Le maire SE de Grand-Fort-Philippe, Sony Clinquart, était l’invité de Midi News, ce jeudi 24 octobre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur les problèmes migratoires dans sa commune : «On est confronté au quotidien à des affrontements au point où ça en est devenu banal».
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00:00C'est une commune à dimension humaine, pour parler de Grandfort-Philippe,
00:03qui est littéralement au quotidien envahie par une présence migratoire clandestine.
00:11C'est une guérilla urbaine toutes les semaines.
00:16Les affrontements de jour comme de nuit sur la commune,
00:20que ce soit en bord de Chenal, parce que les habitations jouxtent le Chenal en centre-ville,
00:28et en centre-ville, et quels que soient les quartiers.
00:31C'est une dégradation de l'image du climat, de la paix sociale,
00:37qui est catastrophique pour nous, pour nos populations.
00:41Et on est confronté au quotidien à ce type d'affrontements, de difficultés,
00:49au point que ça en est devenu banal.
00:51Des affrontements aussi avec les forces de l'ordre ?
00:54Des affrontements avec les forces de l'ordre.
00:56Les forces de l'ordre qui pourtant, malgré ce qu'on pourrait penser ou laisser penser,
01:00notamment depuis les associations dites humanitaires, sont là pour sauver des vies.
01:05En empêchant les départs de ces migrants, ils sauvent des vies.
01:09Alors forcément, ils ont le mauvais rôle aussi depuis les migrants,
01:13parce que les migrants ont fait des milliers de kilomètres, comme vous le savez.
01:17Ils arrivent à vols d'oiseaux, si je puis dire,
01:19à même pas 30 kilomètres des côtes anglaises qu'on peut voir depuis notre littoral,
01:24et on les empêche de partir.
01:26Par voie de conséquence, il y a de la frustration, il y a de la colère du côté des migrants,
01:30ce qui peut se concevoir, parce qu'on est avant tout des humains.
01:34Et donc, il y a des dommages collatéraux.
01:36Il y a des conséquences, il y a des répercussions,
01:38à la fois vis-à-vis des forces de l'ordre et à la fois vis-à-vis du mobilier urbain,
01:43où on s'en prend à des voitures, on s'en prend à des façades, on s'en prend à des vitres.
01:47Et qu'est-ce que vous attendez des pouvoirs publics aujourd'hui ?
01:52On en parle depuis très très longtemps de la situation sur le littoral de la Manche,
01:55tout le monde sait ce qui se passe.
01:57Vous avez lancé à nouveau un appel, pourquoi ?
01:59Parce qu'on a changé de gouvernement et vous voulez que ce nouveau gouvernement
02:02prenne en considération cette situation très très compliquée sur place.
02:07Qu'est-ce que vous leur demandez ? Qu'est-ce que vous attendez de leur part ?
02:11Disons que déjà, je trouve que ce serait correct de leur part,
02:15j'allais dire du bon sens, de venir sur place.
02:19Ne serait-ce que pour reconnaître et saluer les forces de l'ordre, les élus municipaux,
02:25les autorités qui au quotidien sont sur le terrain.
02:28Je ne comprends pas qu'on ne se déplace pas.
02:31Alors après, si c'est pour une énième visite qui a l'effet d'un coup d'épée dans l'eau,
02:36je ne vois pas l'intérêt.
02:38Parce qu'on sait très bien que le problème est politique.
02:41Et les maires que nous sommes, et le maire que je suis,
02:44ni la responsabilité ni la compétence n'a pas été élue pour gérer ce genre d'affaires.
02:49Alors il faut qu'à la fois ils jouent leur rôle sur la forme,
02:53parce que ça me semble important de venir, de reconnaître, de saluer, de remercier.
02:58Et sur le fond, qu'enfin il y ait une solution pérenne qui soit engagée et courageuse.
03:04Mais quelles sont les mesures qu'on pourrait mettre en place ?
03:07Les mesures qui seraient selon vous pérennes pour améliorer la situation,
03:10votre quotidien là-bas sur la commune ?
03:12C'est déjà dénoncer les accords du Touquet, les réviser,
03:19de façon à ce que nos amis britanniques prennent leur responsabilité.
03:23Et ça veut dire quoi ? Ça veut dire plus d'argent concrètement ?
03:27Ça veut dire plus d'argent, oui.
03:29L'argent, c'est important, les moyens pour les communes qui souffrent
03:34et qui ont des répercussions aussi financières à cause de cet afflux.
03:39Mais c'est aussi plus de moyens humains,
03:43notamment je pense aux forces de l'ordre qui sont à bout.
03:46Les forces de l'ordre sont à bout.
03:48Et quand on est à bout, et quand on est poussé à bout, c'est jamais bon.
03:52Et politiquement, j'ai envie de dire, je m'excuse,
03:55mais moi je reconnais à la fois mes compétences et mes capacités,
03:59mais je ne suis pas ministre, je ne suis pas au gouvernement.
04:02On a un nouveau gouvernement,
04:04je ne comprends pas que ce soit ultra prioritaire
04:06la situation que l'on vit actuellement sur notre littoral
04:10et qu'enfin, on ait le courage de mettre en place des solutions.
04:16Enfin voilà, je veux dire, s'il n'y a pas ce collectif qui est créé,
04:20s'il n'y a pas vous, les médias, qui nous relayez,
04:23j'ai envie de dire, on n'est pas très à l'écoute et très attentif
04:28et on ne mesure pas ce qui se passe au quotidien, c'est une catastrophe.