• il y a 2 mois
9 juin 2024 : à la surprise générale, le Président de la République prend une décision qui va transformer le visage de l'Assemblée nationale, et le paysage politique français.
En annonçant la dissolution de l'Assemblée Nationale, dans la foulée du score historique du RN aux élections européennes, Emmanuel Macron a plongé la France dans 4 semaines d'une campagne folle et inédite...
Du ralliement de certains Républicains au Rassemblement National, en passant par l'Union de la Gauche ou le visage final de l'Assemblée, cette campagne n'a été qu'une série de rebondissements... Une suite de surprises, que nous allons vous raconter étape par étape, et à travers les analyses de spécialistes qui vont nous aider à comprendre cet épisode inédit de notre histoire parlementaire...
« Législatives 2024 : chronique d'une folle campagne », un film de Céline Crespy et Maxime Riou, avec toute la rédaction de LCP.

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Transcription
00:00Un ancien président de la République redevenu député et des socialistes deux fois plus
00:09nombreux qu'en 2022 au Palais-Bourbon.
00:12Une gauche arrivée en tête à l'Assemblée Nationale pour, au final, un Premier ministre
00:17de droite et un gouvernement composé de figures LR et macronistes.
00:22Pas même les esprits les plus fertiles auraient imaginé un tel scénario.
00:26Surtout avec un RN vainqueur à l'issue du premier tour des législatives.
00:30C'est la première fois sous la Ve République que le deuxième tour inverse l'ordre des
00:37gagnants.
00:38La perspective d'une prise de pouvoir par le Rassemblement National est apparue extrêmement
00:43crédible au soir du premier tour.
00:46Une situation inédite, conséquence d'une décision jugée insensée.
00:51Personne, il ne faut pas se cacher les choses, n'avait anticipé cette dissolution.
00:58C'est comme une mauvaise farce ou alors un espèce de coup de poker à Paris qui tourne
01:06mal.
01:07Nous allons vous raconter cette incroyable épopée, un épisode unique avec ses coups
01:12de théâtre, ses tergiversations et ses déceptions, l'aboutissement d'une folle campagne.
01:18Il est 19h en ce dimanche 9 juin.
01:23La soirée s'annonce belle pour les cadres et les militants RN, réunis au cœur du
01:29bois de Vincennes.
01:30Les sondages sont bons et les premières indiscrétions confirment que Jordan Bardella, de plus en
01:36plus populaire, va finir largement premier des élections européennes.
01:41Il est 20h, les premiers résultats confirment la suprématie du parti d'extrême droite
01:49et la claque électorale donnée au camp présidentiel.
01:52Le rassemblement national arrive largement en tête avec 31,5% des voix.
01:59Et Jordan Bardella a adoré itérer une demande faite il y a plusieurs semaines déjà.
02:05Le président de la République doit choisir de s'en remettre à l'esprit des institutions.
02:13Nous lui demandons solennellement de prendre acte de cette nouvelle donne politique, de
02:19revenir au peuple français et d'organiser de nouvelles élections législatives.
02:23A 21h, ce qui n'était qu'un mantra va soudain devenir réalité.
02:32J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote.
02:42Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale.
02:46Un mot qui sonne comme une première victoire pour le parti nationaliste.
02:57Au QG de la majorité présidentielle, les visages traduisent stupeur et tremblement,
03:07comme le pressentiment que cette décision est la genèse d'un séisme politique.
03:11On revote cette fois pour des législatives totalement inattendues.
03:15Emmanuel Macron a choisi de dissoudre l'Assemblée après la victoire du RN aux européennes
03:20en France.
03:21Énorme surprise, d'où une matinale remaniée pour mieux couvrir cette info.
03:25En ce lundi 10 juin, la France se réveille avec la gueule de bois et les stigmates d'un
03:31pays qui sait qu'il pourrait être pour la première fois depuis Vichy dirigé par l'extrême
03:37droite dans moins de trois semaines.
03:39La décision du président de la République est qualifiée de coup de poker dangereux.
03:47Avec son annonce de dissolution, il a ouvert la porte grande ouverte au Front national,
03:53donc il ne faudra pas se plaindre.
03:55Bah, c'est donner le pays aux fachos, quoi.
03:56Peut-être que les gens vont se rendre compte qu'en fait, c'est sa partie qui ne peut pas
04:00gouverner, donc peut-être qu'en 2027, ils vont se casser la gueule.
04:05Cette décision a saisi les Français et très clairement, avec toute mon expérience, je
04:10n'ai jamais appréhendé de la part des Français une telle incompréhension s'agissant d'une
04:17décision politique, quelle qu'elle soit.
04:18Qu'est-ce qui se passe ? Les élections européennes, un score très mauvais d'Emmanuel Macron,
04:24il va voter au touquet avec Macron, il revient dans la voiture, on comprend qu'il est sous
04:28la barre des quinze.
04:29Et c'est là que la décision se prend, donc finalement, très tardivement, en fin d'après-midi,
04:35le dimanche 9 juin, c'est à ce moment-là qu'il décide d'appuyer sur le bouton et
04:40dans la confidence, il n'y a pas grand monde.
04:42Je pense que le chef de l'État a souhaité prendre de court ses adversaires politiques.
04:49En décidant une dissolution imprévue, en l'annonçant le soir même des élections
04:57européennes.
04:58Décision inconsidérée, stratagème cynique ou piège tendu au RN, cette dissolution va
05:08donner lieu à une recomposition à gauche, une nupèce saison 2, appelée de ses voeux
05:13le soir même de la déclaration présidentielle par François Ruffin.
05:17J'en appelle à Marine Tourdelier, j'en appelle à Fabien Roussel, j'en appelle à Olivier
05:25Faure, j'en appelle à Manuel Bompard pour qu'on se mette derrière une bannière commune,
05:29une bannière Front Populaire, il nous faut évidemment nous unir dans ce moment.
05:32Mais cette dissolution va aussi causer, du côté de la droite, des scènes de campagne
05:41rocambolesques.
05:42A droite, les Républicains au bord de l'implosion, l'après le ralliement de leur numéro 1 au
05:52Rassemblement National.
05:53Il y a aujourd'hui une force qui va se lever, qui doit se lever pour s'opposer à l'impuissance
06:00du macronisme, donc il faut une alliance, c'est le sens de la Ve République, nous le
06:05faisons.
06:06Une alliance avec qui, Eric Ciotti ? Une alliance avec Marine Le Pen, clairement, c'est ce
06:08que vous nous annoncez ?
06:09Une alliance avec le Rassemblement National, avec ses candidats, une alliance à droite.
06:14J'ai eu envie de vomir, j'ai eu envie de vomir quand j'ai entendu le chef de ma famille
06:22politique, de la famille politique des gaullistes, aller se vendre au Rassemblement National.
06:28En franchissant le Rubicon, Eric Ciotti est frappé d'un à thème par ses amis politiques
06:34comme par ses ennemis.
06:37Honte à vous, vous ne méritez pas le nom qui est inscrit sur votre façade, monsieur.
06:43Vous non plus, madame.
06:44Votre diatribe m'honore, madame.
06:45Je n'avais pas vu que c'était tel.
06:50Dans la foulée, les cadres des Républicains convoquent un bureau politique pour exclure
06:56Eric Ciotti.
06:57Il n'y a pas de place pour les traites et les putschs à la petite semaine.
07:02En représailles, Eric Ciotti licencie tous les collaborateurs du parti qui refusent de
07:07lui obéir.
07:08Le président DLR s'enferme au siège, tel un forcené bien décidé à empêcher le
07:17bureau politique de se tenir.
07:19On a l'impression de vivre dans une mauvaise série canale.
07:22Est-ce qu'une CNI peut se tenir dans ces circonstances ?
07:24Bien sûr.
07:25Elle doit se tenir jusqu'à dimanche quand on va laisser un candidat.
07:29Bah, écoutez, on appellera le samuche, c'est ça ?
07:31On appellera Jordan Barnella pour le sortir de son bureau.
07:33Au terme du bureau politique, le verdict tombe.
07:38Le chef devient Persona non grata.
07:41Eric Ciotti est en rupture totale avec les statuts et la ligne portée par les Républicains.
07:47Il est exclu ce jour des Républicains.
07:50Exclu, mais toujours président, telle le décide la justice.
07:56Eric Ciotti s'accroche à son siège.
08:00La décision a été jugée solitaire et ça a été les principaux épisodes de cette
08:05série Netflix de la première semaine de campagne, post-9 juin 2024.
08:09Ça fait beaucoup rire de voir Ciotti qui pose des scellés ou qui pose des verrous au
08:16siège de LR.
08:18Et c'était au début un peu dangereux parce que la vérité c'est que c'est quand même
08:23tout ce qui s'est passé depuis un mois n'est pas drôle du tout.
08:26Le ralliement d'Eric Ciotti au Rassemblement National qui a mis fin à la stratégie de
08:34cordon sanitaire qui avait été déployée par la droite de Jacques Chirac.
08:40Les électeurs des Républicains eux-mêmes n'ont pas suivi et dans les urnes ils ont
08:46voté contre le Rassemblement National.
08:50Et pour ajouter de la dramaturgie, Reconquête se déchire.
08:54Marion Maréchal c'est l'heure de la réconciliation.
08:57Marion Maréchal met tout son poids pour faire une union avec le RN.
09:02J'ai le souhait ardent que nous puissions trouver le moyen de nous rassembler et donc
09:08de faire participer ces idées de Reconquête à ce rassemblement et j'en discuterai donc
09:13avec Eric Zemmour pour qu'une décision soit ensuite prise et que nous puissions donc revenir
09:18vers Jordan Bardella et Marine Le Pen.
09:20Oui mais voilà, le RN ne veut pas d'Eric Zemmour.
09:24Alors c'est la rupture entre les deux visages de Reconquête.
09:31Eric Zemmour a décidé, malgré notre opposition, de présenter le maximum de candidats contre
09:36cette coalition des droites dans toute la France, prenant ainsi le risque de faire perdre
09:41cette inédite espérance de battre Emmanuel Macron et l'extrême gauche.
09:47L'ex-journaliste du Figaro semble être le grand perdant de l'union des droites,
09:53lui qui en avait fait un graal politique.
09:59A gauche en revanche, on va ressortir la vieille idée de l'union.
10:06À la une de l'actualité ce matin, des candidatures uniques à gauche dès le premier tour.
10:11Les partis de gauche ont trouvé un accord de principe en vue du premier tour des législatives
10:15le 30 juin. Le président de la République, lui, se lance cet après-midi dans la campagne.
10:21Depuis des semaines, la Nupes battait de l'aile. L'union de la gauche était fragilisée
10:26par la question palestinienne et les conséquences des attaques du Hamas.
10:31Pourtant, en moins de cinq jours, les quatre partis de gauche vont mettre leur désaccord de côté.
10:40Et c'est l'élunité pour les législatives.
10:44La surprise dans la surprise, c'est que Macron, sans doute, je dis bien sans doute,
10:48et ses proches imaginaient une gauche en incapacité de se réunir en bloc
10:53compte tenu d'une campagne européenne extrêmement âpre, violente.
10:58S'il y a une chose sur laquelle la gauche française peut se fédérer et faire bloc,
11:03c'est quand il s'agit de se battre contre l'extrême droite.
11:06Et ça, il le méconnaît et il se prouve.
11:09La Nupes apparaissait comme une alliance électorale.
11:13Le Front populaire va se présenter comme un devoir moral.
11:17L'extrême droite est aux portes du pouvoir. Je connais comme vous leurs idées.
11:21Je connais comme vous leurs valeurs. Je connais comme vous leurs méthodes et tout ce qui nous en sépare.
11:26Et donc aujourd'hui, c'est soit eux, l'extrême droite, soit nous, soit nous.
11:32Et ça doit être vous. Et ça va être nous.
11:35Nous avons signé hier soir un accord qui comprend des candidatures uniques
11:40sur l'ensemble des circonscriptions de l'Hexagone et des Français de l'étranger,
11:45ainsi qu'un contrat de législature que vous avez visité.
11:52Selon cet accord, sur 577 circonscriptions, 229 sont représentées par un candidat LFI,
12:01et 175 par un candidat socialiste.
12:08Communistes et socialistes obtiennent plus de circonscriptions qu'il y a deux ans,
12:13jouant des gouttes pour peser davantage face à LFI,
12:17qui perd plus de 130 candidats par rapport à 2022.
12:22Pourtant, une question cruciale n'est pas tranchée.
12:27M. Ford a mené sur un leader, il n'a pas été donné, il arrivera quand, s'il y en a un qui arrive ?
12:32Mais pourquoi voulez-vous me personnaliser, y compris une élection parlementaire ?
12:37Moi je souhaite un front populaire, un front qui d'ailleurs aille au-delà
12:41de ce que nous sommes les partis politiques.
12:43Je souhaite que ce soit une décision prise par l'ensemble des parlementaires
12:47du nouveau groupe, du nouveau front populaire,
12:52qui prennent la décision au lendemain de l'élection.
12:56Qui rentrerait à Matignon si le front populaire était en tête ?
13:00En 2022, la figure de Jean-Luc Mélenchon s'imposait.
13:04Mais le contexte a changé, et le leader insoumis le sait.
13:08Je m'en sens capable, et nous avons dans nos rangs de quoi faire.
13:12Alors je ne m'élimine pas, mais je ne m'impose pas.
13:15Désormais, l'EPS est plus fort, et les positions du leader insoumis sur Israël
13:20ont plutôt un effet repoussoir.
13:24Alors les candidatures ne manquent pas.
13:27Quel que soit le poste que je puisse occuper,
13:30si c'est à Matignon comme Premier ministre, pourquoi pas ?
13:33J'ai dit que j'étais capable de faire ça.
13:35Je fais partie de celles et ceux qui peuvent prétendre être Premier ministre.
13:39Je pense à Laurent Berger.
13:43D'autant que Jean-Luc Mélenchon va encore renforcer son image d'autocrate.
13:50Alexis Corbière, figure incontournable des insoumis,
13:54fait campagne en Seine-Saint-Denis.
13:57Pourtant, il n'a pas été investi pour être le candidat du Front populaire,
14:01LFI l'ayant remplacé par une inconnue.
14:07Jean-Luc Mélenchon lui a fait payer ses critiques sur le fonctionnement du parti,
14:12comme trois autres candidats qui avaient mis en cause la ligne LFI sur le Hamas.
14:17Vous allez bien ? Ça va ?
14:21Bon, voilà, il y a une situation un peu paradoxale.
14:24Vous m'obteniez votre...
14:26Je peux pas accepter ce genre de méthode.
14:28C'est pas par un mail à 23h30 qu'on règle des problèmes internes.
14:33En tout cas, c'est tout à votre honneur que d'être un peu, entre guillemets,
14:39la victime de ce qui vient de se passer.
14:42Ça veut dire que vous avez eu le courage de dire des choses importantes.
14:47Merci, hein ? Merci, merci beaucoup.
14:53Alexis Corbière, dissident en son propre pays,
14:57mais soutenu par les grandes figures du Front populaire.
15:07Chers amis !
15:13Union pluvieuse, union heureuse !
15:22Hasard ou coïncidence, c'est à Montreuil,
15:25dans la circonscription d'Alexis Corbière,
15:28que se tient un des premiers meetings du Front populaire.
15:32Y participe la garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon.
15:36Pourtant, François Ruffin, l'homme qui monte,
15:39va avoir des propos sans équivoque.
15:42Chers amis, je veux dire mon plein soutien
15:46à mon camarade et ami Alexis Corbière.
15:51Jean-Luc Mélenchon est considéré comme un handicap pour son parti
15:55par plus de 70% des Français,
15:58même chez les sympathisants du Front populaire.
16:02Unité ! Unité ! Unité !
16:05Unité ! Unité ! Unité !
16:08Unité ! Unité ! Unité !
16:11Unité ! Unité ! Unité !
16:14Unité ! Unité ! Unité !
16:18Aurélien Saint-Aoul, investi par LFI,
16:21est pratiquement certain de renouveler son mandat
16:24dans les Hauts-de-Seine.
16:26Pourtant, en campagne, il ne peut y échapper.
16:31Bonjour, M. Saint-Aoul.
16:34On est de tout cœur avec vous et avec le Front populaire.
16:37Mais on n'est pas très fiers des manœuvres actuelles à LFI
16:41et du débarquement, la purge qu'il y a eu avec Clémentine Autain,
16:45avec Raquel Garrido, une histoire interne qui concerne tout le monde.
16:48Vous avez vu que depuis, on ne parle que de ça,
16:51et que ça a cassé la dynamique qu'on avait.
16:53On ne comprend pas du tout ce que Mélenchon fait.
16:55On verra ce qui casse la dynamique.
16:57Elle est au niveau national, elle enlève le Front populaire.
17:00Mais quel intérêt ?
17:01Corbière et Garrido sont des gens bien,
17:03qui s'investissent dans le mouvement et sur les questions internes,
17:06sur cette espèce de sectarisme trotskiste
17:08où on purge les gens, chaque génération, les unes après les autres.
17:11Mélenchon est un boulet.
17:13Et il faut le faire taire.
17:16Mais il y a un autre homme qui est prié de se taire
17:19par les membres de son propre camp.
17:22Et c'est plutôt inattendu.
17:24C'est le président de la République lui-même.
17:29Les députés veulent que ce soit Gabriel Attal qui conduise la bataille,
17:32pas le président, désormais jugé repoussoir.
17:36Emmanuel Macron ne peut pas s'empêcher d'être en première ligne.
17:40Très vite après la dissolution,
17:42il prend la parole dans une conférence de presse fleuve.
17:45Si j'avais été devant vous, à l'issue de Dimanche soir,
17:49avec 50% des Français qui votent aux extrêmes,
17:52en vous disant qu'on ne change rien.
17:54On continue.
17:55Vous m'auriez dit, il est déconnecté, ce type.
18:01Voilà une photo qui en dit long
18:03sur les réactions des proches du président
18:05le lendemain de la dissolution.
18:07Un Premier ministre député,
18:09une présidente de l'Assemblée nationale qui semble ailleurs.
18:13D'ailleurs, le quatrième personnage de l'Etat
18:16essaye de faire changer d'avis le président de la République.
18:21Mais visiblement, Emmanuel Macron a choisi en petit comité.
18:28Je ne pense pas qu'il y ait eu beaucoup d'acteurs du champ politique
18:31qui n'aient pas été surpris.
18:33C'est vrai que la fameuse photo d'une forme de Conseil des ministres
18:36au dimanche 4 juin est dévastatrice.
18:38L'avoir fait sortir, ça dénote une certaine irresponsabilité
18:42et une certaine maladresse.
18:44Comment peut-on mobiliser sa base
18:47quand on voit les principaux, les principales têtes d'affiches
18:51de la majorité présidentielle aussi défaites ?
18:53Les députés ont eu le sentiment sans doute
18:57d'avoir été d'une certaine manière sacrifiés
19:00sur l'autel de la décision présidentielle.
19:03Donc évidemment, ça devrait laisser un peu d'amertume.
19:09C'est pas facile partout, on a vraiment des territoires
19:11extrêmement différents les uns des autres.
19:13D'ailleurs, quand Yael Brounpivès fait campagne
19:16dans son fief des Yvelines, son tract ne mentionne
19:19aucune référence au président de la République.
19:22Quand les électeurs lui parlent de cette drôle
19:24de décision présidentielle, elle a une réaction
19:27qui en dit long.
19:29Malheureusement, il y a eu des solutions, je veux le dire.
19:32Mais voilà, c'est tout, j'ai pas rien d'autre à dire.
19:34Vous avez compris pourquoi le président de la République
19:36avait choisi le discours ?
19:37Pas tout à fait.
19:39Voilà, c'est tout dit.
19:41Merci, à bientôt, merci pour tout, au revoir.
19:46Alors qu'elle a bien conscience d'être filmée,
19:48c'est elle qui aborde le sujet avec un militant sur place.
19:52Une petite musique commence à être entendue.
20:16Emmanuel Macron ferait perdre des points
20:19à la majorité présidentielle.
20:21En tout cas, la campagne m'attend pas.
20:24Bonjour, monsieur.
20:26Vous, vous êtes bien.
20:27Mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule.
20:29C'est tout.
20:31C'est lui qui nous fout dans la merde, c'est tout.
20:33Allez, mais bon courage.
20:34On compte sur vous pour se battre contre les extrêmes.
20:36Oui, mais c'est à vous que je dis bon courage,
20:38c'est pas à...
20:39D'accord, mais c'est une élection législative.
20:41Pour le premier ministre.
20:42Voilà, ok, allez, au revoir.
20:43Au revoir, monsieur.
20:45Certains, et pas des moindres,
20:47commencent à penser à l'après Macron.
20:51Edouard Philippe, avec son parti Horizon,
20:54a décidé de s'émanciper.
20:56En présentant 82 candidats aux législatives,
21:00il va seul aux élections sauf ses propres couleurs
21:03et sépare son financement de celui de Renaissance.
21:06Une façon peut-être d'enterrer le macronisme
21:10et de lancer des lignes pour 2027.
21:14C'est le président de la République qui a mis un terme tout seul.
21:16Très bien.
21:17Moi, ce que je veux maintenant,
21:18c'est construire une nouvelle majorité parlementaire.
21:20Et je suis pas là pour refaire ce qui a déjà été.
21:23Je suis là pour essayer de construire une base politique plus large
21:26avec des formations politiques qui n'étaient pas, jusqu'à présent,
21:29et qui n'avaient pas voulu rejoindre,
21:30et après tout, c'est parfaitement leur droit,
21:32la majorité présidentielle.
21:34Venons-en aux intentions de vote.
21:36Le RN et ses alliés à 36.
21:39Légère hausse.
21:4132 pour le RN.
21:43Et pendant ce temps-là, le RN bat la campagne.
21:47Lors de la soirée, il y a deux ans,
21:49le parti d'extrême droite a remporté deux circonscriptions sur six.
21:54Mais au vu des scores aux européennes,
21:56le RN est persuadé de pouvoir faire mieux.
21:59Notamment ici, dans la cinquième circonscription,
22:03où ça s'est joué à quelques voix près.
22:05C'est triste, ce temps, pour les exposants, les commerçants.
22:09Alors exite l'ancien candidat.
22:12On a envoyé un poids lourd.
22:15Pendant ce temps-là, la Kapelle est un très proche de Marine Le Pen,
22:18un ancien député européen qui sait faire campagne.
22:25Alors, cette petite dame, vous l'avez vue ?
22:27Non ?
22:28Non.
22:29Alors, je vais aller la voir.
22:30Il faut voter.
22:31Allez, bon courage, madame.
22:33Merci.
22:37Elle n'a pas voté aux européennes, cette dame.
22:40Mais elle va voter au chef-div.
22:42Elle aime bien Jordan Bardella.
22:45Dans tous les bureaux de vote,
22:47Jordan Bardella est arrivé en tête.
22:48Il se passe quelque chose.
22:49Les digues sont en train de céder.
22:51Et je suis convaincu que nous allons créer plus une surprise.
22:54Nous allons remporter la majorité absolue,
22:56enfin, il la faut, pour adresser le pays,
22:58le 30 juin prochain.
23:00Vous savez, on était préparé.
23:01On a ce qu'on appelle le plan Maty.
23:03On l'a dit depuis très longtemps, la dissolution est possible.
23:06C'est une hypothèse.
23:07Gouverner, c'est prévoir.
23:08Donc on s'était dit, on se prépare.
23:09Je suis membre de la commission de l'investiture.
23:11Cela fait six mois que je suis en commission de l'investiture
23:13pour investir les candidats au Législatif.
23:15J'ai une équipe de choc.
23:17Ça ne plaisante pas.
23:18Ce qui n'était qu'un vote de protestation
23:21est devenu un vote d'adhésion.
23:23La France rurale et périphérique
23:25pensent que le RN est le seul parti
23:27qui peut améliorer leur vie.
23:34Il ne faut pas croire que c'est gagné là non plus.
23:35C'est ça.
23:36Donc il faut se déplacer.
23:37Ça c'est bien vous miser aux organes.
23:39Faites les procurations.
23:40J'ai dit à beaucoup de monde, faites les procurations.
23:43Allez-y.
23:44Si vous avez du mal à trouver quelqu'un pour les procurations,
23:46on connaît pas mal de gens.
23:47On a monté une structure.
23:49On facilité les procurations.
23:51Les Français votent souvent.
23:53Parce que je crois que sur le pouvoir d'achat,
23:55on apporte des solutions.
23:56On apporte de vraies solutions.
23:57Il n'y a pas de pouvoir d'achat.
23:58L'immigration, l'insécurité.
23:59Voilà, c'est ça.
24:00On redresse le pays.
24:01On met des gens qui ne l'ont jamais été.
24:03C'est ça.
24:04Pourquoi les gens ?
24:05Ils se plaignent de plein de choses,
24:07comme quoi ça ne va pas.
24:08Vous n'avez jamais tenté ça.
24:09Et je leur dis, mais vous n'avez jamais tenté ça.
24:11Comment vous pouvez savoir que ça ne marche pas ?
24:13Laissez-les au pouvoir.
24:14Laissez-les passer.
24:15Et après, vous pourrez juger.
24:17Essayez-nous.
24:19Voilà le principal argument de campagne.
24:22Car pour le programme, on reste évasifs.
24:26Officiellement, c'est le même qu'en 2022,
24:29lors de la présidentielle.
24:31Mais au fur et à mesure,
24:33Jordan Bardella renonce au programme,
24:35renvoyant la mise en place des mesures phares
24:37au calandre grec.
24:39Ça va bouger un peu.
24:41Ça va bouger un peu.
24:42Les baisses d'impôts pour les moins de 30 ans.
24:44Nous le ferons dans le second temps.
24:45La nationalisation des autoroutes.
24:47On a chiffré à 40 à 50 milliards.
24:49Je vais devoir faire des choix.
24:50Sur la réforme des retraites.
24:52Je veux avoir entre mes mains
24:54l'audit financier de tous les grands services publics
24:56de l'État et de l'État réel des finances publiques,
24:58avant d'engager cette réforme.
25:00L'interdiction du voile dans l'espace public.
25:02Pourquoi vous voulez attendre ?
25:04Madame.
25:06Et la surprise est totale
25:08quand Jordan Bardella est très ferme
25:10et dit que s'il n'obtient pas
25:12289 sièges,
25:14il pourrait refuser Matignon.
25:16Il y a de moins en moins de programmes
25:18et de plus en plus de conditions.
25:20Ça commence à ressembler à un refus d'obstacle.
25:22On a vu le Rassemblement national
25:24reculer sur toute une série
25:26de mesures
25:28qui étaient présentées comme des mesures phares.
25:30Je crois que c'est aussi
25:32un des effets
25:34de la décision présidentielle.
25:36Imprévue.
25:38Il y avait une impréparation
25:40programmatique.
25:42Je ne pense pas que
25:44le fait que le RN ait
25:46un peu modifié son offre
25:48programmatique,
25:50a un petit peu rebattu,
25:52a enlevé quelques propositions
25:54polémiques, lui ait fait du tort.
25:56Parce qu'au contraire,
25:58j'ai beaucoup de Français,
26:00et je l'ai vu dans des qualitatifs,
26:02qui ne sont pas si radicaux que ça.
26:04Ils ne vont pas faire ce qu'ils ont dit.
26:06De toute façon, c'est eux l'alternative.
26:08On ne les a jamais essayés, etc.
26:10Sur le terrain,
26:12le discours n'a pas changé.
26:14Dans la première circonscription du Var,
26:16la seule du département
26:18qui ne soit pas tombée dans l'escarcelle du RN
26:20en 2022,
26:22le parti a dépêché Sébastien Soulé,
26:24un policier venu dérouler
26:26le traditionnel discours sur l'insécurité.
26:30Là, ça fait partie
26:32des fauteuils
26:34ou les chouffres,
26:36c'est comme ça que ça s'appelle,
26:38se mettre en place pour annoncer l'arrivée des policiers.
26:40Vous avez la loi des trafiquants de drogue
26:42qui agit sur tous les habitants
26:44en ayant des peines qui soient
26:46plus conséquentes, avec une justice
26:48beaucoup plus ferme, je pense qu'on peut y arriver.
26:50Il faut que la peur change de camp.
26:52Même sur cette terre
26:54promise pour le RN,
26:56des centaines de manifestants se sont mobilisés
26:58ici depuis quelques semaines
27:00contre l'extrême droite.
27:02Alors, quand nos interviews vont
27:04Sébastien Soulé, il se fait
27:06interpeller par une habitante
27:08mécontente.
27:10Quand je vois ça, j'appelle toujours aux gens qui habitent ici,
27:12qui payent des fortunes,
27:14qui essayent de s'en sortir, qui payent des assurances.
27:16Il n'y a pas de récupération interne
27:18par rapport à ça, je suis désolée.
27:20Oui, ça brûle et ça, ça fait le jeu du Front National.
27:22Il faut arrêter de croire que c'est de la délinquance, etc.
27:24Ça arrive de partout, je suis désolée.
27:26C'est quoi, madame, alors, pour vous ?
27:28Mais je n'en sais rien, mais tout ça, ça fait monter le FN.
27:30Il faut faire front au Front National.
27:32Moi, sur la sécurité, je peux vous amener plein de solutions.
27:34Mais bien entendu, il faut arrêter
27:36les mustiers récidivistes, par exemple,
27:38dont les familles touchent les allocations familiales
27:40et qui ne viennent même pas chercher leurs enfants.
27:42Vous trouvez ça normal ?
27:44L'éducation, c'est pas les parents qui la donnent, c'est la police.
27:46C'est trop tard, madame.
27:48Bonne journée.
27:50Le RN souffre encore
27:52d'un effet repoussoir étant considéré
27:54comme un parti extrémiste
27:56par une partie de la population.
27:58Mais un nouveau fait politique
28:00va apparaître durant cette campagne.
28:02L'union de la gauche
28:04va être diabolisée.
28:06Emmanuel Macron semble aussi renvoyer dos à dos
28:08les deux partis, RN et Nouveau Front Populaire,
28:10les extrêmes, dit-il, dont les programmes,
28:12selon lui, pourraient conduire à la guerre civile.
28:14Est-ce que vous reprenez cette expression ?
28:16Durant la campagne, le camp présidentiel
28:18n'a eu de cesse d'apparaître
28:20comme le seul vote raisonnable
28:22et de renvoyer le Front Populaire
28:24au rang de parti infréquentable.
28:28Qu'il y ait eu des termes
28:30très passionnels,
28:32encore une fois, je trouve que c'est vraiment le mot qui ressort,
28:34comme celui de guerre civile, me paraît assez tendancieux
28:36et grave, notamment pour un président de la République
28:38qui, je rappelle l'article 5 de notre constitution,
28:40est le gardien des institutions.
28:42Celui qui donne le cap, l'arbitre.
28:44Donc agiter ce terme-là,
28:46d'ailleurs angoisser nos partenaires étrangers,
28:50a sûrement un but électoral
28:52qui, finalement, se retourne toujours contre celui
28:54qui l'emploie, parce que je crois que c'est la plus profonde
28:56angoisse des Français, c'est de terminer plus divisé
28:58que jamais à la suite d'un scrutin électoral.
29:00Donc Emmanuel Macron,
29:02il décide de renvoyer
29:04dos à dos les extrêmes,
29:06l'extrême droite, même si d'ailleurs,
29:08certains dans son camp ont du mal à prononcer ce nom.
29:10Il se plie
29:12au diktat du Rassemblement national
29:14qui refuse qu'on l'appelle en ces termes.
29:16Et puisqu'il appelle l'extrême gauche,
29:18il a un peu tendance à mettre
29:20dans ce vocable
29:22toute la gauche française, y compris François Hollande.
29:24Donc ça en fait sourire à certains.
29:26Des éléments de langage
29:28repris par les ténors
29:30de la majorité présidentielle.
29:32La seule chose que je sais,
29:34c'est que l'extrême gauche comme l'extrême droite
29:36sont aussi nocives pour le pays
29:38du point de vue économique
29:40comme du point de vue des valeurs.
29:42Ils n'ont pas envie de l'extrême droite, de l'extrême gauche,
29:44de leur projet de division du pays.
29:46Je ne voterai jamais pour la France insoumise
29:48ni pour le Rassemblement national, c'est clair ?
29:50Mais cette stratégie
29:52va se montrer peu payante.
29:54Est-ce que le RN
29:56peut avoir cette majorité absolue ?
29:58Est-ce qu'il y a aussi un risque
30:00d'une assemblée ingouvernable ?
30:02Réponse dans quelques secondes.
30:04Dimanche 30 juin,
30:06les résultats du premier tour tombent.
30:08Et c'est donc le Rassemblement national
30:10et ses alliés qui arrivent en tête de nos estimations
30:12avec 34% des suffrages
30:14suivi du nouveau front populaire
30:1628,1%.
30:18Conformément
30:20aux prévisions, le RN
30:22est en tête, la projection
30:24en nombre de sièges est bleu marine.
30:26Pour autant, rien n'est gagné.
30:28Et le second tour
30:30sera déterminant.
30:32Il nous faut une majorité absolue
30:34pour que Jordan Bardella soit dans 8 jours
30:36nommé Premier ministre
30:38par Emmanuel Macron.
30:40La participation
30:42a été importante.
30:44Résultat, dans plus de 300
30:46circonscriptions, ce profil
30:48des triangulaires.
30:50C'est donc là que va être la clé
30:52du second tour.
30:54Très vite, la gauche appelle ses candidats
30:56arrivés en troisième position
30:58à s'effacer pour faire barrage au RN.
31:02Nulle part,
31:04nous ne permettrons au RN
31:06de l'emporter.
31:08Et c'est pourquoi,
31:10dans l'hypothèse où ils seraient arrivés en tête
31:12tandis que nous ne serions qu'en
31:14troisième position,
31:16nous retirerons notre candidature.
31:28Nous allons faire élire Mme Borne
31:30ou M.Marlex.
31:32Est-ce que c'est si facile que ça
31:34pour moi de le dire ?
31:36Franchement, je vous le dis, ça n'est absolument pas simple.
31:38Parce que je me suis battu
31:40contre les uns et contre les autres.
31:42Je l'ai fait, mais en ayant
31:44le sentiment aussi que nous étions adversaires,
31:46pas ennemis.
31:48Au nom du RN,
31:50la gauche se retire dans plus d'une centaine
31:52de circonscriptions.
31:54Mais au sein de la majorité
31:56présidentielle, la réciproque
31:58n'est pas évidente.
32:00C'est plutôt 50 nuances de RN.
32:02Si le Premier ministre
32:04est sans ambiguïté...
32:06Pas une voix
32:08ne doit aller au RN.
32:10Cela passera par le désistement
32:12de nos candidats, dont le maintien
32:14en troisième position aurait fait
32:16élire un député RN
32:18face à un autre candidat qui défend
32:20comme nous les valeurs de la République.
32:22Votez pour les candidats qui défendent
32:24la République. Je vous remercie.
32:26D'autres ténors de la majorité
32:28veulent un front républicain
32:30à géométrie variable.
32:34Aucune voix ne doit se porter
32:36sur les candidats du RN
32:38ni sur ceux de la France insoumise
32:40avec lesquels nous divergeons
32:42non pas seulement sur des programmes
32:44mais sur des valeurs fondamentales.
32:46Je combats le RN
32:48mais je ne vote pas pour la France insoumise.
32:50Je ne vote pas pour la France insoumise
32:52parce que la France insoumise a pris des positions
32:54qui sont contre la nation française.
32:56Je vais réagir à ce que vient de dire Bruno Le Maire
32:58parce que je suis, un, atterré
33:00et deux, extrêmement en colère.
33:02On vous sent très émue.
33:04Très émue parce que ça fait dix ans que je vis dans une ville tenue par le RN.
33:06Et ce que vient de faire Bruno Le Maire
33:08c'est un comportement
33:10de lâche et de privilégié.
33:12De privilégié.
33:14C'est hors-sol, c'est lunaire
33:16et ce n'est pas à la hauteur de l'histoire.
33:20A l'Assemblée nationale,
33:22les 76 élus au premier tour
33:24font leur rentrée des classes.
33:26La gauche.
33:28On est tous unis.
33:30Dans toute sa diversité.
33:34Et le Rassemblement national.
33:38Voici les trois
33:40premiers députés
33:42parmi les 38 déjà élus.
33:44Je vous préviens, j'ai le CP qui nous suit.
33:46Je préfère le dire.
33:50Ils nous suivent depuis quelques jours.
33:52De toute façon, on la refera la semaine prochaine avec tout le monde.
33:54C'est ça.
34:04Je vous préviens, j'ai le CP qui me suit et il y a un micro.
34:08Des novices qui ne veulent pas commettre d'impair.
34:14Et qui continuent
34:16de donner une image lisse et apaisée
34:18comme leur demande de faire
34:20Marine Le Pen.
34:22Merci.
34:32Selon le journal Le Monde,
34:34on compte au moins 185
34:36désistements de candidats du nouveau Front populaire
34:38ou macronistes pour faire barrage
34:40au Rassemblement national.
34:44Mais durant cet entre-deux-tours,
34:46le vent semble tourner.
34:48L'ERN apparaît de plus en plus
34:50comme un parti décidément différent des autres
34:52avec une polémique autour des binationaux.
34:54Une résurgence du thème
34:56de la préférence nationale.
34:58C'est toujours inquiétant.
35:00Donc on verra bien ce que ça va donner.
35:02Est-ce que les barrages vont fonctionner ou pas ?
35:04Je croise les doigts.
35:06Je trouve ça assez angoissant.
35:08Comme je le disais, du coup, la montée du ERN me fait très peur.
35:10Je ne sais pas trop ce que ça va donner
35:12dans nos vies de tous les jours.
35:14Et certains sympathisants de gauche
35:16ou optimistes se mettent à rêver
35:18dans l'ordre envisagé,
35:20il y a quelques jours.
35:24C'est très serré.
35:26Par rapport au résultat final,
35:28il y a beaucoup de chances
35:30que le NFP puisse passer
35:32et avoir une certaine majorité
35:34et avoir une certaine influence.
35:38Encore faudrait-il que le Front républicain fonctionne.
35:40Et il y a des circonscriptions
35:42où il doit être particulièrement puissant
35:44pour éviter la victoire du ERN.
35:48En Eure-et-Loire, Olivier Marlex,
35:50le député sortant
35:52et patron des LR à l'Assemblée,
35:54a 12 points de retard
35:56sur le candidat d'extrême droite.
35:58Alors, il mise sur la proximité.
36:00Bonjour, madame.
36:02Bonjour, Marlex.
36:06Vous voyez ma permanence pour Saint-Martin ?
36:08Moi, je reçois tout le monde.
36:10Toutes les semaines, je reçois 15, 20 personnes.
36:12Et quand il y a des problèmes, j'arrange de les régler.
36:14La candidate PS,
36:16en 3e position, s'est désistée en sa faveur.
36:18Un désistement
36:20qui ne lui a pas valu
36:22le moindre remerciement d'Olivier Marlex.
36:24D'ailleurs, il a un discours
36:26ambigu sur le Front républicain.
36:28Je rentre toutes ces expressions
36:30de front, de barrage, de tout ça.
36:32Moi, je pense que chaque Français
36:34qui a des valeurs est capable de se positionner
36:36très clairement là-dessus.
36:38Et vous, par exemple, est-ce que, personnellement,
36:40vous l'avez fait en 2022, par exemple ?
36:42En 2022, oui, j'avais expliqué très clairement
36:44que mon choix n'était évidemment pas
36:46que c'était non à Marine Le Pen.
36:48Vous avez voté Macron ?
36:50Non.
36:52Je crois que j'ai voté Blanc.
36:54Mais je vais dire en tout cas qu'on ne vote pas Marine Le Pen.
36:56Oui, mais là...
36:58En tout cas, on ne vote pas Marine Le Pen.
37:00Ce que vous aimeriez, là, c'est qu'on vote pour vous
37:02et pas Blanc.
37:04Les gens sont responsables, vaccinés.
37:06Je ne peux pas croire qu'un électeur de gauche
37:08entre l'ORN et moi
37:10dise que c'est bonnet blanc et blanc bonnet.
37:12Oui, mais vous l'avez fait pour Macron et Le Pen.
37:18Selon lui, être élu
37:20avec les voix de gauche ne veut pas dire
37:22prendre en compte les idées
37:24de gauche.
37:26Là, après, c'est du biais.
37:28Oui, c'est un vrai sujet.
37:30Non, non, non, non.
37:32J'ai rencontré des gens, depuis, dans des collectifs,
37:34dans des quartiers, qui me disent
37:36« Mais est-ce que vous allez, du coup,
37:38venir et faire une politique,
37:40faire un compromis sur... »
37:42J'ai dit « Non, non, vous connaissez mes convictions,
37:44vous savez qui je suis. Je suis de droite
37:46et je ne vais pas m'en excuser, mais d'une droite gaulliste.
37:48Et voilà, je suis comme je suis. »
37:50En clair,
37:52les Républicains s'opposent d'ores et déjà
37:54à toute participation
37:56à une coalition après les législatives.
37:58Finalement,
38:00le Front Républicain fonctionne
38:02et contribue à faire baisser l'extrême-droite.
38:04D'autant que
38:06quelques profils de candidats RN,
38:08au second tour, vont encore faire douter
38:10les électeurs.
38:14Une casquette
38:16de Waffen SS dérangeante.
38:18Une candidate qui se défend
38:20de racisme avec cet argument
38:22au choc.
38:24« J'ai comme hôtel mot
38:26un juif.
38:28Et j'ai comme dentiste un musulman. »
38:30Un candidat inéligible
38:32car placé sous curatel,
38:34jugé par la justice d'efficience mentale,
38:36mais qui pourtant est autorisé
38:38à se présenter.
38:40« Je crois être en possession de tous mes moyens mentaux,
38:42j'en suis même certain.
38:44Par contre,
38:46l'erreur vient de ce que je n'ai pas,
38:48c'est potasser
38:50le code électoral. »
38:56« Il y a eu
38:584 ou 5 candidats qui sont passés
39:00sous les mailles du filet, je l'ai dit. »
39:02« Mais il n'y a pas 80 candidats problématiques. »
39:04« Non, il n'y a pas 80 candidats problématiques.
39:06C'est l'argument de Gabriel Attal
39:08et de la majorité présidentielle.
39:10Il n'y a pas 80 candidats problématiques. »
39:12Dernier jour avant le début
39:14d'une nouvelle ère politique en France.
39:16« On ne sait pas quels seront ces contours,
39:18mais l'Assemblée nationale ne sera pas la même
39:20à l'issue du second tour des législatives. »
39:22La France retient son souffle
39:24alors que le RN
39:26est annoncé en tête dans tous les sondages.
39:28Le résultat à 20h
39:30est une énorme surprise.
39:32« Inédite, inconnue,
39:34plus que quelques secondes
39:36avant cette première estimation de notre partenaire
39:38Ipsos Talent.
39:40Il est 20h et on découvre
39:42la nouvelle Assemblée
39:44et ce n'est pas le tiercé
39:46qui était attendu à l'issue du premier tour.
39:48C'est d'abord la gauche, le nouveau front populaire
39:50qui arrive en tête avec 172
39:52à 192 sièges. »
39:56La gauche arrivée en tête.
39:58Ses sympathisants réunis
40:00dans le nord de Paris l'avaient à peine
40:02imaginé.
40:04« On ne voulait pas la majorité
40:06absolue pour le RN, mais là,
40:08enfin quoi ! »
40:10La gauche qu'on disait fracturée
40:12par les dissensions
40:14renaît de ses cendres.
40:16« La rectification du second tour par rapport au premier tour,
40:18c'est un fonds républicain
40:20qui a très bien marché. C'est des reports
40:22de vote des électeurs de droite
40:24vers la gauche, de gauche
40:26vers la majorité
40:28présidentielle, de la majorité
40:30présidentielle vers la gauche, même s'il y a des intensités
40:32différentes, qui a très bien fonctionné. »
40:34« Il y a beaucoup de responsables politiques, de droite
40:36notamment, mais aussi de gauche,
40:38qui ont refusé le RN.
40:40Et c'était parfois un peu nouveau.
40:42On n'avait pas l'habitude de ça.
40:44En revanche, les Français,
40:46ils l'ont fait jouer. Et ça, je trouve
40:48que c'est quand même une belle leçon de
40:50cette élection, c'est que les Français
40:52ils ont dit non
40:54au RN. Il y a
40:56beaucoup de candidats
40:58qui ont accepté de se désister, alors
41:00qu'au plus haut sommet
41:02de l'État, ça ne semblait pas évident
41:04pour certains, et c'était assez désolant. »
41:06À la soirée électorale
41:08organisée par le RN,
41:10forcément, c'est la douche froide.
41:12De nombreux Français fondaient
41:14beaucoup d'espoir dans l'arrivée de Jordan Bardella
41:16au pouvoir, le seul considéré
41:18comme capable d'améliorer leur vie.
41:22« Écoutez, les sondages
41:24qui m'étaient en tête,
41:26les sondages placés Jordan Bardella en tant que Premier ministre,
41:28c'est vraiment dur, je pense,
41:30d'affronter cette réalité là,
41:32ce soir. J'ai envie de pleurer. »
41:34« Un petit sentiment d'injustice,
41:36c'est vrai, parce que je suis persuadée qu'on aurait
41:38pu gagner. Mais il y a,
41:40comme il y a depuis des années et des années, ce barrage
41:42contre l'extrême droite
41:44qui nous affaiblit un petit peu. »
41:46« On va batailler sur le terrain. Il y aura les municipales,
41:48il y aura les présidentielles.
41:50Peut-être
41:52une autre dissolution, on ne sait pas.
41:54Mais en tout cas, on sera là. »
41:58Malgré la déception,
42:00le RN passe de 88
42:02à 126 députés
42:04en deux ans, 143
42:06avec ses alliés LR
42:08d'Éric Ciotti, et progresse encore
42:10dans tout le pays.
42:18Le Rassemblement National
42:20s'approche encore un peu plus
42:22du pouvoir.
42:26Ce que certains ont vécu comme un sursaut
42:28pourrait naître
42:30qu'un sursis.
42:38Le lendemain des résultats,
42:40dans la ville d'Énimbaumont,
42:42qui a élu Marine Le Pen dès le premier tour,
42:44on a le sentiment
42:46de s'être fait voler la victoire.
42:48« C'est vraiment
42:50catastrophique d'en arriver là.
42:52Les macronistes sont arrivés en deuxième position,
42:54le RN en troisième position,
42:56alors que c'est pas du tout logique.
42:58Parce qu'eux se sont regroupés,
43:00se sont mis à 3-4, c'est pas de bonne guerre.
43:02Est-ce que c'est partie remise ? Est-ce que ça va changer
43:04quand même quelque chose ?
43:06C'est pas ce qui va se passer maintenant.
43:08C'est ça qu'on a peur. »
43:10Le maire RN
43:12d'Énimbaumont, Steve Brégois,
43:14revendique lui un droit d'inventaire
43:16sur cette fin de campagne
43:18qui a coûté des points au parti.
43:20« Ce qui a manqué, c'est peut-être
43:22ce qui nous a valu cette campagne
43:24de l'entre-deux-tours, avec des candidats
43:26qui n'étaient pas vraiment prêts,
43:28avec des erreurs de casting
43:30que la direction nationale
43:32aurait peut-être dû anticiper. »
43:34D'ailleurs, quelques jours après
43:36le second tour, le responsable
43:38des investitures au sein du plan
43:40Matignon a démissionné
43:42de ses fonctions.
43:46« Les conciliabules s'enchaînent
43:48à gauche pour s'accorder sur celui
43:50ou celle qui pourrait accéder à Matignon
43:52d'ici la fin de la semaine. »
44:00Rentrée des classes
44:02dans la bonne humeur pour les socialistes.
44:04« Vous n'aurez pas tous le même accueil. »
44:06Diana Badiop
44:08est une nouvelle élue des Yvelines.
44:10Elle a réussi à abattre
44:12un candidat RN.
44:14« C'est bon. En fait, elle est montée
44:16à l'université européenne.
44:18Et après, elle a sauvé. »
44:20« C'est ouf, hein ? »
44:22« C'est ouf. Bravo. »
44:24Les socialistes sont deux fois plus nombreux
44:26qu'à la dernière législature.
44:28Mais au moment d'aller prendre
44:30la photo de tout le groupe...
44:32« Il y a une manif, apparemment. »
44:34« Il y a une manif, en fait,
44:36de gens qui crient PS, ne vous mettez pas
44:38avec les insoumis... »
44:40« Bonjour. »
44:42Les premiers ennuis
44:44commencent.
44:48Certains manifestants leur reprochent
44:50leur alliance avec les insoumis.
44:54Mais pour les socialistes,
44:56la donne est claire.
44:58Le gouvernement se fera dans l'Union.
45:04« Il y aura un gouvernement
45:06populaire.
45:08Et puis, il y aura ensuite une discussion
45:10au Parlement, texte après texte,
45:12et qui permettra, éventuellement,
45:14de nouer des compromis.
45:16Mais je ne suis pas devin.
45:18Et donc, nous allons devoir avancer
45:20et traiter une situation complètement inédite
45:22de manière inéditable. »
45:24Pour gouverner, il va falloir former
45:26des coalitions indispensables
45:28pour obtenir la majorité à l'Assemblée.
45:30Une pratique étrangère
45:32à notre culture politique.
45:34Alors, est-ce vraiment envisageable ?
45:36« Sur un peu de papier, je peux imaginer
45:38comment le gouvernement populaire
45:40sans les insoumis, macroniens et LR,
45:42la majorité absolue,
45:44est absolument assurée.
45:46Mais comment imaginer que ça puisse
45:48s'opérer, s'enclencher
45:50et fonctionner ?
45:52Et surtout, je le répète,
45:54répondre à la promesse du politique,
45:56améliorer la vie de nos concitoyens. »
45:58« On a besoin de faire de la politique autrement.
46:00Et que pour sortir l'Assemblée nationale
46:02de l'instabilité chronique
46:04qu'elle peut connaître,
46:06je ne suis pas naïve
46:08et j'ai tendance à penser
46:10qu'on aura un peu de quatrième
46:12avant d'avoir la sixième dans la cinquième.
46:14C'est-à-dire qu'il y aura
46:16une longue période d'instabilité
46:18où chacun jouera de son égo politique
46:20pour aller chercher une gouvernance,
46:22une loi-clé qui marquera
46:24peut-être les esprits.
46:26Et peut-être que seulement après
46:28cette valse des gouvernements,
46:30on arrivera à réfléchir autrement,
46:32à proposer peut-être un peu plus de temps,
46:34un peu plus d'élargie, etc. »
46:36Mais quel serait le candidat de la gauche
46:38pour être Premier ministre ?
46:40Durant des jours, on nous promet un non.
46:42Socialistes, LFistes,
46:44communistes et écologistes
46:46ne parviennent pas à se mettre d'accord.
46:48Une indécision
46:50qui laisse la place à des scénarii
46:52où la gauche ne serait pas au gouvernement.
46:54Au sein du camp présidentiel,
46:56la constitution d'une majorité
46:58sans le NFP fait son bout de chemin.
47:00Avec pour acte 1 Emmanuel Macron
47:02qui explique que personne n'a remporté
47:04les élections,
47:06ou comment remettre en cause le statut
47:08de vainqueur du Front populaire.
47:12Puis pour acte 2,
47:14les ténors de la Macronie.
47:16« Ce que je sais,
47:18c'est qu'un bloc aujourd'hui,
47:20le Nouveau Front populaire, ne peut pas s'élargir,
47:22ne gagnera pas un seul nouveau député.
47:24Mathématiquement, idéologiquement,
47:26c'est absolument impossible.
47:28Donc les seuls qui seraient en capacité de s'élargir,
47:30c'est au sein du Bloc central.
47:32Si nous construisons une alliance
47:34programmatique sur une année,
47:36sur 18 mois,
47:38avec les centristes, l'UDI et les républicains,
47:40nous sommes capables de représenter
47:42une autre force politique alternative. »
47:44C'est au bout de 10 jours
47:46que deux noms émergent
47:48des négociations de la gauche.
47:50D'abord, Huguette Bello,
47:52présidente du Conseil régional
47:54de la Réunion,
47:56soutenue par les communistes,
47:58que les socialistes ne veulent pas.
48:02Puis l'économiste
48:04Laurence Tubiana,
48:06ex-madame à Cors de Paris sur le climat,
48:08la candidate des socialistes,
48:10mais qui ne fait pas l'unanimité.
48:12« Je tombe de ma chaise.
48:14Oui, puisqu'il s'agit
48:16de nous proposer une personne,
48:18contre qui je n'ai rien de personnel,
48:20que les choses soient claires, mais qui signait
48:22il y a quatre jours une tribune
48:24dans laquelle elle appelait à constituer
48:26une coalition et un programme commun
48:28avec les macronistes. »
48:30Les Insoumis suspendent
48:32les négociations car un autre enjeu
48:34se profile pour les députés,
48:36l'élection du président de l'Assemblée nationale.
48:38Cette fois,
48:40le NFP arrive à trancher.
48:42Leur candidat unique sera
48:44André Chassaigne, parlementaire
48:46communiste depuis 22 ans.
48:48« Notre bloc,
48:50si on peut parler de bloc, est arrivé en tête
48:52des élections législatives,
48:54de titre. Nous avons une légitimité
48:56collective
48:58pour présider l'Assemblée nationale. »
49:00« On vous laisse digérer
49:02cette excellente nouvelle. Merci ! »
49:04L'enjeu est immense
49:06car cette élection, avec ses coalitions
49:08et ses désistements,
49:10serait comme un signal pour former la majorité.
49:12Emmanuel Macron
49:14aurait d'ailleurs considéré
49:16que l'élection du locataire du perchoir
49:18donnerait la tonalité
49:20pour la nomination du Premier ministre.
49:24En lice,
49:26face à André Chassaigne,
49:28Yael Brown-Pivet
49:30candidate à sa propre succession.
49:32Naïma Moutchou
49:34pour Horizon, Charles de Courson
49:36pour l'IOT, Philippe Juvin
49:38pour la droite républicaine et Sébastien Chenu
49:40pour le RN.
49:42À l'issue du premier tour,
49:44André Chassaigne arrive
49:46largement en tête, mais n'obtient pas
49:48la majorité absolue.
49:50Restent 4 candidats
49:52au second tour.
49:54Les députés parlementent
49:56et la droite négocie des postes clés
49:58à l'Assemblée contre son désistement
50:00en faveur de la
50:02candidate macroniste.
50:04Résultat ?
50:06Madame Yael Brown-Pivet, 220 voix.
50:10Yael Brown-Pivet l'emporte
50:12et cette alliance de la droite et des macronistes
50:14va augurer de la suite.
50:16La gauche s'annonce la grande perdante
50:18de ce premier round.
50:22Et pourtant, le NFP
50:24s'entend sur un nom de premier
50:26ministrable issu de la société civile.
50:30Lucie Castet, elle a 37 ans,
50:32est énarque, fondatrice
50:34d'un collectif pour la défense des services
50:36publics et spécialiste de la lutte
50:38contre la fraude fiscale.
50:42Les résultats des élections sont absolument
50:44clairs, c'est un rejet de la politique
50:46du gouvernement,
50:48du gouvernement sortant, et c'est la demande
50:50d'une nouvelle orientation politique, d'une rupture
50:52pour le pays. Je suis prête, nous sommes prêts,
50:54je demande maintenant
50:56au président de la république de prendre
50:58ses responsabilités et de me nommer
51:00premier ministre.
51:02Pas emballé, Emmanuel Macron
51:04joue la montre.
51:06Prêve olympique et politique.
51:08Et les français
51:10s'offrent une parenthèse enchantée.
51:14Mais l'effet gît au passé,
51:16la candidature Castet se pose
51:18à nouveau.
51:20Le président reçoit à l'Elysée
51:22les différentes forces de l'Assemblée.
51:24Mais du centre à l'extrême droite,
51:26tous ressortent
51:28avec un même mot d'ordre.
51:30Le nouveau Front Populaire
51:32a positionné aujourd'hui
51:34l'extrême gauche aux portes du pouvoir,
51:36nous avons donc indiqué que nous étions
51:38évidemment en faveur
51:40d'un vote d'une motion de censure.
51:42Rien n'y fait, même quand
51:44Jean-Luc Mélenchon propose un gouvernement
51:46Castet sans ministre à l'Effi,
51:48Emmanuel Macron considère
51:50qu'un tel exécutif n'aura jamais
51:52la majorité à l'Assemblée
51:54et ferme la porte à cette option.
51:56Au nom de quel droit divin
51:58il y aurait une possibilité
52:00pour des gens qui ont perdu les élections
52:02d'expliquer qui gouverne
52:04et qui ne gouverne pas ?
52:06S'en suit une valse de noms
52:08parmi lesquels émergent
52:10Bernard Cazeneuve, Thierry Baudet
52:12ou Xavier Bertrand.
52:14Jusqu'au 5 septembre
52:16ou après 7 semaines d'attente
52:18depuis les législatives, c'est
52:20Michel Barnier, une vieille figure de la droite
52:22qui entre à Matignon et annonce
52:24des priorités avec un gouvernement
52:26bien plus à droite que le précédent.
52:30Je pense à la sécurité au quotidien.
52:38Je pense aussi à la maîtrise
52:40de l'immigration.
52:42Je pense évidemment au travail.
52:46Un alliage
52:48de macronistes et de LR
52:50que le RN promet pour le moment
52:52de ne pas censurer dans l'hémicycle
52:54mais une alliance sans majorité
52:56en réalité.
52:58Une question se pose
53:00combien de temps cet attelage
53:02pourra-t-il résister face à une
53:04Assemblée nationale bien fragmentée ?

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