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Transcription
00:00Julien, on vous a laissé dimanche un peu ému, un peu la larme à l'oeil.
00:05Vous ne réalisiez pas encore la portée de cette victoire.
00:08Je vois que vous êtes aux côtés du trophée.
00:11Elle est là, cette victoire, elle est bel et bien réelle.
00:14Elle est très belle, elle est magnifique.
00:17Elle a été attendue, comme vous l'imaginez.
00:20Mais voilà, ça y est, je fais partie du cercle des vainqueurs.
00:24Et c'est vraiment une récompense du travail accompli.
00:30Et ça se voit avec votre sourire, Julien.
00:32C'est vrai que François, on se disait que ça allait enfin le faire
00:34pour Julien Garrier après toutes ces années.
00:37Évidemment. Alors bravo, Julien.
00:40Vraiment, elle est très belle, cette coupe, elle te va très bien.
00:43Mais avant de se replonger dans ce qui s'est passé dimanche,
00:46que tu nous racontes comment, toi, tu as vécu ce dernier jour de folie.
00:51J'ai envie que tu nous reparles un petit peu d'où elle vient, cette coupe.
00:54Toutes ces années, ces belles années sur le DP World Tour,
00:57mais il y a eu beaucoup d'émotions.
00:59Il y a eu aussi quelques occasions ratées, évidemment.
01:01C'est dur de gagner un trophée quand même, c'est très, très dur.
01:04Oui, c'est sûr que c'est dur.
01:06Mais bon, quand on regarde tous les champions et même les grands champions,
01:12on voit qu'il y a eu pas mal d'échecs.
01:14Et très souvent, c'est grâce aux échecs qu'on arrive à gagner
01:19et qu'on apprend le plus de choses.
01:21Donc, c'était un dimanche très haut en émotions.
01:26Forcément, j'avais envie que ça se termine le plus tôt possible.
01:30Mais bon, comme les victoires sur le Chien-en-Chour, j'ai pris mon temps.
01:35Julien, bravo, parce que quelle persévérance, quelle résilience.
01:40Comment tu as réussi à maintenir cette motivation,
01:45ce niveau d'exigence pour en arriver là ?
01:48Johanna, encore émue, Julien, par votre victoire.
01:55Je disais la même chose à Raphaël Jacquelin, qui a fait 26 ans de carrière,
02:00où je disais que c'était incroyable parce que c'est long, c'est dur, c'est vrai,
02:06mais on est entouré, et heureusement.
02:08Et je remercie vraiment toute mon équipe, une par une,
02:11parce que sans eux, ça ne serait pas réalisable, en fait, tout simplement.
02:15On va revenir évidemment sur cette victoire tous ensemble, Julien.
02:19En tout cas, une victoire, Steven, qui récompense d'ores et déjà
02:23une année exceptionnelle pour le golf tricolore.
02:25Oui, qui n'est pas encore record.
02:27Elle peut l'être dans quelques semaines avec déjà la Corée
02:30et les deux tournois des playoffs.
02:32Mais oui, trois victoires françaises.
02:34Félicitations, Julien, puisque vous rejoignez évidemment
02:36le cercle des vainqueurs français sur le DP World Tour.
02:40Trois victoires pour cette saison 2024.
02:42C'est déjà la quatrième fois que les joueurs français réussissent cet exploit.
02:46Mais vous voyez quand même qu'on a eu trois saisons à quatre victoires
02:49en 2004, en 2008 et en 2013.
02:52La question, elle est simple.
02:53Julien, ça fait quoi d'être dans ce cercle des vainqueurs sur le DP World Tour
02:58et de rejoindre des grands noms du golf tricolore,
03:00comme par exemple votre coach, Raphaël Jacquelin ?
03:04Ça fait extrêmement plaisir.
03:06Quand on travaille, quand on s'entraîne,
03:09c'est ce genre de choses qu'on veut aller chercher.
03:13Après, le but, c'est d'essayer de frapper à la porte le plus souvent possible
03:18pour donc se mettre en position.
03:20Et une fois qu'on se met en position, à un moment donné, ça va tomber.
03:25Et là, c'est tombé pour moi.
03:27Donc, je suis ravi parce que c'est quand même le but.
03:32Ce qu'on veut, c'est de soulever des trophées.
03:34Alors, on gagne peut-être un peu moins souvent que dans d'autres sports.
03:38Mais c'est super.
03:42Julien, on a beaucoup parlé d'émotion.
03:45Il y a votre émotion, évidemment.
03:46Mais à la limite, je suis presque plus frappé par l'émotion qu'il y a autour de vous.
03:51On a entendu Johanna il y a quelques instants.
03:53Il y a toute l'équipe, il y a les gens qui vous suivent.
03:55Et ce n'est pas anodin, tout cela.
03:58Ce n'est pas neutre parce qu'on sait que le sport est sans doute un des sports,
04:02le golf est un des sports les plus difficiles au monde.
04:05On peut passer toute une vie sans gagner.
04:07Ça arrive en étant un très bon joueur.
04:10Vous étiez prédestiné, très jeune finalement, à une immense carrière.
04:14Et il a fallu attendre tellement longtemps.
04:16Et c'est cette résilience qui finalement donne beaucoup d'émotion.
04:19Donc, ce n'est pas une question que je suis en train de poser.
04:23Mais voilà, j'aimerais savoir quel est votre ressenti par rapport à tout cela.
04:26Parce qu'il y a mille raisons et mille moments pour lâcher.
04:29Et vous n'avez jamais lâché.
04:31Je n'ai jamais lâché parce que j'ai toujours vu que j'avais encore…
04:38Alors, je n'aime pas parler de potentiel parce qu'on me l'a répété trop souvent.
04:43Mais j'ai vu que j'avais le niveau.
04:47Encore une fois, j'ai été accompagné, j'ai été soutenu.
04:49J'ai failli arrêter plusieurs fois parce que les saisons que j'ai passées au début,
04:55c'était quoi ? 2018 par exemple, où je suis revenu sur le tour.
05:01Une année, j'avais l'impression que ça faisait trois années.
05:04Et ce n'était vraiment pas agréable.
05:06Alors, ça fait partie du job.
05:09C'est très épuisant, très fatigant, nerveusement.
05:12Parce que je voyais que j'avais beaucoup de mal à aller chercher le haut du leaderboard.
05:17Et en fait, c'est tellement plus…
05:20On veut tous vivre ces week-ends toutes les semaines.
05:23Mais ce n'est juste pas possible.
05:25Peut-être pour un vrai McElroy.
05:27Mais aujourd'hui, en tout cas, ça n'est pas pour moi.
05:30Et en fait, ce qu'il faut, c'est dans cette vie qui est difficile,
05:37apporter un peu de légèreté de temps en temps.
05:40Et c'est pour ça que j'ai failli à un moment donné abandonner.
05:44Mais bon, après, j'ai rencontré des bonnes personnes qui m'ont aidé
05:49et qui m'ont fait grandir et qui m'ont fait arriver là.
05:51On va revenir dans cette émission sur votre carrière, Julien.
05:54Est-ce que tout d'abord, vous avez revu les images de votre play-off à rallonge ?
06:00Oui, je les ai vues, oui.
06:01Oui, alors vous allez nous en faire profiter
06:04parce qu'on va vous remontrer évidemment les temps forts de ce play-off historique.
06:09Mais qui dit play-off dit évidemment ce 72e trou.
06:12C'est le premier fait marquant du tournoi de Julien.
06:16Oui, quelque part, le play-off a démarré sur ce 72e trou, le trou numéro 18,
06:21avec tout de suite ce pote pour sauver le parc.
06:25Et dans cette situation, on savait qu'il fallait le rentrer pour prolonger l'aventure.
06:29Puisque Roré Campio était plutôt bien passé pour le parc.
06:34Mais voilà, on peut dire que le play-off vraiment a démarré sur ce pote,
06:37sous les yeux de l'Espagnol, sous les yeux aussi des autres Espagnols
06:40puisqu'on verra dans quelques instants qu'André Lidalgo,
06:43et on l'a vu durant la retransmission,
06:44André Lidalgo était bien présent aux abords des Ferrois pour soutenir son compatriote.
06:48Mais on peut le dire, c'est là que l'histoire a démarré.
06:52Il fallait le rentrer déjà, ce pote de 6 mètres, Julien ?
06:55Ouais, complètement.
06:57C'est sûr que j'étais un petit peu énervé, pour être honnête,
07:01d'avoir mis cette balle où je l'ai mise mon deuxième coup
07:04parce que je savais en fait que le green est un petit peu surélevé
07:10et je pensais qu'il était mieux que ça.
07:12Et quand j'ai vu qu'il était en descente avec le drapeau court,
07:16c'était quasiment impossible de faire sortie pote.
07:19Après, au golf, on sait que tout peut arriver.
07:23Mais du coup, c'est vrai que j'ai fait une erreur.
07:26Après, j'ai dû un peu assurer mon chip au 18
07:34pour me laisser une chance de faire 4,
07:38même si j'avais un pote un peu plus long.
07:40Parce qu'au 13, j'ai fait le choix de tenter et ça m'a coûté un double.
07:48Après, ce pote, je l'ai tout de suite vu, tout de suite bien lu.
07:53Et en fait, j'étais bizarrement hyper confiant sur ce pote.
07:57Et on vous a vu ensuite bien, frais, mentalement, techniquement,
08:01d'un point de vue de la stratégie.
08:03C'est parti pour ce début de play-off.
08:05On se retrouve dès le premier trou.
08:07Exactement, parce que ce play-off a duré certes 9 trous, on le reverra,
08:10mais il aurait pu s'arrêter finalement un petit peu plus tôt.
08:13Déjà, dès le trou numéro 1, Campio un petit peu en difficulté.
08:16Chip gratté.
08:18Mais là, l'Espagnol, il va faire ce qu'il a fait tout au long de la semaine,
08:21c'est-à-dire rentrer un pote de folie.
08:24Et pour dire quand même qu'il n'allait pas lâcher la victoire comme ça.
08:28On va sur le deuxième trou de prolongation.
08:30Voilà, on parlait d'André Hidalgo, il était bien là.
08:33Deuxième trou, Roré Campio se met long derrière le green.
08:37Un chip qui va dépasser un petit peu le trou.
08:40Et on se retrouve avec vous, Julien, sur le pote pour gagner déjà,
08:44qui est sensiblement le même qu'au 72ème trou.
08:47Est-ce que vous l'avez peté différemment ?
08:48Est-ce que c'était sensiblement la même ligne ?
08:51Ce n'était pas la même ligne, parce que le pote a beaucoup moins tourné
08:54et je pensais qu'il allait tourner.
08:57Donc, ce n'était pas la même ligne.
09:00Vous avez...
09:02Oui, allez-y Julien, allez-y.
09:04Non, je pensais que c'était vraiment, comme vous, à peu près le même endroit,
09:08mais en fait, ce n'était pas la même ligne, tout simplement.
09:10François.
09:12Julien, donc là, on va essayer de dérouler un petit peu ce play-off.
09:15Début de play-off, où c'est plutôt toi qui prends la main sur le play-off.
09:18Tu as les occasions de terminer le match.
09:21Malheureusement, ça ne tombe pas.
09:23Est-ce qu'à ce moment, tu as un petit doute avant d'aborder le troisième trou de play-off ?
09:28Alors, non, je n'ai pas plus de doute que ça.
09:32C'est vrai que je le commence bien.
09:34C'est vrai que la réponse du premier trou de play-off,
09:38même si je m'y étais préparé,
09:39ça fait quand même un peu mal d'avoir un pote comme ça qui rentre,
09:43parce que je pensais que ça pouvait le faire.
09:46Mais bon, c'est le play-off, c'est du match-play maintenant, de mano à mano.
09:51Et je connaissais, je voyais en fait,
09:55parce qu'avant le play-off, forcément, j'ai eu mon parcours.
09:58J'ai vu que j'ai très bien démarré, j'étais en forme.
10:01Et puis après, avec peut-être la pression et la fatigue,
10:04je voyais que mon jeu de fer,
10:06pardon, avec le pouce,
10:08mon jeu de fer, c'était un peu mon point faible.
10:13Et par contre, j'avais une grosse confiance sur mon putting.
10:17Je sentais que je pouvais rentrer de n'importe où.
10:20Donc, je connaissais un peu mes forces et mes faiblesses.
10:22Et on enchaîne, Steven, avec le troisième trou.
10:24Oui, là aussi, un autre tournant.
10:26François disait qu'au début, c'était vous qui aviez, on va dire,
10:29les occasions pour battre l'Espagnol.
10:33Et puis, à partir du troisième trou, on sent légèrement
10:37que la situation s'inverse.
10:38Déjà, avec ce coup de Roré Campio qui fait un petit peu la moue,
10:42mais ça, l'Espagnol nous a habitués, pareil, tout au long de la semaine,
10:44à tirer un petit peu la tronche, si vous me permettez l'expression.
10:48Et en fait, finalement, vous voyez ces balles toujours terminées près du drapeau.
10:52Vous avez ce pote-là, longue distance, qui passe juste à côté du trou.
10:57Le trou est partagé.
10:59Et Roré Campio, parce que Roré Campio, surtout, va manquer ce petit pote.
11:03Ce petit pote, il a une importance considérable, évidemment, pour la suite,
11:07parce que vous aurez le même un petit peu plus tard.
11:09Mais on fait une avance sur le cinquième trou,
11:11avec le même pote qu'au troisième trou de play-off.
11:13Et là, pareil, on se dit que finalement, la balle va rentrer.
11:16Alors, comment vous vous sentez-vous dans ces moments-là, Julien ?
11:20Parce que ça commence à être, on va dire, vraiment un petit peu chaud, là, ce play-off.
11:24Alors déjà, pour les petits potes, ça écrase vraiment la télé.
11:32Parce que je peux vous dire que là, Roré Campio, il avait quand même déjà les trois mètres.
11:35Alors que c'est vrai qu'à l'image, on a l'impression qu'il a deux mètres.
11:39Et ça, c'est assez marrant.
11:41Donc, je comprends pourquoi les copains me disent
11:43« Mais pourquoi tu as raté ce petit pote ? »
11:44Mais non, ce n'était pas un petit pote.
11:47Et pour la question, donc ?
11:49Non, mais comment vous vous sentez, justement, à ce moment-là ?
11:51Parce que, justement, Campio commence à avoir des occasions.
11:55Et vous, finalement, vos potes, longue distance, qui sont loin d'être donnés,
11:58ne passent pas loin de la finalité.
12:02Oui, c'est vrai que, comme je le disais, j'étais très confiant sur mon putting.
12:08Donc, même de loin, je sentais que je pouvais rentrer et puis j'avais la bonne vitesse.
12:12Après, mon jeu de fer ne me permettait pas trop de me mettre très proche, malheureusement.
12:19Donc, ça, je l'avais quand même analysé.
12:23J'espérais forcément faire de meilleurs coups que ça.
12:26Mais je sentais que je pouvais l'avoir à l'usure parce que, physiquement, je me sentais mieux que lui.
12:33Et, petite anecdote, je trouvais qu'il ne s'alimentait pas du tout.
12:38Et du coup, je me suis dit qu'il y avait peut-être un coup à jouer de ce côté-là.
12:43Et moi, je faisais vachement attention sur bien m'hydrater et m'alimenter parce que c'était une longue journée.
12:48Dans un moment pareil, Julien, vous avez le temps de vous apercevoir de ça,
12:52que Jorge Campillo ne s'alimente pas assez, selon vous ?
12:57En fait, moi, j'étais forcément dans le match comme lui, mais mon caddie me forçait un peu la main pour me faire manger.
13:06Et c'est vrai que, lui, du coup, je le regardais de ce côté-là et je voyais qu'il ne mangeait pas.
13:12Alors, peut-être qu'il le faisait à chaque fois quand je ne le regardais pas.
13:15Mais de ce côté-là, j'ai vu qu'en tout cas, il n'a peut-être pas besoin, j'en sais rien, mais moi, j'ai besoin.
13:24Durant ce play-off et durant le direct, Marc Fary et Nicolas Fabre étaient aux commentaires.
13:29On dit à juste titre que Jorge Campillo avait l'air finalement assez détaché de tout cela,
13:34qu'il semblait un petit peu passer par-dessus ce play-off.
13:38Il le prenait avec beaucoup de sérénité.
13:40Malgré ce, Julien, moi, l'impression que j'avais en regardant tout cela,
13:44c'est que vous étiez en train de prendre un ascendant psychologique sur lui.
13:47Parce qu'on le voit, le pote qui le manque, il ne saisit pas les occasions lorsqu'il a les occasions de gagner.
13:55Et on a l'impression que vous, au contraire, lorsqu'on arrive sur les greens, vous êtes systématiquement sûr de votre fait.
14:01Alors, bon, c'est toujours un peu facile de le dire après, c'est sûr, mais c'est vrai que je le trouvais assez stressé.
14:07Peut-être c'est le fait d'être à la maison.
14:09Bon, après, c'est quelqu'un d'expérience, il a gagné plusieurs fois
14:12et souvent avec des manières de dingue.
14:15C'est-à-dire qu'au Qatar, je me rappelle qu'il est rentré un pote de 20 mètres pour gagner.
14:19Alors, il me semble que c'était en play-off.
14:21C'est un joueur difficile à battre parce que c'est un joueur que je connais bien,
14:25qui peut en mettre un petit peu à droite, à gauche, partout.
14:27Et puis, quand on regarde la carte de score, il n'a pas beaucoup de bogey, beaucoup de birdie,
14:32parce que c'est quelqu'un qui met beaucoup de potes dans des situations, il met des chips.
14:37C'est quelqu'un de très coriace et c'est un très bon joueur.
14:42Julien, on passe maintenant au septième trou.
14:44Il y en a encore quelques-uns.
14:45Il y en a encore quelques-uns.
14:46Septième trou, là aussi, un autre tournant.
14:48On parle des occasions manquées de Rory Campio sur ce trou numéro 7.
14:51Eh bien, c'en est un autre exemple parfait.
14:54Regardez, il est idéalement placé sur le fairway.
14:58Encore une fois, on a l'impression que ce coup ne lui plaît pas.
15:01Mais cette balle va terminer.
15:02Alors là, Julien, je vais peut-être grossir un petit peu les chiffres.
15:04Mais quoi, elle est à 4-5 mètres du trou.
15:07Et vous, en revanche, votre balle va rester coincée dans le rough.
15:12On la voit ici.
15:13Et alors là, est-ce qu'on se dit, voilà, Campio va sans doute rentrer le pote ?
15:18Est-ce qu'on force un petit peu plus le chip ?
15:20Est-ce qu'on la joue à rentrée ou est-ce qu'on essaie de s'assurer,
15:23sachant que cette balle va toucher le drapeau et finir quasiment dedans ?
15:28Clairement, je la joue pour la rentrée.
15:30Ça, c'est une certitude parce que je sais qu'il a une position franche.
15:35Après, comme je le disais, c'est que ce rough, il est vraiment diabolique.
15:39Il est vraiment difficile à chipper parce que la balle,
15:41on ne sait vraiment pas comment elle sort.
15:43Et donc, c'est très difficile de ce côté-là.
15:45Par contre, j'étais assez têtu sur le fait de toujours garder le drapeau
15:51pour les chips qui sont rentrables.
15:53Aujourd'hui, je pense que j'enlèverai souvent les drapeaux
15:56parce que celle-ci, elle devait rentrer.
15:58Moi, Julien, à ce moment-là, donc, on est au septième trou de play-off.
16:02Ça fait donc sept heures que tu es sur le parcours.
16:05Donc, est-ce que tu ressens une fatigue physique ou mentale ou les deux ?
16:10Et comment tu fais pour rester dans ta bulle ?
16:13En fait, j'étais beaucoup plus fatigué vers le 16-17
16:19pendant le parcours qu'après.
16:20J'étais bien, en fait.
16:22J'ai pris, pendant qu'on marchait, je ne sais pas si on voyait ma tête,
16:27je souriais vachement, je regardais les gens,
16:28je regardais la passion des gens.
16:31Et en fait, je me nourrissais de ça.
16:33Alors bon, comme je le disais, je suis un petit peu plus vieux
16:36que la majorité des joueurs sur le tour.
16:38Et du coup, j'ai un peu ce recul et cette expérience
16:40où j'essaie de prendre, parce qu'en fait, ce partage,
16:44cette envie des émotions et quelque part,
16:47en tant que joueur, on crée ces émotions.
16:49Je m'en suis aperçu en recevant tous ces messages.
16:52Et je trouve ça génial.
16:53C'est le but de la vie de pouvoir transmettre
16:57et de vivre ces émotions qui sont passionnantes.
17:00Et ça ne te déstabilisait pas du tout que forcément,
17:03les spectateurs étaient peut-être un peu plus en faveur
17:06de Campio, non ?
17:08Pas du tout, parce que j'ai vécu ça par le passé.
17:12J'ai eu des dernières parties à Madrid avec deux Espagnols,
17:15avec Cabrera Velo et Adrián Aous, il y a deux ans,
17:18pendant le samedi et le dimanche.
17:20Sachant que là-bas, il y a énormément de monde,
17:22j'ai pris beaucoup de plaisir.
17:25Le public espagnol est top, franchement.
17:29Après, c'est vrai que j'étais un petit peu derrière,
17:33il y a deux ans, donc ils m'ont laissé un peu tranquille.
17:36Là, c'est vrai que j'ai eu quelques mots
17:38de certains spectateurs, mais c'est un faible pourcentage
17:41par rapport à toute la bienveillance des Espagnols,
17:44qui étaient de temps en temps, qui essayaient de me perturber
17:47en me disant « tu fais le mauvais choix, tu vas te planter », etc.
17:51C'est ce qu'on voulait.
17:53Julien, on enchaîne et on arrive enfin au dénouement
17:57de ce play-off, le neuvième trou de prolongation,
18:01avec Roré Campio qui va mettre sa mise en jeu sur la gauche.
18:05Deuxième coup, on retrouve la balle de Campio qui est,
18:08j'ai presque envie de dire, très bien placée pour attaquer ce green.
18:12Il va se retrouver dans le bunker.
18:13Est-ce qu'à ce moment-là, vous qui êtes très bien placé sur le fairway,
18:17même si le coup de fer, on va le voir, va être un petit peu long,
18:20est-ce qu'il y a un mot avec Chris Lailé, votre caddie ?
18:24Est-ce que vous vous dites « c'est le moment, c'est le tournant,
18:26il faut lui marcher dessus à ce moment-là ? »
18:30En fait, je n'ai pas vu sa balle.
18:32Je n'ai pas vu son deuxième coup.
18:33Je ne sais pas où est-ce qu'il l'a mise.
18:35Je n'en ai absolument aucune idée.
18:37J'ai juste entendu qu'il n'y avait pas d'applaudissement, c'est tout.
18:40Donc peut-être qu'elle était à droite, peut-être qu'elle était à gauche.
18:44C'est sûr qu'à gauche, c'est vraiment compliqué.
18:48Donc non, j'ai joué mon coup comme je jouerais normalement.
18:53Et j'ai juste raté mon coup.
18:56Et là justement, on parlait tout à l'heure du « petit pote » d'Henri Campio.
19:00Je l'ai dit qu'il y avait son importance puisque vous avez sensiblement le même.
19:03Là aussi, pas forcément la même pente, etc.
19:06Mais est-ce que quand même celui de Campio, alors 5 ou 6 trous, je ne sais plus,
19:10est-ce que vous l'avez regardé à ce moment-là ?
19:12Ou est-ce que vous saviez un petit peu ce que ça allait donner ce pote
19:15pour enfin gagner un premier tournoi ?
19:17Alors lui, j'étais plus sur la gauche.
19:21J'avais un pote différent.
19:23Mais encore une fois, j'étais hyper confiant au-dessus de mon poteur.
19:28Et j'ai eu une grosse pensée avant de poter à mes enfants,
19:35en pensant à mes enfants,
19:36et pour essayer de retrouver de la force pour rentrer ce pote.
19:41C'est important, des fois on a besoin de la petite motivation en plus dans les moments cruciaux.
19:46Et je comprends que Julien, il ait eu besoin comme ça d'aller puiser au fond de lui.
19:51Julien, on se connaît très bien, tu es quelqu'un d'extrêmement calme.
19:55On a déjà eu beaucoup de tournois où tu as joué la gaine.
19:58Des fois, tu t'es fait rattraper un petit peu par les émotions.
20:00Là, je t'ai trouvé ultra serein pendant le play-off.
20:04Souriant, pas très bavard avec Chris.
20:06On ne vous a pas trop entendu parler, mais tu avais l'air de bien gérer l'événement.
20:10Et au niveau de la stratégie en plus, tu n'as pas attaqué les drapeaux.
20:13Drapeau 17, 18, tu étais très dur.
20:15Tu jouais très souvent milieu green.
20:17C'était quoi en fait la stratégie ?
20:19Il y en a bien un qui va faire la faute à un moment.
20:21Tant qu'on fait des parts, les birdies sont tellement durs à faire.
20:24En fait, les drapeaux du 17, 18 et du 16 d'ailleurs,
20:29on avait comme ordre de se laisser 7-8 mètres à chaque fois pour birdie.
20:35Parce que du point de vue de mon caddie, la faute pouvait vraiment vite arriver.
20:4216-17, je n'ai pas fait des très bons coups.
20:45J'ai eu un peu de réussite, un peu la réussite que j'ai pu ne pas avoir par le passé.
20:50Et que là, j'ai eu un peu la réussite du vainqueur.
20:52Et du coup, j'y suis en profité.
20:55Merci beaucoup en tout cas Julien de nous avoir mis dans la tête d'un vainqueur
20:58sur le D.P. World Tour pendant 9 trous de play-off.
21:00C'est assez rare comme moment.
21:02Ce qui est amusant, c'est que vous êtes entré dans l'histoire du circuit européen.
21:069 trous de play-off, comme votre entraîneur Raphaël Jacquelin.
21:10On a les images.
21:11C'était en 2013 à l'Open d'Espagne.
21:15Il vous en avait parlé de ce moment-là ?
21:18Il m'en a parlé, je ne sais plus.
21:21Mais en tout cas, je savais qu'il avait gagné contre Max Kieffer à l'époque.
21:27Je savais que c'était en Espagne aussi.
21:29C'était avec mon caddie, Chris.
21:32Et donc ça, c'est génial qu'il ait, lui, vécu 2 fois 9 trous de play-off et en gagnant à la fin.
21:41Mais non, c'était pendant le play-off.
21:44En tout cas, moi, je ne savais plus à un moment donné à quel trou de play-off j'étais.
21:48Je crois que c'était donc le 7e.
21:50Et je me suis dit, si je joue au 9e, il faut que je fasse comme Raphaël.
21:55J'ai eu cette pensée.
21:56Et quand du coup, j'ai commencé le 9e trou de play-off, je me suis dit, allez, c'est maintenant.
22:02Chris ne t'a jamais fait référence à cela pendant le play-off ?
22:06Non, il ne m'a pas du tout parlé de ça.
22:09On a tout autre, mais pas ça.
22:13Et puis, une image qu'on vient de voir avec Raph, qui est félicité, on l'a vu par Thomas Levé, par Christian Severs, etc.
22:19Je n'ai pas vu de Français autour de vous dimanche.
22:22Ce n'est pas parce qu'ils étaient déjà à l'aéroport pour la Corée ?
22:26En fait, ils avaient fait un U-draw pour terminer tôt et pour prendre un vol qui était pour la Corée.
22:34Donc, il y en a beaucoup qui ont pris ce vol.
22:36Et puis, ceux qui n'allaient pas en Corée avaient des vols aussi.
22:39Et puis, quand même, on a fini à peu près deux heures après l'heure normale.
22:47Donc, oui, c'est dommage.
22:49Mais en tout cas, la victoire est quand même belle.
22:55On viendra vous arroser de champagne à Abu Dhabi, ne vous en faites pas.
22:58On y sera évidemment.
22:59Avec plaisir.
23:00Julien, j'avais juste une question rapide.
23:02Tu n'as pas reçu un message de Richard Bland ?
23:05Non, sur le fait que lui, c'était au bout de combien d'années sur le tour qu'il a ?
23:11Je suis beaucoup plus jeune que vous.
23:12Largement, largement.
23:14J'ai encore un 3 devant moi.
23:17C'est vrai, c'est vrai.
23:20Même genre de trajectoire, persistent.

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