• il y a 2 mois
Un déjeuner partagé avec Laurent Macangeli, président du groupe Horizons et Indépendants à l'Assemblée et député de Corse-du-Sud, pour parler de la réduction de la collecte de lait chez Lactalis qui met des centaines de producteurs en grande difficulté. Au menu également, le brocciu, fromage corse par excellence, protégé par une AOP. Secret de fabrication à découvrir !

Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.

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Transcription
00:00Générique
00:18Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique à table.
00:21La commande est passée, les assiettes sont dressées, il est l'heure de retrouver l'émission qui fait dorer l'actualité politique
00:27et qui met sur le grill les sujets qui nous préoccupent toutes et tous autour de l'alimentation.
00:32Et ce midi, nous accueillons Laurent Marcangeli. Bonjour.
00:34Bonjour.
00:35Et bonjour à vous, Jean-Pierre Montaner.
00:36Bonjour Valérie.
00:37Alors, Laurent Marcangeli, vous êtes député de Corse-du-Sud, une île qui vous a vu naître et grandir sous le soleil d'Ajaccio, capitale de l'île de beauté,
00:46que vous dirigerez entre 2014 et 2022, un peu comme le Sartinézou. Est-ce que je l'ai bien dit ?
00:52Sartinézou.
00:53Sartinézou.
00:54Ah, presque, presque. Vos ambitions politiques s'affinent au fil des années. Vous adhérez d'abord au RPR, dans votre chambre, à l'âge de saison.
01:01On trouve même le poster de Jacques Chirac que vous aviez accroché au mur.
01:05Et puis, vous serez élu député en 2012 sous la bannière UMP, qui deviendra LR, mais quand l'affaire Fillon éclate, c'est l'indigestion.
01:13Vous quittez les LR en 2018 et vous rejoignez en 2021 un nouvel horizon, celui d'Edouard Philippe.
01:19Vous serez élu en 2022 avec cette nouvelle étiquette.
01:22Vous êtes un fin connaisseur de la cuisine politique, mais c'est la recette de l'autonomie corse qu'il vous reste encore à trouver.
01:29Vous avez les ingrédients, l'assaisonnement. Reste à savoir comment faire cuire tout cela.
01:33Et en parlant de recettes, Jean-Pierre, quel est le menu du jour ?
01:35Eh bien, Valérie, une omelette aux pommes de terre comme celle de votre grand-mère, celle de Laurent Marcangeli.
01:40Et en dessert, une salade de fruits.
01:42Dans le dessous des plats, nous reviendrons sur la réduction de la collecte de lait.
01:46Chez Lactalis, qui met des centaines de producteurs en très grande difficulté.
01:50Dans les pieds d'emploi, on fait tout un fromage du brooch ou le fromage corse par excellence.
01:54On vous racontera ses secrets de fabrication.
01:57Voilà pour le menu maintenant. On passe à table et je vous propose de nous ouvrir l'appétit avec Cuisine et Confidence.
02:04Ah, quel sens du marketing, Laurent Marcangeli. Quel talent pour nous vendre votre omelette aux pommes de terre.
02:15Sur le papier, il n'y a plus glamour. D'ailleurs, vous aviez anticipé notre bof en guise de réponse avec Valérie.
02:21Alors, pour la pimper, votre omelette, pas de truffes clinquantes ni de lamelles de prix de zout
02:26ou le fameux jambon corse réservé aux autochtones. Non, encore plus fort.
02:30Vous appelez à la rescousse le savoir-faire de votre chère grand-mère, aujourd'hui disparue.
02:35Une omelette comme celle de ma grand-mère, vous avez demandé. Et tout de suite, bingo, Valérie.
02:40Vous réveillez notre imaginaire corse, la maison en pierre grise à l'ombre d'un châtaignier,
02:44des œufs pondus directement dans la cuisine, une cuisinière en fonte qui sent le feu de bois
02:49et une vieille poêle comme autrefois et les patates, bien sûr, du jardin à portée de brouette.
02:53Bref, la corse en mode carte postale, couleur sépia.
02:56Et oui, rendre hommage à la grand-mère est une trouvaille vieille comme le monde en cuisine.
03:01Même Hélène Darroze lui consacre un livre, elle pourtant la chef étoilée.
03:05On connaît les astuces de grand-mère pour mieux cuisiner, les recettes de grand-mère réconfortantes
03:09ou pour retomber en enfance. Et bien voilà, la boucle est bouclée.
03:13Avouez-le, Laurent Marcangeli, cette émission est l'occasion pour vous de voyager dans le temps.
03:17Vous rappelez ce bon temps où, en culotte courte sur un tabouret, vous dévoriez cette divine omelette.
03:22Mais bon, maintenant, il faut passer à table et nous révéler les secrets de votre grand-mère.
03:28Pour cette omelette.
03:29D'abord, ma grand-mère vivait en appartement.
03:32Donc l'image d'épinal, elle a grandi dans une maison de campagne puisqu'elle était d'une famille de maraîchers,
03:42à Ajaccio même, vendait les légumes sur le marché d'Ajaccio.
03:45Et puis ensuite, quand elle s'est mariée, elle est allée vers la modernité comme beaucoup de gens de sa génération
03:51et elle a eu une famille nombreuse, donc aussi beaucoup de petits-enfants.
03:55Elle faisait beaucoup de choses à manger et elle faisait plutôt bien d'un avis général.
04:00Et ce n'est pas forcément les petits-enfants qui ont un avis très particulier sur ce que font leurs grand-mères en général.
04:05Même quand c'est pas bon, ma grand-mère, c'était bon.
04:07Et je vous interdis de penser le contraire.
04:09C'est souvent comme ça dans toutes les familles.
04:12Et donc ce plat faisait partie un peu des plats fétiches.
04:17Signatures, comme on dit maintenant.
04:19Il y en avait d'autres.
04:21Mais je vous propose de la goûter, alors, cette tomate.
04:23Comme ça, vous allez nous dire un peu si elle vous ramène à cette époque-là.
04:36Mais il ne nous a toujours pas révélé, Laurent Marcangeli, le secret.
04:39Il va nous le dire.
04:40Déjà, est-ce qu'elle est bonne ?
04:41Le secret, elle est bonne.
04:43Elle est réussie.
04:45Le secret, d'abord, c'est la quantité d'œufs.
04:48Je ne sais pas comment elle est arrivée à faire...
04:50Ça ressemble plus à une tortilla, comme vous avez pu y penser, qu'à une omelette traditionnelle.
04:56Quand vous allez au restaurant, vous avez des omelettes, elles sont en chaussons souvent.
05:00Là, ça faisait vraiment tarte, d'une certaine manière.
05:04Et avec des très gros morceaux de pommes de terre coupées en dés.
05:08Et pas sèches du tout.
05:11Des fois, la difficulté, c'est qu'à l'intérieur, ça peut être un peu sec.
05:15Parce que vous faites cuire trop longtemps.
05:17Elle a été très moelleuse.
05:20Donc, je crois qu'il y a la cuisson.
05:22Le secret, ça doit être la cuisson.
05:23Et après, vraiment, la bonne quantité d'œufs.
05:26Vous verrez tout à l'heure, quand on parlera du brooch, l'un des secrets du brooch, c'est le sel.
05:30Et parfois, vous avez les gens qui le font, c'est à la main.
05:33Il n'y a pas de pesée.
05:34Je pense aussi, mais je m'y mise dans la vie de votre grand-mère, la variété des pommes de terre aussi.
05:39Celle, sans doute, peut-être de votre jardin ou de Corse, qui était très bonne.
05:42Parce qu'avec d'une variété à l'autre, on peut faire une tortilla qui n'est pas très bonne.
05:46On en parlera plus tard.
05:47Pendant mon enfance, j'ai beaucoup fait les courses avec ma grand-mère.
05:50Je la suivais.
05:51Au marché ?
05:52Au marché ou même, d'ailleurs, dans les petites épiceries qu'on pouvait avoir pas loin de la maison.
05:56Et elle mettait un soin particulier à choisir les produits.
06:00Donc, effectivement, comme c'était quelqu'un qui était terrien, en plus, elle se trompait peu.
06:06Notamment au niveau du choix des produits.
06:07Donc, ça comptait aussi dans la réussite des plats qu'elle pouvait nous cuisiner.
06:10Elle avait d'autres recettes signatures, comme l'omelette aux pommes de terre ?
06:13Les boulettes de viande avec les pâtes.
06:15On appelle ça le tiano chez nous.
06:19C'est du veau en sauce, mais une sauce plutôt liquide.
06:25C'est pas une sauce très épaisse, tomate, avec des pâtes souvent aussi.
06:28Ça, c'était un repas qu'on faisait souvent le dimanche.
06:30Mais comme je me suis dit qu'on pouvait se tâcher avec la sauce et que je suis quelqu'un de très précautionneux,
06:36j'ai préféré prendre l'omelette pour passer ce moment sympathique avec vous.
06:40Vous parliez des courses que votre grand-mère faisait ou que parfois vous l'accompagnez.
06:45Est-ce que vous, aujourd'hui, vous faites les courses ?
06:47Pas souvent, j'ai pas le temps.
06:49Mais c'est vrai que j'aime bien prendre certaines choses.
06:56Je pense notamment aux œufs. Est-ce que vous les sélectionnez ?
06:58Est-ce que vous prenez des œufs bio ? Est-ce que vous faites attention à cela ?
07:01Ça fait longtemps que je n'ai pas acheté d'œufs, je vais être totalement honnête avec vous.
07:06On a des entreprises qui vendent des œufs chez moi en Corse qui sont de très bonne qualité.
07:12Donc, la plupart du temps, on privilégie les produits locaux.
07:16Bio, pas forcément, mais ça m'est arrivé également.
07:20Et surtout, ce que j'aime bien, c'est que sur le marché d'Ajaccio,
07:23vous avez toute une variété de produits alimentaires, de très bonne charcuterie, de très bon fromage.
07:30Des produits également de boulangerie avec des feuilletés qu'on aime particulièrement chez moi,
07:36avec de l'oignon à l'intérieur ou de la blette.
07:40Ce qu'on comprend, c'est que votre rapport direct au producteur est important pour vous.
07:44Bien sûr que c'est important. Je suis député d'une circonscription qui n'est pas qu'urbaine, elle est aussi rurale.
07:48Il y a 49 communes et il y a un savoir-faire agricole dans ma circonscription qui est très important.
07:54Alors, voilà un homme déconstruit, il fait des courses.
07:56Laurent Marcangeli, c'est déjà bien.
07:57Deuxième étape, est-ce qu'une fois que vous avez votre cabaye et que vous rentrez à la maison, vous faites la cuisine ?
08:01Je suis nul.
08:02Ah, ça tombe bien pour P.A.T.
08:04Pareil. Ça arrive même aux meilleurs.
08:07On peut être nul et cuisiner, et puis on peut être nul et ne pas aimer cuisiner.
08:11Vous ne voulez pas cuisiner, même par obligation, de temps en temps ?
08:14J'ai cuisiné, comme tout étudiant qui se retrouve soit dans sa chambre de fuite universitaire, soit dans l'appartement.
08:19Faire des bolognaises trop cuites.
08:21Parfois des mauvais plats cuisinés, il faut dire les choses comme elles le sont.
08:24On est tous passés par là.
08:26Et puis, je sais cuire une viande, comme j'aime la manger.
08:30Je sais faire des pâtes avec une bonne cuisson aussi, mais je ne suis pas un expert.
08:34C'est un bon début.
08:35C'est un bon début.
08:36Mais il faudra peut-être un peu de temps, parce que ce que je me suis laissé dire, la cuisine, c'est aussi du temps.
08:42Vous parliez des boulettes de viande.
08:44Là, pareil, vous venez d'évoquer la cuisson de la viande.
08:47Là, vous avez choisi un plat végétarien.
08:50Il n'y a pas de viande dans ce plat.
08:51Est-ce que c'est fait exprès ?
08:52Est-ce qu'il y a aussi derrière ça une volonté politique ?
08:54Non, pas du tout.
08:56Même si je dois avouer que, pas par conviction politique, mais par souci de santé,
09:02je mange moins de viande rouge, notamment, que par le passé.
09:06J'en mange, j'aime.
09:08Mais je suis, comme on dit, moins viande d'art que lorsque j'étais plus jeune.
09:12Il m'arrivait de passer des semaines à en manger plus souvent.
09:16Je pense que je le supporte moins aujourd'hui.
09:19Donc, je mange davantage de viande blanche.
09:22Mais ce n'est pas un message politique que je voulais faire passer.
09:27Est-ce que vous aimez manger, même si ce n'est pas vous qui la cuisinez,
09:30parce qu'on a compris que vous étiez nul, mais est-ce que vous aimez ?
09:33Et vous avez une appétence pour les produits corse.
09:35Est-ce que ça revient régulièrement dans votre quotidien ?
09:37D'abord, c'est peut-être compliqué de trouver à Paris des bons produits corse.
09:40Est-ce que vous êtes un peu corse, psycho-rigide, sur la nourriture corse ?
09:43Non, je suis corse en Corse.
09:45Et je mange les produits de chez moi chez moi.
09:48Lesquels, par exemple, que vous adorez ?
09:49La charcuterie, vous avez parlé tout à l'heure.
09:51Vous avez toute une variété. Il y a le lonz, le prisout.
09:54Vous avez le saucisson.
09:56Vous avez le jambon aussi, qui est particulièrement bon.
09:59Est-ce que c'est vrai, parce que je suis allé en Corse,
10:02quand on est touriste, on ne peut pas avoir accès à ce vrai jambon,
10:05parce qu'il y en a tellement peu que les Corses le gardent pour eux-mêmes.
10:07Est-ce que c'est une légende, Corse ?
10:09Si vous êtes un touriste récurrent et apprécié...
10:12Ah, d'accord, il faut avoir sa carte, la carte de membre.
10:14Voilà, il n'y a pas de ségrégation.
10:17Si vous êtes accompagné par un Corse qui est dans la place,
10:21ça va, vous pouvez y avoir accès.
10:23Vous êtes Corse en Corse, on l'a compris,
10:26mais est-ce qu'à Paris, on peut trouver une bonne omelette comme celle-ci,
10:30voire un bon restaurant en Corse à recommander à nos téléspectateurs à Paris ?
10:34Il y a plusieurs restaurants en Corse, donc je ne veux pas faire de jaloux.
10:38Je ne préfère pas faire de pub, parce que celui que je ne vais pas citer m'en voudra.
10:43C'est facile, vous avez fini d'aller sur Internet.
10:46Vous avez toute une liste qui va sortir.
10:49Il y a des spécialités.
10:51Après, vous avez des épiceries aussi qui vendent des produits.
10:54D'ailleurs, certains d'entre eux vont être montrés tout à l'heure.
10:58Donc voilà, il y a la possibilité.
11:00Mais c'est vrai qu'à Paris, j'essaie plutôt de varier les plaisirs,
11:03d'aller dans des endroits qui me font parfois voyager lorsque j'ai le temps.
11:07Parce que vous savez qu'en tant que député,
11:09on est vraiment dans le cercle de l'Assemblée nationale.
11:11On ne peut pas trop s'échapper, notamment lorsqu'il y a des sessions,
11:14et on ne va pas manger très loin.
11:16Ce qui est étonnant avec la cuisine corse, c'est que nous...
11:18Je parlais de l'imaginaire corse tout à l'heure, vous voyez, j'ai eu tout faux.
11:20Mais c'est ça, le sens du marketing.
11:22Votre grand-mère avec un petit appart, mais j'ai fait rêver le monde
11:24en pensant qu'elle avait une bâtisse.
11:26Mais là, en fait, c'est une cuisine et des produits qui sont très tournés vers la terre,
11:30alors que c'est une île, et que souvent, le Parisien se dit
11:32« Encore, je vais aller manger du poisson ».
11:34Or, c'est venu avec le tourisme, mais ce n'est pas une vraie tradition séculaire, le poisson en Corse.
11:38C'est la charcuterie, vous l'avez dit tout de suite.
11:40Moi, c'est ce qui m'est venu en premier.
11:42Parce que j'ai mis beaucoup de temps à aimer le poisson.
11:44J'étais un petit garçon difficile par rapport aux produits venant de la mer.
11:48Parce que ma mère, elle-même, non plus, n'aime pas vraiment les produits de la mer.
11:52Mais il y a une vraie tradition. Les oursins, c'est une tradition ajaxienne.
11:56Vous avez les gens qui vont sur la plage faire ce qu'on appelle les oursinades,
12:00et c'est des réunions de famille ou d'entre amis qui sont énormes.
12:04Vous avez les fruits de mer qui sont particulièrement appréciés,
12:06les soupes de poissons, etc.
12:08Ma grand-mère la faisait très bien aussi.
12:10J'aurais pu proposer ça aujourd'hui, mais il faut faire attention aux tâches, comme je vous disais tout à l'heure.
12:16Il y a une tradition de la mer et de la pêche en Corse,
12:20avec des tas de poissons, et parfois des poissons qui sont très bien cuisinés.
12:24Maintenant, on sait tout sur l'omelette.
12:27Évidemment, règle numéro un, on ne reçut pas une omelette sans casser des œufs.
12:31Ça, on l'a compris, mais il reste encore trois choses à savoir.
12:33Pour cuisiner une bonne omelette, aux pommes de terre, n'est-ce pas Jean-Pierre ?
12:37Oui, Valérie. Je parlais des variétés.
12:39Choisir des pommes de terre à chair ferme.
12:41Sinon, si c'est une chair tendre, elle va se déliter,
12:44et ça fera un compost d'œufs et pommes de terre pas très ragoûtants.
12:48Ensuite, deux options.
12:49Vous les faites d'abord légèrement cuire dans l'eau bouillante,
12:52et ensuite, cuites ou crues, vous les coupez en tranches
12:56et les faites revenir dans l'huile avec des oignons ou pas.
12:59Là, elles ont visiblement été d'abord cuites à l'eau et ensuite mêlées aux œufs.
13:02Pour une omelette aérienne, montez les blancs en neige et ajoutez une pointe de bicarbonate,
13:06une lichette d'eau gazeuse.
13:08Puis, vous mélangez les pommes de terre cuites
13:11et vous faites cuire encore environ dix minutes de chaque côté.
13:14Si vous voulez faire une authentique omelette pommes de terre tortilla espagnole,
13:19il faut bien faire cuire les pommes de terre très longtemps,
13:22mais elles ne doivent jamais colorer.
13:24C'est pour ça qu'elles vont être confites.
13:26C'est pour ça que Laurent Marcangeli disait son omelette est moelleuse,
13:29et je pense que c'est ça le secret de sa grand-mère.
13:31C'est qu'elle faisait cuire très longtemps les pommes de terre dans l'huile,
13:34sans les faire griller, comme ça n'était pas dur.
13:36Idem pour les oignons.
13:38Ensuite, une fois que tout ça est très confit, vous égoutez un petit peu,
13:40vous mélangez aux œufs et on refait cuire longtemps.
13:43Donc on a une omelette qui est confite,
13:45et un peu comme celle-ci, seulement celles-ci,
13:47les pommes de terre n'ont pas été passées à l'huile,
13:49elles sont sans doute passées à l'eau au préalable.
13:51Voilà.
13:52Et pour accompagner cette omelette,
13:54vous nous avez rapporté un vin bien de chez vous, n'est-ce pas ?
13:57Oui, oui.
13:58Qu'est-ce qu'on boit ? Expliquez-nous.
14:00Vous buvez du Conte Peraldi.
14:02C'est un domaine ajaxien,
14:04qui est situé non loin du centre-ville d'Ajaccio.
14:07C'est une famille qui fait beaucoup d'efforts
14:10pour faire partager son exploitation,
14:13qui produit un vin que, pour ma part, j'apprécie un peu fort,
14:17mais qui est assez appréciable.
14:19Oui, c'est ce que j'allais vous dire, il est...
14:21Il est fort.
14:22Il est costaud, oui.
14:23Là, c'est une cuvée de 2021.
14:25Il est fort.
14:26Moi, j'ai beaucoup d'admiration pour les gens qui cultivent la terre.
14:30Vous savez, dans cette zone d'Ajaccio,
14:32l'urbanisation a fait qu'il y a beaucoup de choses
14:35qui se sont construites autour de ce domaine,
14:37et ça a rendu l'exploitation agricole forcément plus difficile.
14:40Et ces gens tiennent.
14:42Vous savez que l'activité viticole est en crise.
14:45Bien sûr.
14:46Elle souffre beaucoup.
14:47Et je voulais mettre à l'honneur cette exploitation
14:51comme je pourrais en mettre d'autres.
14:53Oui.
14:54La Corse, depuis quelques décennies,
14:56produit très bien en matière viticole.
14:59Il y a de très belles productions
15:01qui sont reconnues dans le monde entier aujourd'hui
15:04parce qu'il y a eu un effort de professionnalisation
15:06et un savoir-faire particulièrement impressionnant parfois.
15:09J'ai vu Valéry tout à l'heure, il est fort.
15:11Mais qu'est-ce que vous entendez par fort ?
15:13Est-ce qu'il est tannique, il est puissant au goût,
15:15ou il est alcoolisé ?
15:16Il est assez alcoolisé.
15:18Si on met sur la fonte exacte, on est sur du 14.
15:20Ah oui ?
15:21Il y a quand même un degré qui est important.
15:23Et puis voilà, il est fort.
15:25Ce n'est pas un vin doux.
15:27C'est un vin assez fort.
15:29On sent presque des notes d'épices.
15:31Je ne lui connais pas beaucoup, mais...
15:33Elle a reconnu.
15:34Je ne suis pas un grand expert en ce qui me concerne.
15:36J'ai parmi mes amis des gens qui le sont
15:38beaucoup mieux que moi.
15:40Mais je crois que celui-ci est un vin plutôt fort.
15:44Est-ce que vous, vous préférez boire le vin comme ça,
15:46les vins plus légers ?
15:47Ça vous intéresse moins ?
15:49J'aime les deux.
15:50Mais je dois bien la vérité
15:52que je préfère lorsque c'est robuste.
15:54Mais les vins Corses, corsés.
15:56Voilà.
15:57Mais j'aime aussi les productions du reste du territoire national
15:59parce que, Dieu merci, la France est un grand pays.
16:02Une grande variété de vins, évidemment.
16:04Voilà, on connaît tout sur les omelettes.
16:06Sur le vin Corse, maintenant.
16:07Mais saurez-vous répondre à notre petit questionnaire ?
16:09Eh bien, c'est tout de suite avec le quiz.
16:15Oui.
16:17Quel pays de cocagne, cette Corse, on l'a dit,
16:19avec le broccio, la charcuterie,
16:21mais aussi la châtaigne.
16:23Eh oui, la Corse est une terre de châtaignes.
16:25Alors, sauriez-vous nous dire si ces affirmations
16:28à propos de la châtaigne sont vraies ou fausses ?
16:31La Corse est le deuxième département producteur
16:34derrière l'Ardèche de châtaignes en France.
16:37Vraie ou fausse ?
16:39Je vais dire vraie.
16:40Non, fausse.
16:41Il y a entre l'Ardèche et la Corse,
16:45il y a la Dordogne qui s'est émissée.
16:47Je ne sais même pas s'il n'y a pas la Lozère aussi.
16:49Donc, la Corse est derrière.
16:50B, contrairement à celle de l'Ardèche,
16:52la farine de châtaigne corse ne bénéficie pas d'AOP.
16:55Vraie ou fausse ?
16:57Fausse.
16:58Effectivement, elle a une AOP depuis 2010.
17:00Et l'AOP ardècheoise est même arrivée plus tard.
17:02Donc, vraiment, elle est sanctuarisée de ce point de vue-là.
17:05En Corse, 47 espèces de châtaignes sont recensées.
17:08Vraie ou fausse ?
17:10Vraie.
17:11Vraie, exactement.
17:12Très fort en châtaigne.
17:14En Corse, le châtaignier est surnommé l'arbre à pain.
17:17Vraie ou fausse ?
17:19Fausse.
17:20Alors, vraie ?
17:21C'est vrai.
17:22Le châtaignier, alors, en Corse, globalement,
17:24parce que, comme il fournissait de la farine,
17:27il permettait, lorsqu'il n'y avait plus de farine de froment,
17:29de faire du pain.
17:30Alors, est-ce que c'est une expression qui est plus globale ?
17:32Ou est-ce qu'elle est corse ?
17:33Et j'ai un peu triché.
17:35Je n'avais jamais entendu.
17:37Ce qu'on ne m'a pas entendu, c'est que...
17:39J'ai peut-être un peu triché avec la vérité.
17:41Mais c'est une expression qui, en tous les cas, s'entend sur...
17:44Oui, bien sûr.
17:45Sur l'explication.
17:47Allez, j'ai un deuxième quiz à vous proposer.
17:49Vous êtes membre du comité central bonapartiste.
17:51Vous êtes fan de l'empereur Napoléon.
17:53Je suis membre d'honneur.
17:54Oui, c'est vrai.
17:55Est-ce que vous sauriez nous dire
17:56quelle fruit a une variété qui porte son nom ?
17:59A. La fraise Napoléon.
18:01B. La pomme Napoléon.
18:03C. La cerise Napoléon.
18:05Ou D. La poire Napoléon.
18:11Oh, quand même !
18:12La pomme.
18:13Mais non ! La cerise !
18:14C'est vrai, vous ne le saviez pas ?
18:15Non, je ne le savais pas.
18:16Alors, cela dit, c'est très loin de l'histoire de Napoléon.
18:19Non, mais alors, pas tant que ça.
18:21Juste pour info, elle est récoltée mi-juin,
18:24robe blanche à rose et chair rouge,
18:26juteuse très ferme.
18:28On la trouve sur tous les bons marchés.
18:30La cerise Napoléon, pour Napoléon Bonaparte,
18:34aurait été cultivée et popularisée
18:36durant le règne de Napoléon.
18:38Et le saviez-vous ?
18:39Figurez-vous qu'il aimait tant ça, Napoléon,
18:41qu'il partait dans sa calèche avec son petit sac de cerises
18:44et qu'il jetait apparemment les noyaux
18:46à travers les portières de la calèche.
18:48Et derrière ?
18:49Ah ben, on le suivait à la trace.
18:51On le suivait à la trace.
18:52C'est parfois autour d'une table que les rencontres se créent.
18:55On passe maintenant à la brève de comptoir.
19:02En préparant cette émission, on vous a demandé
19:04de réfléchir à une anecdote politique
19:07qui mêlerait politique et gastronomie,
19:09politique et déjeuner, et vous en avez une.
19:11Vous avez beaucoup de déjeuners politiques
19:14et beaucoup de choses se font,
19:16notamment même en politique locale,
19:18des accords politiques qui peuvent déboucher
19:20à des résultats électoraux, etc.
19:22Il s'avère que le parti politique auquel j'appartiens
19:24a été créé il y a trois ans, presque jour pour jour,
19:27le 9 octobre 2021.
19:29Et en juin 2021,
19:31Edouard Philippe m'a rendu visite à Ajaccio
19:33pour dédicacer un livre qu'il avait coécrit
19:35avec Gilles Boyer, pour me soutenir
19:37puisque j'étais candidat aux élections régionales.
19:40Et il s'avère qu'on a passé un moment à table
19:42à déjeuner, un long moment entre amis.
19:45Vous l'avez invité, il vous a invité,
19:47comment ça s'est passé ?
19:49Il m'a demandé si je voulais qu'il vienne
19:51à Ajaccio pour dédicacer le livre,
19:53on a organisé ça ensemble avec mon cabinet
19:55lorsque j'étais maire d'Ajaccio,
19:57et ensuite, ça s'est fait.
19:59On était donc au mois de juin 2021,
20:01et on a mangé pas loin de la mairie d'Ajaccio,
20:03dans un restaurant que j'apprécie,
20:05et on avait une bonne table,
20:08parce que j'avais voulu bien recevoir mon ami,
20:11et c'est là qu'il m'a parlé de sa volonté
20:13de créer un parti politique,
20:15pour le mois d'octobre.
20:17Il n'avait pas donné le nom encore,
20:19parce qu'il a été très mystérieux sur le nom
20:21jusqu'au dernier moment.
20:23Il m'a dit, ça sera au mois d'octobre,
20:25et j'aimerais que tu fasses partie
20:27des membres fondateurs de cette offre politique,
20:29et j'ai dit oui de suite.
20:31Sans connaître le nom, alors ?
20:33Je l'ai connu le 9 octobre 2021.
20:35Il n'y avait que quelques personnes
20:37qui étaient au courant du nom du parti.
20:39En revenant en Corse,
20:41je me souviens qu'Edouard Philippe l'avait déclaré en 2019,
20:43les spécificités de l'il appelle des réponses
20:45et une méthode spécifique.
20:47Comment vous, vous avez compris
20:49cette intention-là politique ?
20:51D'abord, il a toujours pris le temps
20:53d'échanger avec moi, puisque je le connais depuis longtemps.
20:55Vous avez rappelé mon parcours.
20:57Nous avons été élus députés la même année, en 2012.
20:59Nous avons notamment soutenu également Alain Juppé.
21:01En 2016, c'est là que nous avons créé
21:03des liens particuliers.
21:05Pendant ces trois années à Matignon,
21:07il a cessé d'être en contact avec moi.
21:09Concernant la Corse, qui est souvent
21:11un événement de la vie politique,
21:13qui s'invite autour de discussions
21:15sur les institutions,
21:17il me demandait mon avis.
21:19Je lui ai toujours dit
21:21qu'il doit y avoir une différenciation.
21:23Il doit y avoir une gestion
21:25du sujet qui ne puisse pas
21:27être prise de la même manière
21:29que d'autres départements,
21:31que d'autres territoires.
21:33Je pense qu'il est illusoire, aujourd'hui,
21:35dans notre pays tel qu'il est,
21:37de prendre la Corse
21:39de la même manière que
21:41le nord de la France,
21:43la Bretagne de la même manière
21:45que la Corrèze. Ça n'a pas de sens,
21:47de mon point de vue.
21:49La France est une addition
21:51de différences,
21:53de nuances,
21:55et la Corse, de par son histoire,
21:57de par sa géographie,
21:59on a l'histoire de sa géographie,
22:01de par son identité,
22:03de par son identité culinaire aussi,
22:05mais qui est aussi culturelle et politique,
22:07doit être prise à part.
22:09Je vous propose maintenant de nous pencher
22:11sur le premier groupe laitier mondial.
22:13C'est tout de suite dans Le Dessous des Plats.
22:21Lactalis l'a annoncé.
22:23Le plus gros groupe laitier du monde
22:25va réduire de 9% ses achats
22:27de lait, ce qui représente
22:29450 millions de litres
22:31et 5 milliards transformés chaque année
22:33dans ses usines. Dépendant
22:35de leur contrat, avec Lactalis,
22:37plus de 500 producteurs de lait français
22:39vont donc se retrouver sans laiterie
22:41dans les années à venir. Les explications
22:43de Maïté Frémont.
22:45On a ressenti comme
22:47qu'ils s'en foutaient.
22:49D'aussi loin
22:51qu'ils s'en souviennent,
22:53Aymeric vit chaque jour ce rituel chronométré.
22:55D'abord,
22:57le bruit des robots de traite
22:59sur ses 90 vaches
23:01et puis le passage depuis
23:0335 ans du camion
23:05de Lactalis pour récupérer
23:07la production quotidienne.
23:09On ne sait pas si demain, par exemple,
23:11on va continuer à faire du lait ou pas.
23:13On ne peut pas dire. Vu comment
23:15c'est parti, on ne peut pas.
23:17Aymeric vendait tout son lait bio
23:19à Lactalis.
23:21550 000 litres par an,
23:23515 euros la tonne.
23:25Juste assez pour payer
23:27les coûts d'exploitation.
23:29Il n'y a quand même que des investissements en cours,
23:31des remboursements. C'est difficile,
23:33entre guillemets, de prévoir un plan de secours.
23:35D'ici un an, le contrat
23:37qui liait Aymeric à Lactalis s'arrêtera.
23:39Je me demande comment on peut faire
23:41pour mettre fin comme ça d'un coup d'arrêt.
23:43C'est la brutalité.
23:45C'est la façon de faire.
23:47En Sèvres et Loire, Jérôme, à la tête
23:49d'une exploitation d'une centaine de vaches
23:51laitières, vient tout juste d'investir
23:53200 000 euros dans ce nouvel
23:55hangar. Lui aussi
23:57était lié à Lactalis.
23:59Ce sera dur de trouver une laiterie pour tout le monde.
24:01Ça fait beaucoup de volume quand même
24:03à retrouver.
24:05Au moins 510 producteurs de lait
24:07en France seront dans la même situation
24:09que lui.
24:11Vincent n'a pas attendu l'annonce pour mettre
24:13en place sa propre entreprise.
24:15Pour lui, fini les intermédiaires.
24:17On rend direct notre lait
24:19à des industriels de l'agroalimentaire
24:21mais
24:23avec nos conditions commerciales.
24:25Aujourd'hui, Vincent a retrouvé
24:27un pouvoir de négociation.
24:29Son lait, il le vend désormais
24:3130% plus cher.
24:33La nouvelle ministre de l'Agriculture
24:35Annie Gennevard s'est adressée directement
24:37à ses producteurs de lait.
24:39Elle leur a dit qu'il faut réfléchir à une stratégie qui vous mette à l'abri
24:41de cette forme de mépris qui vous a été
24:43opposée. C'est ça, vous le comprenez
24:45comme ça aussi, c'est du mépris de la part de Lactalis.
24:47En tout cas, c'est difficilement
24:49acceptable pour
24:51ses producteurs.
24:53La crise de cette
24:55filière, elle ne date pas d'hier.
24:57On a quand même des images qui nous reviennent
24:59il y a encore quelques années
25:01de producteurs qui déversaient carrément
25:03leur lait sur la voie publique pour
25:05exprimer leur malaise.
25:07Là, il y a une spécificité, vous le voyez bien.
25:09C'est surtout sur la production bio
25:11qu'il y a un problème particulier.
25:15En réalité, le problème
25:17que Lactalis a expliqué, c'est
25:19la chute de la production de lait en poudre
25:21qui explique...
25:2330% quand même de leur chiffre d'affaires.
25:2530% de leur chiffre d'affaires.
25:27Ils estiment, dans leur justificatif,
25:29avoir pris sur eux l'année
25:31dernière et
25:33peut-être avant.
25:35Et être obligés maintenant d'en passer par là.
25:37Le problème, c'est toujours
25:39la brutalité dans ce genre
25:41d'événements. Je vous parlais de la filière
25:43viticole. Vous avez aujourd'hui
25:45par exemple des...
25:47On arrache, puisqu'il y a
25:49une chute notamment sur le vin rouge.
25:51C'est pour ça aussi qu'on boit du vin rouge aujourd'hui.
25:53On arrache des vignes, je voulais dire.
25:55On arrache des vignes parce que...
25:57Tout ça est très brutal. Et pour un exploitant
25:59qui a des vaches et qui fait
26:01du lait, imaginez la brutalité.
26:03Là, on voyait ce monsieur qui a fait des investissements.
26:05Et là, ces investissements,
26:07comment il va faire pour pouvoir
26:09les amortir, pour pouvoir les payer ?
26:11On parlait de cette première justification.
26:13Baisse, en effet, sur le
26:15lait en poudre.
26:17Certains accusent aussi la loi Egalim
26:19d'avoir imposé certains prix
26:21pour rémunérer justement
26:23les producteurs. Est-ce que là aussi, vous y voyez
26:25un souci ? Quelque chose que l'on pourrait
26:27ajuster ? Egalim, il faut qu'elle
26:29s'applique pleinement. C'est-à-dire qu'en réalité,
26:31Egalim doit essayer de trouver les bonnes
26:33formules entre les producteurs,
26:35les industriels, mais également le secteur
26:37de la distribution.
26:39Le problème aujourd'hui, c'est que
26:41je pense que tout le monde ne joue pas le jeu.
26:43C'est une réalité.
26:45Mais il y a trois acteurs.
26:47Je ne vais pas pointer du doigt, mais
26:49les spécialistes... Vous voyez bien qu'il y a un débat
26:51entre le monde agricole et la grande distribution.
26:53C'est une réalité.
26:55Plusieurs gouvernements ont essayé de mettre
26:57autour de la table l'ensemble
26:59des acteurs pour pouvoir faire en sorte que
27:01les marges soient plus
27:03en faveur des producteurs qui souffrent dans ce pays.
27:05Vous savez, on n'est pas loin. Moi, je pense
27:07que nous ne sommes pas loin d'une grande crise
27:09agricole. Il y a un malaise dans notre
27:11pays. J'en ai conscience.
27:13Ce n'est pas dans mon territoire, mais je le vois
27:15tous les ans quand je visite le salon d'agriculture.
27:17Je discute, je prends le temps en tant que président de groupe
27:19à l'Assemblée nationale de discuter avec l'ensemble
27:21des filières. Vous avez le secteur
27:23porcins qui souffre énormément en France.
27:25On parle du lait tout à l'heure.
27:27Même les céréales aujourd'hui
27:29sont dans une difficulté. Donc je crois
27:31qu'il va falloir
27:33véritablement... L'un des sujets majeurs
27:35du nouveau gouvernement,
27:37c'est d'accompagner notre monde agricole.
27:39Juste, Valérie, une petite insist,
27:41c'est que le directeur général de
27:43Lactalis, Saint-Bernie, il dit, lui, nous, on respecte
27:45scrupuleusement cette loi
27:47Yalim et on donne le bon prix.
27:49Et si, justement, on enlève ces 30%
27:51qui nous cassent les pieds parce qu'il y a des
27:53fluctuations, on arrivera à faire plus
27:55de marge, donc à mieux payer les producteurs.
27:57Est-ce que vous croyez à cet argumentaire
27:59de Lactalis où ils essaient de nous enfariner ?
28:01Je demande d'avoir.
28:03Je demande d'avoir. Moi, je ne fais pas de procès d'intention.
28:05Mais vous savez, on va vite voir les résultats.
28:07Et puis, moi, je veux
28:09surtout penser au bien-être
28:11de ces femmes et de ces hommes qui produisent,
28:13qui produisent pour ce
28:15pays, qui produisent pour le rayonnement de notre pays.
28:17Il y a beaucoup trop
28:19d'agricultrices, d'agriculteurs aujourd'hui qui rencontrent
28:21des difficultés qui sont insurmontables
28:23et qui le payent parfois au prix
28:25de leur vie, puisque le taux de suicide
28:27dans les professions agricoles est quand même
28:29beaucoup plus élevé que dans d'autres professions.
28:31Et moi, je ne peux pas
28:33aujourd'hui accepter que ces femmes et ces hommes
28:35qui travaillent la terre, j'en suis issu,
28:37comme la plupart d'entre nous,
28:39ne puissent pas vivre de leur travail
28:41et mettre fin à leur jour où ils décident
28:43de tout laisser tomber parce que ça ne paye pas.
28:45Alors, qu'est-ce que vous pensez de la solution
28:47proposée par le fondateur de C'est qui le patron ?
28:49On est plus
28:51en direct avec les producteurs.
28:53Le consommateur, ça le responsabilise aussi
28:55puisqu'il paye en général 8 centimes de plus
28:57son litre de lait. Est-ce que c'est par là
28:59aussi qu'on pourrait entrevoir,
29:01entreapercevoir une solution ?
29:03En gros, ce n'est pas si mauvais que ça.
29:05Moi, je le vois lorsque, je vous parlais tout à l'heure,
29:07quand vous allez voir le charcutier du marché d'Ajaccio,
29:09c'est lui le producteur, vous êtes directement en phase
29:11avec lui. Vous le connaissez.
29:13Vous avez un échange
29:15direct, vous demandez
29:17conseils, il connaît bien
29:19sa marchandise, si je ne peux pas mettre l'expression,
29:21et vous avez quand même
29:23un rapport qui est direct.
29:25Mais aujourd'hui, vous savez comment le monde
29:27fonctionne, les gens n'ont pas le temps,
29:29ils n'ont pas forcément
29:31les bonnes adresses, ce seraient des réseaux
29:33à mettre en place qui ne seraient pas forcément
29:35égalitaires sur l'ensemble du territoire, parce que quand on vit
29:37dans une grande ville, une grande métropole,
29:39ce n'est peut-être pas aussi facile que ça
29:41d'avoir le producteur au pied
29:43de la maison.
29:45Ce que je voulais dire plus particulièrement, c'est responsabiliser
29:47aussi le consommateur, parce que vous parliez de ces trois
29:49acteurs, mais peut-être qu'il y en a un quatrième aussi,
29:51c'est le consommateur. Est-ce que ça fait partie
29:53aussi de l'équation ?
29:55Bien sûr. Après, on ne peut pas forcer les gens
29:57à manger ce qu'ils ne veulent pas manger
29:59et à choisir les produits qu'ils ne veulent pas choisir,
30:01mais il y a quand même des campagnes au cours de ces dernières années,
30:03même autour de la santé publique,
30:05qui sont quand même assez pédagogiques
30:07sur la valeur
30:09de ce que vous avez dans l'assiette
30:11en matière nutritive,
30:13il y a quand même des avancées
30:15en la matière, et puis je sais
30:17que la problématique, c'est aussi le prix.
30:19Vous avez beaucoup de nos concitoyens,
30:21ils ne peuvent pas se payer un produit de qualité.
30:23Notamment, c'est la problématique de la filière bio
30:25dans son ensemble, et pas que celle du lait.
30:27Le pouvoir d'achat des Français,
30:29aujourd'hui, est quand même une des premières préoccupations.
30:31Ils ne peuvent pas s'acheter forcément ce qu'ils voudraient.
30:33Dès son discours,
30:35sa déclaration politique générale, Michel Barnier
30:37veut remettre, il l'a annoncé,
30:39il veut remettre sur l'ouvrage la loi d'orientation
30:41agricole. Qu'est-ce que vous en attendez de cette loi ?
30:43Il faut qu'elle revienne,
30:45d'abord, parce qu'on a eu une première lecture
30:47à l'Assemblée nationale, on s'est fait une lecture au Sénat.
30:49Elle peut être modifiée, vous savez,
30:51tout peut être amélioré.
30:53Donc vous pensez qu'elle doit l'être ?
30:55Elle doit l'être, très certainement. Vous n'avez plus la même
30:57Assemblée nationale, de toute manière, donc c'est un problème
30:59de légitimité démocratique.
31:01Mais au-delà de ça, la première copie
31:03était bonne ou pas ?
31:05Il y avait de très bonnes choses dans cette loi.
31:07Après, est-ce que c'était forcément...
31:09La crise que nous avons reconnue en janvier,
31:11elle a suscité beaucoup d'attentes.
31:13Chez les agriculteurs,
31:15mais également chez les Français,
31:17qui se sont intéressés, pendant cet hiver,
31:19à leur crise agricole.
31:21Parce que c'est leur crise agricole, c'est pas que la crise des agriculteurs.
31:23Et il faut
31:25beaucoup de moyens, en réalité,
31:27si vous voulez avoir une loi particulièrement
31:29ambitieuse. La problématique, vous la connaissez,
31:31vous avez vu la déclaration
31:33de politique générale.
31:35Nous sommes dans une situation financière
31:37et budgétaire particulièrement compliquée.
31:39Je reviens sur le lait.
31:41J'ai vu la
31:43réaction du syndicat de la Confédération
31:45de Paysannes, Valérie, qui était assez dure.
31:47Il dit que cette décision de Lactalis sert
31:49pour Lactalis à éliminer des producteurs et à
31:51faire pression sur ceux qui restent.
31:53Est-ce que vous pensez qu'il peut y avoir
31:55du cynisme derrière un géant
31:57comme Lactalis à ce point-là ?
31:59Ou est-ce que la Confédération force un peu le trait ?
32:01Parce que si c'est ça, c'est rude.
32:03Nous vivons dans un monde où la nuance
32:05est parfois sacrifiée
32:07sur l'autel de la communication.
32:09Et je le vois
32:11dans la vie politique, je le vois également dans les
32:13interactions entre syndicats, représentants
32:15de corporations, entreprises.
32:17Les mots sont de plus en plus rudes.
32:19Je comprends la colère
32:21des agriculteurs. La Confédération
32:23de Paysannes a l'habitude de ne pas
32:25prendre de gants.
32:27C'est pas une confédération...
32:29C'est ce qui fait sa force.
32:31Mais je crois que
32:33sans pour autant
32:35vouloir dédouaner l'entreprise,
32:37c'est une grande entreprise française
32:39qui est restée basée en Mayenne,
32:41qui a rayonné
32:43à travers le monde,
32:45qui a représenté également la réussite de la France
32:47dans le domaine de l'agroalimentaire.
32:49Je n'aime pas jeter d'anathème
32:51et désigner de bouc émissaire.
32:53Et pourtant, elle a réalisé
32:55en 2023 30 milliards
32:57d'euros de chiffre d'affaires.
32:59Est-ce que
33:01c'est entendable, ça ?
33:03Est-ce qu'on peut jeter ce chiffre-là,
33:05qui est une réalité, 30 milliards
33:07d'euros de chiffre d'affaires en 2023,
33:09et demander à des producteurs
33:11d'arrêter de travailler avec eux ?
33:13C'est difficilement entendable.
33:15C'est un débat
33:17que les gens les plus connaisseurs
33:19et les plus près du dossier peuvent avoir.
33:21Moi, je suis pour la justice,
33:23une juste répartition
33:25des responsabilités,
33:27des charges,
33:29et c'est vrai que ces entreprises
33:31qui sont des modèles de réussite,
33:33doivent également,
33:35de par ce qu'elles représentent,
33:37être encore plus exemplaires.
33:39C'est mon point de vue,
33:41et j'espère que ce sera le cas à l'avenir.
33:43On va continuer
33:45à parler de lait, mais cette fois,
33:47de lait de chèvre.
33:49On met les pieds dans le plat, tout de suite.
33:51Quelle transition, Valérie !
33:57Ah, le brooch !
33:59La fierté toute unie de tout un peuple,
34:01un totem de la table corse,
34:03un fromage unique, fabriqué avec du petit lait.
34:05Protégé, bien sûr, pour une AOP, on l'a dit.
34:07Quels sont ses secrets de fabrication ?
34:09C'est un reportage auprès d'un éleveur-producteur
34:11qui perpétue ce savoir-faire ancestral.
34:13C'est signé Marion Becker
34:15et Pierre-Yves De Henninck.
34:19Il est 6h dans le maquis de Balagne.
34:21L'heure de la traite
34:23pour les chèvres de Bernard Agostini.
34:29Des chèvres corses,
34:31dans le respect des traditions,
34:33élevées en plein air,
34:35en liberté.
34:37Elles reviennent passer la nuit à la bergerie pour la traite.
34:41On met dans une...
34:43On avoisine un litre, à peu près, à chèvre.
34:45Une centaine de litres.
34:47Une centaine de litres, une centaine de chèvres.
34:53Oui, tout. 100%.
34:55On transforme 100% du lait.
35:01À peine le lait récolté,
35:03les chèvres sont impatientes
35:05de regagner le maquis.
35:07Là, elles partent dans le maquis pour courir.
35:09Sur GPS,
35:11elles font entre 5 et 7 kilomètres par jour.
35:17Elles picorent toute la journée dans le maquis,
35:19de l'arbousier, du maquis,
35:21de la scoba, de l'olivier,
35:23du petit chêne, de tout.
35:25C'est ce qui donne la richesse du lait,
35:27du goût de notre fromage.
35:31Bernard Agostini transforme lui-même
35:33son lait en fromage
35:35dans son laboratoire.
35:37Ce fromage, typique et réputé.
35:3980 litres de petit lait.
35:41Ce qui sort du fromage frais,
35:43je le récupère.
35:45C'est ça que je mets dedans.
35:47Arrivé à une température,
35:49je rajoute le sel.
35:51Une autre température, je rajoute le lait.
35:53Là, je n'arrête pas de le tourner.
35:55Il faut toujours le garder en mouvement.
35:57Après, quand il va se lier,
35:59vous allez voir,
36:01ça va se lier, le lait.
36:03Là, par contre, il faudra
36:05stopper de remuer.
36:07Ça, c'est typique de chez nous.
36:09Niveau transformation,
36:11je pense qu'on n'a pas changé,
36:13à part ça qui est en plastique
36:15et ça qui est en inox.
36:17Je veux dire, il n'y a pas
36:19de différence de manière de faire.
36:21Tu vois, il est en train de floculer.
36:23Il est en train de se lier.
36:25Il va se coller
36:27tout doucement, ça va faire une pâte.
36:29Après, il va se fendre
36:31et il va se retourner.
36:33Moi, je fais ça tous les jours.
36:35Tous les jours, ça m'impressionne.
36:37Vous pouvez voir,
36:39la texture n'est pas encore cuite.
36:41C'est encore moussu.
36:43Et là,
36:45ça se tient.
36:49Il faut attendre quand même
36:51qu'il cuise bien.
36:53Vous voyez,
36:55maintenant, je le cuise délicatement.
36:57Ça fait comme un flan.
37:03Après,
37:05ça part direct.
37:07Au bout de 3-4 heures,
37:09on part au frigo.
37:11Tous les jours,
37:13ma femme est sur le marché.
37:15On transforme, on fait les fiadones
37:17avec le brotchou.
37:19On fait les beignets au brotchou.
37:21Après, on fait les cajades, les miatchouli
37:23avec le fromage de frais.
37:25Ils sont vendus dès le lendemain
37:27sur le marché de l'île Rousse.
37:29Le brotchou ne se conserve que
37:31dans le fromage.
37:33C'est le secret de fabrication du brotchou.
37:35Qu'est-ce qui fait que ce fromage
37:37est devenu un totem,
37:39un symbole de la Corse ?
37:41C'est du petit lait, du sel et du lait.
37:43Comment vous expliquez ce storytelling
37:45autour de ce fromage ?
37:47D'abord, parce qu'il est utilisable
37:49dans bien des domaines.
37:51Dans ce reportage, vous avez des beignets.
37:53Vous savez que les beignets au brotchou,
37:55c'est aussi ce qu'on mange
37:57pendant les fêtes,
37:59les baptêmes.
38:01C'est délicieux.
38:03C'est quand même associé
38:05à des moments heureux.
38:07On peut même les prendre comme ça pour le plaisir.
38:09Vous avez les cannelloni,
38:11je le dis avec l'accent,
38:13au brotchou,
38:15qui sont dans beaucoup de restaurants.
38:17Pas dans tous les restaurants en Corse.
38:19Il y a des pâtisseries.
38:21Le fiadone, etc.
38:23Après, c'est surtout par région.
38:25Vous avez des spécialités.
38:27Vous avez l'embrouchate aussi.
38:29C'est quoi ?
38:31C'est comme une petite tartelette
38:33que vous pouvez prendre
38:35dans les boulangeries qui les vendent
38:37et sur le marché d'Ajaccio.
38:39C'est très sucré.
38:41Et aussi, quand vous le prenez
38:43comme ça au repas,
38:45entre le plat et le dessert,
38:47vous pouvez mettre du sucre dedans
38:49et de l'eau de vie dessus.
38:51Les gens font souvent ça.
38:53Moi, en ce qui me concerne,
38:55c'était un yaourt
38:57avec peut-être un peu de pain à côté,
38:59mais pour le plaisir.
39:01C'est ce qu'on va faire.
39:03Ce n'est pas exactement du brotchou.
39:05Vous vouliez venir avec du brotchou,
39:07mais ce n'est pas la saison.
39:09Il y a une saison pour le fromage ?
39:11Ce type de fromage
39:13est surtout fait...
39:15Je vous passe la brousse.
39:17C'est la brousse corse,
39:19mais M. Marc-André nous a expliqué la différence.
39:21Ce n'est pas la même chose
39:23et ce n'est pas la période.
39:27C'est bon quand même.
39:29C'est bon aussi.
39:31C'est très bon.
39:33C'est frais.
39:35C'est un peu gras,
39:37il ne faut pas trop en abuser.
39:39Mais celui-ci est très frais.
39:41Vous pouvez l'associer
39:43dans des plats cuisinés.
39:45C'est très bon.
39:47D'ailleurs, quand vous voulez des cannellonis,
39:49c'est plutôt des cannellonis à la brousse.
39:51Pendant l'été,
39:53quand il y a beaucoup de touristes,
39:55ce n'est pas des cannellonis au brotchou.
39:57Vous avez des endroits particuliers
39:59où le brotchou a une saveur particulière.
40:01Dans ma circonscription,
40:03dans la région de Piana,
40:05vu ce que mangent
40:07les chèvres,
40:09puisqu'elles sont plutôt vers
40:11la partie maritime
40:13de la région,
40:15il y a une odeur particulière.
40:17C'est très particulier
40:19et très bon.
40:23Avant ça, je le mange en dessert.
40:25Vous mettez un peu de noix et de miel.
40:27Avec de la brousse, c'est excellent.
40:31Est-ce qu'on peut faire le brotchou
40:33avec du lait de brebis
40:35ou du lait de chèvre ?
40:37Est-ce qu'il y a une différence ?
40:39Ce n'est pas pareil.
40:41Mais les deux existent.
40:43Il y a le brebis et le chèvre.
40:45Le brebis est plus gras.
40:47En Corse,
40:49les fromages sont brebis et chèvre.
40:51Il n'y a pas beaucoup
40:53de vaches à lait en Corse.
40:55C'est plutôt la viande.
40:57C'est surtout chèvre et brebis
40:59pour le fromage.
41:01Pour les Parisiens, une chèvre, c'est pareil qu'une brebis.
41:03C'est ça, le problème.
41:05Il va nous le dire ?
41:07La différence ?
41:09Je ne suis pas un expert.
41:11Le goût, en tout cas,
41:13je sais faire la différence entre les deux.
41:15Vous vouliez tout à l'heure du broc de chou.
41:17Vous auriez aimé l'avoir.
41:19En dessert, ce broc de chou.
41:21Comme il n'est pas de saison,
41:23on ne peut pas le manger à cette saison.
41:25Au départ,
41:27je voulais aussi
41:29ne pas avoir trop à manger.
41:31Comme le broc,
41:33c'est quelque chose qui tient au corps.
41:35Surtout si vous mettez du sucre
41:37et que vous l'accompagnez
41:39d'une autre vie, ça suffit.
41:41Ce n'est pas la peine d'avoir un dessert par la suite.
41:43Si on est un grand gourmand ou une grande gourmande.
41:45Si j'avais été invité plus tard,
41:47plutôt dans l'année,
41:49c'est-à-dire autour des fêtes
41:51de fin d'année,
41:53on aurait eu du vrai broc de chou.
41:55Parce que ça respecte
41:57la naissance des bébés ?
41:59C'est des questions de cycle.
42:01Ce sont des questions de cycle.
42:03C'est comme certaines...
42:05Vous savez, quand on fait la charcuterie,
42:07il y a une période
42:09pour abattre l'animal.
42:11Par exemple,
42:13lorsque vous avez un plat
42:15très connu,
42:17le figaté.
42:19C'est l'hiver.
42:21Si vous le voulez bon,
42:23c'est l'hiver.
42:25On respecte le rythme de l'abattage
42:27et les saisons.
42:29Le charcutage.
42:31Il ne faut pas qu'il cache la forêt, ce fromage.
42:33Il y a aussi plein d'autres fromages,
42:35j'imagine, en Corse.
42:37Il n'y a pas que le broc.
42:39Vous avez tout type de fromage.
42:41Vous avez des fromages plus secs,
42:43qui sentent très fort.
42:45C'est assez connu.
42:47Dans Astérix, en Corse,
42:49c'était le gag du fromage qui sent fort.
42:51Parce qu'ils sont vieillis ?
42:53Vous avez des fromages vieillis.
42:55Vous avez aussi des fromages avec habitants.
42:57Certaines personnes aiment ça.
42:59Moi, je n'aime pas, à titre personnel.
43:01Avec des verres.
43:03Est-ce qu'on les mange ?
43:05Je l'ai vu dans des restaurants.
43:07Je vous promets que j'ai vu des gens le faire.
43:09C'est ce qui fait le charme.
43:11Pas moins ce qui me concerne.
43:13Mais je l'ai vu faire.
43:15Vous avez aussi les restes
43:17qu'on fait fermenter.
43:19Il y a des gens qui font
43:21ces fromages qui deviennent des pâtes.
43:25Il y a vraiment une grande culture.
43:27C'est très français,
43:29d'une certaine manière.
43:31La France est un pays particulièrement fier
43:33de ses fromages.
43:35On ne peut pas gouverner un pays
43:37qui a autant de variétés de fromages.
43:39La Corse, en elle-même, en a beaucoup.
43:41Je ne peux pas vous donner le nombre, la quantité.
43:43Mais il y a énormément
43:45de qualités
43:47et de différences.
43:49La Corse n'est pas très grande.
43:51Vous allez d'un mot à l'autre,
43:53d'une pièvre à l'autre.
43:55Vous avez des fromages
43:57avec des savoir-faires particuliers.
43:59Est-ce qu'on peut trouver du brodchou à Paris
44:01quand c'est la saison fraîche ?
44:03Est-ce qu'il est destiné quasiment
44:05à la consommation domestique ?
44:07Oui, je crois qu'il y en a dans des épiceries spécialisées.
44:09Mais comme cela a été dit dans le reportage,
44:11il y a une durée de vie
44:13qui faut faire attention.
44:15C'est pour ça qu'il y a huit jours.
44:17Il doit y avoir certainement
44:19très peu de gens
44:21qui vendent ça sur le marché à Paris.
44:23Mais je vois mal ce produit très typique
44:25échapper aux Corses de Paris
44:27à une certaine période de l'année.
44:29Je pense qu'ils doivent certainement
44:31s'arranger pour pouvoir s'en procurer.
44:33On ne saura pas où, ni quand, ni comment,
44:35mais on le sait.
44:37La prochaine fois qu'on invite un député corse,
44:39on l'invite en pleine saison du brodchou.
44:41Juste après le fromage,
44:43qu'est-ce qu'on sert ? Le dessert.
44:45C'est parti pour le Pêché Mignon.
44:51Faute de brodchou
44:53qu'on aurait pu manger en dessert
44:55parce que c'est votre dessert préféré,
44:57vous n'êtes pas très sucré, Laurent Marcangeli.
44:59Vous nous avez demandé une salade de fruits.
45:01Une petite salade de fruits,
45:03jolie, préparée par le Bourbon.
45:05Quand on la regarde
45:07et qu'on la scanne, il y a des figues.
45:09Ça, ça rappelle la Corse.
45:11Des framboises, un peu moins.
45:13Ça, c'est sans doute des framboises du Maroc.
45:15Un peu de mangue.
45:17C'est une salade un peu
45:19toute saison, je dirais,
45:21pas forcément de saison.
45:23Est-ce que vous regrettez, par exemple,
45:25qu'il n'y ait pas ces fameuses clémentines corses
45:27à l'hôtel ? Vous la mettez dans la salade de fruits,
45:29la clémentine ?
45:31Oui, on peut la mettre.
45:33D'abord,
45:35cette salade est très bonne.
45:37Je vais vous expliquer pourquoi la salade de fruits.
45:39J'allais vous poser la question.
45:41J'aime le sucré,
45:43mais je fais attention.
45:45Simplement. Vous savez, on est à Paris,
45:47dans des activités qui nous amènent
45:49souvent à être à table.
45:51Et si, à chaque fois que vous êtes amené
45:53à avoir un déjeuner ou un dîner de travail
45:55avec des journalistes
45:57ou avec des collègues, vous faites entrer
45:59plat et dessert,
46:01le corps accuse le coup.
46:03Si vous voulez que je vous dise totalement la vérité,
46:05lorsque
46:07nous avons été dans la période Covid,
46:09j'ai pris du poids.
46:11Le confinement...
46:15J'avais pris du poids,
46:17que j'ai gardé, jusqu'à ma réélection
46:19à l'Assemblée nationale en 2022.
46:21Et comme tous les néo-députés,
46:23entre 2012 et 2017,
46:25les premiers mois,
46:27la première année,
46:29a été une année de prise de poids.
46:31On dit souvent ça. Tous les élus disent
46:33que c'est un kilo par année.
46:35Et l'année dernière, cette année,
46:37je me suis mis sur le balance et j'ai dit
46:39il faut reprendre le sport
46:41et il faut mincir.
46:43Et j'ai perdu à peu près 11 kilos
46:45en quelques mois.
46:47Et c'est dû aussi au fait de ne pas multiplier
46:49hors le fait d'avoir une activité sportive
46:51les restaurants
46:53avec entrées, plats et desserts.
46:55Donc je préfère à la rigueur
46:57avoir un bon plat.
46:59Les entrées, je peux m'en passer.
47:01Je ne vais pas cracher sur un bon fromage
47:03parce qu'après un repas,
47:05ça peut être aussi très agréable.
47:07Et le dessert, ma foi,
47:09c'est quelque chose qui m'arrive de ne pas commander.
47:11Vous pouvez ne pas finir
47:13par une note sucrée ?
47:15Je peux très bien le faire.
47:17Moi, ce n'est pas possible.
47:19Quitte à choisir,
47:21une salade de fruits, ça vous va.
47:23C'est aussi quelque chose que vous pouvez...
47:25Une salade de fruits, c'est très bien.
47:27La valeur nutritionnelle
47:29d'un point de vue santé publique est très bonne.
47:31C'est aussi un message
47:33que je veux faire passer
47:35tout en essayant quand même de respecter
47:37les saisons et d'avoir des fruits
47:39qui sont de saison. Je pense que c'est quand même
47:41assez important aussi. On voit que vous faites attention
47:43à votre body summer, à votre ligne.
47:45Est-ce que vous faites partie
47:47de ces catégories de gens ? C'est un peu la culture du sang.
47:49Pas S.A.N.G., S.A.N.S.
47:51Sans gluten, sans alcool, sans sucre.
47:53Est-ce que vous aussi, vous êtes dans cette catégorie-là ?
47:55Vous internisez des produits sans alcool,
47:57sans sucre, pour justement optimiser
47:59votre santé et votre forme ?
48:01Je pense qu'il y a des périodes où il faut observer
48:03une certaine forme de jeûne,
48:05de certaines choses.
48:07On arrête de certains produits ?
48:09Je pense que pendant une petite période, ça peut faire du bien.
48:11Surtout, c'est ce qu'on aime.
48:13Le sucre,
48:15c'est quelque chose qui est
48:17très bon, tout ce qui est autour du sucre.
48:19L'alcool,
48:21je pense qu'il y a des moments
48:23où il faut un peu
48:25lever le pied, comme on dit, parce que
48:27pour la santé, ce n'est pas trop
48:29conseillé.
48:31Mais je crois qu'il faut faire les choses.
48:33On a la chance d'avoir un pays qui offre quand même
48:35une gastronomie, des possibilités
48:37qui sont quand même assez variées.
48:39Le tout, c'est de le faire
48:41pas avec modération, parce que c'est fatigant
48:43d'entendre le mot avec modération,
48:45mais de le faire raisonnablement,
48:47avec intelligence, et surtout, bien se connaître
48:49soi-même, parce qu'à un moment,
48:51le corps a ses limites.
48:53En fonction des années, le travail,
48:55la charge de travail, la répétition
48:57d'un certain nombre de choses, et il faut savoir se connaître.
48:59Et pour revenir
49:01sur les desserts, vous parliez justement des desserts
49:03corse. Votre grand-mère faisait quoi comme dessert ?
49:05Sur les desserts,
49:07je vais bien vous dire, elle pouvait faire
49:09des très bonnes tartes aux pommes,
49:11et puis j'avais une autre grand-mère,
49:13à qui je veux rendre hommage, qui était une excellente cuisinière,
49:15qui nous a quittés plus tôt
49:17que la grand-mère dont je vous ai parlé
49:19aujourd'hui, qui faisait aussi
49:21des pâtisseries exceptionnelles.
49:23Rien avec les châtaignes ?
49:25Franchement, pas souvent, aussi bizarre
49:27que cela puisse paraître. Je n'ai pas été élevé
49:29avec vraiment beaucoup
49:31de produits à base de
49:33châtaignes autour de moi. Mon meilleur
49:35ami, lui, par contre,
49:37avait beaucoup plus ça.
49:39Je m'arrivais de goûter avec lui,
49:41mais dans ma famille,
49:43l'utilisation des produits à base
49:45de châtaignes n'était pas forcément
49:47le premier réflexe qu'on avait.
49:49Et alors ? Pardon ?
49:51Du coup, quel dessert ?
49:53J'ai toujours aimé manger des fruits.
49:55J'aime beaucoup la banane,
49:57pour rien vous cacher,
49:59en dessert. J'aime beaucoup les fraises.
50:01Il y a des coupes de fraises.
50:03La fraise corse, d'ailleurs.
50:05Il y a de très bonnes fraises.
50:07La piscine et mandarine,
50:09nous sommes une belle terre
50:11de production,
50:13d'agrumes.
50:15Comment vous expliquez ça, aujourd'hui ?
50:17La clémentine corse, c'est la plus chère
50:19sur les étals. Elle reste toujours la plus vendue.
50:21Vous poserez la question à mon collègue
50:23François-Xavier Ceccoli, puisque c'est son métier,
50:25député de Haute-Corse. Il vous expliquera ça
50:27bien mieux que moi. D'abord, c'est son goût.
50:29Tout simplement, elle est bonne.
50:31Elle a une saveur particulière.
50:33Et ensuite, je crois qu'effectivement, sur la côte orientale
50:35de Corse,
50:37il y a de très bonnes exploitations
50:39qui ont un savoir-faire
50:41pour pouvoir faire en sorte que
50:43cette clémentine soit vraiment
50:45très bonne.
50:47Et n'oublions pas le cédrat. On ne le mange pas comme ça,
50:49mais ça intervient beaucoup dans la cuisine corse.
50:51C'est un agrume un peu hybride
50:53entre le citron
50:55et le pamplemousse, etc.
50:57Il n'y a pas de chair, mais le zeste
50:59peut être utilisé en cuisine. C'est formidable.
51:01Et pour accompagner cette salade de fruits,
51:03pas de polyphonie corse, dommage.
51:05Moi, j'adore ça.
51:07Vous avez préféré nous emmener loin, très très loin,
51:09dans l'espace. On écoute Space Oddity
51:11de David Bowie.
51:33...
51:45Pourquoi ce choix ? Pourquoi cette chanson ?
51:47Parce que j'adore David Bowie.
51:49C'est un très grand artiste.
51:51J'aime bien cette chanson.
51:53J'aime bien cette période de David Bowie.
51:55Elle est sortie en 1969,
51:57donc bien avant votre naissance.
51:59En réalité,
52:01la période des années 60 et 70
52:03en musique, c'est quand même quelque chose.
52:05J'aurais pu vous mettre la Jackson
52:07de Tino Rossi.
52:09C'est un côté beaucoup plus local. Et j'adore Tino Rossi.
52:11Mais parmi mes
52:13artistes musicaux favoris,
52:15figure notamment David Bowie.
52:17J'ai beaucoup aimé cette musique,
52:19cette période. D'abord parce qu'ensuite,
52:21dans beaucoup d'œuvres cinématographiques,
52:23ça réapparaît. Parce que c'est un personnage
52:25très iconoclaste
52:27et très iconique en même temps,
52:29c'est une période où
52:31tout n'était pas compris.
52:33Il y avait une forme d'avant-gardisme
52:35qui était quand même assez impressionnant.
52:37Une période où les conservatismes étaient
52:39beaucoup plus forts. Et je crois que ce personnage
52:41est assez exceptionnel,
52:43notamment de par l'exigence
52:45qui était la sienne par rapport à ce qu'il produisait.
52:47Il y a des tas de choses qu'on ne saura jamais
52:49de Bowie parce qu'il les a déchirées
52:51considérant que ce n'était pas assez bien.
52:53Le perfectionnisme, lorsqu'on est un grand artiste,
52:55c'est très particulier.
52:57Je pense toujours à cette phrase qui était la sienne.
52:59On lui avait posé la question, pour vous, c'est quoi la musique ?
53:01Pour moi, la musique,
53:03c'est Jacques Brel dans son rond de lumière.
53:05Il avait aussi une référence qui était particulièrement
53:07francophone
53:09en la personne de Jacques Brel,
53:11qui était aussi quelqu'un d'assez exceptionnel.
53:13Merci beaucoup, Laurent Marcangeli,
53:15d'avoir partagé ce repas
53:17avec nous. On remercie évidemment
53:19le restaurant Le Bourbon qui nous a
53:21concocté tous ces petits plats.
53:23Merci beaucoup à vous, Jean-Pierre,
53:25à nos téléspectateurs de nous avoir suivis.
53:27On se retrouve évidemment la semaine prochaine
53:29pour un nouveau numéro.

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