La cérémonie d'hommage à Dominique Bernard a débuté à 11 heures ce dimanche 13 octobre, un an jour pour jour après l'assassinat du professeur, tué au couteau dans un lycée d'Arras. Les commémorations se déroulent en présence du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
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03:00Oui, ce qui lui tenait à cœur, c'était l'art, la littérature, le cinéma.
03:06Dominique Bernard, il n'avait pas de téléphone.
03:09Les réseaux sociaux, ce n'était pas son univers.
03:12Ce qui était important pour lui, c'était l'écriture, la littérature et la musique, évidemment.
03:20Sa veuve a dit au monde dans son interview qu'elle ne voulait plus de discours.
03:27Tout a été dit, a-t-elle dit à quoi bon ?
03:30Je souhaite laisser la parole aux artistes à travers des musiques, lectures, de textes.
03:35Et c'est ce qui se passe à l'instant pour lutter contre l'obscurantisme.
03:40C'est vrai que la musique, c'est ce qu'on a, la culture, la littérature, l'art.
03:45Et c'est Mozart, on va écouter.
04:27...
04:56...
05:25...
05:42La musique, Mozart pour le démarrage de cette cérémonie.
05:45La famille de Dominique Bernard, qui, Véronique le rappelait à l'instant,
05:48voulait laisser la place aux artistes comme si tout avait été dit,
05:51comme si les mots étaient vains, finalement, face à l'horreur de ce qui s'est produit.
05:55Cyril Ostater, pour les proviseurs, pour les professeurs, pour tous les membres de l'éducation nationale aujourd'hui,
06:01c'est un moment de douleur, c'est un moment particulier.
06:06C'est un souvenir très présent que nous avons tous, avec toutes les équipes éducatives.
06:12Nous sommes par la pensée avec les équipes éducatives qui ont été touchées,
06:16avec la famille, bien sûr, de notre collègue.
06:20Nous allons faire des minutes de silence, nous allons nous recueillir.
06:24Demain, dans tout le pays, il y aura une minute de silence dans tous les établissements scolaires.
06:28Tout à fait, l'heure est laissée à notre appréciation,
06:31de façon à pouvoir être au mieux de la vie de l'établissement.
06:35Et je crois que c'est important, parce que notre job, à tous,
06:39c'est de faire en sorte d'éduquer des jeunes, d'où qu'ils viennent,
06:43et de leur apprendre, et d'éviter ce type de comportement par la suite.
06:48Et c'est bien cet engagement quotidien de tout le monde qui nous fait avancer,
06:52qui nous fait continuer.
06:54C'est la grande question de la radicalisation.
06:56On va revenir sur le parcours, évidemment, avec Dominique, du meurtrier,
06:59de l'assassin de Dominique Bernard.
07:01Mais ce dialogue, il est plus facile, aujourd'hui, un an après, sur ces questions-là ?
07:08Je ne sais pas.
07:10Ce qui est arrivé à Confluence-Saint-Honorin, il y a quatre ans,
07:14Samuel Paty, dans mon département, avait déjà ouvert une porte.
07:20Je ne sais pas si c'est plus facile, mais en tout cas,
07:23on prend conscience des dérives qui peuvent arriver,
07:27du risque qu'il peut y avoir à intervenir.
07:31On l'a vu très récemment.
07:33Ça se doit faire réfléchir, et on doit faire communauté, tous ensemble,
07:37face à ces situations-là, face à cette éducation-là.
07:41On essaie d'avancer pour éclairer le maximum.
07:45Après, ces événements malheureux montrent ce qui peut arriver,
07:50et c'est vrai que c'est une ouverture pour certaines discussions avec certains élèves.
07:57On va revenir sur cette question de l'éducation, de la radicalisation des jeunes.
08:01Dominique, peut-être qu'il faut rappeler que cette cérémonie se tient à 11h,
08:05parce qu'à 11h, c'est l'heure où le pire est arrivé,
08:08l'heure où cet ancien élève Mogouchkov s'en est pris à Dominique Bernard.
08:12Oui, c'est l'histoire d'une victime, Dominique Bernard.
08:14On pense à sa femme, à ses trois filles, à ses collègues, aux corps enseignants,
08:18mais c'est aussi l'histoire d'un auteur qui s'appelle Mohamed Mogouchkov,
08:22qui était un élève du professeur de Dominique Bernard,
08:26qui racontera plus tard qu'il est passé à l'acte
08:29parce qu'il avait ciblé spécifiquement Dominique Bernard, son ancien professeur,
08:34et il lui reprochait d'enseigner l'attachement à la démocratie,
08:40aux droits de l'homme qu'il qualifiait de droits mécréants.
08:43Mohamed Mogouchkov, 20 ans, citoyen russe, né en 2023 à Malgobek, en Russie,
08:49arrivé en France avec sa famille Ingush.
08:52On est en 2008, c'est un élève réservé, calme,
08:55et c'est quelqu'un qu'on aurait dû voir venir, lui, à 11h,
09:01qui va arriver au collège Gambetta-Carnot,
09:04qui agresse immédiatement Dominique Bernard,
09:07qui se trouve à l'extérieur du collège, qui le poignarde à mort,
09:11et qui va ensuite blesser trois autres personnes,
09:14dont deux agents d'entretien, un grièvement,
09:17et puis un autre intervenant, Christian Berroyer,
09:22qui est un agent de l'établissement.
09:25Tous les trois vont survivre,
09:27et on s'aperçoit qu'à 11h40, son petit frère, qui s'appelle Souleymane,
09:32traînait à bicyclette, pas très loin de là, près du lycée Savary, à Arras également.
09:37Pas d'armes, il n'a a priori pas d'intentions malsaines,
09:40mais en tout cas, il est ici en train de traîner, comme son frère,
09:43et puis on va découvrir que le frère aîné, Mofsar, c'est beaucoup plus grave,
09:47a été condamné en février 2017.
09:49Il voulait partir en Syrie, le projet a avorté,
09:52il a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
09:55Il va être placé dans un centre d'éducation fermé,
09:59parce qu'il est mineur à l'époque,
10:01et on découvre qu'il est en contact avec une cellule
10:04qui voulait mener des attentats à Paris,
10:06notamment un attentat contre l'Elysée
10:08et des attentats contre des commissariats de police en région parisienne.
10:11On est en présence d'une famille qui devait être expulsée de France en 2014.
10:16Des associations sont intervenues,
10:19notamment l'UMRAP, la CIMAD.
10:23On est à l'époque, Manuel Valls est ministre de l'Intérieur,
10:26et la procédure d'expulsion va être abandonnée dans la foulée.
10:30En 2018, seul le père Mogouchkov est expulsé, retourne en Russie,
10:36mais toute la famille reste ici,
10:38et on arrive à ce fameux 13 octobre 2023 à Arras.
10:4213 octobre 2023 à Arras, 11 heures précisément,
10:46ça a été le démarrage de cette cérémonie pour rendre hommage à Dominique Bernard.
10:49Il y a un autre moment très fort et qui est intimement lié,
10:52on va découvrir les images aussi des Rani.
10:55Rani, dans le Val d'Oise, c'est le village où vivait Samuel Paty.
10:59Et au même moment, ce matin, vous voyez ces images en direct,
11:02une marche blanche est organisée pour rendre hommage à Samuel Paty.
11:06C'était le 16 octobre 2020.
11:08Les dates sont d'une concomitance effroyable.
11:1116 octobre 2020, 13 octobre 2023.
11:15Johanna, on voit le visage de ces gens qui sont là,
11:19on voit ces gens mobilisés pour cette marche blanche,
11:21quand on s'en prend à un professeur, quand on s'en prend à l'éducation nationale,
11:25c'est à la France qu'on s'en prend,
11:27parce que c'est ceux qui élèvent nos enfants,
11:29c'est ceux dont le savoir, c'est ceux à qui on délègue beaucoup de pouvoir.
11:34Mais complètement, quand on envoie nos enfants à l'école,
11:37quand on envoie nos enfants recevoir un enseignement,
11:39on les envoie aussi dans un endroit sécure
11:41où ils vont pouvoir élargir leur libre arbitre,
11:43leur esprit critique, élargir leur façon de réfléchir, de penser,
11:47développer aussi de nouvelles acquisitions, de nouvelles compétences,
11:51parfois différentes un peu de celles qu'ils ont à la maison,
11:54une vision différente de l'éducation, de l'environnement social dans lequel ils grandissent.
11:57Et ces personnes qui ont une vision rigoriste de l'islam
12:00voient tout ça comme une déviance.
12:02Et donc vous voyez à quel point le combat est inéquitable.
12:05D'un côté on a une personne qui veut se venger des lumières,
12:08de la croyance, de l'éducation,
12:10qui veut se venger de la démocratie,
12:12et de l'autre côté un enseignant qui n'a pour arme que sa plume,
12:16des ouvrages, ses connaissances qu'il transmet.
12:19C'est insupportable, c'est incompréhensible.
12:22Comment on fait pour raisonner ces jeunes ?
12:25C'est un enfant quasiment qui grandit dans ce terreau de haine,
12:28de vengeance, de fausse croyance en fait,
12:32face à quelqu'un qui n'utilise que les mots finalement pour se défendre
12:36et essayer d'ouvrir l'esprit encore et encore de ces jeunes.
12:38C'est très compliqué.
12:39Et cette fresque qui se dessine à Arras,
12:41qu'aux couleurs du drapeau français,
12:44on va suivre ce spectacle, ces artistes de danse contemporaine
12:47pour rendre hommage à Dominique Bernard.
13:10Ce cœur qui bat et qui ne bat plus,
13:12c'était ça aussi ce spectacle de danse contemporaine.
13:15Vous le voyez, de nombreuses personnalités politiques
13:17présentes pour rendre hommage à Dominique Bernard.
13:19Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
13:23à ses côtés la ministre de l'Éducation nationale,
13:26Anne Jeantet qui était présente,
13:27Gabriel Attal, Premier ministre à cette époque,
13:30présent également.
13:32Beaucoup de personnes qui sont présentes.
13:34Et puis des poèmes qui vont être lus.
13:36Encore une fois, c'est un hommage,
13:38le plus bel hommage Véronique,
13:39lire de la littérature aujourd'hui
13:41pour rendre hommage à Dominique Bernard.
13:43Oui, parce que comme le disait Joanna,
13:46c'est très dur face à cette haine
13:49de trouver des armes.
13:51Et c'est l'arme des professeurs,
13:54l'arme de la démocratie, c'est la culture,
13:57c'est l'arme de l'humanité,
13:59c'est l'arme de l'humanité,
14:01c'est l'arme de la démocratie,
14:02c'est la culture, c'est la littérature,
14:05c'est la réflexion.
14:07Et on va écouter ce poème.
14:10Tout pourrait s'éteindre,
14:14devenir poussière.
14:19De passé qui flotte dans l'air,
14:23tout aurait pu ne pas être.
14:26Peau, laine, fer, charbon,
14:32pétrole, argile, gravier,
14:35chauvre, sable, riz,
14:38maïs, coton, calcaire.
14:43Mais l'histoire a continué
14:47et avec elle la longue marche du savoir.
14:53De l'argile à l'or,
14:56de l'âge d'airain à l'âge de fer,
15:00de la roue jusqu'à l'ère numérique,
15:05sont venus les anges tristes
15:10et les tours blessées.
15:16La colère de lourd printemps,
15:19l'invisible bourreau.
15:24La cueillette inlassable d'informations
15:27qui prononce de vacillantes vérités.
15:33Le sucre et l'acide,
15:37sur la langue,
15:39les mots qui tournent
15:41comme l'histoire d'une pomme
15:43dans les jardins de Cézanne.
15:45L'orange bleu comme la terre
15:50et nos vies
15:53comme des étoffes
15:55qui se froissent
15:59dans le paysage du temps.
16:05La nuit s'approfondit
16:10et on se met à rêver.
16:15À rêver du haut des falaises de Rilke,
16:20dans la forêt de Dante.
16:23On voit le passé.
16:26Déjà, on lit le futur.
16:30On aperçoit l'aigle
16:34et la corneille
16:36qui déchirent le rideau de l'histoire
16:39pour rejoindre nos pas.
16:42Vers la connaissance de soi,
16:45on a marché.
16:48On s'est plongé
16:50dans le long travail de l'amour.
16:54On a trébuché,
16:56rebondi,
16:58puis chuté de nouveau.
17:02Le temps jamais ne s'arrête,
17:06nous dit l'arbre,
17:08nous dit la forêt.
17:12Et sur la branche du présent,
17:16un poème
17:18vaste
17:20murmure.
17:22Un chemin
17:24vaste et lumineux
17:27qui donne sens
17:30à ce qu'on appelle
17:32humanité.
17:42Un premier poème qui est lu, un second va suivre.
17:45Poème écrit par un poète marocain
17:47juste après les attentats de Charlie Hebdo,
17:49lu par un ami de Dominique Bernard.
17:52Évidemment, ça prendra un sens encore plus fort.
17:55J'atteste qu'il n'y a d'être humain
17:59que celui dont le cœur tremble d'amour
18:03pour tous ses frères en humanité.
18:07Humain, celui qui désire ardemment
18:10plus pour eux que pour lui-même
18:13liberté, paix, dignité.
18:18Celui qui considère que la vie
18:22est encore plus sacrée
18:24que ses croyances
18:26et ses divinités.
18:30J'atteste
18:32qu'il n'y a d'être humain
18:34que celui qui combat sans relâche
18:38la haine en lui
18:40et autour de lui.
18:44Celui qui,
18:46quand il ouvre les yeux au matin,
18:48se pose la question.
18:52Posez-vous la question.
18:55Que vais-je faire aujourd'hui
18:58pour ne pas perdre
19:00ma qualité
19:02et ma fierté
19:05d'être homme ?
19:15J'atteste ce poème écrit par un poète marocain
19:19quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo,
19:22lu par François, un ami de Dominique Bernard.
19:25Les mots sont forts, Joanna.
19:27La vie est plus sacrée que tout.
19:29Exactement, c'est ce que je retenais
19:31de la lecture de ce poème bouleversant.
19:33J'atteste, lu par un ami de Dominique Bernard,
19:36être humain, celui qui considère
19:38que la vie passe avant les divinités.
19:40Cela dit, le décalage
19:42avec ce que dit
19:44Mohamed Mogouchkov
19:46qui, dans un poème récemment
19:48relaté par une psychologue
19:50qui a fait une expertise,
19:52dit que Marianne, qu'elle est belle,
19:54mais en quoi est-elle sacrée ?
19:56Et on pourrait remplacer ça par la République, qu'elle est belle,
19:58mais en quoi passe-t-elle avant ma vision,
20:00la vision rigoriste que j'ai de ma religion
20:02et de l'islam ?
20:04C'est complètement l'inverse
20:06de ce poème et de la vision
20:08que nous devrions avoir tous
20:10de la démocratie, de la citoyenneté
20:12et des droits de l'homme.
20:14C'est très émouvant, Dominique.
20:16On a connu ces terribles attentats terroristes de masse,
20:18puisqu'on parle de Charlie Hebdo,
20:20et puis il y a ces actions
20:22menées par des individus radicalisés,
20:24seuls,
20:26qui sont tout aussi atroces
20:28et qui sont toujours une menace permanente.
20:30Absolument. L'histoire se répète.
20:32L'histoire se répète inlassablement.
20:34C'était Samuel Paty,
20:36c'est Dominique Bernard.
20:38Ce sont tous les attentats qu'on a vécus ensemble
20:40et qu'on a commentés ici, à BFM TV,
20:42avec
20:44des attentats et des actes
20:46qui auraient pu être évités,
20:48des personnes qui auraient pu être interpellées, parfois,
20:50pas toujours, parce que
20:52certains sont imprévisibles, tellement imprévisibles,
20:54pas forcément surveillés.
20:56Donc, pour ces cas-là,
20:58il n'y avait rien d'autre
21:00à faire que de subir.
21:02Ce n'était pas le cas
21:04pour l'homme qui s'en est pris à Dominique Bernard,
21:06Mohamed Mogouchkov,
21:08qui était surveillé, c'est important de le dire,
21:10il était surveillé par la Direction Générale
21:12de la Sécurité Intérieure,
21:14il avait subi un contrôle la veille
21:16de l'attaque, on était le 12 octobre
21:182023, contrôle,
21:20au cours duquel aucune infraction n'avait
21:22pu lui être reprochée, il a été laissé
21:24en liberté par la police. Le lendemain,
21:26la réaction de Dominique Bernard
21:28et son opérateur,
21:30est de plus en plus éloignée,
21:32de plus en plus éloignée.
21:34Et au sujet de ces questions-là,
21:36on peut le préciser,
21:38nous avons eu le cas de
21:40Dominique Bernard,
21:42il était sont même
21:44sur le plan de la scène des
21:46attaques sur lesnga,
21:48c'est-à-dire dans la zone de production
21:50du film,
21:52de la scène de l'action de la réaction
21:54J'aimerais bien qu'on m'entretienne
21:59J'aimerais bien qu'on m'entretienne
22:04J'aimerais bien qu'on m'entretienne
22:09J'aimerais bien qu'on m'entretienne
22:14J'aimerais bien qu'on m'entretienne
22:19J'aimerais bien qu'on m'entretienne
22:23Drop, drop, drop, drop
22:28Drop out the hands
22:33And weep, and weep from out the hands
22:43Music, music for a while
22:57Shall all your cares beguile
23:03All alone, shall all
23:08Alone, alone
23:13Shall all your cares beguile
23:19Alone, alone
23:24Alone, alone
23:30Shall all your cares beguile
24:00Alone, alone
24:27Alone, alone
24:32Alone, alone
24:37Alone, alone
24:42Alone, alone
24:47Alone, alone
24:52Alone, alone
24:57Alone, alone
25:02Alone, alone
25:07Alone, alone
25:12Alone, alone
25:17Alone, alone
25:22Alone, alone
25:27Alone, alone
25:32Alone, alone
25:37Alone, alone
25:42Alone, alone
25:47Alone, alone
25:52Alone, alone
25:57Alone, alone
26:02Alone, alone
26:07Alone, alone
26:12Alone, alone
26:17Alone, alone
26:22Alone, alone
26:27Alone, alone
26:32Alone, alone
26:37Alone, alone
26:42Alone, alone
26:47Alone, alone
26:52Alone, alone
26:57Alone, alone
27:02Alone, alone
27:07Alone, alone
27:12Alone, alone
27:17Alone, alone
27:22Alone, alone
27:27Alone, alone
27:32Alone, alone
27:37Alone, alone
27:42Alone, alone
27:47Que la confiance soit rétablie aussi avec les élèves, évidemment, on ne peut pas tout miser sur les murs.
27:51On va parler de la radicalisation des jeunes, on va écouter un peu Les Enfants au Paradis, cette chanson.
27:55Quand le ciel est pleuvant Ils étaient des promesses, ils étaient de venir
28:03Ils étaient bien trop genouilles pour devoir partir Ils étaient fils d'Orient, fils de l'Occident
28:11Enfants du paradis, enfants du pataclan Ils étaient chœurs français ou international
28:22Ils étaient la rosée qui pleure dessous le châle Ils étaient des promesses, ils étaient des bourgeons
28:31Qui font monter tristesse, ils étaient des chansons Ils étaient des familles, ils étaient des amis
28:39Ils étaient ceux qui brillent dans le ciel de la nuit Ils étaient amoureux, ceux qui se sont blottis
28:50L'un contre l'autre à deux, contre la tyrannie Ils étaient comme moi, ils étaient comme toi
28:59Ils n'étaient pas guerriers mais sont morts au combat Ils étaient chœurs d'amour, ils étaient chœurs qui battent
29:07Puis qui battra toujours même en dessous la croix Ils étaient ces amis que je connaissais pas
29:16Ils étaient mon pays et puis le tien je crois Ils resteront Paris, Paris se souviendra
29:24Toujours de ces amis la lumière brillera
29:30Ils s'appelaient je t'aime, ils s'appelaient jeunesse Ils s'appelaient poème, ils s'appelaient tendresse
29:40Ils s'appelaient frangine, ils s'appelaient frangin Ils s'appelaient gamine, ils s'appelaient gamin
29:48Ils s'appelaient la joie puis la non-violence Ils s'appelaient je crois les enfants de la France
29:57De tous les horizons puis de tous les prénoms Ils s'appelaient amour, ils s'appelaient l'horizon
30:05Ils s'appelaient Jacques Brel puis je crois Barbara Ils s'appelaient le ciel, ils s'appelaient pourquoi
30:14Toujours ici sommeille l'horreur au creux du bois Qui rejoint l'éternel va l'innocent je crois
30:23Ils étaient poings levés, ils étaient nos concerts Ils étaient cœurs serrés, oui face au tortionnaire
30:31Ils étaient cœurs deuillés, des fleurs face au fusil A nos cœurs endeuillés, nous pleurons nos amis
30:40A l'innocent qu'on tue, oui tombé sous les balles Aux soldats inconnus sous l'horreur des mitrailles
30:49S'ils sont les lettres mortes, les cantiques du chagrin Qu'est-ce que fera pas la porte des plaines de Verdun
30:57S'ils sont tombés ce soir en ce vendredi noir Les frères de mon pays, nous les saints des espoirs
31:06Mon pays, ta culture est morte, assassinée Mais tu sais ma culture, l'on ne mourra jamais
31:16Toi mon pays Molière, toi mon pays Vinci Toi mon pays Voltaire, toi mon pays Valmy
31:26Toi mon pays la terre, toi mon pays Paris Toi mon pays par terre, relève toi mon pays
31:35Toi mon pays lumière, toi mon pays la vie Mon pays lit de ses rêves, mon pays triste vie
31:44Toi mon pays mes frères, toi frère de mon pays Comme on chérit sa mère, on chérit sa patrie
32:14C'est ce que voulait la famille de Dominique Bernard, c'est que ce soit aujourd'hui non pas un hommage uniquement à Dominique Bernard
32:20mais un hommage à toutes les victimes du terrorisme, ce qui rend cette cérémonie encore plus bouleversante Joana
32:26Oui c'est très bouleversant et en même temps on a envie d'avoir une petite lumière d'espoir et de voir toutes ces personnes solidaires
32:33les unes à côté des autres, de tous les âges, ça donne un petit peu de lumière, un petit peu de souffle
32:41et de savoir qu'on peut aussi lutter avec des mots, avec des chants, avec la conviction que l'enseignement, l'éducation qu'on donne à nos enfants
32:49finira par avoir le dernier mot, on espère que ça va fonctionner, qu'on est sur la bonne voie, mais c'est difficile quand même
32:57Hommage aux victimes du terrorisme, donc leur ensemble, à toutes ces victimes du terrorisme
33:03C'est la séquence qui suit de cette cérémonie d'hommage pensée par la famille de Dominique Bernard
33:11Saint-Quentin-Palavier
33:13Lutalis
33:152016
33:17Bruxelles
33:19Manureville
33:20Nice
33:21Saint-Etienne-du-Rouvray
33:232017
33:25Paris
33:27Marseille
33:292018
33:30Carcassonne
33:31Trèbes
33:32Arnaud Beltrame
33:342019
33:36Paris
33:37Strasbourg
33:392020
33:40Villejuif
33:41Romans-sur-Isère
33:43Confluence-Arthéonorine
33:45Samuel Paty
33:47Nice
33:492021
33:50Rambouillet
33:522022
33:53Marseille
33:552023
33:56Paris
34:00Arras
34:02Dominique Bernard
34:09Il y a un an, Dominique Bernard s'effondrait par la barbarie d'un homme devant le lycée Gambetta.
34:29Il y a un an, la cité scolaire Carnot-Gambetta vivait l'horreur d'une violente inattendue qui, en plus de prendre la vie d'un homme, un professeur d'histoire, un professeur de lettres, percutait sur son chemin d'autres hommes et d'autres femmes, blessés physiquement pour certains, David, Jacques, Christian, touchés psychologiquement pour d'autres.
34:55Je pense notamment à ses collègues de la cité scolaire.
34:58Il y a un an, la ville d'Arras basculait dans l'horreur et rejoignait la liste de ces communes frappées par un attentat.
35:06Il y a un an, l'attentat d'Arras retentissait dans la France tout entière.
35:11L'attentat d'Arras retentissait dans le monde entier.
35:14Nous étions suffoqués, nous étions choqués, nous étions dans l'incompréhension.
35:21Il y a un an, Isabelle, vous perdiez Dominique.
35:26Dominique que vous aimiez tant.
35:28Dominique avec qui vous partagez votre vie, vos rêves, vos voyages, vos espoirs.
35:35Dominique avec qui vous aimiez tant lire, lire des romans, lire des pièces de théâtre, lire de la poésie, écouter de la musique.
35:44Dominique avec qui vous avez donné naissance à vos trois filles, Héloïse, Clélia, Mélissande.
35:51Il y a un an, Isabelle, vous perdiez Dominique.
35:55Héloïse, Clélia, Mélissande, vous perdiez votre père.
36:00Marie-Louise, vous perdiez votre fils.
36:04Emmanuel, vous perdiez votre frère.
36:07Beaucoup ont perdu un ami, un collègue, leur professeur.
36:12Un an plus tard, nous nous devions d'être là, ici, sur cette place d'héros qui nous a rassemblés.
36:20Un an plus tard, nous lui devions d'être là, à vos côtés, aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui ont tant souffert et souffrent tellement encore.
36:30Un an plus tard, nous sommes ensemble.
36:34Oui, un an plus tard, nous sommes ensemble, toujours debout.
36:40Oui, un an plus tard, nous sommes ensemble, toujours dans l'incompréhension.
36:46Oui, un an plus tard, nous sommes toujours ensemble.
36:51Cette semaine n'est pas une semaine comme les autres.
36:54Elle a été pensée par un collectif qui voulait, avec amour et générosité, manifester combien la vie est notre combat,
37:02combien le vivre ensemble reste dans notre détermination,
37:06combien la culture est pour nous tous l'arme la plus forte,
37:10combien l'école sera toujours pour nous ce bien sacré que l'on doit protéger,
37:15ce bien sacré que l'on doit porter au plus haut pour favoriser le dialogue et la paix,
37:21pour partager la connaissance et les différences,
37:24pour épouser ce qui fait autant la force d'une famille que la puissance d'une communauté.
37:30À travers ces sons, à travers ces musiques, à travers ces danses, à travers ces textes, à travers ces chants,
37:38c'est Dominique qui est venue jusqu'à nous.
37:41À travers nos pensées, à travers nos souvenirs, à travers nos larmes, à travers nos gestes, à travers nos regards,
37:50c'est nous qui sommes allés vers Dominique.
37:53Dès les premières minutes, tout au long des heures, tout au long des semaines, des mois,
37:59tout au long de cette année, chacun a essayé de faire de son mieux, faire de son mieux.
38:06Alors merci, merci aux musiciens, aux danseurs, aux comédiens, aux artistes à Rajoy.
38:13Merci à toutes celles et à tous ceux qui se sont impliqués dans l'organisation de cette cérémonie sobre et digne.
38:20Merci aux forces de l'ordre, merci à toutes les autorités représentées ce dimanche,
38:25merci à toutes les personnalités qui ont tenu à être à nos côtés, à vos côtés, auprès de vous, Isabelle.
38:32Merci à M. le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Didier Mignot.
38:37Merci à M. le ministre de l'Intérieur, Bruno Otaïo.
38:40Merci à Mme la ministre de l'Éducation nationale, Anne Genté.
38:44Merci à Mme la ministre de la Transition écologique, Agnès Pagnori-Nachez.
38:48Merci à M. le président de région, Xavier Bertrand.
38:51Merci à M. le président du département du Pas-de-Calais, Jean-Claude Leroy.
38:55Merci à mesdames et messieurs les parlementaires.
38:58Le président de la République était présent il y a un an.
39:01D'autres personnalités l'entourent à l'époque, Gabriel Attal, Gérald Darmanin.
39:06Gabriel, vous êtes là aujourd'hui, merci.
39:09Merci à tous. La France est solidaire quand elle est rassemblée.
39:13La France est forte quand elle est unie.
39:16La France est belle quand elle fait rayonner des valeurs de bienveillance,
39:20de tolérance, d'humanité qui font l'honneur de la République.
39:24Cette République si belle, en liberté, égalité, fraternité.
39:30Ce 13 octobre 2024, nous réaffirmons notre force et notre unité
39:36contre toutes les barbaries, contre toutes les violences.
39:39Nous réaffirmons notre soutien aux familles des victimes qui sont tombées à travers le monde.
39:45Ce 13 octobre 2024, nous avons aussi une pensée pour Samuel Paty
39:50qui le 16 octobre 2020 a été assassiné pour contrer l'un de nos piliers fondamentaux, l'éducation.
39:57Ce 13 octobre 2024, nous réaffirmons notre soutien puissant à toutes les familles,
40:03à toutes les communautés éducatives de France et d'Arras en particulier.
40:08Ce 13 octobre 2024, nous réaffirmons notre soutien et notre respect
40:13à Isabelle, à Héloïse, à Clélia, à Mélissande, ses filles,
40:19à Marie-Louise, sa mère, à Emmanuel, sa soeur, à leurs familles, à leurs proches.
40:26Nous sommes et resterons à vos côtés.
40:29Le Prix littéraire Dominique Bernard concentre désormais une partie de vos combats, Isabelle.
40:34Comptez sur nous pour vous accompagner et permettre aux jeunes générations
40:38de lire, de penser, d'écrire.
40:42Je terminerai par cette phrase de Saint-Exupéry qui donnera le ton des prochains mois.
40:48Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis.
40:53Vive l'école, vive la vie, vive la République et vive la France.
41:00Applaudissements
41:09Le maire d'Arras qui s'exprimait un an jour pour jour après la mort de Dominique Bernard
41:15et cette fresque qui a donc été dessinée en temps réel pendant cette cérémonie d'hommage
41:19avec ses cœurs, le cœur de toutes ces victimes du terrorisme dans leur ensemble
41:23qui s'élèvent dans le ciel, se rappellent des symboles de la France,
41:27la liberté, l'égalité, la fraternité, les couleurs du drapeau français.
41:31On a vu cette fresque se dessiner tout au long de cette cérémonie
41:35qui se poursuit pour rendre hommage à Dominique Bernard
41:38mais aussi à toutes ces victimes du terrorisme.
41:41Johanna, le maire a redit ce qu'on évoquait tout à l'heure rapidement,
41:46l'école est un bien sacré, la vie, le vivre ensemble est notre combat.
41:51Complètement, l'éducation c'est un pilier fondamental qui a été attaqué.
41:55Il rappelle que la France est belle quand elle est tolérante et qu'elle est unie
42:00et cet hommage le montre bien parce qu'on répond à la violence
42:04par la création de ce prix littéraire Dominique Bernard, par de la musique, par des poèmes
42:09et c'est tout ce qu'il y a de plus beau, il y a beaucoup de dignité
42:12et je salue vraiment le courage d'Isabelle et de ses trois filles
42:16de rendre hommage comme ça sans tomber dans l'aigreur, l'animosité ou encore l'esprit de vengeance.
42:24C'est tout ce qu'il faut faire et c'est pourquoi nous devons rester tous unis.
42:28C'est certainement ce qui leur permettrait aussi de se reconstruire à l'avenir.
42:32J'écoute religieusement Johanna parce que chaque peuple exprime son chagrin à sa façon, c'est culturel.
42:38Chacun à sa façon en fonction de l'éducation qu'il a reçue, l'éducation, les traditions.
42:43Pour nous c'est le silence, le recueillement, pas de cri, pas de haine, pas de vengeance.
42:48Vous savez, toutes les victimes, tous ces attentats ont été énumérés tout à l'heure, rappelés par ceux qui parlaient ici à Arras.
42:57Je pense à, il y a 15 jours de ça, à Philippine.
43:00L'hommage à Philippine, à la cathédrale Saint-Louis, à Versailles, c'était la même chose.
43:04Deux mille personnes dans le silence.
43:06Parce que nous on fonctionne comme ça, on est une démocratie et c'est la réponse qu'on doit donner aux actes terroristes.
43:12C'est prendre le temps de la réflexion, pas de haine et un jugement un jour.
43:18Parce que Mogouchkov, Mohamed Mogouchkov, qui a pour l'instant tué Dominique Bernard,
43:25je dis pour l'instant puisqu'il est présumé innocent, il n'a pas encore été jugé.
43:28Il est encore en vie, il a été interpellé ce 13 octobre 2023 par des policiers
43:34qui ont utilisé leurs armes à impulsion électronique dans leur taser et il a été placé en détention.
43:41La dernière nouvelle, il était à la prison de Meaux, au quartier d'isolement,
43:44où il avait demandé à recevoir un Coran et à rencontrer l'aumônier au moment où il est arrivé dans cette prison.
43:49Donc une instruction est en cours et Mogouchkov sera jugé par une cour d'assises spéciale,
43:55les cours d'assises réservées aux terroristes, ce qui n'est pas le cas de celui qui a tué Samuel Paty
44:03puisqu'il a été abattu par la police ce jour-là, le 16 octobre 2020.
44:08Et donc c'est la réponse de nos démocraties, de juger ceux qui font ça et de les condamner.
44:15Cet hommage au terrorisme, à tous ces actes terroristes, à toutes ces victimes,
44:20on a vécu cette séquence très forte tout à l'heure avec ces cœurs qui résonnaient
44:23en aigrainant Magnanville, en aigrainant Saint-Philippe-du-Rouvray, en aigrainant Conflans-Saint-Honorin,
44:28tous ces noms qui sont revenus et qui ont marqué les Français.
44:31La séquence que vous voyez là, ce sont ces personnes qui viennent déposer une rose blanche
44:37devant cette plaque commémorative, plaque commémorative en hommage aux victimes,
44:42aux victimes du terrorisme, pas uniquement Dominique Bernard, à toutes les victimes du terrorisme.
44:46La force de nos démocraties, Dominique, vous le rappeliez, c'est l'éducation, c'est les valeurs,
44:51c'est le vivre ensemble, ça veut dire réussir avec ces outils-là à lutter contre la radicalisation.
44:57Parce qu'au cœur de tout ça, il y a la radicalisation de certains.
45:01Est-ce que sur ce point-là, on parlait de la sécurisation des établissements,
45:04est-ce que sur ce point de la radicalisation, on a avancé ?
45:07Au proviseur que vous êtes, à Véronique Clèves, vous qui suivez aussi ces questions très finement.
45:12Moi, clairement, ce qu'on me dit au sein de l'éducation nationale,
45:15c'est qu'il y a eu en avant un après Dominique Bernard,
45:17c'est-à-dire que cet attentat a donné un coup d'accélérateur à toutes les préconisations
45:23qui avaient été faites après l'assassinat de Samuel Paty,
45:27notamment pour tout ce qui concerne le partage d'informations
45:31et les échanges d'informations entre l'éducation nationale, la justice, la police.
45:36Aujourd'hui, vous avez des groupes d'évaluation auxquels participe l'éducation nationale,
45:43alors qu'avant, elle n'y participait pas.
45:45Et ces échanges d'informations, ça peut être dans ce qu'on appelle les groupes d'évaluation.
45:50Puis ensuite, c'est aussi dans des réunions mensuelles sous la direction des préfets
45:54qui s'appellent des sépreves, qui luttent contre la radicalisation et accompagnent les familles.
45:59Là, vous pouvez avoir l'aide sociale à l'enfance, la justice,
46:03qui vont pouvoir décider si un enfant présente des signes,
46:07si l'éducation nationale a remonté des signaux graves,
46:10on va pouvoir décider d'éloigner cet enfant, parfois, de sa famille,
46:15pour son bien, pour le protéger.
46:17Et ça, c'est vrai que c'est quelque chose qui n'arrivait pas,
46:19et on le voit dans la trajectoire de la famille Mokhbouchkov,
46:23qui a eu un manque de suivi.
46:26Et on sait très bien que ce qui est déterminant,
46:29c'est de suivre les jeunes au plus tôt et de pouvoir les protéger.
46:35Puis il y a eu aussi des progrès en matière de protection des enseignants,
46:39sur la protection fonctionnelle, par exemple.
46:41Il y a eu 4000 professeurs l'année dernière qui en ont bénéficié.
46:45C'est à la fois la prise en charge des frais de justice,
46:48mais aussi la conscience qu'il faut aussi, quand un professeur est menacé,
46:51tout mettre en oeuvre pour qu'il puisse ou arrêter de travailler,
46:55ou revenir travailler dans des conditions extrêmement sécurisées.
46:58Est-ce que vous avez sentiment qu'il y a eu un après très concret,
47:03et qu'on est mieux armé pour lutter contre cette radicalisation des jeunes ?
47:07Il est sûr qu'on a plus d'interlocuteurs.
47:09Que ce soit de l'interlocuteur police, justice, que ce soit notre hiérarchie,
47:14que ce soit de protéger certaines personnes, oui.
47:19C'est peut-être un peu plus simple qu'avant, plus rapide.
47:23Il y a des groupes laïcités, tout ça fonctionne.
47:27Maintenant, au quotidien dans l'établissement,
47:30on est obligé de faire attention à un certain nombre de choses,
47:34de façon à ne pas prendre de risques,
47:38mais à ne pas susciter quelque chose que nous ne souhaiterions pas.
47:44On est toujours là, et je le redis, pour éduquer.
47:47Si j'avais vraiment peur dans ma profession, j'arrêterais.
47:53J'y crois réellement, et je suis dans un établissement
47:56où je ne sais pas combien on a de nationalité, de religion,
48:00avec, sans papier, et on est là pour faire avancer ces jeunes tous ensemble,
48:06et ça fonctionne.
48:08Maintenant, on n'est jamais à l'abri de ça.
48:10Donc oui, on peut interpeller, il n'y a pas de problème.
48:13Maintenant, quand quelque chose survient,
48:15un établissement scolaire, ça reste une grande maison,
48:18avec plusieurs entrées, avec beaucoup de monde.
48:21Ce n'est jamais évident à gérer.
48:23On va aller retrouver Anne-Sophie Varmont.
48:26Vous êtes à Arras.
48:27On suit depuis le début cette cérémonie grâce à vous.
48:29Cérémonie extrêmement émouvante, Anne-Sophie.
48:34Oui, tout à fait.
48:35Cérémonie où on sent beaucoup d'émotion,
48:38et surtout par le texte et par les performances artistiques,
48:41parce qu'il y a d'abord eu, évidemment,
48:43ces performances du Conservatoire d'Arras,
48:45qui se poursuivent actuellement.
48:47Ensuite, vous avez eu des lectures de poèmes,
48:49avec des mots à chaque fois,
48:51qui résonnaient vraiment de manière très particulière dans l'assistance.
48:55Et puis, vous avez eu ces chants avec ces textes très particuliers.
48:59On entendait à chaque fois que vraiment,
49:02les textes résonnaient parmi le public,
49:04et on voyait sur tous les visages la gravité de ce moment.
49:08Vous voyez actuellement, c'est aussi un moment qui est très beau.
49:11C'est le dépôt des roses blanches.
49:13Et ces roses, elles sont déposées juste à côté de la plaque commémorative
49:17pour les victimes du terrorisme.
49:19Alors, cette plaque, elle est normalement sur le fronton de la mairie,
49:22et elle a été décrochée spécifiquement pour cette cérémonie,
49:26pour que chacun puisse rendre hommage à Dominique Bernard.
49:30Et comme je vous le disais, il y a vraiment toute cette émotion qui prend.
49:34Il y a eu beaucoup d'hommages aussi, évidemment,
49:36à la famille de Dominique Bernard,
49:38qui est présente aujourd'hui pour cette cérémonie.
49:40Anne-Sophie, vous qui êtes sur place,
49:42on est aussi frappés, en regardant les images,
49:44par ce mélange des générations.
49:46C'est très jeune, c'est collégien, probablement,
49:48c'est lycéen qui sont là, c'est grands-parents qui sont là.
49:50Il y a un brassage de génération pour rendre hommage à Dominique Bernard,
49:53ce matin, sur cette place des héros.
49:58Oui, tout à fait, c'est exactement ça.
49:59C'est-à-dire que tout à l'heure, on parlait avec Françoise,
50:01qui est une dame d'un certain âge,
50:03qui a, dans les 70 ans, qui nous disait qu'elle était venue
50:06parce qu'elle avait été touchée par ce qu'il se passait.
50:09Et à côté de ça, vous avez des jeunes,
50:11des très jeunes qui sont venus avec leurs parents.
50:14Des parents qui sont obligés d'expliquer ce qu'il se passe,
50:17parce qu'évidemment, quand ils sont très jeunes,
50:19c'est difficile de comprendre.
50:21Et en effet, on voit qu'il y a aussi des élèves de l'établissement
50:24et qu'ils sont extrêmement choqués,
50:26puisqu'ils sont souvent en larmes face aux images,
50:29face aux textes qui sont lus.
50:31Mais comme vous le dites, en fait,
50:33le fait qu'il y ait autant de générations,
50:35ça montre l'impact que ça a,
50:37en dehors de la communauté éducative,
50:39en dehors de la ville, parce qu'il n'y a pas seulement la ville d'Arras,
50:42mais aussi des gens qui sont venus des communes alentours,
50:45parce que ces actes terroristes,
50:47ils réunissent l'intégralité de la France,
50:50et pas seulement la ville d'Arras.
50:52Et c'est ce que l'on ressent vraiment aujourd'hui
50:54sur cette place des héros.
50:56Anne-Sophie Varmont avec Eliott Francombe.
51:37...
52:06La suite de cette cérémonie,
52:08hommage à Dominique Bernard,
52:10mais aussi à toutes les victimes du terrorisme,
52:12avec ces personnes qui continuent
52:14de déposer des roses blanches devant cette plaque,
52:17en hommage à toutes les victimes du terrorisme.
52:20Johanna, on parlait de ce brassage de population,
52:22Anne-Sophie l'évoquait,
52:24il y a les collégiens qui sont en âge de comprendre,
52:26les lycéens en âge de comprendre,
52:28il y a les plus jeunes à qui il faut faire de la pédagogie,
52:30puis il y a un traumatisme collectif dans la ville qui est là.
52:32Complètement, le traumatisme,
52:34il est intergénérationnel,
52:36chacun reçoit l'info à son niveau,
52:38quel que soit l'âge et ses commémorations,
52:40ses hommages à ses dates anniversaires
52:42réactivent beaucoup les traumas initiaux.
52:44J'entendais sur BFM TV
52:46un collègue de Dominique Bernard
52:48qui disait qu'il avait encore
52:50des cauchemars,
52:52des souvenirs qui lui parvenaient comme ça,
52:54c'est ce qu'on appelle des réviviscences traumatiques.
52:56À cela s'ajoutent le souvenir,
52:58la tristesse,
53:00parfois mêlée de colère,
53:02le besoin de se replier sur soi,
53:04il faut lutter contre cet isolement
53:06et c'est ce que cet hommage a permis de rappeler
53:08qu'il faut rester unis,
53:10qu'il faut répondre par la paix,
53:12par la culture, par l'enseignement,
53:14mais quand on a été exposé à un événement aussi dramatique,
53:16aussi traumatisant,
53:18c'est très difficile de se relever.
53:20Dominique Bernard a aussi fait
53:22un acte de bravoure en protégeant
53:24ses collègues, d'autres enfants,
53:26il s'est interposé,
53:28il y a eu des témoins,
53:30c'est un acte d'une violence
53:32et de barbarie extrême
53:34qui n'est absolument pas anodin.
53:36Donc il faut pouvoir parler de ça,
53:38il faut pouvoir poser des mots,
53:40il faut pouvoir encadrer toutes ces personnes et comme vous le disiez,
53:42Philippe, enfant comme adulte, il n'y a pas d'âge
53:44pour vivre violemment
53:46et interpréter très violemment, à la hauteur
53:48des actes qui ont été commis,
53:50ce que
53:52toute cette ville et toute la France
53:54voit aujourd'hui,
53:56de l'atteinte à la démocratie, à la citoyenneté,
53:58à la laïcité.
54:00Et ce matin, c'est par les arts, c'est par la culture,
54:02c'est par l'éducation, par
54:04la musique qu'on rend hommage
54:06à Dominique Bernard et aux victimes du terrorisme.
54:08Vincent Vieillard, ce choix
54:10de cette cérémonie,
54:12organisée uniquement autour
54:14des artistes, autour des
54:16arts et de la culture, c'était un choix
54:18qui tenait à cœur, notamment
54:20de la famille de Dominique Bernard.
54:24Oui, notamment à sa femme Isabelle
54:26qui a voulu lui rendre hommage justement
54:28au travers de ses différentes prestations,
54:30de ses différentes chansons qu'on a pu
54:32entendre tout au long de la matinée. Il y a même aussi
54:34cette peinture qui a été
54:36créée en direct
54:38pendant cette cérémonie où on voit ces trois mots
54:40liberté, égalité, fraternité,
54:42les valeurs de la République très importantes
54:44à Dominique Bernard
54:46qui était donc, on l'a dit aussi, très proche
54:48de la littérature. On a eu ce poème
54:50qui a été lu par un de ses amis
54:52qui revenait notamment
54:54sur cette part
54:56d'humain qui, je cite,
54:58est humain, celui qui combat la part de haine
55:00en lui. Voilà ce qu'on peut,
55:02ce qu'on a pu entendre ce matin.
55:04Il y a aussi cette chanson de Damien Saez
55:06jouée par des artistes locaux
55:08et puis il y a eu une seule prise de parole comme le souhaitait
55:10Isabelle Bernard. Tout a déjà
55:12été dit et donc les prises de parole ont
55:14été limitées et le maire d'Arras,
55:16Frédéric Le Turc, lui, il a notamment pu
55:18citer Antoine de Saint-Exupéry
55:20« Si tu diffères de moi,
55:22mon frère, loin de me léser,
55:24tu m'enrichis. » Voilà comment
55:26on pouvait conclure aussi ce discours
55:28aujourd'hui et cette cérémonie qui se poursuit
55:30avec donc ces nombreux hommages. On voit pas mal de visages
55:32rougis. L'émotion qui a été
55:34très forte pendant cette presque
55:36une heure de cérémonie, beaucoup d'émotion
55:38pour ces gens venus ici
55:40sur la place d'Arras qui vont tous pouvoir déposer
55:42une rose blanche au pied
55:44de cette scène et ces hommages,
55:46il y en a déjà eu cette semaine, les élèves
55:48de la cité scolaire Gambetta qui se sont
55:50rassemblés pour former une colombe
55:52grâce à des pages de livres,
55:54une colombe de la paix. Il y aura encore des hommages,
55:56on l'a dit, toute cette semaine,
55:58une semaine d'hommages encore
56:00à Arras, on l'a dit, très touché par
56:02non seulement évidemment cet attentat mais par
56:04ces célébrations ce dimanche sur la place
56:06des héros.
56:08Vincent Vieillard avec Maud Petit-José,
56:10vous voyez cette fresque
56:12qui s'est donc dessinée,
56:14qui est apparue progressivement au fur
56:16et à mesure de cette cérémonie. Hommage,
56:18les couleurs de la France, le bleu, le blanc,
56:20le rouge, ces cœurs, symboles de toutes
56:22ces victimes des attentats au sens large,
56:24des attentats du terrorisme,
56:26liberté, égalité,
56:28fraternité, les valeurs de la France,
56:30ce sont les artistes qui ont rendu hommage
56:32aujourd'hui à Dominique Bernard,
56:34ce professeur assassiné il y a un an,
56:36tout juste, le 13 octobre
56:382023, les artistes, la musique,
56:40c'est ce que souhaitait, Frédéric nous le disait
56:42à l'instant, la famille de Dominique
56:44Bernard et cette cérémonie d'hommage
56:46qui se poursuit avec ces roses blanches
56:48qui sont déposées devant cette plaque
56:50commémorative.