Le salon de l'automobile ouvre ses portes cette semaine, dans un contexte de crise pour le secteur

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Le salon de l'automobile ouvre ses portes à partir du mardi 15 octobre jusqu'au dimanche 20 octobre 2024. Si l'évènement bénéficie d'un certain engouement, le secteur connaît, lui, une passe plus difficile.

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00:008h12, retour sur le plateau de première édition, le 7 minutes pour comprendre comment l'automobile européenne peut se sortir de la crise.
00:12Et on en parle alors que le mondial de l'automobile est inauguré tout à l'heure par Emmanuel Macron à Paris-Porte de Versailles dans un contexte de
00:19crise majeure pour l'automobile. Avec nous Marc Mortureux, bonjour, vous êtes le directeur général de la plateforme automobile qui regroupe tous les constructeurs et les équipementiers.
00:28Nicolas Doos et Mathieu Croissando nous accompagnent et puis Cédric Fech nous fait vivre en avant-première ce salon de l'automobile, ce mondial, le 90e du nom, marqué par le retour de tous les grands constructeurs qui avaient boudé les éditions post-Covid et qui sont donc de retour, en particulier les Chinois, mais ce matin, ce que nous a fait vivre Cédric Fech, c'était assez exceptionnel.
00:51Chez Renault, sur le stand Renault du mondial de l'automobile, il nous a fait découvrir la nouvelle 4L.
00:57Voilà, vous voyez les images, donc, il était en direct du stand Renault tout à l'heure dans le journal de cette heure, la 4L électrique de Renault et là, Cédric, tu es chez les Chinois, la concurrence de l'automobile européenne avec des constructeurs que l'on commence à connaître, je pense par exemple à BYD et d'autres un peu moins.
01:15Là, Cédric, tu es chez Leap Motor. C'est qui Leap Motor ?
01:20Oui, et le gros avantage de Leap Motor, c'est qu'ils sont en courte entreprise avec Stellantis, donc Stellantis, Peugeot, Citroën, Fiat, etc., parce que le problème des Chinois qui arrivent en force, c'est qu'ils n'ont pas de réseau, donc ils n'ont pas de distributeur pour vendre les voitures et ils n'ont pas encore de réseau pour les entretenir, pour faire vos vidanges.
01:37Donc, ça veut dire quoi ? C'est-à-dire que vos voitures, on va les trouver chez qui ? Où est-ce qu'on va pouvoir les acheter et les faire entretenir ?
01:42On va les trouver dans leur eau Stellantis, à côté d'une marque Peugeot, à côté d'une Citroën, mais aussi Jeep, Fiat, par exemple. Donc, vente, assistance et service.
01:51C'est quoi l'avantage ? Parce que celle-là, par exemple, elle s'appelle la T-03, elle fait la taille d'une Dacia Spring, alors que c'est le groupe Renault, mais c'est fabriqué en Chine. Elle est à 19 000 euros. Vous aussi. Donc, c'est quoi l'avantage de celle-là par rapport à...
02:02Nous, on est au même niveau de prix, mais en même temps, on a une voiture qui est suréquipée avec des jantes alliage, par exemple, toute la technologie du constructeur chinois embarquée, un toit panoramique ouvrante et une habitabilité exceptionnelle, soit à l'intérieur, soit sur le siège arrière.
02:20Le problème, j'ai une question qui me vient aussi tout à l'esprit. Par exemple, celle-là, c'est la C10. Celle-là, elle fait la taille d'une Peugeot 3008. C'est la petite soeur qui est vendue chez Peugeot à côté. Donc, il ne va pas y avoir de cannibalisme ? Peugeot va se piquer des ventes ?
02:35On ne va pas piquer des ventes. Ce sont des propositions différentes. Donc, sur la Peugeot, on est sur haute gamme avec une voiture à premium. Et pour la proposition de la C10, on est sur une voiture qui, bien sûr, elle est équipée de toute la technologie chinoise, mais elle s'affiche à un prix de 36 000 euros avec une autonomie moins importante que la Peugeot, mais avec un très bon niveau de finition.
02:57Donc, c'est un produit qui est très intéressant pour les clients qui s'intéressent aux nouvelles marques chinoises avec la fiabilité et la confiance de Stellantis pour la distribution et le service.
03:07Et donc, ces voitures-là, elles sont déjà commercialisées, sauf celle-là qui est encore sous bâche. Allez, on peut soulever la bâche ?
03:14Là, c'est la première qu'on va dévoiler dans 2 heures avec la conférence de presse et je vais vous montrer jusqu'à un petit bout. Donc, c'est la nouvelle B10 que vous verrez en avant-première dans 2 heures.
03:30Donc, Marc Mortur, c'est très intéressant ce qu'on vient de voir. C'est-à-dire qu'on a une voiture chinoise, l'Hypmotor, commercialisée par le réseau Stellantis. On est quand même en train de faire rentrer le coq dans le poulailler, là, non ?
03:41Alors, la réalité dans laquelle on est, c'est qu'aujourd'hui, on a décidé en Europe de basculer vers l'électrique et on le fait pour, évidemment, lutter contre le réchauffement climatique.
03:49La difficulté que nous avons, et c'est une des sources des difficultés de l'industrie européenne, c'est que c'est une technologie que les Chinois maîtrisent depuis 15 ans. Ils ont 15 ans d'avance par rapport à l'Europe et on voit effectivement arriver toute une série de modèles chinois.
04:03Et donc là, on dit qu'on a perdu, en quelque sorte ?
04:05Alors non, on ne dit pas qu'on a perdu. Vous vous souvenez, il y a 30 ans, on parlait de l'invasion des véhicules japonais, par exemple, et finalement, l'industrie automobile a su résister.
04:16On a l'habitude d'avoir une industrie qui est mondialisée, qui se bat, qui n'a pas peur en soi de la concurrence. Par contre, oui, là, les conditions sont rudes.
04:25Elles sont très rudes parce qu'à la fois sur le marché européen, on a des baisses de volume globaux du marché depuis 5 ans.
04:33Considérable.
04:34Considérable. Or, l'industrie automobile, c'est du volume. Si on veut faire des bénéfices, il faut faire du volume.
04:40Et le deuxième sujet, c'est qu'après 4 années de belles croissances sur l'électrique, on a un coup de frein cette année.
04:46Et un coup de frein qui est notamment lié au fait que les États aident moins, accompagnent moins l'aide à l'achat des véhicules électriques.
04:54Et ça ne va pas s'arranger.
04:56Et ça ne va pas s'arranger. On a effectivement, au niveau du projet de loi de finances, un certain nombre de mauvaises nouvelles qui nous inquiètent parce qu'on a besoin de ces aides pour pouvoir stimuler les ventes.
05:07Nicolas, est-ce qu'on a perdu la bataille de l'électrique contre les Chinois ?
05:10On n'a pas perdu la bataille de l'électrique, mais comme le dit monsieur, la question des aides publiques pour acheter un véhicule électrique est absolument essentielle.
05:18C'était 5 000 €. C'est passé à 4 000 € chez nous. On verra si au terme de la loi de finances, on tombe à 3 000 €.
05:23Il y a eu une étude qui a été menée justement pour la plateforme automobile par l'institut CSA qui indique que 77 % des consommateurs arrêtent d'acheter une électrique s'il n'y a plus d'aide publique.
05:32L'Allemagne a cessé d'accorder une aide publique à l'achat d'une voiture électrique. C'est Armageddon sur les ventes de voitures électriques en Allemagne.
05:39Donc la question des politiques publiques d'accompagnement est essentielle si on ne veut pas avoir perdu.
05:43La politique des politiques publiques d'accompagnement, mais aussi l'autonomie, c'est-à-dire pour l'instant, le marché de l'électrique est en peine parce que la promesse de l'autonomie n'est pas tenue ?
05:54Non, on ne peut plus dire ça aujourd'hui. On a d'ailleurs les nouveaux modèles qui sortent, la R5, la R4, on va avoir la 3008. Voilà, 400 km.
06:02Mais pour une très grande majorité d'usages, ça répond tout à fait aux besoins.
06:06Et si on a la possibilité de se charger chez soi, qu'en plus on peut bénéficier des tarifs heure creuse la nuit, c'est rapidement très intéressant pour pas mal d'usages.
06:17Monsieur Morturo, est-ce que le vrai sujet, ce n'est pas le prix ? C'est hors de prix une voiture ?
06:21Bien sûr, le prix est un vrai sujet. À la fois, il y a eu de l'inflation et l'inflation a été encore plus forte pour l'électrique que pour les thermiques parce que, notamment, il y a eu une crise de l'énergie.
06:32Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, les industriels sont en train de mener des politiques extrêmement rudes de baisse des coûts, d'où une très grosse difficulté pour tout le tissu industriel qu'il ne faut pas oublier.
06:44Ce n'est pas que les constructeurs ou les grands équipementiers. On a 3500 entreprises dans les territoires, des PME, des ETI, et elles souffrent terriblement parce qu'on leur demande des baisses de prix extrêmement importantes qui sont très difficiles à réaliser.
06:56Et le corollaire de ça, c'est la fermeture des usines parce qu'on a parlé avec Nicolas Deau ces derniers temps de Volkswagen, mais on pourrait citer aussi Audi, alors que les Chinois, dans le même temps, installent des usines en Europe.
07:07On est d'accord pour contourner les taxes supplémentaires qu'impose l'Europe ?
07:11Mais il faut être lucide. On a aujourd'hui des surcapacités. D'ailleurs, une des difficultés, c'est qu'il y a énormément de surcapacités en Chine, d'où la volonté de venir en Europe.
07:19Mais également en Europe, on a des surcapacités. Et oui, il va de fois en fois falloir fermer un certain nombre de sites de PME, d'ETI. On verra globalement comment les choses se passent.
07:30Nous, on se bat et c'est clair qu'on a des atouts malgré tout parce que, vous allez le voir sur le mondial, on a des modèles qui sont formidables.
07:39Le public, les Français, aiment et sont attachés à l'automobile. Cette enquête CSA nous montre que 80% des Français réaffirment leur attachement à l'automobile et 83% disent qu'ils ne peuvent pas s'en passer dans le quotidien.
07:53Donc, on a des atouts. On a aussi un attachement aux marques. Donc, on a des acteurs qui se battent, qui se transforment comme jamais depuis le début de l'histoire de l'automobile.
08:03Est-ce qu'il n'y a pas un échec terrible de la part de tous les dirigeants de grands groupes automobiles français qui, depuis 30 ans, n'ont pas su prendre les bons virages ?
08:10On n'est pas bon sur l'innovation, on n'est pas bon sur la qualité et puis on n'est pas bon sur les prix. Vous avez 10 fois les atouts.
08:16Alors, c'est clair qu'on était très fort sur le thermique, on était leader. Aujourd'hui, effectivement, on démarre avec retard sur l'électrique et globalement, on se bat pour essayer de rattraper ce retard.
08:26C'est combien d'emplois en Europe, l'automobile d'un mot ?
08:2914 millions d'emplois sans compter les emplois indirects.
08:31Merci à tous les deux et bon mondial de l'automobile jusqu'à la fin de la semaine et le week-end prochain.

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