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Invités cette semaine :
- Jean-Didier Berger, député Droite Républicaine des Hauts-de-Seine
- Mélanie Vogel, sénatrice écologiste des Français établis hors de France

Parlement Hebdo est au coeur de l'actualité politique pour vous faire vivre cette année parlementaire inédite.
Chaque vendredi c'est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions en séance ou en commission.
Cette saison, une nouvelle formule : un débat entre un député et un sénateur sur les grands sujets qui rythment la vie du Parlement.

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News
Transcription
00:00Générique
00:02...
00:09Bonjour à tous. Très heureux de vous retrouver
00:11pour un nouveau numéro de Parlement Hebdo,
00:13l'émission qui revient sur les temps forts
00:15de la semaine au Parlement.
00:16Cette semaine, une sénatrice et un député
00:18sont face à face sur ce plateau.
00:20Mélanie Vogel, bonjour. Merci d'être là.
00:22Vous êtes sénatrice écologiste des Français établieurs de France
00:26et aussi coprésidente du Parti Vert Européen.
00:29Face à vous, Jean-Didier Berger, bonjour.
00:31Débuté droite républicaine des Hauts-de-Seine,
00:34toujours maire de Clamart et 1er vice-président
00:36de la région Île-de-France.
00:37Vous débattrez tous les deux du budget 2025
00:40puisque les députés l'ont examiné cette semaine
00:42en Commission des finances
00:43avant le début de la discussion dans l'hémicycle ce lundi.
00:46Et les députés l'ont déjà complètement détricoté
00:49en augmentant les impôts sur les plus riches
00:51et en supprimant la hausse de taxes sur l'électricité.
00:54Et puis, on parlera de la nouvelle loi immigration
00:56promise par le gouvernement pour le début de l'année 2025.
00:59Elle devrait reprendre certaines des mesures de durcissement
01:02de la précédente loi immigration
01:04qui avait été retoquée par le Conseil constitutionnel.
01:07Mais d'abord, le budget 2025.
01:10Il a été remanié en profondeur par les députés,
01:13réunis au sein de la Commission des finances.
01:14Elsa Mondingava.
01:20Top départ d'un examen à haut risque à l'Assemblée.
01:23Pour freiner un déficit en dérapage à 6,1 % en 2024,
01:28le gouvernement a choisi deux axes.
01:3040 milliards d'euros d'économies sur la dépense publique,
01:3420 milliards d'euros de hausse d'impôts précisément définies.
01:38Il y a, dans le projet de loi de finances pour 2025,
01:41de nouvelles propositions à partir du moment
01:44où elles sont ciblées, temporaires,
01:46et surtout à partir du moment où elles ne grèvent pas
01:49la croissance, la politique de l'offre,
01:52la capacité à créer de l'emploi dans notre pays
01:54et à garder notre pays attractif tel qu'il l'est.
01:56Mais en commission, les députés ont musclé
01:58cette partie recette du projet de loi de finances.
02:01Par exemple, la contribution exceptionnelle
02:04des hauts revenus, initialement limitée dans le temps,
02:07a été pérennisée.
02:09C'est la gauche et le Modem qui ont porté cette mesure.
02:13C'est une mesure de justice fiscale.
02:15Je pense qu'elle n'est pas limitée dans le temps.
02:17Donc, il est un peu ridicule de la limiter dans le temps
02:21si elle est bien étudiée, bien paramétrée, bien équilibrée.
02:25On voit qu'on a encore à travailler sur le texte.
02:27Il n'y a pas de raison qu'on la limite.
02:29Autre décision des commissaires aux finances,
02:32le relèvement du taux du prélèvement forfaitaire unique,
02:35appelé flat tax.
02:37En séance dans l'hémicycle,
02:39les députés repartiront de la copie initiale du gouvernement.
02:43Ce sera lundi, à 21h30.
02:46Il y a eu beaucoup de modifications en commission
02:49en faveur de plus de justice fiscale.
02:51Mélanie Vogel, pour commencer ce débat,
02:53est-ce que cela veut dire que, dans l'hémicycle,
02:56la gauche va pouvoir reprendre la main
02:58en faisant des alliances avec d'autres groupes
03:01comme les LR, le Modem et le RN pour faire passer ces amendements ?
03:04On ne fera pas d'alliance avec le RN, on ne le fera jamais.
03:07Mais ce que ça montre,
03:09c'est que le gouvernement n'a pas de majorité
03:12et que les discussions n'ont pas de cohérence politique.
03:15On a effectivement certains amendements de la gauche
03:18qui ont été adoptés, je m'en félicite.
03:20Ça montre aussi que la copie du gouvernement
03:22ne correspond pas à un accord qui existe au Parlement,
03:25puisqu'on détricote ici et on change là.
03:28Je ne sais pas ce qui va arriver au projet du gouvernement,
03:32mais en tout cas, ça montre que les orientations politiques
03:36à les donner au gouvernement,
03:38c'est-à-dire faire un projet de budget austéritaire
03:42qui améliorerait un tout petit peu ici et là
03:46la taxation sur les plus riches, mais de manière insuffisante,
03:49réduisait la dépense publique là où elle est nécessaire.
03:52Aujourd'hui, il n'y a pas de majorité au Parlement.
03:55Qu'est-ce qu'ils vont faire ? Passer par 49-3 ?
03:58Qui sera la majorité qui les soutiendra ?
04:00Ça reste à voir.
04:01Jean-Didier Berger, on le voit,
04:03le gouvernement n'a pas la main sur le budget 2025
04:06qui va sans doute être complètement remanié dans l'hémicycle
04:09par les oppositions.
04:10Est-ce que cela vous inquiète, notamment quand vous voyez
04:13ces hausses d'impôts supplémentaires votées par les députés ?
04:17Je vois mes collègues faire preuve d'une imagination très française
04:22avec une capacité à inventer et à démultiplier les taxes
04:25qui est tout à fait hors du commun.
04:26Alors même que cette copie initiale du gouvernement
04:29propose un certain nombre d'efforts ciblés, temporaires,
04:33on a des gens pour en imaginer encore davantage, d'une part,
04:36et d'autre part, pour les rendre définitifs et permanents.
04:39Je ne vois pas comment on peut rassurer les Français
04:42avec ce type de méthode.
04:44Et si les oppositions ont décidé de dénaturer le texte
04:47en y ajoutant un certain nombre de monstres
04:50tout à fait inqualifiables pour nos compatriotes,
04:53je ne vois pas comment on éviterait d'avoir le 49-3,
04:57et le 49-3 sera même un acte de protection des Français
05:00vis-à-vis de cette méthode.
05:02J'ajoute que chacun doit prendre ses responsabilités.
05:05On hérite d'une situation dramatique,
05:07mais on est très loin de l'austérité décrite par la sénatrice Vogel.
05:12L'austérité, c'est quand tout baisse,
05:14c'est quand les pensions baissent, les salaires baissent,
05:17les budgets baissent, et là, les choses continuent à augmenter.
05:20Je pense qu'on devrait faire davantage de rigueur
05:24sur la dépense, davantage d'efforts sur la dépense
05:26pour éviter d'avoir davantage d'impôts.
05:28Vous êtes d'accord avec cette vision des choses ?
05:31Qualifier des mesures de justice fiscale
05:33comme des monstres inqualifiables, je trouve ça original,
05:36mais je crois que là où on n'est pas d'accord,
05:39c'est sur le diagnostic de départ.
05:40Pourquoi on est dans cette situation ?
05:42On explique aux Français qu'on est dans cette situation
05:44parce qu'on dépense trop, mais la vérité,
05:46c'est que la dépense publique n'a pas augmenté
05:49sur ces sept dernières années.
05:51Ce qui a diminué, c'est les recettes de l'État.
05:53C'est ça qu'on veut corriger en rétablissant des taxes
05:58dont on s'est privés.
05:59L'État choisit son salaire.
06:01Imaginez, vous avez un ménage, vous gagnez 1 000 euros par mois
06:06et vous avez des dépenses de 1 000 euros.
06:08Et vous dites,
06:09en fait, je ne vais gagner que 700 euros.
06:11S'il vous plaît, ne me donnez plus que 700 euros.
06:14Au bout d'un moment, vous avez un problème.
06:16Vous pouvez décider de dépenser plus que 700 euros,
06:18de ne plus donner à manger aux enfants,
06:20de ne pas réparer votre chaudière, etc.
06:22Ou vous pouvez décider de récupérer les 300 euros qui vous manquent.
06:24C'est ça qu'on veut faire.
06:26Il n'y a pas de problème de dépense.
06:27Au contraire, on a même des économistes...
06:30Justement, oui.
06:31Je voulais juste... Je pense que c'est important.
06:32On a des économistes qui ont démontré
06:34que le projet de budget, s'il était adopté,
06:37et ça sera, heureusement, j'imagine, pas le cas,
06:40dans les termes précis du gouvernement,
06:42il aurait un effet de long terme récessif.
06:44C'est-à-dire qu'on s'appauvrit progressivement
06:46au fil des années, et comme on s'appauvrit de plus en plus,
06:48on doit économiser de plus en plus.
06:49Donc, c'est un cercle vicieux qui ne profite à personne.
06:53Justement, les hausses d'impôts,
06:55est-ce que ça ne peut pas avoir un impact négatif sur la croissance,
06:57Jean-Diéberge ?
06:59Je voudrais quand même réagir sur ce qui vient d'être dit,
07:00parce que c'est malheureusement totalement faux.
07:03On dépense dans ce pays 300 milliards d'euros de plus qu'en 2019.
07:07300 milliards d'euros de plus.
07:08Et on nous dit qu'on ne peut pas récupérer 60 milliards
07:11sur ces 300 milliards.
07:12Donc, vous dites que les dépenses continuent à augmenter.
07:13Vous n'êtes pas d'accord avec ce que dit Mélanie Le Geste.
07:15Les dépenses en 2025 vont continuer à augmenter.
07:16C'est-à-dire qu'on n'est pas du tout dans une politique d'austérité.
07:19Deuxièmement, en proportion du PIB,
07:21la dépense publique en France atteint des records
07:24et aucun autre pays n'est au-dessus.
07:28Le déficit, il n'y a que deux pays sur 27 qui sont au-dessus de nous,
07:31et la dette, deux ou trois pays aussi au-dessus de nous.
07:34Donc, on dépense beaucoup trop,
07:36on n'a pas assez d'argent, donc il faut arrêter de dépenser autant.
07:39Un autre point important, les députés ont supprimé
07:42en commission des finances la hausse de la taxe sur l'électricité
07:45prévue par le gouvernement
07:46et qui devait rapporter un certain nombre de milliards.
07:49Mais pourtant, ça peut se comprendre,
07:50c'est aussi la fin du quoi qu'il en coûte.
07:52Donc, pour vous, cette taxe sur l'électricité,
07:55c'est normal de la supprimer ?
07:58Alors même qu'on s'attendait à un retour à la normale
08:01après la fin du quoi qu'il en coûte ?
08:03Oui, mais la proposition qui était faite,
08:05c'était celle de pouvoir taxer davantage
08:07que ce qui était le cas avant la crise énergétique.
08:10On peut se demander si c'est juste,
08:11et notamment l'impact que ça va avoir
08:13sur les classes moyennes et les plus modestes,
08:15parce que tout le monde consomme de l'électricité,
08:17c'est pas ciblé.
08:19Quand on regarde cet essai censé rapporter 3 milliards,
08:21juste un exemple,
08:24parmi toutes les propositions que nous faisons,
08:26si vous mettez fin aux exonérations patronales
08:30au-dessus de 2 SMIC,
08:32tous les économistes ont montré qu'au-dessus de 2 SMIC,
08:34ça ne sert à rien, c'est juste des cadeaux aux entreprises,
08:36ça n'a pas d'impact sur l'emploi.
08:37Vous récupérez 8 milliards.
08:39Oui, nous, on préfère faire ça
08:40plutôt que de taxer de manière indifférenciée
08:43les plus modestes et les classes moyennes.
08:46Jean-Dié Berger, sur la hausse de taxes sur l'électricité,
08:49vous êtes droite républicaine,
08:51vous faites partie de ce socle du gouvernement,
08:53mais vous dites que le gouvernement a fait une erreur
08:55en voulant augmenter trop la taxe sur l'électricité ?
08:57Simplement, ce qu'on dit, c'est que l'électricité,
08:59tout le monde la paye et que ça pêche sur tous les ménages,
09:01c'est quelque chose d'extrêmement concret
09:03pour tous les Français.
09:04Donc, entre la position actuelle qui est de dire
09:08qu'on va pouvoir taxer éventuellement jusqu'à 50 euros le mégawatt-heure
09:11et la position du quoi qu'il en coûte,
09:13qui était on va descendre ces taxes bien plus bas
09:16que les 32 euros qui étaient payés initialement,
09:19on a proposé de revoir les choses.
09:22Et moi, j'ai déposé un amendement
09:23qui me paraissait être un amendement équilibré,
09:25de revenir au niveau de taxation précédent,
09:27ce qui garantirait aux Français,
09:28puisque le coût de l'énergie cette année va baisser,
09:31d'avoir une baisse réelle sur leur facture d'électricité.
09:33Mettre fin au bouclier,
09:36mais avoir un plafond pour ne pas exploser la facture des Français,
09:40ça me paraîtrait quelque chose de tout à fait raisonnable.
09:42Alors, je vais vous poser une question, Mélanie Vaugel,
09:44sur l'un des points de ce budget.
09:47Le gouvernement supprime 4 000 postes d'enseignement.
09:49Il justifie cela en disant qu'il y aura 100 000 élèves en moins.
09:53Vous êtes d'accord avec cette analyse ?
09:55C'est aussi normal de supprimer des postes
09:57s'il y a des élèves en moins ?
09:58Oui, mais en fait, aujourd'hui,
10:00on n'a déjà pas assez de profs devant les élèves.
10:03Donc, mettons d'abord assez de profs devant les élèves d'aujourd'hui,
10:07d'accord, ce qui n'est pas le cas,
10:09et puis, on verra demain, si c'est nécessaire,
10:11qui en est moins, parce qu'il y a moins d'élèves.
10:13Mais en fait, là, aujourd'hui,
10:14on n'a pas toujours des profs devant les élèves,
10:17des élèves qui sont là, qui existent aujourd'hui.
10:19Donc, non, je ne suis pas d'accord, et c'est encore une démonstration.
10:23On prend là où on ne devrait pas.
10:26L'éducation nationale, ce n'est pas là où il faut faire...
10:29Je veux dire, on a les profs les moins bien payés
10:31de toute l'Union européenne.
10:32On n'a pas assez de profs dans les classes.
10:34On a des classes avec les toits qui fuient,
10:37les chauffages cassés, etc.
10:39Ce n'est pas là qu'il faut faire des économies.
10:41Il faut faire des économies là où on a décidé
10:43de donner des cadeaux aux riches, il faut les récupérer.
10:45Jean-Dominique Larcher, votre avis sur cette mesure ?
10:47Je fais le même constat,
10:48mais j'arrive à la conclusion totalement inverse.
10:51C'est-à-dire, quand il manque bien plus de 4 000 professeurs
10:54en face des élèves, parce qu'on n'arrive pas à les recruter,
10:55parce que plus personne ne veut faire ce métier,
10:57ça ne sert à rien de bâtenir artificiellement 4 000 postes
11:00dans le budget en disant que les postes sont ouverts,
11:03mais on sait très bien qu'on n'arrivera pas à recruter
11:05sur ces 4 000 postes.
11:06Parce qu'on ne les paye pas assez ?
11:07Ça, c'est une autre question, mais de dire que...
11:09Non, mais ce n'est pas une autre question, c'est la question.
11:11Dans le budget, la question, c'est de mettre
11:14le nombre de postes maximum auquel on a le droit.
11:17On ne va pas faire artificiellement, par démagogie,
11:20laisser ces 4 000 postes que, de toute façon,
11:22on n'arrivera pas à recruter, alors qu'il y a beaucoup moins
11:24d'élèves pour des raisons démographiques.
11:26Il faut être raisonnable.
11:28Et moi, je considère même que l'État,
11:29sur 2 millions d'agents, propose simplement d'en baisser
11:32le nombre de 2 000, un pour mille, alors qu'il va demander
11:35aux collectivités locales des efforts bien plus importants.
11:38Et donc, il faut que l'État montre l'exemple.
11:39Vous êtes d'accord pour dire qu'il n'y a pas assez d'enseignants ?
11:41Et que d'ailleurs, il faut les payer.
11:44Non, on devrait avoir moins d'enseignants,
11:46mieux rémunérés, mieux valorisés, mieux formés.
11:49Et quand on a un taux d'encadrement dans ce pays
11:51autour de 22 élèves par classe, on ne peut pas dire
11:53que les classes soient en moyenne surchargées.
11:55Donc, c'est un autre problème, c'est un problème d'organisation
11:58et un problème de valorisation du travail.
12:00Mais certainement pas, c'est pas en ayant toujours plus de profs,
12:03toujours aussi mal payés, qu'on arrivera à redresser
12:05l'éducation nationale dans ce pays.
12:08Alors ?
12:09Une question sur la motion de censure,
12:11puisque le député RN, Jean-Philippe Tanguay,
12:13a déjà brandi cette semaine la menace
12:15d'une possible motion de censure sur ce budget,
12:19notamment en cas de 49-3, vous en avez parlé, Jean-Dié Berger.
12:22Mais à niveau gel, est-ce que vous pensez
12:24que le gouvernement pourrait déjà tomber
12:25dès cette période budgétaire ?
12:26Et est-ce que la gauche et le RN doivent allier leur voix
12:30pour faire passer cette motion de censure ?
12:32Alors, déjà, pour qu'il y ait une motion de censure,
12:35ça veut dire qu'il y aurait eu un 49-3.
12:37S'il y a un 49-3, ça veut dire que le gouvernement
12:40n'est pas très content de ce qui s'est passé
12:41et qu'il n'a pas de majorité.
12:43Donc, ça veut dire qu'on a peut-être une majorité
12:46à l'Assemblée pour voter des mesures budgétaires plus favorables.
12:49Moi, je ne peux pas vous dire ce qui va se passer,
12:51mais en tout cas, la motion de censure,
12:53elle arrive quand il y a un 49-3.
12:54Le 49-3 arrive quand le gouvernement n'a pas de majorité.
12:57Et là, on sera déjà dans une situation intéressante.
13:00Est-ce que la majorité alternative...
13:02Alternative, aujourd'hui, il n'y en a pas,
13:04mais est-ce que la majorité possible au Parlement,
13:07c'est une majorité qui s'est plutôt construite
13:09sur des mesures de justice sociale,
13:11des mesures de justice fiscale et d'investissement public
13:13là où il faut,
13:15et qui participe à baisser les déficits aussi ?
13:18Ou est-ce que c'est une majorité construite avec le RN
13:23avec un deal potentiellement
13:26sur une loi émigration totalement inutile
13:28une fois qu'il y a l'année prochaine, etc.
13:30Moi, aujourd'hui, je ne peux pas vous répondre.
13:32Est-ce que vous pensez qu'une majorité existe,
13:34Jean-Denis Berger, pour voter ce projet de loi de finances 2025 ?
13:37Il faut bien expliquer à tous ceux qui nous écoutent
13:39que ce n'est pas comme ça que les choses se passent.
13:41Pour faire passer une mesure à l'Assemblée,
13:43on a besoin d'une majorité relative.
13:45Donc, s'il y a des formes d'alliance entre les oppositions
13:49pour voter tout et n'importe quoi,
13:51et que le texte est dataturé,
13:52bien sûr, ils peuvent y arriver.
13:53Pour voter une motion de censure,
13:55par contre, il faut avoir une majorité absolue.
13:57Et donc, le gouvernement de Michel Barnier,
13:59les voix peuvent tomber.
14:00Dans une seule hypothèse,
14:01c'est celle où les deux parties extrêmes de l'hémicycle s'allient.
14:06Et donc, chacun prendra ses responsabilités
14:08si l'LFI, les Verts
14:12et les autres partis du NFP
14:14veulent s'allier avec le RN.
14:15Il faut qu'ils le disent clairement.
14:17Et c'est la seule hypothèse dans laquelle le gouvernement tombe.
14:19On va passer au second thème de ce débat.
14:21On va parler de la nouvelle loi immigration
14:23qui a été annoncée par le gouvernement
14:25pour le début d'année 2025.
14:27Alors, à quoi pourraient-elles ressembler
14:29des éléments de réponse de Jérôme Rabiat ?
14:35Michel Barnier semblait d'abord vouloir temporiser.
14:38Pourtant, le gouvernement l'a annoncé,
14:40il y aura bien une nouvelle loi immigration
14:42à l'agenda du Parlement.
14:44Et si possible, dès le début de l'année 2025,
14:47janvier ou février,
14:49à préciser la porte-parole du gouvernement.
14:52Reste à voir quelle voie législative sera empruntée,
14:55un projet de loi du gouvernement
14:57ou alors une proposition de loi sénatoriale
15:00qui permettrait de s'appuyer
15:02sur la solide majorité de droite et du centre
15:05à la Chambre haute
15:06avant d'engager les hostilités à l'Assemblée.
15:09Dans cette loi, le gouvernement veut notamment
15:11prolonger la durée maximale de placement
15:13en centre de rétention administrative
15:16pour les immigrés clandestins,
15:17ayant commis les crimes les plus graves.
15:20Cette durée maximum pourrait passer
15:22de 90 à 210 jours.
15:25Mais Bruno Rotaillot veut aller plus loin
15:27et prendre sa revanche sur la censure
15:29du Conseil constitutionnel de janvier 2024.
15:33Plus de 30 mesures,
15:35ajoutées par la droite sénatoriale qu'il menait alors,
15:38avaient été retirées du texte
15:39par les sages de la rue de Montpensier
15:42car trop éloignées du projet initial.
15:45Elles sont notamment visées.
15:46Le durcissement des conditions du regroupement familial,
15:49le dépôt d'une caution-retour pour les étudiants étrangers,
15:53la fin de l'automaticité du droit du sol
15:56ou encore le rétablissement du délit de séjour irrégulier
16:00aboli en 2012 sous François Hollande.
16:03Mais pour faire voter ces mesures à l'Assemblée,
16:05le gouvernement Barnier devra batailler.
16:07Une partie de l'ancienne majorité macroniste
16:10prévient déjà qu'elle ne votera pas un texte
16:12très marqué à droite.
16:14Le RN se réjouit de son côté de peser sur les choix gouvernementaux
16:18sans pour autant garantir un soutien au gouvernement
16:21sur ce sujet comme sur le reste.
16:24Jean-Didier Berger, à quoi ça sert de faire une nouvelle loi immigration
16:27alors que la précédente loi immigration de janvier 2024
16:29n'a pas encore été totalement appliquée ?
16:32Je vais citer Gabriel Attal.
16:33Faire une loi pour faire une loi, ça n'a pas de sens.
16:35Qu'est-ce que vous lui répondez ?
16:36Non, mais c'est précisément le contraire.
16:37C'est parce que la loi qui avait été votée
16:41a été censurée par le Conseil constitutionnel,
16:43certainement pour des bonnes raisons,
16:44parce que le Conseil constitutionnel a considéré
16:47que ce qui avait été introduit
16:49ne correspondait pas suffisamment au texte de départ.
16:51Là, on va faire, dès le départ,
16:53un texte avec l'intégralité des dispositions
16:55qui avait été votée par la droite
16:57et par l'ex-majorité présidentielle.
17:00Donc, chacun devrait s'y retrouver.
17:02Ce qui a été voté l'année dernière,
17:04pourquoi ne pas le voter cette année ou l'année prochaine ?
17:07C'est sur cette base-là que Bruno Retailleau va partir.
17:09Il a été très clair.
17:10Il a dit ensuite que ce soit une proposition de loi
17:13ou un projet de loi, peu importe, nous serons là pour la voter.
17:16Mélanie Vogel, 71 % des Français estiment
17:18qu'une nouvelle loi immigration est nécessaire.
17:20C'est un sondage Odoxa Backbone Consulting pour le Figaro.
17:24Est-ce que vous entendez ce sondage
17:27et que cette loi est souhaitée ?
17:29Non, mais si on répète toute la journée aux gens
17:33que le problème de leur vie, c'est l'immigration,
17:36à un moment donné, les gens veulent une loi sur l'immigration.
17:38Ça, c'est assez compréhensible.
17:41J'aimerais savoir, votre loi pour rétablir,
17:45augmenter la durée de rétention administrative,
17:48rétablir la préférence nationale, etc.,
17:50vous la votez avec qui ?
17:51Vous allez la voter avec qui, à l'Assemblée ?
17:52On la votera avec tous ceux qui veulent la voter.
17:54C'est-à-dire ?
17:55Mais quand il y a une immunité sur une loi...
17:57Si vous déposez une loi...
17:58La gauche n'en veut pas, vous allez la voter avec qui ?
18:01Chacun prendra ses responsabilités.
18:03Les Français veulent qu'on régule l'immigration,
18:06veulent que la souveraineté nationale soit réservée,
18:09que nous puissions décider que la souveraineté nationale
18:12soit préservée.
18:13En quoi la souveraineté nationale n'est pas préservée ?
18:14Aujourd'hui, les procédures d'asile sont dévoyées.
18:16Aujourd'hui, on peut rentrer sur le sol de la France
18:18comme on veut, et même quand on est rentré
18:20de façon illégale et que tout le monde...
18:22A nos lois, à nos engagements internationaux,
18:25aux traités européens.
18:26Les clandestins bénéficient de 50 % de réduction
18:28dans les transports.
18:29Est-ce que vous trouvez ça normal ?
18:30Quand on est en situation irrégulière,
18:33on a parfois plus de droits, notamment, pour se soigner
18:35que des Français qui n'ont pas...
18:37Bien sûr que si, c'est vrai, vous le savez très bien.
18:39Non, c'est un mensonge.
18:40Nous voulons que tout ça soit stoppé.
18:42Quand on raconte toute la journée aux gens sur des plateaux télé
18:45que les étrangers ont plus de droits que vous,
18:47au bout d'un moment, on obtient ça.
18:48Si vous êtes la seule, madame, à voir que les décisions de justice,
18:51les OQTF dont tout le monde parle, qu'est-ce que c'est ?
18:53Ce sont des décisions de justice qui ne sont pas respectées,
18:56qui ne sont pas exécutées.
18:58Donc si vous êtes favorable à ce que tout le monde puisse
19:00bafouer le droit français et qu'ensuite,
19:02quand il y a des décisions de justice
19:03qu'elles ne soient pas exécutées,
19:04effectivement, nous ne partageons pas les mêmes valeurs.
19:06On va parler du fond des mesures qui pourraient être présentes
19:10dans cette nouvelle loi émigration,
19:12un texte qui prolongera de 90 à 210 jours
19:16la durée de rétention maximale
19:18dans les centres de rétention administratif
19:20pour les étrangers en situation régulière
19:22qui sont considérés comme dangereux,
19:24mais à niveau GEL,
19:25est-ce que ce n'est pas une mesure de sûreté nécessaire
19:27pour ce type de personnes dangereuses ?
19:29Quand on regarde la réalité...
19:31Et pour les expulser plus facilement.
19:32Non, mais j'ai compris, mais quand on regarde
19:34la réalité de ce qui se passe dans la vraie vie,
19:37on voit que les personnes qui sont placées
19:40en centres de rétention administrative,
19:42celles qui sont expulsées in fine
19:46sont celles qui sont expulsables,
19:48parce qu'il y a beaucoup de gens qui ne sont pas expulsables.
19:49C'est pour ça que des OQTF ne sont pas appliqués,
19:52parce qu'on prononce des OQTF qu'on ne peut pas appliquer,
19:54parce qu'on est un peu stupides.
19:56Et en fait, les personnes qui sont expulsées,
19:58le sont dans des délais très courts.
20:01Les personnes qui restent plus, en fait, ça va juste...
20:04On va laisser des gens plus longtemps,
20:05mais on ne va pas mieux les expulser.
20:07Donc, c'est une mesure qui n'a...
20:09On n'est pas sûr qu'elle soit conforme à nos principes.
20:13Il faudrait que ce soit vérifié.
20:14Et l'utilité de cette mesure, je ne la comprends pas.
20:18Vraiment, je ne comprends pas,
20:19parce que les gens, on voit très bien,
20:20quand ils sont expulsés, c'est dans les...
20:23Dans les délais de 90 jours.
20:25Mais bien avant, c'est-à-dire...
20:27Donc, je ne comprends pas.
20:29Alors, une autre question sur l'AME,
20:31la réforme de l'aide médicale d'État.
20:33Elle avait été ajoutée dans l'ancienne loi Immigration
20:36et, finalement, le Conseil constitutionnel
20:38avait vu un cavalier législatif.
20:40L'AME finance les soins de santé des étrangers
20:43en situation irrégulière et précaire,
20:45qui sont sur le territoire depuis plus de trois mois en France.
20:49Est-ce qu'il faut revoir cette AME ?
20:52Oui, à l'évidence, je ne vois pas comment on va demander
20:55aux Français de faire davantage d'efforts,
20:57qu'on va moins bien rembourser leur visite chez le médecin,
21:00qu'on va faire, finalement, qu'on va prendre des décisions
21:02qui vont aboutir à des augmentations de l'heure mutuelle,
21:05d'un côté, et de l'autre côté,
21:06qu'on ne toucherait pas à ce système
21:09qui, finalement, donne plus de droits aux Français...
21:14Plus de droits aux étrangers en situation irrégulière
21:17qu'aux Français qui ont payé et cotisé toute leur vie.
21:20Je pense qu'à un moment donné, il faut être raisonnable.
21:22Il faut que ce système soit revu
21:25et qu'on se limite à l'aide médicale d'urgence.
21:27C'est ce que nous avons défendu depuis longtemps.
21:30C'est ce que demande aussi Jordan Bardella.
21:32Il demande de geler les crédits de l'AME.
21:34C'est un signal envoyé aussi au RN.
21:36Ce n'est pas parce que Jordan Bardella
21:38ou le RN demandent quelque chose
21:39que, si nous-mêmes, on le demande depuis bien plus longtemps,
21:43qu'on va arrêter de le demander, simplement,
21:45pour être différent de ceux qui le demandent aussi.
21:48Ça n'a aucun sens.
21:50Donc, nous défendons ce point depuis très longtemps.
21:53Il faut aller plus loin que le gel des crédits de l'AME.
21:56Il faut restreindre le panier de soins.
21:57Oui, c'est ce que nous défendons depuis longtemps.
22:00Nous avons l'opportunité de le faire avec Bruno Retailleau.
22:02J'espère bien que nous allons y parvenir.
22:04Mais là encore, vous n'avez pas de majorité
22:06pour faire passer cette réforme,
22:07pour restreindre ce panier de soins de l'AME.
22:10Les Français se sont exprimés
22:12à l'occasion des élections législatives.
22:14Nous, ce que nous avons très bien entendu de leur part,
22:16c'est qu'ils veulent plus de sécurité, moins d'immigration,
22:20plus de pouvoir d'achat
22:21et une France qui soit remise en ordre sur tous les plans.
22:24Mélanie Vaugel, sur la réforme ou le gel des crédits de l'AME,
22:27l'aide médicale d'État.
22:29Donc, déjà, partir du principe
22:31qu'on doit niveler tout, parce que c'est ce que dit monsieur,
22:34on va moins protéger les Français,
22:35donc il faut aussi moins protéger les étrangers
22:37pour que tout le monde soit moins bien en France.
22:39Nous, ce n'est pas notre projet.
22:41Le fait d'avoir des remboursements plus faibles
22:44de la Sécurité sociale, on est contre pour une raison très simple.
22:47Ça ne va pas diminuer la dépense publique en France.
22:50Ça va simplement faire que les gens,
22:51au lieu de recevoir de la Sécurité sociale,
22:53ils vont payer plus à leur mutuel.
22:54En fait, ils vont dépenser plus.
22:56Bref, sur l'AME, tout d'abord,
22:59il y a une contradiction intellectuelle
23:05dans le fait de dire qu'il faut dépenser moins d'argent
23:07pour les étrangers, et donc on va réduire l'AME.
23:09Parce qu'en réalité, avoir l'AME,
23:12c'est permettre que des gens soient pris en charge
23:14quand ils en ont besoin.
23:15Si on ne le fait pas,
23:17eh bien, on a des gens qui sont pris en charge en urgence,
23:20qui sont plus malades, qui doivent être hospitalisés,
23:22et ça nous coûte plus cher.
23:24L'AME, c'est 1 % des dépenses de santé.
23:26Un problème de santé publique pour vous.
23:28Ah, mais c'est une mesure...
23:29En fait, l'aide médicale d'État,
23:32c'est en faveur de la santé publique,
23:35des finances publiques et de nos droits fondamentaux.
23:38Donc, on a tout à y gagner.
23:39On a tout à perdre, à la réduire,
23:41puisque ça va coûter plus cher.
23:42Il y a des gens qui vont être plus malades.
23:44Ils vont être moins bien dans leur vie.
23:45Ça va nous coûter plus cher.
23:47Et comme les virus,
23:48on n'en a rien à faire de la nationalité des gens,
23:51on aura plus de maladies infectieuses.
23:52On n'a rien à y gagner.
23:54On va finir ce débat en ouvrant l'angle,
23:56en prenant l'angle européen,
23:57car il y aura une nouvelle loi française
23:58et il y aura sûrement une nouvelle loi européenne,
24:01puisque les 27 États membres de l'UE,
24:02Jean-Diébergé, se sont dits favorables à une nouvelle loi
24:04pour accélérer les expulsions de migrants,
24:07avec la possibilité de les accueillir
24:08dans des centres à l'extérieur de l'Union européenne,
24:11comme le fait déjà la dirigeante italienne,
24:13Giorgia Meloni, avec l'Albanie.
24:15Jean-Diébergé, il faut s'en inspirer
24:17de cette méthode, Meloni.
24:19Et nous avions déjà, avec Valérie Pécresse,
24:21au moment de l'élection présidentielle,
24:22proposé que toutes les demandes d'asile
24:24soient instruites à l'extérieur,
24:27dans des pays tiers sûrs,
24:29pour faire en sorte qu'on ne soit pas ensuite
24:30mis devant le fait accompli.
24:32Que les pays européens
24:33veuillent de façon commune s'organiser
24:36pour faire en sorte que les procédures d'asile
24:37ne soient pas dévoyées
24:39et que nous ne soyons chargés d'accueillir
24:41que les personnes qui sont oppressées
24:43dans leur pays en raison de leur opinion politique,
24:46de leur religion ou de leurs orientations sexuelles,
24:50ça, on est OK, mais pas davantage,
24:52et on n'a pas les moyens d'aller au-delà.
24:54C'est l'extrême droite qui a gagné
24:56sur cette question migratoire, en Europe.
24:58Alors, Giorgia Meloni est d'extrême droite,
25:01donc si on veut s'en inspirer, oui,
25:03mais je voudrais rappeler que le modèle
25:05qui est prôné par Giorgia Meloni,
25:06qui n'est pas vraiment applicable en France,
25:08puisque nous, les migrants n'arrivent pas
25:10par voie maritime,
25:11c'est 160 millions pour avoir 1 000 personnes
25:14dans un centre, dans deux centres, en Allemagne.
25:16160 millions pour 1 000 personnes.
25:17Est-ce que c'est vraiment là où on veut mettre
25:19notre argent ? Ce sera le mot de la fin.
25:21Ce sera le mot de la fin. Merci à tous
25:22d'avoir participé à ce débat et merci
25:24d'avoir suivi cette émission.
25:26On se retrouve la semaine prochaine.
25:27Ciao, ciao.

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