« LCP-Lundi C'est Politique », une nouvelle émission présentée par Francis Letellier
Invité cette semaine le député du Nord et vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu !
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et L'Express.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et L'Express, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Invité cette semaine le député du Nord et vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu !
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et L'Express.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et L'Express, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
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NewsTranscription
00:00Il est l'une des figures les plus connues du RN, venu de la droite il y a déjà quelques années.
00:05Il est vice-président du parti élu du Nord.
00:07Avant la dissolution, il a aussi été vice-président de l'Assemblée nationale.
00:11Aujourd'hui, il est chargé d'en vérifier les comptes.
00:13Sébastien Chenu est l'invité de LCP, l'indice est politique.
00:31Sébastien Chenu, merci d'être sur le plateau de l'indice est politique.
00:36Avec moi pour vous interroger, Bérangère Bond, journaliste politique à France Info.
00:40Etienne Girard, rédacteur en chef du service Société Alexpress.
00:43Clément Méric, journaliste à LCP. Bonsoir à tous les trois.
00:45Bonsoir.
00:46Et puis bonsoir Hugo, Hugo Couturier, Hugo Perchoir.
00:50Vous allez nous faire remonter tout ce qui passe sur la chaîne Twitch LCP Assemblée Nationale.
00:54Les interrogations, les interpellations qui concernent notre invité Sébastien Chenu.
01:00On va évidemment commencer tout à l'heure avec le budget 2025 en discussion à l'Assemblée nationale.
01:04Dès ce soir, juste après cette émission, les débats s'annoncent tendus.
01:08Du projet de loi immigration promis par le gouvernement pour l'année prochaine.
01:11Et puis du rassemblement national, notamment Marine Le Pen en procès.
01:14Un peu plus tard dans l'émission, nous rejoindra une invitée pour débattre avec vous d'écologie.
01:19Lors de la présidentielle, on se souvient que Marine Le Pen disait vouloir démonter les éoliennes.
01:23Le discours a changé, on en reparlera tout à l'heure.
01:25La mort d'abord d'un cycliste de 27 ans en plein Paris, dans l'huitième arrondissement.
01:30Victime d'un chauffard au volant d'un SUV, continue de susciter l'émotion et l'indignation.
01:35Des rassemblements ont eu lieu dans près de 300 villes aux communes samedi.
01:38Chaque fois pour dénoncer les problèmes de sécurité que rencontrent les vélos face aux voitures.
01:43Cet après-midi, le ministre des Transports, François Durauvray, a reçu des représentants d'associations de cyclistes.
01:48Des cyclistes toujours sous le choc.
01:51J'ai été confronté de nombreuses fois à ce genre de situation d'agression de personnes motorisées
01:58qui ont eu un comportement agressif, qui ont voulu me rouler dessus, qui ont voulu me faire du mal.
02:04J'ai découvert, en faisant du vélo dans Paris, la possibilité de me faire insulter. Un monde d'insultes, d'agressions.
02:12Sébastien Chenu, le conducteur du SUV qui a tué Paul Véry a été mis en examen pour meurtre et croué.
02:18Dans ce genre de drame, est-ce que vous dites aussi que la justice doit être sévère, voire même exemplaire ?
02:23Bien sûr que la justice doit être sévère. Il s'agit d'un meurtre.
02:27Je crois que c'est pour cela qu'est poursuivi la personne qui a tué Paul.
02:33Personne connu des services de police, qui avait déjà des antécédents et qui, je l'espère, sera fortement condamné.
02:42On note une hausse importante des accidents de vélo dans Paris.
02:50Il y a une accidentologie de plus en plus importante parce que plus il y a de vélo, plus la conflictualité avec les voitures est forte.
02:57Il y a une politique de prévention, je pense nécessaire à expliquer.
03:01Souvent, on dit que les véhicules commettent des infractions et se comportent mal vis-à-vis des vélos.
03:08Souvent, les gens qui sont à vélo ne se comportent pas toujours très bien non plus.
03:12Evidemment, ça ne doit pas causer la mort.
03:14Tout ça doit être traité.
03:16Cela soulève un autre débat. Vous parliez de voitures. C'est la place des voitures de gros cylindrés en ville.
03:21Faut-il interdire les SUV en ville ?
03:23Paul aurait été renversé par une voiture qui n'était peut-être pas plus lourde, écrasée puisqu'il y avait visiblement une volonté...
03:30Mais le débat, il est maintenant celui-là. Interdire les SUV en ville.
03:33C'est ce que dit, par exemple, Yann Brossat, qui est adjoint au maire de Paris.
03:35Avec Yann Brossat, de toute façon, tout doit être interdit.
03:38C'est le petit côté totalitaire, d'ailleurs, des élus communistes.
03:40Il y a toujours une idée d'interdire quelque chose.
03:42Vous ne voulez pas interdire les SUV en ville ?
03:44Non, mais comme je suis contre les ZFE,
03:46je pense que quand les gens ne sont pas convaincus de quelque chose,
03:50ils ne le font pas.
03:52Je pense qu'il y a des politiques, évidemment, de prévention,
03:54des politiques de conviction,
03:56mais on ne va pas non plus mettre Paris sous cloche
03:58et empêcher...
04:00Paris ou d'autres villes, d'ailleurs.
04:02Ou d'autres villes de rouler.
04:05D'abord, ça n'a peu d'effet sur la pollution, en réalité.
04:09Et puis, il y a une vie économique qui doit être maintenue.
04:12Je ne crois pas que l'interdiction,
04:14toujours, je crois qu'il y a un problème dans notre société,
04:16on répond par un panneau sans interdit.
04:18Je pense qu'il faut se calmer avec ça.
04:20Hugo, ça fait réagir, évidemment.
04:22Oui, ça fait réagir, mais aussi sur les questions des délits routiers.
04:24Vous avez, vous, une députée qui a été interpellée,
04:28téléphone au volant,
04:30et avec un permis nul, qui n'a plus de point depuis 2009,
04:34pardon, c'est Christine Angrand,
04:36est-ce que vous allez la sanctionner ?
04:38Elle aurait pu tuer quelqu'un avec ce téléphone au volant.
04:40Est-ce que...
04:42Elle conteste, ça.
04:44Il ne faut pas prendre les choses aussi pour acquises.
04:46Vous n'avez pas, je pense, tous les éléments.
04:48Moi, j'en ai un certain nombre
04:50et que Christine Angrand fera valoir.
04:52En tous les cas, elle doit...
04:54Disculpe un peu, vous voulez dire ?
04:56Oui, et puis elle conteste ça.
04:58Je ne veux pas rentrer dans les détails.
05:00Ça ne la regarde qu'elle, et finalement, la justice,
05:02à partir du moment où elle commet une infraction,
05:04elle doit s'en justifier.
05:06Concernant la phase politique,
05:08si elle est condamnée par la justice,
05:10nous, nous prendrons une sanction
05:12à la mesure de cette condamnation.
05:14C'est quoi, la sanction ?
05:16Une gradation, elle passera devant le bureau
05:18de notre groupe à l'Assemblée nationale.
05:20Il y a des suspensions d'un certain nombre de temps.
05:22Souvenez-vous, Adrien Quatennens
05:24avait été suspendu trois mois
05:26pour avoir violenté sa femme.
05:28Si Christine Angrand a conduit sans permis,
05:30elle sera sanctionnée à la hauteur de ce délit,
05:32y compris, probablement,
05:34par le bureau de notre groupe.
05:36Sanofi va bel et bien vendre Opéla,
05:38sa broche médicament grand public,
05:40à un fonds d'investissement américain.
05:42Une opération à 16 milliards,
05:44la Banque publique d'investissement BPI France
05:46va acheter jusqu'à 2% du capital.
05:48Une façon pour l'État de garder l'œil
05:50sur l'avenir du groupe.
05:52Ce matin, le ministre de l'Industrie Marc Ferracci
05:54a mis en garde Sanofi pour que le Doliprane
05:56continue à être fabriqué en France.
05:58La production, et je vais le préciser
06:00à chaque engagement, est assortie d'une sanction
06:02qui peut aller jusqu'à 40 millions d'euros
06:04si, d'aventure, la production
06:06devait s'arrêter.
06:08Sébastien Chenu, vous avez entendu ce qu'a dit
06:10le ministre de l'Industrie, il faut que la production
06:12soit en France, il y aura du Doliprane pour tout le monde.
06:14En gros, je le résume, vous aviez demandé,
06:16vous, le blocage de la vente.
06:18Au vu des engagements
06:20de Sanofi et des pressions
06:22du gouvernement, est-ce que vous êtes rassuré aujourd'hui ?
06:24Ce n'est pas exactement ce qu'on avait demandé.
06:26On a demandé qu'on active le décret
06:28Montebourg, c'est-à-dire qu'avant de vendre
06:30un actif qui est jugé comme stratégique
06:32en matière de santé,
06:34il puisse y avoir un accord préalable.
06:36Ce n'est pas ce qu'a fait le gouvernement.
06:38Est-ce que vous êtes rassuré ?
06:40Bien sûr, d'accord.
06:42Le gouvernement nous avait dit qu'il trouvait ça intéressant
06:44et finalement, je vois que ce n'est pas ce qu'il fait.
06:46Moi, je crois qu'en réalité,
06:48ce n'est pas très rassurant.
06:50On nous donne des garanties qui sont
06:52très peu...
06:54On va voir dans le temps, au fur et à mesure,
06:56s'effacer parce que c'est pour jusqu'à 5 ans.
06:58On a déjà vu dans le passé
07:00qu'au-delà de 5 ans,
07:02à un moment, il y a une délocalisation
07:04qui s'opère, il y a un nombre d'emplois
07:06qui diminue. Je pense que
07:08le décret Montebourg, que le gouvernement
07:10a toujours du mal à activer,
07:12voire n'a jamais activé.
07:14La France Insoumise dit qu'il faut nationaliser
07:16Opéla. Vous fermez la porte
07:18à cette proposition ?
07:20On peut étudier le fait de prendre une participation.
07:22Mais ça coûte
07:24des milliards d'euros que de nationaliser
07:26Sanofi.
07:28Il faut aussi
07:30voir quels sont les outils que nous avons
07:32entre les mains. Prendre des participations,
07:34ça peut s'étudier, ça peut être intéressant,
07:36je pense. Il y a la capacité
07:38à activer un décret.
07:40La nationalisation d'Opéla
07:42ou tout simplement de Sanofi, en réalité,
07:44semble être un peu aventureuse.
07:46La parole est maintenant à Bérangère Bonte,
07:48donc de France Info, Étienne Girard de L'Express,
07:50Clément Méric de LCP et Hugo,
07:52Hugo Perchoir, quand il veut ou presque.
07:54On va commencer par
07:56le budget, Clément, avec vous.
07:58Et d'abord, on va
08:00écouter Clémence Guettet,
08:02qui est une figure de la France Insoumise
08:04que vous connaissez, c'est une collègue à vous,
08:06qui fustige l'alliance du RN et des
08:08macronistes sur le budget.
08:10Il y a une chose de l'enseignement qu'on peut tirer
08:12de cette commission des finances qui s'est passée la semaine
08:14dernière, c'est qu'il y a maintenant une alliance
08:16qui est très claire, que les Français doivent absolument
08:18comprendre, qui va de la macronie, en passant par la droite,
08:20jusqu'à l'extrême droite, pour faire
08:22les poches de toujours les mêmes personnes,
08:24c'est-à-dire le grand nombre.
08:26Alors Sébastien Chenu, ce sont les voix du
08:28Rassemblement national qui ont permis de
08:30rejeter ce projet de loi de finances
08:32en commission. Pourquoi
08:34avez-vous voté avec les macronistes,
08:36avec la droite, avec ce qu'on appelle le bloc central ? Comment est-ce que
08:38vous justifiez cela ? Mais pour
08:40empêcher le délire fiscal de l'extrême gauche.
08:42Ce budget, on va pouvoir en parler,
08:44il n'est pas cohérent, il n'est pas
08:46ambitieux, il est dans la même logique
08:48macroniste, c'est pour ça que nous on votera contre
08:50un budget pareil. Mais il était hors de
08:52question d'accepter un budget qui a été amendé
08:54par un certain nombre
08:56d'amendements issus de l'extrême gauche
08:58et qui fait totalement vaciller
09:00évidemment notre pays, qui l'entraînerait
09:02dans un mur budgétaire. Vous savez, je me souviens
09:04juste de Jean-Luc Mélenchon
09:06qui passait un peu par-dessus
09:08bord l'idée de rembourser la dette, qui disait
09:10c'est pas grave la dette, alors
09:12non, nous nous considérons qu'une dette
09:14ça doit se rembourser. Celle qu'ont
09:16creusé les macronistes, un peu ceux qui étaient
09:18avant eux aussi, mais sur lesquels ont accéléré
09:20les macronistes, elle met la France
09:22dans un sale état, permettez-moi de le dire.
09:24Sébastien Chenu, vous parlez de délire fiscal de l'extrême
09:26gauche, mais vous avez voté et vous avez
09:28obtenu avec la gauche les hausses de
09:30plusieurs taxes, la flat tax, l'exit tax,
09:32un impôt sur les superdividendes, un impôt
09:34sur les rachats d'actions, et finalement, toutes ces
09:36victoires que vous avez obtenues, vous y avez
09:38renoncé en rejetant ce projet de loi
09:40de finances. Où est la cohérence ? Non, parce que ça va
09:42revenir en hémicycle, vous le savez bien, là on est
09:44en commission. Vous êtes en train de dire que ça sert à rien de débattre en commission ?
09:46Bah si, ça sert à mettre dans la lumière
09:48exactement, quand nous on obtient par exemple...
09:50Vous vous battez pour des combats
09:52précis qui correspondent à des engagements
09:54de vos électeurs... Quand on obtient
09:56des résultats en commission, il faut les pérenniser
09:58par un vote en hémicycle, vous le savez bien.
10:00Donc ça met en lumière. Mais quand je
10:02vois que la gauche avait pour obsession
10:04de taxer à nouveau les héritages,
10:06c'est-à-dire le fruit du travail
10:08de beaucoup de Français, et bien oui,
10:10nous nous opposons à un budget dans lequel
10:12il y aurait une taxation. C'est percutant. Voter
10:14des textes en commission, puis au moment du vote
10:16final, hop, le RN vote contre.
10:18Les mêmes textes ? Non, mais...
10:20C'est tout à fait logique. Quand vous avez un texte
10:22qui est amendé de façon défavorable,
10:24vous ne le soutenez pas.
10:26Or ce texte, ce projet de budget,
10:28il y avait une taxation aussi sur le transport aérien.
10:30Moi je suis désolé de vous dire que je considère que les Français
10:32payent assez cher, parce qu'il n'y a pas que
10:34les gens très riches qui prennent l'avion.
10:36Demandez d'ailleurs à ceux qui font des
10:38retours, pour des raisons familiales, etc.
10:40Ne serait-ce qu'avec l'outre-mer, la taxation
10:42sur le transport aérien me semblait
10:44complètement indécente.
10:46Les pauvres, ils ne prennent pas le jet, M. Chenot.
10:48Mais je ne vous parle pas de jet, je vous parle d'avion.
10:50Les jets, c'est des avions.
10:52Non, mais je ne vous parle pas de jet, mais là, on n'est pas sur
10:54uniquement la taxation des jets, M. Voyon.
10:56Oui, mais certains proposent la taxation des jets.
10:58Ne soyez pas caricatural.
11:00La taxation sur les billets d'avion,
11:02c'est ce que payent les gens qui prennent
11:04l'avion pour aller pour des raisons familiales,
11:06pour pouvoir se déplacer.
11:08C'est un certain nombre de Français,
11:10qui ne sont pas des milliardaires,
11:12qui prennent simplement l'avion, comme vous et moi,
11:14nous le prenons parfois.
11:16Sébastien Chenut, justement, parlant de votre ligne économique
11:18au RN, vous avez toujours défendu une ligne sociale
11:20en faveur des classes populaires,
11:22des classes moyennes.
11:24Récemment, quand on écoute
11:26Jordan Bardella, le président de votre parti,
11:28on entend quelque chose de plus libéral.
11:30Je vais vous citer ses propos dans Le Figaro,
11:32ce matin.
11:34Sur la flat tax, soyez rassurés,
11:38on est pour un plafonnement
11:40à 60 000 euros, d'ailleurs,
11:42et c'est ce qu'a dit aussi Jordan Bardella.
11:44Il n'en a pas parlé.
11:46Vous ne lui posez pas la question.
11:48Non, c'est abstenu, en commission,
11:50sur la flat tax.
11:52Jean-Philippe Tanguy a dit
11:54qu'il était pour l'amendement
11:56de la taxe sur les jets d'avion.
11:58Il n'en a pas parlé.
12:00Il n'en a pas parlé.
12:02Jean-Philippe Tanguy a dit qu'il était
12:04pour l'amendement...
12:06Il n'a pas été voté par notre groupe.
12:08Juste sur la finalité globale.
12:10Bien sûr qu'on a une conscience sociale
12:12qui est plus aboutie que la droite libérale,
12:14parce qu'on considère que l'argent
12:16doit bénéficier à ceux qui travaillent
12:18dans notre pays et que leur effort doit être récompensé.
12:20Mais nous sommes favorables
12:22à la croissance, contrairement à l'extrême-gauche,
12:24qui milite pour une sorte de décroissance
12:26de notre système économique.
12:28Nous considérons que l'économie française
12:30doit se nourrir de la croissance.
12:32Je le dis parce que l'OFCE vient de sortir
12:34un chiffrage qui montre que la croissance
12:36serait abîmée par le budget barnier.
12:38Nous, nous considérons que créer
12:40des emplois, innover,
12:42inciter à développer
12:44la recherche, par exemple,
12:46on ne supprime pas de crédit sur la recherche,
12:48ce sont des voies, des pistes
12:50qui permettent une meilleure santé
12:52de l'économie de notre pays.
12:54Vous appuyez sur le fait qu'il pourrait y avoir
12:56deux lignes de tendance,
12:58sur l'économie ou l'ARN, c'est ça ?
13:00Bien sûr, on a l'impression qu'il y a
13:02une ligne tout à fait sociale
13:04qui se dirige vers les classes populaires.
13:06Jordan Bardella propose
13:08un chemin qui semble
13:10un peu différent. Il parle
13:12sans cesse des entreprises,
13:14d'avoir une politique qui va permettre
13:16de libérer les énergies.
13:18Vous faites quoi ? Vous faites les deux en même temps ?
13:20C'est le retour du en même temps à la sauce ARN ?
13:22Non, en fait, on nous fait le coup à chaque fois.
13:24Il y avait un Front National du Nord, un Front National du Sud,
13:26il y a un RN conservateur,
13:28un RN qui l'est moins, etc.
13:30Aujourd'hui, c'est tout en même temps.
13:32La réalité, c'est que nous, on est pragmatiques.
13:34On cherche à savoir où est l'utilité.
13:36On n'est pas des dogmatiques, comme l'extrême-gauche,
13:38avec un espèce de dogme qui dit qu'il faut faire rendre gorge
13:40à tout le monde, taxer tout le monde,
13:42qui sont les dingues de la taxe.
13:44On n'est pas dans cette école de pensée,
13:46mais nous sommes pour que l'Etat joue son rôle
13:48d'arbitre, son rôle de correcteur
13:50lorsqu'il y a des injustices.
13:52Par exemple, la réforme des retraites,
13:54c'est une injustice, et on considère que l'Etat
13:56doit jouer son rôle de correcteur.
13:58En tous les cas, s'il ne le fait pas, c'est les législateurs,
14:00en tout cas le RN, qui veulent le faire.
14:02On n'est pas des idéologues.
14:04Peut-être que quand on sort d'années de Macronie,
14:06où c'était l'ultralibéralisme,
14:08où c'était le ruissellement qui n'a pas eu d'effet,
14:10évidemment, ça paraît bizarre que les gens
14:12cherchent à être pragmatiques.
14:14Vous êtes des libéraux, cependant, au RN.
14:16On est pour l'économie de marché.
14:18Non, mais ça veut dire quoi, des libéraux ?
14:20On n'est pas pour le libéralisme à tout craint.
14:22On est pour l'économie qui soit régulée
14:24par le rôle de l'Etat dans un certain nombre de domaines.
14:26100 milliards d'allègements de charges,
14:28ça s'écrit dans le programme économique
14:30que vous avez présenté aux journées parlementaires.
14:32Ça s'appelle un peu du libéralisme.
14:34Et puis quand, en face, on se retrouve avec le contre-budget
14:36qui nous parle beaucoup de pouvoir d'achat,
14:38reconnaissez que c'est un peu compliqué de s'y retrouver.
14:40Non.
14:42Que doit penser l'électeur du RN qui nous écoute ?
14:44Vous êtes pour l'offre ou pour la demande ?
14:46Vous êtes libéral ou social ?
14:48Mais pourquoi voulez-vous, chère madame,
14:50nous faire rentrer dans une case...
14:52Non, mais l'une des cases, l'une de ces deux cases
14:54qui n'ont jamais fonctionné.
14:56Les 100 milliards d'allègements de charges pour les entreprises,
14:58ça ne se matche pas bien.
15:00Madame, nous avons dit tout pour les PME,
15:02tout pour les TPE.
15:04C'était le langage qu'utilisait Marine Le Pen
15:06pendant sa campagne présidentielle.
15:08Et dans les milliards d'euros
15:10d'abaissement de charges pour les entreprises,
15:12elles concernent les TPE, les PME.
15:14Et puis nous avons dit que les grands groupes
15:16qui faisaient des surprofits,
15:18c'est tout à fait normal, c'est même nécessaire.
15:20Mais celles qui font des surprofits,
15:22nous allons les mettre à contribution.
15:24Nous avons visité la fiscalité.
15:26Quand nous considérons qu'il faut taxer
15:28davantage les entreprises qui,
15:30pas par leur stratégie, mais par un effet domaine,
15:32ont pu faire des surprofits,
15:34ce n'est pas très libéral.
15:36Avouez-le, ça va concerner des grandes entreprises,
15:38notamment les fournisseurs d'énergie,
15:40ça pourrait concerner aussi la consommation.
15:42Vous ne pouvez pas nous enfermer,
15:44dit dans une famille de pensées...
15:46La grande distribution.
15:48Vous ne pouvez pas nous enfermer dans une famille de pensées.
15:50Nous sommes des pragmatiques.
15:52Il faut voter.
15:54Le gouvernement, on lui prête en tout cas
15:56l'intention de, pourquoi pas,
15:58activer le 49-3 assez tôt
16:00dans la discussion à l'Assemblée,
16:02ce qui voudra dire motion de censure.
16:04Qu'est-ce que vous faites là ?
16:06Je trouverais moins dommage que le Premier ministre
16:08nous rappelle Elisabeth Borne
16:10ou Gabriel Attal en activant le 49-3
16:12sans chercher...
16:14J'ai pas dit que ce ne l'était pas, madame.
16:16Je crois même que c'est un outil utile,
16:18mais je pense qu'on est à un moment
16:20du débat démocratique
16:22dans lequel il faut plutôt essayer de convaincre
16:24et d'amender, en tous les cas,
16:26c'est le rôle que devrait avoir Michel Barnier,
16:28qui n'a pas de majorité, plutôt que d'essayer
16:30de brutaliser le Parlement
16:32et à travers lui la société.
16:34Précisément, si on est un peu concret,
16:36quelles sont les lignes rouges
16:38sur lesquelles vous serez vigilant
16:40et qui déclencheraient ou pas
16:42votre vote de la motion de censure ?
16:44Je vous en donne une qui, par exemple, est très forte
16:46et dont on me parle, d'ailleurs, en circonscription
16:48toutes les semaines, c'est sur la désindexation
16:50des retraites.
16:52Un budget qui porterait en lui
16:54le report de l'augmentation
16:56des retraites est inacceptable.
16:58Le condomni proposé par Laurent Saint-Martin
17:00de ne pas désindexer les petites retraites...
17:02C'est quoi, les petites retraites ?
17:04C'est à partir de quand, une petite retraite ?
17:06C'est 1200, 1300, 1500 euros ?
17:08C'est dans ces eaux-là, c'est ce qu'il a dit.
17:10C'est à partir de quoi ?
17:12Je pense qu'il ne faut pas désindexer les retraites.
17:14Il n'y a pas de choix à faire.
17:16Vous votez la motion de censure en cas de désindexation ?
17:18On n'est pas sur la motion de censure,
17:20on est sur le vote du budget.
17:22Vote du budget, 49-3,
17:24et ensuite, peut-être dépôt d'une motion de censure.
17:26C'est une ligne rouge pour une motion de censure.
17:28Quelle que soit la...
17:30Je pense que ce n'est pas possible.
17:32En fait, la philosophie qu'il y a derrière,
17:34c'est comment on peut demander
17:36des efforts supplémentaires aux Français
17:38quand l'Etat lui-même
17:40ne fait pas ces efforts supplémentaires
17:42pour compenser la gestion catastrophique
17:44sur laquelle on aura,
17:46je l'espère, quelques lumières bientôt,
17:48des finances publiques par ces années de macronisme.
17:50Par ces gens dont on nous a dit
17:52pendant des années que c'était des champions
17:54quand nous, nous étions des nuls absolus.
17:56C'était des champions.
17:58On est en train de voir.
18:00Vous dites à propos, vous faites allusion
18:02à la commission d'enquête parlementaire
18:04sur les comptes de l'Etat.
18:06Est-ce que ça doit être entendu en priorité ?
18:08Les ministres successifs
18:10de l'économie, des finances...
18:12Depuis 2022,
18:14ça me semble nécessaire
18:16et peut-être un peu au-delà.
18:18Bruno Le Maire était déjà là auparavant.
18:20Mais les ministres des budgets
18:22qui sont succédés, dont Gabriel Attal,
18:24doivent, à mon avis, être entendus.
18:26Il y a deux choix.
18:28Ces gens se sont trompés dans leurs prévisions.
18:30Ce sont donc des nuls,
18:32accompagnés de nuls.
18:34C'est comme dans la Bible,
18:36des aveugles qui conduisent des aveugles.
18:38Ce sont des gens qui n'ont rien vu.
18:40C'est dramatique pour la France.
18:42Ils n'ont rien vu ou ils ont menti ?
18:44L'un n'empêche pas l'autre.
18:46On peut être tellement nul
18:48qu'à la fin, on envisage de mentir aux Français
18:50pour cacher cette nullité.
18:52J'espère qu'il y aura une réponse.
18:54Le dérapage auquel on assiste
18:56est unique dans l'histoire de notre pays.
18:58Unique. Sur une année,
19:00le dérapage budgétaire est totalement unique,
19:02scandaleux et inexplicable.
19:04La question que se posent les Français,
19:06ce que les habitants m'ont dit en circonscription,
19:08c'est où va cet argent ?
19:10Où va notre argent ?
19:12C'est à nous, Français, qu'on va demander
19:14de faire des efforts.
19:16On va demander aux gens d'accepter
19:18de ne pas augmenter leur petite retraite
19:20pour compenser toutes ces années
19:22où l'argent public a été distribué.
19:24Pas d'effort du gouvernement
19:26sur les agences d'Etat,
19:28sur les opérateurs de l'Etat.
19:30La charge n'est pas symbolique.
19:32Sur les agences d'Etat, ce sont des milliards d'euros.
19:34Ce n'est pas aussi des symboles
19:36qu'ils auraient dû manier.
19:38Quelles agences à supprimer ?
19:40On a une liste
19:42dont on pourrait parler.
19:44La Creux, le comité de régulation de l'énergie,
19:46nous semble être un organisme
19:48qui vend
19:50notre outil énergétique
19:52plutôt que de le gérer au mieux.
19:54C'est aussi un organisme
19:56qui dit au gouvernement de ne pas augmenter trop vite.
19:58De toute façon, quand on les écoute,
20:00il ne faut rien couper, rien changer.
20:02La Creux, on la supprimerait.
20:04La Creux, on la supprimerait.
20:06Mais on peut les fusionner.
20:08Regardez, dans le passé,
20:10il y a eu, je repense à ça,
20:12je crois que c'est Ubifrance à Bercy
20:14qui avait fusionné deux opérateurs de l'Etat.
20:16Je ne vais pas rentrer dans le détail
20:18sur la Creux, mais je pense
20:20qu'on peut fusionner un certain nombre d'agences.
20:22Le nombre de délégués interministériels,
20:24les conseils économiques et sociaux,
20:26qu'ils soient régionaux ou régionaux...
20:28Vous les supprimez, ces conseils économiques et sociaux ?
20:30Oui, je pense que ça n'a plus aucune utilité
20:32à part caser des copains.
20:34Un conseil économique et social, c'est 45 millions d'euros.
20:36Là, on est dans le symbole.
20:38Mais quand on demande aux Français des efforts,
20:40peut-être qu'il y a aussi des symboles
20:42à montrer, à utiliser.
20:44Regardez, on a réussi à faire reculer le gouvernement
20:46sur l'augmentation de l'aide médicale d'Etat.
20:48Ils avaient prévu d'augmenter
20:50de 100 millions d'euros l'aide médicale d'Etat
20:52où la pression aussi a été mise
20:54sur le train de vie de l'Assemblée nationale,
20:56du Sénat et de l'Elysée.
20:58Tout ça est en recul, c'est-à-dire qu'il n'y aura pas
21:00d'augmentation de ces budgets.
21:02Ce n'est pas avec ça qu'on répare le déficit de la France.
21:04C'est le minimum quand on demande aux Français des efforts.
21:06Juste avant de passer la parole à Hugo,
21:08quand vous dites que le budget de l'Assemblée
21:10ne va pas augmenter, vous qui êtes chargé
21:12de la pure monde des comptes, vous dites que c'est bienvenu.
21:14Vous ne craignez pas d'avoir moins de moyens pour travailler ?
21:16Non, mais je pense que la sobriété budgétaire
21:18est nécessaire. Moi, je suis en train de me pencher
21:20sur le budget de l'Assemblée nationale.
21:22C'est le premier exercice que je vais regarder.
21:24Est-ce que vous découvrez des choses qu'il faut...
21:26Je suis en train de regarder, je ne vais surtout pas
21:28jeter d'anathème, mais je pense qu'il y a des postes,
21:30les travaux, la vie de l'Assemblée.
21:32Est-ce que l'Assemblée doit être un endroit
21:34dans lequel on fait du théâtre ?
21:36Quel est le coût de tout ça ?
21:38Je ne sais pas et je ne fais pas de procès.
21:40Je veux regarder s'il y a des marges de manœuvre.
21:42S'il y en a, je le dirai.
21:44Par exemple, quand la présente de l'Assemblée
21:46fait venir des citoyens à l'Assemblée
21:48et que les citoyens viennent à l'Assemblée,
21:50que les Français viennent à l'Assemblée...
21:52Quand ça fait venir des statues dans la cour,
21:54vous dites que ça ne sert à rien.
21:56Est-ce que tout ça a un impact budgétaire ?
21:58Est-ce que cet impact budgétaire est symbolique
22:00ou est-ce qu'il a des conséquences ?
22:02Est-ce que lorsqu'on fait ça, on ne fait pas
22:04les travaux puisque l'Assemblée a été inondée ?
22:06Est-ce que tous les déplacements qu'on fait
22:08à l'Assemblée nationale, tous les députés
22:10qui partent aux quatre coins du monde...
22:12C'est à regarder. Je ne sais pas si l'Assemblée nationale
22:14est un outil de diplomatie.
22:16Je ne sais pas. Je me pose la question.
22:18Je sais, mais c'est un vrai débat.
22:20C'est intéressant, d'ailleurs, comme débat.
22:22Le diagnostic, on l'aura quand ?
22:24Ce que vous êtes en train de faire ?
22:26Là, notre commission doit donner le titus
22:28pour les comptes passés, mais je n'ai pas pu
22:30entendre les questions sur les comptes passés
22:32puisqu'on est arrivé avec la dissolution.
22:34En fin d'année prochaine, je regarderai ça.
22:36En fin 2025 ?
22:38Au mois de mai-juin 2025.
22:40On aura un état des lieux, un audit.
22:42Les questions le font aussi, de toute façon.
22:44Ça réagit beaucoup dans le tchat
22:46sur ce que vous dites sur l'économie, etc.
22:48Il y a plusieurs remarques qui disent
22:50que c'est quand même un peu culotté de la part du RN
22:52de faire des leçons sur les finances
22:54quand vous êtes en procès pour détournement
22:56d'argent public avec l'argent de l'Europe.
22:58Qu'est-ce que vous répondez à ces commentaires,
23:00à ces critiques ?
23:02D'abord, on en parlera tout à l'heure,
23:04s'il vous plaît. Il n'y a pas d'enrichissement personnel,
23:06il n'y a pas d'emploi fictif, etc.
23:08Là, on mélange tout.
23:10Parce que nous, nous nous battons
23:12pour faire reconnaître
23:14notre bien fondé
23:16dans cette affaire-là. On n'est pas sur
23:18les comptes de la France.
23:20De l'Europe, c'est quand même important aussi.
23:22On n'est pas sur les comptes de l'Europe.
23:24Nous, on considère qu'on nous fait un mauvais procès.
23:26On va y revenir tout à l'heure.
23:28Une question sur le budget ?
23:30Moi, j'en ai une sur le budget
23:32parce qu'il y a l'idée d'une motion de rejet
23:34qui a été déposée
23:36par la France insoumise.
23:38Mais la France insoumise se pose la question
23:40de la motion de rejet. On pourrait la retirer
23:42parce que si c'est rejeté, ça part au Sénat
23:44et l'Assemblée ne débat plus.
23:46Souhaitez-vous ce retrait ?
23:48Oui, parce que moi, je souhaite qu'on examine
23:50le budget.
23:52On a annoncé qu'on votera contre
23:54cette motion de rejet. On souhaite travailler
23:56sur le budget, en débattre,
23:58mettre dans la lumière. Ce sera un service
24:00que l'extrême-gauche,
24:02après avoir fait élire Emmanuel Macron
24:04et ses députés, rendrait encore
24:06à la minorité gouvernementale.
24:08Si on votait une motion de rejet,
24:10on n'examinerait pas
24:12le projet de budget. Ce serait dommage.
24:14Bérengère ? Dans ce contexte budgétaire,
24:16on sait que vous allez
24:18défendre
24:20un texte pour abroger la loi
24:22sur les retraites, le 31 octobre.
24:24Dans ce contexte budgétaire, un départ à 60 ans
24:26et même 58 pour les carrières longues,
24:28coût 30 milliards d'euros,
24:30est-ce que c'est bien raisonnable ?
24:32Mais madame,
24:34la question des retraites, c'est un projet de société.
24:36Combien on consacre de notre
24:38produit intérieur brut à la question des retraites ?
24:40Quelles sociétés on veut ?
24:42Ce ne sont que des arbitrages.
24:44Celui-ci est excessivement important,
24:46en particulier pour les carrières longues,
24:48pour les gens qui commencent à travailler
24:50avant 20 ans, souvent dans des métiers manuels,
24:52dans des métiers difficiles,
24:54et qui ont le droit, quand ils ont 40 annuités,
24:56car il ne faut jamais perdre cette vue,
24:58de pouvoir partir à 60 ans.
25:00C'est ce que nous développons.
25:02Ensuite, il y a une graduation jusqu'à 42 annuités
25:04pour partir à partir de 62 ans.
25:06En tout état de cause,
25:08le projet qui est le nôtre,
25:10il fait gagner 2 ans,
25:121 an, selon les années auxquelles
25:14on entre sur le marché du travail,
25:16par rapport à la réforme actuelle.
25:18Quand on rentre sur le marché du travail,
25:20on pourra en sortir avant,
25:22mais surtout en meilleure santé.
25:24Beaucoup de gens terminent en activité professionnelle
25:26en mauvaise santé, et ça, ça plombe aussi
25:28les comptes de la réforme Macron.
25:30Sur ce sujet, sur cette niche parlementaire
25:32du 31 octobre, vous avez écrit aux syndicats
25:34pour leur demander de l'aide.
25:36Ils vous ont répondu ?
25:38Non, je le regrette.
25:40Vous espériez quoi, honnêtement ?
25:42À part France Ouvrière, peut-être,
25:44tous ont appelé à voter contre vous,
25:46tous disent qu'on ne les a pas vus dans les manifestations.
25:48Qu'est-ce que vous vouliez dire ?
25:50On ne les a pas vus dans les manifestations
25:52quand les mêmes disaient qu'il ne faut pas
25:54qu'ils viennent dans les manifestations.
25:56Vous n'avez pas apporté de soutien
25:58au mouvement social ?
26:00Je suis allé sur des piquets de grève.
26:02Je suis allé dans le Nord plus d'une fois.
26:04Mais vous regrettez que les syndicats
26:06n'aient pas répondu ?
26:08Pourquoi ils ne vous répondent pas ?
26:10Parce qu'à leur tête, ce sont des hommes
26:12et des femmes qui font de la politique politicienne,
26:14qui ne défendent pas les salariés.
26:16Quand on est un syndicat français,
26:18qu'on est financé aussi par le contribuable,
26:20je vous rappelle que beaucoup de syndicats,
26:22voire même tous, sont financés par les Français.
26:24On se doit de répondre
26:26à la représentation nationale et d'entreprendre
26:28un dialogue minimum et minimal
26:30sur tout ce qui s'agit du premier groupe
26:32de l'Assemblée nationale.
26:34Vous pensez qu'ils vous auraient répondu ?
26:36S'ils avaient été moins conservateurs
26:38et sectaires, ça aurait été à leur bénéfice.
26:40C'est un piège que vous leur avez tendu.
26:42Il y a beaucoup de syndiqués qui votent
26:44pour le Rassemblement national.
26:46Il y a beaucoup de syndiqués
26:48qui votent pour nous.
26:50J'en croise tous les jours.
26:52C'est vrai qu'ils ont très conscience
26:54qu'à leur tête, ce sont des gens
26:56qui font de la politique.
26:58C'est un piège que vous avez tendu aux syndicats ?
27:00Non. Ils acceptent de se faire piéger
27:02si c'est un piège.
27:04Ils avaient une façon très simple de déjouer
27:06ce qu'ils auraient pu imaginer être un piège,
27:08nous recevoir, acter des accords ou des désaccords,
27:10peu importe. C'est ça, la démocratie.
27:12Mais pas, en tous les cas, jouer
27:14à ce côté sectaire que les Français voient.
27:16On va parler d'un débat
27:18qui va agiter l'hémicycle, mais pas tout de suite.
27:20Ce sera pour 2025, mais ça fait déjà débat.
27:22C'est l'immigration.
27:24C'est un sujet central chez vous, au RN.
27:26Et là-dessus,
27:28Étienne Girard commence.
27:30Je voulais vous faire réagir à la phrase
27:32d'un grand patron, vous croyez à l'initiative privée.
27:34Carlos Tavares, patron de Stellantis,
27:36ex-Peugeot,
27:38il y a quelques jours, disait
27:40que si la France veut augmenter sa richesse,
27:42elle a besoin de migrants.
27:44C'est vrai que l'industrie automobile et l'immigration
27:46ont une histoire commune.
27:48Qu'est-ce que ça vous inspire ?
27:50Je connais ce discours, qui, en général,
27:52les grands patrons, ça leur permet
27:54de ne pas augmenter tellement les salaires,
27:56de dire, faites venir de l'immigration,
27:58mais dans un pays comme le nôtre.
28:00C'est pas des patrons exploiteurs,
28:02c'est qu'ils jouent des intérêts financiers.
28:04Ils se disent...
28:06En tout cas, cyniques.
28:08C'est ça, de l'ultralibéralisme,
28:10en réalité.
28:12Je pense que dans notre pays,
28:14où il y a tant de chômeurs,
28:16y compris chez des gens qui n'ont pas
28:18la nécessité française, qui sont immigrés,
28:20est-ce qu'on n'a pas un effort à faire
28:22plutôt sur la formation,
28:24pour ramener ces gens vers l'emploi,
28:26plutôt que de dire qu'on va chercher des gens
28:28au bout du monde pour les faire travailler
28:30à bas coût ? C'est valable dans l'industrie
28:32de l'automobile, mais c'est valable aussi
28:34dans des industries... Enfin, pas dans des industries,
28:36dans du commerce, notamment la restauration.
28:38Et ça évite quoi ?
28:40Ça évite de traiter la question des salaires,
28:42du logement, des transports,
28:44parce qu'évidemment, quand vous êtes payé
28:461 500, 1 600 euros à Paris
28:48dans une brasserie, vous ne pouvez pas
28:50vous loger à Paris ou dans une grande ville,
28:52donc vous refusez ce salaire,
28:54alors que des gens qui viennent
28:56du bout du monde, qui sont malheureusement habitués
28:58à des conditions difficiles, eux vont l'accepter.
29:00Mais il y a quand même un autre sujet, c'est la motivation
29:02des salariés. Les étrangers,
29:04ils ne sont pas payés moins que les Français.
29:06Si les patrons demandent à ce que des
29:08migrants viennent travailler
29:10dans certains postes, dans certains métiers,
29:12c'est parce qu'il n'y a pas de candidature
29:14du côté français, c'est tout simplement pour ça.
29:16Qu'est-ce que vous répondez ?
29:18Je viens de vous donner trois leviers
29:20sur lesquels il faut travailler.
29:22Quatre même. La formation, la rémunération,
29:24la question du logement, la question des transports.
29:26Quand vous traitez ces questions-là,
29:28vous améliorez la possibilité pour des Français
29:30de se saisir d'opportunités professionnelles
29:32qui sont valorisantes, et vous n'avez pas besoin
29:34de faire venir de la main-d'oeuvre du bout du monde.
29:36Alors, on va voir maintenant que cette semaine,
29:38enfin, il y a quelques jours plus exactement,
29:40Michel Barnier et Bruno Taillot,
29:42le ministre de l'Intérieur, se sont rendus à la frontière
29:44franco-italienne pour parler d'immigration,
29:46justement, avec des limites.
29:50Il faudra pour nous une loi en France
29:52pour traduire dans la loi française
29:54plusieurs dispositions du pacte
29:56asile-immigration. C'est pour ça qu'on a parlé
29:58avec le ministre de l'Intérieur
30:00d'une nouvelle loi immigration,
30:02tout simplement pour qu'il y ait
30:04beaucoup d'articles de ce pacte européen
30:06négocié depuis plusieurs années
30:08et qui a abouti enfin il y a quelques mois,
30:10soit applicables en France.
30:12Bérangère ?
30:14Le pacte asile-immigration...
30:16Bérangère a changé.
30:18C'est sa place à Etienne, mais ça va revenir.
30:20C'est des contrôles aux frontières extérieures
30:22de l'Union européenne. 10 000 agents
30:24sont prévus pour contrôler ces frontières
30:26et pourtant, vous êtes contre
30:28ce pacte. Pourquoi ?
30:30Parce que c'est la répartition des migrants.
30:32Sinon, si vous ne répartissez pas
30:34les migrants, vous avez une amende.
30:36Voilà ce que concerne ce pacte asile-immigration
30:38et qu'il se saisit du problème
30:40de la lorgnette.
30:42Il y a plusieurs choses à faire.
30:44D'abord, éviter de se rendre attractif.
30:46La France est un pays
30:48attractif parce qu'elle offre
30:50des soins, de l'hébergement,
30:52des prestations sociales
30:54assez facilement.
30:56Quels sont vos sources pour la migration
30:58de santé ? Vous avez des sources ?
31:00Je ne les ai pas en tête.
31:02Je ne vais pas vous donner des chiffres.
31:04Comment un pays comme la France
31:06peut accueillir
31:08500 000 personnes par an ?
31:10Ce chiffre-là est assez simple
31:12à comprendre pour tout le monde,
31:14les gens qui sont allés,
31:16comment un pays peut assimiler
31:18500 000 personnes par an ?
31:20Vous êtes favorable au renforcement
31:22des frontières de l'Europe ?
31:24Pas seulement la double frontière
31:26dont parlait Jordan Bardella
31:28pendant l'élection européenne.
31:30Je crois que d'autres, et c'est un tournant
31:32dans l'Union européenne, sont en train
31:34de s'en rendre compte. Il faut que les frontières
31:36de l'Europe soient gérées
31:38et que Frontex ne soit pas une passoire.
31:40L'ancien directeur général de Frontex,
31:42qui est désormais un député du RN,
31:44l'a suffisamment dénoncé.
31:46Il a même été sanctionné lorsqu'il a essayé
31:48de rendre cette Frontex
31:50plus efficient.
31:52Il est contre le recrutement de 10 000 agents
31:54supplémentaires pour Frontex ?
31:56Vous ne voyez pas les choses à travers
31:58simplement un élément du dossier.
32:00Ce pacte asile-immigration relocalise
32:02des migrants de façon obligatoire
32:04dans les États.
32:06Il y a aussi des mesures pour lesquelles...
32:08D'accord, parce que dans tout domaine,
32:10il y a des choses qui peuvent être
32:12une avancée, mais que d'autres les contrebalancent.
32:14Et là, ce qui les contrebalance est bien plus négatif.
32:16Tant que vous ne solutionnez pas
32:18la gestion des frontières extérieures,
32:20la gestion des frontières intérieures,
32:22comme vient de le faire l'Allemagne,
32:24que vous ne revoyez pas, par exemple, Schengen,
32:26qui permet, lorsque vous arrivez dans un pays européen,
32:28de vous balader dans tous les pays européens,
32:30vous ne pouvez pas maîtriser votre immigration
32:32ou l'immigration.
32:34Parlons de quelqu'un qui a essayé, qui promettait
32:36de maîtriser l'immigration.
32:38Votre allié à l'échelle européenne,
32:40en tout cas son gouvernement, la Lega,
32:42qui en fait partie, est votre allié,
32:44Georgia Meloni. Son bilan, aujourd'hui,
32:46c'est d'avoir régularisé 425 000
32:48migrants en Italie.
32:50Elle a tenté de renvoyer
32:5212 migrants
32:54d'Italie vers l'Albanie.
32:56D'ailleurs, un tribunal italien
32:58vient d'interdire ce renvoi.
33:00Finalement, sa méthode,
33:02ça fait pchit, c'est ça ?
33:04J'ai pas l'impression, puisque j'entends
33:06qu'elle est visiblement très populaire et que les résultats
33:08en matière d'immigration, il y a quelques jours,
33:10ne sont pas ceux que vous décrivez.
33:12Ça veut dire quelque chose.
33:14Si on veut reprendre le contrôle de l'immigration,
33:16il faut constitutionnaliser
33:18le droit des étrangers. Sinon, vous avez
33:20des autorités, notamment celles auxquelles
33:22vous faites allusion, mais chez nous, ça pourrait être
33:24le Conseil constitutionnel
33:26qui viendrait dégrader
33:28des prises de position,
33:30en tout cas des décisions de l'Etat.
33:32Donc je pense qu'il faut constitutionnaliser
33:34le droit des étrangers. Pour ça, il faut évidemment
33:36faire un référendum. C'est d'ailleurs,
33:38je crois, que Michel Barnier portait lui-même
33:40la question du référendum sur l'immigration
33:42dans sa campagne des primaires, si mes souvenirs sont bons.
33:44Vous demandez aux Français,
33:46je pense que c'est intéressant de demander
33:48de temps en temps leur avis aux Français,
33:50ce à quoi ils sont favorables.
33:52Ils vous disent qu'il faut moins d'immigration dans le pays,
33:54on veut un référendum, il faut expulser
33:56plus facilement ceux qui se comportent mal.
33:58Un référendum sur quoi ?
34:00Un texte qui constitutionnaliserait
34:02le droit des étrangers dans notre Constitution.
34:04Un référendum, c'est une question.
34:06Maastricht, c'était quoi ?
34:08Maastricht, on vous livrait,
34:10c'était mon premier vote.
34:12On vous livrait le pavé
34:14total en vous expliquant, et les Français
34:16se sont pris de passion pour ce débat
34:18sur Maastricht à l'époque, le grand débat
34:20Philippe Séguin-François Mitterrand.
34:22Il y avait une campagne extraordinaire dans notre pays
34:24et pourtant, on vous livrait le document
34:26en disant pour ou contre.
34:28C'est intéressant, sur Maastricht, comme après sur le traité de Lisbonne,
34:30ça a été des grands documents, il fallait répondre oui ou non.
34:32A chaque fois, les résultats ont été serrés.
34:34Vous n'êtes peut-être pas sûr de gagner
34:36un référendum sur l'immigration ?
34:38Dans ces cas-là, si vous le perdiez,
34:40qu'est-ce que vous faites ?
34:42Si on perd en cinq lignes devant le souhait du peuple français.
34:44Mais encore faut-il demander et non pas contourner son choix.
34:46Car la dernière fois qu'on a demandé son avis
34:48aux Français et qu'ils ont répondu
34:50l'inverse de ce que souhaitait le système,
34:52on a quand même appliqué ce que le système voulait.
34:54Est-ce qu'une convention citoyenne
34:56sur l'immigration ou l'émigration,
34:58ça pourrait être une solution ?
35:00Pourquoi voulez-vous inventer ?
35:02Ce n'est pas inventé, ça existe déjà.
35:04Pourquoi voulez-vous des conventions, des réunions ?
35:06Pourquoi pas le Conseil économique et social qui donne son avis ?
35:08Oui, on le retrouve.
35:10Pourquoi pas que le Conseil économique et social
35:12fasse un référendum ?
35:14On a l'impression qu'on a peur de demander aux Français...
35:16Mais pourquoi est-ce qu'il y a une peur ?
35:18Et moi, sincèrement,
35:20je cite souvent ma circonscription,
35:22les Français se passionneraient
35:24pour ce genre de questions
35:26et se déplaceraient en nombre.
35:28On a l'impression que quand on revient à Paris,
35:30tout le monde nous dit qu'il ne faut pas faire
35:32de référendum sur l'immigration
35:34parce que peut-être les Français ne voteraient-ils pas
35:36comme ici, à Paris, on aimerait qu'ils votent.
35:38Tant pis, il faut demander aux Français ce qu'ils souhaitent.
35:40Il y a une France des Tours et une France des Bours pour vous ?
35:42Vous pensez ça, comme François Ruffin ?
35:44Bien sûr. Des Tours et des Bours,
35:46c'est un peu caricatural,
35:48mais il y a une France qui se satisfait,
35:50qui va bien, qui a profité de la politique
35:52d'Emmanuel Macron, qui n'est pas confrontée
35:54à ces problèmes-là.
35:56Qui est plutôt dans les grandes villes ?
35:58Oui, et qui est plutôt bien lotie.
36:00Il y a une France qui ne regarde pas la réalité telle qu'elle est
36:02ou qui dit qu'il faut faire de la place
36:04quand c'est aux autres de faire de la place.
36:06Et puis il y a la France qui se lève tôt le matin
36:08et qui doit faire de la place.
36:10La première demande qu'on nous fait dans nos permanences,
36:12c'est pour le logement.
36:14On n'a pas bien compris, si vous êtes cette solution
36:16qui a explosé dans l'atmosphère vers l'Albanie,
36:18qui a tenté l'Italie,
36:20est-ce que vous, vous êtes favorable à ça ?
36:22Ce n'est pas ce qu'on défend, nous.
36:24J'ai l'impression que c'est ce que défend Bruno Retailleau,
36:26plutôt, avec le recours à des pays de dix tiers.
36:28Nous, on souhaite que les demandes d'asile
36:30soient faites dans les pays d'origine.
36:32On a un réseau consulaire
36:34absolument international,
36:36de très belle qualité, en France.
36:38Je pense qu'on doit en profiter,
36:40que les demandes d'asile soient faites dans ce réseau consulaire
36:42pour que les gens n'aient pas à traverser...
36:44Quelle méthode miracle vous avez ?
36:46Avec un pays tiers qui ne veut pas reprendre...
36:48Non mais on n'est pas pour ça, madame.
36:50Ce n'est pas ce qu'on défend, madame.
36:52Vous êtes en train de me faire la publicité
36:54de mesures que prônent d'autres.
36:56Je vous dis, nous, notre solution, ce que nous demandons,
36:58c'est que nous puissions établir des demandes d'asile
37:00depuis nos consulats à l'étranger.
37:02C'est très clair.
37:04Vous ne reprenez pas l'idée
37:06d'envoyer des migrants
37:08de la France ailleurs.
37:10Ce n'est pas notre proposition.
37:12On n'examine pas le droit d'asile
37:14ailleurs que sur notre sol.
37:16Un consulat, ce n'est pas le territoire français ?
37:18Si, c'est une enclave française à l'étranger.
37:20Tous les consulats et les ambassades
37:22sont des enclaves et considérées comme telles.
37:24Etienne, dernière question sur le sujet.
37:26Quand vous poussez la porte d'une ambassade française,
37:28vous êtes en territoire français, madame.
37:30Pardon Sébastien Chenu, mais ce que vous dites,
37:32ça marche si on empêche
37:34la migration dans les pays européens,
37:36notamment en France.
37:38Une fois qu'ils sont là, les migrants,
37:40pourquoi, notamment sur un cadre très important,
37:42les laisser passer consulaires ?
37:44Vous pouvez faire tous les référendums du monde.
37:46Certains pays, l'Algérie,
37:48le Maroc, ne veulent pas
37:50reprendre très souvent
37:52leurs ressortissants. C'est quoi votre recette miracle
37:54pour réussir là où tout le monde a échoué ?
37:56Il n'y a pas de miracle.
37:58Déjà, il y a une volonté. Nous, on ne considère pas
38:00que l'immigration soit un projet. On considère que c'est
38:02une difficulté supplémentaire pour notre pays
38:04à gérer, mais on ne considère pas, contrairement à
38:06M. Tavares ou à d'autres, que ce soit un projet.
38:08Quand je vous écoute, j'ai l'impression qu'en fait,
38:10on ne peut rien faire, il ne faut rien faire.
38:12On a un peu l'impression que vous parlez
38:14de miracle. Je ne vous ai jamais parlé de miracle.
38:16Je vous dis simplement qu'il y a d'abord une volonté
38:18politique qu'il faut afficher, mais qui, évidemment, je le comprends,
38:20totalement inverse à ce qui a été fait depuis des décennies.
38:22Petite parenthèse, Emmanuel Macron va aller au Maroc dans quelques jours.
38:24Qu'est-ce que vous en attendez ?
38:26Je pense qu'il devrait parler, par exemple, de la convention
38:28qui nous lie avec le Maroc, qui est une convention
38:30qui a été, de mémoire, passée en 2020
38:32et qui allait plutôt dans le bon sens,
38:34qui demandait au Maroc
38:36de reprendre ses mineurs non accompagnés.
38:38Mais qui a bloqué ? Qui a bloqué ?
38:40Ce n'est pas le Maroc qui a bloqué.
38:42C'est l'administration française qui a considéré
38:44que les conditions dans lesquelles les mineurs non accompagnés
38:46qui étaient renvoyés au Maroc arrivaient
38:48n'étaient pas reçus dans des conditions adéquates.
38:50Et c'est l'administration française
38:52qui n'applique pas cette convention.
38:54Emmanuel Macron devrait déjà faire le ménage
38:56dans son administration
38:58et demander à son administration
39:00d'appliquer la loi française et les conventions
39:02qui nous lient à ces pays-là.
39:04On peut revisiter les accords de 68.
39:06Nous, nous le disons.
39:08Mais Edouard Philippe, qui a reçu, je crois,
39:10deux fois Théboune lorsqu'il était Premier ministre,
39:12ne lui en a jamais dit un mot.
39:14Et maintenant, il dit qu'il faut revoir les accords de 68.
39:16Génial. C'est toujours bien d'avoir
39:18les bonnes idées quand on n'est plus au pouvoir.
39:20Nous, nous les avons lorsque nous ne sommes pas encore au pouvoir.
39:22Dernière petite question sur le sujet.
39:24Bruno Retailleau,
39:26le référendum sur l'immigration que vous souhaitez,
39:28il y est favorable.
39:30Il veut aussi renégocier les règles sur les frontières européennes,
39:32rétablir le délit de séjour irrégulier,
39:34durcir la circulaire valse sur la régularisation
39:36des sans-papiers.
39:38Autant de mesures qui figurent dans votre programme.
39:40Il ferait un bon ministre de l'Intérieur du RN ?
39:42Bon, s'il allait...
39:44On va le voir à l'oeuvre.
39:46Mais il y a deux choses là-dedans qui m'intéressent.
39:48Par exemple, le délit de séjour irrégulier.
39:50Je trouve ça très intéressant que Bruno Retailleau soit favorable
39:52et veuille le rétablir.
39:54Que dira le garde des Sceaux qui, lorsqu'il était député socialiste,
39:56avait voté contre le rétablissement du délit de séjour irrégulier ?
39:58En tout cas, c'est un bon point déjà, Bruno Retailleau.
40:00Est-ce que c'est un bon point, Bruno Retailleau,
40:02dans un gouvernement du RN ?
40:04Je fais confiance au RN pour gérer les affaires...
40:06Mais c'est un bon point déjà au ministre de l'Intérieur que vous donnez.
40:08Je vais pas vous dire pourquoi je lui donne pas le bon point.
40:10Parce que, ça, c'est des phrases,
40:12mais dans la réalité, dans le budget,
40:14les crédits sur la lutte contre l'immigration clandestine,
40:16ils passent de 300 à 173 millions d'euros.
40:18Alors, je donnerais le bon point à Bruno Retailleau
40:20le jour où il aura réussi à au moins conserver
40:22le même niveau de crédit pour lutter
40:24contre l'immigration clandestine dans notre pays
40:26plutôt que de les laisser baisser.
40:28Là, il a un très mauvais point.
40:30Est-ce qu'il fait un bon début de ministre de l'Intérieur ?
40:32Il est un beau parleur.
40:34Il nous dit des choses agréables à l'oreille.
40:36Maintenant, on va voir si les actes suivent.
40:38Maintenant, on va parler du RN,
40:40du Rassemblement national.
40:42Avec 125 députés, le RN est le premier groupe
40:44d'opposition à l'Assemblée nationale,
40:46une opposition qui veut laisser sa chance
40:48au gouvernement Barnier.
40:50Un en même temps, un équilibre,
40:52pas forcément facile à tenir, Bérangère.
40:54Peut-être qu'au préalable,
40:56pour comprendre tout ce qui se passe au RN
40:58et au groupe du RN, faut-il qu'on parle
41:00du procès qui est en cours,
41:02des assistants parlementaires,
41:04procès d'emplois présumés fictifs ?
41:06Non, non, c'est pas ça.
41:08C'est pas des emplois fictifs.
41:10Non, mais les termes sont tellement importants.
41:12Ils ne sont pas poursuivis pour cela, madame.
41:14On parle d'assistants parlementaires
41:16qui étaient payés pour leur travail au Parlement européen
41:18et qui pourraient n'avoir pas
41:20travaillé uniquement ou pas du tout
41:22pour le Parlement européen.
41:24Mais pas pour la bonne mission.
41:26C'est pas des emplois fictifs,
41:28c'est pas pareil.
41:30C'est clarifié, Bérangère.
41:32En droit, c'est pas pareil.
41:34C'est clarifié.
41:36Ceux qui, visiblement,
41:38se sont pris les pieds dans le tapis
41:40ces derniers jours,
41:42c'est plutôt le Parlement européen,
41:44pour avoir fait défaut.
41:46Marine Le Pen a été interrogée pendant 3 jours
41:48où elle s'est battue pied à pied.
41:50Elle vous a raconté
41:52comment elle a vécu ça ?
41:54Non, je l'ai croisée tout à l'heure.
41:56Je lui ai demandé d'ailleurs comment ça allait.
41:58Je crois que ça va plutôt bien
42:00parce que cette semaine passée,
42:02le Parlement européen était mis à défaut.
42:04On s'est aperçu qu'il faisait défaut
42:06en écriture publique.
42:08On s'est aperçu qu'il acceptait de salariés
42:10ou de donner des contrats
42:12pour des assistants parlementaires
42:14qui étaient chauffeurs,
42:16employés divers et variés.
42:18Ce qu'il avait fait pour beaucoup,
42:20il l'avait fait pour nous aussi
42:22parce que ce sont les employeurs
42:24qui décident de l'affectation
42:26et de la mission de leurs collaborateurs.
42:28Le Parlement européen s'est retrouvé
42:30dans la position de l'arroseur arrosé
42:32et le journal Le Monde l'a très bien relaté.
42:34Ca ne l'autorise pas forcément ?
42:36C'est pas parce que le système le prévoit
42:38que l'URN...
42:40Ca veut dire qu'on n'était pas en dehors des clous.
42:42Le Parlement européen,
42:44dont le reproche revient au début de notre conversation,
42:46était que les collaborateurs
42:48sont les collaborateurs des députés,
42:50ils mènent une mission politique,
42:52ils n'ont pas à travailler au bénéfice
42:54de l'institution puisqu'ils se battent
42:56contre cette institution.
42:58Mais c'est ce que nous croyons.
43:00Nous, nous pensons que nous sommes tout à fait innocents.
43:02C'est un procès qui va nous permettre
43:04de refermer ce dossier.
43:06Ca fait 10 ans qu'on nous poursuit
43:08avec ça. On est en train de faire la lumière
43:10et je crois que cette semaine, Marine Le Pen
43:12a mis les pieds dans le plat et qu'elle a permis
43:14de faire la lumière sur les pratiques du Parlement européen
43:16et qu'elle aura beaucoup plus à se reprocher que les députés du RN.
43:18Vous pouvez le conseiller aussi,
43:20mais en tout cas, ce n'est pas ce qu'elle dit aux journalistes,
43:22notamment à la sortie des audiences,
43:24où elle explique que ça ne va pas suffire
43:26et que le tribunal s'est déjà fait son idée,
43:28en quelque sorte.
43:30Je crois que les choses ne sont pas faites,
43:32il y a encore des semaines d'audience.
43:34Le jour où vous verrez Marine Le Pen baisser les bras,
43:36vous m'appellerez.
43:38Mais ça pose la question quand même
43:40de votre rapport à la justice.
43:42Non.
43:44Vous réclamez, on en parlait tout à l'heure,
43:46une sévérité immense
43:48avec tout type de justiciables,
43:50jusqu'au voleur de bicyclettes.
43:52On est en droit d'attendre la même chose
43:54vis-à-vis des politiques ?
43:56Oui, absolument. François Bayrou
43:58n'a pas été condamné.
44:00Il n'était pas élu.
44:02Il était président de son parti.
44:04Il n'était pas élu comme Marine Le Pen.
44:06Il n'y avait pas 6 millions à dire.
44:08On peut toujours trouver des points de comparaison
44:10dans un sens ou dans un autre,
44:12mais je crois que la justice
44:14verra et cette semaine, je pense qu'elle l'a vue,
44:16s'accordera
44:18à l'innocence de Marine Le Pen
44:20et de ce qui nous est reproché depuis tant d'années.
44:22Hugo ?
44:24J'ai vérifié l'extraterritorialité
44:26des ambassades.
44:28Il y a une inviolabilité.
44:30Vous êtes bien en territoire français
44:32quand vous êtes dans une ambassade française.
44:34On ne va pas rentrer dans les détails.
44:36Je n'ai pas dit que c'était l'extraterritorialité.
44:38Vous étiez en territoire français.
44:40Regardez pourquoi des gens se réfugient
44:42dans les ambassades de leur pays.
44:44Parce que c'est inviolable.
44:46Parce que c'est inviolable et parce qu'ils se sentent
44:48en territoire du pays.
44:50Ma question va être concernant
44:52un article de La Lettre
44:54qui est sorti la semaine dernière
44:56qui explique que Marine Le Pen a resserré le contrôle
44:58sur les assistants parlementaires
45:00après les révélations de libération
45:02de l'embauche de Raphaël Heyma
45:04par le député Philippe Schreck
45:06qui est un néofasciste proche des milieux
45:08de Lyon-de-Grêle
45:10considéré comme le Hitler belge
45:12proche de Jean-Marie Le Pen.
45:14Est-ce que ce vieux démon du fascisme
45:16des mouvements fascistes
45:18comme le GUD, c'est pas le sparadrap
45:20du capitaine Haddock dont vous n'arrivez pas
45:22à vous en débarrasser ?
45:24On voit bien que si quelqu'un travaille
45:26à nos côtés et qu'il parasite
45:28par une forme d'engagement,
45:30de philosophie qui n'est pas conforme
45:32à ce qu'on attend de lui, nous le sortons
45:34car nous ne voulons pas être parasités
45:36par des gens qui ne pensent pas comme nous.
45:38Vous en avez sorti combien depuis le début de cette législature ?
45:40J'ai pas fait le total, mais pas tant que ça.
45:42Et j'aimerais que ça s'applique aux autres.
45:44Quand je vois l'attaché parlementaire
45:46de Mme Soudé, qui défrait souvent la chronique...
45:48Député LFI, je dis, parce que...
45:50Député LFI, c'est vrai que...
45:52Je pense que chacun devrait faire le ménage
45:54car il y a des gens qui ont des comportements
45:56qui ne correspondent pas à ce qu'on est en droit d'attendre
45:58d'un collaborateur.
46:00Il va y avoir demain une élection à la vice-présidence
46:02de l'Assemblée nationale.
46:04Le RN n'a pas de vice-présidence de l'Assemblée nationale.
46:06Aurez-vous un candidat ou une candidature ?
46:08Bien sûr, ce sera Yohann Gillet, qui est député du Gard.
46:10Et vous espérez les voix de qui
46:12pour qu'il soit élu ?
46:14De ceux qui pensent que le RN 1er groupe
46:16de l'Assemblée nationale devrait être représenté
46:18au bureau de l'Assemblée nationale.
46:20Les macronistes ?
46:22Oui, j'espère bien, et pas que.
46:24Je ne fais pas d'illusion sur la gauche,
46:26mais je pense que tous seraient inspirés
46:28de voter pour un candidat.
46:30Et si ce n'est pas le cas ?
46:32Je pense qu'on aura visiblement
46:34davantage à se faire pardonner
46:36et à se retrouver dans l'entre-soi
46:38plutôt qu'à accepter...
46:40Mais si ce n'est pas le cas, vous irez demander des comptes
46:42à certains qui n'ont pas voté pour Yohann Gillet ?
46:44Pas de demander des comptes.
46:46Tout est sur la place publique.
46:48Et nous, on ne cherche pas de tractation.
46:50C'est facile, on a un candidat,
46:52on dit aux autres, votez pour ce candidat.
46:54Nous ne sommes pas représentés au bureau.
46:56C'est une anomalie.
46:58Avouez que vous avez raté le coche
47:00pour y en avoir un déjà ?
47:02On devrait avoir un,
47:04deux vice-présidents, un caisseur...
47:06Qu'est-ce que vous avez raté ?
47:08On ne fait pas la mendicité.
47:10Qu'est-ce que vous avez raté pour ne pas avoir ça ?
47:12Nous avons voté pour le respect intégral
47:14de la représentation des groupes politiques
47:16au bureau de l'Assemblée nationale.
47:18Mais nous sommes les seuls à l'avoir fait.
47:20Tous les autres ont préféré au mieux
47:22nous dire qu'ils nous laisseraient peut-être une miette
47:24et au pire, comme ils l'ont fait,
47:26nous empêcher d'accéder au bureau de l'Assemblée nationale.
47:28Dans une démocratie, c'est ça qui devrait heurter la pensée.
47:30On devrait se dire que ce n'est pas normal,
47:32tout simplement.
47:34Face à vous, maintenant, une femme pour qui l'écologie,
47:36ce n'est pas du vent.
47:40Face à vous, Sébastien Chenu,
47:42une militante écolo qui veut réveiller notre conscience verte.
47:4430 ans à peine,
47:46et un CV bien rempli.
47:48Diplômée de la prestigieuse London School of Economics.
47:50Entrepreneuse,
47:52elle a fondé son cabinet de conseil pour aider les entreprises
47:54à agir pour le climat.
47:56À la fois podcasteuse et essayiste,
47:58elle milite pour une transformation radicale
48:00du système économique,
48:02convaincue que le changement se fera par les entreprises,
48:04que l'État et les politiques
48:06sont à côté de la plaque.
48:08Le réchauffement climatique
48:10est la sixième extinction de masse.
48:12On sait qu'on n'a pas le temps.
48:14Et pourtant,
48:16on n'agit pas, pas assez.
48:18Cette inaction collective,
48:20elle la dénonce avec ce qu'elle appelle
48:22le syndrome de la fourmi.
48:24Saviez-vous que lorsqu'on dessine un cercle autour d'une fourmi,
48:26elle est incapable de s'en échapper ?
48:28Elle croit que le trait de crayon est un mur,
48:30et cette croyance l'empêche d'avancer,
48:32d'aller de l'autre côté.
48:34C'est ça que j'ai appelé le syndrome de la fourmi.
48:36Cet État paralysant
48:38qui nous empêche de passer à l'action pour nous sauver
48:40du désastre écologique.
48:42Une fourmi déterminée à sortir du cercle
48:44pour imposer l'écologie dans le débat politique.
48:46Le blocage dans lequel on est sur la transition écologique
48:48aujourd'hui est surtout une croyance,
48:50et surtout un récit
48:52qui est dominant.
48:54Et aujourd'hui, pour gagner la bataille politique,
48:56j'ai bien l'impression qu'il faille d'abord gagner la bataille du récit.
48:58Alors Sébastien Chenu,
49:00quel est le récit écolo du RN ?
49:02Ce soir, elle vous interpelle, face à vous, Flora Guébali.
49:04Portrait signé
49:06Cathy Aguildère.
49:08Et Flora Guébali nous rejoint sur ce plateau.
49:10Bonjour Madame.
49:12Bonjour, bienvenue.
49:14Bonsoir, bienvenue sur ce plateau pour débattre
49:16avec Sébastien Chenu.
49:18Vous allez parler d'écologie.
49:20Vous êtes les premiers écologistes,
49:22pas forcément les premiers écologistes de France,
49:24mais aussi écologistes.
49:26Alors vous allez être mis au banc d'essai avec Flora Guébali.
49:28Bonsoir monsieur le député.
49:30Vous dites mener, depuis l'élection législative
49:32sur les termes de Jordan Bardella,
49:34une politique anti-brebis galeuse
49:36qui viserait à sortir
49:38les brebis galeuses de votre parti.
49:40Pourtant,
49:42vous avez beaucoup de cadres du RN
49:44qui font des sorties climato-sceptiques.
49:46Je vais en citer juste quelques-unes.
49:48Yves-Philippe Bigot, député de Belfort,
49:50qu'on a beaucoup entendu sur la motion de censure,
49:52qui a tweeté
49:54« Le réchauffement fait l'objet de débats scientifiques. »
49:56Ou alors il y a Patrice Martin,
49:58élu en Seine-Maritime, qui a tweeté
50:00« La canicule due au réchauffement,
50:02c'est un mensonge. »
50:04Il y a aussi Florence Joubert, élu en Dordogne,
50:06qui dit « Les changements climatiques
50:08sont-ils dus aux actions humaines ? »
50:10La réponse est non. Et enfin, Hervé de Lépinot,
50:12qui parle des propagandistes du GIEC.
50:14Alors je dis enfin, mais ce n'est pas tout.
50:16J'ai trouvé un article avec au moins
50:1830 sorties climato-sceptiques,
50:20d'au moins 30 cadres du RN.
50:22Est-ce que vous trouvez ça tolérable
50:24d'avoir des cadres climato-sceptiques ?
50:26Est-ce que pour vous, c'est des brebis galeuses ?
50:28Ils ne sont pas climato-sceptiques, mais moi ce que j'aime, c'est le débat.
50:30Et d'ailleurs, si vous êtes là, c'est que vous aimez aussi le débat.
50:32C'est qu'on puisse en parler. Je ne trouve pas ça très grave
50:34que Guillaume Bigot dise « il peut y avoir du débat,
50:36on peut se poser des questions ». Et pourquoi je ne trouve pas ça très grave ?
50:38Parce que dernièrement, le porte-parole d'Action Écologie,
50:40moi j'ai lu ça avec beaucoup d'intérêt,
50:42a dénoncé le discours catastrophiste,
50:44je reprends son expression, des ONG
50:46sur la biodiversité, sur la disparition
50:48d'une certaine biodiversité, en expliquant
50:50qu'il y a un certain nombre d'ONG. Moi je suis attentif
50:52à ce que disent les ONG, je trouve que ça éclaire le débat.
50:54Mais il y en a aussi qui ont un discours catastrophiste,
50:56et Action Écologie, qui est une structure sérieuse,
50:58qui n'est pas quelque chose
51:00qui est liée au Rassemblement National,
51:02les pauvres, ils seraient
51:04effrayés d'entendre ça, mais ils expliquent
51:06que la biodiversité en Europe
51:08ne s'effondre pas, qu'il y a
51:10évidemment une biodiversité qui recule,
51:12et une autre qui la remplace.
51:14Donc si vous voulez...
51:16Mais ça veut dire que le débat,
51:18il est utile, il est éclairant,
51:20il ne peut pas y avoir de vérité
51:22incontestée ou incontestable,
51:24il peut y avoir des grandes orientations.
51:26Donc pour vous, on peut être négationniste,
51:28et ne pas être une promégaleuse.
51:30Non mais excusez-moi, parce que ce qu'il dit,
51:32c'est vraiment du relativisme scientifique.
51:34Quand on dit que le GIEC,
51:36ce sont des propagandistes.
51:38Madame, je n'utiliserai pas, pour plein de raisons,
51:40le mot négationnisme en parlant d'écologie.
51:42Je trouve que c'est... On est à des frontières...
51:44Euh...
51:46Climatoscepticisme, si vous préférez.
51:48Oui, je préfère.
51:50Donc voilà, je pense qu'il faut arrêter
51:52de faire des procès, de dire aux gens
51:54qu'ils se comportent mal, de vouloir les taxer,
51:56de vouloir les punir, de vouloir les sanctionner.
51:58Je pense qu'il y a des règlements climatiques
52:00qui me semblent être une évidence,
52:02avec des conséquences, et il y a des politiques
52:04à mettre en place.
52:06Je vous interroge. Donc, pour vous,
52:08les propos climatosceptiques sont tolérés
52:10au Rassemblement national. Vos cas ont le droit
52:12de dire que le GIEC,
52:14ce sont des propagandistes, ou alors
52:16que les canicules n'ont rien à voir avec...
52:18Mais, madame, les gens sont libres de leurs propos.
52:20Ce qui compte, ce sont les actes.
52:22Je vous ai cité
52:24des propos, plus que d'un militant,
52:26d'un responsable d'une association écologiste
52:28qui a des propos...
52:30Mais je vous invite
52:32à regarder ce qu'est
52:34Action écologique.
52:36Je pense que c'est intéressant.
52:38C'est Bertrand Alliot qui se revendique
52:40même contre le catastrophisme
52:42des militants. Son seul
52:44état de fait, c'est d'être contre... Non, non, pas du tout.
52:46C'est une ONG très sérieuse, je suis allé voir moi-même.
52:48Si on parle précisément de la biodiversité,
52:50c'est précisément la crise écologique la plus grave
52:52et dramatique, donc je ne la prendrai pas en exemple
52:54pour relativiser la situation.
52:56Quand on parle de 70% de la biodiversité
52:58qui a disparu ces derniers mois...
53:00Je ne relativise pas, je vous dis qu'il y a
53:02des débats à avoir et on peut les avoir sereinement.
53:04Je vous donne un exemple.
53:06Je suis député du Nord.
53:08Nous avons eu de la chance, contrairement
53:10à nos amis du Pas-de-Calais, nous n'avons pas subi
53:12les mêmes inondations et la même violence.
53:14Vous savez, les inondations qui ont été subies dans le Pas-de-Calais.
53:16Nous, à la région, on a fait des propositions.
53:18Notamment celle, peut-être aussi,
53:20d'anticiper. Mais quand je vois que le groupe des Verts
53:22supprime la niche sur l'irrigation,
53:24a fait un amendement pour supprimer la niche
53:26sur l'irrigation, on a besoin,
53:28au contraire, d'avoir des politiques
53:30qui permettent l'irrigation de nos territoires,
53:32qui permettent d'entretenir les canaux,
53:34de curer les rivières. On n'a jamais
53:36les écologistes de ce côté-là avec nous.
53:38Je vous le dis avec mon chapeau
53:40de conseiller régional.
53:42Vous me dites que les paroles ne comptent pas
53:44et qu'il faut parler des actes.
53:46On va justement parler des actes.
53:48J'ai halluciné en regardant votre bilan écologique
53:50au Parlement sur la période 2022-2024
53:52parce que vous pratiquez précisément
53:54l'écologie punitive.
53:56Sur le logement, vous avez déposé une proposition
53:58de loi pour supprimer la rénovation
54:00des passoires thermiques, donc laisser 10 millions
54:02de Français en précarité énergétique,
54:04laisser 10 millions de Français payer des factures
54:06hors de prix. Là, dans votre niche parlementaire
54:08qui arrive cette semaine, vous proposez
54:10la suppression du DPE.
54:12Je vais juste finir ma phrase sur les animaux
54:14aussi qui sembleraient être la cause
54:16de votre chef Marine Le Pen.
54:18Vous avez été le seul groupe de tout le Parlement
54:20à voter contre le moratoire
54:22sur l'exploitation minière des fonds marins.
54:24Est-ce que vous assumez
54:26de pratiquer
54:28l'écologie punitive ?
54:30J'ajouterais simplement que
54:32si on n'agit pas d'un point de vue écologique,
54:34c'est 250 millions de migrants
54:36qu'on va avoir dans notre pays dans les années à venir.
54:38Après toutes les prévisions de tous les experts.
54:40Juste ma question,
54:42est-ce que vous assumez
54:44de créer les conditions d'échec
54:46de vos politiques ?
54:48Madame, je crois que ça part un peu dans tous les sens.
54:50Je vais vous parler par exemple
54:52du DPE, du diagnostic, qu'on ne supprime pas.
54:54Vous dites quelque chose qui est faux.
54:56Nous souhaitons faire en sorte qu'il ne soit pas considéré
54:58comme un empêchement pour louer
55:00son appartement.
55:02Mais on ne le supprime pas.
55:04Vous aurez toujours ce DPE,
55:06vous aurez toujours la connaissance de celui-ci,
55:08la mise en lumière de celui-ci, et celui qui l'achètera
55:10en aura connaissance.
55:12Vous dites des choses...
55:14Il y a une telle galerie de trucs diverses...
55:16Monsieur le député, c'est sur tout ce que j'allais dire
55:18que vous trouvez à redire.
55:20C'est une liste de choses qui sont tellement incomparables.
55:22Vous avez donné une réponse sur quelque chose que je connais très bien
55:24et qui montre que vous ne dites pas des choses tout à fait justes.
55:26Mais ne faites pas peur aux gens,
55:28ça ne vous rend pas service, ni au combat que vous menez
55:30et qui est pourtant louable.
55:32Je ne fais pas peur aux gens, j'essaie d'être dans un discours de vérité.
55:34Il n'y a rien de faux dans ce que j'ai dit.
55:36En tout cas, vous avez exposé plein de choses, Flora Gabelli.
55:38Merci, Sébastien Chenu, merci.
55:40Une toute dernière question personnelle, Clément Méric.
55:42Sébastien Chenu, La Voix du Nord a évoqué récemment
55:44votre possible candidature au municipal à Valenciennes.
55:46Est-ce que vous y songez sérieusement, réellement,
55:48ou est-ce que c'est totalement exclu ?
55:50On ne peut pas être député et maire,
55:52donc il faut bien se poser la question dans ce qu'on veut faire.
55:54Comme j'ai des gens qui me sollicitent pour candidater à la mairie de Valenciennes,
56:00qui a si bien administré Jean-Louis Borloo il y a fort longtemps,
56:02je me pose la question
56:04et j'apporterai la réponse
56:06quand ma réflexion sera aboutie,
56:08même si c'est vrai, je suis attaché à ma fonction de député.
56:10Mais vous ne l'excluez pas, c'est une question de moi.
56:12Mais je n'exclus rien dans la vie, il ne faut jamais rien exclure.
56:14Mais oui, c'est une question de moi, je réfléchis
56:16et puis j'apporterai la réponse en transparence,
56:18il n'y a rien de secret.
56:20Très rapidement, Alexandra Masson a annoncé
56:22que le RN voulait supprimer la loi Évin, pourquoi ?
56:24Écoutez, je n'ai pas eu connaissance de cette annonce,
56:26donc je regarderai de près
56:28et quelles sont les motivations.
56:30Vous répondrez sur la chaîne Twitch LCP Assemblée nationale
56:32avec Hugo Perchoir. Merci Sébastien Chenu
56:34d'avoir accepté notre invitation dans lundi.
56:36C'est Politique sur LCP.
56:38Bonne soirée sur la chaîne parlementaire et à la semaine prochaine.