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Le géopolitologue Gérard Vespierre était l’invité de L’Heure des Pros week-end, ce samedi 26 octobre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur les frappes israéliennes en Iran cette nuit : «Le fait de répliquer avant les élections américaines a surpris les observateurs. Frapper des raffineries aurait transformé tout cela en conflit mondial».

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Transcription
00:00– Écoutez, c'était une réplique attendue, le problème c'était la date.
00:04Cette réplique allait-elle avoir lieu avant ou après les élections américaines ?
00:10Et donc la règle numéro 1 de l'art de la guerre, c'est la surprise.
00:15Donc le fait de le faire effectivement avant a surpris quand même
00:19beaucoup, beaucoup d'observateurs, donc c'est le premier élément.
00:22Deuxième élément… – Premier élément, la surprise, l'effet de surprise.
00:24– Deuxième élément, ça allait utiliser une de ses forces, l'arme aérienne,
00:30et qui est complètement absente de l'arsenal iranien.
00:35Les avions de chasse iraniens, ce sont des Phantom 4,
00:39c'est-à-dire des avions américains de la guerre du Vietnam,
00:43achetés par le précédent pouvoir à Téhéran.
00:46Donc on a mis en œuvre des éléments militaires, des armes,
00:51des outils militaires que l'Iran ne peut pas avoir.
00:54Troisièmement… – Donc deuxième point, premier point, la surprise.
00:57Deuxième point, c'est le raid aérien qui est la force de l'armée israélienne.
01:02Troisième point… – Troisième point, c'est effectivement
01:05de viser la menace immédiate que l'Israël a de l'Iran,
01:11à savoir les missiles balistiques, ceux qui ont été lancés le 1er octobre.
01:17Une tonne d'explosifs par tête de missile, 180 missiles,
01:21180 tonnes d'explosifs ont été lancées contre l'Israël.
01:25Donc voilà, c'était la menace immédiate.
01:27– Missiles qui auraient pu faire, sans le dôme de fer,
01:29des milliers de morts en Israël.
01:31– C'était l'objectif, donc il y a là cette préoccupation militaire
01:35du concret de la menace immédiate qui doit être supprimée
01:39et donc c'est effectivement les sites de fabrication,
01:44les sites de stockage et les sites de lancement
01:46qui ont été en priorité donc visés de ces missiles balistiques iraniens.
01:51– Merci pour cette analyse.
01:54Deuxième question que je vous pose à présent,
01:56c'est est-ce que, comment vous expliquez que les sites nucléaires
02:00ni les raffineries n'aient été touchés ou visés par l'armée israélienne ?
02:04– Le bon sens.
02:06Depuis plus d'une semaine, je dis, j'écris sur mon site
02:10le monde décrypté, je l'ai dit ici sur cette antenne,
02:13il n'y aura pas d'attaque sur les sites nucléaires
02:15parce que ça fait changer le conflit de dimension
02:19et deuxièmement, la même remarque s'applique sur le pétrole
02:24parce que là il s'agit d'une répercussion mondiale.
02:27Or le conflit, il doit être régional, il doit se limiter au régional.
02:31Donc la réponse israélienne a été calibrée pour faire en sorte
02:36qu'on traite la menace immédiate, les missiles,
02:39et on ne s'occupe pas du tout de ce qui est en dehors de la menace immédiate,
02:43à savoir le nucléaire potentiel et le pétrole qui est en dehors.
02:47– Troisième et dernière question, mais vous restez avec nous
02:50évidemment jusqu'à 10h30 parce qu'on va poursuivre cette émission
02:54en traitant, c'est notre fil rouge bien évidemment,
02:56cette offensive israélienne.
02:58Réponse, cette nuit des États-Unis qui, je le rappelle,
03:02parle de manœuvres d'autodéfense.
03:04– Oui.
03:05– Absence de réaction du côté de la diplomatie française.
03:08Est-ce que vous faites un lien entre cette absence de réaction
03:11et ces dissensions, ou du moins ces tensions diplomatiques
03:15entre Benjamin Netanyahou et Emmanuel Macron ?
03:17– Je ne crois pas parce qu'il n'y a d'abord aucune implication directe française
03:23dans cette frappe, ni d'un côté, ni de l'autre,
03:26ni du côté iranien, ni du côté israélien.
03:28Deuxièmement, il y a une telle osmose entre Israël et donc les États-Unis
03:35qu'il y a eu cette coordination, cette préparation,
03:37cette stratégie commune contre Téhéran,
03:40ce qui n'est pas du tout la structure des relations
03:44entre la France et Israël vis-à-vis de l'Iran par exemple.

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