Les députés de la commission des affaires culturelles et de l'éducation auditionnent Anne Genetet, ministre de l'Éducation nationale. Désigné comme "premier budget de la Nation", avec 63 milliards d'euros, le budget de l'éducation nationale prévoit notamment la suppression de près de 4 000 postes d'enseignants à la rentrée 2025 et le recrutement de 2 000 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). La ministre, qui a hérité du portefeuille un mois plus tôt, défend l'enveloppe dédiée à son action devant les députés.
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00:00:08Bonjour et bienvenue sur LCP.
00:00:09Nous sommes le 29 octobre.
00:00:11On va poursuivre notre tour des auditions de ministres
00:00:14à l'Assemblée nationale.
00:00:16Aujourd'hui, c'est Anne Jeuneté qui est face aux députés.
00:00:19C'est la nouvelle ministre de l'Education nationale,
00:00:22la 4e depuis le début de l'année 2024.
00:00:25Elle siégeait à l'Assemblée nationale comme députée
00:00:28avant d'être nommée au gouvernement.
00:00:31Elle succède à Nicole Belloubet,
00:00:33qui lui laisse beaucoup de dossiers en suspens,
00:00:36dans un climat très dégradé, niveau des élèves qui chutent,
00:00:40enseignants qui mentent, climat scolaire qui se dégrade,
00:00:43harcèlement, autant de points chauds pour la nouvelle ministre.
00:00:47Permettez-moi, avant de commencer, de rappeler en quelques mots
00:00:50les principes qui guideront mon action
00:00:52et celles de mon ministre délégué Alexandre Portier.
00:00:56Ma priorité et notre priorité se résument
00:00:58en un seul mot, le mot élevé.
00:01:01Élever le niveau de nos élèves, le niveau scolaire de nos élèves,
00:01:05élever le niveau d'ambition pour toute notre jeunesse,
00:01:10élever notre exigence en matière de respect
00:01:13des valeurs de la République,
00:01:15en matière également de respect dû à nos professeurs
00:01:19et en matière également de respect de notre laïcité.
00:01:23Quelles que soient nos sensibilités,
00:01:26chacune, chacun, à notre manière,
00:01:29je sais que nous partageons ici ses objectifs.
00:01:33Tout comme nous partageons ce constat,
00:01:36le constat de défendre l'école de la République,
00:01:39défendre sa mission, ses valeurs, sa promesse,
00:01:43et c'est aussi donc défendre son budget.
00:01:47Avec 1,2 million de personnels dévoués,
00:01:51je veux le souligner, à la réussite, de 12 millions d'élèves,
00:01:55notre école est le 1er des services publics.
00:02:00L'éducation nationale est le 1er employeur de France.
00:02:04Et dans ce projet de loi de finances pour 2025,
00:02:07une fois de plus, l'éducation nationale
00:02:09restera le 1er budget de la nation.
00:02:14Depuis 2017, l'école a été la priorité.
00:02:20Elle a été le fil rouge de l'action du président de la République.
00:02:24Elle a été le fil rouge des différents gouvernements
00:02:27qui se sont succédés,
00:02:29parce que, tout simplement, c'est à l'école,
00:02:33à l'école que nous pouvons briser les inégalités de destin.
00:02:37C'est aussi à l'école que nous devons, d'ailleurs,
00:02:40en finir avec l'assignation à résidence,
00:02:42qu'elle soit sociale ou territoriale.
00:02:46Et puis c'est aussi à l'école que nous devons, en somme,
00:02:49renouer avec la promesse républicaine.
00:02:53Oui, c'est à l'école que s'éveille la prochaine génération
00:02:57et que s'affirme notre République.
00:03:00Et c'est pour cela que, depuis 2017, nous avons investi
00:03:04plus de 14 milliards d'euros supplémentaires
00:03:08dans l'éducation nationale.
00:03:11En 2017, le budget de ce ministère, de mon ministère,
00:03:15s'élevait à 48, pardon,
00:03:18un peu plus de 48,8 milliards d'euros.
00:03:22Et en 2025, il s'élèvera à 63 milliards d'euros.
00:03:27Sous aucun autre quinquennat,
00:03:30sous aucun autre septennat,
00:03:32de gauche comme de droite,
00:03:35les moyens alloués à l'école de la République
00:03:37n'avaient connu une telle progression.
00:03:41Aujourd'hui, ces investissements sans précédent
00:03:44se traduisent très concrètement par des progrès sociaux
00:03:47et éducatifs sur tout le territoire.
00:03:50Laissez-moi en citer quelques-uns.
00:03:52En cette rentrée 2024, nous achevons
00:03:55le dédoublement des petites classes
00:03:57en zone d'éducation prioritaire REP et REP+.
00:04:01Et les évaluations le démontrent.
00:04:02Lorsqu'elles entrent au collège,
00:04:04la génération qui a bénéficié du dédoublement en REP+,
00:04:08rattrape déjà l'écart
00:04:11par rapport à la moyenne nationale.
00:04:13Nous progressons vers le haut.
00:04:15Anne Geneté, la nouvelle ministre de l'Education nationale,
00:04:18a auditionné à l'Assemblée.
00:04:21Elle présente les grandes lignes de son action
00:04:23et puis elle revient sur un point sensible,
00:04:26la question du salaire des profs.
00:04:27A tout à l'heure.
00:04:29Depuis 2022, les professeurs ont vu leur rémunération augmenter
00:04:34de 258 euros net par mois en moyenne,
00:04:37soit une progression de 11 %.
00:04:39Et cela, c'est sans compter ni le pacte enseignant
00:04:42ni les mesures de protection exceptionnelles
00:04:46prises durant les crises.
00:04:48Cette année encore,
00:04:49je peux citer les infirmières et les infirmiers scolaires
00:04:52qui, comme les assistantes et les assistants de services sociaux,
00:04:55ont vu leur rémunération progresser de 200 euros net par mois.
00:05:00Ce sont là des améliorations,
00:05:03que je considère des améliorations des conditions d'emploi
00:05:05qui contribuent au bien-être,
00:05:07au bien-être de tous les acteurs,
00:05:09bien-être qui est à l'école fondamental.
00:05:12Et je le dis à la fois en tant que ministre,
00:05:14mais également en tant que médecin.
00:05:17Par ailleurs, sur l'année scolaire 2023-2024,
00:05:21grâce au pacte enseignant,
00:05:22ce sont 2 millions d'heures supplémentaires de remplacement
00:05:26qui ont permis de pallier des absences de courte durée
00:05:29dans les collèges et les lycées.
00:05:31Ce pacte, c'est, je crois,
00:05:33la juste rémunération de mission supplémentaire
00:05:37que des professeurs volontaires assurent
00:05:40pour la réussite des élèves,
00:05:41avec 63 euros nets par heure de remplacement
00:05:44et 47 euros nets par heure de devoirs faits
00:05:47ou de stages de réussite.
00:05:49Le pacte, c'est au total 8 millions d'heures
00:05:51pour la réussite des élèves, 8 millions d'heures.
00:05:54Et le pacte, c'est aussi, très concrètement,
00:05:57en moyenne, pour nos enseignants, pour nos professeurs,
00:05:592 500 euros de rémunération supplémentaire sur l'année
00:06:02pour ceux qui s'y engagent,
00:06:04c'est-à-dire, environ, aujourd'hui, un professeur sur trois.
00:06:08Alors, je sais, mesdames et messieurs les députés,
00:06:10que vous débattrez d'amendements
00:06:11qui proposeront de supprimer le pacte.
00:06:15Alors, je le dis très nettement.
00:06:17Supprimer le pacte reviendrait à priver des élèves
00:06:19de millions d'heures dont ils ont tant besoin.
00:06:22Ce serait priver nos professeurs
00:06:24de la reconnaissance financière que nous leur devons.
00:06:27Et mon objectif, il est bien de poursuivre cet investissement
00:06:30avec 98 millions d'euros de plus alloués cette rentrée
00:06:35pour le remplacement de 4 millions d'heures d'absence
00:06:38sur l'année scolaire actuelle.
00:06:40Chaque heure, chaque heure, j'insiste, de cours manqués,
00:06:44c'est une chance de perdue pour un élève.
00:06:46Et je refuse cette fatalité.
00:06:51Mesdames et messieurs les députés, les faits sont têtus.
00:06:54Au total, entre les moyens disponibles pour 2024
00:06:57après mise en oeuvre des économies demandées
00:06:59en février dernier au ministère
00:07:01et ceux dont mon ministère disposera
00:07:03pour ce projet de loi de finances 2025,
00:07:06le budget de l'éducation nationale
00:07:08progressera de 834 millions d'euros,
00:07:11plus 834 millions d'euros.
00:07:14Alors, j'entends bien sûr que pour beaucoup d'amoureux de l'école,
00:07:18tout cela n'est pas assez, que beaucoup reste à faire,
00:07:20que toutes les feuilles de paix ne sont pas encore
00:07:22au niveau de l'engagement sans faille de nos personnels,
00:07:26que toutes les familles de France n'ont pas encore retrouvé
00:07:28confiance dans leur école, qu'il nous reste encore tant à faire
00:07:31pour la reconnaissance des personnels,
00:07:33pour la confiance des parents
00:07:35et pour la réussite de nos élèves.
00:07:39Là aussi, je serai franche, je serai directe,
00:07:42oui, je ne vais pas tourner autour du pot,
00:07:44il reste beaucoup à faire.
00:07:46Il reste beaucoup de chantiers à ouvrir,
00:07:48il reste beaucoup d'engagement à tenir.
00:07:50Et c'est justement cette cause, la cause de l'école,
00:07:52qui nous réunit aujourd'hui et qui me mobilise chaque jour.
00:07:56Mais regardons aussi la réalité de ce projet de loi de finances.
00:07:59Grâce à l'augmentation que j'évoquais
00:08:01du budget de l'éducation nationale, celle que j'ai pu obtenir,
00:08:04le taux d'encadrement pourra encore progresser
00:08:07dans nos écoles, dans nos collèges, dans nos lycées en France.
00:08:11Dans le 1er degré public, le nombre d'élèves par classe
00:08:14s'élèvera un petit peu plus de 21 élèves à la prochaine rentrée 2025.
00:08:18Et je veux souligner que c'est là le niveau le plus bas
00:08:21depuis que nous mesurons cet indicateur.
00:08:23Et juste pour mémoire, je rappellerai qu'en 2017,
00:08:26il y avait à ce moment-là pratiquement 24 élèves par classe,
00:08:31contre un peu plus de 21 aujourd'hui.
00:08:33Dans le 2d degré public,
00:08:35le nombre d'heures hebdomadaires d'enseignement par élève
00:08:38progressera, comme c'est le cas depuis 2022.
00:08:42Je rappelle aussi que la baisse du nombre d'élèves
00:08:44de près de 100 000, la baisse démographique
00:08:46à la rentrée prochaine, aurait conduit mécaniquement
00:08:50à retirer 5 000 postes d'enseignants,
00:08:525 000 à la rentrée 2025,
00:08:54si on avait voulu s'ajuster à la démographie.
00:08:58Plusieurs d'entre vous proposons d'amender ce montant,
00:09:02le montant de 5 000 de postes retirés.
00:09:04Je l'ai déjà dit, je suis ouverte à des évolutions
00:09:08durant les débats parlementaires,
00:09:09notamment pour tenir compte, d'une part,
00:09:12de l'impact sur les fermetures de classes en zone rurale,
00:09:16et d'autre part, pour pouvoir poursuivre
00:09:18le choc des savoirs qui a été engagé au collège.
00:09:22Mesdames et messieurs les députés,
00:09:24cette loi de finances 2025 créera également
00:09:272 000 postes d'assistants d'éducation
00:09:29pour les élèves en situation de handicap,
00:09:30les AESH, pour la rentrée 2025,
00:09:33ce qui portera à 13 000 les créations de postes
00:09:37de ces AESH depuis 2022.
00:09:40Je le rappelle aussi, 2 tiers, 2 sur 3 de nos AESH
00:09:44sont désormais en CDI.
00:09:46C'est trois fois plus qu'il y a deux ans.
00:09:48Et toutes et tous les AESH bénéficient à présent
00:09:51d'une grille d'avancement à l'ancienneté.
00:09:53Et enfin, leur rémunération a été augmentée de 13 %.
00:09:57Au total, le budget d'école inclusive
00:10:00aura plus que doublé depuis 2017,
00:10:02en passant de 2,1 à 4,6 milliards d'euros pour 2025.
00:10:10Mesdames et messieurs les députés,
00:10:11l'école est, je crois, à la croisée des chemins.
00:10:14Et deux directions s'offrent à nous.
00:10:17La première, c'est celle du renoncement.
00:10:21Renoncer à l'exigence qui serait abandonner
00:10:24tous les efforts entrepris depuis 2017
00:10:26pour élever le niveau de chaque élève.
00:10:29Et qui en paierait le prix ?
00:10:30Qui paierait le prix de ce renoncement ?
00:10:32Ce seraient, par exemple, les élèves
00:10:34de l'école Pierre et Marie Curie de Garges-Légonnes,
00:10:36qui apprennent à lire, écrire et compter
00:10:38dans des classes de 12 élèves aujourd'hui.
00:10:41Ce seraient les élèves de 6e du collège Chaban-Apontoise,
00:10:44qui bénéficient de groupes de besoins
00:10:46en français et en mathématiques,
00:10:47dans des groupes qui sont aujourd'hui réduits à 15 élèves.
00:10:51Ce seraient aussi les élèves du collège La Justice à Cergy,
00:10:54ou du collège de Sensé-le-Grand en Saône-et-Loire,
00:10:57ou du lycée des métiers du domaine d'aiguilles
00:11:00dans le Vaucluse, qui, grâce au pacte enseignant,
00:11:02ont un professeur remplaçant en cas d'absence.
00:11:05Et pourtant, certains, ici, voudront reculer.
00:11:09Certains voudront ici renoncer.
00:11:12Oui, certains, je sais, défendons ici bec et ongle,
00:11:14ce renoncement en y ajoutant des promesses illusoires
00:11:16comme celle de la gratuité totale.
00:11:19Alors, bien sûr, certains maires offrent une gratuité ciblée
00:11:21pour des fournitures scolaires,
00:11:23basées sur des critères sociaux, des critères territoriaux.
00:11:26Et je veux ici les en remercier.
00:11:28Mais soyons clairs, la gratuité totale pour tous,
00:11:31la gratuité totale partout, c'est une chimère.
00:11:34C'est une chimère car, au bout du compte,
00:11:36c'est toujours le contribuable qui paye.
00:11:40Mais une autre voie existe, celle de l'ambition,
00:11:43de l'exigence pour notre jeunesse,
00:11:45de l'élévation qui consiste à hisser chaque élève
00:11:48au plus haut niveau, au maximum de ses possibilités.
00:11:52Car l'école a pour devoir d'ouvrir tous les chemins
00:11:55pour que chaque jeune puisse choisir le sien.
00:11:59Parce que quand l'école progresse, au bout du compte,
00:12:02c'est toute la République qui s'élève.
00:12:05Alors oui, nous devons prendre toutes les décisions
00:12:07pour relancer l'ascenseur scolaire dans notre pays,
00:12:10et c'est bien le choix que je fais.
00:12:12C'est le choix que nous faisons ensemble avec les députés
00:12:15qui soutiennent l'action du gouvernement.
00:12:18Je présenterai dans les prochains jours
00:12:20l'acte 2 du choc des savoirs,
00:12:22c'est-à-dire les décisions que je mettrai en place
00:12:24avec la communauté éducative pour la rentrée 2025.
00:12:28Je le ferai après avoir consulté les professeurs,
00:12:32leurs représentants syndicaux, les chefs d'établissement
00:12:35et tous ceux qui aiment l'école
00:12:38et qui oeuvrent au quotidien pour la réussite de nos élèves.
00:12:42Dès la rentrée des vacances d'automne, dans quelques jours,
00:12:45je rendrai ces arbitrages
00:12:47pour étendre aux classes de 4e et 3e
00:12:49la dynamique engagée en 6e et 5e.
00:12:53J'annoncerai également des décisions
00:12:55pour renforcer l'apprentissage des savoirs fondamentaux
00:12:58du primaire, du 1er degré jusqu'au lycée,
00:13:01pour également donner plus d'autonomie
00:13:04aux chefs d'établissement,
00:13:05et enfin, pour offrir un accompagnement sur mesure
00:13:09à chaque élève.
00:13:11Et c'est en annonçant ces mesures de rentrée pour la rentrée 2025
00:13:15dès novembre 2024,
00:13:17dès les jours à venir, dans une dizaine de jours,
00:13:19je veux par cela, en cela souhaiter,
00:13:22je souhaite donc offrir une stabilité,
00:13:24une continuité, une visibilité
00:13:26aux équipes sur le terrain qui en ont besoin
00:13:29pour pouvoir mettre en place cette rentrée 2025.
00:13:31Plus elles auront de temps, plus cela sera facile pour elles.
00:13:34Mais j'ajoute aussi, et je veux le dire très clairement
00:13:37et avec force, dans certains collèges et lycées,
00:13:41élevés de niveau passent aussi par rétablir l'ordre.
00:13:45Et je veux d'abord remercier ici toutes celles, tous ceux
00:13:48qui oeuvrent au quotidien pour le maintien de l'ordre
00:13:50et de la discipline dans nos établissements.
00:13:53Je veux qu'ils sachent très clairement qu'ils ont
00:13:55et qu'ils auront toujours tout mon soutien.
00:13:59Mais les fruits, les faits, pardon, les faits de violence
00:14:01que nous avons pu observer depuis cette rentrée
00:14:04démontrent qu'il faut aller bien plus loin.
00:14:07Et je prendrai des décisions en la matière
00:14:10qui s'intégreront à cet acte 2 du choc des savoirs.
00:14:14Mesdames et messieurs les députés, je sais que nos débats
00:14:17seront âpres.
00:14:19Seront âpres car je crois qu'ils révéleront la vérité
00:14:22des choix à faire pour notre école.
00:14:25Mais je sais aussi que nos débats seront fervents
00:14:27car nous partageons, je crois, tous ici,
00:14:30une passion pour notre école.
00:14:33Alors je formule le vœu qu'ensemble, nous saurons,
00:14:36j'espère que nous saurons conforter ce budget
00:14:39qui est le budget de nos élèves, celui de nos professeurs,
00:14:42celui de tous les personnels de l'éducation nationale.
00:14:46C'est donc le 1er budget de la nation
00:14:48sur lequel nous allons travailler ensemble
00:14:49que j'espère nous pourrons conforter.
00:14:52Je vous remercie et je cède la parole à mon ministre délégué.
00:14:55Vous êtes sur LCP pour suivre cette audition
00:14:57d'Anne Jeuneté, la ministre de l'Education nationale.
00:15:01Rappelons que l'éducation nationale,
00:15:02c'est le 1er budget de l'Etat, c'est pas rien.
00:15:05Alors elle est accompagnée d'Alexandre Portier,
00:15:08le nouveau ministre chargé de la réussite scolaire.
00:15:11Vaste programme, on l'écoute.
00:15:13La réussite scolaire d'abord.
00:15:15Pourquoi d'abord ? Parce que c'est la 1re mission de l'école
00:15:17et que c'est essentiel de pouvoir le rappeler.
00:15:19Une mission qui n'est pas un objectif uniforme.
00:15:21Il n'y a pas qu'une manière de réussir,
00:15:23que ce soit à l'école ou dans la vie.
00:15:26Mais l'école doit clairement assumer de valoriser l'effort
00:15:29et de cultiver le mérite de soutenir tous les élèves
00:15:31qui se donnent du mal.
00:15:32Au fond, elle doit viser la réussite pour tous
00:15:35sans pour autant renoncer à l'excellence.
00:15:38Et le projet de loi de finances qui vous est présenté
00:15:40traduit cette ambition.
00:15:42D'abord en matière d'école inclusive.
00:15:44Faire de la réussite scolaire une priorité nationale,
00:15:46c'est assumer de prendre à bras le corps
00:15:48la situation spécifique des enfants en situation de handicap.
00:15:53Je le disais lorsque j'étais député ici même
00:15:55et je le redis aujourd'hui,
00:15:57beaucoup a été fait depuis 2005
00:15:58puisque 500 000 enfants en situation de handicap
00:16:00sont aujourd'hui scolarisés dans notre système scolaire.
00:16:03Mais le chemin à parcourir est encore long, c'est vrai.
00:16:064,6 milliards d'euros y seront consacrés en 2025.
00:16:09Et il faut le dire, c'est un niveau qui n'a jamais été atteint
00:16:12dans toute l'histoire de notre école
00:16:14et qui démontre l'engagement de toute la nation
00:16:16aux côtés des enfants en situation de handicap
00:16:18et de leur famille.
00:16:20Dans le détail, ces moyens supplémentaires
00:16:21permettront d'engager 2 000 emplois d'AESH
00:16:24pour répondre à l'augmentation des besoins,
00:16:26soit l'équivalent de 3 175 agents dans nos établissements.
00:16:30500 emplois supplémentaires seront spécifiquement dédiés
00:16:33à l'enseignement pour les enfants en situation de handicap,
00:16:36que ce soit à travers les dispositifs ULIS,
00:16:38mais aussi à travers le développement de l'inclusion
00:16:40des enfants atteints de troubles du neurodéveloppement, les TND.
00:16:45Le fonds dédié à l'achat des matériels pédagogiques adaptés
00:16:47sera reconduit et doté d'une enveloppe de 25 millions d'euros.
00:16:51Mais évidemment, tout n'est pas qu'une question de moyens,
00:16:52nous le savons. Il faut renforcer les perspectives
00:16:55de CAR des AESH, simplifier les procédures administratives
00:16:57qui pèsent sur les familles, accélérer les coopérations
00:17:00avec le médico-social et développer la formation des enseignants.
00:17:05Sous l'autorité du Premier ministre Michel Barnier,
00:17:06de la ministre Anne Genetay et en lien avec nos collègues
00:17:09Paul Christophe et Charlotte Parmentier-Lecoq,
00:17:12j'ai entamé ce travail qui nous tient à coeur
00:17:13et que je souhaite mener avec l'ensemble des acteurs concernés,
00:17:15évidemment les parlementaires, pour ouvrir un nouveau chapitre
00:17:17de la prise en charge du handicap à l'école,
00:17:19et je sais qu'il est attendu par beaucoup ici même.
00:17:22La réussite pour tous est aussi lutter inlassablement
00:17:24contre ce fléau national qu'est le décrochage scolaire.
00:17:27En 2023, près de 62 000 élèves étaient en situation de décrochage.
00:17:32Aucun enfant, par définition, n'est condamné à l'échec.
00:17:36Des progrès ont été réalisés ces dernières années
00:17:38à travers les actions de la mission de lutte
00:17:39contre le décrochage scolaire
00:17:41qui engage tous les personnels du ministère.
00:17:43La réussite scolaire, c'est un chantier prioritaire
00:17:46pour les nouveaux ministres lorsque l'on sait
00:17:49que la France n'est pas bien classée
00:17:51dans la référence internationale PISA
00:17:54qui compare les niveaux des élèves dans le monde.
00:17:57On retrouve le ministre et nous, on se retrouve dans un instant.
00:18:01Les efforts ont porté essentiellement
00:18:03sur la prévention du décrochage
00:18:04par une meilleure détection des signaux faibles
00:18:06pour traiter le problème à la racine.
00:18:08Et je voudrais dire que le PLF renforce les crédits alloués
00:18:10à cette priorité en augmentation de 2 millions d'euros
00:18:13par rapport à 2024.
00:18:16Ne laisser aucun enfant au bord du chemin,
00:18:18c'est aussi défendre l'égalité des chances dans notre réalité.
00:18:21Et je sais que c'est un sujet qui est au coeur
00:18:23des préoccupations de cette commission,
00:18:25des élus locaux et que je partage totalement.
00:18:29Par exemple, les territoires éducatifs ruraux, les TER,
00:18:32qui visent à constituer des réseaux de coopération locale
00:18:34autour de l'école et à renforcer la prise en charge pédagogique
00:18:37des jeunes pendant et en dehors du temps scolaire,
00:18:39vont voir leur budget augmenter d'un million d'euros en 2025.
00:18:43Et ces moyens supplémentaires permettront de poursuivre
00:18:45le déploiement du dispositif avec un objectif
00:18:48de 300 territoires engagés à terme.
00:18:51S'agissant des internats d'excellence ruraux,
00:18:53dispositif qui me tient à coeur,
00:18:55l'Etat intervient pour soutenir les collectivités
00:18:57à hauteur de 40 millions d'euros afin d'ouvrir et de rénover
00:19:004 600 places supplémentaires à horizon 2026
00:19:03qui s'ajouteront aux 4 500 déjà créées.
00:19:06J'insisterai enfin et surtout sur la voie professionnelle
00:19:09qui scolarise, je le rappelle, un lycéen sur trois.
00:19:13Et je veux à ce titre remercier tout particulièrement
00:19:15le rapporteur Bertrand Sors qui s'est saisi de ce sujet
00:19:17dans le cadre de son rapport thématique.
00:19:21C'est un sujet important et qui mérite toute la lumière
00:19:25dans notre Parlement.
00:19:27Nous partageons tous la même ambition,
00:19:29faire du lycée professionnel une voie d'excellence
00:19:31en le plaçant au coeur et non à la périphérie
00:19:32de notre système scolaire.
00:19:34Là encore, le chantier est devant nous.
00:19:37Notre système scolaire ne valorise pas encore assez
00:19:39les filières techniques et professionnelles,
00:19:41alors même qu'elles seront la clé de boute
00:19:43du redressement de notre pays.
00:19:45Il ne faut pas qu'on se raconte l'histoire.
00:19:47Il n'y aura pas de souveraineté économique, énergétique,
00:19:50industrielle, alimentaire.
00:19:52Il n'y aura pas de grande action en matière de prise en charge
00:19:55du grand âge ou du soin de manière générale
00:19:57sans un lycée professionnel fort.
00:19:59Et en l'occurrence, je crois que nous sommes
00:20:01à un tournant pour le lycée pro.
00:20:04Alors que la démographie scolaire est déclinante
00:20:06dans notre pays, s'il y a une voie qui gagne des élèves,
00:20:1017 000 cette année, c'est précisément
00:20:11le lycée professionnel, à contre-courant
00:20:13de toutes les tendances auxquelles on pouvait s'attendre
00:20:15ces dernières années.
00:20:17C'est la seule voie qui gagne des élèves.
00:20:18En septembre 2024, nous avons donc ouvert 380 classes
00:20:21et créé 580 postes d'enseignants dans la voie pro.
00:20:25Et le PLF vient s'inscrire dans cette dynamique.
00:20:276,5 milliards d'euros seront consacrés
00:20:30à la rémunération des enseignants,
00:20:31soit 100 millions d'euros de plus que l'année précédente.
00:20:34Les équipes du lycée professionnel ont par ailleurs été
00:20:37les premières bénéficiaires du pacte,
00:20:38avec en moyenne 3 250 euros perçus de plus par an.
00:20:42Concernant nos élèves, 370 millions d'euros
00:20:45seront consacrés aux gratifications des PFMP,
00:20:47les périodes de formation en milieu professionnel.
00:20:50Les dispositifs tout droit ouverts,
00:20:52ambitions d'emploi et parcours de consolidation
00:20:54se poursuivront en 2025 afin de lutter contre le décrochage
00:20:57et favoriser l'insertion professionnelle.
00:21:00Mais le renforcement de l'attractivité du lycée pro
00:21:02passera en 1er lieu par l'adaptation de la carte des formations
00:21:05pour développer les filières d'avenir
00:21:07et en faire un véritable levier
00:21:08de développement économique et territorial.
00:21:11Dans le cadre de la réforme du lycée professionnel,
00:21:14l'objectif était de moderniser 6%
00:21:15de l'offre de formation chaque année.
00:21:18En cette rentrée 2024, nous étions à 5,3%.
00:21:21Je poursuivrai donc cet objectif en m'appuyant à la force
00:21:23sur les projets des établissements,
00:21:25des enseignants et des filières professionnelles.
00:21:28Enfin, parce que la réussite scolaire
00:21:29passe aussi par le rétablissement d'un climat scolaire apaisé,
00:21:32comme ça a été rappelé à l'instant par la ministre Jeuneté,
00:21:34je veillerai sans relâche au respect de l'autorité des professeurs,
00:21:37au respect des règles et au respect des lois
00:21:39dans le lycée professionnel
00:21:40comme dans le reste de nos établissements.
00:21:42La protection des élèves et des enseignants sera une priorité,
00:21:45tout comme la défense de la légalité
00:21:46et des valeurs de la République.
00:21:48L'affirmation d'un cadre scolaire sain et serein
00:21:51est et sera toujours la 1re condition à la réussite
00:21:53de la 1re mission de l'école,
00:21:55l'apprentissage et la transmission.
00:21:57Le budget de la mission enseignement scolaire
00:21:58que vous présentez aujourd'hui est archétypique
00:22:01de ce qui restera dans le champ sémantique
00:22:03comme un marqueur de l'ère Macron, le en même temps.
00:22:06Le budget augmente en volume de 2%,
00:22:08mais en même temps, il est dépourvu de toute ambition,
00:22:11ne tire aucune conclusion du choc PISA 2023,
00:22:14comme l'ont fait les Allemands, par exemple,
00:22:15n'est rien d'autre qu'un catalogue de mesurettes
00:22:18sans effet systémique des cours d'empathie,
00:22:20le CNR, l'éducation sexuelle, les groupes de besoins, etc.,
00:22:23et autres fariboles.
00:22:24Vous affirmez, comme vos nombreux prédécesseurs,
00:22:27que la maîtrise des fondamentaux est une priorité pour vous,
00:22:29mais en même temps, le coût moyen d'un écolier
00:22:32reste notablement inférieur à celui d'un lycéen,
00:22:35contrairement à ce qui se pratique dans les pays de l'OCDE,
00:22:37qui ont des meilleurs résultats aux évaluations internationales.
00:22:40Et vous allez une nouvelle fois supprimer des classes
00:22:42dans la France périphérique, dont je suis un élu.
00:22:45Vous poursuivez les dédoublements en REP
00:22:47et vous expérimentez le 8h-18h,
00:22:49mais en même temps, vous n'engagez aucune évaluation
00:22:52de l'éducation prioritaire susceptible de faire évoluer
00:22:55un modèle à bout de souffle,
00:22:56et vous continuez de refuser d'y consacrer
00:22:58un programme dédié en LOLF,
00:23:00ignorant ainsi superbement un rapport de cette commission.
00:23:03Comme vos trop nombreux prédécesseurs,
00:23:05vous multipliez les déclarations martiales
00:23:07sur la défense de la laïcité, mais en même temps,
00:23:09vous vous gardez bien de mesurer, à l'aide d'un indicateur LOLF,
00:23:12l'évolution de la menace islamiste permanente
00:23:16que l'islamisme radical fait peser sur nos enseignements,
00:23:20sur nos enseignants, sur la laïcité,
00:23:22et donc sur la République elle-même.
00:23:23Oui, c'est comme ça, c'est la vérité.
00:23:25Nous pourrions poursuivre cette morne énumération
00:23:27et multiplier les exemples du double langage
00:23:30qui définit la politique éducative du macronisme,
00:23:32car si ce budget est le premier de l'Etat,
00:23:36il est impossible d'y lire, d'y identifier, madame la ministre,
00:23:39une politique éducative qui soit à la hauteur
00:23:42de l'état désastreux de notre système éducatif
00:23:44et des défis gigantesques qui se présentent à notre nation
00:23:48dans les décennies à venir.
00:23:50Le ministère de l'Education nationale
00:23:51n'est pas un ministère dépensier,
00:23:53contrairement à la vulgate de Bercy.
00:23:55Il est par essence et par définition,
00:23:57par construction même,
00:23:58le ministère de l'avenir de la nation.
00:24:01Son budget est donc un budget d'investissement.
00:24:03Or, un investissement sans pensée stratégique,
00:24:06sans cap ni boussole,
00:24:08n'est rien d'autre qu'un tonneau des Danaïdes.
00:24:10Pourquoi est-il possible de parler d'objectifs
00:24:12de développement durable à l'horizon 2050 ?
00:24:14Et est-il impossible d'imaginer des objectifs qualitatifs,
00:24:17éducatifs pour le mi-temps du siècle ?
00:24:19Madame la ministre, ce budget préparé durant la période
00:24:21dite des affaires courantes est un budget de routine,
00:24:24un budget d'administration générale,
00:24:26et non un budget de hautes ambitions,
00:24:28pourtant vitales pour sauver notre système éducatif du naufrage.
00:24:31Le groupe Rassemblement national porte, quant à lui,
00:24:34seul mouvement politique à proposer une alternative
00:24:36au lent déclin de notre système éducatif,
00:24:38une autre ambition pour l'école de la République,
00:24:41car il sait que c'est dans et par l'école
00:24:43que se dessinent le destin et l'avenir de la nation.
00:24:46Je vous remercie.
00:24:47Un sujet de préoccupation domine cette audition,
00:24:50c'est la suppression de 4 000 postes d'enseignants
00:24:53prévus au budget 2025.
00:24:56Le gouvernement justifie ces coupes budgétaires
00:24:58par le fait qu'il y aura à la rentrée prochaine
00:25:0097 000 élèves en moins.
00:25:03Cela ne passe pas auprès de la représentation nationale
00:25:06qui fustige ces coupes drastiques.
00:25:09Madame la ministre, monsieur le ministre,
00:25:11les crédits alloués à l'éducation nationale
00:25:13n'ont cessé de progresser depuis 2017.
00:25:15Avec l'augmentation de 834 millions d'euros supplémentaires en 2025,
00:25:19on peut souligner la hausse de ces ressources
00:25:21de près de 30 % depuis 2017.
00:25:24Une nette progression par rapport à celle des quinquennats précédents.
00:25:27Avec cet investissement massif, des innovations
00:25:29et une mobilisation pour faire de la France
00:25:31une puissance éducative et juste,
00:25:33de nombreuses mesures ont ainsi été mises en oeuvre depuis 2017.
00:25:35A ce titre, à l'école primaire,
00:25:37le dédoublement des classes de grandes sections CP et CE1,
00:25:40éducation prioritaire, a permis de favoriser
00:25:42un suivi plus personnalisé.
00:25:45Les évaluations nationales d'entrée en 6e en attestent.
00:25:48C'est près de 20 % d'une classe d'âge qui a pu en bénéficier.
00:25:51Par ailleurs, on peut mentionner d'autres initiatives
00:25:53dans le secondaire, et vous êtes revenus dessus,
00:25:56telles que la réforme de l'orientation
00:25:57ou encore celle des lycées professionnels.
00:26:00De même, et sur tous les niveaux, d'importants efforts
00:26:02ont été déployés pour une école plus inclusive,
00:26:05un budget plus que doublé,
00:26:07plus 67 % en nombre des AESH,
00:26:09et si la précarité demeure encore un défi,
00:26:11notons une revalorisation salariale de 13 %
00:26:15effective depuis la rentrée 2023,
00:26:17un CDI pour 2 tiers des AESH,
00:26:19ainsi qu'une facilitation pour avoir des temps de travail complets
00:26:23en partenariat avec la collectivité, l'école et les locales.
00:26:26Si les enseignants ont déjà vu leur rémunération
00:26:28notablement revalorisée depuis 2017
00:26:31via plusieurs hausses consécutives du point d'indice,
00:26:34une augmentation significative de primes
00:26:36ou encore la mise en place du pacte enseignant,
00:26:38il reste nécessaire de poursuivre ces efforts.
00:26:40Et là, sur 2025, après toute cette dynamique,
00:26:43toutes ces actions, on ne peut que déplorer
00:26:44que l'augmentation prévue cette année
00:26:46pour l'éducation nationale reste en deçà
00:26:48de celle des années précédentes.
00:26:50C'est un infléchissement qui questionne.
00:26:52Il est ainsi à déplorer que les récentes économies
00:26:54demandées par le gouvernement
00:26:55se fassent au détriment de l'éducation nationale,
00:26:57au contraire des ministères régaliens, eux épargnés.
00:27:00Alors que de nombreux emplois ont été créés
00:27:02entre 2017 et 2024 dans l'éducation nationale,
00:27:05le présent projet de loi de finances
00:27:07propose de supprimer 4 000 postes.
00:27:10Si cette décision peut se justifier
00:27:11par les recherches d'économie
00:27:13et l'importante baisse démographique
00:27:14des élèves de notre pays,
00:27:16nous pouvons aussi en prendre le contre-pied.
00:27:18A ce titre, les députés du groupe
00:27:20Ensemble pour la République soutiendront
00:27:22l'amendement de notre collègue et rapporteur Bertrand Sor
00:27:24afin de revenir sur cette suppression
00:27:26et de saisir l'opportunité de renforcer encore davantage
00:27:29le taux d'encadrement des élèves par le personnel enseignant.
00:27:32Il nous paraît opportun de profiter
00:27:34de cette baisse démographique
00:27:36pour poser un objectif d'effectifs allégés,
00:27:38de recrutement conséquent et de réaffirmer notre volonté
00:27:41d'améliorer l'attractivité du métier d'enseignant.
00:27:44Redonner le goût d'enseigner,
00:27:45ce n'est pas seulement une question de poste,
00:27:46pas seulement une question de rémunération,
00:27:48c'est aussi la transformation de l'entrée dans le métier,
00:27:51de la mobilité, aussi bien géographique
00:27:54que dans l'information, bref, des perspectives.
00:27:56Dès lors, madame la ministre, comment ce budget 2025
00:27:59tente-t-il de répondre aux défis
00:28:00de l'attractivité du métier d'enseignant ?
00:28:02Sans des garanties suffisantes
00:28:04sur l'ambition éducative du gouvernement
00:28:06et pour joindre l'avis de notre rapporteur Bertrand Sor,
00:28:10nous ne pourrons pas voter en faveur
00:28:11de ces crédits d'enseignement scolaire.
00:28:13Je vous remercie.
00:28:14Je vous remercie.
00:28:15Nous allons passer au groupe LFINFP avec Rodrigo Arenas.
00:28:20Madame la présidente, madame la ministre,
00:28:22chers collègues, vous savez, madame Jeunetet,
00:28:24nous avons été habitués à des interventions hasardeuses
00:28:28à chaque nouvelle prise de fonction à l'éducation nationale.
00:28:31Mais quand même, madame Jeunetet, quand même.
00:28:33Vous avez commencé par confondre la commémoration
00:28:35des attentats terroristes du Hamas en Israël le 7 octobre
00:28:39et l'hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard.
00:28:42Puis vous avez enchaîné en nous expliquant
00:28:44que la Seine-Saint-Denis bénéficiait
00:28:45d'un taux d'encadrement scolaire extraordinaire,
00:28:48alors même que vos propres chiffres démontrent le contraire
00:28:50quand, par exemple, dans le classement
00:28:51du nombre d'élèves par classe, il est noté
00:28:53que la Seine-Saint-Denis se situe à la 94e position.
00:28:57Un budget, ce n'est pas un exercice comptable.
00:28:59C'est avant tout un exercice politique
00:29:01qui nous donne votre vision de ce que vous voulez pour la France.
00:29:04Force est de constater qu'en réalité,
00:29:05vous ne voulez pas le meilleur, en tout cas,
00:29:07pas pour une grande partie des Français.
00:29:09Vous savez, ceux qui n'ont pas les moyens
00:29:10d'inscrire leurs enfants dans le privé,
00:29:11de se payer une AESH, ni même maintenant,
00:29:14de tomber malade.
00:29:15Parce que quand vous refusez, dans votre budget,
00:29:18d'augmenter les salaires des enseignants et des AESH,
00:29:20de remplacer les enseignants partis à la retraite,
00:29:23de mettre en place des règles
00:29:24pour mieux contrôler l'enseignement privé,
00:29:25de financer l'attractivité des métiers
00:29:27des soignants scolaires ou encore d'augmenter
00:29:29les crédits alloués aux fonds sociaux
00:29:31pour les élèves précaires, je vous le dis oui,
00:29:33vous sabotez l'école publique.
00:29:35Quand on sabote l'école publique, ce sont non seulement
00:29:38des millions d'enfants qu'on sacrifie
00:29:39sur l'autel de l'austérité,
00:29:41mais aussi des milliers de professionnels
00:29:42qui sont maltraités.
00:29:44Vous ne les lisez sûrement pas, mais moi, je lis
00:29:46ces centaines de témoignages d'enseignantes et d'enseignants
00:29:48qui n'en peuvent plus, de ne pas pouvoir faire
00:29:50correctement leur travail, à qui l'on impose
00:29:52des réformes inutiles tous les 4 matins,
00:29:54qui sont démunis face à la souffrance
00:29:56de certains de leurs élèves en manque d'AESH
00:29:58qui ne peuvent être remplacés.
00:30:00Comment c'est possible d'être sourd à ce point,
00:30:02à moins que cela fasse partie de votre stratégie ?
00:30:05Laissez Bercy décider de la destruction
00:30:07de nos services publics qui ont autrefois fait
00:30:09la fierté de notre pays pour les livrer
00:30:11aux secteurs privés.
00:30:13Vous savez, ceux qui rachètent une partie de notre dette
00:30:15et qui, en passant, investissent dans la santé,
00:30:18la sécurité et l'école, de plus en plus privatisés
00:30:21et robotisés.
00:30:22Maintenant, cela ne vous dérange pas d'assumer
00:30:24la perte de moyens et de qualité pour l'école publique,
00:30:26mais nous aussi, nous allons donc voter
00:30:28le plus d'amendements possibles pour réorienter ces dépenses.
00:30:31Nous ne laisserons pas dépecer, assis, sans rien faire.
00:30:34C'est pourquoi, face à votre mantra
00:30:37élevez le niveau, élevez le niveau, élevez le niveau,
00:30:39nous répondons plus de profs, plus de profs, mieux de profs.
00:30:43Je vous remercie.
00:30:45Je vous remercie. Nous passons maintenant
00:30:47au groupe socialiste et apparenté avec Haïda Hadizadeh.
00:30:51Merci, madame la présidente.
00:30:55Merci, madame la présidente.
00:30:56Madame la ministre, monsieur le ministre,
00:30:59je vous remercie d'être présent aujourd'hui
00:31:01et d'avoir exposé votre vision de l'école,
00:31:04mais je voudrais tout d'abord commencer par dire
00:31:06qu'il n'y a pas d'un côté ceux qui voudraient abaisser
00:31:08le niveau de l'école et ceux qui voudraient augmenter le niveau.
00:31:11Nous sommes tous là, réunis par une seule et même conviction,
00:31:15la conviction qu'il faut bien sûr
00:31:16que notre école retrouve de l'ambition.
00:31:19Mais pour cela, encore faut-il poser le problème dans le bon sens.
00:31:23Vous voyez, on peut tous se mettre d'accord
00:31:26sur une seule et même chose. Qu'attend-on de l'école ?
00:31:28On a tous une définition différente,
00:31:30mais à la fin de la journée, qu'est-ce qu'on dit à nos enfants
00:31:33quand ils rentrent de l'école ?
00:31:34Est-ce que tu as bien travaillé à l'école ?
00:31:36Pour bien travailler à l'école,
00:31:38il faut plusieurs choses, mais il faut avant tout des enseignants
00:31:40pour bien faire travailler les élèves.
00:31:42Et c'est là où le babe laisse.
00:31:43Le métier d'enseignant, qui était censé être
00:31:46le plus beau métier du monde, n'attire plus.
00:31:49Nous n'arrivons plus à trouver des enseignants
00:31:51pour venir dans les classes enseigner.
00:31:54Et rien que ce fait-là devrait tous nous empêcher de dormir
00:31:56et devrait tous nous mettre autour de la table
00:31:58pour travailler ensemble.
00:32:00Alors pourquoi ? Pourquoi en est-on arrivé là ?
00:32:03Et surtout, comment pouvons-nous sortir de là ?
00:32:05Récemment, il y a un professeur qui m'a dit cette phrase
00:32:07qui, depuis, me hante.
00:32:09Il m'a dit, c'est un métier que j'aime,
00:32:12mais que je déteste faire.
00:32:14Pourquoi ? Parce qu'il se trouve
00:32:16qu'il enseigne dans un lycée professionnel
00:32:18et que dans sa classe, ils étaient 28 élèves
00:32:20et qu'à cette rentrée, ils sont passés à 30 élèves.
00:32:23D'ailleurs, je vous ai remué un courrier, monsieur le ministre,
00:32:25à ce sujet-là, parce qu'il m'a demandé de vous interpeller,
00:32:27et c'est ce que j'ai fait.
00:32:28Comment peut-on bien faire travailler tous les élèves
00:32:31quand on a 30 élèves dans sa classe en lycée professionnel ?
00:32:34C'est impossible. Et c'est ce sentiment-là
00:32:36qu'il a, et c'est pour ça qu'il dit
00:32:39qu'il déteste faire ce métier alors qu'il aime encore le faire.
00:32:42Et c'est ce paradoxe-là qu'on doit résoudre.
00:32:44Il faut qu'on propose le problème dans le bon sens.
00:32:47Et lorsque vous arrivez, que vous prenez vos fonctions,
00:32:48et que la 1re mesure que vous annoncez,
00:32:50la 1re mesure budgétaire, c'est la suppression de 4 000 postes,
00:32:53dont 3 000 dans le 1er degré, plus de 3 000,
00:32:56c'est le mauvais signal qu'on donne.
00:32:58On a là, madame la ministre, une chance historique devant nous.
00:33:01Oui, il va y avoir moins d'élèves en classe.
00:33:05Et le fait qu'il y ait moins d'élèves en classe,
00:33:06c'est notre chance historique pour enfin faire baisser
00:33:09le nombre d'élèves par classe.
00:33:11Le président Macron a mené une grande politique
00:33:13dont vous êtes tous très fiers, c'est de diviser,
00:33:15le dédoublement des classes
00:33:17dans les endroits les plus difficiles, en repérer plus.
00:33:19Et vous avez dit vous-même, madame la ministre,
00:33:21que nous en avions des résultats, que ça marchait.
00:33:24Mais ça marche parce que, tout simplement,
00:33:26on peut mieux apprendre, on peut mieux enseigner
00:33:28quand il y a moins d'élèves par classe.
00:33:30Vous disiez qu'on avait baissé le nombre d'élèves par classe
00:33:32quand on était à 21, mais c'est une moyenne.
00:33:34On a réussi à le baisser parce qu'il y a eu
00:33:35le dédoublement des classes.
00:33:36En vérité, dans les classes primaires,
00:33:39en maternelle comme en élémentaire,
00:33:40on est plutôt à 24, 25, voire des fois 28 élèves en classe.
00:33:44C'est le cas de mes enfants.
00:33:46Ils sont 28 en maternelle.
00:33:48C'est le cas aussi d'autres classes.
00:33:50Pour bien apprendre à l'école,
00:33:51il faut baisser le nombre d'élèves par classe.
00:33:53Moi, j'ai presque envie de rassembler notre propos
00:33:56aux socialistes là-dessus.
00:33:57Il faut prendre le signal de ces termes et agir pour cela.
00:34:01Merci, madame la présidente.
00:34:03Je vous remercie.
00:34:05Pour la droite républicaine, Pascale Baie.
00:34:10Merci, madame la présidente.
00:34:12Madame la ministre, monsieur le ministre,
00:34:14parce qu'elle prépare l'avenir de notre nation,
00:34:17l'école est et doit rester au centre des priorités.
00:34:21Au regard du contexte budgétaire contraint que nous connaissons,
00:34:24je veux saluer au nom de mon groupe
00:34:26l'effort déployé par le gouvernement
00:34:28pour poursuivre la hausse des crédits
00:34:30de la mission enseignement scolaire en 2025.
00:34:34Ils atteindront un niveau historique à 63 milliards d'euros.
00:34:38Il faut bien mesurer la signification
00:34:40de ce choix politique fort pour notre école.
00:34:43Dans ce cadre, madame la ministre,
00:34:45je souhaiterais en particulier vous interroger
00:34:48sur les mesures permettant d'améliorer
00:34:50l'attractivité du métier d'enseignant
00:34:52compte tenu dans ce projet de loi de finances.
00:34:55Au-delà des revalorisations conduites ces dernières années,
00:34:58pouvez-vous nous indiquer
00:35:00quelle est votre feuille de route en la matière
00:35:02et quels moyens y seront consacrés en 2025 ?
00:35:06Je suis pour ma part convaincue
00:35:08qu'il ne faut pas simplement se limiter
00:35:10à la dimension salariale,
00:35:11mais aussi agir sur les conditions de travail
00:35:14et les perspectives de carrière des personnels.
00:35:18S'agissant de l'école inclusive,
00:35:20nous pouvons collectivement nous réjouir
00:35:22du chemin parcouru depuis la loi fondatrice de 2005.
00:35:26500 000 élèves en situation de handicap
00:35:29sont aujourd'hui scolarisés.
00:35:31C'est une chance qui représente aussi
00:35:33un défi de taille pour notre école.
00:35:37En réponse à l'augmentation des besoins d'accompagnement,
00:35:40le budget 2025 prévoit aussi la création
00:35:43de 2 000 emplois d'AESH,
00:35:46soit plus de 3 000 agents sur le terrain.
00:35:49Au-delà des probables difficultés de recrutement,
00:35:52je tiens à souligner l'importance
00:35:54d'accompagner la hausse des effectifs
00:35:57par un effort supplémentaire de financement de la formation,
00:36:00de mise à disposition d'outils pédagogiques
00:36:03et de support d'enseignement adapté.
00:36:06Prévoyez-vous de réaliser un bilan d'étape
00:36:09de cette école inclusive au plus près de la réalité
00:36:12que vivent les enseignants et l'ensemble des élèves ?
00:36:15Enfin, au-delà de l'effort nécessaire
00:36:18à réaliser sur le schéma d'emploi,
00:36:20il me semble nécessaire d'approfondir la réflexion
00:36:24quant aux réformes structurelles à mener.
00:36:27M. le Premier ministre a annoncé
00:36:29souhaiter mener un plan de réforme à 5 ans.
00:36:32Dans ce cadre, j'estime que le ministère
00:36:35de l'Education nationale doit prendre sa part
00:36:38et repenser en profondeur la technostructure
00:36:41pour en réduire le coût.
00:36:43Attachée à la qualité de l'enseignement prodigué
00:36:45à nos enfants, mais soucieuse de respecter
00:36:48les limites budgétaires de l'Etat,
00:36:50nous considérons qu'il s'agit du moyen le plus juste
00:36:52et efficace pour réaliser des économies.
00:36:55Par conséquent, avez-vous identifié,
00:36:58madame la ministre, des leviers qui permettraient
00:37:00de faire des économies structurelles
00:37:02dans le cadre d'une future réforme ?
00:37:06Je vous remercie.
00:37:07Nous avons ensuite, pour le groupe écologiste et social,
00:37:10Arnaud Bonnet.
00:37:20Madame la présidente, madame la ministre,
00:37:21mes chers collègues, dès votre nomination,
00:37:23vous avez annoncé vouloir maintenir le CAP,
00:37:26un CAP composé de chimères et de méconnaissances.
00:37:29Après avoir proposé le remplacement de postes vacants
00:37:31par des enseignants à la retraite, son commentaire,
00:37:33le gouvernement prévoit dans le PLF
00:37:35la suppression de 4 000 postes d'enseignants
00:37:37sous prétexte d'une baisse attendue
00:37:38du nombre d'élèves à la rentrée prochaine.
00:37:40Nous avons les classes les plus chargées d'Europe.
00:37:42Nous avons les classes les plus chargées d'Europe.
00:37:44Nous avons les classes les plus chargées d'Europe.
00:37:47La suppression de 4 000 postes entraînera
00:37:49une dégradation certaine des conditions d'enseignement
00:37:52et d'apprentissage des élèves.
00:37:53L'alerte sociale déposée par l'ensemble
00:37:56des organisations syndicales représentatives est inédite
00:37:59et témoigne du caractère alarmant
00:38:01pour la santé des écoles publiques.
00:38:04Les inégalités entre le secteur privé
00:38:05et le secteur public se creusent.
00:38:07Comme le dit Stéphane Bonnery,
00:38:09qui est enseignant en éducation,
00:38:12la mise à place statistique est instructive.
00:38:14L'attribution des postes par la politique nationale
00:38:16est quasiment toujours à l'avantage du privé,
00:38:17sinon équitable en proportion,
00:38:19mais jamais favorable au public.
00:38:21Quand les effectifs d'élèves progressent,
00:38:22le public doit absorber davantage le flux,
00:38:24plus un 8 % entre 2003 et 2011,
00:38:27contre 0,7 % pour le privé sous contrat.
00:38:29Mais l'évolution du nombre d'enseignants, lui, est égale.
00:38:32Et quand les effectifs scolarisés baissent partout,
00:38:34la réduction de postes est en proportion
00:38:36bien plus dure dans le public.
00:38:39Il me semble important aussi de souligner l'incohérence
00:38:41de l'argument avancé pour justifier
00:38:42la suppression de postes d'enseignants.
00:38:45D'après le SNES-FSU, dans le second degré,
00:38:47le nombre de postes en 7 ans a diminué de plus de 8 800,
00:38:50alors que le nombre d'élèves a augmenté de plus de 7 400.
00:38:53Il faudrait donc plus de 10 600 emplois
00:38:56pour retrouver le taux d'encadrement de 2017.
00:38:59Malgré cela, vous diminuez encore les postes.
00:39:02En outre, une rémunération des personnels trop faibles,
00:39:06couplée à l'allongement du délai de carence de 1 à 3 jours
00:39:08pour les fonctionnaires, brillante idée,
00:39:10participe à, à nouveau, affaiblir les droits des enseignants
00:39:12ainsi que leur bien-être au travail.
00:39:14C'est certainement comme ça qu'on va en recruter plus.
00:39:16Le salaire moyen des enseignants reste inférieur
00:39:18à la moyenne des salaires des enseignants
00:39:21des pays de l'OCDE,
00:39:22notamment en milieu de carrière, quand même.
00:39:25Quand, dans les autres pays, c'est une linéaire,
00:39:26chez nous, c'est une exponentielle.
00:39:29Votre gouvernement participe à la précarisation
00:39:32des enseignants depuis des années
00:39:33et à la casse de l'école publique.
00:39:36Pour lutter contre cela, je ne doute pas
00:39:38que vous trouviez face à vous l'ensemble
00:39:39du nouveau front populaire pour s'opposer à ces réformes.
00:39:43Et ma question est donc simple.
00:39:44Allez-vous accepter le budget que nous allons proposer
00:39:48ou allez-vous laisser torpiller votre propre budget...
00:39:51Pardon.
00:39:52Ou allez-vous torpiller ce que nous allons proposer
00:39:54et refuser ce budget pour votre ministère ?
00:39:59Je vous remercie.
00:40:00Nous passons maintenant aux Démocrates
00:40:02avec Laurent Croisier.
00:40:09Merci, madame la présidente, madame la ministre,
00:40:13monsieur le ministre, mes chers collègues.
00:40:15C'est à l'école que tout commence.
00:40:19C'est à l'école que s'engagent les batailles
00:40:21contre les inégalités, contre les déterminismes sociaux,
00:40:25que naît le vivre ensemble
00:40:27et s'incarne la promesse républicaine d'émancipation.
00:40:31Les députés du groupe Démocrate
00:40:32se réjouissent du choix du gouvernement
00:40:35de préserver le budget de la mission enseignement scolaire
00:40:37malgré le nécessaire effort budgétaire
00:40:41avec 64,5 milliards d'euros.
00:40:43Ce budget reste le 1er de la nation
00:40:46en augmentation de 132 millions d'euros par rapport à 2024.
00:40:51Nous sommes profondément attachés à l'égalité des chances.
00:40:54Nous saluons la continuité de l'effort
00:40:57en faveur de l'école inclusive
00:40:58avec la création de 300 emplois
00:41:00pour poursuivre l'ouverture de classe Ulysse
00:41:03et la création de 2 000 postes d'accompagnants d'enfants
00:41:06en situation de handicap.
00:41:09Si l'augmentation du nombre de postes est à saluer,
00:41:11la précarité du statut d'AESH
00:41:13et la faiblesse de leur rémunération
00:41:15demeurent un enjeu fondamental
00:41:18sur lequel il nous faut collectivement
00:41:21et rapidement travailler.
00:41:23Ce budget poursuit également
00:41:25la transformation de la voie professionnelle
00:41:28comme un tremplin vers l'emploi.
00:41:31Nous serons à vos côtés
00:41:33pour faire que le lycée professionnel
00:41:34redevienne une voie de réussite et d'excellence
00:41:37reconnue par tous.
00:41:39Madame la ministre, l'école doit inspirer
00:41:41respect et confiance aux élèves, aux parents, aux professeurs,
00:41:46qu'il est fondamental de replacer au centre
00:41:48des préoccupations de l'éducation nationale.
00:41:51Nous souhaitons que l'école soit ce lieu exigeant
00:41:53et bienveillant de transmission des savoirs.
00:41:56Nous partageons avec vous l'urgence
00:41:58d'élever le niveau de l'école.
00:42:00Cela nécessite de bonnes conditions d'apprentissage
00:42:03pour les élèves ainsi que des professeurs bien formés,
00:42:06mieux considérés et mieux payés.
00:42:08A ce titre, nous souhaitons une loi de programmation pluriannuelle
00:42:12de revalorisation salariale.
00:42:14Ce sont les enseignants qui résoudront les problèmes
00:42:16que rencontre l'école.
00:42:18C'est précisément la raison pour laquelle nous sommes déterminés
00:42:21à faire évoluer le projet de loi de finances
00:42:23sur la suppression des 4 000 postes d'enseignants.
00:42:26Depuis un tableur Excel de Bercy,
00:42:28la suppression de 4 000 professeurs
00:42:31sur les 800 000 que compte l'éducation nationale
00:42:33apparaît sans doute négligeable, abstraite,
00:42:37dans un contexte réel de baisse de la démographie scolaire.
00:42:40Mais dans nos circonscriptions, dans nos communes,
00:42:43dans nos écoles, ces suppressions sont très concrètes.
00:42:47Ce sont des fermetures de classes,
00:42:49particulièrement dans nos communes rurales.
00:42:51Ce sont des effectifs de classe en hausse
00:42:53dans les écoles impactées par ces fermetures.
00:42:56Bâtir un budget, c'est faire des choix.
00:42:59Et nous ne croyons pas que supprimer 4 000 postes de professeurs
00:43:02soit un bon choix au moment où nous avons des difficultés
00:43:05à recruter, au moment où nous n'arrivons pas
00:43:07à placer un enseignant devant chaque classe,
00:43:09au moment où il est urgent d'élever le niveau.
00:43:13Notre groupe défendra plusieurs amendements
00:43:16qui viendront proposer de faire de la baisse de la démographie
00:43:19une opportunité à ainsi préserver ces 4 000 postes d'enseignants.
00:43:26Nous passons maintenant au groupe Horizon et indépendants
00:43:29avec Jérémy Patrier-Détus.
00:43:30Merci, madame la présidente, madame la ministre,
00:43:32monsieur le ministre. Je veux, au nom des députés
00:43:34du groupe Horizon et indépendants, vous adresser
00:43:36mes félicitations républicaines pour votre nomination
00:43:38et vous dire que nous souhaitons votre réussite,
00:43:40car elle sera celle de notre école.
00:43:43Au moment où nous examinons le budget de l'école,
00:43:45je veux également remercier les 1,2 million de personnels
00:43:47qui portent notre école malgré les difficultés,
00:43:50les contraintes, les interrogations
00:43:52sur l'avenir de leur métier.
00:43:54Pour notre groupe, l'école est et doit être
00:43:56la priorité de notre nation, la mère des batailles
00:43:59et des réformes. Notre école, vous l'avez rappelé,
00:44:01est à la croisée des chemins et nous devons la renforcer,
00:44:04car il en va de l'avenir de nos jeunes, de notre pays.
00:44:07Si la mission d'enseignement scolaire
00:44:08est en hausse pour 2025 et traduit la poursuite
00:44:11des engagements et des réformes entamées,
00:44:14les défis sont nombreux, pour ne pas dire immenses,
00:44:16et il nous faut y apporter des réponses concrètes
00:44:18et ambitieuses, j'en citerai quelques-uns.
00:44:20L'élévation du niveau, l'excellence scolaire
00:44:22et la réduction des inégalités doivent être des priorités.
00:44:26Les classements PISA en témoignent.
00:44:28Il nous faut renforcer l'apprentissage
00:44:29des savoirs fondamentaux dès la maternelle
00:44:31avec des évaluations nationales et des dispositifs de soutien
00:44:35pour réduire les écarts scolaires.
00:44:37Vous avez évoqué, monsieur le ministre,
00:44:38le décrochage scolaire, qui est un fléau
00:44:40que nous ne pouvons accepter.
00:44:42Le renforcement de notre école inclusive
00:44:44et la mise en place d'une réelle égalité des chances à l'école
00:44:47doivent se renforcer.
00:44:48Il est urgent d'améliorer l'accueil des élèves
00:44:50en situation de handicap,
00:44:52même si la rémunération des AESH
00:44:54qui interviennent sur le temps méridien
00:44:56sera désormais prise en charge par l'Etat
00:44:58Il nous faut renforcer leur rémunération
00:45:00et leur accorder un véritable statut.
00:45:02Le métier d'enseignant,
00:45:03et ça a été évoqué par ma collègue socialiste,
00:45:05est au coeur de la promesse républicaine
00:45:06et force est de constater
00:45:08qu'il n'est pas assez considéré dans notre société
00:45:10pour ne pas dire dévalorisé.
00:45:12Ce budget poursuit l'effort
00:45:13en faveur de la revalorisation des rémunérations,
00:45:16mais il nous faut aller plus loin.
00:45:18L'enseignement professionnel, vous l'avez dit,
00:45:20est et doit être une voie d'excellence
00:45:22car il est au coeur de notre système scolaire.
00:45:25Nous devons valoriser les filières techniques,
00:45:26professionnelles, car elles sont une chance,
00:45:29nous le croyons, pour redresser notre pays
00:45:31et garantir sa souveraineté.
00:45:33Notre école doit être un sanctuaire
00:45:36et la laïcité à l'école doit être garantie
00:45:38face aux menaces qui pèsent sur elle et à ses ennemis.
00:45:41Encore 110 atteintes à la laïcité en septembre 2024.
00:45:45Nous soutenons donc votre proposition
00:45:46d'augmenter les volumes d'heures
00:45:47consacrées à la laïcité et aux valeurs de la République,
00:45:49madame la ministre,
00:45:50dans la formation initiale des professeurs,
00:45:52mais il faudra aller plus loin.
00:45:55Dernier défi que je souhaite évoquer,
00:45:56sans doute le plus grand pour notre école,
00:45:58c'est celui de la baisse de la démographie scolaire,
00:46:00une baisse historique,
00:46:02avec 500 000 élèves en moins en 10 ans.
00:46:04Elle va entraîner des fermetures de classes et d'écoles.
00:46:07Et si nous voulons éviter des drames,
00:46:08des fermetures annoncées du jour au lendemain,
00:46:10il nous faut changer de méthode.
00:46:12Changer de méthode car la baisse de la démographie
00:46:15doit nous permettre de faire baisser
00:46:16le nombre d'élèves par classe.
00:46:18Changer de méthode car il nous faut
00:46:20préserver nos écoles rurales.
00:46:22Et j'aimerais vous interroger, madame la ministre,
00:46:23sur les annonces qu'avait faites la première ministre
00:46:26en 2023 sur une carte scolaire à 3 ans
00:46:29et la mise en place d'instances de la concertation.
00:46:32Notre groupe votera cette mission budgétaire,
00:46:34mais souhaite un débat approfondi.
00:46:36Je suis d'autre proposition que, comme d'autres groupes ici,
00:46:38nous n'acceptons pas,
00:46:39celle de la suppression de 4 000 postes d'enseignants.
00:46:42Et nous aurons, nous aussi, un amendement à ce sujet.
00:46:44Il y a un autre sujet très sensible
00:46:46qui est au coeur de cette audition.
00:46:48C'est la situation des AESH,
00:46:51les accompagnants d'élèves en situation de handicap.
00:46:54Le budget 2025 prévoit plus de postes,
00:46:572 000 postes en plus,
00:46:59pour aider ces élèves en situation de handicap.
00:47:02Mais pour les députés, cela ne suffit pas.
00:47:04Écoutez.
00:47:06Pour le groupe Lyot, Nicole Sanker.
00:47:09Merci, madame la présidente, madame la ministre,
00:47:12monsieur le ministre, monsieur le rapporteur,
00:47:14chers collègues.
00:47:16Compte tenu de la situation des campes publiques,
00:47:18nous pourrions nous féliciter de voir le budget
00:47:20pour l'enseignement scolaire augmenter d'un milliard 800 000.
00:47:24Toutefois, cette hausse ne doit pas cacher
00:47:26les ombres ou tableaux qui demeurent nombreuses.
00:47:29Notre groupe souhaite faire part de plusieurs interrogations
00:47:32à la lecture de ce budget.
00:47:34La première concerne la baisse des postes,
00:47:363 155 dans le primaire et 180 dans le secondaire.
00:47:41La diminution des effectifs d'élèves
00:47:43qui touchent tous nos territoires, sans oublier les Outre-mer,
00:47:46ne doit pas servir de justification à ces suppressions.
00:47:51Bien au contraire, ce doit être l'opportunité
00:47:54de diminuer le nombre d'élèves par classe.
00:47:57La diminution du nombre d'élèves par classe
00:48:00doit s'étendre à tous les secteurs, toutes les zones,
00:48:02pour un meilleur apprentissage,
00:48:04une meilleure prise en charge de la difficulté scolaire
00:48:07et l'amélioration des conditions de travail et d'enseignement.
00:48:11Les besoins sont pourtant nombreux.
00:48:13Éviter les fermetures des petites écoles rurales,
00:48:16éviter les fermetures de classes dans nos îles éloignées,
00:48:19garantir un climat scolaire apaisé
00:48:21ou encore la scolarisation des enfants en situation de handicap,
00:48:26ce budget entérine ainsi la dégradation du taux
00:48:29d'encadrement à l'école, ce qui n'est pas acceptable.
00:48:32Dans nos collectivités insulaires,
00:48:34maintenir l'école est affecter un enseignant dans chaque classe
00:48:38sans déjà de véritables défis,
00:48:40tant notre situation géographique est complexe.
00:48:44La deuxième interrogation concerne la question
00:48:46de la revalorisation des enseignants.
00:48:48Un premier rattrapage a été permis, nous ne le nions pas.
00:48:52Néanmoins, beaucoup de retard a été pris ces 15 dernières années.
00:48:57Nous ne devons pas considérer le sujet
00:48:59des revalorisations salariales clos.
00:49:02Nous attendons toujours un choc d'attractivité.
00:49:05Or, à la rentrée 2024, plus de 3 000 postes
00:49:08n'ont pas été pourvus à l'issue des concours
00:49:10et le pacte enseignant n'est certainement pas
00:49:13la réponse adaptée.
00:49:15L'an dernier, seuls 3 enseignants sur 10
00:49:18ont réalisé des missions dans le cadre du pacte.
00:49:21Aussi, notre groupe continue d'appeler à la mise en place
00:49:25d'un plan de revalorisation pluriannuelle
00:49:28pour offrir des perspectives à nos enseignants.
00:49:31Aussi, madame la ministre, quelles pistes poursuivez-vous
00:49:34et pour quels calendriers concernant la réouverture
00:49:37d'un travail sur les salaires ?
00:49:39Enfin, la dernière interrogation concerne la scolarité des élèves
00:49:43en situation de handicap.
00:49:44Il y a beaucoup à dire, mais je n'aborderai que la situation
00:49:47des AESH.
00:49:49Malgré les récents progrès, il reste tellement à faire
00:49:52contre la précarité de ce métier si essentiel aux élèves.
00:49:57Madame la ministre, le renforcement de l'école inclusive
00:50:01doit être une priorité.
00:50:03Comment expliquez-vous la baisse de 2 milliards d'euros
00:50:06pour la formation des AESH
00:50:08alors que le budget acte une hausse de 2 000 postes ?
00:50:11Je vous remercie.
00:50:14Je vous remercie.
00:50:15Nous passons maintenant au groupe GDR
00:50:17avec Soumya Bouroua.
00:50:19Merci, madame la présidente.
00:50:21Madame la ministre, chers collègues,
00:50:23l'Education nationale subit 90 % des suppressions
00:50:26de postes publics prévus par le projet de loi de finances
00:50:29pour 2025.
00:50:30Presque 4 000 enseignants feront défaut cette année
00:50:33dans nos écoles, collèges et lycées.
00:50:35Pour justifier ces réductions,
00:50:37le gouvernement invoque la baisse démographique.
00:50:40Pourtant, cet argument peine à convaincre
00:50:42face aux besoins criants en personnel éducatif.
00:50:45A la dernière rentrée,
00:50:4756 % des collèges et lycées
00:50:49manquaient d'au moins un enseignant à la rentrée.
00:50:53Depuis 2017, près de 8 800 postes ont été supprimés,
00:50:56alors que la France affiche des tailles de classe
00:50:59parmi les plus élevées en Europe,
00:51:01aussi bien dans les écoles primaires
00:51:03que dans les collèges de l'OCDE.
00:51:05A titre d'exemple, selon les données du rectorat de Créteil,
00:51:08la Seine-Saint-Denis demeure l'un des départements
00:51:10les plus sous-dotés en personnel.
00:51:13Notre taux d'encadrement ne fait pas pâlir d'envie
00:51:15bien des établissements ailleurs en France.
00:51:18A la méconnaissance de notre territoire,
00:51:21nul besoin d'y ajouter du mépris.
00:51:23Face à cette situation,
00:51:25les personnels de l'Education nationale
00:51:27et les parents d'élèves se mobilisent depuis des mois
00:51:29pour exiger un réel choc des moyens pour l'éducation.
00:51:34Cependant, le budget 2025 semble indiquer
00:51:37qu'aucun changement de cap n'est prévu.
00:51:40Certes, le ministère a annoncé la création de 2 000 postes d'AESH,
00:51:44mais l'ouverture de postes ne garantit pas leur pourvoi.
00:51:49Ce métier reste caractérisé par une précarité persistante
00:51:52avec un salaire moyen de 850 euros,
00:51:55sans perspective d'évolution salariale.
00:51:5793 % des 132 000 AESH, dont la majorité sont des femmes,
00:52:02restent dans une situation financière difficile.
00:52:05La revalorisation des métiers de la santé scolaire
00:52:07est une nécessité absolue,
00:52:09alors que les établissements scolaires
00:52:11sont devenus des déserts médicaux
00:52:13et que les dépistages obligatoires
00:52:14ne sont pas tous assurés auprès des élèves.
00:52:18Madame la ministre, l'intersyndicale vous l'a signalé.
00:52:21L'Education nationale traverse une crise sociale
00:52:24qui ne pourra se résoudre que par un investissement significatif.
00:52:28La baisse démographique pourrait être une opportunité
00:52:31d'améliorer le taux d'encadrement,
00:52:33mais cela implique d'augmenter les recrutements
00:52:36et d'améliorer l'attractivité de ces métiers.
00:52:39Pour atteindre des taux d'encadrement
00:52:41comparables à ceux de 2006,
00:52:43il serait nécessaire de créer environ 30 000 postes.
00:52:46Et pour retrouver le niveau de 2017,
00:52:48il en faudrait 10 000 de plus.
00:52:51Nous demandons donc une revalorisation
00:52:53du point d'indice des enseignants,
00:52:55ainsi que la création d'un corps de fonctionnaires
00:52:57des catégories B pour les AESH.
00:53:00Par ailleurs, afin de garantir un héritage durable
00:53:03des Jeux olympiques et paralympiques
00:53:05dès Paris 2024,
00:53:06il est urgent d'instaurer, dès le plus jeune âge,
00:53:09une culture sportive.
00:53:11L'augmentation du volume d'enseignement
00:53:12et d'éducation physique et sportive
00:53:14à 4 heures et de domainaire dans les écoles et les lycées
00:53:17en serait une étape clé.
00:53:20En Seine-Saint-Denis, on a un besoin urgent
00:53:23pour financer la création de postes.
00:53:25Donc, madame la ministre, quand allez-vous répondre
00:53:27concrètement aux syndicats et aux parents d'élèves,
00:53:29quelles mesures allez-vous prendre
00:53:31pour répondre à la perte d'attractivité de ces métiers ?
00:53:33Merci.
00:53:34Et pour finir, nous avons le groupe UDR
00:53:36avec Bartholomé Lenoir.
00:53:38Oui, merci, madame la présidente.
00:53:40Madame la ministre, monsieur le ministre,
00:53:42comme ce sujet a déjà été longuement abordé,
00:53:45je voudrais évidemment parler
00:53:46de la suppression des 4 000 postes d'enseignants.
00:53:49Naturellement, il est nécessaire de réaliser des économies
00:53:52afin d'assainir nos comptes publics,
00:53:53et le groupe UDR soutient les mesures d'économie
00:53:56et en propose lui-même par ailleurs,
00:53:58afin que l'effort ne soit pas porté sur la hausse des impôts.
00:54:01S'agissant de ces suppressions de postes d'enseignants,
00:54:03nous nous interrogeons toutefois sur la répartition de celles-ci.
00:54:06Notre crainte est claire,
00:54:07que ces suppressions frappent durement les territoires ruraux,
00:54:11déjà soumis à une désertification importante des services publics.
00:54:14Nous nous demandons d'ailleurs pourquoi les économies
00:54:16ne sont pas davantage faites sur d'autres périmètres de l'Etat
00:54:19au lieu de fragiliser encore un peu plus nos campagnes.
00:54:23Vous affirmez que cette décision accompagne la baisse démographique
00:54:26dans nos régions rurales, mais soyons clairs,
00:54:29supprimer des postes d'enseignants
00:54:30et fermer des écoles dans nos communes
00:54:33ne fait qu'accélérer l'exode rural.
00:54:35Comment les familles pourraient-elles revenir
00:54:37ou s'installer dans nos campagnes
00:54:38si les services publics essentiels comme l'école disparaissent ?
00:54:42Ces fermetures d'écoles, loin de suivre une tendance,
00:54:45risquent d'achever ce qui reste de vie dans nos villages,
00:54:49en privant les enfants d'un accès de proximité à l'éducation
00:54:52et en enlevant aux familles toute envie de s'établir
00:54:54ou de rester en milieu rural.
00:54:57Ne pensez-vous pas qu'il serait plus judicieux
00:54:59d'avoir une vision à moyen et long terme
00:55:02et d'encourager une politique de natalité ?
00:55:04Nous ne profiterons jamais d'une baisse de la démographie,
00:55:08car fermer des écoles aujourd'hui,
00:55:09c'est acter l'abandon de ces territoires
00:55:11et condamner leur avenir.
00:55:13Il est inacceptable de laisser penser
00:55:15que les campagnes doivent se vider
00:55:16tout en restant les bras croisés.
00:55:18Alors, madame la ministre,
00:55:20ma question est simple mais essentielle.
00:55:22Croyez-vous réellement que nos campagnes
00:55:25survivront sans leurs écoles
00:55:27ou est-ce que ce plan de suppression
00:55:29signe en réalité la fin programmée de nos territoires ruraux ?
00:55:33Merci.
00:55:35Je vous remercie.
00:55:37Nous allons donc passer maintenant aux réponses des ministres.
00:55:40Nous vous proposons de répondre
00:55:42et d'organiser votre temps de parole
00:55:44comme vous le voulez, à deux,
00:55:46pour 15 minutes, si cela vous est possible.
00:55:50Merci, madame la présidente.
00:55:51Je vais donc essayer d'être aussi efficace que possible.
00:55:53Tout d'abord, permettez-moi, en préambule,
00:55:55pour répondre à beaucoup de vos questions
00:55:56dont certaines thématiques se retrouvent.
00:56:00Je voudrais d'abord apporter un mot de soutien
00:56:02à nos enseignants et à notre école.
00:56:03Parce que je voudrais quand même souligner,
00:56:05je suis allée beaucoup sur les terrains,
00:56:07je me suis beaucoup déplacée,
00:56:08j'ai trouvé localement,
00:56:10ça ne veut pas dire que tout va bien,
00:56:12j'ai trouvé localement des enseignants,
00:56:14des équipes pédagogiques, des chefs d'établissement
00:56:17qui prennent des initiatives, qui mettent en place des mesures
00:56:19au bénéfice de la réussite de nos élèves
00:56:21et je veux les saluer, les remercier.
00:56:23Ils n'ont pas attendu une directive de quelque part
00:56:25pour le mettre en place et il faut le saluer,
00:56:27parfois dans des conditions qui ne sont pas toujours faciles.
00:56:29Vous l'avez souligné, le nombre d'élèves par classe, par exemple,
00:56:31mais des moyens sont déployés pour les soutenir
00:56:34et au bout du compte, on a des enseignants engagés, volontaires
00:56:36et je veux vraiment les remercier ici.
00:56:38Également, leur redire, je l'ai redit plusieurs fois,
00:56:41mais je veux profiter de l'opportunité d'être devant vous
00:56:43pour le rappeler, dans les situations
00:56:45où leur autorité serait contestée,
00:56:47dans les situations où leur enseignement serait contesté,
00:56:49ils me trouveront toujours à leur côté
00:56:51et je souhaite d'ailleurs qu'au-delà de l'institution
00:56:54que je dirige et de la ministre que je suis,
00:56:56pas un seul soutien dans la société française
00:56:59ne vienne à leur manquer dans ces conditions-là.
00:57:01Je veux le dire et le répéter.
00:57:03Ceci me permet de juste rappeler
00:57:05que lorsque j'entends parler d'une école en état désastreux,
00:57:09en état catastrophique, c'est afficher un profond mépris
00:57:11pour, justement, les initiatives de nos enseignants
00:57:14qui permettent à beaucoup de nos élèves de réussir.
00:57:17Et je veux vraiment les saluer et qu'ils soutiennent également
00:57:19ceux qui sont les plus en difficulté, ça a été évoqué,
00:57:21mon collègue Alexandre Portier l'a évoqué,
00:57:24votre rapporteur pour avis l'a évoqué également,
00:57:26toutes les mesures qui sont mises en place
00:57:27pour le décrochage scolaire et qui sont soutenues
00:57:29par des enseignants volontaires, courageux et déterminés.
00:57:32C'est la 1re chose. Alors ensuite,
00:57:34les 2 points où vous avez beaucoup les uns et les autres évoqués,
00:57:36sur lesquels je voudrais attirer votre attention en premier,
00:57:39c'est la question des suppressions de postes
00:57:41et de l'attractivité du métier.
00:57:43Les suppressions de postes, je me suis déjà exprimée là-dessus
00:57:45et vous dire que d'abord, en effet, ça a été dit,
00:57:49on a une base démographique qui n'explique pas tout,
00:57:51mais qui est en partie à l'origine de ce choix,
00:57:55mais vous dire également que s'il doit y avoir,
00:57:58après suppression de postes, que de toute façon,
00:58:00ça n'est pas une décision centralisée,
00:58:02ça se fera avec les élus locaux pour répondre à vos soucis,
00:58:05notamment de ce qui peut se passer dans les communes rurales,
00:58:08et que ça se fera école par école, collège par collège,
00:58:11lycée par lycée, avec un point que je vais détailler juste après.
00:58:15Néanmoins, vous êtes en plein débat.
00:58:17Vous allez tout à l'heure voter, justement,
00:58:20les crédits de la mission et j'attendrai de voir
00:58:22ce que l'issue des débats budgétaires donne
00:58:24pour pouvoir avancer et voir plus précisément
00:58:27quelle suite il faudra donner aux effectifs d'enseignants
00:58:33et de professeurs que nous aurons devant nos élèves.
00:58:36Avec, je veux quand même le souligner,
00:58:38on peut trouver que ça n'est jamais assez,
00:58:40mais rappelez encore une fois
00:58:42que le nombre moyen d'élèves par classe
00:58:44entre 2017 et 2024, il s'est considérablement amélioré.
00:58:50Vous avez été plusieurs à le souligner.
00:58:51J'entends qu'on puisse avoir envie d'aller plus loin,
00:58:54mais je veux quand même souligner ce qui a été fait.
00:58:56Et encore une fois, remercier les enseignants
00:58:59qui permettent que nos élèves travaillent
00:59:00dans de bonnes conditions.
00:59:01Souligner également que tout ce qui a été fait
00:59:03pour les zones d'éducation prioritaires,
00:59:05souligner également tout ce qui a été fait
00:59:07pour les élèves qui ont le plus besoin d'être aidés
00:59:10a besoin d'être déployés puisque ça porte ses fruits.
00:59:13On l'a commencé à le voir dès l'année dernière
00:59:15sur les évaluations en 6e.
00:59:18Les évaluations, j'en aurai les résultats
00:59:20après l'audition ici et je pourrai en parler plus longuement
00:59:24dans les jours qui viennent,
00:59:25mais je suis convaincue qu'on va avoir à nouveau
00:59:28des éléments très favorables et qui confirment
00:59:30que les décisions prises sont les bonnes.
00:59:33Sur l'attractivité des métiers, en effet,
00:59:36il faut en parler parce que l'attractivité du métier
00:59:38repose sur beaucoup d'éléments,
00:59:40évidemment la rémunération,
00:59:42mais également le climat scolaire,
00:59:43la manière dont on enseigne en classe,
00:59:45les effectifs par classe également, naturellement.
00:59:47Mais l'attractivité du métier, c'est aussi...
00:59:50Aujourd'hui, nous le savons,
00:59:52vous savez que nous avons du mal à recruter
00:59:54et l'une des raisons pour lesquelles nous avons du mal
00:59:56à recruter est vraisemblablement le niveau auquel se place
00:59:59le recrutement qui se passe à la fin
01:00:02d'un programme de masterisation,
01:00:04d'où la réforme de la formation initiale
01:00:07que je porte et que je trouve pertinente,
01:00:10dont j'ai déjà discuté avec mon collègue
01:00:12à l'enseignement supérieur à la recherche, Patrick Hetzel,
01:00:15qui permet de placer un concours
01:00:17en fin de 3e année de licence
01:00:19pour après rentrer dans un statut d'élève fonctionnaire.
01:00:22Ca nous permettra d'aller chercher beaucoup plus d'élèves
01:00:24et ce statut de candidat et ce statut d'élève fonctionnaire
01:00:27permet également de répondre aux situations
01:00:30d'un certain nombre de nos étudiants
01:00:31qui n'ont pas forcément envie de s'engager
01:00:34ou ne peuvent pas s'engager sur un parcours d'études de 5 années
01:00:37parce qu'ils n'en ont pas tout simplement parfois
01:00:39les moyens financiers, il faut le dire.
01:00:41Et c'est pour ça que j'ai aussi attiré l'attention
01:00:43de mon collègue Patrick Hetzel
01:00:44sur le fait que ce parcours de 3 années
01:00:47doit pouvoir être agile
01:00:49et permettre à des étudiants de le rejoindre,
01:00:51comme à d'autres, d'en sortir
01:00:52sans être obligés de repartir à zéro.
01:00:54Il faut qu'ils aient une garantie que ce parcours
01:00:56leur permette de répondre à leurs aspirations
01:00:59qui peuvent changer en cours de route.
01:01:00Il faut savoir aussi y répondre et ne pas les pénaliser.
01:01:03Notamment, je pense encore une fois à ces étudiants
01:01:05qui savent qu'ils ne pourront faire des études
01:01:07et les financer que pour peut-être 3 ans
01:01:09et au-delà, ça peut être difficile pour eux.
01:01:12Donc l'attractivité du métier, un vrai défi,
01:01:14mais nous y travaillons.
01:01:15Et rappelez également tout ce qui a été fait,
01:01:17je l'ai dit tout à l'heure,
01:01:18mais je veux vraiment insister là-dessus,
01:01:20sur le fait que nous avons, pour la partie rémunération,
01:01:23amélioré la rémunération de nos enseignants.
01:01:26Et vous dire que l'agenda social,
01:01:28je souhaite le rouvrir avec les organisations syndicales.
01:01:30Ca a été évoqué, l'alerte sociale
01:01:32que j'ai prise extrêmement au sérieux.
01:01:33Vous savez que les organisations syndicales
01:01:35ont été reçues à mon ministère
01:01:38très rapidement après cette alerte sociale
01:01:40et qu'un agenda social pourra être ouvert.
01:01:43Il doit s'ouvrir parce qu'il faut pouvoir dynamiser,
01:01:45notamment, vous l'avez évoqué, les milieux de carrière
01:01:48et améliorer également
01:01:50les conditions de travail,
01:01:51notamment de tous ceux qui sont assistants d'éducation
01:01:54et tous les accompagnants de nos élèves
01:01:57en situation de handicap.
01:01:59Une fois avoir posé ces sujets
01:02:01sur le nombre de postes et l'attractivité,
01:02:04je voudrais également attirer votre attention
01:02:06pour les sujets de ruralité que vous avez évoqués tout à l'heure.
01:02:08Je crois que s'agissant de la ruralité,
01:02:10il va aussi falloir travailler sur la manière
01:02:12dont nous envisageons l'école de demain.
01:02:14Une école, est-ce que c'est une classe
01:02:17avec 5 niveaux et 12 élèves ?
01:02:19Ou est-ce que c'est une école avec des classes
01:02:22dans lesquelles on a des élèves ?
01:02:24Moi, je crois à ce 2e modèle qui est beaucoup plus stimulant
01:02:26et qui me semble répondre mieux
01:02:28à ce que nous attendons de l'école.
01:02:30Mais ça nécessite aussi de repenser la manière
01:02:32dont nous organisons l'école dans les zones rurales.
01:02:35Il y a peut-être des moyens, il faut l'imaginer.
01:02:37Je crois que c'est un agenda que je veux poser
01:02:39à la réflexion pour 2025,
01:02:41car il nous faut envisager l'école
01:02:42pour pouvoir assurer que tous nos élèves,
01:02:44partout, aient accès à une école de qualité
01:02:47qui, pour moi, passe par une école avec, encore une fois,
01:02:49des classes dans lesquelles on trouve des élèves.
01:02:53Evidemment, on est bien d'accord
01:02:56qu'il y ait également des enseignants
01:02:58dans un contexte, je viens de le rappeler,
01:03:00où le recrutement n'est pas toujours facile
01:03:01et nous y travaillons pour améliorer, justement,
01:03:04les conditions de recrutement.
01:03:05Madame la Présidente, vous avez posé plusieurs questions.
01:03:07Donc, j'ai répondu, je pense, à vos questions
01:03:11sur la répartition, si tel était le cas.
01:03:15Mais je crois que la répartition des suppressions de postes,
01:03:17attendons déjà de voir comment les débats budgétaires
01:03:19se terminent avant de faire des hypothèses
01:03:22sur lesquelles nous n'en sommes pas certains.
01:03:23Pour les missions en 6e et 5e,
01:03:25vous dire que l'heure de soutien a été convertie
01:03:28en groupe de besoins, et j'en ai vu l'efficacité
01:03:31sur le terrain avec des enseignants
01:03:33qui, au départ, étaient, je dois le dire,
01:03:34réservés et qui se sont montrés plutôt positifs
01:03:39avec des groupes qui vont se mettre, pour certains,
01:03:41en place juste au retour des vacances d'automne.
01:03:43Donc, attendons de voir également sur la durée.
01:03:45Je suis très attentive également à l'évaluation
01:03:47des dispositifs mis en place.
01:03:49Je ne prendrai pas de décision qui balaie d'un trait de plume
01:03:52ou d'un revers de manche ce qui a été mis en place.
01:03:54J'évaluerai avant de passer à des décisions
01:03:57qui seraient de nature à modifier profondément,
01:03:59sachant que l'objectif que je porte, encore une fois,
01:04:01je crois que, contrairement à ce qui a été dit,
01:04:03il y a un cap, il y a une vision.
01:04:05Je veux une école exigeante au service de la réussite scolaire.
01:04:07Je veux une école de terrain qui soit à l'écoute,
01:04:09y compris du dernier mètre de ce qui se passe,
01:04:11notamment dans vos communes rurales.
01:04:12Et je veux une école qui soit une école
01:04:14dans laquelle on puisse travailler sur le bien-être
01:04:16au sens large, que ce soit celui des élèves
01:04:18ou celui des enseignants.
01:04:19Il y a certainement de dispositifs à améliorer.
01:04:21J'en suis bien consciente.
01:04:24Sur les crédits pédagogiques pour le 1er degré
01:04:27que vous avez évoqué, madame la présidente,
01:04:28je veux dire qu'il y avait des crédits qui étaient prévus
01:04:30pour l'achat de manuels scolaires en 2024,
01:04:34achats qui n'ont pas eu lieu, qui sont reportés sur 2025,
01:04:37d'où une impression de baisse, mais qui sont simplement reportés.
01:04:40Et ces achats de manuels pourront avoir lieu
01:04:42pour le 1er degré.
01:04:44Avec une attention particulière,
01:04:46non seulement aux zones d'éducation prioritaire,
01:04:48mais je veux le souligner également
01:04:50aux plus petites communes dont le budget est beaucoup plus serré
01:04:52et ne présente pas forcément les marges de manoeuvre
01:04:54que d'autres communes pourraient avoir.
01:05:00Monsieur Chudeau, pour répondre très brièvement,
01:05:02j'ai la lettre I, parce que je vais pouvoir passer
01:05:04la parole également sur certains éléments
01:05:06à mon collègue Alexandre Portier, mon ministre délégué.
01:05:10Vous rappelez, monsieur Chudeau,
01:05:12que les programmes sont refondus, effectivement,
01:05:16pour le cycle 1, cycle 2, et une autre refonte est en cours,
01:05:20que pour les groupes de besoins, nous avons déployé
01:05:22pour cette rentrée scolaire 2 300 postes
01:05:24et qui ne sont pas remis en question
01:05:25pour la rentrée 2025.
01:05:27L'examen PISA, le test PISA a été fait en 2019,
01:05:31il sera refait cette année, en 2025.
01:05:33Mais en attendant, nous avons des évaluations
01:05:35qui se poursuivront pour tous les niveaux du 1er degré.
01:05:37J'ai dit que je pourrais communiquer
01:05:39sur les résultats de ces évaluations
01:05:40dans les tout prochains jours.
01:05:42Sur les enjeux de laïcité, je l'ai redit,
01:05:45je ne tergiverserai jamais, je serai intraitable
01:05:48sur les enjeux d'atteinte à la laïcité,
01:05:50et nos enseignants, tous nos enseignants
01:05:51et tous les personnels à leur contact auront mon soutien.
01:05:54Je souhaite également renforcer la formation à la laïcité,
01:05:58et notamment en insistant sur la formation
01:06:00dans le mois qui suit l'embauche
01:06:01de tous les personnels contractuels,
01:06:02assistants d'éducation et personnes
01:06:05qui accompagnent nos élèves.
01:06:07Et je reverrai également le contenu de cette formation
01:06:09pour m'assurer qu'elle correspond bien
01:06:11à ce que nous entendons de la laïcité à la française.
01:06:14Je suis bien content, conscient de ce qu'il a lieu de faire,
01:06:17la vigilance particulièrement exigeante
01:06:19qu'il faut avoir sur ce sujet-là.
01:06:21Et croyez-moi, j'y serai très attentive.
01:06:26Madame Kelves, vous avez parlé
01:06:28des suppressions de postes et de l'attractivité des métiers.
01:06:30Je crois que j'y ai largement répondu,
01:06:32et je verrai encore une fois la manière
01:06:35dont les débats parlementaires vont avancer.
01:06:37Nous avons un vrai défi qui est comment répondre
01:06:40à cette évidente baisse démographique.
01:06:41Je rappelle qu'on a, en 10 ans, perdu pas loin de 750 000 élèves.
01:06:45Et depuis 2017, c'est pas loin de 400 000 élèves
01:06:48que nous avons perdus. Et pour la rentrée 2025,
01:06:50c'est encore presque 100 000 élèves.
01:06:52C'est considérable. Ca demande quand même des ajustements
01:06:54sans non plus taper ou cogner ou mettre en difficulté
01:06:59le nombre d'élèves par classe.
01:07:01Ce nombre d'élèves par classe doit continuer à baisser.
01:07:03J'entends, ça a été déjà dit à plusieurs reprises,
01:07:05que nous ne sommes pas encore au standard européen,
01:07:07mais tout le travail qui est fait depuis 2017
01:07:09est clairement pour améliorer, c'est ce que nous avons fait,
01:07:12le nombre moyen d'élèves par classe qui ne cesse de baisser,
01:07:15avec des disparités dont j'ai bien conscience,
01:07:17notamment des classes, il faut le dire,
01:07:18où il y a très, très peu d'élèves,
01:07:21pour des raisons notamment d'organisation du territoire
01:07:23et d'autres dans lesquelles il y en a, à l'évidence, trop.
01:07:26C'est ce travail, ce curseur.
01:07:27Mais je sais aussi qu'il y a des projets,
01:07:29j'en ai encore vu récemment,
01:07:31qui permettent de fusionner 2 écoles
01:07:32pour retrouver géographiquement et localement
01:07:35à la fois une école avec des classes et des élèves
01:07:37et un nombre moyen d'élèves par classe
01:07:39qui est tout à fait correct et qui rejoint l'ambition
01:07:42qu'on se porte, notamment de ne pas dépasser 24 élèves par classe
01:07:44en dehors des zones d'éducation prioritaires.
01:07:47Ma question m'importe sur le système des affectations,
01:07:50puisqu'on a beaucoup parlé des enjeux d'attractivité.
01:07:52Donc l'affectation au second degré,
01:07:54c'est un système qui est rôdé depuis des années,
01:07:56mais qui est quand même un enjeu et un questionnement, moi,
01:07:58que je retrouve beaucoup chez des jeunes professeurs
01:08:02que je rencontre.
01:08:03Et donc la 1re question, quand ils viennent juste d'être diplômés,
01:08:05c'est cette angoisse autour du lieu d'affectation,
01:08:08de l'académie d'affectation.
01:08:10Et donc ma 1re question, enfin, ma question, c'est de savoir
01:08:12est-ce que vous pensez que ce système d'affectation,
01:08:14aujourd'hui, il est parfaitement fonctionnel ?
01:08:15Ou est-ce que vous identifiez des améliorations possibles ?
01:08:18Et 2e question, comment vous expliquez
01:08:20et comment vous comptez lutter contre le fait
01:08:22qu'on affecte des jeunes profs
01:08:24dans les zones les plus compliquées,
01:08:26dans les établissements les plus difficiles ?
01:08:28Est-ce que vous ne pensez pas que c'est justement
01:08:30la meilleure façon de les détourner de ces métiers,
01:08:33même s'il y a plein de bonnes intentions ?
01:08:36Est-ce que vous comptez remédier à ces enjeux-là ?
01:08:39Je vous remercie.
01:08:40Je vous remercie. Isabelle Roche.
01:08:43Oui, merci, madame la présidente.
01:08:45Madame la ministre, mes collègues ont déjà abondamment évoqué
01:08:47la réduction du nombre de postes d'enseignants.
01:08:50Il faut bien sûr être attentif à la répartition territoriale
01:08:52pour ne pas léser les territoires les plus fragiles.
01:08:55Mais ce qui remonte dans nos circonscriptions
01:08:56est une grande confusion parmi nos concitoyens,
01:08:58les usagers du système scolaire entre postes supprimés,
01:09:01postes existants mais non pourvus,
01:09:03et remplacements qu'il n'est pas toujours possible
01:09:05de mettre en oeuvre lorsque le titulaire est absent.
01:09:08Si je sais le travail effectué ces dernières années
01:09:10pour renforcer l'attractivité du métier d'enseignant,
01:09:12je demeure perplexe sur l'absence de perspectives budgétaires
01:09:15concernant la réforme du recrutement
01:09:16et de la formation initiale des professeurs.
01:09:19Confirmez-vous son report à 2026,
01:09:21comme vous l'avez évoqué lors de votre discours
01:09:23du 3 octobre devant les recteurs.
01:09:25Je vous remercie.
01:09:26Je vous remercie. Nous passons maintenant à Idir Boumertit.
01:09:31Merci, madame la présidente. Madame la ministre,
01:09:34le droit à l'éducation pour chaque enfant,
01:09:35qu'importe son handicap,
01:09:37est-il réellement garanti par l'Education nationale ?
01:09:40A chaque rentrée scolaire, c'est la même angoisse
01:09:42pour des milliers de familles.
01:09:43Leur enfant aura-t-il enfin un accompagnement adapté ?
01:09:46Trop souvent, la réponse est négative.
01:09:48D'après la Cour des comptes, en 15 ans,
01:09:50le nombre d'enfants scolarisés en situation de handicap
01:09:52a triplé, atteignant 435 000 enfants en 2022.
01:09:57C'est personnel, essentiel et indispensable
01:09:59pour les élèves, les familles et les enseignants
01:10:01sont pourtant sous-payés en gênant des contrats morcelés
01:10:04qui les laissent dans une précarité salariale inacceptable.
01:10:08Vous le savez sans doute, hier soir,
01:10:09la Commission des finances a adopté un amendement
01:10:12que je proposais pour la création d'un corps de fonctionnaires
01:10:15de catégorie B pour les AESH,
01:10:17ce qui mettra fin à cette précarité et ses dysfonctionnements.
01:10:20Madame la ministre, toutes les AESH de ce pays nous regardent.
01:10:24Serez-vous favorable à cette titularisation ?
01:10:28Je vous remercie. Ali Diwara.
01:10:33Madame la présidente, merci.
01:10:35Madame la ministre, du coup, 90,
01:10:3990, c'est le nombre de questions qui vous ont été adressées
01:10:42et qui, jusque-là, donc questions écrites,
01:10:44jusque-là, sont restées lettres mortes.
01:10:46Ma question porte dès lors sur le dispositif devoir-fait,
01:10:50dispositif qui est censé être mis en place
01:10:53au sein de nos collèges et particulièrement
01:10:55au sein du millier d'établissements en REP
01:10:57et notamment du tiers en REP+.
01:10:59Élevé niveau, je vous dis chiche, mettons les moyens, essayons.
01:11:04Donc renforcer la réussite scolaire,
01:11:06c'est ce qui a été prévu à travers le dispositif devoir-fait.
01:11:09Cependant, malgré cet objectif,
01:11:11le dispositif aujourd'hui est en panne,
01:11:13un dispositif qui, malheureusement,
01:11:15ne bénéficie pas à l'ensemble des élèves en situation,
01:11:19notamment du handicap, et surtout ceux en difficulté.
01:11:22Alors, madame la ministre, comme le disait
01:11:24et comme le préconisait la Cour des comptes,
01:11:26qui souligne que ce dispositif n'a pas montré de progression,
01:11:29est-ce que le gouvernement compte mettre en place...
01:11:35Qu'est-ce que le gouvernement compte mettre en place
01:11:36pour améliorer l'impact de devoir-fait
01:11:38pour en faire un véritable levier d'égalité républicaine ?
01:11:41Merci. Josiane Corneloup.
01:11:45Merci, madame la présidente, madame la ministre,
01:11:47monsieur le ministre.
01:11:49Je voudrais revenir sur l'école inclusive.
01:11:51Le recours massif au ASAESH est questionné,
01:11:53tout comme l'insuffisance de formation.
01:11:55Les enseignants et les accompagnants d'élèves
01:11:57en situation de handicap
01:11:59estiment ne pas être suffisamment outillés et préparés,
01:12:02que ce soit en termes de formation initiale ou continue,
01:12:05pour faire face à des situations qui, selon eux,
01:12:07dépassent parfois leurs compétences
01:12:08et leurs moyens d'action.
01:12:10Cela a été évoqué, les effectifs des élèves
01:12:12en situation de handicap a triplé entre 2006 et 2022
01:12:15pour 78 817 accompagnants d'élèves
01:12:19en poste à la rentrée 2023,
01:12:20soit le 2e métier d'Education nationale.
01:12:23Donc, sur le plan quantitatif,
01:12:24la réussite est indéniable.
01:12:26Toutefois, les effectifs par classe d'élèves porteurs
01:12:30du handicap sont importants et limitent les possibilités
01:12:33d'individualiser les enseignements.
01:12:35Les enseignants évoquent également l'absence
01:12:37de support pédagogique adapté et des délais trop longs
01:12:40pour disposer des équipements nécessaires.
01:12:42Du côté des AESH, elles se plaignent d'une grande précarité
01:12:46en termes de salaire, mais aussi en conditions de travail
01:12:48et d'absence de statut.
01:12:49Donc, oui, des moyens sont nécessaires,
01:12:51mais aussi une meilleure coordination
01:12:52entre milieu éducatif, milieu socio-éducatif...
01:12:54Je vous remercie.
01:12:55...et simplification administrative. Merci.
01:12:57Merci. Nous allons terminer avec Justine Grouet.
01:13:02Merci, madame la présidente.
01:13:03La base de la démographie doit nous interroger
01:13:05sur les priorités que nous souhaitons porter
01:13:07pour l'avenir de notre pays.
01:13:09L'école était et doit être un incubateur d'acquisition
01:13:11du savoir, des savoir-faire et du savoir-être en société.
01:13:15Si l'éducation doit être au coeur de la cellule familiale,
01:13:18l'école doit porter cette chance de réussite et de méritocratie.
01:13:21J'ai donc 3 questions dans le cadre de la mission budgétaire.
01:13:24Alors que nous faisons face à une baisse du nombre d'élèves,
01:13:26sommes-nous capables de saisir l'opportunité
01:13:28pour un maintien des classes en territoire rural,
01:13:31en privilégiant le maintien des postes d'enseignants,
01:13:33qui font un travail difficile, mais formidable,
01:13:36et en s'attaquant plutôt au problème de suradministration ?
01:13:39Le coeur d'action de votre ministère
01:13:40doit être centré sur nos enfants
01:13:42et non à l'entretien de la bureaucratie.
01:13:44D'autre part, concernant l'enseignement professionnel,
01:13:47en cas de diminution du nombre d'élèves par section,
01:13:49on menace la fermeture de la section.
01:13:51Nous devons analyser les besoins de nos entreprises
01:13:53et artisans au regard de la main-d'oeuvre qualifiée
01:13:56nécessaire sur nos territoires, car à ce rythme-là,
01:13:59nous fermerons tous les élèves au même métier,
01:14:01sous couvert d'une baisse des effectifs
01:14:03et non sur les besoins du bassin d'emploi.
01:14:06Dernière question, comment protégeons-nous
01:14:07la société du fléau de l'addiction aux réseaux sociaux
01:14:10qui infusent dans notre système scolaire ?
01:14:12Je vous remercie.
01:14:13Nous avons fini donc la 2e série de questions de 1 minute,
01:14:17et donc nous redonnons la parole au ministre.
01:14:20Merci, madame la présidente.
01:14:21La 1re question en réponse à madame Bellamy
01:14:24sur l'héritage des Jeux olympiques et le sport à l'école.
01:14:27D'abord, vous dire que début novembre,
01:14:29il y a une réunion de concertation qui est prévue
01:14:31pour les enseignants pour qu'ils puissent réfléchir
01:14:32justement à l'héritage de cet héritage olympique,
01:14:35comment ils vont le traduire dans les cours,
01:14:37et enfin vous dire que, puisque vous avez évoqué
01:14:38le sujet du transport scolaire pour rejoindre
01:14:41l'enceinte sportive, dire qu'il y a bien un financement
01:14:45qui est prévu de l'Agence nationale du sport
01:14:47pour accompagner nos collectivités territoriales,
01:14:51pour permettre à nos élèves d'aller de leur établissement
01:14:53vers l'équipement sportif où ils auront le sport.
01:14:56Donc il y a bien un accompagnement qui est prévu
01:14:58et qui n'est pas remis en question à ce jour
01:15:00par l'Agence nationale du sport.
01:15:02Sur la refonte, madame Thévenot,
01:15:05de la carte de l'éducation, d'éducation prioritaire,
01:15:09oui, il faut dire qu'elle est bien au programme,
01:15:11c'est un grand chantier.
01:15:13Il faut dire aussi que le format cité éducative
01:15:16marche très, très bien.
01:15:17J'en ai vu des dispositifs qui fonctionnent très, très bien.
01:15:19Toujours avec cette capacité à dialoguer,
01:15:22à mettre plusieurs acteurs autour de la table.
01:15:24Et en effet, le profil de nos élèves en classe maternelle
01:15:29est effectivement déterminant.
01:15:30Pour voir ce qui le convient, c'est vraiment un champ d'action
01:15:33dans lequel on voit bien l'évolution qu'on peut avoir,
01:15:36on peut prévoir.
01:15:37Parfois, certains ont utilisé le mot de programmer.
01:15:39Donc ça sera en effet refait.
01:15:41La carte de refonte de l'éducation prioritaire
01:15:43est bien prévue avec un accompagnement
01:15:45de celle qui pourrait sortir de l'éducation prioritaire
01:15:47auquel il faut penser.
01:15:48Il ne faut pas que ce soit un schéma 0-1, on-off,
01:15:50on aille, on enlève.
01:15:52Ce n'est pas forcément la bonne réponse à leur apporter.
01:15:55Sur la médecine du travail,
01:15:57la médecine du travail, vous comprenez que c'est évidemment
01:16:00moi aussi un sujet qui me tient à coeur.
01:16:01Alors il faut aussi réfléchir à la manière
01:16:03dont le métier peut évoluer
01:16:04et voir comment on peut aller chercher.
01:16:05Je vais donner l'exemple de l'académie de Limoges,
01:16:08qui a mis en place un système dans lequel on offre
01:16:10à des médecins installés de ville
01:16:12une formation complémentaire en médecine scolaire
01:16:15qui leur permet ensuite d'effectuer des vacations...
01:16:17Pardon, je parlais de la médecine scolaire,
01:16:18pas la médecine du travail.
01:16:20Mais la médecine du travail, c'est aussi ce sujet-là
01:16:22puisque les médecins du travail, quand nous passons le concours
01:16:25en fin de l'examen classement national,
01:16:27nous devenons uniquement médecins du travail
01:16:29sans pouvoir faire de vacations à côté.
01:16:32Il y a des dispositifs aujourd'hui qui existent,
01:16:33qui permettent d'accompagner,
01:16:34qui permettent d'avoir un complément de formation
01:16:36pour répondre au manque cruel,
01:16:38mais qui est terrible, de médecins du travail,
01:16:40tout comme on manque également de médecins tout court.
01:16:42Donc tout ça, il y a un accompagnement à voir
01:16:44et aussi voir comment on peut imaginer un dispositif
01:16:47qui permette de voir,
01:16:48avec l'ensemble des professionnels de santé dont nous disposons,
01:16:50comment certains peuvent avoir une formation complémentaire
01:16:53en médecine du travail,
01:16:54qui permette de répondre, en tout cas,
01:16:55aux situations les plus urgentes pour avoir un accompagnement.
01:16:58Je souligne aussi que si nos enseignants
01:17:00pâtissent de ce déficit, ils ne sont pas les seuls
01:17:03et qu'on a le manque de médecins du travail
01:17:05rejaillit sur l'ensemble des professions
01:17:08qui peuvent exister
01:17:09et que c'est un défi à relever collectivement.
01:17:12Sur l'utilisation du portable et la pose numérique,
01:17:15je veux juste revenir sur la loi qui est très claire,
01:17:18qui dit interdiction de l'usage du portable
01:17:21dans les établissements scolaires, en école et en collège,
01:17:25et vous dire que moi, pour avoir vu sur le terrain
01:17:27comment ça se passe,
01:17:28moi, je me suis exprimée sur ce sujet.
01:17:30La mise en oeuvre de cette loi à laquelle je tiens
01:17:33relève pour moi de l'organisation d'un chef d'établissement
01:17:36qui, lui, en dialogue avec la collectivité locale,
01:17:39va voir comment il peut le faire, parce qu'il peut y avoir...
01:17:42Je veux insister là-dessus.
01:17:43Vous avez raison que nos collectivités locales
01:17:45ne peuvent pas forcément toutes faire face à cela,
01:17:47qu'il faut, du coup, voir comment on peut trouver des solutions,
01:17:50mais vraiment dire que ça n'est pas une solution
01:17:51que moi, je vais imposer depuis Paris,
01:17:53ça ne me paraît pas adapté.
01:17:54Il faut pouvoir s'adapter localement.
01:17:56Il y a des classes dans lesquelles on pourra avoir des consignes
01:17:59qui seront exécutées sans forcément qu'il y ait recours
01:18:01à des casiers, des enveloppes, etc.
01:18:03Donc je crois que l'autonomie de la décision
01:18:05du chef d'établissement pour la mise en oeuvre de la loi
01:18:07me paraît très importante dans un accompagnement soutenu,
01:18:09dans un dialogue avec les collectivités locales.
01:18:12Sur le sujet des affectations,
01:18:14alors là, vous avez été plusieurs, M. Fey,
01:18:16notamment à poser la question à Mme Hervieux.
01:18:17Oui, il faut vraiment dire clairement les choses.
01:18:19On a 40 % aujourd'hui des enseignants
01:18:23qui ne sont pas d'accord avec l'affectation...
01:18:26Pardon, on a seulement 60 % qui ne sont pas d'accord
01:18:29avec l'affectation qui leur est proposée,
01:18:3040 % qui disent être satisfaits
01:18:35de l'affectation proposée.
01:18:36Le décalage G1, c'est un énorme chantier
01:18:38qu'on va ouvrir, mais qui va prendre du temps
01:18:41et qui sera, a priori, qui permettra d'apporter des réponses
01:18:44pour la rentrée 2026.
01:18:47Mais c'est un énorme chantier qu'il faut aborder absolument.
01:18:52On en est bien consacrés.
01:18:53Ca n'empêche pas d'avoir donné quelques consignes
01:18:55au cas par cas, à des recteurs, notamment à des dazaines,
01:18:59pour qu'ils puissent également tenir compte,
01:19:01notamment de situations particulières,
01:19:02parce qu'il y a quand même des situations
01:19:03qui sont remontées, qui sont étonnantes.
01:19:06Le mot est faible et il faut pouvoir avancer là-dessus.
01:19:09Sur les rythmes scolaires, j'ai été interrogée.
01:19:11Il faut dire que pour les rythmes scolaires,
01:19:12il y a trois composantes.
01:19:13L'élève, plusieurs composantes.
01:19:15L'élève, les profs, les parents et le bâti.
01:19:20Vous avez donné l'exemple de l'Allemagne,
01:19:22dont on connaît l'intérêt sur le rythme de l'enfant
01:19:26et ça a été en effet démontré, vous avez raison,
01:19:27sauf que si vous voulez mettre toutes les matières
01:19:29que vous avez en effet qualifiées d'exigeantes le matin,
01:19:32il faut à la fois plus de profs, plus de salles de classe
01:19:35et puis attention, je vais être également attentive
01:19:38aux parents.
01:19:39Que proposons-nous aux parents
01:19:40dans la suite de ces enseignements ?
01:19:42Comment leurs enfants peuvent-ils être pris en charge ?
01:19:44Et là, je veux notamment avoir un point d'attention
01:19:46sur les parents qui sont seuls à élever leurs enfants.
01:19:49Pour eux, c'est encore plus difficile
01:19:51de trouver une réponse à leurs enfants
01:19:53qui seraient pris en charge sur une partie du temps
01:19:55à 8h, 14h.
01:19:56Mais je connais d'autres modèles aussi de rythme scolaire.
01:19:58J'ai l'intention d'ouvrir le chantier l'année prochaine,
01:20:00notamment pour le premier degré,
01:20:02dans une concertation, évidemment, naturellement,
01:20:05parce qu'il y a des réflexions à mener
01:20:07et voir comment on peut concilier ces 4 composantes
01:20:10qui n'ont pas forcément des intérêts convergents
01:20:12sur ce sujet des rythmes scolaires.
01:20:13Donc la réponse n'est pas simple.
01:20:15Sur le dispositif devoirs faits,
01:20:19vous dire que là, on a aujourd'hui en classe de 6e,
01:20:2490% des élèves qui en bénéficient
01:20:27et sur la totalité des collégiens,
01:20:30c'est la moitié des collégiens, c'est un collégien sur deux
01:20:32qui bénéficie de ce dispositif
01:20:34qui est à hauteur de 1h30 par semaine.
01:20:36Les moyens déployés pour ça représentent 140 millions d'euros
01:20:41et ça sera partie intégrante de l'acte 2 du chanque des savoirs
01:20:45que je présenterai dans quelques jours.
01:20:47Il s'agit, au bout du compte, encore une fois,
01:20:49d'élever le niveau de nos élèves et de les accompagner
01:20:51vers la réussite.
01:20:53Sur...
01:20:55Vous m'avez posé la question sur la ruralité.
01:20:57Je crois que j'ai répondu sur la réflexion qu'on doit mener
01:21:00sur le nouveau modèle scolaire qui permet à nos écoles,
01:21:02nos jeunes en milieu rural, d'avoir accès à l'école
01:21:05dans les meilleures conditions de réussite et d'apprentissage.
01:21:09Et sur les addictions aux réseaux sociaux,
01:21:10ça rejoindra aussi l'éducation aux médias
01:21:12et l'information que la mission de Mme Violette Spilboud
01:21:15va déployer dans les mois à venir.
01:21:17Et puis, je vais passer la parole à Alexandre Portier
01:21:19pour vous répondre sur l'école inclusive
01:21:21et le lycée professionnel qui a été moins évoqué,
01:21:23mais dont on rappelle l'un et l'autre
01:21:25combien il est important.
01:21:29Justement, je...
01:21:31M. Portier va...
01:21:33Oui, M. Boumertide.
01:21:36On va laisser parler le ministre délégué
01:21:40et ensuite, à la fin, on fera le bilan des questions
01:21:42qui sont restées sans réponse. Merci.
01:21:46M. Boumertide, on se connaît.
01:21:47Je répondrai à la fois à votre question
01:21:49et à celle de Josiane Corneloup sur la question du handicap.
01:21:53Si on resitue un petit peu les choses,
01:21:57on est à 19 années après la mise en place de l'Ordre de 2005.
01:22:02Et à ce moment-là, en 2005, la nation a le 1er engagement
01:22:04qui est d'assurer aux familles de ce pays
01:22:07de pouvoir accueillir tous les enfants
01:22:08en situation de handicap,
01:22:10quelles que soient leurs origines sociales, territoriales,
01:22:12quels que soient les handicaps qu'ils peuvent connaître de naissance
01:22:15ou au cours de leur jeunesse.
01:22:17C'était un engagement qui avait été pris
01:22:18sous la présidence de Jacques Chirac.
01:22:19Et je crois que, quelles que soient les sensibilités poétiques,
01:22:22il n'a été remis en cause par personne.
01:22:23Au contraire, il a été développé par tout le monde depuis.
01:22:26On y est tous attachés et on mettra toute notre énergie
01:22:28à ce qu'ils puissent aujourd'hui franchir de nouveaux paliers.
01:22:31Mais si on regarde le chemin parcouru,
01:22:33très franchement, il n'y en a pas beaucoup qui auraient cru,
01:22:34à l'époque, qu'on aurait pu multiplier par 4
01:22:38le nombre d'enfants accueillis dans nos établissements.
01:22:40On est passé de 130 000 à quasi 500 000 cette année.
01:22:44Et à la rentrée prochaine, les projections
01:22:47sont encore plus importantes pour un tas de raisons.
01:22:49La première, c'est qu'on a dimensionné des moyens pour ça.
01:22:51La deuxième, c'est qu'on détecte beaucoup mieux,
01:22:54notamment sur les jeunes tranches d'âge.
01:22:55Et ça, c'est un progrès quantitatif qui est indéniable,
01:22:58dont on doit être fiers.
01:22:59Et quand on aime bien taper sur notre école,
01:23:02se plaindre de tout ce qui ne fonctionne pas dans ce pays,
01:23:04moi, je voudrais surtout d'abord remercier
01:23:05tous les enseignants, les chefs d'établissement,
01:23:07les AESH, tous ceux qui, dans les structures
01:23:09municipales et sociales, rendent possible
01:23:10ce formidable saut quantitatif et qualitatif,
01:23:13parce que c'est une vraie fierté.
01:23:15Et quand on dit que la France est une grande nation scolaire,
01:23:17on la reconnaît notamment à cet engagement-là,
01:23:19à cette promesse qu'elle s'efforce de tenir.
01:23:21Ça a obligé à mettre des moyens.
01:23:23Et je veux le rappeler,
01:23:24des moyens, c'est 4,6 milliards
01:23:26qui ont été mis dans ce budget 2025.
01:23:28Ce n'est pas rien.
01:23:29Il y a quand même beaucoup de domaines
01:23:31qui aimeraient pouvoir connaître de telles progressions.
01:23:34On a fait un choix qui est un choix national,
01:23:36dont on doit être fiers,
01:23:37qui nous permet, en particulier sur cette année,
01:23:39de recruter plus d'AESH,
01:23:42pour arriver à mieux répondre aux besoins des familles,
01:23:44d'ouvrir de nouveaux dispositifs ULIS,
01:23:46qui, là aussi, sont des modalités un petit peu différentes
01:23:49de ce qu'on peut connaître sur le 1er degré,
01:23:51mais qui nous permettent d'accompagner les jeunes,
01:23:52notamment sur le 2d degré.
01:23:54On a tous les emplois qui vont être alloués 115
01:23:57aux troubles du neurodéveloppement.
01:23:59Et puis, un centre d'emploi,
01:24:01qui sont des emplois administratifs annexes,
01:24:03mais qui sont essentiels pour assurer
01:24:05une meilleure qualité de suivi aux familles.
01:24:08On a tous les moyens qui sont engagés
01:24:09sur le matériel pédagogique adapté.
01:24:11Et tout le monde sait, sur nos territoires,
01:24:13comment c'est compliqué,
01:24:14compte tenu des flux que j'évoquais
01:24:15et de la dynamique très forte,
01:24:16parfois, de répondre aux besoins.
01:24:17Là aussi, il y a 25 millions d'euros qui sont budgétés.
01:24:20C'est important de bien l'avoir en tête,
01:24:21parce que ça, c'est des choses très concrètes
01:24:22que nos enfants vont avoir entre les mains
01:24:25pour continuer à apprendre.
01:24:27Évidemment, il y a des difficultés,
01:24:28et Josiane Corneloup les évoquait à juste titre.
01:24:31Il y a deux grands chantiers
01:24:33qui sont importants pour moi, en priorité,
01:24:36qui ne sont pas que des questions de moyens.
01:24:37Il faut aussi, je crois, qu'on les prenne bien à bras-le-corps.
01:24:39Il y a des questions administratives,
01:24:40il y a des questions pédagogiques.
01:24:41Mais on ne peut pas penser
01:24:44qu'il suffira simplement de mettre du quantitatif
01:24:47pour arriver à répondre à la question humaine
01:24:50et qualitative qu'attendent les familles.
01:24:52Et sur le plan pédagogique en particulier,
01:24:55oui, il y a un manque, aujourd'hui,
01:24:56sur la formation initiale et continue.
01:24:59Ça ne veut pas dire qu'on n'a rien fait.
01:25:00Quand on regarde le premier degré,
01:25:02il y a 25 heures de formation dans les cursus
01:25:04au niveau des CRPE.
01:25:05C'est des choses qui n'existaient pas il y a quelques années.
01:25:07Et ça nous a permis de faire cette montée en puissance
01:25:10qu'on connaît tous sur le premier degré.
01:25:11Et là-dessus, il y a un palier extrêmement satisfaisant
01:25:13et positif qui a été mené.
01:25:15Sur le second degré, on a beaucoup à faire.
01:25:17Et si vous connaissez des enseignants certifiés
01:25:19ou agrégés autour de vous,
01:25:20beaucoup vous diront que, malheureusement,
01:25:21dans leur cursus, ils n'ont pas connu
01:25:23ces heures dédiées à l'école inclusive,
01:25:25ce qui n'est pas satisfaisant.
01:25:26Et je partage cette histoire qui a été vécue.
01:25:30Et là aussi, ça montre bien qu'on a des choses importantes.
01:25:32Pour le faire, il faut qu'on développe aussi
01:25:34des contenus pédagogiques.
01:25:35Ce n'est pas simplement de dire on fait des heures.
01:25:36Il faut qu'on arrive à construire une pédagogie
01:25:38qui soit adaptée, adaptée au handicap,
01:25:40adaptée à tous les besoins particuliers.
01:25:42Et ces contenus pédagogiques, c'est d'abord prendre les programmes,
01:25:45qu'ils soient adaptés à cette transmission-là,
01:25:47qu'on réadapte le geste pédagogique,
01:25:49et derrière aussi, qu'on adapte les modalités d'évaluation.
01:25:53Est-ce qu'on peut continuer à transmettre, en 2024,
01:25:57avec nos programmes comme on le faisait il y a 20 ans,
01:26:00compte tenu de toutes les évolutions sociales
01:26:03et de la politique du handicap qu'on a menée,
01:26:05pas tout à fait dans les mêmes conditions,
01:26:06et il faut que nos ambitions soient plus fortes.
01:26:08Et je pense que ce pari-là, il faut qu'on le prenne
01:26:10et que ce sera un vrai motier de fierté.
01:26:11On a des instituts qui sont très méconnus dans ce domaine-là,
01:26:13au niveau national, qui ont engagé ce parti-là.
01:26:16Et notre mission avec Agente,
01:26:18c'est de faire que maintenant, on puisse faire davantage
01:26:19la connexion entre les recherches et le travail de fonds
01:26:22qui a été fait au niveau de l'enseignement supérieur
01:26:23et de la recherche et de l'éducation nationale.
01:26:25Et c'est une mission à laquelle on s'attelle dès aujourd'hui.
01:26:28Voilà pour l'essentiel de ces échanges
01:26:31entre la ministre de l'Éducation nationale
01:26:33et les députés de la Commission des Affaires culturelles.
01:26:37On se retrouve très bientôt pour voir ou revoir une autre séance.
01:26:41Ciao, ciao.