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Michel Barnier opéré d’une lésion cervicale

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00:00Michel Barnier est donc opéré,
00:02visiblement de trois fois rien, en tout cas d'une lésion
00:06cervicale
00:07au niveau de la gorge, nous précisait Alexis de La Fontaine dans le journal de 19h
00:10tout à l'heure. Matignon dit que tout va bien, qu'il y aura le
00:14conseil des ministres comme prévu jeudi, il n'y a pas de quoi s'affoler.
00:18Du côté de l'entourage proche du Premier ministre,
00:21j'ai eu des confirmations tout à l'heure juste avant 19h comme quoi
00:23tout allait bien.
00:24Écoutez, Marc Ferracci, ministre de l'Industrie, il était cet après-midi
00:28sur la chaîne parlementaire.
00:30Nous avons été prévenus avec l'ensemble des membres du gouvernement
00:33il y a quelques heures avant que le communiqué officiel ne paraisse.
00:37Évidemment, je souhaite un très bon rétablissement, je pense que l'opération
00:40qu'il a subie s'est bien passée, je crois d'ailleurs qu'il a recommencé
00:43à travailler et à avoir des réunions avec ses équipes,
00:46je pense qu'il sera dans le tour très vite. Quand on est dans l'incarnation
00:49politique, que l'on soit Premier ministre, ministre, président de la République
00:52évidemment, on doit la transparence aux Français, on doit la transparence
00:56sur son état de santé, quand c'est de nature
00:59à avoir quelques incidences sur notre rythme de travail,
01:03dans la mesure où nous sommes au service des Français, ils ont le droit de savoir.
01:06Philippe Guibert, vous qui avez travaillé au CIG, le service d'information
01:09du gouvernement, la transparence sur la santé des ministres et des présidents,
01:16il y en a un rayon à raconter.
01:18Oui, oui, j'ai travaillé beaucoup.
01:19Évidemment, je pense à François Mitterrand.
01:21C'est le grand exemple, même Georges Pompidou.
01:23Et Georges Pompidou, encore plus.
01:25Qui est mort de bouffe.
01:27J'ai travaillé auprès d'un Premier ministre qui avait eu une maladie
01:30tout à fait bénigne, mais qui l'avait immobilisée ou mis très mal
01:37pendant 3-4 jours. Personne n'en a rien su.
01:40C'est-à-dire qu'on avait décidé de ne pas en parler ?
01:42On avait décidé de ne pas en parler, c'était un moment politique difficile.
01:45Ça s'était su finalement ?
01:47Je ne crois pas, mais c'était vraiment une gastroenterie.
01:53On n'est pas sur une lésion cervicale.
01:55On n'est pas sur une lésion cervicale.
01:56Et concernant Michel Barnier, je pense que dans la société de la démocratie,
02:01de la suspicion dans laquelle on vit, parce que c'est la réalité,
02:05il faudra qu'il ait une prise de parole, tout de même,
02:07pour montrer combien il est présent.
02:10Moi, je n'ai pas de doute.
02:12On lui souhaite d'ailleurs un prompt rétablissement, surtout.
02:15Le montagnard qu'il est, c'est certain qu'il aura un micro.
02:20On est dans un monde où l'image et le son sont les seules attestations.
02:24L'eau fritelle. Vous parliez de Pompidou et de Mitterrand.
02:27Ce qui est intéressant, justement, comme vous l'expliquez,
02:29vous, vous avez choisi de ne pas parler de la maladie.
02:32J'ai remarqué à ce moment-là le fait que Matignon, au contraire,
02:34fasse savoir cette opération, c'est peut-être que ce n'est pas si bénin que ça.
02:39Moi, je vois le contraire.
02:41Je ne connaissais pas les lésions cervicales,
02:45et je suis allée regarder.
02:47C'est vrai que quand on opère généralement de ce genre de choses,
02:51c'est soit qu'il y a eu un accident, soit que la moelle épinière est touchée.
02:54La moelle épinière, c'est quand même quelque chose d'extrêmement important.
02:57C'est ce qui permet de faire le lien entre le cerveau et le corps.
03:01Au contraire, moi, disons que je n'interprète pas ça de façon très...
03:05Vous êtes une jeune journaliste suspicieuse, on va dire.
03:09Lésions cervicales, on se pose la question.
03:15Moi, au début, je pensais que c'était quelque chose de bénin.
03:17Après, quand on regarde sur Internet aujourd'hui n'importe quelle maladie, tout est effrayant.
03:21Vous avez un rhume, Internet vous dit que vous allez mourir dans trois jours.
03:24Mais qu'on aille jusqu'à l'opération, généralement, c'est que ce n'est pas bénin.
03:28Et puis surtout, ça touche une région du corps qui est importante pour les activités motrices.
03:32En tout cas, l'honneur de Matignon est là, c'est de dire voilà ce qui s'est passé, c'est de la transparence.
03:36Ils ont peut-être eu peur aussi d'une fuite, parce que quand ça reste confiné
03:41à l'intérieur de l'hôtel Matignon, vous pouvez contrôler.
03:44Quand vous allez dans un hôpital, forcément, un premier ministre qui se fait opérer,
03:49il croise des personnes, il y a du personnel soignant à l'hôpital.
03:54Il peut toujours y avoir une suite, parce qu'on est dans un monde
03:57où toute information à vocation est rendue publique.
04:00Et puis, il ne vit pas à Matignon, il ne vit pas très loin de Matignon,
04:04mais il ne vit pas à Matignon, donc effectivement, ça multiplie les chances de savoir...
04:08La communication aujourd'hui, c'est souvent la peur des fuites.
04:10Oui, mais c'est parce qu'il y a les réseaux sociaux,
04:12c'est parce que tout va très vite sur Twitter, tout va très vite...
04:15Et tout le monde parle, ce qui n'était pas le cas il y a 30 ans.
04:18Vous parliez de François Mitterrand.
04:20François Mitterrand a eu des soins, et très peu de gens parlaient.
04:25Personne ne parlait avant que François Mitterrand...
04:27Mais il a été longtemps en rémission aussi.
04:29Oui, et puis François Mitterrand, j'ai rejoint ce que vous dites, Lou Fritelle,
04:32sachant que le dernier premier ministre à avoir été opéré, c'était en 1984,
04:35c'était Pierre Monroy.
04:36Mais je reviens sur Mitterrand.
04:39Le truc, c'est qu'il a été très longtemps malade, très en avance.
04:44On ne le savait pas.
04:46Dès 1981.
04:47Dès 1981, je crois, même avant.
04:49C'est-à-dire qu'il était...
04:50C'est dès la campagne.
04:51Dès la campagne qui commence...
04:53Oui, c'est ça.
04:54A la fin, toute fin de 1980,
04:57où il se rend compte quand même de...
05:00Et tout ça est tu.
05:02Évidemment, à l'époque, il n'y avait ni Internet,
05:04ni les réseaux sociaux, ni la parlotte facile,
05:07et les médias savaient se tenir.
05:09L'exemple criant, je crois, et ça rejoint également François Mitterrand,
05:13c'était Mazarine.
05:14Bien sûr.
05:15Tout le monde le savait et personne n'en parlait
05:17parce qu'on estimait que c'était...
05:19De la vie privée.
05:20De la vie privée.
05:21Et Pompidou, c'était encore plus frappant quand même
05:24parce que personne ne disait rien,
05:26alors qu'on voyait l'image.
05:27Mitterrand, on ne voyait pas trop l'image.
05:29Je ne suis pas sûr que tout le monde savait.
05:30Il faut interroger Michel Cotta, notamment sur le sujet
05:32qui a beaucoup fréquenté à l'époque Georges Pompidou,
05:35qui le suivait,
05:36qui est une grande voix d'Europe 1
05:38et qui, justement, explique très très bien
05:40dans un podcast que vous pouvez écouter
05:43sur la plateforme d'Europe 1
05:45et d'ailleurs sur toutes les plateformes de téléchargement
05:47quel a été le problème Pompidou.
05:49En fait, plutôt, tout le monde savait
05:51mais ne voulait pas voir.
05:53J'avais lu dans un article il y a des années,
05:55je serais incapable de vous donner les références
05:57comme vous venez de les faire pour votre propre publicité,
06:00mon cher Pierre.
06:01Je plaisante.
06:02Je fais la publicité de Michel Cotta.
06:04Vous avez raison.
06:05C'était que c'était les journalistes étrangers
06:07lors de déplacements officiels
06:09qui faisaient remarquer à leurs collègues français
06:11en disant votre président a un problème.
06:13Et les journalistes français disaient soit
06:15on ne veut pas savoir, soit peut-être, soit non.
06:17Mais c'était quelque chose de...
06:19C'était vraiment pas français.
06:21Il était très gonflé, il prenait de la cortisone à tout va
06:24et il avait froid.
06:26Michel, justement, raconte dans un reportage
06:28qu'il débarque dans un pays
06:30où il fait raisonnablement chaud
06:31et en fait il est extrêmement couvert.
06:33C'est là qu'on commence à se poser des questions.

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