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« LCP-Lundi C'est Politique », une nouvelle émission présentée par Francis Letellier

Invité cette semaine, Manuel Bompard, coordinateur national de "La France Insoumise" et député des Bouches-du-Rhône

A partir du lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et L'Express.

Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et L'Express, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.

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Transcription
00:00Député de Marseille où il a succédé à Jean-Luc Mélenchon et proche du fondateur de LFI,
00:05il est le gardien de la Maison Insoumise, forte de ses 71 députés et de la ligne politique.
00:10C'est lui qui a négocié la répartition des sièges au sein du Nouveau Front Populaire en juin dernier
00:14avec les socialistes, les écologistes, les communistes.
00:17Manuel Bompard est l'invité de LCP, lundi c'est politique.
00:30...
00:36Bonsoir Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, député du Bouches-du-Rhône.
00:40Merci d'être sur le plateau de lundi, c'est politique.
00:42Avec moi pour vous interroger ce soir, Olivier Perroux, grand reporter au service politique de L'Express,
00:46Julie-Marie Lecomte, chef du service politique de France Info
00:50et Clément Méric, journaliste à LCP. Bonsoir à tous les trois.
00:53Bonsoir François, bonsoir Manuel Bompard.
00:55Et puis, je n'oublie pas, Hugo Couturier qui est à m'écouter.
00:58Hugo Perchoir, grâce à votre chaîne streaming, bonsoir Hugo.
01:00Bonjour.
01:01On va avoir toutes les remontées de votre audience
01:03qui vont pouvoir interpeller Manuel Bompard.
01:05Bien sûr.
01:06Vous avez un point commun d'ailleurs.
01:07Oui, Twitch et les Insoumises, c'est une grande histoire d'amour,
01:09on en reparlera de toute façon pendant l'émission.
01:11Ah oui, parce qu'il y a beaucoup de Twitcheurs ?
01:12J'ai compté au moins 6 députés du groupe qui sont sur Twitch, quasiment 10%.
01:16C'est pas mal, bientôt la vôtre peut-être ?
01:18Je n'ai pas de chaîne Twitch, c'est vrai,
01:20mais j'ai participé à des formats sur Twitch, c'est un média très intéressant.
01:24On embrasse Dofla bien sûr, on va en parler.
01:27Twitch est présent sur ce plateau aussi avec vous ce soir.
01:29Manuel Bompard, nous allons faire le tour d'horizon des débats politiques du moment.
01:32Les 60 milliards que le gouvernement veut trouver pour l'an prochain dans le budget,
01:35la nouvelle loi immigration annoncée hier,
01:38et puis la situation au Proche-Orient.
01:40Et puis un peu plus tard dans l'émission, nous rejoindra un invité
01:43pour débattre avec vous sur la parole en politique.
01:45Le bruit et la flureur, est-ce que c'est la bonne méthode pour se faire entendre en politique ?
01:48La question vous sera posée tout à l'heure.
01:50Il y a un an, Dominique Bernard était assassiné par un de ses anciens élèves
01:54dans le collège d'Arras, où il enseignait par un élève radicalisé.
01:57Un drame qui rappelait l'assassinat de Samuel Paty en 2020.
02:01Une minute de silence en hommage à ces deux professeurs
02:03a eu lieu aujourd'hui dans les collèges et lycées partout en France.
02:05Michel Barnier est allé cet après-midi au collège du Bois-d'Aune,
02:08à Conflans-Saint-Honorin dans les Yvelines, où enseignait Samuel Paty.
02:12Le Premier ministre a rappelé l'importance de lutter contre l'ignorance et le fanatisme.
02:16Ils ont eu le courage de défendre les valeurs de la République
02:20et de vouloir protéger leurs élèves.
02:23Aujourd'hui, on est là pour dire qu'on pense à leurs familles, à leurs proches,
02:26à toute la communauté éducative qui a été ébranlée.
02:29On ne les oublie pas. C'est pour ça qu'on est là. On ne les oubliera pas.
02:34Manuel Bompard, quand on s'attaque à un professeur, on s'attaque à la République ?
02:38Évidemment, évidemment. Et bien évidemment, la douleur est encore vive
02:43de la mort de Samuel Paty et de la mort de Dominique Bernard.
02:47Et je trouve ça normal, légitime, important,
02:50que dans une journée comme celle d'aujourd'hui,
02:52en quelque sorte, ce soit la nation toute entière qui leur rende hommage,
02:55qui pense à eux, à leurs proches, à leurs familles, à leurs collègues.
02:58Et je m'y joins, bien évidemment.
03:00La ministre de l'Education nationale a indiqué que le nombre de cas d'atteinte à la laïcité
03:03à la rentrée, là, qu'on vient de vivre, a chuté par rapport à l'an dernier.
03:06Sans dit signalement, il y en avait eu 838 l'année dernière.
03:10Faut-il y voir, pour vous, l'interdiction de la baïa dans les écoles ?
03:14Je ne sais pas si c'est l'impact statistique de cette décision,
03:19mais pour ma part, je l'avais dit à l'époque,
03:21j'ai considéré que cette interdiction était, à mon avis,
03:24pas une décision utile, qui a stigmatisé de manière inutile,
03:29blessé des jeunes femmes qui portaient cette tenue,
03:32non pas pour lui donner un signe religieux,
03:34mais par habitude culturelle.
03:36Pour autant, si les atteintes à la laïcité telles qu'elles sont recensées
03:39aujourd'hui dans les ministères baissent,
03:41je pense que tout le monde ne peut que s'en satisfaire.
03:44Maintenant, je pense pour autant...
03:46Vous savez, moi, j'étais, par exemple, vendredi,
03:48dans ma circonscription, avec des élèves d'un lycée,
03:51et le sujet est venu assez naturellement sur la table,
03:54et on voit le sujet de la laïcité,
03:56du rapport notamment à la question de la loi de 2004
03:59au port des signes religieux à l'école,
04:01et dans la discussion, je crois que vous pouvez convaincre
04:04assez facilement, même si parfois,
04:06il y a des jeunes qui peuvent se dire,
04:08mais pourquoi on m'empêche de porter telle ou telle tenue
04:10alors que je la porte dans la vie ?
04:12Quand vous en discutez, quand vous expliquez aux gens,
04:14pour qu'il n'y ait pas de distinction entre les élèves
04:16en raison de leur confession religieuse,
04:18je crois que c'est quelque chose qu'on peut faire avancer
04:20assez facilement.
04:21L'autre actualité, vous le savez, c'est Sanofi
04:23qui veut vendre Opéla, sa branche médicaments,
04:25grand public à un fonds d'investissement américain.
04:27Ce sont des médicaments très connus et présents,
04:29dans toutes les armoires pharmacie chez tout le monde,
04:31Doliprane, Malox, Lisopain, une opération à 15 milliards.
04:34Les salariés en France, et notamment de l'usine de Lisieux
04:36dans le Calvados, où travaillent 900 personnes
04:38qui produisent Doliprane, sont inquiets pour leur avenir.
04:41Le ministre de l'Economie et celui d'Industrie
04:43sont rendus sur le site ce matin pour dire
04:45que l'Etat exige le maintien de la production en France,
04:47conditions pour maintenir l'emploi
04:50et assurer l'approvisionnement en médicaments.
04:53Le Doliprane continuera à être produit en France,
04:55pas seulement parce que c'est un médicament
04:57plébiscité par l'ensemble des Français,
04:59pas seulement parce que c'est une réussite industrielle,
05:02mais parce qu'il en va de la souveraineté de notre pays
05:04et aussi de l'approvisionnement en médicaments
05:07sensibles et critiques.
05:10Le gouvernement met la pression, là vous le voyez sur Sanofi,
05:12vous avez l'air de douter.
05:14Vous voulez d'autres garanties ?
05:15C'est une comédie.
05:17Vous ne pouvez pas à la fois dire
05:19nous allons laisser cette partie,
05:22la filiale de Sanofi qui produit ces médicaments,
05:24être rachetée par un fonds américain
05:26et en disant en même temps, nous allons faire en sorte
05:28de garantir notre souveraineté.
05:30Si vous voulez garantir la souveraineté de la France
05:32sur sa capacité à produire des médicaments,
05:34vous avez une solution simple,
05:35c'est d'empêcher le rachat par un fonds étranger.
05:38C'est-à-dire de bloquer ?
05:39Bien évidemment, et c'est possible, vous le savez,
05:41ça s'appelle le décret Montebourg,
05:42c'est le nom qu'on lui a donné.
05:44Le gouvernement peut utiliser
05:46cette possibilité juridique
05:48pour tout simplement empêcher,
05:49quand c'est des intérêts vitaux de la nation,
05:51pour empêcher que ça...
05:52Vous voulez dire qu'il doit le faire immédiatement,
05:54il ne doit pas attendre,
05:55là le gouvernement doit tout de suite empêcher...
05:57Bien sûr, bien évidemment,
05:58il doit le faire tout de suite.
05:59Et en vérité, il refuse de le faire...
06:01Il ne faut pas oublier qu'il faut le dépôt
06:02avant de faire utiliser le décret Montebourg,
06:04il faut qu'il y ait le dépôt de la demande de l'investisseur.
06:06J'entends bien, mais il peut affirmer
06:08dès maintenant sa volonté de le faire
06:10et je vois bien que ce n'est pas le chemin
06:12qu'a pris le gouvernement,
06:13qui en quelque sorte se contente
06:14d'exiger des garanties.
06:16Mais quand General Electric a racheté Alstom,
06:20la puissance publique disait
06:22nous voulons des garanties.
06:24Ces garanties, elles avaient soi-disant été données,
06:26ça n'a pas empêché, après,
06:27de multiplier les suppressions d'emplois.
06:29Donc je pense que la seule garantie sérieuse
06:31et crédible qu'on peut avoir,
06:32c'est de bloquer cette vente
06:34et de faire en sorte que cette filiale de Sanofi
06:36reste sous propriété française.
06:38Dans son programme présidentiel,
06:39Jean-Luc Mélenchon voulait conditionner
06:40les aides publiques aux laboratoires
06:41à des engagements précis
06:43sur les recherches de vaccins et de médicaments.
06:45Les labos, eux, disent
06:46qu'ils ont besoin d'investisseurs privés
06:48parce que ça coûte très cher.
06:49Est-ce que l'État peut tout financer ?
06:51L'État peut sans aucun doute pas tout financer,
06:53mais en l'occurrence,
06:54le sujet dont on est en train de parler,
06:56ça appartient déjà à un groupe privé
06:58et ce serait racheté par un fonds de pension américain.
07:02Par contre, oui, je pense, j'assume de dire,
07:04et c'était dans notre programme,
07:05qu'il faut ce qu'on appelle
07:06un pôle public du médicament.
07:07C'est-à-dire,
07:08il peut y avoir un secteur privé
07:10de la production pharmaceutique,
07:11mais il y a un certain nombre
07:12de productions pharmaceutiques
07:13qui sont indispensables, tout simplement,
07:15pour garantir la santé publique.
07:17Et oui, je pense que la puissance publique
07:19peut jouer un rôle pour garantir
07:20cette capacité à soigner les Françaises
07:22et les Français,
07:23quelles que soient ensuite
07:24les stratégies industrielles,
07:25les stratégies d'optimisation
07:26ou de rentabilité des actionnaires
07:28de ces grandes entreprises.
07:29Pour vous interroger, maintenant,
07:30Olivier Perroux, Julie-Marie Lecomte,
07:32Clément Méric et Hugo Couturier
07:33qui vont intervenir au cours de l'émission,
07:34on va commencer d'abord par le budget.
07:3660 milliards à trouver
07:37dans le budget 2025.
07:38Depuis ce matin,
07:39la Commission des finances
07:40de l'Assemblée nationale,
07:41présidée par Éric Coquerel,
07:42une des insoumis,
07:43planche dessus.
07:44Alors, ça passe ou ça casse, Clément ?
07:46Eh bien, on va en parler avec vous,
07:48Manuel Bompard.
07:49Rappelez peut-être d'abord
07:50la répartition des efforts
07:51réclamés par le gouvernement.
07:5320 milliards d'hausses d'impôts,
07:5540 milliards de baisses de dépenses.
07:57D'abord, une question peut-être
07:59sur la façon dont vous, LFI,
08:00vous abordez ce débat parlementaire.
08:02Vous n'avez déposé que,
08:04j'ai envie de dire,
08:05211 amendements.
08:06Vous ne nous aviez pas habitués
08:07à une telle sobriété.
08:08C'est presque deux fois moins
08:09que les socialistes.
08:10Est-ce que ça veut dire
08:11que vous allez changer de stratégie
08:12dans ce débat ?
08:13Non, on dépose les amendements
08:15qui sont utiles dans le débat
08:16que l'on mène.
08:17Mais c'est quand même beaucoup moins
08:18que par le passé.
08:19Que sur certains autres textes,
08:20vous avez raison.
08:21Mais tout simplement
08:22parce qu'on a préféré
08:23cibler nos amendements
08:24sur notamment des amendements
08:26de création de nouvelles recettes.
08:28Je reviendrai sur la stratégie
08:30parlementaire si vous voulez,
08:31mais le principe,
08:32le cadrage, on va dire,
08:34de la discussion pour nous,
08:35c'est que les 60 milliards d'euros
08:37d'économie que veut faire
08:38le gouvernement,
08:39d'abord, il faut quand même dire
08:40que c'est précisément
08:41les 60 milliards d'euros
08:42de recettes de l'Etat
08:44en moins par an
08:45depuis qu'Emmanuel Macron
08:46est arrivé au pouvoir.
08:47C'est exactement le même chiffre.
08:48Depuis qu'Emmanuel Macron
08:49est arrivé au pouvoir,
08:50l'Etat s'est assis
08:51sur 60 milliards d'euros de recettes.
08:53C'est la conséquence
08:54de la suppression
08:55de la solidarité sur la fortune.
08:56Mais sur la stratégie parlementaire,
08:57c'est ce que vous demandez.
08:58On a l'habitude d'avoir
08:59plein d'amendements
09:00et puis là, il y en a moins.
09:05Vous êtes quand même assez...
09:06C'est assez amusant,
09:07cette discussion.
09:08Quand on dépose
09:09beaucoup d'amendements,
09:10on en dépose trop
09:11et c'est un problème.
09:12C'est quoi, votre stratégie ?
09:13Notre stratégie, elle est simple.
09:14On fait ce qui est nécessaire
09:15pour pouvoir faire en sorte
09:16que ce budget soit
09:18radicalement transformé.
09:20Et pour qu'il soit
09:21radicalement transformé,
09:22ça veut dire qu'il faut supprimer
09:23toute une partie des mesures
09:24qui sont prévues dans ce budget
09:25parce qu'elles vont toucher
09:26en particulier les classes populaires
09:27et les classes moyennes,
09:28contrairement aux engagements
09:29qu'avait pris le gouvernement,
09:30contrairement aux lignes rouges
09:31qui, soi-disant, avaient été fixées,
09:33par la droite, l'extrême droite, etc.
09:35Il y a, dans ce budget,
09:36des mesures qui vont frapper
09:37les retraités,
09:38des mesures qui vont augmenter
09:39nos factures d'électricité, tout ça.
09:41Donc, notre stratégie, elle est simple.
09:43Supprimer les mauvaises mesures
09:44et y ajouter des recettes supplémentaires
09:46en revenant sur les cadeaux
09:47qui ont été accordés par Emmanuel Macron
09:49aux plus riches et aux grandes entreprises
09:50depuis 2017.
09:51On va parler de ces mesures du budget.
09:52Jean-Luc Mélenchon, aujourd'hui,
09:53a revendiqué une victoire idéologique
09:55sur ce budget
09:56en faisant référence
09:57aux deux mesures phares,
09:58taxer les plus riches,
10:00taxer les grandes entreprises
10:01qui font des profits,
10:02ça veut dire que LFI va voter
10:04ces deux mesures-là ?
10:05Toutes les mesures qui vont permettre
10:07de rompre avec ce qu'a été la DOXA
10:09depuis qu'Emmanuel Macron
10:10est arrivé au pouvoir.
10:11C'est-à-dire, non, non,
10:12surtout pas mettre à contribution
10:13davantage les plus riches
10:14ou les grandes entreprises.
10:15Toutes les mesures
10:16qui vont dans cette direction.
10:17Bien évidemment que...
10:18Si elles sont insuffisantes,
10:19à vos yeux ?
10:20Nous allons parler
10:21de stratégie parlementaire.
10:22Nous allons faire des amendements
10:23pour faire en sorte
10:24qu'il y ait davantage de mesures
10:26qui frappent les plus riches du pays
10:28ou les grandes entreprises
10:29qui ont été gorgées d'argent
10:31public ces dernières années.
10:32Nous ferons des amendements
10:33pour établir l'impôt de solidarité
10:34sur la fortune,
10:35pour établir ce qu'on appelle
10:36l'exit tax,
10:37pour donner un exemple,
10:38pour revenir sur un certain nombre
10:39de réductions de cotisations.
10:40On va aller sur des exemples
10:41précis.
10:42Par exemple, Manuel Bompard,
10:43l'augmentation de la taxe sur le gaz.
10:45Vous êtes pour ou vous êtes contre ?
10:46Je suis contre.
10:47Je suis contre.
10:48Je suis contre l'augmentation
10:49sur le gaz,
10:50je suis contre l'augmentation
10:51sur l'électricité
10:52qui sont prévues dans ce budget.
10:54Et le malus sur les voitures thermiques ?
10:56Ça, ça dépend.
10:57S'il s'agit à l'achat,
11:00s'il s'agit pour les nouvelles voitures,
11:02à l'achat,
11:03de dire que les voitures,
11:04notamment les grosses cylindrées
11:05qui ont un impact désastreux
11:07sur l'environnement,
11:08doivent coûter plus cher,
11:09j'y suis pas hostile.
11:10Mais en l'occurrence,
11:11quand on parle, pardon,
11:12des mesures sur le gaz
11:14ou sur l'électricité,
11:15c'est des mesures
11:16qui très concrètement vont se traduire
11:17par le fait que les gens vont voir
11:18leur facture de gaz
11:19ou leur facture d'électricité
11:20augmenter.
11:21Donc ça veut dire que pour l'instant,
11:22la fin du mois
11:24doit primer sur la fin du monde,
11:27c'est ça ?
11:28Non, les deux doivent aller ensemble.
11:30C'est-à-dire que si les mesures
11:31touchent les classes moyennes
11:32et les classes populaires...
11:33Non mais attendez,
11:34je comprends votre question,
11:36mais il faut prendre le budget
11:37dans sa globalité.
11:38Le budget dans sa globalité
11:39du point de vue
11:40de l'urgence climatique
11:41et environnementale,
11:42ce budget est une catastrophe.
11:44Les mesures,
11:45vous pouvez dire
11:46qu'il va y avoir des mesures
11:47qui vont taxer un peu plus le gaz.
11:49Par exemple,
11:50il y a une réduction
11:51des moyens qui sont accordés
11:52à la rénovation thermique
11:53des bâtiments.
11:54Dans ce budget,
11:55par rapport au budget
11:56de l'année précédente,
11:57il faut augmenter
11:58nos efforts sur ce sujet.
11:59D'un point de vue écologique,
12:00ce budget est une catastrophe.
12:01Ensuite, je vous dis
12:02que les mesures écologiques
12:03qui doivent être mises en place
12:05ne peuvent pas se faire
12:06au prix de plus de difficultés sociales
12:09pour des catégories
12:10de la population
12:11qui souffrent déjà beaucoup
12:12des difficultés...
12:13On va retrouver l'équilibre.
12:14On va retrouver l'équilibre.
12:15Écoutez, l'équilibre,
12:16il est assez simple,
12:17M. Le Tellier.
12:18Les prix de l'électricité,
12:19ils ont augmenté de 40 %
12:20depuis 2022.
12:21Voilà, donc vous n'allez pas
12:22en plus aller encore dire aux gens
12:24votre facture d'électricité
12:25va coûter plus cher.
12:26Je suis un peu tristé,
12:27mais comme disait Julie,
12:28sur les moteurs thermiques,
12:29vous dites...
12:30Sur les moteurs thermiques,
12:31je vous ai répondu,
12:32je ne vous ai pas répondu
12:33par la négative.
12:34Mais attendez,
12:35si vous voulez cibler
12:36les efforts au bon endroit
12:37pour la transition écologique,
12:38je suis désolé de vous le dire,
12:39ce n'est pas aux classes populaires,
12:40ce n'est pas aux ménages
12:41qu'il faut s'attaquer en priorité,
12:42c'est aux grands groupes,
12:43c'est aux grandes entreprises
12:44qui, elles,
12:45ne respectent aucun des objectifs
12:46d'un point de vue environnemental,
12:47c'est elles qui doivent
12:48être mises à contribution.
12:49Le groupe futurier,
12:50ça réagit chez vous ?
12:52Justement,
12:53il y a une remarque dans le chat,
12:54monsieur le député,
12:55de Stéphan qui dit
12:56« Il faut remettre à plat
12:57le crédit d'impôt recherche,
12:58c'est donné à des boîtes
12:59qui font zéro recherche
13:00ou innovation. »
13:01Je sais,
13:02il y a la mienne notamment.
13:03Je suis d'accord
13:04sur le fait qu'il faut
13:05remettre à plat,
13:06on parlait de Sanofi tout à l'heure,
13:07le crédit d'impôt recherche
13:08qui, bien souvent,
13:09est capté,
13:10d'abord,
13:11une grande partie
13:12de ce crédit d'impôt recherche
13:13est capté par des très grands groupes
13:14qui ne l'utilisent pas
13:15pour financer de la recherche
13:16et du développement.
13:17Donc oui, là, par exemple,
13:18si on veut faire des économies,
13:19puisqu'apparemment
13:20il faut faire des économies,
13:21là, il y a des économies majeures
13:22à faire.
13:23Il faut supprimer
13:24le crédit d'impôt recherche.
13:25Pas forcément le supprimer tel quel
13:26parce que l'idée d'aider
13:27des petites entreprises
13:28à faciliter leur recherche
13:29et le développement,
13:30personne ne peut être opposé
13:31à cette idée.
13:32Sauf qu'aujourd'hui,
13:33c'est un effet d'aubaine
13:34pour des grands groupes
13:35qui n'ont pas besoin de ça
13:36et le crédit d'impôt recherche,
13:37c'est de l'argent public
13:38qui leur est accordé
13:39et qui est ensuite reversé
13:40directement aux actionnaires.
13:41Olivier Pirou.
13:42Vu la configuration
13:43de l'Assemblée nationale
13:45pour faire passer ce budget,
13:47le gouvernement va avoir besoin
13:48d'utiliser le 49-3.
13:49Est-ce que vous déposerez
13:50une motion de censure
13:51à chaque fois ?
13:52Moi, je vais vous dire
13:53la réalité.
13:54Je réponds très simplement
13:55à votre question.
13:56A chaque fois que le gouvernement
13:57utilisera un 49-3,
14:00les insoumis déposeront
14:02une motion de censure.
14:03Mais la dernière motion de censure
14:04du nouveau fonds populaire,
14:05elle a échoué.
14:06Elle a échoué, pourquoi ?
14:07Parce que le Rassemblement national
14:08a décidé de ne pas la voter.
14:10Est-ce que vous devez les convaincre
14:12et comment les convaincre
14:13ces députés du Rassemblement national ?
14:14Mais moi, quand je dépose
14:15avec mes collègues
14:16une motion de censure,
14:17c'est pour convaincre
14:18une majorité de députés
14:19de la voter.
14:20Maintenant, je pense que
14:22la question qui devrait
14:23nous être posée,
14:24c'est comment on peut
14:25avoir été élu
14:26comme les députés
14:27du Rassemblement national
14:28l'ont été
14:29sur l'idée
14:30qu'ils voulaient rompre
14:31avec la politique
14:32d'Emmanuel Macron ?
14:33Comment peut-on avoir été élu
14:34autour de cet objectif
14:35et servir de béquille
14:36à la continuité
14:37de la politique macroniste
14:38en France ?
14:39Mais je ne fais d'appel
14:40à personne.
14:41J'interroge les contradictions
14:42des uns et des autres.
14:43Le Rassemblement national,
14:44la semaine dernière,
14:45a empêché l'inscription
14:46à l'ordre du jour
14:47de la motion de destitution
14:48et a maintenu
14:49et a permis
14:50à ce gouvernement
14:51de commencer
14:52à mettre en place
14:53sa mauvaise politique.
14:54Le problème va se poser
14:55pour vous
14:56quand le Rassemblement national
14:57déposera sa motion de censure.
14:58Vous n'allez pas la voter
14:59puisque vous répétez partout
15:00que vous ne votez pas.
15:01Mais nous aurons la nôtre.
15:02Pourquoi en voter une ?
15:03Est-ce que ça revient
15:04pas à la même chose ?
15:05Vous serez aussi
15:06l'assurance-vie
15:07du gouvernement
15:08en ce moment-là ?
15:09Attendez.
15:10On va dire les choses
15:11étape par étape.
15:12D'abord,
15:13la semaine dernière,
15:14le Rassemblement national
15:15n'a pas déposé
15:16une motion de censure.
15:17Vous en êtes d'accord ?
15:18Et nous,
15:19nous en avons déposé une.
15:20Attendez.
15:21Prenons les choses
15:22étape par étape.
15:23La semaine dernière,
15:24les seuls qui ont déposé
15:25une motion de censure,
15:26c'est le nouveau Front populaire.
15:27Vous en êtes d'accord ?
15:28Et le Rassemblement national
15:29ne l'a pas voté.
15:30Donc, je vous dis,
15:31le Rassemblement national
15:32a permis au gouvernement
15:33de Michel Barnier
15:34de commencer à mettre en place
15:35son budget
15:36avec toutes les mauvaises mesures
15:37dont nous avons parlé
15:38qui vont frapper les retraités,
15:39qui vont frapper
15:40les classes moyennes.
15:41Permettez-moi...
15:42Vous préparez à voter
15:43une motion de censure du RN ?
15:44C'est simple.
15:45Pourquoi je voterais
15:46une motion de censure
15:47d'un groupe
15:48qui a 120 députés
15:49alors que nous-mêmes,
15:50nous allons déposer un groupe
15:51alors que nous en avons
15:52120 ?
15:53Très bien.
15:54Mais pour faire voter
15:55le gouvernement,
15:56pour faire tomber
15:57le gouvernement,
15:58il suffit
15:59qu'une majorité de députés
16:00votent en faveur
16:01de la motion de censure
16:02que nous déposons.
16:03Vous pensez que le gouvernement
16:04de Michel Barnier
16:05va tomber sur ce débat budgétaire ?
16:08Je pense que le plus probable,
16:09c'est qu'il ne survive pas
16:10à l'examen du budget.
16:12D'abord parce qu'une motion
16:13de censure peut être adoptée,
16:14et puis, par ailleurs,
16:15parce qu'on a quand même vu
16:16la semaine dernière
16:17à quel point les contradictions
16:19inhérentes
16:20à la majorité
16:21soi-disant relative
16:22qui soutient
16:23Michel Barnier
16:24sont très puissantes.
16:25J'ai entendu
16:26ce qu'a dit
16:27M. Attal,
16:28j'ai entendu ce qu'a dit
16:29M. Darmanin,
16:30qui, sur un certain nombre
16:31de points du budget
16:32de Michel Barnier
16:33qu'ils sont censés soutenir,
16:34ils critiquent et ils disent
16:35qu'il n'est pas question
16:36pour eux de voter.
16:37La semaine dernière,
16:38l'élection d'Aurélie Trouvé
16:39à la présidence
16:40de la commission des affaires économiques
16:41a quand même été la démonstration
16:43que la soi-disante coalition
16:44qui soutient Michel Barnier
16:46est déjà totalement chanceleuse.
16:48Vous avez dit tout à l'heure
16:49à chaque 49.3
16:51une motion de censure
16:52des insoumis.
16:53Des insoumis
16:54ou du Nouveau Front Populaire ?
16:55Écoutez, moi, je ne peux répondre
16:56que pour le groupe
16:57que je représente.
16:58Est-ce que vous serez suivi
16:59par les socialistes
17:00et communistes écologiques ?
17:01Je le souhaite.
17:02Mais vous n'êtes pas sûr de ça ?
17:03Je ne veux pas parler à leur place,
17:04ce n'est pas comme ça
17:05que ça fonctionne.
17:06Les insoumis,
17:07c'est sûr.
17:08En tout cas,
17:09à chaque fois,
17:10nous déposerons des motions de censure
17:11avec tous ceux qui veulent
17:12les déposer avec nous.
17:13Mais le cas échéant,
17:14vous assumerez de faire tomber
17:15le gouvernement
17:16avec le Rassemblement national
17:17après le Front républicain.
17:18Oui, mais madame,
17:19en France, nous ne sommes pas,
17:20par exemple, en Allemagne.
17:21En Allemagne,
17:22quand vous déposez
17:23une motion de censure,
17:24vous devez présenter
17:25une majorité alternative.
17:26Ce n'est pas le cas en France.
17:27Donc, vous pouvez à la fois
17:28faire tomber un gouvernement
17:29parce qu'il y a des voix
17:30de différents groupes politiques,
17:31ça ne veut certainement pas dire
17:32que vous avez l'intention
17:33de gouverner ensemble.
17:35Il faut absolument voter la vôtre,
17:36mais celle du Rassemblement national,
17:37surtout pas.
17:38Non, mais je ne choisis pas
17:39mes combats.
17:40Je cherche à faire tomber.
17:41Non, mais là, pardonnez-moi,
17:42c'est vous qui choisissez vos questions
17:43parce que vous m'interrogez
17:44sur quelque chose
17:45qui n'existe pas.
17:46Pour l'instant,
17:47le Rassemblement national
17:48n'a jamais déposé
17:49de motion de censure
17:50depuis que Michel Barnier
17:51est arrivé à Matignon.
17:52Donc, excusez-moi de vous dire
17:53que moi, je déposerai
17:54des motions de censure
17:55et que je voterai les miennes.
17:56Alors, ce n'est pas
17:57une motion de censure,
17:58mais là, l'information vient de tomber.
17:59C'est une victoire pour vous, quand même ?
18:00Mais bien sûr.
18:01Mais attendez,
18:02quand je dépose une motion de rejet,
18:03enfin, qu'est-ce que c'est ?
18:04Forcément, mon objectif,
18:05c'est qu'elle soit adoptée.
18:06Vous pouvez dire
18:07avec les voix du RN,
18:08mais je peux vous dire
18:09que le groupe Lyot,
18:10je n'ai pas les résultats du vote,
18:11mais il me semble
18:12que le groupe Lyot,
18:13si je crois ce qu'il disait
18:14en tout cas dans leurs interventions,
18:15l'a sans doute voté aussi.
18:16Vous pourriez me dire
18:17que ça a été adopté
18:18avec les voix du groupe Lyot,
18:19par exemple.
18:20C'est que vous ne voulez pas faire
18:21un incendie,
18:22vous ne voulez pas faire
18:23un barrage républicain contre Lyot.
18:24Mais ce n'est pas le sujet.
18:25Enfin, moi,
18:26qu'est-ce que vous voulez faire ?
18:27Vous voulez demander
18:28aux députés du RN
18:29de ne plus pouvoir voter.
18:30Ils sont là, dans l'hémicycle.
18:31Donc, s'ils votent en faveur
18:32ou s'ils votent contre,
18:33ça, ça leur regarde eux.
18:34Moi, je porte les combats
18:35sur la base des convictions politiques
18:36qui sont les miennes.
18:37Je pense que ce budget est mauvais,
18:38donc je pense que ce budget
18:39ne doit pas avoir le jour
18:40et j'utilise les moyens
18:41à ma disposition
18:42pour faire en sorte
18:43qu'ils ne voient pas le jour,
18:44tout simplement.
18:45Voilà.
18:46Merci beaucoup.
18:47Merci à vous.
18:48Merci à vous.
18:49Voilà pour le budget.
18:50Il y aura une nouvelle loi
18:51sur l'immigration en 2025.
18:52Elle a été annoncée hier
18:53par la porte-parole
18:54du gouvernement,
18:55Maude Bréjon.
18:56Et c'est reparti pour un tour,
18:57j'allais dire, Julie.
18:58Et est-ce que, pour une fois,
18:59Manuel Bompard,
19:00vous êtes d'accord
19:01avec Gabriel Attal ?
19:02Ce n'est pas totalement
19:03la priorité.
19:04Je suis...
19:05J'aimerais vous dire oui,
19:06mais je vais même vous dire
19:07que ce n'est pas du tout
19:08la priorité.
19:09Donc, c'est la priorité ?
19:10Non, écoutez.
19:11D'abord, il y a eu
19:12une trentaine de lois
19:13sur l'immigration
19:14depuis 40 ans en France.
19:15Et la dernière,
19:16elle date de l'année dernière.
19:17Moi, j'étais contre.
19:18Mais bon,
19:19la moindre des choses,
19:20peut-être,
19:21c'est quand on vote des lois,
19:22d'essayer d'évaluer
19:23si ça sert à quelque chose
19:24ou pas avant de faire une nouvelle.
19:25C'est-à-dire que même vous vous dites
19:26attendons de voir
19:27ce que produit la loi
19:28de l'année dernière ?
19:29Non, je ne vous dis pas
19:30que j'attends de voir
19:31ou que j'espère quoi que ce soit
19:32de cette proposition,
19:33de cette loi adoptée
19:34l'année dernière.
19:35Je dis juste qu'il faut arrêter
19:36d'empiler les lois
19:37les unes sur les autres
19:38sans à aucun moment
19:39se poser la question
19:40de leur impact
19:42et de savoir si c'est positif
19:43ou si c'est négatif.
19:44Pour le reste,
19:45tout le monde a bien compris
19:46que c'est le petit cadeau
19:47que Michel Barnier fait
19:48au Rassemblement national
19:49en espérant,
19:50par là même,
19:51que le Rassemblement national
19:52ne les censure pas
19:53et qu'ainsi,
19:54Michel Barnier puisse passer
19:55à l'état du budget.
19:56Sauf que Jordan Bardella,
19:57ce matin,
19:58a dit non.
19:59C'est pas du tout le calcul.
20:00Il se laisse à liberté.
20:01C'est plutôt Retailleau
20:02qui se fait un cadeau à lui-même.
20:03Jordan Bardella dit beaucoup de choses.
20:04C'est pas pour ça
20:05que c'est une vérité.
20:06En tout cas,
20:07je pense que tout le monde
20:09des Français.
20:10Moi, j'ai regardé
20:11les baromètres de priorité
20:12des Français,
20:13encore ce week-end.
20:14La première des priorités,
20:15c'est le pouvoir d'achat.
20:16Bizarrement,
20:17il n'y a pas une loi
20:18sur le pouvoir d'achat
20:19chaque année en France.
20:20Pourtant,
20:21si on faisait en fonction
20:22des priorités des Français,
20:23c'est ce qu'on devrait faire.
20:24Moi, je préfère
20:25qu'on fasse une loi
20:26sur le pouvoir d'achat.
20:27Si le gouvernement passe.
20:28La seule mesure
20:29qu'on connaît pour l'instant,
20:30c'est l'augmentation
20:31de la durée de placement
20:32rétention.
20:3390 jours à 210 jours,
20:34quasiment 7 mois.
20:35J'ai vu.
20:36Pour vous,
20:37c'est un peu plus qu'en Allemagne,
20:38beaucoup moins qu'en Italie,
20:39par exemple.
20:40Si vous voulez qu'on calque
20:41notre politique migratoire
20:42sur le gouvernement
20:43de Mme Mélanie,
20:44issue d'extrême droite...
20:45C'est ce qui est en train
20:46de se passer, selon vous,
20:47en France ?
20:48C'est ce que vous venez de dire.
20:49C'est un exemple.
20:50Vous venez de dire
20:51que la durée...
20:52Non, attendez,
20:53je réponds sur le fond du sujet.
20:54Moi, je suis radicalement opposé.
20:55La manière avec laquelle
20:56on a essayé de faire croire
20:57que toutes les personnes
20:58qui sont dans des centres
20:59de rétention administrative
21:00aujourd'hui sont des délinquants
21:01est tout simplement honteuse.
21:03C'est des familles,
21:04c'est des déboutés
21:05du droit d'asile,
21:06c'est parfois des enfants,
21:07et dire qu'on va les enfermer
21:08pendant plus de 200 jours,
21:09je trouve ça
21:10complètement scandaleux.
21:11Le gouvernement dit
21:12que les 210 jours,
21:13ce sera pour
21:14les criminels sexuels,
21:15les profils dangereux,
21:16avec l'objectif
21:17de se donner assez de temps
21:18pour obtenir
21:19le laissé-passer consulaire.
21:20C'est-à-dire
21:21qu'il va y avoir
21:22une rétention administrative
21:23de plus de 200 jours.
21:24C'est-à-dire qu'il va y avoir
21:25une rétention administrative
21:26de plus de 200 jours.
21:27C'est-à-dire qu'il va y avoir
21:28une rétention administrative
21:32qui permettra
21:33de les renvoyer
21:34dans leur pays.
21:35C'est-à-dire que se donner
21:36les moyens d'expulser
21:37un migrant condamné
21:38pour un crime sexuel,
21:39vous êtes contre.
21:40Mais là,
21:41c'est vous-même
21:42qui faites une analogie
21:43entre le fait
21:44qu'en amenant
21:45la durée à 210 jours,
21:46on va se donner
21:47davantage de moyens.
21:48Je ne le crois pas du tout.
21:49Si un pays refuse
21:50de délivrer
21:51un laissé-passer consulaire
21:52au bout de 100 jours,
21:53qu'est-ce qui vous dit
21:54qu'au bout de 200 jours,
21:55il n'aura délivré
21:56strictement rien ?
21:57Ou alors,
21:58si je suis votre logique,
21:59dans ce cas-là,
22:00il va falloir enfermer
22:01à vie en centre
22:02de rétention administrative
22:03tant que le laissé-passer consulaire
22:05aura été délivré.
22:06Vous savez bien
22:07que ce n'est pas le problème,
22:08y compris dans les drames
22:09qu'on a connus
22:10ces dernières semaines
22:11parce qu'on a eu des drames
22:12sur le sujet.
22:13La durée maximum
22:14d'enfermement
22:15en centre de rétention administrative
22:16n'avait pas été attente.
22:17Mais le laissé-passer consulaire
22:18est arrivé le lendemain
22:19de l'assassinat.
22:20Oui, mais la durée maximum
22:21telle qu'elle est prévue
22:22par la loi
22:23d'enfermement
22:24en centre de rétention administrative
22:25n'avait pas été dépassée.
22:26Donc c'est démagogique
22:27d'essayer de faire croire
22:28aux gens qui nous écoutent
22:29qu'en augmentant
22:30la durée dans laquelle
22:31on peut être
22:32en centre de rétention administrative,
22:33on va régler le problème
22:34de la réception
22:35des laissés-passés consulaires.
22:36Je ne pense pas du tout
22:37que ce soit la solution.
22:38Si Michel Barnier tombe,
22:40si la gauche peut constituer
22:42un gouvernement
22:43sur l'immigration,
22:44vous faites quoi demain ?
22:45D'abord,
22:46on évalue un petit peu
22:47ce qui a été fait.
22:48J'ai parlé de 30 lois
22:49sur les 40 dernières années.
22:50Peut-être qu'on peut...
22:51Donc rien de plus ?
22:52Non, non, attendez.
22:53D'abord, vous savez,
22:54après d'abord,
22:55c'est la suite,
22:56généralement, dans une phrase.
22:57Donc si on commence par d'abord,
22:58c'est parce qu'on essaie
22:59quand même de faire des choses
23:00en regardant l'impact
23:01de ce qui a été fait précédemment.
23:02Et la vérité,
23:03c'est qu'on empile les lois
23:04sur ce sujet,
23:05toujours dans la même logique.
23:06Vous savez que ça ne fonctionne pas.
23:07Donc je dis
23:08qu'il faut changer de logique.
23:09Changer de logique,
23:10ça veut dire garantir
23:11les conditions
23:12d'un accueil digne
23:13pour les gens
23:14qui arrivent en France.
23:15On a été capables
23:16de le faire, par exemple,
23:17pour les Ukrainiens.
23:18Ça s'est très bien passé.
23:19On a accueilli
23:20les conditions
23:21pour que cet accueil soit digne.
23:22Et puis ensuite,
23:23ça veut dire travailler
23:24sur les causes du départ.
23:25Les gens qui partent,
23:26qui quittent leur pays,
23:27qui partent de leur famille,
23:28ils le font pas par bonheur,
23:29ils le font pas par plaisir,
23:30ils le font
23:31parce qu'ils sont poussés dehors.
23:32Ils sont poussés dehors
23:33parce qu'on a des...
23:34Attendez,
23:35on m'a demandé
23:36de donner une réponse,
23:37donc j'essaie de la donner.
23:38Vous, vous ne baisserez pas
23:39le lait d'eau développement,
23:40par exemple ?
23:41Mais non, mais par exemple.
23:42Et puis, il y a
23:43des accords économiques
23:44qui sont passés, par exemple,
23:45avec un certain nombre de pays.
23:46Par exemple,
23:47les accords de pêche inégaux
23:48avec le Sénégal,
23:49par exemple,
23:50ça pousse des gens
23:51à pré-appartir.
23:52Justement,
23:53Olivier, vous proposez
23:54un contre-budget.
23:55L'NFP propose un contre-budget.
23:56Pourquoi vous ne proposez pas
23:57une contre...
23:58Ou est-ce que vous allez le faire,
23:59peut-être ?
24:00Une contre-réforme
24:01de l'immigration ?
24:02Écoutez,
24:03à plusieurs reprises
24:04dans la mandature précédente,
24:05nous avons fait des contre-projets
24:06au projet de loi
24:07du gouvernement
24:08sur l'immigration.
24:09Et il n'y a aucune difficulté
24:10à le faire à nouveau.
24:11Mais attendez d'abord
24:12qu'on vérifie
24:13si le gouvernement va tenir
24:14jusqu'à l'examen
24:15de cette loi
24:16sur l'immigration,
24:17ce dont je doute fortement.
24:18Justement,
24:19là où vous avez raison,
24:20tout de suite,
24:21vous disiez que le pouvoir d'achat,
24:22c'est la première préoccupation
24:23des Français.
24:24Mais en l'Etat,
24:25aux dernières élections européennes,
24:27un vote sur trois français
24:31était lié au sujet...
24:32La préoccupation pour ce vote
24:34était justifiée
24:35par le sujet de l'immigration
24:36pour un tiers des électeurs
24:38aux européennes.
24:39On a l'impression
24:40que vous en parlez peu.
24:41Là, vous venez de développer
24:42beaucoup d'idées, etc.
24:43Mais j'ai regardé votre programme,
24:44les livrets thématiques,
24:45le livret migration
24:46du programme LFI...
24:47Oui, il y en a un.
24:48J'ai la preuve qu'on en parle.
24:49Vous ne parlez pas
24:50des OQTF, par exemple.
24:51Il n'y a pas le mot OQTF
24:52une seule fois
24:53dans ce livret migration.
24:54Mais ce n'est pas
24:55parce qu'il y a une logique
24:56aujourd'hui qui est à l'oeuvre,
24:57qui s'appuie sur l'idée
24:58que pour lutter
24:59contre le problème,
25:00puisque c'est comme ça
25:01que s'est présenté
25:02dans le débat public
25:03de l'immigration,
25:04la logique devrait être
25:05une logique
25:06d'essayer d'empêcher
25:07les gens de rentrer.
25:08Ça, c'est la logique
25:09qui est à l'oeuvre aujourd'hui.
25:10Donc, on multiplie
25:11les décisions sécuritaires, etc.
25:12Moi, je dis,
25:13je pense que ce n'est pas
25:14la bonne logique.
25:15Je pense que la bonne logique,
25:16c'est de se poser la question
25:17de savoir comment faire en sorte
25:18que les gens n'aient pas besoin
25:19de partir.
25:20Donc, mes propositions
25:21ne sont pas les mêmes,
25:22effectivement,
25:23que celles qui sont défendues
25:24aujourd'hui par la droite
25:25et par l'extrême droite.
25:26Mais l'immigration
25:27n'est pas un tabou à gauche.
25:28La question de l'immigration
25:29n'est pas un tabou,
25:30bien évidemment.
25:31On n'a pas de difficulté
25:32à en parler.
25:33Mais pourquoi on en parlerait
25:34toujours avec le vocabulaire
25:40L'ensemble des personnes
25:41qui ont un contrat de travail,
25:42parce qu'en vérité,
25:43c'est la grande hypocrisie
25:44de ce pays,
25:45c'est qu'il y a des gens
25:46sur qui on compte
25:47pour occuper
25:48un emploi sur dix,
25:49en France,
25:50est occupé par un travailleur immigré.
25:51Alors, moi, je vais vous dire,
25:52plutôt que de les dénigrer
25:53à longueur de journée,
25:54vous devez les remercier.
25:55Vous dites la même chose
25:56que certains grands patrons.
25:57Le patron de Célantis
25:58se dit, moi, j'ai besoin
25:59de ma deuve immigrée aussi.
26:00Peut-être que c'est lui
26:01qui dit la même chose que moi.
26:02Peut-être,
26:03mais peut-être pas pour les mêmes raisons.
26:04Moi, je vous dis juste
26:05qu'il y a des travailleurs,
26:06aujourd'hui,
26:07qui occupent des fonctions essentielles
26:08à la vie de la nation
26:09et qui sont maintenus
26:10dans l'illégalité,
26:11dans la clandestinité,
26:13qui payent des cotisations sociales,
26:15qui contribuent
26:16à la solidarité nationale,
26:17mais qui n'en bénéficient pas.
26:18Je trouve que cette hypocrisie
26:19est scandaleuse.
26:20Scandaleuse.
26:21Hugo Couturier.
26:22Oui, monsieur Bompard.
26:23Le tchat est à fond derrière vous.
26:26Vous avez les insoumis dans le tchat.
26:28Et moi, j'aimerais vous poser
26:29une question sur les cras.
26:30On a vu plusieurs...
26:32Centres de rétention.
26:33Centres de rétention administrative.
26:35On a vu plusieurs de vos députés
26:36visiter des cras,
26:37comme Antoine Léaumant
26:39ou Ersy Lasoudé.
26:40Les cras, c'est les centres
26:41de rétention administrative.
26:42Exactement.
26:43C'est terrible, vous,
26:44de parler en acronyme.
26:45On comprend rien.
26:46C'est ça, Twitch.
26:48Justement,
26:49certains militants de gauche
26:51ont pris à partie Antoine Léaumant
26:53du fait qu'il soit allé visiter des cras
26:55en disant que c'était scandaleux,
26:56qu'il ne faut pas tolérer les cras.
26:58Les centres de rétention administrative.
26:59Oui, encore une fois.
27:00Pour vous, est-ce que vous êtes
27:01pour la suppression
27:03des centres de rétention administrative ?
27:05Et il y avait une autre question
27:07qu'on vous demandait.
27:08Quid des OQTF ?
27:09Est-ce que vous êtes pour une...
27:11Comment dire ?
27:12Une refondation du système des OQTF ?
27:15Il y a beaucoup de questions.
27:16D'abord, je veux dire que
27:18que des parlementaires
27:19fassent valoir leurs droits de visite
27:21comme ils le font,
27:22on a la possibilité,
27:23en tant que parlementaires,
27:24d'aller visiter des prisons
27:25ou d'aller visiter
27:26des centres de rétention administrative.
27:28C'est précisément avec l'objectif
27:30de vérifier les conditions de détention.
27:32Donc que certains critiquent
27:35le fait qu'un député aille visiter
27:37les conditions de rétention
27:38dans les centres de rétention administrative,
27:40me semble assez particulier.
27:42Pour le reste, oui,
27:43je suis pour une refonte
27:44du système des OQTF.
27:45On voit bien aujourd'hui
27:47qu'on délivre en France,
27:49à tour de bras,
27:50des OQTF,
27:51qui, la plupart d'entre elles,
27:53ne sont pas exécutées,
27:55et je pense que c'est un mauvais système.
27:57Or, j'observe
27:59qu'on est toujours dans la même idée,
28:01encore une fois,
28:02c'est toujours la même logique.
28:03Par exemple,
28:04est-ce que vous savez
28:05que la durée de détention
28:06dans les centres de rétention administrative
28:07a déjà été durcie huit fois par la loi ?
28:09Déjà huit fois.
28:10Et pourquoi le faire une neuvième fois
28:12va-t-il régler quelques problèmes ?
28:14Et sur la suppression des crânes,
28:15vous n'avez pas répondu pour ou contre ?
28:16Moi, je pense que l'enfermement
28:18dans les centres de rétention administrative,
28:19par exemple,
28:20je sais qu'on enferme aujourd'hui des mineurs,
28:22nous, on avait porté des amendements
28:23pour dire que c'était inacceptable.
28:24Mais sur la suppression
28:25de ces centres de rétention administrative ?
28:26Ce n'est pas ce qu'il y a
28:27dans notre programme à ce stade.
28:29Mais certains gauches le réclament.
28:30Je sais et je comprends aussi
28:31la logique qui consiste à le réclamer.
28:33Mais ce n'est pas dans votre programme.
28:34Comme je l'ai dit tout à l'heure,
28:36on fait croire aux gens
28:38que si vous êtes dans un centre
28:39de rétention administrative,
28:40aujourd'hui, vous êtes un délinquant,
28:41vous n'êtes pas un délinquant,
28:42vous êtes juste une personne
28:43qui a été déboutée du droit d'asile.
28:45Ce ne sont pas des gens
28:47qui ont violé la loi,
28:51pas du tout.
28:52Ce sont des gens qui se retrouvent
28:53dans une attente de retour
28:55dans leur propre pays.
28:56Donc les traiter comme des délinquants,
28:57c'est scandaleux.
28:58Un mot sur Bruno Retailleau
29:00qui a multiplié les déclarations
29:01depuis sa nomination au ministère de l'Intérieur.
29:03Est-ce qu'il fait toujours partie
29:05de l'arc républicain à vos yeux ?
29:07Écoutez, pour moi,
29:08il n'en a jamais fait partie
29:09à partir du moment
29:10où vous êtes ministre de l'Intérieur.
29:12Après avoir dit, par exemple,
29:14puisque c'est des propos
29:15que M. Retailleau avait utilisés,
29:17qu'il y avait en France
29:18des Français de papier,
29:19qui est précisément le vocabulaire
29:21qui est traditionnellement
29:22celui de Jean-Marie Le Pen.
29:23Ou quand vous avez dit
29:25qu'il y aurait en France
29:26des gens qui sont dans une régression
29:28vers des origines ethniques.
29:29Je cite la phrase
29:30qui a été employée par Bruno Retailleau.
29:32Excusez-moi de vous le dire,
29:33peut-être que ça va choquer,
29:34mais parler à propos de personnes
29:35de régression vers des origines ethniques,
29:37ça s'appelle tout simplement du racisme.
29:39Je pense que quand on est raciste,
29:40on n'est pas dans l'arc républicain.
29:42On va parler maintenant
29:43du conflit au Proche-Orient
29:44qui s'étend au Liban
29:45où Israël dit vouloir combattre le Hezbollah.
29:47Mais entre les deux,
29:48il y a les soldats de la Finule.
29:49Ce sont les casques bleus de l'ONU.
29:51Justement là,
29:52pour assurer la sécurité à la frontière
29:54entre le Liban et Israël
29:56depuis 40 ans.
29:57Olivier, c'est évidemment
29:58une question aussi centrale en ce moment.
30:00Et notamment en termes de diplomatie.
30:02Vous venez de le rappeler,
30:03dimanche 13 octobre,
30:04deux chars ont enfoncé le portail
30:05d'une base des casques bleus
30:06de la Finule au Liban.
30:07Quelques jours plus tôt,
30:08c'était l'armée israélienne
30:09qui blessait cinq casques bleus
30:11de cette force d'interposition.
30:13Quelles sanctions diplomatiques
30:15réclamez-vous
30:16contre le gouvernement israélien ?
30:18Des sanctions économiques
30:19contre le gouvernement
30:20de monsieur Netanyahou.
30:21On a été capable de le faire
30:22à l'égard du régime russe
30:24après l'invasion russe en Ukraine.
30:26La suspension de l'accord
30:28de coopération économique
30:29qui existe aujourd'hui
30:30entre l'Union européenne et Israël.
30:31C'est un des accords
30:32les plus avantageux pour Israël
30:34qui peut exporter ses produits
30:35au sein de l'Union européenne
30:36sans quasiment aucun droit de douane.
30:38Donc vous avez là un levier d'action
30:40et la décision
30:41de décréter un embargo
30:42sur les livraisons d'armes.
30:44Voilà comment on peut agir concrètement.
30:46Sinon, on fait du bruit avec sa bouche.
30:47Et je trouve que le gouvernement,
30:49la diplomatie française
30:50fait du bruit avec sa bouche.
30:51On va écouter Emmanuel Bompard
30:52à ce propos.
30:53Le président de la République
30:54qui s'est exprimé justement récemment
30:55deux fois de suite sur le sujet.
30:57Il est donc tout à fait inacceptable
30:59de voir les troupes de la finule
31:01visées délibérément
31:02par les forces armées israéliennes.
31:04Nous le condamnons,
31:05nous ne le tolérons pas
31:06et ne tolérons pas
31:07que cela se reproduise.
31:08Ça c'est une parole qui compte
31:10celle du président de la République.
31:11Non, elle ne compte pas
31:12puisqu'il a dit ça
31:13après la deuxième,
31:14sauf erreur de ma part,
31:16attaque qui a visé
31:17une base des Nations Unies.
31:19Parce que la finule,
31:20c'est les Nations Unies.
31:21Elle ne compte pas.
31:22Pour vous, elle va dans votre sens.
31:23Et il y en a bien une troisième.
31:24Elle va dans votre sens.
31:25Bien sûr qu'elle va dans mon sens.
31:26Mais moi, ce que j'attends quand même
31:27du président de la République
31:28et de la diplomatie française,
31:29c'est que quand la France dise
31:31quelque chose sur la scène internationale,
31:33que c'est une influence
31:34sur le déroulé des événements.
31:36Sinon, ça ne sert strictement à rien.
31:38Et pour ça, il faut utiliser
31:39les leviers d'action
31:40qu'on a à notre disposition
31:41pour créer un rapport de force.
31:42Et je vous en ai donné
31:43trois exemples tout à l'heure.
31:44Un des leviers diplomatiques,
31:47c'est l'intervention de ces casques bleus.
31:48Est-ce que vous considérez
31:49qu'il faut augmenter le contingent
31:50des casques bleus au Liban aujourd'hui
31:52pour sécuriser la région ?
31:53Mais d'abord, il faut les protéger.
31:54Vous n'allez pas demander
31:55d'envoyer encore plus de casques bleus.
31:57Oui, c'est compliqué
31:58parce que les casques bleus
31:59sont là pour protéger.
32:00Si on protège ceux qui protègent,
32:01ça va être compliqué.
32:02D'accord, mais pour les protéger,
32:03excusez-moi,
32:04le levier d'action,
32:05il est diplomatique, encore une fois.
32:07Je ne sais pas jusqu'à quand
32:08M. Netanyahou va pouvoir faire ce qu'il veut,
32:10quand il veut,
32:11sans que personne ne lui dise rien.
32:12Est-ce qu'il faut envoyer
32:13plus de casques bleus ou pas ?
32:14Je ne sais pas.
32:15Je ne suis pas à l'organisation
32:16des Nations unies.
32:17Mais je vois bien...
32:18En 2022...
32:19Attendez, ne me dites pas
32:20que je ne vous ai rien dit sur ce sujet.
32:21Je vous ai donné trois exemples
32:22de ce que la France peut faire
32:23pour faire en sorte que ça s'arrête.
32:24Oui, mais je vais vous donner
32:25un autre exemple.
32:26En 2022, quand la Russie envahit l'Ukraine
32:29et menace les réacteurs nucléaires,
32:31Jean-Luc Mélenchon réclame
32:32l'intervention des casques bleus.
32:34Oui, sur les réacteurs nucléaires,
32:35comme nous l'avions dit à l'époque,
32:36pour essayer de commencer...
32:37Pourquoi pas là ?
32:39Les réponses s'évaluent.
32:41Il y a déjà des casques bleus sur place.
32:43Il en manque ?
32:44Il n'y en a pas assez ?
32:45Je n'en sais rien.
32:46Je ne suis pas fermé à l'idée
32:48qu'il puisse y avoir plus de casques bleus.
32:50Mais aujourd'hui, il y en a déjà sur place.
32:52On voit bien que, malheureusement,
32:53ça ne règle pas le problème.
32:54Si vous voulez régler le problème,
32:56il faut augmenter le niveau
32:57du rapport de force
32:58avec M. Netanyahou
32:59pour qu'il l'arrête.
33:00L'objectif,
33:01ce n'est pas d'envoyer des casques bleus.
33:03L'objectif, c'est d'obtenir
33:04un cessez-le-feu global
33:05dans la région,
33:06à Gaza et au Liban,
33:07le plus rapidement possible.
33:08À l'inverse, Manuel Lampard,
33:09puisqu'ils sont aujourd'hui menacés,
33:10ces casques bleus,
33:11est-ce qu'ils devraient se retirer ?
33:13Je ne le souhaite pas
33:14parce qu'ils ont une mission
33:16à mettre en oeuvre.
33:18Et cette mission,
33:19elle n'est pas terminée.
33:20Oui, ça fait plus de 40 ans que c'était dur.
33:22Ce serait un échec
33:23que les casques bleus
33:24soient contraints de se retirer.
33:25Et ce serait quand même dramatique
33:26que la France,
33:27mais pas seulement la France,
33:28toutes les puissances
33:29qui sont intégrées dans la finule
33:31ne soient pas en capacité
33:33de faire respecter
33:34de la part du gouvernement israélien
33:36une règle simple,
33:37c'est qu'on ne s'attaque pas
33:38à des casques bleus.
33:39Ça me paraît être une évidence.
33:40Mais Netanyahou veut
33:41que les casques bleus partent.
33:42Oui, c'est son objectif.
33:43Vous dites qu'il faut
33:44que les casques bleus restent
33:46pour ne pas céder à Netanyahou,
33:48mais dans les conditions actuelles,
33:49ils restent pour faire quoi ?
33:51Ils restent pour faire...
33:52La raison pour laquelle
33:53ils sont là-bas,
33:54c'était protéger le sud Liban
33:56et la frontière.
33:57Ils avaient une mission.
33:58D'accord, mais la solution,
34:00ce n'est pas qu'ils partent.
34:01La solution, c'est que Netanyahou
34:03s'arrête.
34:04Je ne sais pas comment le dire.
34:05Je peux le redire quatre fois,
34:06cinq fois.
34:07Il faut des sanctions.
34:08Est-ce que la France, d'après vous,
34:09doit prendre des sanctions
34:10si l'Europe ne suit pas ?
34:11Est-ce que l'Europe est divisée ?
34:12Les mesures dont je vous ai parlé,
34:14c'est des mesures que la France
34:15peut prendre seule.
34:16Infliger des sanctions,
34:17c'est mieux de le faire
34:18à l'échelle européenne.
34:19Ça aura plus de poids
34:20et plus d'impact.
34:21Mais oui, la France doit le faire
34:22seule si c'est nécessaire,
34:23de la même manière
34:24que la France peut décider seule
34:25de reconnaître officiellement
34:26l'État de Palestine.
34:27L'Espagne l'a fait
34:28il y a quelques mois.
34:34Au moins, ça permet
34:35de faire quelque chose.
34:36Sinon, on ne fait quoi ?
34:37On ne fait rien.
34:38Et on contemple comme ça
34:39le massacre de plus de 40 000 personnes
34:41à Gaza
34:42et de plus de 2 000 Libanais
34:43qui sont déjà morts
34:44sous les bombardements
34:45de l'armée israélienne.
34:46Et on ne dit rien.
34:47Alors que la France est,
34:48soi-disant,
34:49une voie de la paix
34:50qui compte dans le monde.
34:51Que la France et le Liban
34:52ont des relations
34:53qui sont des relations d'amitié
34:54depuis des années et des années.
34:58Je suis favorable
34:59à ce qu'il y ait des sanctions
35:00qui frappent le gouvernement israélien
35:01et M. Netanyahou lui-même,
35:02bien évidemment.
35:03Mais je vous rappelle
35:04que M. Netanyahou
35:05fait l'objet
35:06d'une demande
35:07de la part du procureur
35:08de la Cour pénale internationale
35:09d'un mandat d'arrêt
35:10comme criminel de guerre.
35:11C'est de ça
35:12dont on est en train de parler.
35:13Donc, peut-être
35:14que la France
35:15pourrait hausser
35:16quand même
35:17le niveau de rapport de force
35:18avec lui,
35:19tout simplement,
35:20pour faire en sorte
35:21que la paix arrive
35:22le plus rapidement possible.
35:23Hugo et Clément.
35:24Ça fait 20 ans
35:25que Benyamin Netanyahou
35:26est Premier ministre,
35:27même plus de 20 ans.
35:28Ça fait 20 ans
35:29que la situation pourrit,
35:30littéralement,
35:31de la guerre.
35:32Est-ce qu'une intervention
35:33potentiellement militaire
35:34pourrait être une intervention
35:35pour lui ?
35:36Puisque, visiblement,
35:37ça fait un an
35:38que tout le monde dit
35:39qu'il faut qu'il arrête,
35:40qu'il continue.
35:41Est-ce qu'une intervention militaire,
35:42en dernier recours,
35:43pourrait être une solution ?
35:44Écoutez, moi,
35:45je suis pour la diplomatie.
35:46Vous savez bien
35:47que généralement,
35:48la guerre augmente
35:49encore les difficultés.
35:50Donc, je suis pour la diplomatie
35:51et avant d'envisager
35:52ce type d'options,
35:53je préconise
35:54qu'on essaye d'abord
35:55de faire ce que l'on n'a pas fait
35:56pour l'instant,
35:57c'est-à-dire d'utiliser
35:58les leviers dont nous disposons.
35:59Il n'y a pas besoin
36:00de faire la guerre.
36:01Vous savez,
36:02si vous suspendez
36:03l'accord de coopération économique
36:04entre l'Union européenne
36:05et l'Etat d'Israël,
36:06je vais vous dire
36:07que M. Netanyahou
36:08va réfléchir à deux fois
36:09avant de continuer
36:10à faire ce qu'il fait.
36:11Emmanuel Macron
36:12a deux reprises,
36:13ces derniers jours,
36:14a demandé d'arrêter
36:15de vendre des armes à Israël.
36:16LFI, à plusieurs reprises,
36:17a accusé la France
36:18de vendre, elle-même,
36:19des armes offensives
36:20à Israël.
36:21Vous continuez
36:22d'accuser la France ?
36:23Écoutez, d'abord,
36:24je me félicite
36:28pour quelque chose
36:29qui est assez simple,
36:30c'est que si vous voulez
36:31un cessez-le-feu
36:32et que ça s'arrête,
36:33vous ne vendez pas des armes
36:34qui aident à tuer.
36:35Pour le reste,
36:36ce n'est pas LFI qui avait accusé.
36:37Il y avait eu une enquête
36:38d'un journal indépendant
36:39de mémoire,
36:40je vous dis ça,
36:41de mémoire,
36:42je peux me tromper,
36:43c'était le journal Disclose,
36:44je crois,
36:45mais peut-être que je me trompe,
36:46qui avait effectivement
36:47pointé le fait
36:48qu'il y avait eu
36:49des composants utilisés
36:50dans la construction
36:51de fusils mitrailleurs
36:52qui avaient été utilisés à Gaza.
36:53Ce ne sont pas des accusations
36:55Le ministre de la Défense,
36:56la semaine dernière,
36:57a redit que
36:58les seuls dispositifs militaires
36:59vendus par la France
37:00à Israël
37:01étaient à vocation défensive.
37:02Je sais,
37:03et il avait dit ça aussi
37:04avant l'enquête
37:05de vos collègues
37:06de ce journal Disclose,
37:07donc peut-être
37:08n'avait-il pas dit
37:09complètement la vérité.
37:10Sur cette question
37:11des armements aussi,
37:12si vous souhaitez
37:13l'arrêt des ventes d'armes
37:14à Israël,
37:15c'est pour favoriser la paix,
37:16ça veut dire que vous souhaitez
37:17aussi que l'Iran
37:18arrête d'alimenter en armes
37:19le Hezbollah ?
37:20Pour l'instant,
37:21qui attaque
37:22le territoire libanais ?
37:23C'est l'État d'Israël
37:24et c'est l'armée israélienne.
37:25Mais pour faciliter
37:26un cessez-le-feu,
37:27vous dites qu'on ne peut pas
37:28vendre des armes
37:29si on veut qu'il y ait la paix.
37:30Le Hezbollah attaque également
37:31le territoire israélien.
37:32Non mais attendez,
37:33après on reviendra
37:34dans ces détails si vous voulez,
37:35mais 97% des personnes
37:38qui sont mortes aujourd'hui
37:39dans l'affrontement
37:40entre Israël et le Liban
37:44sont des Libanais.
37:45Donc vous ne pouvez pas
37:46faire un signe d'égalité
37:48entre les actions
37:49de l'armée israélienne
37:50et l'action du Hezbollah.
37:52Maintenant, je vais être très clair.
37:53Si vous voulez faire un accord...
37:54Je vous interromps juste, Manuel Bompa,
37:55quand vous dites ça,
37:56parce que quelle différence
37:57vous faites entre
37:58les interventions de l'armée d'Israël
38:00et les requêtes du Hezbollah ?
38:02Je vous ai donné juste
38:03un rapport chiffré sur le nombre...
38:05À part le chiffre, sur le fond ?
38:07D'abord, si vous voulez,
38:10on va reprendre l'histoire
38:11depuis le début,
38:12mais ça va nous prendre
38:13un petit peu de temps.
38:14Mais le droit à la sécurité
38:15d'Israël, par exemple ?
38:16Je vais vous dire les choses
38:17de manière très simple.
38:18Moi, je suis pour créer
38:19les conditions de la paix,
38:20c'est-à-dire la possibilité
38:22d'avoir un Etat palestinien,
38:23d'avoir la possibilité pour Israël
38:25de vivre en paix et en sécurité...
38:26Et de se défendre.
38:27Et de défendre l'intégrité territoriale
38:29et la souveraineté du Liban.
38:30Ça, ça doit être notre objectif.
38:31Et aussi, même chose pour Israël,
38:33l'intégrité d'Israël.
38:34Oui, et des Palestiniens.
38:35Attendez, l'intégrité d'Israël
38:37sur la base des frontières
38:38qui sont reconnues
38:39par le droit international,
38:40c'est-à-dire les frontières de 1967.
38:43Ces frontières-là
38:44qui sont reconnues
38:45par le droit international.
38:46L'objectif, ça doit être
38:47d'arriver à cette solution.
38:48Si vous voulez arriver
38:49à cette solution,
38:51c'est un accord de paix.
38:52Et bien évidemment
38:53que dans un accord de paix
38:54comme celui-ci,
38:55il doit y avoir des garanties
38:56de sécurité
38:57pour les différentes parties.
38:58J'ai pas de difficulté avec ça.
38:59Mais le point de départ,
39:00c'est un cessez-le-feu,
39:01un cessez-le-feu global.
39:02Le point de départ,
39:03c'est le respect du droit international.
39:04C'est-à-dire qu'Israël
39:05doit se retirer
39:06des territoires occupés illégalement
39:08en Cisjordanie.
39:09Parce que parfois,
39:10on nous dit, c'est le Hezbollah.
39:11Puis après, on nous dit,
39:12c'est le Hamas.
39:13Mais excusez-moi,
39:14en Cisjordanie,
39:16Et pourtant,
39:17il y a encore des morts.
39:18Pourquoi ?
39:19Vous voyez ?
39:20Tout le raisonnement,
39:21toute la stratégie
39:22de communication
39:23de l'armée israélienne
39:24qui vise à essayer
39:25de justifier
39:26ces interventions militaires
39:27par le Hamas à Gaza
39:28et par le Hezbollah au Liban,
39:29elle ne tient pas
39:30en Cisjordanie.
39:31Sur la question de Clément,
39:32l'Iran doit arrêter aussi
39:33de fournir en armes
39:34le Hezbollah.
39:35Mais si vous voulez
39:36obtenir le désarmement
39:37du Hezbollah
39:38comme un objectif
39:39et le renforcement
39:40de l'armée libanaise
39:41qui, à mon avis,
39:42doit être notre objectif à tous,
39:43la condition sine qua non
39:44pour y parvenir,
39:45c'est un cessez-le-feu,
39:46bien évidemment.
39:47Et le respect du droit international
39:48par toutes les parties
39:49et, en l'occurrence,
39:50par l'Etat d'Israël
39:51qui, aujourd'hui,
39:52ne le respecte pas.
39:53Les réponses rapides
39:54sur le sujet ?
39:55Les réponses rapides
39:56sur un sujet compliqué.
39:57Dites-moi.
39:58Sur le groupe d'études
39:59d'amitié France-Palestine,
40:00on sait que c'est en travail.
40:01Maintenant que vous êtes
40:02majoritaire au bureau,
40:03vous avez des dates
40:04sur la mise en place
40:05de ce groupe d'amitié
40:06France-Palestine ?
40:07Moi, je souhaite
40:08que ce groupe d'amitié...
40:09Je ne suis pas membre
40:10du bureau de l'Assemblée nationale,
40:11mais je souhaite
40:12que ce groupe d'amitié
40:13puisse voir le jour
40:14le plus rapidement possible.
40:15C'est juste incompréhensible
40:16que ce groupe d'amitié
40:17n'existe pas aujourd'hui.
40:18Au-delà de ça,
40:19vous avez d'autres remontées
40:20sur votre chaîne ?
40:21Ou tout à l'heure ?
40:22On reviendra tout à l'heure
40:23vers vous.
40:24En tout cas, maintenant,
40:25on va accueillir face à vous,
40:26Manuel Bompard,
40:27un homme de parole.
40:28Et vous le savez,
40:29la parole en politique,
40:30c'est primordial.
40:31Ça compte.
40:32Face à vous,
40:33Manuel Bompard,
40:34une tête bien faite
40:35aux multiples facettes.
40:36Passeur de savoir,
40:37d'abord,
40:38normalien,
40:39agrégé de lettres,
40:40diplômé de Cambridge
40:41et de Sciences Po.
40:42Il est docteur
40:43en littérature et philosophie,
40:44maître de conférences.
40:45Passeur de texte aussi,
40:46metteur en scène,
40:47dramaturge et écrivain,
40:4845 spectacles à son actif,
40:49fondateur du
40:50Centre des Arts de la Parole.
40:51Je fonde le Centre des Arts
40:52de la Parole
40:53avec cette mission essentielle,
40:54se parler
40:55plutôt que s'entretuer.
40:56Se parler pour se relier.
40:57Un projet
40:58qui a été
40:59réalisé
41:00par le Centre des Arts
41:01de la Parole
41:02et qui a été
41:03réalisé
41:04par le Centre des Arts
41:05de la Parole
41:06pour se relier.
41:07Un projet
41:08décliné
41:09en manifeste
41:10avec ce livre
41:11Il faut voir
41:12comment se parle.
41:13Un diagnostic sombre
41:14sur l'état de santé
41:15de la parole aujourd'hui.
41:16Car nous parlons
41:17de plus en plus
41:18mais de plus en plus mal.
41:19Le clash
41:20plutôt que le dialogue.
41:21Le mal vient
41:22de plus loin
41:23que les réseaux sociaux.
41:24Je pense que c'est
41:25une tendance de fond.
41:26Je pense que c'est lié
41:27à l'accélération du temps.
41:28C'est-à-dire qu'il s'agit
41:29de plus en plus
41:30de réagir,
41:31de rebondir
41:32et la parole
41:33prend du temps,
41:34demande de l'élaboration,
41:35d'annuérance.
41:36Cas d'école,
41:37l'examen de la réforme
41:38des retraites à l'Assemblée
41:39il y a un an et demi.
41:40Il suffit
41:41de se retourner
41:42sur les semaines passées
41:43dans un lieu
41:44qui est censé porter
41:45la parole au plus haut,
41:46l'Assemblée nationale.
41:47L'Assemblée associale
41:48est un joli lapsus.
41:49Voilà,
41:50l'absence
41:51de parole commune possible,
41:52c'est la fin
41:53de la société
41:54et la fin
41:55d'un espace commun.
41:56Un constat
41:57qu'il portera
41:58aux états généraux
41:59de la parole
42:00jeudi prochain.
42:01Ce soir,
42:02il vous interpelle
42:03Manuel Bompard.
42:04Je vous présente
42:05l'anticonflictuel
42:06Gérald Garutti.
42:07Et bonsoir Gérald Garutti,
42:09venez,
42:10on vous accueille
42:11sur ce plateau
42:12de l'Indice et Politique.
42:13Bonsoir,
42:14merci d'être avec nous.
42:15Je vous laisse vous installer
42:16face à Manuel Bompard
42:17avec qui vous allez parler
42:18de politique
42:19ou plus exactement
42:20du bien parler en politique.
42:21On parle des fois
42:22du bien manger,
42:23du bien boire,
42:24on va parler du bien parler.
42:25C'est ça ?
42:26Oui.
42:27Je vous laisse avec Manuel Bompard.
42:28Très bien.
42:29Bonsoir.
42:30Bonsoir.
42:31Enchanté de vous retrouver
42:32pour un espace
42:33de discussion.
42:34On va essayer,
42:35on va voir.
42:36Si possible.
42:37Je suis content
42:38de vous rencontrer
42:39parce qu'on a pu dire
42:40que la politique,
42:41c'est l'art
42:42de se choisir des ennemis.
42:43Je voudrais vous demander
42:44s'il est possible
42:45en politique
42:46de raisonner autrement.
42:47Moi,
42:48je n'ai jamais considéré
42:49mes adversaires politiques
42:50comme des ennemis.
42:51Je n'ai jamais utilisé
42:52ce terme d'ailleurs.
42:53Par contre,
42:54la politique,
42:55la démocratie,
42:56c'est aussi la nécessité
42:57de choisir
42:58entre des options
42:59politiques différentes.
43:00Et donc,
43:01il y a des adversaires politiques,
43:02mais des ennemis,
43:03non,
43:04moi,
43:05je n'utilise pas ce terme.
43:06Parce que moi,
43:07ce qui me frappe
43:08aujourd'hui
43:09dans cette situation,
43:10c'est qu'on est arrivé
43:11à une situation
43:12d'opposition généralisée,
43:13de conflits,
43:14de clash
43:15assez systématique.
43:16Et il m'a semblé
43:17comprendre et entendre
43:18que cette logique
43:19de conflictualisation
43:20était une manière
43:21de raisonner,
43:22une manière peut-être
43:23même d'arriver au pouvoir.
43:24Moi,
43:25j'aimerais,
43:26j'ai l'impression
43:27qu'il y a des gens
43:28qui sont en train
43:29d'écrire
43:31Moi,
43:32j'aimerais voir avec vous
43:33s'il y a une évolution
43:34possible sur ce champ-là.
43:37Des évolutions...
43:38Moi, je suis toujours
43:39ouvert à la discussion,
43:40mais d'abord,
43:41il faut sans doute partir
43:42du bon point de départ,
43:43du bon diagnostic.
43:45La conflictualité
43:47au sens de
43:48contradictions entre
43:49des projets
43:50ou des idées politiques
43:51différentes,
43:52à mon avis,
43:53elle est inhérente
43:54à la démocratie.
43:55Faire croire que la démocratie,
43:56ce serait en quelque sorte
43:57le règne du consensus,
43:58c'est une vision
43:59de la démocratie
44:00qui n'est pas la mienne.
44:01Donc, je pense que
44:02la conflictualité,
44:03elle est inhérente
44:04à la démocratie,
44:06à la nécessité
44:07d'éclairer les citoyens
44:08pour avoir à choisir
44:09entre les différents
44:10choix politiques
44:11qui s'offrent à eux,
44:12premièrement.
44:13Deuxièmement,
44:14je sais que la France insoumise
44:15a fait l'objet
44:16de beaucoup de caricatures,
44:17mais vous savez,
44:18moi, je crois
44:19que ce qui affaiblit
44:20la parole politique,
44:21personnellement,
44:22c'est ma conviction,
44:23c'est davantage
44:24l'utilisation
44:25du vocabulaire
44:26en politique
44:27pour ne rien dire,
44:28le culte de la langue de bois,
44:30de ceux qui disent
44:31tout et son contraire
44:32dans la même phrase...
44:33Vous êtes d'accord avec ça ?
44:34Vous faites le même but
44:35pour le débat,
44:36j'essaye de dire
44:37franchement ce que je pense.
44:39Oui, bien sûr,
44:40une parole vide de sens,
44:41langue de bois,
44:42les fameux éléments
44:43de langage corsités
44:44qu'on a vus dérouler,
44:45et d'ailleurs,
44:46on l'a vu pendant les débats,
44:47pour la présidentielle,
44:48mais pour la ministérielle,
44:49pour la première ministérielle
44:50à laquelle vous participiez,
44:51d'ailleurs, que j'ai vue,
44:52mais bien sûr,
44:53éléments de langage,
44:54mais moi, j'ai été sensible,
44:55par exemple,
44:56au fait qu'il y avait
44:57une ligne de discours
44:58qui pouvait être tenue
44:59de façon, je dirais,
45:00un peu systémique,
45:01un peu systématique,
45:02indépendamment
45:03de ce qui pouvait se passer.
45:04Je vous donne un exemple au hasard,
45:06nous appliquerons
45:07tout le programme
45:08et uniquement notre programme,
45:09quelles que soient
45:10les possibilités.
45:11Et comment est-ce qu'on peut faire
45:12une majorité
45:13quand on est minoritaire
45:14et qu'on refuse
45:15le compromis
45:16ou la coalition ?
45:17Ben, justement,
45:18précisément,
45:19je crois que c'est
45:20une mauvaise compréhension,
45:21je pense,
45:22de ce que, je crois,
45:23de ce que nous avons dit.
45:24Nous avons dit les choses
45:25de manière très simple,
45:26nous avons dit,
45:27il y a la mise en place
45:28d'un gouvernement
45:29et ce gouvernement,
45:30il doit refléter
45:31le résultat des élections.
45:32Aujourd'hui,
45:33parmi les trois blocs
45:34qui se sont présentés
45:35aux élections législatives,
45:36il y a un bloc
45:37qui est arrivé en tête,
45:38c'est le Nouveau Front Populaire,
45:39donc c'est lui
45:40qui doit constituer
45:41le gouvernement.
45:42Et l'objectif,
45:43la base de ce gouvernement,
45:44c'est le programme
45:45du Nouveau Front Populaire
45:46parce que c'est celui
45:47qui a le plus que les autres
45:48été choisi par les électrices
45:49et les électeurs.
45:50Puis ensuite,
45:51il y a la démocratie parlementaire
45:52et c'est là où vous testez
45:53votre capacité
45:54à gagner des majorités.
45:55Et il est évident
45:56qu'à partir du moment
45:57où vous êtes
45:58dans un système
45:59de majorité relative,
46:00que si nous étions,
46:01et si le président
46:02de la République
46:03avait nommé Lucie Casté
46:04comme chef
46:05du gouvernement
46:06du Nouveau Front Populaire,
46:07nous aurions déposé
46:08des propositions de loi
46:09à l'Assemblée nationale
46:10et il y aurait eu
46:11des débats parlementaires
46:12et la recherche
46:13de compromis et de consensus
46:14parce que c'était indispensable
46:15pour obtenir une majorité.
46:16Donc vous pouvez à la fois
46:17avoir une base gouvernementale
46:18qui est claire,
46:19qui est celle
46:20qui a été choisie
46:21par les électrices
46:22et les électeurs
46:23et vous pouvez avoir
46:24du débat parlementaire
46:25qui permet de créer des majorités.
46:26Je pense que l'un
46:27ne s'oppose pas à l'autre.
46:28En tout cas, c'est ma conviction.
46:29J'entends bien
46:30si on rentre
46:31sur la question
46:32proprement politicienne
46:33par rapport au Parlement.
46:34Mais si on revient
46:35à ce qu'est la parole
46:36et une parole
46:37de responsabilité,
46:38ce qu'on observe
46:39quand même aujourd'hui,
46:40c'est une défiance
46:41absolument radicale
46:42du fait que personne
46:43n'est satisfait
46:44de la situation actuelle.
46:45On arrive
46:46à un état
46:47de clash permanent
46:48et je pense
46:49qu'il faut
46:50qu'il y ait
46:52Je pense que
46:53raisonner en termes
46:54de, bien sûr,
46:55de camp,
46:56d'adversaire,
46:57c'est ce que vous faites,
46:58c'est le jeu politique,
46:59mais la question
47:00du bien commun,
47:01est-ce qu'on n'a eu pas
47:02l'impression
47:03que cette question-là
47:04est passée à la trappe
47:05pour simplement
47:06des enjeux
47:07qui sont des enjeux
47:08et seulement,
47:09je vais dire,
47:10tranchés ?
47:11Je ne le crois pas,
47:12mais je vais essayer.
47:13Vous avez dit au début,
47:14je suis d'accord avec vous,
47:15la parole politique
47:16est extrêmement discréditée,
47:17etc.
47:18De quoi
47:19j'aurais l'air
47:20si vous voulez ?
47:21Après avoir fait campagne
47:22en disant
47:23si vous votez
47:24pour moi en tant que député
47:25et mes collègues
47:26dans les autres circonscriptions,
47:27on va se battre
47:28pour l'augmentation
47:29du SMIC.
47:30De quoi j'ai l'air
47:31si je vous dis
47:32finalement,
47:33on va gouverner,
47:34mais cette promesse
47:35qu'on a défendue
47:36dans la campagne,
47:37finalement,
47:38elle n'existe plus
47:39parce qu'un tel
47:40ou un tel
47:41ne le veut pas.
47:42De quoi
47:43j'aurais l'air ?
47:44Ma responsabilité,
47:45c'est de porter la parole
47:46des électrices
47:47et des électeurs
47:48dans la campagne.
47:49Or, la difficulté,
47:50aujourd'hui,
47:51ce n'est pas le fait
47:52que les uns ou les autres
47:53n'auraient pas d'attention
47:54au bien commun.
47:55Je vais vous dire,
47:56je pense que mes adversaires,
47:57et pourtant,
47:58ce sont mes adversaires,
47:59ils imaginent défendre
48:00une vision du bien commun
48:01de la même manière que moi.
48:02Notre difficulté,
48:03ce n'est pas celle-là.
48:04Notre difficulté,
48:05c'est qu'aujourd'hui,
48:06vous avez trois projets politiques
48:07qui sont tout simplement
48:08contradictoires.
48:09Ils sont contradictoires,
48:10ces projets politiques.
48:11Ce que vous dites,
48:12Gérald Gaudi,
48:13c'est un problème de style.
48:14C'est ça,
48:15ce que je comprends bien.
48:16Non, on n'a pas entendu que ça,
48:17mais c'est ça que vous voulez dire.
48:18C'est un peu plus pour moi
48:19qu'un problème de style.
48:20C'est même plus
48:21qu'un problème de forme.
48:22Je pense que c'est véritablement
48:23un problème de rapport à la parole.
48:26C'est bien pour ça, d'ailleurs,
48:27que moi, je ne viens pas
48:28ni comme journaliste
48:29ni comme homme politique,
48:30mais aucune ambition politique.
48:31Je ne me présenterai pas
48:32contre vous ni aux élections.
48:33Je ne cherche pas à avoir le pouvoir.
48:34Mais on aurait le droit.
48:35Oui, le droit,
48:36mais pas l'envie.
48:37Ce que je souhaite,
48:38c'est une transformation
48:39du rapport à la parole.
48:40Je considère que la parole
48:41est dégradée,
48:42qu'elle est discréditée,
48:43que la parole est atomisée
48:45et qu'elle a des conséquences
48:46désastreuses dans l'ensemble des champs.
48:48Un bras d'honneur par-ci,
48:49une insulte par-là,
48:50une pancarte dans des lieux
48:51qui sont sacrés.
48:52Autrement dit,
48:53je trouve qu'il y a
48:54une profanation généralisée
48:55de la parole.
48:56En particulier,
48:57la parole publique,
48:58la parole politique.
48:59Au sein du champ médiatique,
49:00il y a un enjeu,
49:01et pas seulement
49:02sur les réseaux sociaux.
49:03Ma question,
49:04au-delà de la question
49:05des coalitions,
49:06des enjeux,
49:07c'est celle de la responsabilité
49:08de la parole des hommes politiques.
49:09Vous dites,
49:10j'ai la responsabilité
49:11de porter ceux qui m'ont élu.
49:12Mais avant cela,
49:13si, par exemple,
49:14vous aviez été Premier ministre,
49:15vous aviez la responsabilité
49:16de gouverner pour l'ensemble
49:17des Français.
49:18Vous ne représentez pas un camp,
49:19vous représentez un pays.
49:21Bien évidemment.
49:22Il y a plusieurs choses
49:23dans ce que vous dites.
49:24Premièrement,
49:25je vais vous dire sur la parole,
49:26pardonnez-moi,
49:27mais j'ai un point de désaccord.
49:28Vous ne pouvez pas mettre
49:29sur le même plan
49:30un bras d'honneur.
49:31Moi, j'ai jamais fait
49:32de bras d'honneur
49:33dans l'ensemble
49:34de l'Assemblée nationale
49:35et je trouve ça tout à fait
49:36inadmissible et inacceptable.
49:37Vous ne pouvez pas mettre ça
49:38sur le même plan
49:40en portant une pancarte
49:41sur tel sujet,
49:42venir avec un plat de pattes
49:43pour dire, vous voyez,
49:44vous allez augmenter,
49:45ça va avoir des conséquences.
49:46Notre rôle aussi,
49:47c'est de faire exister
49:48des débats qui existent
49:49dans la société,
49:50même quand ils n'existent pas
49:51à l'Assemblée nationale.
49:52Moi, mon rôle,
49:53c'est aussi de porter la parole
49:54de ceux qu'on n'entend jamais
49:55dans les médias,
49:56à la télévision,
49:57et de le faire,
49:58y compris parfois
49:59en utilisant des moyens
50:00qui peuvent être des moyens
50:01qui créent du débat
50:02et de la discussion.
50:03Ce n'est pas la même chose
50:04que la grossièreté,
50:05l'injure.
50:06Moi, je n'ai jamais utilisé
50:07des moyens de grossièreté
50:08ou d'injure.
50:09Par contre, je revendique,
50:10oui, d'avoir parfois
50:11à l'Assemblée nationale
50:12provoqué des actions
50:13de protestation
50:14parce que je trouvais
50:15qu'il y avait un sujet
50:16qui n'était pas suffisamment porté
50:17et qui devait l'être.
50:18Mais je ne crois pas
50:19qu'en faisant ça,
50:20j'affaiblis la parole politique.
50:21Je crois au contraire
50:22que je lui donne plus de force.
50:23Je me permets de vous interrompre
50:24parce que pour le coup,
50:25en tant qu'homme de théâtre,
50:26je sais ce que c'est qu'un evening
50:27et je sais ce que c'est
50:28que faire un événement
50:29pour faire du show,
50:30du spectacle.
50:31C'est un lieu d'orateur,
50:32un lieu de prise de parole.
50:33Là, on est constamment,
50:34on est devenu
50:35dans une situation quand même
50:36où la parole n'est plus audible.
50:37C'est que c'est devenu
50:38contre-productif.
50:39C'est devenu,
50:40y compris ceux qui regardent,
50:41c'est qu'on est passé,
50:42je dirais,
50:43d'une parole politique
50:44à une parole spectaculaire,
50:45mais au sens le plus démonétisé
50:46du terme.
50:47Et...
50:48– Honnêtement,
50:49je vais vous dire sincèrement,
50:50je pense que c'est un peu
50:51une caricature des débats
50:52qui existent
50:53à l'Assemblée nationale.
50:54Tout à l'heure,
50:55vous montriez dans votre sujet
50:56la réforme des retraites.
50:57Pardonnez-moi,
50:58mais pendant la réforme des retraites,
50:59il y a eu des très beaux moments
51:00de politique.
51:01Il y a eu des très beaux moments
51:02d'affrontement politique,
51:03mais d'affrontement
51:04sur des sujets majeurs,
51:05de savoir,
51:06est-ce qu'on considère
51:07que c'est plutôt
51:08la retraite par répartition
51:09ou plutôt la retraite
51:10par capitalisation ?
51:11Est-ce qu'on considère
51:12que quand on a cotisé
51:13toute sa vie,
51:14est-ce que ce n'est pas légitime
51:15de pouvoir profiter
51:16un peu de son temps ?
51:17Je sais que parfois,
51:18c'est aussi le monde médiatique
51:19qui vient retenir
51:20de ces débats
51:21seulement telle scène
51:22ou telle scène.
51:23La vérité,
51:24c'est qu'à l'Assemblée,
51:25il y a des débats
51:26qui sont des débats de qualité
51:27et puis il y a des moments aussi
51:28et ça participe
51:29de la politique.
51:30La politique,
51:31c'est aussi convaincre des gens
51:32et pour convaincre des gens,
51:33c'est aussi faire en sorte
51:34que votre message
51:35s'adresse à eux
51:36et pour que votre message
51:37s'adresse à eux,
51:38vous devez aussi parfois
51:39produire des effets
51:40de communication,
51:41ça participe
51:42de la bataille politique.
51:43Des effets de communication,
51:44mais moi,
51:45ce que j'intéresse,
51:46là, il y a une étude
51:47qui est sortie
51:48par la Fondation Jean Jaurès
51:49à laquelle j'ai contribué,
51:50par exemple,
51:51qui montre que le sentiment
51:52est extrêmement accru.
51:53Ça veut dire que
51:54les gens ont l'impression
51:55que les autres sont
51:56de plus en plus violents
51:57et sans vraiment reconnaître
51:58qu'ils le sont en même.
51:59Autrement dit,
52:00la violence verbale,
52:01c'est toujours les autres,
52:02c'est toujours les autres
52:03qu'on entend,
52:04mais pourtant,
52:05ce sentiment est très partagé.
52:06On ne peut pas exonérer
52:07la parole politique,
52:08surtout celle qui se veut
52:09sinon radicale,
52:10en tout cas,
52:11du moins vraiment
52:12extrêmement tranchée
52:13comme la vôtre
52:14et je reviens à la question
52:15de la conflictualisation.
52:16Est-ce que vous pensez
52:17qu'on peut bâtir
52:18un projet de société commun
52:19dans un pays divisé
52:20sur une logique
52:21et une politique ?
52:22La difficulté,
52:23à mon avis,
52:24de votre raisonnement,
52:25c'est que vous niez
52:26les conflictualités
52:27qui existent
52:28dans la société.
52:29La société,
52:30elle n'est pas faite aujourd'hui
52:31de gens qui sont tous
52:32sur un pied d'égalité.
52:33Il y a de la confrontation,
52:34il y a de la conflictualité,
52:35il y a des rapports
52:36de domination
52:37qui existent
52:38dans la société
52:39et vous verrez,
52:40c'est constant
52:41depuis Jean Jaurès.
52:42Oui, c'est même constant
52:43depuis la démocratie athénienne.
52:44Ça a toujours existé,
52:45la démunation,
52:46les rapports de classe.
52:47C'est la suite
52:48de ce que j'allais dire
52:49qui est constant
52:50dans la situation
52:51dans laquelle il dit,
52:52dans l'entreprise,
52:53le patron qui est licencié,
52:54il le fait juste
52:55en signant un papier
52:56dans le calme.
52:57Vous voyez,
52:58ça ne fait pas de bruit,
52:59ça ne fait pas de confrontation.
53:00Par contre,
53:01celui qui le subit,
53:02c'est d'une violence totale.
53:03Où est la violence
53:04à ce moment-là ?
53:05A votre avis,
53:06elle est dans celui
53:07qui crie à la fin
53:08parce qu'il n'est pas d'accord
53:09pour faire ça
53:10ou est-ce que la violence
53:11est dans celui
53:12qui signe le papier
53:13pour jeter à la rue
53:14300 familles ?
53:15Moi, je pense que la violence
53:16est dans celui
53:17qui signe le papier
53:18pour jeter à la rue
53:19300 familles.
53:20C'est ça,
53:21c'est ce que je proteste
53:22peut-être avec des mots
53:23un peu forts.
53:24Je pense que l'enjeu,
53:25c'est de canaliser la violence
53:26et pas de la laisser exposer.
53:27Je pense que ça,
53:28ça suppose...
53:29La parole politique,
53:30elle est là pour ça.
53:31Il faudra en donner l'exemple.
53:32Donc, il faut l'exprimer.
53:33Mais oui,
53:34cette violence,
53:35si vous voulez la canaliser,
53:36il faut l'exprimer.
53:37Elle n'est pas exprimée
53:38par des discours
53:39si rupeux
53:40qu'on va avoir comme ça
53:41pour lutter.
53:42Vous en avez parlé
53:43calmement,
53:44en tout cas,
53:45sur ce point.
53:46On a pu avancer.
53:48Allez, Hugo Perchoir,
53:49merci Gérald Garuti.
53:50Merci Hugo.
53:51De l'indice et politique,
53:52vous pouvez rester assis.
53:53On va faire un dernier tour
53:54de table
53:55avec mes confrères
53:56qui voudraient vous poser
53:57une question
53:58plus personnelle,
53:59plus directe à vous,
54:00Manuel Bonpart.
54:01Oui, quand on parle
54:02de personne à personne.
54:03Il va y avoir
54:04une législative anticipée
54:05en Isère.
54:06Pas anticipée,
54:07une législative partielle.
54:08Partielle, oui.
54:09Je suis obsédée
54:10par les élections anticipées.
54:11Est-ce que Lucie Casté
54:12est votre candidate ?
54:13On a parlé
54:14de lui.
54:15C'est une bonne chose
54:16On n'a pas aujourd'hui, d'abord, la démission du député précédent
54:19n'a pas encore été enregistrée à l'Assemblée nationale.
54:22Ca fait partie des scénarios. On en discute avec elle.
54:25D'abord, il faut qu'elle le souhaite.
54:28Je ne sais pas. Vous avez l'air de le savoir.
54:30Est-ce que vous, vous le souhaitez ?
54:32Moi, je pense que si Lucie Castex veut être candidate
54:35et qu'elle souhaite être candidate sur cette circonscription,
54:39la France insoumise,
54:40qui a été affectée dans le cadre du nouveau Front populaire,
54:43c'est légitime que la France insoumise en discute avec elle.
54:46Admettez que cette discussion puisse avoir lieu entre nous.
54:50On n'a pas tout dit.
54:51Non, non, Olivier. Pas du tout.
54:53Vous auriez pu me dire, oui, c'est super, c'est notre...
54:56Je ne vais pas parler à sa place.
54:59C'était notre candidate pour Matignon.
55:02Elle veut s'engager au Parlement.
55:04Attendez, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
55:07Il n'y a aucun refus d'enthousiasme dans mes propos.
55:10Je vous réponds avec franchise
55:11que la moindre des choses, c'est d'en discuter avec elle
55:15avant de vous en discuter avec vous.
55:17Pour le reste, Lucie Castex,
55:18vous dites que ça a été notre candidate à Matignon,
55:21mais je vais vous dire quelque chose, ça la reste.
55:24S'il y a une démission
55:25ou si le gouvernement de M. Barnier tombe,
55:28je souhaite que ça soit Lucie Castex comme Premier ministre.
55:31Ca va, en termes d'enthousiasme.
55:33J'ai une question assez simple, qui est plutôt un étonnement.
55:36La question d'un parachutage, ça ne vous dérange pas ?
55:40Mais d'abord, c'est encore une fois...
55:42C'est pour ça que... Vous voyez bien.
55:44Vous êtes d'enthousiasme, peut-être.
55:46Pas du tout. Je dis que j'en discute avec elle.
55:49Je ne sais pas si elle souhaite être candidate.
55:52Pour le reste, quand on est candidat à l'Assemblée nationale,
55:55on représente le peuple dans sa globalité.
55:58Pas que ses électeurs.
55:59Je suis d'accord avec ça.
56:00Si Lucie Castex était candidate en Isère,
56:03elle devrait être candidate de la France insoumise
56:06ou du Nouveau Front Populaire ?
56:07Je pense qu'elle soit, dans ce cas de figure-là,
56:10candidate du Nouveau Front Populaire.
56:12Mais à travers une circonscription
56:14qui, dans l'accord que nous avions passé ensemble,
56:17était fléchée à la France insoumise.
56:19Ca me paraît nécessaire.
56:21Dernière chose, Clément Méric.
56:23Une question sur le Nouveau Front Populaire ?
56:25Je ne sais pas si on a le temps.
56:27Votre question à vous.
56:28Une question plus personnelle.
56:30Est-ce que les modèles de substitution
56:33pour l'optimisation globale de formes en aérodynamique
56:36avec méthode locale sans paramétrisation
56:39vous manquent parfois ?
56:40J'ai cité le titre.
56:41Ca, c'est le thème de la thèse...
56:43De mathématiques.
56:44Mathématiques appliquées à l'aéronautique.
56:47Vous avez fait ça. Ca vous manque ?
56:49Euh...
56:50J'ai pas le temps... Ca a pas le temps de me manquer.
56:53Je sais pas comment vous dire...
56:55Vous êtes passé à autre chose.
56:57C'est un métier que j'ai beaucoup apprécié.
56:59Je reste très intéressé par ces questions-là,
57:02mais mon engagement politique est total.
57:04Pour conclure, Hugo Couturier, pour conclure.
57:07La division.
57:08La multiplication et la soustraction.
57:10J'essaie de faire plutôt des additions et des multiplications.
57:13J'en profite, comme on est diffusé sur Twitch
57:16devant plus de 200 personnes.
57:18Est-ce que vous savez le surnom que vous donnent
57:21les streamers de gauche ?
57:22Je sais.
57:23Cranidos. Ca vous évoque quoi, ce surnom ?
57:25C'est qui, d'abord ?
57:27Je me suis renseigné. C'est un Pokémon qui a un cerveau...
57:30On vous appelle Grosse.
57:31Avec lequel il tape.
57:33Je le prends plutôt... Honnêtement,
57:35ça m'amuse et je le prends plutôt
57:37comme quelque chose de sympathique à mon égard.
57:39Voilà.
57:40Merci, Manuel Bompard, d'avoir été sur le plateau avec nous
57:44de lundi. C'est Politique sur LCP, qui revient la semaine prochaine.
57:48Bonne soirée.

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