• il y a 12 heures
Transcription
00:00Ami Babinoth, bonjour. Heureuse de vous retrouver pour ce énième numéro d'Espace littéraire.
00:12L'auteur qui nous fait l'honneur d'être avec nous ce jour est l'avocat écrivain,
00:17Maître Beyira Eyimark, auteur de La Servante, que nous allons découvrir ensemble dans votre
00:23espace littéraire. Bonjour Maître Beyira, bienvenue à vision.net. Bonjour mademoiselle,
00:30merci de me recevoir. D'entrée de jeu, qui est La Servante? La Servante, dans ce roman,
00:45est un personnage à statut particulier. Ce n'est pas la servante telle que nous la
00:56concevons dans notre entendement au quotidien. Elle a un statut particulier et c'est ça qui fait
01:04l'intérêt justement de ce roman. Une servante d'un type particulier. D'où vous est venue l'envie
01:14d'écrire une telle histoire? Comme vous allez le constater ici, j'ai noté que j'écris ce roman
01:24pour interpeller nos consciences sur la tendance névrotique de l'être humain à nuire à son
01:32prochain. Une servante, c'est vrai, elle a sa condition à elle, mais c'est une personne
01:42commune. Et puis le contenu de la servante peut varier selon ce qu'on décide qu'elle fasse. Et
01:57je me suis dit, attention, cette servante-là, il faut absolument que notre rapport, notre relation
02:06à cette servante-là, soit tissée pour éviter des surprises qu'on découvre à la lecture.
02:14Justement, pourquoi cette trame? C'est la confrontation entre le désir du cœur ou du
02:27corps avec la volonté. Une confrontation de ces deux choses. Est-ce que la volonté de l'être
02:37humain est suffisamment forte pour faire face au désir de son cœur ou de son corps? C'est la
02:47question. Et quand on finit de lire ce roman, on se pose la question, comment cela a-t-il pu être
02:55possible? Si on se pose la question, c'est que justement, on cherche à trouver la réponse à
03:04l'issue de cette confrontation-là. Qu'est-ce qu'il y a de plus fort? Le désir ou la volonté?
03:11Dans l'oeuvre, on retrouve Gwala, un policier qui veut être fidèle à sa femme à tout prix,
03:20qui veut sortir son épingle du jeu, mais qui succombe finalement. C'est-à-dire qu'aucun homme
03:26ne peut être fidèle. D'où lui vient ce désir de posséder une autre femme que la sienne?
03:32Vous tombez à pic sur la problématique que j'ai présentée. Il avait justement la faire
03:44volonté de conduire sa vie de façon paisible. Une personne sans histoire, au plan professionnel et
03:55au plan familial. C'est clair, cela apparaît dans la trame du roman. Et puis voici qu'un événement
04:03se produit, un déclic dans son cœur. Et il a déployé tous les efforts, vous avez bien noté,
04:13tous les efforts pour essayer d'éviter ce qui est arrivé. Est-ce que la seule volonté suffit?
04:23Est-ce que notre volonté est outillée pour faire face à ce désir-là? Lui, manifestement, il est tombé.
04:32Et nous? Est-ce que nous sommes à sa place? Aurions-nous été capables nous-mêmes de résister?
04:41Dans l'œuvre, vous décrivez des scènes sexuelles sans faux fuyons. Pourquoi il n'y a pas de
04:46limitation d'âge? Quelle est votre cible? Cette question ramène à notre réalité, à notre
04:53vécu quotidien. L'écrivain, le créateur, lui, il n'a pas de limite. Et puis quelqu'un a dit,
05:05il faut éviter donc l'hypocrisie. Nous savons très bien que le sexe est au quotidien. Donc,
05:12c'est la vie de tous les jours. Comprenez? Et si l'écrivain, dans son récit, décrit une
05:21situation qu'on vit au quotidien, on ne devrait pas être choqué de mon point de vue. Tant que ça
05:26ne va pas au-delà du raisonnable. Qu'est-ce que vous avez voulu montrer à travers le mystère que
05:35Lara t'a fait autour de la chambre conjugale? Quel est le message derrière? C'est un message
05:45quand même très important en ce qui le concerne. Je voudrais interpeller toutes les femmes,
05:50notamment celles qui sont occupées par leur activité professionnelle. Lorsque vous engagez
05:59une servante chez vous à la maison, qu'est-ce que vous savez de cette personne? Rien du tout. Et
06:07vous lui laissez votre maison totalement. D'ailleurs, c'est elle qui fait le lit, qui fait votre chambre.
06:15Elle va partout. Vous êtes au travail, durant 5 heures, elle est seule à la maison. Elle a le temps
06:22de tout fouiller. Est-ce que vous vous rendez compte? Mais ça, mon Dieu, si vous insistez sur ça,
06:31oui, on n'a pas le temps, on est occupé ainsi de suite. Je voudrais interpeller toutes les femmes.
06:37Vous ne la connaissez pas. Donc, il faudrait vous réserver un minimum d'intimité par rapport à
06:45cette personne que vous ne connaissez pas. Même vos propres enfants. Vous n'allez pas laisser vos
06:50enfants aller fouiller votre chambre pour votre intimité à cause d'une raison que vous ne connaissez
06:55pas. Pour moi, il ne faut pas tout laisser. Parfois, on se rend compte que même dans le suivi des
07:05enfants, des tout-petits, on voit un peu comment excéder. C'est ce qu'on traite les enfants,
07:10voyez-vous. Donc, je voudrais nous interpeller, hommes comme femmes, à veiller à faire attention.
07:17Avec la menace de Lida à la fin, il y aura-t-il une suite?
07:23Disons que pour l'instant, je suis sur d'autres chantiers. Le moment qui vient après ma servante,
07:38c'est fini, je suis sur d'autres chantiers. Je n'ai pas encore songé à la suite. Mais de
07:46toute façon, Lida est une professionnelle. Elle va régler son problème elle-même. Elle est habituée.
07:56C'est pour cela qu'elle a eu beaucoup de rumeurs lorsqu'elle s'est laissée avoir. Une professionnelle
08:01comme ça, ce n'est pas possible. Elle va régler son problème. Je pense que tout le monde aura
08:06compris que ce problème sera résolu. C'est d'ailleurs pour cela qu'il s'est affaissé.
08:13Et puis, à la fin du roman, tout le monde verra ce qui s'est passé.
08:16Vous venez de nous révéler que vous avez d'autres œuvres en écriture. Quelles sont
08:22les thématiques que vous y abordez? Alors, ce qui est actuellement à la lecture,
08:28bientôt chez l'éditeur, j'ai abordé la question de l'illusion du pouvoir. Une fois qu'on a un
08:38plein de pouvoir, pas seulement politique, mais dans tous les domaines, on se croit tout puissant.
08:45Alors qu'en réalité, ce n'est qu'illusion. Tout pouvoir est illusion.
08:49Qu'est-ce que je démontre? Parce que le jour où, pour ceux qui sont nommés, le jour où le stylo
08:57qui vous a nommé vous dénomme, c'est fini. Il suffit que vous soyez affecté par une
09:07maladie, tout pouvoir disparaît. C'est ce thème-là que j'apporte.
09:13Maintenant, ça c'est ok. Maintenant, celui que j'entends écrire, le titre actuel, c'est le juge.
09:21Le juge, pourquoi? Parce que parfois, certains pensent que quand on est juge,
09:33on est pratiquement en thème de pouvoir. On a un pouvoir quasiment différent. Alors qu'on est
09:45l'être humain, comme tous les autres. Donc, quand je suis assenti, je ne sais pas avec quel
09:52rivage j'ai révoqué, mais c'est l'assenti. Maître, vous venez de dire que vous êtes en
09:58train d'écrire le juge. Pensez-vous à l'avocat? Je pense que dans le roman Le juge, l'avocat,
10:10sans doute, va interférer. Parce que dans la fonction du juge, il y a aussi l'idée de la
10:27confrontation avec l'avocat. C'est ce qu'on appelle le débat contradictoire, la procédure
10:34contradictoire. Lorsque le juge est en train de gérer son dossier, forcément, il écoute toutes
10:41les parties. Parfois, les parties sont représentées par des avocats. La procédure est contradictoire,
10:48ça permet au juge de trancher. Merci maître, cet entretien est terminé. Vous pouvez regarder
10:55la caméra et inviter nos babinotes à lire La Servante. Je voudrais vous remercier pour
11:03cette opportunité de présenter La Servante. Il y a beaucoup de surprises lorsqu'on lit La Servante.
11:17Il y en a qui se font une idée, lorsque ils ont le titre, ils se font une idée du contenu,
11:25mais ils sont toujours surpris de ce que cela réserve. C'est intéressant parce qu'on va se
11:36trouver face à un dilemme soi-même quand on va finir ce roman. Comment cela a-t-il pu arriver?
11:46Est-ce que moi, à la place du personnage du roman, j'aurais fait pareil? La question est
11:54souverte et je pense que chacun de vous pourra donner sa réponse. Merci à notre maître Beira
12:01et à Imarc d'être passé dans l'espace littéraire sur Abidjan.net. Vos babinotes,
12:06n'hésitez pas à vous procurer La Servante. A bientôt pour une nouvelle émission.

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