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En visite d’Etat au Maroc pour retisser des liens historiques distendus, Emmanuel Macron a appelé à une « coopération naturelle et fluide ». Le décryptage de notre journaliste Pascal Airault.

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Transcription
00:00J'ai proposé à sa majesté, le roi Mohamed VI, que la France et le Maroc soient liés par un nouveau cadre stratégique.
00:11La relation entre les dirigeants français et les rois successifs du Maroc est avant tout une relation personnelle.
00:20Un certain nombre de dossiers ont contribué à envenimer les choses ces trois dernières années.
00:26Il y a eu notamment du côté français cette affaire Pegasus et ses accusations d'espionnage avérées ou fausses
00:34portées à l'encontre du Maroc qui aurait espionné un certain nombre de responsables français.
00:39On a dénoncé aussi du côté de Paris le manque de coopération, notamment durant la crise sanitaire,
00:45en matière d'octroi de laisser passer consulaires pour que le Maroc accepte de récupérer ses clandestins.
00:51Il y a du côté marocain aussi un certain nombre de choses qui n'ont pas été appréciées,
00:55notamment le rééquilibrage voulu par Paris de sa relation avec Alger,
01:00qu'on a perçu comme une manière de mettre à mal ce partenariat exceptionnel historique qu'il y a entre la France et le Maroc.
01:06La restriction des visas accordées par la France a été aussi une pomme de discorde entre les deux pays.
01:12Et puis un certain nombre de gestes qui n'ont pas respecté le protocole royal,
01:16comme quand la France a annoncé la visite du président français au Maroc sans consulter le palais auparavant.
01:26Les liens sont historiques, ce sont des liens séculaires, ce sont des liens culturels,
01:31ce sont des liens politiques, ce sont des liens diplomatiques qui sont très importants.
01:36Historiquement, on a beaucoup coopéré avec le Maroc, notamment sur notre politique africaine.
01:40Les deux pays ont décidé de se reprojeter ensemble pour travailler sur le continent africain,
01:45que ce soit au niveau économique, que ce soit au niveau de la sécurité alimentaire du continent,
01:49même probablement au niveau sécuritaire aussi, parce qu'il y a des discussions en cours,
01:53et bien sûr de coordonner nos actions au niveau diplomatique.
01:57Il y a un certain nombre de chantiers d'avenir qui ont été aussi engagés par les deux pays,
02:01sur lesquels il y a beaucoup de partage d'expériences, notamment les questions énergétiques,
02:05les questions de l'énergie de demain, notamment celle de l'hydrogène vert sur lequel le Maroc veut avancer,
02:09les questions des énergies renouvelables, le solaire, l'éolien.
02:13Il y a aussi un certain nombre de chantiers qui ont été lancés en matière de formation,
02:17formation des jeunes Marocains en France, mais aussi cette volonté maintenant du Maroc d'accueillir,
02:22dans le cadre d'une sorte d'Erasmus, de plus en plus d'étudiants français sur le territoire marocain.
02:27Donc il va falloir aussi améliorer la circulation des étudiants, des artistes, des entrepreneurs.
02:31C'est une demande marocaine.
02:33Le pendant de tout ça, c'est qu'on améliore aussi la fluidité pour la récupération,
02:39pour le retour des Marocains arrivés clandestinement sur le territoire français.
02:48Il faut être prudent sur les contrats signés.
02:51On n'a pas encore tous les détails.
02:52Sur les 22 accords qui ont été présentés lundi soir, une bonne dizaine sont simplement des déclarations d'intention.
02:59Sur le plan militaire, on ne sait pas encore ce qui va être annoncé ou ce qui va être signé.
03:04On parlait de la fourniture d'hélicoptères caracals, de transports militaires aux forces armées marocaines.
03:11Pour le moment, on n'a pas eu encore le dernier mot sur ce contrat en négociation.
03:15Il pourrait y avoir aussi la fourniture d'un sous-marin.
03:18Après, il y a un certain nombre de contrats qui sont en cours de finalisation
03:21ou qui pourraient être finalisés, notamment l'extension de la ligne à grande vitesse.
03:24C'est le TGV marocain, en fin de compte, il faut étendre la ligne jusqu'à Marrakech.
03:29Et après, il y a des projets aussi vers Agadir.
03:31Les Français, historiquement, ont été les partenaires du Maroc pour la construction et la mise en place du TGV.
03:35Le Maroc s'est aussi lancé dans la construction de véhicules électriques.
03:39Donc, il va falloir aussi avoir une usine pour produire des batteries.
03:42Ça, c'est un autre sujet de partenariat possible entre la France et le Maroc.
03:46Et puis, il y a bien sûr, comme l'a rappelé le président français,
03:49cet énorme chantier de la Coupe du Monde 2030, co-organisé par le Maroc
03:54et pour lequel il va falloir bâtir des infrastructures, des stades, de nouvelles villes durables, des modalités de transport.
04:00Et là, la France aimerait bien s'inscrire aussi dans tous ces nouveaux chantiers.
04:04Mais le Maroc n'est pas prêt à accepter n'importe quelle coopération.
04:08Il va falloir que les entreprises françaises s'alignent aux conditions du marché.
04:12Parce que depuis très longtemps, le Maroc a diversifié ses partenariats.
04:16Elle a le partenaire chinois, elle a d'autres partenaires européens,
04:19notamment l'Espagne et l'Allemagne, qui sont entrées en force sur ce marché.
04:23Donc, il n'y a plus de chasse gardée pour les entreprises françaises au Maroc.
04:27Oui, les problèmes politiques sont assainis,
04:31mais encore faudra-t-il que les entreprises françaises fassent des efforts
04:35pour être aux conditions requises de la concurrence internationale.

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