Hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard: pour Delphine Girard, professeure de lettres classiques, "ce qui tue la laïcité (…) c'est la peur de l'anathème moral"
Samuel Paty en 2020, Dominique Bernard il y a un an: une minute de silence en hommage à ces deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés est prévue lundi dans les collèges et lycées de France, avec l'ambition de "continuer" à "lutter contre l'ignorance et le fanatisme". Au lendemain d'une cérémonie qui a réuni à Arras plus de deux mille personnes et plusieurs ministres pour un hommage à Dominique Bernard, professeur de français tué par un ancien élève radicalisé, Michel Barnier est lundi après-midi au collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où enseignait Samuel Paty
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00:00De l'autocensure, il y en a, ça c'est certain.
00:02Elle n'est pas que le fait de la peur.
00:04C'est une chose qu'on ignore beaucoup quand on n'est pas prof,
00:07mais ce qui tue le plus la laïcité en milieu scolaire,
00:10ce n'est pas tant la peur du couteau des islamistes
00:13que la peur de l'anathème moral qu'on risque de subir
00:16en salle des professeurs par exemple,
00:18ou de manière générale, l'opprobre public
00:21de tous ceux qui voudront bien faire croire que la laïcité
00:23est discriminatoire, islamophobe ou raciste.
00:27Cette espèce de doxa d'une certaine gauche
00:32est plus délétère pour la laïcité,
00:34autant que les islamistes,
00:37mais en tout cas c'est elle qui nourrit le plus
00:39le phénomène d'autocensure.