Un garçon âgé de 5 ans a été touché par balle, au niveau de la tête, alors qu'il se trouvait dans une voiture conduite par son père samedi 26 octobre au soir à Rennes.
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00:00On va prendre la direction de Rennes à présent. Bonjour David Levaux, merci d'être avec nous, vous êtes secrétaire régional du syndicat SGP Police Bretagne.
00:07On voulait vos explications sur ce qui s'est passé près de Rennes à passer avec une fusillade, une voiture prise en chasse, prise pour cible et à l'intérieur de cette voiture, il y a un enfant de 5 ans.
00:19Oui, d'après les premiers éléments qu'on a, c'est évidemment une fusillade qui a lieu sur le passé, mais qui a débuté apparemment un peu plus sur la commune de Rennes.
00:28Les premiers éléments aussi qu'on a, c'est que l'individu qui conduisait le véhicule avec l'enfant est quand même connu défavorablement de nos services.
00:35Il a été poursuivi par des individus qui étaient cagoulés dans un autre véhicule et qui ont fait feu sur son véhicule à plusieurs reprises.
00:42Et malheureusement, il y a eu un dommage collatéral puisque l'enfant de 5 ans qui se trouvait dans ce véhicule a été touché à la tête et aujourd'hui entre la vie et la mort.
00:51Il est établi quand même que cet individu est connu des services de police pour trafic de stupéfiants sur le secteur de Morpa, plutôt le Gros-Chêne,
00:59où on a deux bandes rivales qui s'affrontent depuis déjà plusieurs années et où on a des tirs, évidemment, à Rennes.
01:06Oui, ça peut paraître bizarre. On peut passer à côté, mais on a des tirs d'armes à feu pratiquement tous les 2-3 jours aujourd'hui ou des coups de couteau.
01:13– Comment vous l'expliquez ? Je prenais avec l'un de vos collègues représentants syndicals de police qui était chez Alliance, mais un peu plus tôt.
01:21On essaie de faire la comparaison avec ce qu'on évoque depuis plusieurs mois à Grenoble, où les fusillades, les armes circulent et qu'on se tire dessus parfois en pleine rue.
01:30Est-ce que c'est un scénario comparable ou pas du tout ?
01:34– Oui, mais c'est un scénario qui se passe à Rennes.
01:36Je ne sais pas s'il y en a qui ont la tête dans le sable dans les salons parisiens, mais Rennes, c'est devenu une ville aujourd'hui
01:42où il y a deux ans, nos collègues se sont fait rafaler à l'arme automatique au-dessus de la tête à 16h30 à la sortie des écoles.
01:47Mais on a une ultra-violence et une utilisation aujourd'hui des armes par des jeunes individus qui n'ont plus aucune limite, qui n'ont plus aucun repère.
01:55Donc voilà, c'est aussi ça la vérité.
01:57Mais moi, je pense à tous nos habitants de quartiers qui ont peur de sortir de chez eux, qui ont peur de laisser leurs enfants dehors,
02:04qui doivent pratiquement être contrôlés pour rentrer chez eux.
02:06C'est ça aujourd'hui qui est aussi important.
02:08Pendant longtemps, on nous a dit on n'est pas Marseille, mais on s'en fout.
02:11On ne veut pas devenir Marseille, justement.
02:12Et si aujourd'hui, personne ne fait rien et si on ne prend pas le taureau par les connes, on va devenir Marseille.
02:17Donc aujourd'hui, nous, ce qu'on réclame, c'est évidemment des effectifs de police.
02:20Alors, ce n'est pas pour se faire plaisir.
02:22C'est parce que les gens nous le demandent.
02:23Nos concitoyens en ont besoin.
02:25La présence policière, c'est un atout nécessaire pour lutter contre la criminalité.
02:31Il nous faut aussi des enquêteurs pour pouvoir aller plus vite sur les enquêtes, pour pouvoir résoudre des enquêtes plus rapidement et mettre hors d'état de nuire.
02:37Ensuite, il y a le volet judiciaire.
02:38Il faut des condamnations très fermes pour ces individus.
02:41Et si on n'a pas tous ces paramètres qui sont alignés, alors on n'arrivera pas à endiguer le problème des stupéfiants.
02:47Sans compter, évidemment, qu'il faut lutter contre le narcotrafic, puisque là, c'est des réseaux mondiaux.
02:51Il faut lutter aussi sur le départ des stupéfiants et les points de passage des pays d'origine.
02:57Évidemment, merci beaucoup, David Lebeau, d'avoir avec nous, Dominique, les dernières informations du parquet de Rennes.
03:02Cet enfant de 5 ans prend un signe vital engagé.
03:05Il est hospitalisé.
03:06Il a été touché par deux projectiles à la tête.
03:08On ignore évidemment la nature des impacts, mais vous nous rappeliez un peu plus tôt, et c'est important de le dire,
03:15que quand il y a trafic de stupéfiants, il y a aussi parfois des, évidemment, on ouvre les guillemets, mais ce qu'on appelle des dommages collatéraux.
03:21En l'occurrence, cet enfant de 5 ans dont le père est connu défavorablement.
03:24Bien sûr, cet enfant de 5 ans, on parlait de celui de 8 ans, Anim, qui avait été lui aussi victime d'un tir par balle dans la voiture de son oncle,
03:31sur fond de trafic de stupéfiants.
03:34Il y avait Sokaya qui avait été tuée à Marseille, 23 ans, alors qu'elle étudiait dans sa chambre.
03:39Elle révisait ses leçons.
03:40Elle a été tuée par une balle tirée par des trafiquants.
03:44On sait à propos de Rennes que le père de l'enfant blessé est, selon la formule consacrée, très défavorablement connu des services de police pour des affaires de stupéfiants.
03:56Ce qui ne veut pas dire forcément que ce qui s'est passé est lié au trafic de stupéfiants.
04:01C'est le parquet qui nous le dira.
04:02C'est le procureur qui nous le dira.
04:04Il faut aussi, ce que disait David Lebault tout à l'heure et puis Anthony Grelet tout à l'heure, policier syndicaliste, ce que nous disaient ces deux fonctionnaires de police,
04:13c'est la présence en permanence d'armes, l'utilisation en permanence de ces armes par des gens de plus en plus jeunes, des trafiquants ou des exécuteurs de contrats.
04:28Je vous rappelle le livre de nos trois confrères du Parisien qui vient de sortir sur les jeunes tueurs dans les réseaux de trafiquants de stupes qui n'hésitent pas à tirer,
04:36qui, selon encore la formule consacrée, rafales, tirent des rafales de balles.
04:42Donc, c'est ce qu'il s'est passé visiblement à Rennes.
04:44En tout cas, cette voiture, la voiture de cet homme a été prise pour cible par des gens qui ont tiré avec des armes automatiques.
04:50Et cet enfant a reçu deux balles, deux balles à la tête.
04:53Donc, on est toujours dans la présence de ces armes dans les cités.
05:00Et puis, je terminerai rapidement en vous disant aussi que les auteurs de ces tirs sont rarement arrêtés parce que difficile à identifier.
05:06Et ils étaient a priori cagoulés selon les informations qui sont en notre possession.
05:10Merci beaucoup, Dominique.