dû l'anticiper.
19:17L'avocate
19:19des salariés, l'avocate de la CGT
19:21Alexandra Dupuis qui était
19:23sur place, me racontait
19:25que les deux cabinets
19:27de liquidateurs judiciaires en charge
19:29justement de régler
19:31tout ce qui est
19:33administratif
19:35via les AGS etc.
19:37Ils n'étaient pas du tout dimensionnés
19:39pour gérer le cas
19:41de 10 000 salariés licenciés.
19:43En général, ces deux cabinets, elle me disait
19:45ça correspond pour une entreprise
19:47de la taille de 1 000 à 1 500 personnes.
19:49Aujourd'hui, ils sont 10 000 !
19:51T'imagines un petit peu 10 000 personnes, deux cabinets
19:53de liquidateurs judiciaires ?
19:55Plus les dossiers qu'ils ont à gérer à côté, parce que là on parle de 10 000 personnes
19:57mais c'est pas le seul plan licenciement
19:59qu'il y a en France aujourd'hui.
20:01Donc c'est des cabinets qui sont complètement
20:03sous l'eau.
20:05C'est pour ça que les salariés, certains craignent
20:07de ne rien toucher avant décembre, janvier.
20:09T'imagines un petit peu les armes ?
20:115-6 mois sans rien, avec des loyers, à manger,
20:13avec des enfants à nourrir, etc.
20:15J'en ai pas.
20:17Heureusement que j'en ai pas.
20:195-6 mois
20:21pour pouvoir garantir
20:23le maintien des salaires comme ça doit être fait.
20:25Pas d'allocation chômage puisque
20:27vous n'êtes pas encore au chômage.
20:29Pas de RSA.
20:31Ils ne peuvent pas
20:33s'inscrire à France Travail.
20:35C'est vraiment leur vie et en ce temps-là, ils n'ont rien.
20:37Pas de salaire, rien en pause.
20:47C'est un peu la double peine, j'ai l'impression.
20:49Ils sont en train de se battre pour être licenciés correctement.
20:51On en est là aujourd'hui ?
20:53On en est là. C'est-à-dire que non seulement
20:55on a été licenciés dans des conditions qui posent grande question,
20:57à mon sens, de manière abusive,
20:59mais en plus, on en est juste à demander
21:01le minimum, c'est-à-dire
21:03d'être payé, d'être respecté
21:05simplement dans sa dignité,
21:07d'avoir la rémunération
21:09du travail qui a été fait. Et pas dans 4 mois,
21:11pas dans 6 mois maintenant.
21:13Quand on parle de licencier
21:15de manière un peu abusive, on peut aussi
21:17parler du salaire,
21:19en tout cas des dividendes que s'est retiré
21:21l'année dernière le patron.
21:2573 millions d'euros de dividendes
21:27en 2023.
21:29On s'interroge aussi sur la stratégie
21:31de l'entreprise et pourquoi ils en sont
21:33arrivés là. Ils ont vendu aussi
21:35parce que Méli,
21:37anciennement Adrexo, avait
21:39colis privés. Les colis privés,
21:41ça rapportait en gros 700 millions
21:43de recettes par an.
21:45C'était très rentable.
21:47Ils l'ont vendu 600 et quelques.
21:49On a du mal
21:51à comprendre où passe l'argent,
21:53qui s'en est mis dans les poches et
21:55pourquoi ces gens-là se retrouvent aujourd'hui dans cette situation.
21:57Il faut des matériels, il faut des gens
21:59pour pouvoir accélérer le mouvement et pouvoir
22:01accélérer le paiement et la mise à disposition
22:03des documents France Travail notamment
22:05pour que ces gens puissent s'instruire au chômage, pour qu'ils soient
22:07pris en charge dans le cadre des licenciements économiques.
22:09Vous avez des suivis, des réinsertions,
22:11des formations. Tout ça, aujourd'hui, ils n'y ont pas droit.
22:13Et on leur dit qu'il faut attendre. On leur dit
22:15qu'il faut attendre 3, 4 mois, 6 mois. Ils n'ont pas ce qu'on
22:17l'attend.
22:19Quand on parle de réinsertion, on va montrer la suite, etc.
22:21Parce que
22:23la plupart du temps, quand tu te fais licencier,
22:25il y a aussi cette possibilité, quand c'est dans des entreprises,
22:27de partir faire autre chose.
22:29Par exemple, là, je pense
22:31à Mediapost,
22:33qui était une filiale de La Poste qui s'occupait également
22:35des prospectus. Ces gens-là ont
22:37été transférés après vers la maison mère.
22:39On va
22:41écouter la proposition de Desfontaines.
22:45On est en train de mettre 10 000 personnes
22:47en situation d'extrême pauvreté
22:49et les pouvoirs publics ne réagissent pas.
22:51Le pouvoir médiatique ne réagit pas.
22:53Ce qu'on propose, c'est que, notamment parmi les salariés
22:55qui aujourd'hui se retrouvent sur le carreau,
22:57il y ait une possibilité
22:59de pouvoir les inclure dans les services publics
23:01postaux.
23:03Avant d'enchaîner, il y a quelqu'un qui nous demande
23:05ça devrait faire la une de tous les journaux.
23:07C'est vrai, c'est quand le dernier plan
23:09social a 10 000 licenciés,
23:11les mineurs dans les années 80.
23:13J'ai cherché,
23:15j'ai même demandé à un chat de GPT s'il avait des réponses
23:17qu'il n'avait pas, mais j'ai eu
23:19du mal à retrouver quelque chose.
23:21Un plan social d'une telle ampleur,
23:23je pense que c'est ce qui était annoncé
23:25par la CGT, ça fait 40 ans qu'il n'y en a pas eu.
23:27Il y a quelqu'un qui nous dit bonjour quand je vois
23:29qu'en étant 30 salariés dans la boîte
23:31à couler, il y a eu plusieurs mois de retard sur les
23:33démarches, j'imagine même pas 10 000.
23:35C'est vrai.
23:37Le temps que ça prend. Et donc du coup,
23:39Desfontaine,
23:41tête de liste des
23:43communistes aux élections européennes,
23:45a proposé
23:47de
23:49replacer ces gens-là
23:51à la poste. Est-ce que c'est
23:53une solution ?
23:55Ça pourrait être une solution, notamment je pense
23:57pour les personnes qui sont
23:59les plus en difficulté, ça pourrait
24:01être une solution effectivement
24:03dans le service public postal.
24:05Pourquoi pas.
24:07Effectivement, c'est des tâches qui sont vraiment
24:09similaires et le
24:11gouvernement devrait justement proposer
24:13des postes et voir dans
24:15quel cadre des personnes pourraient être
24:17réintégrées dans les services postaux.
24:19C'est la proposition
24:21des communistes qui était là
24:23au rassemblement puisque
24:25Fabien Roussel et Léon Defontaine étaient présents,
24:27ainsi que
24:29Thomas Portes et Aurélie Trouvé de la France
24:31Insoumise qui sont venus apporter leur soutien.
24:33Il y avait d'autres politiques ?
24:35Non, il y avait
24:37la France Insoumise
24:39et
24:41les deux représentants du PCF.
24:43Et syndicalement, il y avait la CGT
24:45et Sud-Solidaire.
24:47Ils étaient nombreux
24:49le Sud-Solidaire aussi ?
24:51Moins nombreux que la CGT, mais voilà,
24:53ils sont plus...
24:57Je vais pouvoir répondre à l'ensemble des besoins qui sont
24:59croissants, notamment en termes de
25:01livraison de matériel électoral, on l'a vu...
25:03Oui, parce que matériel électoraux.
25:05Faisons le parallèle.
25:07En 2020,
25:09ouverture...
25:11On va passer en plein écran.
25:13Ouverture à la concurrence
25:15pour la livraison
25:17des matériels électoraux,
25:19je pense
25:21aux documents profession de foi, etc.
25:23C'est Adrexo
25:25qui gagne la paire à la concurrence.
25:27Adrexo X1000.
25:29Adrexo X1000.
25:31Et donc, du coup, qui gère toute cette distribution
25:33et cette diffusion
25:35de profession de foi.
25:37Manque de pot, il y a un dysfonctionnement
25:39majeur, chaos
25:41dans la logistique.
25:43Il y a beaucoup de documents qui sont perdus,
25:45pas livrés.
25:47On parle même
25:49d'atteinte
25:51à la démocratie, ça a provoqué
25:53un scandale politique, il y a des critiques qui sont venues de gauche,
25:55de droite.
25:57Et le gouvernement a même dû s'excuser.
25:59Darmanin s'est excusé
26:01à cause de ça, c'est quand même dingue.
26:03Et l'entreprise Adrexo a été condamnée
26:05à 2,3 millions d'euros de pénalité
26:07parce qu'elle n'avait pas respecté son contrat.
26:09Et c'est La Poste qui a récupéré ensuite
26:11le deuxième tour
26:13des régionales et des départementales
26:15et qui a dû gérer
26:17tout ça. Donc,
26:19Adrexo, à ce moment-là, n'était pas forcément formé
26:23aux professions de foi,
26:25à la distribution, à la diffusion.
26:27La Poste l'était, c'est La Poste qui a récupéré le gâteau
26:29après. Et je pense que
26:31ces gens-là sont, en tout cas,
26:33formés un tant soit peu sur ce domaine-là.
26:35Et c'est aussi une porte ouverte
26:37pour eux à La Poste qui pourraient aussi gérer ça.
26:39Je pense qu'à l'année prochaine, on n'y est pas.
26:41Mais normalement, on va aussi avoir des élections
26:43législatives anticipées, encore,
26:45avec une nouvelle dissolution.
26:47Je ne mets pas ma main à couper,
26:49mais au moins le petit doigt.
26:51Et donc, ces gens-là auront
26:53fondamentalement du travail. Donc, je pense que
26:55c'est aussi le moment
26:57de leur offrir une place à La Poste pour,
26:59bon, je ne suis pas ministre de l'économie, mais
27:01de replacer des gens qui méritent
27:03d'avoir de l'argent pour vivre dignement.
27:05Enchaînons.
27:07Dignement, je ne sais pas, mais pour survivre au moins.
27:11La besoin, il est nécessaire, démocratique
27:13en la matière, mais aussi de livraison
27:15de colis, de médicaments, etc.
27:17Les services postaux sont indispensables aujourd'hui
27:19pour répondre à notre société. Malheureusement,
27:21on manque d'agents. Eh bien, on a aujourd'hui
27:23des salariés qui sont sur le carreau, qui savent ce que c'est que la livraison
27:25et qui pourraient répondre en partie à ces besoins.
27:29Oui, c'est ça, parce que là, on parle
27:31d'élitement des services publics, etc.
27:33La Poste, elle en fait évidemment partie.
27:35Ça pourrait aussi éviter de
27:37combattre aussi ce pérou-là.
27:39Tout à fait. Et je pense qu'il pourrait y avoir des
27:41transferts de personnel.
27:43Surtout, ce qui est proposé par la CGT,
27:45c'est que ça ne soit pas quelque chose d'automatique,
27:47mais que sur les cas les plus difficiles
27:49et les situations les plus complexes,
27:51on puisse examiner
27:53le transfert
27:55de ces personnels
27:57sur La Poste. C'est des choses
27:59qui pourraient au moins s'étudier.
28:01Il y a quelqu'un qui nous dit, la France est ruinée,
28:03les entreprises partent à tour de bras,
28:05la situation est très grave. Après, là, sur ce principe-là,
28:07l'entreprise, elle ne part pas.
28:09Non, là, elle ne parle pas,
28:11elle ferme. Et puis,
28:13il faut aussi
28:15prendre du recul
28:17par rapport au fait que c'est une entreprise
28:19qui est aussi percutée de plein fouet,
28:21selon moi, par le développement
28:23du numérique. Ça, c'est
28:25clair. Aujourd'hui,
28:27les imprimés publicitaires
28:29dans les boîtes aux lettres, il y en a
28:31de moins en moins. C'est de plus
28:33en plus compliqué. Donc, ça,
28:35c'est quelque chose qu'a dénoncé aussi
28:37la CGT sur place, sur le fait
28:39qu'avec le dispositif WePub,
28:41qui a été
28:43mis en place
28:45en 2021-2022, ou par défaut,
28:47il ne devait pas y avoir de
28:49distribution de prospectus dans les boîtes aux lettres,
28:51mais seulement en ayant collé un autocollant
28:53WePub, tu acceptais.
28:55Sauf que c'est une mesure,
28:57c'est un dispositif qui a été mis en place, je crois,
28:59sur une dizaine de
29:01territoires
29:03en France, et
29:05ça n'a jamais été
29:07accompagné par les gouvernements. Ça a été décidé comme ça,
29:09mais il y a plein d'entreprises où ils se sont
29:11retrouvés dans une situation
29:13en très grande difficulté.
29:15Ça touche aussi, évidemment,
29:17tout le secteur de l'impression,
29:19tout le secteur de la distribution.
29:21Ça a des répercussions complètement dingues.
29:23Parce que le prix du papier augmente. Je pense aussi à la loi
29:25climat
29:27et résilience,
29:29qui vise à réduire
29:31le gaspillage induit par
29:33les prospectus.
29:35La CGT ne s'oppose
29:37pas forcément
29:39à ce dispositif.
29:41Ce qu'elle dénonce, c'est que rien
29:43n'a été fait pour accompagner les salariés.
29:45La manière, la méthode,
29:47rien n'a été fait. D'ailleurs,
29:49lors de ce rassemblement, Sophie Binet
29:51a dénoncé, a
29:53revendiqué, a
29:55demandé fortement qu'un
29:57moratoire soit fait
29:59en France sur tous
30:01les 180 licenciements
30:03actuels qui ont lieu, les 180
30:05plans de licenciement sur tout le territoire.
30:07C'est comment ça fait ?
30:09Je ne sais pas en termes de salariés licenciés
30:11ce que ça fait, mais ce que la CGT
30:13propose, c'est d'arrêter
30:15maintenant
30:17toutes ces procédures de licenciement
30:19et de mettre tous les acteurs
30:21autour de la table pour discuter
30:23d'alternatives. Alors, ça ne veut pas dire
30:25qu'on trouvera des alternatives possibles dans tous les cas,
30:27mais au moins d'en discuter,
30:29dialoguer et essayer de trouver des solutions
30:31pour tous ces emplois qui vont être
30:35dispersés,
30:37sacrifiés.
30:39Des gens qui se retrouvent complètement à la rue.
30:41Sans rien. Des familles
30:43brisées. La pub dans la boîte aux lettres
30:45sans faire bac plus 5 en économie,
30:47c'était évident que ça allait disparaître. Aucune solution pensée
30:49en amont pour les salariés.
30:51C'est exactement ce qu'on vient de dire.
30:53Rien n'a été
30:55organisé en amont par l'État,
30:57par le gouvernement.
30:59C'est le propre de la gouvernance de Macron.
31:01Rien n'est pensé pour...
31:03Rien n'est pensé. Il n'y a aucun dialogue
31:05social. Ça s'est vu pendant les retraites.
31:07Tout le monde était contre. Il n'a pas
31:09voulu recevoir l'intersyndical.
31:11Il n'y a pas de dialogue possible.
31:13Donc finalement, surtout dans des situations,
31:15on va droit dans le mur. Les entreprises en profitent.
31:17Je pense à tous les salariés
31:19de Mili et j'ai mal de ne voir rien dans
31:21les médias.
31:23Je pense qu'on ne compte pas dans les médias. On est dans
31:25autre chose. Honte à ceux qui dirigent
31:27l'État français actuellement. Ils ne sont pas à la hauteur du peuple
31:29des travailleurs et du peuple en général.
31:31Et du coup,
31:35Sophie Binet, je pense que c'est une bonne manière
31:37de conclure
31:39tout ça. Un moratoire sur
31:41tous les licenciements.
31:43C'est ce que vous pouvez découvrir sur le site de
31:45l'humanité.fr d'ailleurs.
31:47Il y a une
31:49interview de Sophie Binet
31:51que vous retrouverez très
31:53facilement dans la rubrique économie sociale
31:55ou capital travail plutôt.
31:57Toujours réalisé par Marie
31:59Toulgois et qui réclame
32:01un arrêt des plans de suppression
32:03d'emplois qui est fondamental pour
32:05avancer dans le bon sens et en tout
32:07cas, réindustrialiser
32:09ou en tout cas refaire fonctionner le pays de manière
32:11cohérente.
32:13Les amis,
32:15ce fut un plaisir d'échanger avec vous
32:17autour de ce sujet-là.
32:1935 minutes, je pense que c'est très bien.
32:21On a vu la vidéo. On va laisser
32:23la place à Violaine.
32:25Alors moi j'avais une petite question à te poser avant
32:27P.A. Alors ce que vous a pas
32:29dit P.A. c'est qu'ensemble,
32:31on a fait la manifestation du 1er octobre.
32:33C'était
32:35justement dans le cadre
32:37d'un plateau Twitch. On a fait un petit live
32:39avec caméra
32:41directement du Plex
32:43depuis la manifestation du 1er octobre. Je vous rappelle
32:45qu'il était à l'initiative de
32:47l'intersyndicale CGT
32:49Solidaires FSU.
32:51Et justement, toi je sais pas
32:53si tu avais déjà réalisé des reportages
32:55dans des manifestations. Comment tu l'avais vécu
32:57cette expérience ? Qu'est-ce que t'en avais
32:59retiré ? J'avais déjà réalisé
33:01des reportages mais pas
33:03avant la manif. Là ce que j'ai découvert
33:05est en live. En live j'avais fait que
33:07la fête de l'IMA finalement. Mais là le truc
33:09intéressant c'était d'avoir
33:11l'avant-manif.
33:13C'est-à-dire de discuter avec des gens
33:15qui ne sont pas forcément encore installés. Il n'y avait pas encore
33:17les cordons
33:19de sécurité qui étaient bien installés.
33:21Il y avait juste des gens qui faisaient cuire des saucisses,
33:23qui discutaient ensemble.
33:25Beaucoup de syndicalistes. Il n'y avait pas encore toute la...
33:27Beaucoup de la fonction publique.
33:29Il n'y avait pas encore les
33:31personnes qui n'étaient pas encartées
33:33qui étaient présentes. Donc c'était
33:35extrêmement politique.
33:37Ça ressemblait beaucoup à une fête de l'IMA.
33:39Si je peux me permettre.
33:41Je trouve ça dingue. Même le moment d'échange avec
33:43les représentants syndicaux.
33:45Tu as rencontré un cheminot
33:47de souvenirs.
33:49Une personne du secteur hospitalier.
33:51Oui. On avait rencontré...
33:53Avant on avait parlé avec
33:55le représentant de FSU.
33:57Benoît Test.
33:59C'est pour ça que je ne l'ai pas dit.
34:01On avait parlé aussi avec Sophie Binet.
34:03On lui a tendu le micro.
34:05C'est difficile de se faire une place les amis en manif.
34:07Dans le carré de tête c'est compliqué.
34:09Et les IMA France.
34:11Les IMA France.
34:13Les IMA France, je peux vous l'annoncer
34:15tout de suite.
34:17Ils préparent une action syndicale
34:19la semaine prochaine.
34:21Dans le cadre du salon
34:23du Mondial de l'Automobile.
34:25T'as le jour, t'as l'heure qu'on y aille ?
34:27C'est secret ?
34:29Non, c'est pas secret.
34:31Ça devrait se faire
34:33le jeudi 17 octobre.
34:35Vers 11h, 11h30
34:37devant le Mondial.
34:39Je pense qu'il va y avoir une action
34:41qui restera symbolique
34:43mais qui sera d'ampleur
34:45et qui peut être intéressante à vivre.
34:47Qui sera ?
34:49L'humanité y sera.
34:51Je pense que la rédaction y sera.
34:53Le service éco, c'est sûr.
34:55La vidéo, il y a de grandes chances aussi.
34:57C'est un rendez-vous qu'on peut vous annoncer
34:59dès maintenant pour la semaine prochaine.
35:01L'action des MA France
35:03aura lieu le jeudi 17 octobre
35:05à 11h30
35:07à proximité
35:09de l'entrée du Mondial
35:11de l'Automobile.
35:13Il est où ?
35:15Porte de Versailles.
35:17Ça va se faire
35:19avec la Fédération de la Métallurgie.
35:21Je pense qu'il y aura
35:23beaucoup de monde pour cette action.
35:25La MA France, au passage,
35:27c'est quand même 280 familles.
35:29280 familles aussi
35:31licenciées depuis le 16 avril dernier.
35:33Ça faisait 168 jours
35:35la semaine dernière.
35:37Donc là on est à
35:391697.
35:41Vous imaginez
35:43la moitié d'une année sans salaire.
35:45On est un peu sur la même problématique là.
35:47Sauf que le pire là-dedans,
35:49c'est que ces gens-là ont été licenciés.
35:51Ils n'ont pas reçu leur saut le tout compte, etc.
35:53Donc imagine pour les MA France
35:55qui vont ensuite se faire licencier,
35:57il faut attendre pour recevoir leur...
35:59Alors eux, ils sont dans une autre
36:01logique, dans une autre bataille.
36:03C'est qu'ils sont en train d'attaquer
36:05une procédure en justice
36:07contre le plan social qui les a
36:09touchés. Donc c'est encore une autre
36:11dynamique. Mais effectivement, ils sont
36:13dans une situation
36:15170 jours qu'ils occupent l'entreprise
36:17jour et nuit.
36:19Et le donneur d'ordres, Prestalis,
36:21puisqu'il travaille à 90% pour Prestalis,
36:23qui a décidé de délocaliser
36:25toute la production.
36:27MA France est un équipementier automobile
36:29qui travaille à 90% pour
36:31PSA,
36:33pour
36:35Stellantis, a décidé
36:37de délocaliser toute sa production en Turquie.
36:39Ça me fait beaucoup penser. Moi, je viens de
36:41Vesoul, en Haute-Saône, et il y avait une entreprise
36:43PSA, la plus grosse
36:45entreprise d'Europe de pièces détachées. On s'occupait de ça.
36:47Moi, j'y ai travaillé quatre étés durant,
36:49à emballer des pare-brises, des pare-chocs, etc.
36:51Et c'est vrai que
36:53je vois cette entreprise qui fait vivre Vesoul
36:55depuis 20 ans
36:57en délitement complet, des postes
36:59qui sont supprimés, pas remplacés.
37:01Et c'est
37:03un peu la même problématique, c'est qu'aujourd'hui,
37:05tous les emplois industriels, on assiste
37:07à un déclin terrible.
37:09Le nombre de
37:11plans sociaux, de licenciements,
37:13c'est critique.
37:15Le secteur de l'automobile, ça va être très, très
37:17compliqué avec le passage à l'électrique.
37:19J'ai lu
37:21un très bon article dans...
37:23Je vous invite à lire le Mac d'aujourd'hui, les amis.
37:25Le Mac d'aujourd'hui traite, le Mac qui est sorti
37:27aujourd'hui en kiosque de l'humanité,
37:29traite de la voiture électrique.
37:31Le titre, c'est
37:33La voiture électrique, le coup de la panne.
37:35Pas mal.
37:37Je vous invite à lire, il y a
37:39une énorme enquête dessus.
37:41On parle de
37:43la concurrence chinoise
37:45qui arrive, qui va compliquer extrêmement
37:47les débats. On parle du lithium.
37:49Le lithium, il y en a en France,
37:51ça existe. On peut aller chercher,
37:53mais c'est extrêmement compliqué au niveau des normes environnementales,
37:55etc. Donc voilà, je vous invite
37:57à découvrir le Mac. Je vous invite à vous abonner
37:59au site aussi. Je vous invite
38:01à lire les articles sur
38:03Millie. Je vous invite à
38:05regarder la vidéo de Franck
38:07qui se trouve
38:09ici, les amis.
38:11Vous avez juste à taper
38:13Millie,
38:15l'humanité, et vous tombez sur cette vidéo.
38:17Donnez des vues et de la force les amis, c'est extrêmement
38:19important. Et sur l'article de
38:21Marie Toulgouat aussi dans l'humanité.fr
38:23Oui, l'article de Marie Toulgouat.

Recommandations