Interview de Georges Salinas, directeur du groupe de sécurité de la présidence de la République

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Interview de Georges Salinas, directeur du groupe de sécurité de la présidence de la République

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Transcription
00:00Donc tout est préparé, tout est calibré, et on ne va pas envoyer le président au casse-pipe en gros.
00:14Mon travail c'est de faire ce qu'il faut pour que lui puisse faire son travail de président.
00:20Donc quand il veut se déplacer à un endroit, puis changer d'endroit et aller à un autre,
00:25mon travail c'est que tout ça se fasse dans la plus grande sécurité
00:29pour que l'institution du président de la République soit complètement sécurisée.
00:34Je parle beaucoup de terrorisme.
00:35Dans la première partie, je parle de terrorisme de masse.
00:39Dans la deuxième partie, je parle plutôt de terrorisme institutionnel.
00:42On a des gens qui peuvent s'attaquer à l'institution,
00:45et la plus grande institution quand on est en France c'est le président de la République,
00:48pour pouvoir déstabiliser un pays.
00:49À travers tous mes déplacements, j'ai pu aussi imaginer tout ce qui pourra arriver,
00:56et c'est comme ça que ça m'a donné l'idée de raconter un peu comment on perçoit ce genre de menace
01:02et comment on travaille pour ne pas la voir et pour l'éliminer.
01:05Le métier de la sécurité de romancier, ce n'est pas exactement la même chose,
01:08mais le romancier imagine, et mon métier de la sécurité doit imaginer le pire.
01:15Donc, obligatoirement, on fait des scénarios, effectivement,
01:19et ces scénarios, finalement, ils me servent un petit peu aussi
01:22dans la conception de mes histoires dans mes romans.
01:26Les russes n'attaquent pas un train avec trois chefs d'État
01:32On se doutait bien que les russes n'allaient pas attaquer un train avec trois chefs d'État.
01:37Après, on a toujours ces actes terroristes,
01:40on peut avoir des milices pro-russes qui auraient pu nous attaquer.
01:44On avait des tirs de missiles aussi, qui pouvaient être déviés.
01:47Ils n'allaient pas tirer un missile sur le train directement,
01:50mais en revanche, ils auraient pu, comme ils l'ont fait quelques fois,
01:53envoyer des missiles pas très loin pour montrer leur présence et leur force.
01:58Et les batteries antiaériennes ukrainiennes auraient pu essayer de réagir
02:04et auraient pu rater leurs sources, taper sur le côté ou dévier juste les missiles
02:09et on aurait pu avoir un missile qui, finalement, arrivait sur notre chemin.
02:13Quand on est dans un pays en guerre, on sait qu'on peut avoir n'importe quoi.
02:17On avait pris toutes les dispositions nécessaires vis-à-vis des autorités
02:21et puis, à l'intérieur du train, on avait une sécurité qui était exceptionnelle.
02:25Le voyage en train normal, j'en ai connu d'autres qui étaient un peu plus sympas,
02:29mais c'était une ambiance un petit peu surréaliste
02:31puisque le mode de transport, c'est un mode étroit, il y a des couloirs,
02:36donc les chefs d'État se croisent, se rencontrent.
02:39Ce qui était assez amusant, c'est qu'on pouvait croiser les chefs d'État dans un couloir
02:43avec, au bout, la salle de bain des officiers de sécurité qui sont en train de se laver les dents
02:48et un chef d'État qui passe à côté.
02:50Il y avait cette promiscuité, je dirais, inhabituelle qu'il y a dans le train
02:56qui était un peu drôle à voir.

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