Pour cette première de la saison, Valérie Brochard, Hugo Couturier & Sasha Beckermann reçoivent :
- L'ancienne ministre et députée EPR des Yvelines Marie Lebec
- Suivie de la députée GDR des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon
Chaque mercredi en direct sur Twitch, après les deux séances de Questions au gouvernement de la semaine, deux personnalités politiques se succèdent pour répondre aux questions de deux streamers : Hugo au Perchoir chaque semaine, accompagné de Sasha Beckerman en alternance avec un autre streamer. Les invités répondent également aux questions des internautes exprimées dans le chat et relayées par Valérie Brochard, en alternance avec Maël Morin une fois par mois.
- L'ancienne ministre et députée EPR des Yvelines Marie Lebec
- Suivie de la députée GDR des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon
Chaque mercredi en direct sur Twitch, après les deux séances de Questions au gouvernement de la semaine, deux personnalités politiques se succèdent pour répondre aux questions de deux streamers : Hugo au Perchoir chaque semaine, accompagné de Sasha Beckerman en alternance avec un autre streamer. Les invités répondent également aux questions des internautes exprimées dans le chat et relayées par Valérie Brochard, en alternance avec Maël Morin une fois par mois.
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00:00:00Et voilà, c'est reparti pour la nouvelle saison de Légistrim.
00:00:03Bienvenue, bienvenue à vous, le tchat.
00:00:06Vous n'hésitez pas à poser toutes les questions
00:00:09qui vous passent par la tête. Je suis là pour les lire.
00:00:12Et on fera ça tous les mercredis, tous les mercredis après-midi,
00:00:15à 16h30. Donc on s'abonne, on écrit et on est contents d'être là.
00:00:18Salut, les amis.
00:00:20Sacha Beckerman, merci beaucoup d'être là.
00:00:22Avec plaisir.
00:00:23Hugo Perchoir, Hugo Couturier.
00:00:25Hugo... Au Perchoir, quand même.
00:00:27Au Perchoir, oui, j'ai un peu accroché.
00:00:29Ca arrive. Merci beaucoup, les amis, d'être là.
00:00:32Et puis, on accueille Marie Lebec.
00:00:34Bonjour, merci beaucoup d'être là.
00:00:36Vous êtes députée ensemble pour la République
00:00:38de la 4e circonscription des Yvelines
00:00:41et vous redevenez députée.
00:00:43Parce que vous avez passé huit mois
00:00:45en tant que ministre chargé des relations avec le gouvernement.
00:00:49Avec le Parlement. Mais oui, oui, non, ça fait partie du...
00:00:52Quand on accepte de devenir ministre, ça fait partie du jeu.
00:00:56Il faut accepter que c'est une mission qu'on nous confie,
00:00:59et bien sûr, moi, j'ai adoré cette expérience ministérielle,
00:01:03qui est très enrichissante,
00:01:04qui permet aussi d'avoir des relations avec le Sénat,
00:01:07ce qu'on a peut-être parfois moins
00:01:09quand on est à l'Assemblée nationale.
00:01:11On se croise pendant les commissions,
00:01:13mais pas tant que ça, sinon.
00:01:15Et en même temps, ces deux mandats,
00:01:17ces deux fonctions très différentes,
00:01:19quand on est au gouvernement,
00:01:21on n'a pas du tout ni les mêmes contraintes,
00:01:23ni les mêmes sujets, ni le même traitement
00:01:26que quand on est à l'Assemblée.
00:01:27C'est une nouvelle mission qui démarre
00:01:29dans un nouveau contexte politique.
00:01:31Vous avez été ministre dans un contexte
00:01:34où il n'y avait pas de majorité absolue à l'Assemblée.
00:01:37Là, c'est complètement le bordel.
00:01:38Qu'est-ce que ça vous a appris sur le parlementarisme,
00:01:41le jeu des négociations ?
00:01:43Je crois qu'il y a un petit enjeu qui arrive d'ici une demi-heure,
00:01:47et on y voit complètement flou.
00:01:49Qu'est-ce que ça vous a permis, ce poste ?
00:01:52Si vous me permettez, très rapidement,
00:01:54pour présenter à vos auditeurs
00:01:56en quoi consiste le ministère des Relations avec le Parlement.
00:01:59C'est un ministère qui est dans l'ombre par rapport à d'autres.
00:02:03Si je devais décrire ce poste, ça a deux grandes missions.
00:02:06D'une, c'est le ministère qui s'occupe un peu
00:02:09de l'organisation, du passage, de la préparation des textes,
00:02:13bien sûr en coordination avec Matignon
00:02:15et avec l'ensemble des membres du gouvernement.
00:02:18C'est vraiment un ministère qui est au coeur
00:02:20de la mise en oeuvre de l'action publique et politique.
00:02:24Dans un contexte de majorité relative,
00:02:26il y a aussi un volet qui est assez politique,
00:02:28qui consiste à essayer de construire et de bâtir des majorités.
00:02:32Bien sûr, encore une fois, ceci se fait en coordination
00:02:35avec le ministre en charge du texte qui passe.
00:02:38Donc, ce qui, je pense, a donné beaucoup de...
00:02:42un rôle assez stratégique et très politique à ce ministère.
00:02:45Il y avait la nécessité de bien connaître les parlementaires
00:02:49et d'avoir une forme d'aval du côté des parlementaires
00:02:52dans le fait d'intégrer ce poste.
00:02:55Après, pour répondre à votre question,
00:02:57ce que ça m'a appris,
00:02:59je suis très attachée à cette fonction de parlementaire
00:03:02qui, parfois, est un peu dénigrée,
00:03:04soit du côté du gouvernement,
00:03:06soit du côté des citoyens, des élus locaux.
00:03:09On est un peu dans un entre-deux qui n'est pas facile à gérer.
00:03:12Or, je pense qu'on a tendance à oublier
00:03:14que sans le parlement, le gouvernement ne peut rien.
00:03:17Bien sûr, faire un peu de 49.3, on peut faire des légères...
00:03:20Oui, je crois qu'on le sait bien, non ?
00:03:23Un peu beaucoup, ici, à LVMH.
00:03:25C'est la folie.
00:03:26On va faire un peu des 49.3, mais assez vite, on est immobilisés.
00:03:29Un ministre qui ne ferait pas ce travail
00:03:32d'aller chercher des parlementaires,
00:03:34de leur expliquer ces enjeux,
00:03:36qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition,
00:03:38parce qu'on peut réussir à bâtir sur des coalitions.
00:03:41J'ai cette question de Maski Lili, qui demande,
00:03:44à part bon courage,
00:03:45quel conseil vous donneriez à votre prédécesseur,
00:03:48c'est Nathalie Delattre, c'est ça, qui a appris...
00:03:51Successeur, re.
00:03:52Qu'est-ce que vous lui donneriez comme conseil ?
00:03:56Moi, je pense que c'est très important
00:03:58de réussir à mettre au coeur de l'action du gouvernement
00:04:02le rôle des parlementaires et la nécessité d'échanger,
00:04:05de travailler avec eux, de prendre en considération
00:04:08leur remontée de terrain.
00:04:09Bien sûr que tout le monde le fait,
00:04:11mais si vous êtes un ministre qui n'a jamais été parlementaire,
00:04:15surtout dans un contexte qui a évolué,
00:04:17par exemple, au premier d'entre eux, à Michel Barnier,
00:04:20je ne pense pas qu'il ait pu connaître avant,
00:04:22bien qu'il ait eu une expérience de parlementaire.
00:04:25Il n'a pas connu une assemblée aussi éclatée et divisée.
00:04:28C'est très important de bâtir cette relation
00:04:31de confiance avec les parlementaires,
00:04:33de dire qu'on n'est pas tous du même bord,
00:04:35mais qu'on est capables, de temps en temps, d'avancer ensemble.
00:04:39Moi, j'ai parfois eu le sentiment
00:04:41qu'il y avait une incompréhension
00:04:43entre des ministres et des parlementaires,
00:04:45de notre propre majorité, au mandat précédent,
00:04:48parce que, en fait, le ministre n'avait pas fait ce travail
00:04:51d'explication de son texte, des enjeux,
00:04:53et de dire aux parlementaires
00:04:55qu'ils avaient besoin d'eux pour avancer.
00:04:57J'ai l'impression que vous nous décrivez
00:04:59le macronisme tel qu'il nous avait été vendu en 2017,
00:05:02avec un pouvoir plus horizontal, avec plus de discussions,
00:05:05que ce soit avec les parlementaires
00:05:08ou les corps intermédiaires, les syndicats.
00:05:10Et puis, il y a eu un nombre de 49.3 qu'on connaît.
00:05:13J'ai l'impression qu'on a un pouvoir très personnel
00:05:16du président de la République.
00:05:18Est-ce que c'est un discours qui passe encore,
00:05:20le dialogue avec les parlementaires ?
00:05:22Quelle légitimité vous avez pour porter ce discours,
00:05:26alors que, dans la pratique, ce n'est pas ce qu'on observe ?
00:05:29Déjà, c'est une fonction qui a beaucoup évolué,
00:05:32le ministère des Relations avec le Parlement.
00:05:34C'est très différent d'un contexte où vous êtes en majorité absolue
00:05:38et où, en gros, vous devez vous assurer
00:05:40qu'il y aura bien une permanence
00:05:42et qu'il y aura la majorité
00:05:43pour que les textes puissent avancer et passer,
00:05:46mais dans une majorité relative, ça change totalement la donne.
00:05:50C'est devenu, je trouve, un poste très stratégique
00:05:52qui demande beaucoup de concertation.
00:05:54Peut-être qu'avant, il y avait un volet technique
00:05:57qui pouvait prendre le dessus.
00:05:59C'était beaucoup moins le cas à partir de 2022,
00:06:02quand on était en majorité relative.
00:06:04En minorité, c'est compliqué.
00:06:06En minorité, je pense que l'exercice va être
00:06:08particulièrement ardu pour ma successeur,
00:06:10je la connais à dites personnelles en tant que sénatrice,
00:06:14et donc je lui souhaite bien sûr de réussir cette mission,
00:06:17mais je crois aussi que c'est l'occasion de montrer
00:06:20à quel point le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif
00:06:23doivent avancer de concert, en fait.
00:06:25On ne peut pas avancer l'un contre l'autre, ça ne fonctionne pas.
00:06:29Il ne faut pas oublier qu'il y a un poids du collectif
00:06:31qui est très fort,
00:06:32donc il y a toujours cet effet un peu PAC, un peu Meut,
00:06:35qui doit avancer ensemble et qui est très important
00:06:38pour l'unité du discours,
00:06:39parce que les parlementaires, ce sont des individualités.
00:06:42Il y a des collectifs plus ou moins forts,
00:06:45il y a des moments où l'unité du groupe peut être challengée,
00:06:48et donc il faut absolument que le ministre ait fait ce travail,
00:06:51parce que je trouve qu'on le sentait bien
00:06:53quand on échangeait avec les parlementaires,
00:06:56de quel ministre, même parfois, qui avait des textes pas faciles
00:06:59ou qui pouvait, dans ses déclarations,
00:07:01ne pas faire l'unanimité, mais avait une unanimité autour de lui
00:07:05parce qu'il avait su construire une vraie relation de travail
00:07:08avec les parlementaires.
00:07:09Dans une approche très bonne à Partisme du macronisme,
00:07:12c'est-à-dire le chef au-dessus, on reproche beaucoup
00:07:15à Emmanuel Macron son mépris du parlementarisme,
00:07:18est-ce que, globalement, on n'arrive pas un peu au crépuscule
00:07:21de la macronie ? Vous êtes une des macronistes de la première,
00:07:25dès 2015, vous avez connu la macronie en majorité absolue,
00:07:28rien que le groupe de la macronie en marche en 2017,
00:07:31vous aviez la majorité absolue, vous avez eu la majorité relative,
00:07:35mais vous étiez le plus gros groupe,
00:07:37maintenant, vous êtes même plus le...
00:07:39Le plus gros groupe, vous avez plus que 8 500 adhérents,
00:07:42est-ce que le macronisme n'est pas en train de mourir ?
00:07:45Vérification faite, je suis très en l'air du parti,
00:07:47on est plutôt autour de 3 000, mais de toute façon...
00:07:50C'est pire. C'est encore pire.
00:07:523 000 en comptant les députés...
00:07:55On était 3 000 de plus que ce qui était annoncé.
00:07:58Ah oui, c'est pas pareil.
00:07:59Vous êtes...
00:08:01C'est pas pareil.
00:08:0212 000 comparé aux 400 000 de 2017.
00:08:04Dans tous les cas, il y a un enjeu, effectivement,
00:08:07et moi, je le vois sur mon territoire,
00:08:09je passe dans une triangulaire, je fais plus de 50 % des voix,
00:08:12et je suis dans un territoire qui est plutôt favorable
00:08:15et où on est challengé, effectivement,
00:08:17parce qu'il y a beaucoup d'interrogations
00:08:20et qu'il n'y a pas une situation facile à gérer
00:08:22de comment est-ce qu'on permet au parti de se régénérer
00:08:26et de construire la suite, etc.
00:08:28Paradoxalement, parler de la suite
00:08:30alors qu'on est encore à trois ans de l'échéance,
00:08:33ça montre bien à la fois l'un de très forts intérêts des Français
00:08:36pour les élections présidentielles et en même temps le paradoxe,
00:08:40parce que le temps est très court
00:08:42pour pouvoir porter et mettre en oeuvre une action concrète.
00:08:45Donc il y a ce débat qui est réel
00:08:50et qui pose la question de comment est-ce qu'on redonne de l'élan
00:08:53et comment est-ce qu'on continue de montrer ce marqueur
00:08:56qui est, je crois, notre force de réussir à faire travailler
00:08:59des gens qui viennent de la droite et de la gauche.
00:09:02Quand je parle avec des journalistes...
00:09:04Non, mais vraiment, parce que moi, ça fait sept ans que je suis élue
00:09:08et que j'ai eu des responsabilités en tant que porte-parole
00:09:11et j'ai eu des échanges avec des journalistes
00:09:14et on m'a toujours dit que le groupe va exploser
00:09:16parce qu'il y a des tiraillements à droite, à gauche, etc.
00:09:19Or, moi, ce que je constate, et c'est ce que j'espère
00:09:22qu'on arrivera à garder par la suite,
00:09:24c'est que malgré les tiraillements, malgré les tensions,
00:09:27malgré les divisions qu'il peut y avoir dans le groupe,
00:09:30il ne se réduit pas.
00:09:32Il n'explose pas, mais c'est plutôt une flique sur le temps.
00:09:35Vous savez, la voiture qui a les petites gouttes d'huile derrière elle.
00:09:39Il y a le groupe de Sacha Houllier qui est en préparation.
00:09:42Il ne faut pas être naïf sur les départs de certains,
00:09:45ce que ça veut dire, etc. Je suis d'accord avec vous,
00:09:48mais le sujet, moi, je crois qu'en tout cas,
00:09:50il y a encore dans les macronistes,
00:09:52Pierre Cazeneuve et il y en a d'autres,
00:09:54qui ont envie de se battre pour dire qu'on peut réussir à faire...
00:09:58On peut réussir à faire coexister des gens
00:10:00qui viennent de la droite et de la gauche
00:10:02et qui arrivent à avancer pour le pays.
00:10:05Le sujet, c'est pour nous de réussir à montrer
00:10:07que cette philosophie continue de s'incarner
00:10:10dans ce que l'on va porter aujourd'hui.
00:10:12Dans cette configuration, on n'est plus majoritaire,
00:10:15on n'est même plus en majorité relative,
00:10:17on est en minorité.
00:10:19Comment est-ce qu'on va faire exister,
00:10:21dans ce socle commun, comme on l'appelle,
00:10:23notre identité ?
00:10:24Je voudrais qu'on avance,
00:10:26parce que dans la présentation,
00:10:28vous êtes membre de la commission des affaires économiques.
00:10:31Dans 30 minutes, même pas, dans 20 minutes,
00:10:33c'est l'examen du budget qui commence.
00:10:35Vous le sentez comment, cet examen du budget ?
00:10:38Le budget, c'est toujours un moment difficile.
00:10:41Vous avez dit qu'il y a eu des dizaines de 49-3.
00:10:43Il ne faut pas qu'on se raconte des craques.
00:10:46Le problème, c'est qu'à chaque fois,
00:10:48c'est de lire des textes majeurs.
00:10:49C'est ça, le problème.
00:10:51A chaque fois, votre argumentaire, c'est de dire
00:10:53qu'il y a des lois à côté,
00:10:55en ayant des majorités à l'Assemblée,
00:10:57mais à chaque fois, sur les textes majeurs,
00:11:00et notamment sur les budgets, c'était des 49-3.
00:11:02C'est pour ça. D'où la rhétorique.
00:11:04Ce que vous dites est tout à fait vrai sur le budget,
00:11:07mais le budget a ceci de spécifique,
00:11:09c'est que, tout d'abord, d'un point de vue technique,
00:11:12pour l'adopter dans son ensemble,
00:11:14il faut plusieurs votes intermédiaires.
00:11:16D'abord, le volet recettes, ensuite, le volet dépenses.
00:11:19Ca fait énormément gonfler le chiffre.
00:11:21Le problème, c'est que, malgré tout,
00:11:23il est vrai que le budget,
00:11:25c'est un élément de politique majeure,
00:11:27même si, aujourd'hui, ça peut apparaître
00:11:30comme un texte techno et moins dans le quotidien des Français,
00:11:33mais c'est un texte majeur.
00:11:35Si vous regardez au niveau d'une mairie ou d'une collectivité locale,
00:11:38personne n'adopte le budget quand il n'est pas dans la majorité.
00:11:42Est-ce frustrant de ne pas avoir créé un moment
00:11:45des majorités autour d'un budget ?
00:11:47Est-ce totalement déconnant d'envisager que ça passe en 49-3 ?
00:11:50Malgré tout, ça reste un texte qui est difficile.
00:11:53Moi, je pense que ça va être un moment là particulièrement difficile
00:11:57parce que c'est sûr que la situation des finances publiques
00:12:00impose des mesures difficiles.
00:12:02Il va falloir réussir,
00:12:04et ce n'est pas hyper intuitif pour le moment,
00:12:06de faire travailler ensemble l'ancien bloc
00:12:09de la majorité présidentielle et le groupe LR,
00:12:13c'est une relation qui n'est pas totalement encore stabilisée
00:12:17sur la façon dont on va travailler.
00:12:21Faire progresser ce que nous voulons porter.
00:12:23Après, il y aura les deux gros blocs d'opposition,
00:12:26que ce soit le RN et le bloc du NFP,
00:12:30qui ont déjà exprimé le fait qu'ils ne votaient pas le budget.
00:12:33Est-ce que ça peut passer en dehors d'un 49-3 ?
00:12:36On a fait les calculs. Sans le RN et le NFP,
00:12:39le budget ne passe pas pour l'instant.
00:12:41Oui. De toute façon, c'est assez mathématique, mais...
00:12:44Vous avez la date ou pas du prochain 49-3 ?
00:12:47Non, pas du tout.
00:12:48Non, par contre...
00:12:50On sait que c'est dans quelques jours.
00:12:52Non, alors, ce que je peux, en tout cas de ma modeste place,
00:12:55donner comme conseiller au gouvernement,
00:12:57c'est, quand j'ai fait, en tant que ministre des Relations,
00:13:00la préparation de ces discussions dans le cadre de mes échanges
00:13:04avec les présidents de commissions, les rapporteurs, etc.,
00:13:07il y avait quand même une demande assez forte
00:13:09pour que le débat puisse durer.
00:13:11Peut-être qu'il ne faut pas trop se précipiter
00:13:14pour le 49-3 et laisser vivre le débat,
00:13:17parce que ça permet au moins,
00:13:18particulièrement parce qu'on est dans un nouveau gouvernement,
00:13:22dans une configuration politique nouvelle,
00:13:24de permettre à Michel Barnier, et à son gouvernement,
00:13:27son ministre de l'Economie et des Finances et du Budget,
00:13:30de détailler quelles sont leurs lignes politiques
00:13:33et comment ils comptent nous amener à atteindre leurs objectifs.
00:13:37L'idée, c'est d'essayer de poser le maximum de questions du tchat.
00:13:40J'ai cette question de Maski Lili qui dit
00:13:42qu'il y a des erreurs dans les comptes de la France
00:13:45et de la défense de Bruno Le Maire à veux d'incompétence,
00:13:48fourberie ou forfaiture, sachant que cette commission-là,
00:13:51elle va démarrer par la commission d'enquête,
00:13:55possible ou pas, validée ou pas.
00:13:57C'est à 17h, non ?
00:13:58C'est à 17h, exactement.
00:14:00Donc...
00:14:01Bon, on verra ce que les auditionnés expliquent
00:14:04pendant les auditions,
00:14:05mais moi, je voudrais quand même, effectivement...
00:14:08Cette question des dépenses publiques,
00:14:10l'état des finances publiques, elle est très inquiétante.
00:14:13Quand Bruno Le Maire dit qu'il avait demandé un budget rectificatif,
00:14:17Gabriel Attal n'en voulait pas à l'approche des élections.
00:14:20Gabriel Attal a pris d'autres décisions.
00:14:22Vous avez été à La Réunion ? Non, je n'étais pas à La Réunion.
00:14:26Il a gelé 10 milliards d'euros de crédit.
00:14:29Par ailleurs, et moi, c'est ce à quoi je vais être très attentive,
00:14:32c'est qu'il y a l'état des finances publiques
00:14:35qui est un enjeu majeur et moi, encore une fois,
00:14:37dans ma circonscription, on en parlait avec beaucoup d'inquiétude
00:14:41sur la dégradation.
00:14:42Malgré tout, je crois que ce qui fonctionne,
00:14:45c'est de réussir à générer de la croissance
00:14:47pour résorber nos finances publiques.
00:14:49Il y a plusieurs choses qui m'interrogent.
00:14:52C'est les baisses des dépenses qui sont proposées.
00:14:54Je trouve qu'on doit davantage interroger nos politiques publiques
00:14:58et surtout leur efficience.
00:15:00On ne peut pas simplement dire qu'on va supprimer l'AME
00:15:03et c'est ça qui va rapporter 70 milliards d'euros.
00:15:06Quelques agences de l'Etat, etc.
00:15:08Je pense qu'il faut vraiment qu'on interroge
00:15:10la pertinence de nos politiques publiques.
00:15:12Ensuite, par rapport à votre question,
00:15:15je crois sincèrement qu'il y a, entre autres,
00:15:17dans les facteurs, le ralentissement de notre croissance.
00:15:20Or, c'est notre croissance qui nous permet de générer
00:15:23davantage de recettes.
00:15:25Là où je continue de défendre Bruno Le Maire
00:15:27et je ne renie pas notre action qu'il y a eu depuis sept ans,
00:15:31c'est vraiment de dire que l'essentiel de notre action,
00:15:34comme on l'a montré à d'autres moments,
00:15:36c'est plus on crée d'activités, plus on crée d'emplois,
00:15:39plus on crée d'investissements,
00:15:41plus on attire d'investissements sur notre sol,
00:15:44plus on génère des recettes et donc plus on peut absorber,
00:15:47en tout cas, travailler à la réduction de notre endettement.
00:15:51Est-ce qu'on ne pourrait pas se demander
00:15:53comment augmenter les recettes ?
00:15:55Aussi, c'est une bonne question.
00:15:57Oui, on peut se poser la question.
00:15:59Là, je constate que dans le budget qui nous est proposé,
00:16:02il y a un effort qui est demandé aux Français
00:16:04et aux entreprises.
00:16:06Sur les Français, on peut le considérer,
00:16:08même si c'est un peu à rebours de ce qu'on a fait,
00:16:11car pendant sept ans, même dans les moments les plus difficiles,
00:16:15post-Gilets jaunes ou post-Covid,
00:16:17on a vraiment essayé de ne pas aller dans cette dynamique-là,
00:16:20mais c'est surtout après, sur la question des entreprises.
00:16:23J'ai peur qu'on retombe dans la maladie française,
00:16:26de dire qu'on va chercher l'argent là où il existe
00:16:29plutôt que d'essayer d'en créer.
00:16:31C'est une réponse tout à fait personnelle,
00:16:33mais peut-être que l'inverse nous sera démontré.
00:16:36Si on taxe les entreprises,
00:16:38ceux qui peuvent bouger et se déplacer
00:16:40iront ailleurs en Europe.
00:16:41On risque d'impacter nos grosses ETI,
00:16:44qui, je pense à des secteurs comme l'agroalimentaire,
00:16:47qui doivent rester sur le territoire national,
00:16:50qui ont moins la capacité à bouger leurs investissements
00:16:53et leurs résultats.
00:16:54Bien sûr, on va générer des ressources pour 2025,
00:16:57mais on risque d'avoir endommagé la machine pour 2026.
00:17:00Je vais vous raconter cette petite anecdote.
00:17:03J'ai participé, c'est mes sujets d'intérêt,
00:17:05aux 7 Tools France qui ont eu lieu depuis que ça a été organisé.
00:17:09Au moment des Gilets jaunes,
00:17:11il fallait, je caricature un peu,
00:17:13passer trois barrages de police pour accéder à Versailles,
00:17:16là où le sommet se réunissait, dans le château.
00:17:18Je vois des investisseurs et je leur dis
00:17:20que ça ne vous fait pas peur, ça ne vous dissuade pas.
00:17:23On a l'habitude de votre bazar français.
00:17:25Nous, on veut de la stabilité et de la prévisibilité.
00:17:28Quand on commence à dire que pour un an,
00:17:30on va faire tel ou tel dispositif,
00:17:32ça génère plus d'angoisse et d'inquiétude
00:17:34que de dire qu'on garde notre cap.
00:17:36La ligne à tale et celle que vous suivez sur le budget,
00:17:39c'est de soutenir le gouvernement, a priori.
00:17:42Ca ne va pas être la difficulté du parti présidentiel
00:17:45de soutenir un Premier ministre
00:17:46qui, un, vous critique sur la gestion du budget
00:17:49ces dernières années, et deux, va détricoter ou durcir
00:17:52tout ce que vous avez mis en place depuis ces temps,
00:17:55notamment aux aides sur l'apprentissage
00:17:57ou des choses comme ça, par exemple.
00:17:59Il y avait des choses sur lesquelles nous-mêmes
00:18:01on avait engagé une réflexion.
00:18:03Je ne voudrais pas qu'on laisse dire qu'en septembre,
00:18:06avec l'arrivée de Michel Barnier,
00:18:08on a découvert que les finances publiques s'étaient dégradées.
00:18:11Il y a aussi les décisions qui ont été prises par Gabriel,
00:18:15il y a des groupes de travail à l'Assemblée
00:18:17qui ont été mis en place pour voir le dispositif de rachat d'actions.
00:18:21Il avait été porté par Jean-René Cazeneuve au préalable.
00:18:24C'est très bien qu'il soit dans le budget.
00:18:26On peut avoir des points d'accord.
00:18:28L'important, c'est pas de se mettre dans une logique d'opposition,
00:18:32mais d'arriver avec des contre-propositions.
00:18:34Plutôt que de supprimer la baisse des exonérations,
00:18:37on voudrait plutôt avancer sur la réforme de l'assurance-chômage,
00:18:42puisqu'on est quand même sur la question du travail dans notre ADN
00:18:46et d'essayer d'avoir un maximum de Français
00:18:48qui retournent vers l'emploi plutôt que d'avoir un coût du travail.
00:18:52On va essayer de trouver un terrain d'atterrissage.
00:18:55Tu avais déjà bien à rogner sur l'assurance-chômage en 7 ans.
00:18:59Non, mais en tout cas, on estime que parce qu'il y a encore
00:19:02des entreprises qui cherchent à recruter,
00:19:05parce qu'il y a encore une dynamique de croissance qui est là,
00:19:08il faut qu'on incite les gens plutôt à aller vers l'emploi
00:19:11et être dans cette logique de dire, au fond,
00:19:15c'est parce qu'il y a de l'emploi, qu'on crée de la valeur,
00:19:18qu'on peut générer des recettes.
00:19:20On y est très attentifs.
00:19:22C'est vrai que moi, en tout cas, ça fait...
00:19:24J'ai été 4 ans à la Commission des Affaires économiques,
00:19:272 ans aux Finances.
00:19:28J'ai porté beaucoup de choses sur le développement économique
00:19:32et l'attractivité de notre pays.
00:19:34Je veux pas être dans une opposition brute
00:19:36qui serait inefficace, mais c'est sûr qu'il faut faire attention
00:19:40à ne pas tout détricoter et à nous demander de soutenir.
00:19:43C'est l'équilibre entre eux.
00:19:44En parlant d'inefficace,
00:19:46il y a quelque chose qui coûte plusieurs milliards d'euros
00:19:49et qui est relativement inefficace, c'est le SNU.
00:19:51Dans son discours de politique générale,
00:19:54il montre que ce n'est pas ses priorités.
00:19:56Est-ce que supprimer ce SNU, que personne ne veut
00:19:59et qu'il n'y a pas de résultat concret
00:20:01selon plusieurs rapports de l'Assemblée,
00:20:03ça ne pourrait pas être une solution
00:20:05au moment où tout le monde doit faire des efforts ?
00:20:084 milliards, je crois, par an, c'est pas négligeable.
00:20:11Quand on doit en trouver 60, ça fait 10 %.
00:20:13Revenir sur le SNU, ça ne pourrait pas aider ?
00:20:15-"Quasiment 10 %, t'as fait S ?"
00:20:1760 milliards et 4 milliards, ça fait quasiment 10 %.
00:20:21Non, désolé.
00:20:22Non, non, mais...
00:20:24Euh...
00:20:25L'uniforme, on dit aussi dans le chat.
00:20:27Moi, l'uniforme, je veux dire...
00:20:29En fait, je ne suis pas anti-SNU
00:20:32dans un discours très catégorique, etc.
00:20:35Euh...
00:20:36De toute façon, je pense que la question
00:20:38de où on va devoir faire des efforts,
00:20:40il faut que tout le monde contribue un peu, etc.,
00:20:43bon, moi, je dirais, le SNU, avant tout,
00:20:45qu'est-ce que c'est, la philosophie du SNU ?
00:20:47C'est d'essayer de créer un outil de cohésion de la jeunesse
00:20:51pour éviter le sentiment, un peu,
00:20:53jeunesse des villes, jeunesse des champs,
00:20:55ou jeunesse des quartiers et jeunesse des chœurs de ville.
00:20:58Il y a la JAPD pour ça.
00:20:59Ouais, mais la JAPD, je constate qu'on n'est pas très loin
00:21:03en tranche d'âge. Vous l'avez fait comme moi,
00:21:05la JAPD, une journée, ça ne suffit pas.
00:21:07Le quart était resté sans nous.
00:21:09Alors, on l'avait adoré, vraiment.
00:21:11Ah ouais ? Moi, j'ai pas compris l'idée.
00:21:13Non, mais on ne peut pas dire que la JAPD soit un outil de cohésion.
00:21:17Je pense que c'est un vrai...
00:21:18Et d'ailleurs, c'est Othmane Nassrouw, je crois,
00:21:21qui est en charge de la question de la citoyenneté.
00:21:24Il y a un vrai défi devant nous qui se pose sur la citoyenneté,
00:21:27qui passe notamment par la cohésion d'une génération,
00:21:30d'une classe d'âge, et si le SNU doit être amené à évoluer
00:21:33pour des raisons budgétaires, je n'y suis pas opposée,
00:21:36mais c'est important de réfléchir à un dispositif
00:21:39qui permette de dépasser le milieu des jeunes
00:21:42et du milieu dans lequel on évolue,
00:21:44dans lequel on grandit, dans lequel on fait nos études,
00:21:47et de montrer qu'il y a des choses plus importantes
00:21:50qui nous rassemblent en tant que Français.
00:21:52Je voudrais qu'on aborde, très rapidement,
00:21:54parce qu'il ne nous reste plus beaucoup de temps,
00:21:57c'est toujours trop court, l'immigration.
00:22:00L'annonce de cette nouvelle loi par Bruno Retailleau,
00:22:03ça fissure un petit peu chez vous, et vous, vous en pensez quoi ?
00:22:07Bah, moi, je rejoue, je fais un peu ce que dit Gabriella Lamatière,
00:22:11c'est-à-dire, je trouve qu'on a passé une loi
00:22:13il n'y a même pas un an, parce que, voilà,
00:22:16j'imagine que, comme la machine est toujours un peu lourde
00:22:19à se mettre en oeuvre, tous les décrets d'application
00:22:22n'ont pas encore été liés.
00:22:23C'est un sujet, la question de la sécurité,
00:22:26qui est au coeur des préoccupations des Français,
00:22:28c'est une évidence.
00:22:29Après, si c'est une loi pour faire une loi,
00:22:32c'est particulièrement efficace ?
00:22:34Vous dites qu'il s'est trompé, que c'est pas le bon moment,
00:22:37qu'il fait de la com ? Qu'est-ce que vous dites ?
00:22:40Je pense qu'on a une loi qui est, honnêtement,
00:22:43je pense qu'il y a plus un truc de frustration
00:22:45de la part des Républicains, notamment des sénateurs,
00:22:48qui ont l'impression de s'être fait centurer
00:22:51par le Conseil constitutionnel.
00:22:53Et comme il était au Sénat, et président du groupe, etc.,
00:22:56je pense qu'il faut pas se mettre dans une course aux petits chevaux
00:22:59en disant...
00:23:00C'est votre lecture du truc.
00:23:02On sait que ça les a beaucoup travaillés.
00:23:04En tout cas, ça les a beaucoup travaillés.
00:23:07Il a marié.
00:23:08Vous arrivez aussi dans un contexte où l'actualité fait
00:23:11que pour eux, ça paraît pertinent d'en porter une.
00:23:14Mais est-ce que cette politique-là de proposer une loi d'immigration
00:23:17dès qu'on a effectivement un fait divers ignoble et pertinent,
00:23:21est-ce que c'est... C'est de la réaction.
00:23:23Est-ce que c'est un hochet pour l'extrême droite,
00:23:26pour Marine Le Pen et Sébastien Chenu ?
00:23:28Je vais pas prêter des intentions que je connais pas à Bruno Retailleau,
00:23:32mais de ma position en MRP, ce que j'ai senti,
00:23:35c'est qu'il y avait beaucoup d'agacement
00:23:37sur cette histoire de censure
00:23:39et le vouloir de jouer le match au retour.
00:23:41J'imagine que ça s'intègre dans ce contexte.
00:23:43Je pense qu'en tout cas, la politique, c'est effectivement...
00:23:47Et même si parfois la tentation peut être forte,
00:23:50éviter d'essayer de pas basculer dans la politique du symbole
00:23:53et de se saisir d'un fait divers pour faire une loi,
00:23:56et donc qu'il n'y aura plus jamais de faits divers qui vont arriver.
00:23:59Encore une fois, je sais les désaccords qu'on peut avoir
00:24:02avec Bruno Retailleau sur la loi immigration.
00:24:05Il faut prendre tous les décrets d'application,
00:24:07s'assurer qu'elle soit mise en oeuvre avant de se lancer dans une loi.
00:24:11Si on fait une loi en janvier 2025...
00:24:13C'est ça, l'idée, en tout cas.
00:24:15J'ai regardé l'autre jour, la loi précédente a été adoptée
00:24:18le 26 janvier 2024.
00:24:20Je veux dire, très honnêtement, je pense que c'est pas bon,
00:24:24même au-delà de ce qu'on en pense.
00:24:26C'est la 36e loi immigration.
00:24:28Ca fait 25 ans qu'on fait des lois immigration à tort et à travers.
00:24:31J'avais une petite question.
00:24:33Ca montre aussi la complexité du sujet.
00:24:35Je pense surtout à la campagne de Zemmour sur le sujet,
00:24:38mais je ne supporte plus ces coups de menton
00:24:40de faire exécuter les EQTF comme si ça allait tout résoudre.
00:24:43Il faut faire exécuter les EQTF,
00:24:45mais quand on connaît ensuite le sujet,
00:24:47et à ce titre, Bruno Retailleau maîtrise le sujet,
00:24:50on ne peut pas être dans une politique de coups de menton.
00:24:53C'est un vrai sujet des Français, il faut amener des vraies réponses,
00:24:56mais je ne suis pas sûre que ça passe forcément par une nouvelle loi.
00:25:00On peut déjà regarder ce qui a été voté la dernière fois.
00:25:03J'ai une question, comme on arrive en fin d'interview.
00:25:06Quand j'étais en live, j'ai un peu parlé de vous.
00:25:08Il y avait des questions sur le macronisme originel.
00:25:11Qu'est-ce que vous répondez à tous ces Français
00:25:13qui se sentent niqués par Emmanuel Macron,
00:25:16qui ont cru à son discours en 2017
00:25:18et qui se retrouvent avec Bruno Retailleau ministre de l'Intérieur ?
00:25:21Sachant que vous êtes une macroniste historique.
00:25:24Vous disiez que le macronisme,
00:25:25c'était d'aller chercher des voix à droite et à gauche.
00:25:28Depuis 7 ans, ça va chercher des voix à droite.
00:25:31C'est pas faux.
00:25:32Non, mais oui, j'entends ce que vous dites.
00:25:34Factuellement ?
00:25:35Je ne suis pas d'accord avec vous.
00:25:37Je vous le dis avec d'autant plus d'aisance que je viens de la droite.
00:25:41Je pourrais me dire...
00:25:42Les jeunes sarcosistes.
00:25:44Je pourrais très bien me dire que c'est très bien
00:25:46et tant mieux pour moi, c'est mon camp qui a gagné.
00:25:49Or, moi, je crois sincèrement
00:25:51qu'il y a cette volonté de dépassement qui nous anime.
00:25:54Encore une fois, on est dans un contexte politique
00:25:57qui est particulier aujourd'hui, où l'Assemblée est éclatée,
00:26:00où personne ne peut faire de majorité sans l'autre
00:26:03et où, très clairement, puisque la question porte sur Bruno Rotaïo,
00:26:07mais j'imagine que ça dépasse la question de Bruno Rotaïo,
00:26:10je pense que c'est aussi l'occasion pour nos députés,
00:26:13et parce que nous sommes dans une position différente
00:26:16par rapport à celle que nous avons connue depuis 7 ans,
00:26:19de faire... Enfin, être les tenants de cet équilibre.
00:26:22Et certes, Bruno Rotaïo est ministre de l'Intérieur.
00:26:25Il défendra ceux en quoi il croit,
00:26:30mais je crois que c'est aussi à nous de challenger
00:26:33la pertinence de ses décisions et de ne pas rogner sur nos valeurs.
00:26:36On ne veut pas être à tout prix dans cette coalition.
00:26:39On veut être dans cette coalition...
00:26:41Parce que vous voulez rester au pouvoir.
00:26:43Non, parce qu'on veut que ça fonctionne pour le pays.
00:26:46C'est un peu foiré, là.
00:26:47Non, moi, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:26:50Je l'ai vu dans ma circonscription.
00:26:51C'est peut-être qu'un petit bout de France,
00:26:54mais je sens quand même une recherche
00:26:56et une volonté d'apaisement de la part de nos concitoyens.
00:26:59Certains m'ont dit qu'il faut que Michel Barnier réussisse,
00:27:02donc il faut que vous contribuiez à cette réussite,
00:27:05mais ça ne veut pas dire ne pas être un partenaire exigeant.
00:27:08Je le crois, et ce sera ma position,
00:27:10car je suis fait partie des macronistes de la première heure.
00:27:13Je suis attachée à ce dépassement.
00:27:15Et moi, j'ai eu aucun état d'âme à dire,
00:27:17quand c'est nous qui avions ce sujet de la loi Immigration
00:27:21en janvier dernier, de dire qu'il faut qu'on fasse
00:27:23attention, car on ne doit pas perdre notre aile gauche.
00:27:26Je viens de la droite, donc je suis à l'aise avec cette idée
00:27:30de dire qu'il faut qu'on arrive à cheminer ensemble.
00:27:33Ça peut être parfois dans un texte, un équilibre recherché,
00:27:36mais ça peut être aussi sur l'ensemble de textes.
00:27:39Vous allez donc découvrir le parlementarisme.
00:27:41Non, non, mais moi, je suis très...
00:27:43Honnêtement, je veux dire...
00:27:45Je suis très défenseur de cette belle maison,
00:27:48j'y suis très attachée, et je...
00:27:49Mais voilà.
00:27:50Après, c'est différent quand t'es dans une majorité absolue,
00:27:54quand t'es dans une majorité relative,
00:27:56et ça nous oblige à repenser notre position.
00:27:58L'exercice n'est pas toujours...
00:28:00Alors, justement, on parlait de cette belle maison,
00:28:03c'est vous qui en parliez, et du parlementarisme.
00:28:06L'invité qui va vous suivre, c'est Elsa Faussillon,
00:28:09donc elle est députée communiste.
00:28:11Dans ce contexte-là, dans cette assemblée
00:28:13complètement morcelée, divisée, tendue,
00:28:16dans les couloirs, vous serrez la main, vous saluez,
00:28:19vous parlez pas.
00:28:20Qu'on comprenne un peu quel est le...
00:28:22Parce que, vous voyez, entre ce que nous, on ressent,
00:28:25entre ce que les citoyens partout en France...
00:28:27On voit ce que s'est pris Yael Brun-Pivet et Caroline Fiat
00:28:31quand les Insoumis lui sont tombés dessus.
00:28:33Vous allez voir l'ennemi.
00:28:34Oui, parce qu'elles ont fait une faute en ça.
00:28:37Il faut remettre les choses dans leur contexte.
00:28:40Yael Brun-Pivet est passé dans l'ancienne circonscription.
00:28:43Je le ferai si certains de vos auditeurs nous écrivent.
00:28:46Je pense que c'est très important
00:28:48de voir comment se passent les débats parlementaires.
00:28:51Effectivement, dans certaines émissions concurrentes,
00:28:54on montre un peu les moments de tension.
00:28:56Pas chez vous, mais les moments de tension.
00:28:58Les moments du pire.
00:29:00Et très honnêtement, c'est ce que j'essaie de dire
00:29:03aux habitants de ma circonscription.
00:29:05Ils me disent que les comportements sont insupportables.
00:29:08Oui, mais paradoxalement, je crois, très sincèrement,
00:29:11qui a déjà fait un dîner de famille, parle politique,
00:29:14et tout le monde s'embrasse.
00:29:15Même dans une famille un peu monochrome comme la mienne,
00:29:18où les gens ont les mêmes convictions,
00:29:20ils arrivent à s'engueuler.
00:29:22La politique, c'est une affaire d'hommes, de passion, de conviction.
00:29:26Même si je combats férocement,
00:29:28les gens à l'Assemblée ont envie de porter un combat,
00:29:31de leur tient à coeur.
00:29:32Vous discutez, c'est ça ?
00:29:33Moi, je veux dire...
00:29:35Vous échangez, vous discutez.
00:29:36La bordélisation de l'Assemblée,
00:29:38telle qu'elle a été décrite par Dalmanin,
00:29:41vous n'étiez pas d'accord ?
00:29:42Je constate que c'est un peu le bordel,
00:29:45mais il n'y a pas un déjeuner de famille qui se passe bien
00:29:48quand on parle politique.
00:29:49Je conçois que la politique, c'est des gens passionnés,
00:29:52qui croient dans les combats et les valeurs qu'ils portent.
00:29:55Après, il y a des groupes avec lesquels c'est facile de travailler,
00:29:59avec lesquels c'est facile d'avancer.
00:30:01Il y a beaucoup de respect.
00:30:03C'est pour ça que je dis, venez à un débat le soir
00:30:05ou un débat un après-midi.
00:30:07Je pense qu'on voit mieux aussi, en dehors des QAG,
00:30:10en dehors des périodes un peu de pique,
00:30:12je pense, aujourd'hui, de niche des oppositions,
00:30:15comment se passe quand même...
00:30:17Il est 17h, je vous coupe. Vous avez rendez-vous en commission.
00:30:20C'est comme vous voulez.
00:30:22Si le sujet vous intéresse...
00:30:24Une poignée de main, elle était à ma position.
00:30:26On a un peu...
00:30:27On s'entend bien avec Elsa.
00:30:29Merci beaucoup à Marie Lebec d'avoir participé à ce stream.
00:30:32Il y a eu la poignée de main !
00:30:34Il y a eu la poignée de main, le tchat.
00:30:36Bonjour, Elsa. Bonjour.
00:30:38Bonjour. Je le rappelle, pour ceux qui prendraient en cours
00:30:41l'émission, on est sur Légistream, Twitch,
00:30:45la chaîne LCP de Twitch, donc, dans le tchat,
00:30:48vous n'hésitez pas à commenter.
00:30:50On essaie, j'essaie au max de poser toutes vos questions.
00:30:53C'est pas facile. On vous accueille Elsa Faucillon.
00:30:56Bonjour. Vous êtes députée communiste
00:30:58de la 1re circonscription des Hauts-de-Seine.
00:31:00Ca existe encore. Les communistes.
00:31:02On va en reparler.
00:31:04Les Hauts-de-Seine, ça existe toujours.
00:31:06On a vu pour un... Ouais, non.
00:31:08Vous êtes membre de la Commission des lois.
00:31:10Et du coup, pour faire le lien avec la dernière question
00:31:13que je posais à Marie Lebec, c'est, voilà,
00:31:16dans ce contexte hyper tendu, assemblée, morcelée, divisée,
00:31:19on entend tout et n'importe quoi, c'est vrai, elle le disait,
00:31:23c'est justement, nous, de l'intérieur,
00:31:25on voit peut-être d'autres choses, mais vous,
00:31:28est-ce que vous arrivez encore à échanger,
00:31:31ne serait-ce que saluer d'autres députés,
00:31:36d'autres élus, de tous bords, tous bords confondus ?
00:31:38Comment ça se passe, concrètement ?
00:31:41Il y a deux questions.
00:31:42Je sais pas encore exactement comment elle l'est,
00:31:45cette assemblée.
00:31:46On ne l'a pas encore tellement éprouvée, en réalité.
00:31:49Donc, bien sûr, si on regarde le paysage politique,
00:31:52nul doute, il y a une forme de déflagration,
00:31:54tout est morcelé, à l'intérieur même des groupes,
00:31:57et on le voit pour le groupe de Marie Lebec, par exemple.
00:32:01C'est très morcelé, même à l'intérieur même
00:32:03de leur groupe, ce qui n'est pas vrai, par exemple, du mien.
00:32:07J'ai l'impression que c'est du GDR.
00:32:09Non, non, on parlait...
00:32:10Je pensais du groupe plus démocrate et républicain.
00:32:13Le GDR, il y a moitié... On rappelle, le GDR,
00:32:16c'est les communistes français hexagonaux
00:32:18et il y a les élus ultramarins qui sont de gauche, disons-le.
00:32:22Exactement. Et en tout cas,
00:32:24je trouve que, pour le moment,
00:32:26on n'a pas eu encore à éprouver exactement ce que ça donne,
00:32:30un examen de texte de loi
00:32:33avec tous ces groupes politiques,
00:32:35ces 11 groupes à l'Assemblée nationale,
00:32:38ce que ça crée en termes de majos, pas majos,
00:32:41même s'il y a eu l'approbation des comptes publics 2023
00:32:44et que la motion de rejet a été adoptée.
00:32:47C'est un premier signal, mais en réalité,
00:32:49je ne pourrais pas vous dire exactement
00:32:52comment je vis l'Assemblée encore.
00:32:55Sur votre question, est-ce qu'on se dit bonjour ?
00:32:57Bien sûr qu'on se dit bonjour.
00:32:59C'est intéressant, c'est intéressant.
00:33:02On ne sert pas la main.
00:33:03Moi, quand je suis arrivée à l'Assemblée en 2017,
00:33:06il n'y avait pas de groupe du rassemblement national.
00:33:09On savait, évidemment, qui était qui,
00:33:11en tout cas, à l'extrême droite,
00:33:13donc c'était facile de les identifier.
00:33:16Je viens d'un courant politique
00:33:18qui fait que je mets complètement à part l'extrême droite
00:33:21et que je ne la mets pas dans le camp républicain,
00:33:24même si c'est un terme qui a été complètement dévoyé.
00:33:27En tout cas, pour moi,
00:33:29ça ne représente pas les valeurs républicaines
00:33:32et c'est même un danger pour la République.
00:33:34Donc, je ne sers pas la main.
00:33:36Je pense que je les mets à part en ne leur serrant pas la main.
00:33:39Là, c'est vachement plus dur,
00:33:41parce qu'ils sont beaucoup et que je n'ai pas encore fait repérer.
00:33:45Je veux dire à celles et ceux qui n'appartiennent pas à ce groupe
00:33:48et à qui je ne dis pas bonjour.
00:33:50C'est juste que votre tête ne revient pas.
00:33:52Non, mais ça va venir.
00:33:54J'ai une question du tchat de Valo qui vous pose cette question.
00:33:59C'est quoi, être communiste en 2024 ?
00:34:01Et dans les Hauts-de-Seine ?
00:34:03Oui, aussi.
00:34:04D'abord, il faut connaître les Hauts-de-Seine,
00:34:07parce que c'est pas que Neuilly et Levalois.
00:34:09C'est aussi des terres industrielles, des terres populaires.
00:34:12Je suis du nord des Hauts-de-Seine,
00:34:14de la boucle nord des Hauts-de-Seine,
00:34:16qui a été vraiment une terre très industrielle,
00:34:19avec des gens issus de milieux très populaires,
00:34:22une terre d'immigration aussi.
00:34:24Donc, c'est pas que Neuilly et Levalois.
00:34:26C'est une terre très contrastée.
00:34:28Et ensuite...
00:34:29Être communiste dans les Hauts-de-Seine,
00:34:31c'est pas si facile.
00:34:32J'ai été conseillère départementale face à Devejihan, par exemple.
00:34:36C'était pas facile, parce que je n'aimais pas les communistes.
00:34:39Et ensuite, être communiste,
00:34:41moi, j'ai l'impression... Je comprends que la question se pose,
00:34:44parce que c'est un parti qui a beaucoup moins d'influence,
00:34:47beaucoup moins d'élus, de représentants,
00:34:50et ça renvoie à l'histoire du passé.
00:34:52Pourtant, dans un monde avec autant d'inégalités,
00:34:54d'injustices, une société aussi fragmentée,
00:34:57où le capital prend tellement de place
00:35:00dans le partage de la valeur,
00:35:01ça me semble assez évident de contester
00:35:04à la fois ces injustices,
00:35:06ce partage de la valeur dans le pillage, finalement,
00:35:09des richesses produites par le travail.
00:35:11Tout ça, pour moi, me semble assez évident,
00:35:13mais je comprends la question.
00:35:15Il y a Taïbrek dans le tchat qui demande...
00:35:18Quand est-ce qu'il y a un congrès au PCF ?
00:35:20Et quand est-ce qu'Elsa Faucillon, première secrétaire ?
00:35:24Il va être content, Fabien Roussel.
00:35:26C'est pas l'amour fou entre vous et Fabien Roussel.
00:35:29C'est pas une histoire.
00:35:30Vous étiez pas sûre de pouvoir voter pour Léon D. Fontaine.
00:35:34Vous l'aviez dit sur le plateau de Baxi.
00:35:36Vous avez voté pour lui ?
00:35:37Non, j'ai pas voté pour lui.
00:35:39Pour le dire très clairement,
00:35:41je suis très critique de la ligne actuelle du PCF.
00:35:43Je m'en suis jamais cachée.
00:35:45Je fais des textes généralement alternatifs au congrès,
00:35:48donc il y a pas de secret.
00:35:50Ce que je reproche, c'est pas une histoire,
00:35:53est-ce que j'aime bien ou pas Fabien Roussel ?
00:35:56C'est une question de ligne politique.
00:35:58Je considère que le PCF, aujourd'hui,
00:36:00il devrait plutôt s'ouvrir,
00:36:02être en capacité de chercher tous les rassemblements possibles,
00:36:06à gauche, évidemment, sur des contenus
00:36:08qui sont des contenus à gauche,
00:36:10et pas s'isoler,
00:36:11pas présenter une candidature à la présidentielle
00:36:14quand il y a un risque si important du Rassemblement national.
00:36:19Et ça, on va le questionner au travers d'une conférence nationale
00:36:22qui aura lieu dans les prochains mois.
00:36:24Je souhaitais un congrès,
00:36:26il n'y a pas de congrès du jour pour le moment.
00:36:28Je vous laisse poursuivre le temps qu'on me change mon oreillette.
00:36:32Merci beaucoup, Adrien !
00:36:34On applaudit Adrien !
00:36:35Merci beaucoup, maître oreillette.
00:36:38Merci, pardon, désolée, j'entendais plein.
00:36:41Vous disiez tout à l'heure
00:36:42que vous n'aviez pas éprouvé l'Assemblée encore
00:36:45avec Séance Groupe,
00:36:46et on commence très fort aujourd'hui avec le budget.
00:36:50Comment vous le sentez ?
00:36:52Comment vous allez surtout vous battre, entre guillemets,
00:36:56contre ce budget avec lequel, je suppose,
00:36:59vous n'êtes pas d'accord,
00:37:00avec les menaces toujours d'un éventuel 49-3 ?
00:37:05Il y a peut-être une lueur d'espoir,
00:37:07c'est que le RN a dit,
00:37:08Jordan Bardella a dit ce matin
00:37:10que le RN ne voterait pas le budget.
00:37:12Pour l'instant, il n'y a pas de...
00:37:14C'est un peu dur.
00:37:16C'est un peu dur.
00:37:17Mais le fait est que sans les voix du RND,
00:37:20le budget ne passera pas.
00:37:21D'abord, comment j'envisage le budget ?
00:37:24Pas de secret, assez mal.
00:37:26Je pense que les citoyens de ce pays
00:37:28l'envisagent aussi assez mal
00:37:29quand on leur annonce vraiment une vraie austérité,
00:37:33si tant est que déjà,
00:37:34il n'y avait pas des besoins énormes
00:37:36qui s'exprimaient dans la population.
00:37:38On va citer juste deux exemples.
00:37:40Il y en a plein d'autres, mais hôpital et école
00:37:43devraient être vraiment des priorités absolues.
00:37:45Et là, on nous annonce dans le budget
00:37:47la suppression de 4 000 postes.
00:37:493 000 pour l'enseignement en primaire
00:37:52et 1 000 pour ce qui est du secondaire.
00:37:54Qui peut penser aujourd'hui...
00:37:56Franchement, qui peut penser aujourd'hui
00:37:58supprimer des postes dans l'éducation nationale ?
00:38:01J'ai entendu tout ce qu'on nous disait.
00:38:03Baisse démographique.
00:38:05Je vais juste donner un élément là-dessus.
00:38:07La baisse démographique, elle existe,
00:38:09mais qui pense que déjà,
00:38:11ça allait suffisamment bien dans l'éducation nationale
00:38:14pour aggraver la baisse ?
00:38:15Oui, bien sûr.
00:38:16Pour aggraver la situation.
00:38:18Donc, si vous voulez, forcément, très, très mal.
00:38:21Mais surtout, dans ce budget,
00:38:23s'il y a une idée, peut-être,
00:38:25pour m'adresser à celles et ceux qui nous écoutent,
00:38:28c'est qu'il faut pas passer la partie recette.
00:38:31Le budget, il y a deux étapes.
00:38:33Il y a la partie recette.
00:38:34Qu'est-ce qu'on engrange ?
00:38:36Et ensuite, qu'est-ce qu'on dépense ?
00:38:38Moi, je suis plutôt de la team...
00:38:40On part des besoins.
00:38:42On part des besoins.
00:38:44C'est quoi, les besoins criants dans le pays ?
00:38:46Et à partir de ces besoins-là,
00:38:48qu'est-ce qu'on a besoin comme recette ?
00:38:51Y a-t-il des recettes possibles ?
00:38:52J'ai l'impression qu'on a un gouvernement
00:38:55qui veut passer cette étape-là.
00:38:57On va faire des économies, parce qu'il y a un déficit abyssal.
00:39:01Mais d'abord, il y a des pays qui vivent
00:39:04avec des déficits comme ça.
00:39:05Et ensuite, ce déficit-là,
00:39:08qui l'a créé ? En faisant quoi ?
00:39:10Et moi, ce que je fais comme analyse,
00:39:13c'est qu'ils vont continuer, par recette,
00:39:16avec les mêmes méthodes,
00:39:18en disant qu'ils vont résorber un déficit
00:39:22qu'ils-mêmes ont créé,
00:39:23avec les mêmes méthodes qu'ils nous ont mis.
00:39:26Il faut changer la manière de faire.
00:39:28C'est ça qu'on veut mettre en lumière.
00:39:30J'ai l'impression qu'Eric Coquerel est plus optimiste.
00:39:33À l'issue de la commission, qui démarre,
00:39:36il y aura davantage de recettes.
00:39:39Il n'y aura pas moins de dépenses.
00:39:41Il y a des dépenses votées en augmentation.
00:39:43Il rêve ?
00:39:44Non, parce que...
00:39:45D'abord, pour dire quelle est la méthode
00:39:48que le Nouveau Front Populaire va adopter.
00:39:51D'abord, chaque groupe, évidemment, du Nouveau Front Populaire,
00:39:55va déposer des amendements
00:39:57qui sont fidèles à ce qu'on défend
00:39:59et dont on pense qu'ils peuvent améliorer
00:40:02les recettes du pays pour pouvoir répondre aux besoins.
00:40:05On a aussi des propositions, dix,
00:40:07qui vont nous être communes,
00:40:09des amendements communs, pour citer un exemple,
00:40:12pour améliorer, aujourd'hui,
00:40:14les recettes du point de vue de l'héritage.
00:40:17Il y a une injustice qui existe,
00:40:19plein de niches fiscales qui font qu'en fait,
00:40:21les très gros héritages sont finalement très peu taxés.
00:40:25Et quand je dis ça, je veux rassurer tout le monde,
00:40:27parce qu'il y en a peut-être qui espèrent un jour
00:40:30avoir un héritage.
00:40:32Bon, d'abord, on est 50 %, et je me mets dedans,
00:40:34à être sûre de ne rien toucher comme héritage, d'accord ?
00:40:38Et dans les 50 autres pourcents,
00:40:40la plupart, c'est moins de 100 000 euros.
00:40:42Ceux-là, on n'y touche pas.
00:40:44Et même au-dessus, on n'y touche pas.
00:40:46Donc, c'est vraiment ceux qui héritent de très grosses sommes.
00:40:50Et ceux-là, aujourd'hui,
00:40:51bénéficient de plein de niches fiscales
00:40:54qui font que c'est très peu taxé.
00:40:56On dit, regardez l'état de l'école,
00:40:58regardez l'état des hôpitaux,
00:41:00ceux de la justice, mais de plein d'autres domaines.
00:41:03Regardez toutes ces familles qui n'arrivent pas à se nourrir.
00:41:06Il pourrait y avoir une contribution
00:41:08beaucoup plus importante qu'actuellement
00:41:11qui permette qu'on réponde à ces besoins.
00:41:13On va avoir des amendements un peu maximum
00:41:15qui correspondent à ce qui nous semblerait juste.
00:41:18Et ensuite, si ceux-là ne sont pas adoptés,
00:41:21on envisage aussi des replis qui vont aller chercher.
00:41:24Les replis, c'est pour ceux qui ne savent pas,
00:41:26on fait un peu en-dessous,
00:41:28puis un peu en-dessous.
00:41:29Les amendements de repli, comment ils s'appliquent ?
00:41:32Pour dire, par exemple, vous, le député Matey,
00:41:35vous avez des propositions pour taxer les dividendes.
00:41:38Peut-être qu'on peut trouver une majo
00:41:40pour aller chercher des recettes.
00:41:42Donc, point par point, et sans tente.
00:41:44Pourquoi pas ? Ces amendements,
00:41:46pour l'instant, vous les avez déposés signés NFP ou signés GDR ?
00:41:50Il y a les deux.
00:41:51Il y a ceux qui sont déposés NFP,
00:41:53c'est-à-dire qui permettent de donner une lisibilité
00:41:56des marqueurs de ce qu'est le programme du Nouveau Front Populaire.
00:41:59Ensuite, il y a le droit d'amendement
00:42:02de chaque député par groupe,
00:42:03toujours le permettre,
00:42:05tout en ayant un nombre un peu restreint
00:42:07pour permettre qu'il y ait du débat
00:42:09et qu'on ne nous fasse pas le reproche de faire trop durer.
00:42:12Il y a la droite, surtout les Républicains,
00:42:15parmi certains macronistes, et l'extrême droite,
00:42:17qui jugent que c'est un budget presque de communistes,
00:42:21parce qu'on va oser taxer les 300 plus grandes entreprises.
00:42:26C'est pas un objet de satisfaction, pour vous, ce point-là ?
00:42:29Cioti dit que c'est un budget socialiste.
00:42:31Première chose, c'est que je crois...
00:42:34C'est presque un rétablissement de l'ISF.
00:42:36D'abord, première chose,
00:42:38là où vous avez raison, c'est qu'il faut savoir regarder
00:42:41quand il y a des batailles culturelles qu'on gagne,
00:42:44des batailles d'idées qu'on gagne.
00:42:46Je crois que ça fait un moment, et vous le savez,
00:42:48dès 2022, la NUPES avait demandé,
00:42:50et même avant, d'ailleurs,
00:42:52mais la rentrée 2022 est très marquée pour la NUPES,
00:42:55de dire qu'il faut qu'on taxe les plus riches,
00:42:58il y a eu la crise sanitaire,
00:42:59on veut vraiment qu'il y arrive ça.
00:43:01Pendant deux ans, ça a été au coeur des débats.
00:43:04Je me souviens, la rentrée 2022,
00:43:06pas un ministre était invité sur un plateau de télé
00:43:09à qui on ne posait pas la question.
00:43:11Non, il ne faut pas faire ça, etc.
00:43:13Aujourd'hui, ce que je vois,
00:43:15c'est qu'ils sont obligés d'en venir là.
00:43:17Ils se rendent bien compte qu'ils ne peuvent pas dire
00:43:20qu'on va faire tant de milliards d'économies
00:43:22et pas taxer les plus riches.
00:43:24Sauf que les mesures qu'ils prennent ne me semblent pas
00:43:27pas pérennes, trop limitées,
00:43:29et vont rapporter moins que les propositions que nous faisons.
00:43:32Donc oui, vous avez raison,
00:43:34il y a une sorte de bataille des idées qui est gagnée,
00:43:37il faut que nous nous en félicitions,
00:43:39mais on voit bien qu'on a encore à la poursuivre
00:43:42car elle ne permet pas d'aller chercher suffisamment de recettes
00:43:45pour répondre aux besoins.
00:43:47Est-ce que vous êtes prête à rentrer dans cette culture
00:43:50de la négociation pour avancer sur certains points,
00:43:53dans cette culture du parlementarisme
00:43:55et de la démocratie ?
00:43:56On le fait toujours, en réalité.
00:43:58Si vous connaissez ce terme d'amendement de repli,
00:44:01c'est bien parce qu'on sait que nous, c'est normal
00:44:04de faire un amendement qui est fidèle aux engagements
00:44:07que nous avons pris devant les électeurs.
00:44:09Il y a un truc, quand même, dont il faut...
00:44:12On se présente devant des gens avec un programme,
00:44:14on fait même des ateliers sur les programmes.
00:44:17Les gens, à un moment, c'est le seul lien démocratique
00:44:20que nous avons vis-à-vis des électeurs.
00:44:22Ils ne peuvent pas nous révoquer, par exemple.
00:44:25En revanche, ils peuvent regarder ce sur quoi on s'est engagé
00:44:28et ce qu'on fait.
00:44:29Donc, c'est pas... Quand il y a de la négociation,
00:44:32on pense aussi à ce qu'on a dit aux gens,
00:44:34ce qu'on a écrit sur nos programmes.
00:44:36Bien sûr qu'on est prêts à débouger,
00:44:39on l'a toujours fait pour permettre que des choses avancent,
00:44:42mais qu'elles avancent dans le sens de ce sur quoi on s'est engagé
00:44:45vis-à-vis des électeurs.
00:44:47C'est comme ça que la démocratie peut tenir.
00:44:49C'est bien le problème que j'identifie
00:44:51et que beaucoup de gens ont identifié
00:44:54par rapport au vote en 2024, là, sur les élections législatives,
00:44:57où il y a deux tiers de la population qui se mobilisent
00:45:01pour que les idées d'extrême droite ne gouvernent pas au pouvoir,
00:45:04que les valeurs d'intolérance, de fermeture, de rejet de l'autre
00:45:08ne soient pas au pouvoir, et qui voient
00:45:10Retailleau comme ministre de l'Intérieur
00:45:12qui embraye sur toutes les mesures
00:45:14que le Front national et le Rassemblement national
00:45:17assènent depuis des décennies.
00:45:19J'avais deux petites questions.
00:45:21Une sur, est-ce que vous êtes inquiets
00:45:23d'une possible disparition du groupe GDR ?
00:45:26On rappelle que vous étiez 21 ou 22 lors de la présente législature.
00:45:29Là, vous n'êtes plus que 17.
00:45:31Si on passe en dessous des 15, donc 14,
00:45:33le groupe disparaît automatiquement.
00:45:35Est-ce qu'un, c'est une inquiétude,
00:45:37et deux, d'autre, plus sur une formule politique ?
00:45:40Quel équilibre il faut trouver, selon vous,
00:45:43entre une gauche radicale ou d'extrême gauche,
00:45:45pour parler du POI,
00:45:46et une gauche s'osdem,
00:45:48parce que vous ne pouvez pas gagner
00:45:50sans cette gauche s'osdem actuellement,
00:45:53et la gauche s'osdem ne peut pas gagner
00:45:55sans une gauche radicale ou réformiste.
00:45:57C'est quoi, votre position ?
00:45:59Je vais essayer de me souvenir de la deuxième.
00:46:01Je la répéterai, s'il vous plaît.
00:46:03La première, évidemment qu'il y a de l'inquiétude,
00:46:06mais pas pour... Comment dire ?
00:46:08C'est pas, est-ce qu'on va avoir notre groupe
00:46:11ou pas notre groupe,
00:46:12dans l'idée...
00:46:13Il faut qu'on ait nos places et nos appareils, etc.
00:46:17Ce que je crois, c'est qu'il y a besoin
00:46:19de députés communistes,
00:46:21il y a besoin de députés ultramarins progressistes,
00:46:24et mon inquiétude, c'est de voir qu'effectivement,
00:46:27entre 2022 et 2024, il y en a moins,
00:46:29et que parmi les députés communistes
00:46:31qui ne sont plus présents sur les bancs de l'Assemblée,
00:46:34c'est des députés du RN
00:46:35qui sont venus prendre leur place.
00:46:37Moi, c'est cette inquiétude qui me travaille,
00:46:40mais qui me travaille comme élue,
00:46:42comme militante, comme citoyenne.
00:46:44Donc, ça, oui, évidemment, il y a de l'inquiétude.
00:46:47Et plus globalement...
00:46:48Je l'avais vu dans un échec de la gauche.
00:46:50Plus de la ligne Roussel.
00:46:52Pour venir sur la...
00:46:53Je sais pas si c'est un débat que de lignes,
00:46:56c'est aussi la responsabilité de la gauche.
00:46:58Il y a une responsabilité de la gauche, en tout cas,
00:47:02à réussir à avoir un projet, un récit
00:47:05qui permette de faire face au fait
00:47:07que des gens qui sont aujourd'hui en désespoir,
00:47:10qui se sentent abandonnés, etc.,
00:47:11ne se réfugient pas derrière le discours.
00:47:14Vers le discours d'extrême-droite plutôt que la gauche.
00:47:17Ca fait des années qu'on parle de ces fâchés-pas-fâchaux,
00:47:20et vous n'arrivez... La gauche n'arrive pas à les récupérer.
00:47:24Oui, enfin, il y a aussi...
00:47:25Il y a des fâchés aussi.
00:47:27Je vais essayer de retrouver la 2e réponse.
00:47:29C'est un énorme débat qui nous avance.
00:47:31Je sais pas si je vais le régler en deux minutes sur un plateau.
00:47:35Mais en tout cas, ce que je crois, c'est que...
00:47:38Comment dire ? Il faut pas nier que...
00:47:40Et c'est quand même suffisamment documenté
00:47:42chez celles et ceux qui votent Rassemblement national,
00:47:45il y a plusieurs choses.
00:47:47Il faut pas nier la part des valeurs xénophobes
00:47:50qui peuvent animer ce vote.
00:47:51Il faut pas le nier.
00:47:52Souvent, il est très lié avec des questions elles-mêmes sociales,
00:47:56avec des gens qui voient disparaître des services publics.
00:47:59Pour autant, plein de gens voient disparaître
00:48:02leur service public et ne votent pas Rassemblement national.
00:48:05L'histoire n'est pas réglée
00:48:07une fois qu'on a cette donnée-là.
00:48:09En revanche, ce que je vois,
00:48:11c'est que dans une période où la Macronie a quand même
00:48:15travaillé à augmenter de manière significative
00:48:19les inégalités dans notre pays,
00:48:21que là, elle va rajouter une phase encore plus austéritaire,
00:48:27qu'elle plonge des gens dans des situations
00:48:29soit de pauvreté, soit de précarité,
00:48:31et qu'elle a déroulé le tapis rouge à l'extrême-droite,
00:48:35on peut pas ne faire que reprocher à la gauche
00:48:37le fait qu'on en soit dans cette situation.
00:48:40Par contre, ça nous oblige à être plus à la hauteur
00:48:43de la situation.
00:48:44Le fait d'avoir fait le NFP en quelques jours
00:48:46au moment des élections législatives
00:48:48fait partie des choses qui nous mettent à la hauteur.
00:48:51Encore faut-il lui donner plus de hauteur,
00:48:54que l'unité vive plus, aussi,
00:48:56parce que je pense qu'on a encore du chemin de ce point de vue-là.
00:49:00Ensuite, sur le terrain des idées, on a aussi, je crois,
00:49:03à oeuvrer, mais il me faudrait plus de temps pour développer.
00:49:07Ensuite, gauche radicale, gauche zosdem, gauche libérale, etc.
00:49:10Moi, j'appartiens, ma famille politique,
00:49:13au sens large, pas simplement les communistes,
00:49:15c'est plutôt la gauche dite radicale.
00:49:17J'ai plutôt tendance à dire gauche de transformation sociale,
00:49:21mais je comprends bien que c'est pas très clair.
00:49:24C'est plutôt mon espace.
00:49:26Ce que je constate, c'est que, ces dernières années,
00:49:29cette gauche-là, c'est celle qui a plutôt redonné
00:49:32des couleurs à la gauche, après, notamment, l'ère Hollande.
00:49:36C'est celle qui a permis...
00:49:37L'ère Hollande, elle est pas oubliée.
00:49:40L'ère 2012-2017, elle est pas non plus oubliée.
00:49:42C'est celle qui a fait quand même beaucoup de mal
00:49:45et qui fait aussi que plein de gens nous disent
00:49:47la gauche et la droite, c'est pareil.
00:49:50Vous enlevez les socialistes ?
00:49:51Non, j'enlève pas les socialistes.
00:49:53Mais simplement, ce que je veux dire, c'est...
00:49:56Non, non, non. Cette gauche-là,
00:49:58elle a redonné des couleurs à la gauche.
00:50:00Elle a permis aussi qu'on n'ait pas des scénarios, comme en Italie,
00:50:04où la gauche disparaisse complètement du paysage politique.
00:50:07C'est une inquiétude pour vous ?
00:50:09C'est toujours une inquiétude.
00:50:11En revanche, la gauche, si elle veut gagner,
00:50:13si elle veut transformer réellement,
00:50:15elle a besoin, évidemment, d'une dynamique populaire,
00:50:18mais elle a besoin aussi d'être suffisamment large.
00:50:21Je dis pas qu'il faut exclure le Parti socialiste
00:50:24ou quoi que ce soit, je suis très heureuse
00:50:26que, dans le NFP, il y ait toute cette diversité
00:50:29de la gauche qui anime cette diversité, cette unité.
00:50:32Je vous coupe avec une question du chat qui remonte un peu,
00:50:35mais comme ça, je les prends quand même.
00:50:38C'est une question d'entièrement qui dit...
00:50:40La question de la majorité se pose pour 2027,
00:50:42de cette fameuse gauche qui irait de Philippe Poutou
00:50:45à François Hollande.
00:50:47Ca va être funky.
00:50:48C'est une vraie question.
00:50:49C'est toujours sur quoi et pourquoi.
00:50:51Commençons par là.
00:50:53En politique, il faut quand même commencer sur qu'est-ce qu'on défend,
00:50:56qu'est-ce qu'on veut, et ensuite, qui en fait partie.
00:50:59Moi, ce que je crois,
00:51:01c'est les acquis, justement, de cette gauche radicale
00:51:04qui a été en capacité de redonner des couleurs à la gauche,
00:51:07de dire que la gauche, c'est ça,
00:51:09c'est la gauche qui va défendre le fait
00:51:11que la richesse du travail ne peut pas s'enfuir vers le capital,
00:51:15que tout ne peut pas être driveé par les marchés financiers,
00:51:18que l'indicateur de bonheur, ça existe aussi dans le pays,
00:51:22que le temps libre, c'est un truc important aussi
00:51:26pour les citoyens,
00:51:27que les questions d'antiracisme et de féminisme,
00:51:30c'est aussi des questions sociales qu'il faut traiter
00:51:33et que la gauche doit traiter.
00:51:35Ca, pour moi, c'était extrêmement important,
00:51:37et ça l'est toujours, et ce que je souhaite,
00:51:40c'est que le rassemblement de la gauche...
00:51:42Bien sûr, dès qu'on fait rentrer quelqu'un,
00:51:45on ne peut pas lui dire...
00:51:46-"C'est comme ça et pas autrement."
00:51:48En revanche, ce que je crois, c'est que si on veut réellement
00:51:52de la transformation, si on ne veut pas décevoir de nouveau,
00:51:55on ne peut pas rompre avec ces valeurs-là,
00:51:57ces principes qu'on a défendus.
00:51:59Vous voyez bien, ce n'est pas oui-non,
00:52:01c'est sur quoi, et on a des discussions à avoir là-dessus.
00:52:05Elles peuvent être parfois... Je le redis,
00:52:07je le disais déjà en 2017, parfois,
00:52:09il faut qu'on sache discuter et même se disputer,
00:52:12mais ensuite, tout ça doit se faire dans du respect
00:52:15et doit se faire sur des bases qui me semblent claires.
00:52:18Discutons et disputons-nous s'il le faut.
00:52:20On a évidemment un autre sujet à vous soumettre,
00:52:23c'est l'immigration.
00:52:24Quand vous voyez la proposition de loi,
00:52:26en tout cas, l'idée d'une loi de Bruno Retailleau,
00:52:29ne vous regrettez pas Gérald Darmanin ?
00:52:31J'ai dit, il n'y a pas longtemps, de manière très ironique,
00:52:35je suis à deux doigts de regretter Gérald Darmanin.
00:52:37Mais...
00:52:39Comme quoi ?
00:52:40Evidemment, de manière très ironique,
00:52:42parce que je reste aussi et je ne me départirai pas
00:52:45de mon féministe, mais vous vous doutez
00:52:47que Darmanin, c'était pas non plus...
00:52:49Votre tasse de thé.
00:52:51Est-ce qu'on lui dit du thé, d'ailleurs ?
00:52:53C'est gentil.
00:52:54C'est vrai, vous pourriez prendre un peu de thé.
00:52:56Mais pour poursuivre plus sérieusement,
00:52:59évidemment, cette discussion,
00:53:01voilà, vous, vous avez...
00:53:03Honnêtement, je suis...
00:53:05Pas simplement inquiète, je suis terrifiée.
00:53:07Vraiment. Les questions liées à l'immigration
00:53:10font vraiment partie des bases de mon engagement politique.
00:53:13C'est un des sujets sur lesquels on entend beaucoup.
00:53:16Et vous avez déposé une proposition de résolution,
00:53:19le 25 septembre dernier,
00:53:20pour créer une commission d'enquête relative
00:53:23à la conséquence des accords du Touquet
00:53:25sur l'action publique et le respect des droits fondamentaux.
00:53:28Exactement.
00:53:29C'est pour ça qu'on parle d'immigration.
00:53:32C'est ce qu'on appelle une passe décisive dans le métier.
00:53:35Et donc, j'ai déposé cette proposition
00:53:37avec d'autres députés du Nouveau Front Populaire
00:53:40pour qu'on aille enquêter.
00:53:41L'année dernière, il y a eu des révélations
00:53:44d'un consortium de journalistes,
00:53:46Light Report, si je me trompe.
00:53:48Non, c'est ça, Light Report,
00:53:49sur ce qui se passait à Calais,
00:53:52sur les départs en mer
00:53:53et sur le fait que, parfois, la police
00:53:56pouvait crever des embarcations
00:53:58ou les faire chavirer en tournant autour
00:54:00ou envoyer des gaz lacrymogènes à des gens déjà sur des bateaux
00:54:03qui n'avaient pas de canot de sauvetage.
00:54:06Expliquez les accords du Touquet signés en 2003.
00:54:08En 2003, avec des modifications.
00:54:10Interfrontières, pour le dire très vite,
00:54:12entre l'Angleterre et la France.
00:54:14Exactement. Et qui fait que la frontière anglaise
00:54:17n'est plus chez eux, elle est chez nous.
00:54:19Voilà.
00:54:20Le monde en pense ce qu'il veut.
00:54:22C'est ça qui est écrit.
00:54:24On gagne combien ? 10 millions annuels ?
00:54:26Oui, en plus, ça a été renforcé.
00:54:28Parce que là, dans les dernières négociations,
00:54:31les Anglais payent aussi, par exemple,
00:54:33pour des nouvelles places en France de centres de rétention.
00:54:36Et donc, les frontières, elles, sont là.
00:54:39Donc, en fait, il n'y a pas que nous qui le disons,
00:54:42mais plein d'ONG et cours européennes
00:54:44qui disent que la France devient le bras armé,
00:54:46finalement, de l'Angleterre
00:54:48en matière d'immigration et de passage.
00:54:52Peut-être que beaucoup ont entendu aussi
00:54:54le fait qu'il y avait de nombreux morts,
00:54:57certes en Méditerranée, de manière très importante,
00:55:00mais aussi dans la Manche.
00:55:05Il y a eu un naufrage qui a fait beaucoup de bruit
00:55:08le 24 novembre 2021,
00:55:11avec 27 personnes qui sont mortes,
00:55:14et où il a été établi, au fur et à mesure,
00:55:17même si tout n'est pas terminé,
00:55:19que tout le monde s'était renvoyé la balle
00:55:22entre les différentes autorités.
00:55:23Il y avait un enregistrement.
00:55:25Exactement. Depuis, ça a créé quand même
00:55:28quelques modifications.
00:55:29Et donc, il y a notamment, maintenant,
00:55:32un peu plus de navires et de personnels
00:55:35qui sont en mer pour permettre de venir en aide.
00:55:40Sauf qu'il n'y en a pas assez, ils ne sont pas assez adaptés,
00:55:43et en plus, il y a des pratiques,
00:55:46à la fois sur terre,
00:55:48avec le principe de zéro point de fixation,
00:55:50qui fait que toutes les 24 heures, les campements,
00:55:53ils sont virés par la police,
00:55:55il y a des affaires qui sont prises, etc.
00:55:57Et donc, les gens, ils ont encore plus envie de partir.
00:56:01Déjà, ils veulent passer.
00:56:03Il faut dire un truc, à mon avis, qui est important,
00:56:06je peux en parler des heures,
00:56:08quand les gens veulent passer, ils font tout pour passer.
00:56:11Que ce soit le Mexique, le mur du Mexique,
00:56:13que ce soit la mer Méditerranée,
00:56:15que ce soit la Manche,
00:56:17on m'a même raconté, et c'est la vérité,
00:56:19des gens qui finissent par faire des bateaux
00:56:21avec des bouteilles, des bouteilles en plastique,
00:56:24pour permettre de passer.
00:56:26Donc, il faut arrêter de penser qu'on va,
00:56:28à part si tout le monde est décidé, désolé de le dire,
00:56:31de manière très cynique, à leur tirer dessus pour pas qu'ils passent,
00:56:35là, ce qui est créé comme politique migratoire,
00:56:38c'est de rendre plus difficiles les passages,
00:56:40et plus on les rend difficiles, plus il y a de morts.
00:56:43C'est le contexte, d'ailleurs, d'avoir tiré sur des...
00:56:46Non, d'avoir repoussé en mer des migrants.
00:56:48Et là, en fait...
00:56:50Exactement. Et là, en fait,
00:56:52avoir cette logique qui consiste en permanence
00:56:56à mettre des policiers,
00:56:57je dis pas qu'il faut pas de policiers,
00:57:00mais des policiers pour les empêcher de passer,
00:57:02plutôt que de mettre, par exemple,
00:57:04des moyens qui vont venir faire de la prévention,
00:57:07de la demande d'asile...
00:57:09Comment vous regardez, par exemple, ce qu'a fait,
00:57:12je prends volontairement un exemple,
00:57:14Georgia Meloni, en Italie,
00:57:16qui... Voilà, qui traite directement
00:57:20avec la Tunisie, avec l'Albanie.
00:57:22Est-ce que vous vous dites que c'est plus migratoire,
00:57:25la présidente du Conseil italien ?
00:57:27Il faut voir à quel prix.
00:57:28Il n'y a pas que Georgia Meloni.
00:57:30On a sous-traité des frontières avec l'Union européenne,
00:57:33avec la Libye.
00:57:34Aujourd'hui, on autorise à ce que la Libye,
00:57:37qui est un Etat failli...
00:57:38Il y a une guerre civile.
00:57:40Ils sont un Etat au sens où...
00:57:41Et eux, ils sont censés se charger, normalement,
00:57:44de la coordination du sauvetage
00:57:46dans cette partie de la mer Méditerranée.
00:57:48Vous doutez que ça n'arrive pas ?
00:57:50Les ONG, quand elles les appellent,
00:57:52les personnes en Libye ne parlent même pas anglais
00:57:55pour pouvoir...
00:57:56C'est pas une attaque vis-à-vis des Libyens.
00:57:59On l'entend bien.
00:58:00C'est qu'en réalité, on est en train de confier
00:58:03à des Etats dans lesquels la corruption est à l'oeuvre,
00:58:06dans lesquels on sait que le respect des droits fondamentaux
00:58:09est bafoué, pas tous les jours, chaque seconde,
00:58:11dans lesquels il y a des actes de torture
00:58:14qui sont commis vis-à-vis des migrants.
00:58:16On leur dit qu'on les confie.
00:58:18Mais il faut se rendre compte de la folie de la chose.
00:58:21La solution, elle passe par quoi ?
00:58:23Est-ce qu'elle ne serait pas européenne ?
00:58:25C'est pour ça que je fais une autre proposition,
00:58:28qui est européenne.
00:58:29Merci de la transition.
00:58:30Je suis là pour ça.
00:58:31C'est son métier.
00:58:33C'est mon métier.
00:58:34Il y a une proposition pour faire en sorte
00:58:36qu'il y ait une flotte européenne de sauvetage
00:58:38pour les tyrannées.
00:58:40Il y en a eu une, avant 2016, ça s'appelait Marine Ostroum.
00:58:43Elle existait pour permettre du sauvetage.
00:58:45Elle a été abandonnée.
00:58:46Aujourd'hui, on laisse aux ONG le soin de le faire,
00:58:49sauf qu'on ne leur laisse pas le soin de le faire,
00:58:52puisqu'on les criminalise, on explique qu'ils aident les passeurs.
00:58:56Et ensuite, Georgia Meloni, justement,
00:58:58elle, elle a fait en sorte de faire un décret,
00:59:01une loi, décret-loi, d'ailleurs,
00:59:03qui fait en sorte qu'elle leur dit
00:59:06je suis obligée de vous donner un port sûr,
00:59:08mais je vais vous le donner le plus loin possible.
00:59:11Et quand vous avez des gens, des migrants, à votre bord,
00:59:14eh bien, une fois que vous avez fait un sauvetage,
00:59:17vous n'avez pas le droit d'en faire un deuxième
00:59:19avant de revenir à ce port sûr.
00:59:21Concrètement, ce que ça veut dire, c'est que ça empêche
00:59:24les navires de sauvetage d'être en mer pendant ce temps-là.
00:59:27S'ils ne le font pas, leur bateau est retenu 20 jours
00:59:30dans ce port.
00:59:32Donc, ça veut dire que ces politiques-là
00:59:34assument complètement le fait qu'il y ait des gens qui meurent.
00:59:37Et donc, moi, je veux bien qu'on en vienne à un cynisme fou
00:59:40à expliquer que c'est normal, parce que ces gens-là,
00:59:43de toute façon, sinon, ils arrivent et on ne sait pas faire.
00:59:49Enfin, je veux dire, il faut se rendre compte du nombre.
00:59:52Non seulement, c'est des gens du point de vue du plan économique.
00:59:55On sait qu'on va aller les chercher,
00:59:57parce qu'on n'aura pas assez de monde pour le travail,
01:00:00mais en plus, en termes d'accueil, je veux dire,
01:00:03la France a montré qu'elle sait faire.
01:00:05Elle a su faire avec les Ukrainiens,
01:00:07elle a mis des guichets, elle a investi dans les écoles,
01:00:10elle a fait en sorte qu'ils arrivent.
01:00:12Donc, arrêtons de nous raconter qu'on ne sait pas.
01:00:15Par contre, ce qu'il faut dénoncer, c'est un racisme crasse
01:00:18qui existe, parce que quand c'est les Ukrainiens,
01:00:21on est en capacité de faire, et quand c'est des pays
01:00:24d'Afrique subsaharienne, par exemple,
01:00:26il y a la théorie abjecte du grand remplacement
01:00:28qui expliquerait que ces gens-là n'auraient pas
01:00:31accès à l'État.
01:00:32C'est que la théorie des émouristes.
01:00:34Le gouvernement ne prône pas la théorie du grand rassemblement.
01:00:38Le fond est là, parce que je ne mets pas un trait d'égalité
01:00:41entre des députés macronistes et des députés d'extrême-droite.
01:00:44Je sais faire la différence.
01:00:46En revanche, quand on commence à reprendre la théorie
01:00:49de l'appel d'air, par exemple, en expliquant
01:00:51que parce qu'on fait des soins, il y a des gens qui viennent,
01:00:55ça laisse libre cours à beaucoup de théories.
01:00:57Malheureusement, on n'a plus de temps.
01:00:59J'allais dire plus beaucoup de temps,
01:01:01mais vos questions sont bien.
01:01:03Il y a une information qui vient de tomber très rapidement,
01:01:06qui est annoncée par C. Shepard.
01:01:08Paul Watson a demandé l'asile politique à Emmanuel Macron.
01:01:12Vous êtes pour accueillir Paul Watson en France ?
01:01:14En tout cas, je suis pour qu'il soit libéré.
01:01:17Donc, voilà.
01:01:18Commençons par là.
01:01:19C'est ça, toujours.
01:01:20Comme il est sous menace d'extradition,
01:01:23c'est pour ça.
01:01:24Si ça, ça permet effectivement...
01:01:26Si des engagements de ce type, de plusieurs pays européens,
01:01:29pour y en avoir d'autres,
01:01:31ça permet que Paul Watson soit libéré,
01:01:33il faut qu'il soit libéré.
01:01:35Il n'y a pas de doute.
01:01:36Je pense qu'on est nombreux à le demander, aujourd'hui,
01:01:40sur un échiquier politique très large, d'ailleurs.
01:01:42Oui, ça transcende un peu, pour le coup.
01:01:45Merci beaucoup, Elsa Faucillon.
01:01:47Trop court, évidemment.
01:01:48Merci beaucoup d'avoir participé à ce tchat.
01:01:51Merci à tout le monde pour les questions.
01:01:53Vous pouvez y aller, en fait.
01:01:54Je ne sais pas ce que vous voyez.
01:01:56Je n'étais pas sûre.
01:01:57Merci infiniment. A bientôt.
01:01:59Au revoir.
01:02:00Qu'est-ce qu'on doit dire ?
01:02:02Je ne sais pas bien faire ça, mais toi, tu sais.
01:02:05Il faut s'abonner.
01:02:06Qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:02:07Il faut s'abonner.
01:02:08J'ai l'impression de voir ma mère...
01:02:11Ah oui, pardon.
01:02:12Exactement.
01:02:13On va naître entre nous.
01:02:14On en rigole.
01:02:16Merci à vous pour vos questions.
01:02:17Vraiment, promis, la prochaine fois,
01:02:19j'essaie de voir plus vite et de capter plus vite.
01:02:22Vraiment, je ferai mieux.
01:02:24T'as pas la fibre ?
01:02:25Si, pourtant.
01:02:26J'ai pas la fibre du journalisme.
01:02:28Bref, alors...
01:02:29Très bien, merci beaucoup.
01:02:31Abonnez-vous.
01:02:32Twitch, LCP...
01:02:33Followay.
01:02:34Followay.
01:02:36Followay, LCP, Assemblée nationale.
01:02:38LCP, Assemblée...
01:02:39LCP, Assemblée nationale.
01:02:41C'est comme Mercurochrome.
01:02:43En entier.
01:02:44Et on se retrouve mercredi prochain,
01:02:4616h30, de nouveaux invités.
01:02:48Comment...
01:02:49Il y a lundi.
01:02:50Lundi, sur la chaîne Twitch de LCP,
01:02:53à 18h30,
01:02:54pour Lundi, c'est politique,
01:02:56avec Francis Letellier, votre serviteur.
01:02:58Il fait juste un promo.
01:03:00C'est sur la chaîne de LCP.
01:03:01C'est sur la chaîne.
01:03:03Pour les gestrims.
01:03:04Si je faisais ma pub, j'aurais dit...
01:03:06Ce sera mercredi prochain.
01:03:08Merci beaucoup.
01:03:09Merci à tous les deux.
01:03:10Merci, Sacha.
01:03:11Merci, Hugo.
01:03:13Merci beaucoup.
01:03:14Merci beaucoup.
01:03:15C'était cringe.