Un déjeuner partagé avec Marie Pochon, députée Écologiste de la Drôme pour revenir sur les négociations avec les pays d'Amérique latine...Que pourrait changer le Mercosur pour nos agriculteurs et le contenu de nos assiettes... ?
Au menu également: l'exaspération et l'impuissance des éleveurs de moutons et de brebis dont les troupeaux sont décimés par la fièvre catarrhale.
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
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Au menu également: l'exaspération et l'impuissance des éleveurs de moutons et de brebis dont les troupeaux sont décimés par la fièvre catarrhale.
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
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NewsTranscription
00:00Musique et bruits d'ingrédients
00:17Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique à table, l'émission qui fait revenir à feu doux l'actualité politique et gastronomique.
00:26Et qu'on va déguster ensemble des sujets, des reportages sur notre production alimentaire, sur l'avenir de notre agriculture.
00:32Un programme riche que nous avons le plaisir de partager avec vous.
00:35Marie Pochon, bonjour.
00:36Bonjour.
00:37Bonjour.
00:38Et bonjour à vous Jean-Pierre Montaner.
00:39Bonjour Valérie.
00:40Alors Marie Pochon, vous êtes députée écologiste de la troisième circonscription de la Drôme,
00:44un territoire qui vous a vu pousser entre les cèpes de votre maman viticultrice.
00:48Travailler la terre, protéger les vignes, cueillir délicatement les grappes,
00:52plus ou moins fournies en fonction des années, des intempéries ou des maladies.
00:56Voilà autant de graines qui ont fait germer en vous le combat pour la protection du climat,
01:01pour le respect de notre planète et de celles et ceux qui la cultivent.
01:05En 2016, vous devenez coordinatrice de l'association « Notre Affaire à tous »
01:09qui fera condamner l'État pour inaction climatique en 2022.
01:12Vous entrez ici dans l'hémicycle dans lequel vous défendrez une rémunération plus juste pour les agriculteurs
01:18parce que la lutte pour l'environnement n'est pas l'ennemi des paysans.
01:22Bien au contraire, vous travaillez à changer l'image des écologistes
01:25et prouver qu'ils peuvent être les meilleurs alliés de la ruralité.
01:29C'est pour faire honneur à votre enfance et à vos engagements que vous avez choisi
01:33le menu que va maintenant nous décrire Jean-Pierre.
01:35Oui, un menu Drômois, gratins de ravioles et en dessert une tarte aux pommes et aux noix de Grenoble.
01:41Dans le dessous des planos, reviendrons sur les négociations avec les pays d'Amérique latine.
01:47Que pourrait changer l'accord avec le Mercosur pour nos agriculteurs et dans le contenu de nos assiettes ?
01:53Dans les pieds dans le plat, l'exaspération et l'impuissance des éleveurs de moutons et de brebis
01:57dont les troupeaux sont décimés par la fièvre catarale.
02:00Reportage dans la Drôme à suivre.
02:02Voilà pour le menu, maintenant on passe à table et je vous propose de nous ouvrir l'appétit avec Cuisine et Confidence.
02:09Marie Pochon, vous le savez mieux que quiconque en matière de nourriture, les clichés sont légions
02:19et quand on invite une députée écologiste comme vous, il est tellement facile de tomber dans la caricature ou la raillerie.
02:25Moi le premier, car on imagine toujours que l'on va avoir droit à du tofu, du quinoa, bref, jamais rien de très glamour ni de très canaille.
02:33Eh bien non, voilà qu'avec vous on est passé tout près d'une dinguerie.
02:37Personne ici ne connaissait, personnellement je l'avoue, je croyais même que c'était une blague.
02:41Accrochez-vous bien, Marie Pochon, députée verte, voulait au départ une pizza aux ravioles.
02:48De la pâte à pizza garnie d'une autre pâte, celle des ravioles.
02:52C'est un peu comme si on dégustait une gaufre à la crêpe.
02:55Et vu comme ça, ça a un effet, un petit air de malbouffe qui réjouissait l'experte de la malbouffe, Valérie.
03:01Mais bon, soyons indulgents, on a vu pire en matière de gras et de sucre, donc banco pour cette pizza dromoise.
03:07Hélas, après cette mise en bouche gourmande, voilà la mauvaise nouvelle.
03:10On ne la verra pas sur cette table, car introuvable à Paris, où règne en maître, la toute puissante napolitaine.
03:16Alors consolons-nous avec ces ravioles vénérées, préparées cette fois en gratin.
03:21Il manque la pâte à pizza, mais c'est déjà pas si mal, non ?
03:25Moi je suis absolument ravie de déguster des ravioles, j'en mange très régulièrement, je suis une grande fan des ravioles.
03:30Tous les jours, disons-le.
03:31Effectivement.
03:32Et c'est vrai que j'avais proposé la pizza aux ravioles, parce que dès qu'on en parle en dehors du département...
03:37Mais ça existe vraiment, la pizza aux ravioles ?
03:38Mais tout à fait, on en trouve même dans les supermarchés.
03:40On trouve des pizzas surgelées aux ravioles dans les supermarchés.
03:43À Paris aussi ?
03:44Non, c'est quelque chose qu'on trouve dans la Drôme, dans les restaurants, on en trouve en Isère, dans le Rhône, dans la Drôme.
03:50Oui, ça ne dépasse pas la frontière.
03:52Effectivement, et c'est pour ça que je l'avais proposé au menu aujourd'hui, mais je me rappelle des bagarres entre frères et sœurs.
04:01J'ai une sœur et deux petits frères pour avoir les dernières parts de pizza aux ravioles à chaque fois qu'on en commandait à la maison.
04:10Donc c'est quelque chose qui fait partie, en tout cas, de mon histoire familiale, et quelque chose que j'adore manger.
04:18Et c'est vrai que je découvre tous les jours des nouvelles expérimentations à base de ravioles,
04:22qui peuvent paraître un peu surprenantes pour toute personne qui n'habite pas la Drôme.
04:26Notamment, la dernière fois, j'ai vu dans un restaurant servi un croque-monsieur aux ravioles.
04:30Donc imaginez l'inventivité qu'on peut avoir avec la raviole.
04:33On peut tout faire avec la raviole aussi.
04:34Mettons le hamburger aux ravioles. Le chaud n'est possible est infini.
04:37On peut lancer ça. Je vous propose de goûter ces ravioles.
04:40C'est la fierté de tout un terroir, quand même, cette raviole. Donc on va goûter.
04:43Alors, vous allez nous dire si elles sont réussies, si elles sont comme chez vous dans la Drôme. Dites-nous.
04:50Ce serait terrible pour le Bourbon de dire autrement.
04:53Le Bourbon qu'on salue, évidemment, c'est le restaurant qui nous fait à chaque fois ses plats délicieux pour l'émission Politique à table.
04:58Alors dites-nous.
04:59C'est bon.
05:00Alors, délicieux.
05:02C'est vrai, délicieux ?
05:03Délicieux.
05:04Ce qui est bien avec les ravioles, c'est la facilité aussi pour les cuisiner.
05:09La rapidité.
05:10C'est pratique, quoi.
05:11Tout à fait.
05:12Ça se cuit en une minute.
05:13Ça va avec absolument tout.
05:15Et c'est vrai que c'est quelque chose qui nous rend un peu fiers dans la Drôme.
05:19C'est votre façon préférée, le gratin, ou il y a d'autres choses qui sont un peu plus light que vous aimez aussi ?
05:23Puisque le champ d'est possible d'être ouvert.
05:25Oui, il y a plein de manières.
05:27Non, mais le gratin, c'est très bien.
05:29Les ravioles, toutes simples, également, avec un filet d'huile d'olive, c'est délicieux.
05:32C'est-à-dire, en fait, cuite dans l'eau et après terminée.
05:35Oui, avec un peu d'huile d'olive, un peu de basilic.
05:39Et ça se mange de cette manière-là.
05:42Est-ce que vous les faites aussi, les ravioles ?
05:45Est-ce que ça vous arrive d'en faire ? Est-ce que vous en avez fait par le passé ?
05:48Moi, je n'en ai jamais fabriqué, sauf une seule fois, à la fête de la raviole à Saillans, il y a peut-être deux ans.
05:52Mais effectivement, on a des fabriques traditionnelles de ravioles, notamment dans la vallée de la Drôme et dans le Dihua.
05:58Je pense notamment à votre famille, peut-être chez vous, des parents qui faisaient tourner la machine à pâte comme ça pour faire lycée, non ?
06:07Je n'ai pas eu ce type de cuisine à la maison, dans le sens où j'avais un papa qui travaillait beaucoup et qui était très peu présent.
06:16Il était dans l'éducation nationale, proviseur de plusieurs lycées dans la Drôme.
06:20Et ma maman, qui est vigneronne désormais, mais à l'époque, quand j'habitais encore à la maison, elle était en polyculture, en vérité.
06:29On faisait des asperges, des abricotiers, des cerisiers.
06:32C'est un peu plus tardivement, moi, quand j'ai eu 14-15 ans, qu'elle s'est lancée totalement dans la vigne, même si on avait déjà des vignes à la maison, bien évidemment, et dans la fabrication du vin.
06:43Mais de fait, on n'avait pas forcément le temps, tout le temps, de faire des grands plats à la maison.
06:51Mais je rebondis sur ce que disait Valérie, parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui font leurs propres raviolis ou leurs propres pâtes italiennes.
06:56Mais est-ce que la pâte à ravioles n'est pas un peu plus compliquée ? Parce qu'elle me paraît très légère quand même, très fine, non ?
07:00Elle est extrêmement fine, effectivement, et donc ce n'est pas des raviolis classiques, c'est des pâtes très très fines.
07:05Vous n'aimez pas qu'on compare les ravioles aux raviolis ?
07:07Ça n'a rien à voir, et souvent on les confond.
07:09Non, on ne les confond pas, mais le nom vient de ravioli, ravioles.
07:12Oui, tout à fait. Mais les ravioles dromoises ou les ravioles du Royan, d'ailleurs il y a un débat sur De Royan ou Du Royan, bref, ou De Romand, ou De Saint-Jean, là je crois qu'on mange des ravioles de Saint-Jean.
07:25Il y a un grand débat sur l'appellation également des ravioles, mais effectivement c'est une spécificité du Royan globalement, dromois et zéro-un.
07:36Et la farce est toujours la même ?
07:38Oui, tout à fait.
07:39Il y a du persil, un peu de comté, c'est ça non ?
07:41Oui, des fromages frais et effectivement des herbes.
07:46C'est un plat qu'on pourrait qualifier de végétarien, il n'y a pas de viande. Est-ce que c'est un choix aussi ? Est-ce que c'était volontaire au-delà de la drome, au-delà de vos origines dromoises ?
07:58Est-ce que vous aviez aussi envie de passer un message sur le fait de peut-être manger moins de viande ? Quelle est votre position sur la viande ?
08:03Alors moi je ne suis pas végétarienne personnellement, par contre je comprends celles et ceux qui font le choix de réduire leur consommation de viande ou même de l'arrêter totalement.
08:12Ce dont on a besoin aujourd'hui c'est d'assumer, d'avoir un débat politique effectivement sur la réduction de la consommation de viande.
08:17Et ça ce n'est pas pour mettre fin à l'élevage justement, c'est pour pouvoir accompagner et pour pouvoir préserver l'élevage français pastoral extensif.
08:26Nous avons besoin de réduire notre consommation de viande et c'est un impératif.
08:31C'est un impératif à la fois pour préserver notre production et l'élevage français qui fait notre fierté et qui préserve également l'environnement, l'élevage durable.
08:41Mais c'est également un impératif en matière sanitaire. Aujourd'hui on mange deux fois trop de protéines animales.
08:48Ça concerne surtout la viande rouge ce débat.
08:51Non bien sûr mais le problème c'est qu'aujourd'hui, si on demande aux gens s'ils ont l'impression d'avoir changé leurs habitudes alimentaires en matière de consommation de viande,
08:59la plupart des gens vont dire ah oui moi je suis devenue flexitarien, j'ai réduit ma consommation de viande.
09:05Tout le monde a l'impression d'avoir réduit sa consommation de viande ces dernières années suite aux alertes climatiques, environnementales, sanitaires etc.
09:10Et en vérité la consommation de viande continue à augmenter.
09:13Oui mais à cause du poulet qui a doublé en 20 ans alors que le bœuf a baissé.
09:17A cause du poulet effectivement, de la restauration extérieure mais en vérité c'est effectivement à cause de publicités massives qui vont mettre en avant certains types de produits et notamment les produits transformés.
09:28C'est la restauration en extérieur, on n'a plus le temps de rien du tout donc on achète des sandwichs, on achète des plats tout préparés qu'on se fait livrer.
09:38C'est toutes ces choses là qui font qu'aujourd'hui la viande que nous consommons et que nous consommons de plus en plus vient de plus en plus aussi d'élevages soit concentrés, intensifs, hors sol ou bien de viande provenant de l'import et de moins en moins des élevages extensifs qui font la fierté de notre agriculture française.
10:00Et moi mon combat et j'ai d'ailleurs initié pour la première fois une mission d'information sur la préservation de l'élevage pastoral dans cette assemblée dont je suis co-rapporteur avec un élu de la droite républicaine.
10:12L'enjeu c'est de préserver cet élevage pastoral et donc de limiter ou de réguler la concurrence des loyales.
10:20Alors la concurrence des loyales de l'étranger et je crois qu'on en parlera avec le Mercosur mais aussi la concurrence des loyales des élevages intensifs hors sol.
10:27Et plus on veut de la viande tout le temps plus il faut réduire les coûts.
10:31C'est l'enjeu sur la restauration collective, l'application des galimes.
10:35Il faut pouvoir, si on veut de la viande à tous les repas et bien il faut que le prix de la viande diminue et donc ça pousse à la concentration des élevages ou ça pousse à l'importation et ça ça tue notre élevage pastoral dans notre pays.
10:46Donc il faut moins de viande tout simplement.
10:48Il faut manger moins de viande et accompagner en termes de prix pour les producteurs les élevages pastoraux et extensifs.
10:56Alors cette fibre écolo, on la sent bien chez vous, est-ce qu'elle inspire votre cuisine que vous préparez ? Est-ce que vous cuisinez d'ailleurs vous-même ?
11:02J'essaie de cuisiner, je cuisinais plus avant.
11:06J'avoue que depuis 2022 c'est un peu plus compliqué.
11:10Est-ce que ça inspire vos plats que vous commandez et les plats que vous préparez ? Cette fibre écolo est-ce qu'elle est toujours présente finalement au moment de passer à l'action ?
11:18Moi je crois que j'essaie de consommer et de manger que des produits de saison.
11:23J'essaie en tout cas dans ce que je mange de favoriser des filières qui sont locales.
11:29Moi j'essaie au maximum de faire les marchés quand je peux, à créer là où j'habite.
11:33Vous faites vos courses où, comment ? Est-ce que vous vous faites appel à des paniers, vous allez directement chez le producteur ?
11:38J'ai pas d'AMAP parce que c'est problématique avec le rythme que nous avons en tant que parlementaires de manière générale.
11:44Et puis la circonscription sur laquelle je suis élue qui est très particulière, c'est une des plus grandes de France.
11:50C'est des centaines et des centaines de kilomètres et des zones de montagne.
11:54C'est les plateaux du Vercors, les Baronies.
11:56Moi je pense que je suis l'une des seules députées qui doit prendre des chambres d'hôtel dans sa propre circonscription.
12:01Parce que c'est deux heures de route parfois entre là où j'habite, qui est dans ma circonscription, et certaines zones du territoire.
12:09Donc c'est vrai que dans ces conditions-là, c'est compliqué d'aller chercher ses paniers à l'AMAP ou de se faire livrer à des horaires qu'on peut contrôler d'avance.
12:16Sans parler là, là je parle que de la circonscription, mais sans parler des soubresauts de l'Assemblée Nationale
12:21qui font qu'il faut changer notre agenda tout le temps pour pouvoir être là pour un vote important.
12:25Notamment là où on est sur les budgets en pagaille et j'ai même dû être un petit peu en retard au tournage de cette émission du fait des budgets.
12:35Donc c'est vrai que c'est plus compliqué. C'est compliqué aussi pour être là lors des jours de marché.
12:41Et derrière, c'est compliqué aussi de stocker des produits frais.
12:46Et moi, mon vrai manque depuis que je suis députée, c'est le manque de produits frais.
12:50C'est une vraie difficulté. Ici on les a à l'Assemblée Nationale et on a cette chance-là.
12:54Mais c'est vrai qu'à la maison, souvent je dois surgeler...
12:59Vous n'avez pas un petit voisin, un petit producteur qui vous fait passer une petite salade ?
13:02Je dois surgeler les produits malheureusement. Je rentre très tard en circonscription.
13:05C'est souvent à 23h. Je pars souvent très tôt pour des déplacements qui sont lointains.
13:09Donc c'est plus compliqué depuis que je suis élue.
13:13Alors il y a du fromage dans les ravioles mais on a aussi du fromage sur la table.
13:17Qu'est-ce que c'est que ça ? Vous le reconnaissez ?
13:20C'est du picodon.
13:21Eh oui, c'est du picodon. Alors je me sers et je vous fais passer l'assiette.
13:26Qu'on le goûte.
13:28Vous avez dit que c'était convivial cette émission.
13:30Vous passez le fromage, il y a du pain.
13:32Alors, qu'est-ce que c'est exactement ce fromage ?
13:36Alors c'est le fromage de chèvre.
13:38Là où le picodon s'étend entre la Drôme et l'Ardèche,
13:43en vérité avec un certain nombre de producteurs, je ne saurais pas vous dire combien exactement,
13:47qui font partie de cette appellation.
13:50Et qui correspond à un certain cahier des charges en termes d'élevage extensif,
13:56en termes de conditions animales, en termes de production également du picodon.
14:01On a plusieurs types de picodon. Il y a du picodon plus frais et plus sec.
14:04Celui-là il est un peu plus dur, mais il est bon.
14:08Il est délicieux.
14:09C'est délicieux.
14:10Et moi j'ai l'honneur effectivement depuis à peu près un an,
14:14d'avoir été nommée chevalière de la confrérie du picodon.
14:20Mais qu'est-ce que ça implique ? Vous devez manger du picodon à chaque repas ?
14:23Tout le temps. Non, je dois promouvoir le picodon.
14:26Ah ben là vous faites bien votre job. Vous êtes contente à la confrérie.
14:29Promouvoir également les éleveurs, les producteurs qui fabriquent le picodon dans nos régions.
14:35Et promouvoir également le type d'élevage auquel ça correspond.
14:40Et je crois qu'au-delà des productions qui font notre fierté,
14:43et qui remplissent nos assiettes, et qui nous régalent bien évidemment,
14:50ce type de produit ça dessine tout un territoire.
14:54Et l'élevage pastoral par chez moi c'est quelque chose qui est absolument fondamental.
14:58On est sur des territoires où ce n'est pas tant l'artificialisation,
15:01l'urbanisation qui mange sur les terres agricoles, même si c'est un sujet aussi,
15:07mais c'est beaucoup les espaces forestiers.
15:09Et en fait l'entretien du paysage grâce à l'élevage pastoral,
15:13grâce au pâturage, est absolument fondamental.
15:17C'est une vie économique qui existe sur nos territoires.
15:20On a la chance d'avoir encore cet élevage qui existe.
15:23Et donc voilà, le travail d'un chevalier du picodon c'est de promouvoir ces pratiques-là,
15:28ces produits de qualité qui font la grandeur et la fierté de notre agriculture française.
15:34Je crois qu'à l'heure de la course aux prix les plus bas,
15:38et à la concentration des élevages, à la concentration également,
15:44l'intensification en tout cas de la production agricole
15:47pour être les plus compétitifs sur la scène internationale,
15:49je crois qu'il faut valoriser les productions qui font la fierté de nos territoires
15:53et le picodon en fait partie.
15:55Alors vous parliez du frais puis du un peu plus sec.
15:58Celui-ci est un peu plus sec.
16:00Il pique aussi un peu plus.
16:01Vous aimez quand il pique le picodon ?
16:02Parce qu'il porte bien son nom, un pic-odon.
16:04C'est ça.
16:05Alors je ne sais pas si c'est lié à ça.
16:07Si, je croyais en Provence, ça c'est le pica-audou,
16:09et ça voulait dire le fromage qui pique un petit peu.
16:11C'est vrai que ça pique.
16:12LV2 en Provence.
16:14Oui, j'en suis assez admirative.
16:16C'est mon objectif d'apprendre l'occitan pendant mon mandat.
16:19Alors vous aimez quand il pique ou pas ?
16:20Comment ? Ah j'adore.
16:21Ah oui.
16:23Avec un petit bout de pain ce serait encore mieux.
16:25Alors du pain Valérie.
16:26Justement, j'allais vous le passer.
16:28Et puis, vous avez ça à nous présenter aussi non ?
16:30J'allais dire, le picodon, là on le mange comme ça.
16:35Un peu presque à l'apéro.
16:36Alors on l'a pris après les ravioles.
16:38Mais c'est un peu l'apéro typique.
16:39Là on est en train de faire un apéro typique de la Drôme.
16:41Un peu de picodon en cube.
16:43De la tapenade.
16:45C'est ça, c'est l'apéro de la Drôme.
16:48Oui, des olives.
16:49Alors là, c'est un petit...
16:52Un petit aperçu.
16:53Ouais, un petit aperçu.
16:54Parce que forcément, quand on est élu à la fois des plateaux du Vercors
16:57et des Baronies, du Tricastin, de la Plaine de Valence.
17:02Les spécialités elles sont différentes d'un pays à un autre.
17:05Il y a plusieurs pays Drômois sur ma circonscription
17:08avec des habitudes culinaires.
17:10Il y a des montagnes, des plaines.
17:11Des sociologies totalement différentes.
17:13En vérité, on ne vit pas du tout de la même manière
17:15quand on est dans la vallée du Rhône, proche de Saint-Paul-trois-châteaux
17:18et qu'on travaille par exemple à Central-Hubert du Tricastin
17:21que quand on habite sur le plateau du Vercors ou au fin fond des Baronies.
17:25Donc c'est forcément compliqué de résumer tout un territoire comme celui-ci.
17:29En tout cas, c'est un échantillon de tout ce qu'on peut trouver
17:31avec des olives d'oignons, c'est ça ?
17:33Tout à fait.
17:34Alors expliquez-nous, c'est quoi ces olives d'oignons ?
17:38Alors ça, c'est une production ancestrale des Baronies provençales.
17:42La production d'olives.
17:44On a encore des oliveraies qui fonctionnent.
17:48Très importantes effectivement sur le territoire des Baronies.
17:51Moi j'ai l'honneur également d'avoir été nommée chevalière de la confrérie.
17:55Ah bah toutes les confréries !
17:57Toutes les confréries culinaires de l'armée !
17:59Non mais j'essaye, il y en a beaucoup et je pense que ces confréries
18:01elles sont importantes, ça peut paraître un peu de l'ordre du...
18:03Ça fait partie du folklore aussi.
18:05C'est du folklore et c'est peu connu en vérité.
18:09Il y a un monde spécifique des confréries.
18:12Et ça je le connais depuis que je suis élue.
18:15Mais pour autant, je crois que c'est super important de valoriser les terroirs,
18:19de valoriser les productions locales.
18:21Ça donne aussi une autre image dans le territoire rural
18:23que celle qui est souvent dépeinte dans les médias,
18:27dans les débats politiques, d'une forme de misérabilisme,
18:29de conservatisme, etc.
18:31Là, ça redonne une fierté d'habiter ces territoires
18:35parce qu'on est des territoires aussi d'innovation,
18:37des territoires certes de tradition, mais qu'on met en avant
18:40et qui créent du commun.
18:42Et puis des produits qui sont connus dans la France entière.
18:44En Bretagne, on connaît les olives de Nionce.
18:46Ça c'est de la tapenade alors, c'est-à-dire une purée d'olive.
18:48Tout à fait, que j'ai pu rapporter, parce que c'était compliqué
18:50de ramener des produits frais sur cette table, donc je suis désolée.
18:52Vous l'avez expliqué, on a compris.
18:54Non mais ça pour le coup, ça se transporte plutôt bien.
18:56Est-ce qu'avec ces olives, on fait aussi de l'huile ?
18:59Oui.
19:00Et donc du coup, vous cuisinez à l'huile d'olive de Nionce,
19:03ou pas forcément ?
19:04Oui.
19:05Moi j'essaye, alors c'est pas...
19:07Oui.
19:08Et moi je peux me le permettre, parce que je suis une des personnes
19:10qui... Enfin, je fais beaucoup d'aller-retour,
19:12donc je vais beaucoup dans les baronies,
19:13et donc je peux me permettre d'acheter mon huile
19:15effectivement sur les marchés d'oignons,
19:18ou de bilets baronis,
19:19ce que tout le monde ne peut pas faire.
19:20Et effectivement, en supermarché, on n'a pas toujours...
19:22Enfin, la question des circuits courts
19:24ne fonctionne pas toujours parfaitement.
19:27C'est une huile un peu chère quand même.
19:29Comment ?
19:30C'est une huile qui est un peu chère.
19:31Ça coûte cher, oui.
19:32De Nionce, il n'y a pas beaucoup d'olives,
19:33c'est pas une huile avec des olives
19:35transformées de graisse ou d'espagne,
19:37il n'y a pas de mélange.
19:38Mais derrière, une alimentation...
19:42Enfin, l'alimentation qui permet de rémunérer
19:45justement les producteurs,
19:47de préserver des filières locales, économiques, etc.,
19:51ça a un coût, effectivement.
19:53Moi je peux le supporter aujourd'hui,
19:54je n'ai pas toujours cuisiné à l'huile de Nionce,
19:58bien évidemment,
20:00mais je crois que c'est important
20:02de faire ce geste-là, effectivement,
20:03que de soutenir nos producteurs locaux.
20:05Et Valérie, si vous avez de l'huile de Nionce,
20:07vous la mettez dans une salade comme ça, fraîche,
20:08mais ne vous amusez pas à faire de la friture
20:10avec de l'huile de Nionce, ce serait gâché.
20:12Ah, d'accord.
20:13C'est bien de me le préciser, très bien.
20:15Alors, on en sait plus sur le picodon,
20:17sur les olives, évidemment,
20:19mais il nous reste encore plein de choses
20:21à apprendre sur les ravioles, n'est-ce pas Jean-Pierre ?
20:23Très vite, parce que j'ai l'impression que,
20:25quand on s'adresse à quelqu'un de la confrérie des ravioles...
20:27Ah, je ne suis pas encore dans la confrérie des ravioles, non.
20:29Eh bien, dans toi, ça ne saurait tarder.
20:31Alors, il faut privilégier, Valérie,
20:32les ravioles de Royan,
20:33qui est une IGP, c'est-à-dire
20:35une appellation géographique protégée,
20:38et un label rouge,
20:39donc ça, vous avez le must.
20:41Et tant que vous y êtes, prenez celles qui contiennent
20:43du comté AOP, alors là,
20:45c'est vraiment la Rolls de la raviole.
20:47Il n'est pas idiot de congeler les plaques de ravioles,
20:50car quel que soit ensuite leur usage,
20:52eh bien, ça simplifie la préparation
20:54et la manipulation,
20:55parce que vous pouvez casser facilement
20:57les petites ravioles, comme ça,
20:58puisqu'elles sont congelées.
20:59Vous pouvez les mettre sur votre fameuse pizza,
21:01avec un peu de crème,
21:02et vous passez ça au four.
21:03Moi, j'aime bien aussi,
21:05et je pense que Marie Pochon doit connaître,
21:07c'est aussi les petites ravioles
21:08qu'on jette dans l'huile, comme ça,
21:09et qu'on fait griller très rapidement.
21:11Alors, pas très longtemps,
21:12parce qu'après, on se retrouve avec une boule
21:13de ravioles, ce qui n'est pas le but,
21:14mais si on les laisse frire un petit peu,
21:16c'est très bon pour accompagner une petite viande,
21:18c'est très sympa.
21:19Voilà.
21:21Donc, les usages sont multiples.
21:23Pizza, on peut faire une petite soupe aux ravioles.
21:25Donc, il y a vraiment plein de choses à faire
21:28avec les ravioles,
21:29et on peut en manger tous les jours,
21:30sans se lasser.
21:31Non, évidemment.
21:32Je ne suis pas sûre que ce soit bon pour la santé,
21:34cela dit.
21:35Avec modération, comme tout,
21:36et comme ce vin que vous nous avez apporté aussi
21:40pour accompagner ces ravioles.
21:42Qu'est-ce que c'est ?
21:43Il vient d'où, ce vin ?
21:44Expliquez-nous.
21:45Symboliquement, il est important pour moi,
21:47parce que c'est le vin de ma maman.
21:49Je ne sais pas si on a le droit de faire des pubs comme ça.
21:52Si, pourquoi pas.
21:53Celui-ci est autorisé.
21:54Bien sûr.
21:55Je ne suis pas une spécialiste du vin, particulièrement.
21:58J'étais plutôt de celle dans ma famille
22:00qui rechignait à faire les vendanges.
22:02Pourquoi ? Trop compliqué ? Trop dur ?
22:04Moi, j'ai grandi là-dedans,
22:06ma maman et mes grands-parents avant.
22:08Je viens d'une famille de vignerons et d'agriculteurs,
22:10de manière générale,
22:11et j'ai toujours eu une admiration absolument dingue
22:13pour ce métier-là.
22:14Je trouve que c'est le plus beau métier du monde.
22:16Pour autant, c'est d'une immense difficulté physique,
22:22morale également.
22:24On peut s'investir à 200 %,
22:26tout faire bien, tout faire parfaitement.
22:28Pour autant, voir une récolte s'écrouler
22:30à cause de conditions météorologiques compliquées
22:33et à cause des changements climatiques,
22:35c'est en train de s'accélérer aussi,
22:37cette destruction des récoltes.
22:40Vous le constatez vous-même ?
22:42Non, mais même ma maman.
22:44Nous, on en discute régulièrement
22:46et on voit effectivement des années
22:48qui commencent à s'enchaîner
22:50en termes de difficultés climatiques,
22:52mais ce n'est pas qu'elle.
22:53Là, on l'a vu, et je crois que cette année 2024
22:55est quand même assez symptomatique
22:57d'un effondrement global des récoltes.
23:00Et dans tous les secteurs, il n'y a rien qui va.
23:02C'est les risques climatiques, c'est les inondations,
23:04le trop d'eau, c'est les sécheresses
23:06les autres années,
23:08c'est les maladies également
23:10qui touchent à la fois les productions végétales
23:12et animales.
23:14On est en très grande difficulté.
23:16Je pense que ça doit être un moment dans lequel
23:18on doit questionner notre modèle agricole,
23:20parce qu'on ne va pas pouvoir tenir comme ça
23:22à base d'urgence permanente.
23:24Chemin des mulets, pourquoi ?
23:26C'est un des chemins qui parcourent
23:28les vignes, les 11 hectares
23:30que ma maman cultive.
23:32C'est certains terrains
23:34où on avait avant des fruitiers,
23:36on avait d'autres productions,
23:38et ma maman s'est reconvertie
23:40et a construit
23:42sa propre cave
23:44en 2005, à peu près.
23:46J'avais 14-15 ans.
23:48Elle s'est lancée avant.
23:50Sa vigne, en tout cas,
23:52elle l'a portée à mon oncle
23:54qui est en gros hermitage
23:58du côté de Châneau-Curson.
24:00Elle s'est lancée dans la production
24:02elle-même. Elle a converti les terres,
24:06elle a planté des vignes.
24:08Ça, c'est sa dernière production,
24:10en agriculture biologique.
24:12C'est ce que j'allais vous dire.
24:14On le voit évidemment sur l'étiquette,
24:16c'est du vin bio.
24:18Elle a fait cette transition
24:20peu après son installation.
24:22Je crois que ça correspond
24:24à certaines valeurs
24:26et à une certaine
24:28manière de concevoir
24:30l'agriculture qui lui tenait à cœur.
24:32Maintenant qu'on a commencé
24:34à nourrir nos estomacs,
24:36on va essayer de rassasier
24:38nos esprits avec un peu de culture générale.
24:40C'est tout de suite avec le quiz.
24:44Député de la Drôme,
24:46vous connaissez forcément la chef star
24:48du département multi-étoilé
24:50Anne-Sophie Pic.
24:52Sauriez-vous nous dire si ces affirmations
24:54la concernant sont vraies ou fausses ?
24:56Elle est la seconde femme-chef
24:58à obtenir 3 étoiles.
25:02Vraie ?
25:04Non, fausse.
25:06C'est la première.
25:08Vous avez une héroïne dans la Drôme.
25:10Elle obtient sa troisième étoile
25:12dix ans seulement
25:14après avoir été chef.
25:16Ça c'est possible.
25:18C'est possible et c'est un exploit.
25:20Vous montez, vous êtes chef, dix ans après,
25:22trois étoiles, bravo, même les mecs n'y arrivent pas.
25:24L'huître au thé,
25:26et sa recette est l'une de ses recettes signature
25:28en 2014.
25:30L'huître au thé.
25:32C'est vrai ou faux ?
25:34Je ne saurais pas dire, désolée.
25:36Vous avez une chance sur deux.
25:38Faux.
25:40Elle a fait une huître au café.
25:46Anne-Sophie Pic vient d'ouvrir en 2024
25:48un nouveau restaurant La Dame de Pic
25:50à Berlin.
25:52Est-ce que c'est vrai ou faux ?
25:54Je dirais faux.
25:56C'est faux, bravo.
25:58Elle vient d'en ouvrir un à Dubaï
26:00et elle en a ouvert aussi à prévalence
26:02un à Londres en 2017.
26:04Trois Dames de Pic.
26:06Deuxième petit quiz.
26:08Vous qui êtes né un 4 mai,
26:10figurez-vous que le 4 mai 1703
26:12disparaissait le marquis de Nointel.
26:14Le marquis de Nointel, c'est Louis
26:16de Béchamel, inventeur de la sauce
26:18qui porte son nom.
26:20Est-ce que vous saurez nous dire si ces ingrédients
26:22figurent ou pas dans la recette originale ?
26:24Vous avez l'air un peu plus confiante.
26:26Non, pas du tout.
26:28Est-ce qu'on met du lait dans la béchamel ?
26:30Oui.
26:32Non, on met de la crème.
26:34Est-ce qu'on met de la noix de muscade ?
26:36Mais ça c'est dans la recette originale.
26:38Bien sûr, de la noix de muscade.
26:40Moi j'en mets...
26:42Est-ce qu'on met des échalotes ?
26:44Non, moi j'en mets pas.
26:46Dans la recette originale,
26:48il y a des échalotes.
26:50Est-ce qu'on met du saindoux ?
26:52Moi j'en mets pas non plus.
26:54Est-ce qu'on met du beurre ?
26:56Oui.
26:58Vous avez raison.
27:00On met du beurre dans la recette originale
27:02de la béchamel.
27:04Maintenant qu'on sait faire
27:06tous ensemble une béchamel,
27:08on va poursuivre ce déjeuner
27:10avec le philosophe Henri Frédéric Amiel
27:12qui écrivait que le partage d'un repas
27:14est le début d'une conversation sans fin
27:16et ça tombe bien puisque c'est maintenant
27:18l'heure de la brève de comptoir.
27:20Pour préparer cette émission,
27:22Marie Pochon vous a demandé
27:24de réfléchir à une anecdote, un souvenir
27:26où politique et cuisine se mélangent
27:28et vous avez choisi de nous emmener
27:30pas très loin de ce studio,
27:32à la buffette de l'Assemblée, je crois.
27:34Expliquez-nous.
27:36Ce n'est pas une anecdote dingue,
27:38mais quand on a terminé
27:40les débats
27:42sur la loi d'orientation agricole,
27:44ce sont des débats qui ont pris énormément de temps
27:46à notre Assemblée,
27:48qu'on avait attendu pendant très longtemps aussi.
27:50On attendait une loi d'orientation agricole
27:52qui permettrait véritablement
27:54de massifier l'installation
27:56paysanne à l'heure où
27:5850% des agriculteurs partiront
28:00à la retraite d'ici 2030.
28:02Il y avait un enjeu absolument massif
28:04à pouvoir faciliter l'installation, faciliter la transmission
28:06et installer massivement des agriculteurs
28:08sur nos territoires,
28:10également pour tenir nos objectifs
28:12en matière de transition écologique
28:14et de souveraineté alimentaire.
28:16On a eu ces débats
28:18au printemps dernier, finalement,
28:20juste avant la dissolution.
28:22D'abord en commission pendant 15 jours,
28:24ensuite en hémicycle.
28:26Il faut imaginer
28:28la fatigue,
28:30il faut imaginer que pendant 15 jours
28:32on a les commissaires
28:34qui sont responsables de chaque texte.
28:36Moi, j'étais chef de file pour le groupe écologiste
28:38et c'était la première fois que j'étais chef de file
28:40pour un texte aussi immense et avec
28:42autant de conséquences.
28:44C'est des séances qui durent
28:46de 9h à minuit, chaque jour.
28:48C'est intense.
28:50C'est tout à fait intense.
28:52Et à la toute fin,
28:54je ne sais plus quel jour c'était,
28:56c'était un vendredi soir à minuit,
28:58on venait de terminer les débats.
29:00Le texte,
29:02c'était même minuit passé
29:04puisqu'on avait fini les derniers amendements,
29:06etc.
29:08Ce qui se passe souvent,
29:10c'est qu'on finit un gros texte comme celui-là,
29:12tous les députés, le ministre, etc.
29:14C'était Marc Fesneau, à l'époque, qui était ministre,
29:16vont à la buvette,
29:18qui est une forme de petit restaurant
29:20privatif pour les députés et les ministres
29:22juste à côté de l'hémicycle
29:24et qui est ouvert encore une demi-heure après la fin des débats.
29:26Et donc, on va là-bas.
29:28On n'est pas allés manger, en vérité,
29:30à ce moment-là,
29:32mais ce qui était assez étonnant,
29:34et ce qui m'a un peu marquée de ce moment-là,
29:36c'est que nous, avec mes collègues écologistes,
29:38on rejoint les collègues insoumis,
29:40socialistes, qui sont à une table
29:42et puis on se verse de la tisane.
29:44On avait perdu le vote sur la loi d'orientation agricole,
29:46à mon sens et à notre sens.
29:48Vous avez même défendu une motion de rejet.
29:50Tout à fait, j'avais défendu le rejet,
29:52mais non pas parce qu'il ne fallait pas débattre
29:54de ces questions-là, mais parce que les solutions
29:56dans ce texte étaient dangereuses.
29:58Quand elles n'étaient pas absolument inutiles,
30:00ça ne changeait rien.
30:02Et je crois que face à l'urgence
30:04qui a été dite dans la rue, par ailleurs,
30:06par les agriculteurs en janvier-février dernier,
30:08et face aux situations
30:10que l'on ne cesse de voir sur le territoire,
30:12moi je passe ma vie à aller voir des éleveurs,
30:14des agriculteurs, des viticulteurs,
30:16partout sur ma circonscription,
30:18c'est absolument essentiel sur un territoire
30:20comme le mien que de faire vivre cette agriculture
30:22et de faire vivre l'installation.
30:24En fait, un texte comme celui-là ne répondait à absolument rien,
30:26était à côté de la plaque
30:28et je crois que là, la colère est en train de revenir.
30:30Aujourd'hui, on en entend parler.
30:32Donc c'était juste
30:34une grande déception.
30:36On était tous là à boire de la tisane,
30:38véritablement,
30:40et à côté de ça, on avait
30:42le camp de la majorité
30:44présidentielle de l'époque
30:46qui sabrait le champagne.
30:48Ça se fait souvent,
30:50quand quelqu'un gagne, et c'est souvent pas nous.
30:52Mais il y avait
30:54là une inadéquation
30:56dans ce qui venait d'être fait.
30:58Alors on poursuit justement ce repas
31:00avec un accord assez difficile
31:02à digérer, le traité de libre-échange
31:04entre l'Union européenne et les pays du Mercosur
31:06qui refait surface.
31:08On en parle tout de suite dans le Dessous des plats.
31:16Depuis 20 ans, l'Europe
31:18et les pays d'Amérique latine essaient de s'entendre
31:20pour faire circuler leurs marchandises.
31:22Les pays du Mercosur rêvent
31:24d'envoyer de l'autre côté de l'Atlantique
31:26leur viande bovine argentine,
31:28leur volaille, sucre et soja brésilien,
31:30des denrées qui pourraient débarquer sur notre marché
31:32et déstabiliser nos filières agricoles.
31:34Alors que la France s'est souvent
31:36montrée prudente, les négociations
31:38ont bel et bien repris ces derniers mois
31:40sous l'impulsion de l'Allemagne et de l'Espagne.
31:42Que propose ce traité
31:44et pourquoi fêchent-ils les agriculteurs ?
31:46Les réponses d'Hélène Bonduelle.
31:50Dans le Sud, comme un peu partout en France,
31:52la colère gronde de nouveau
31:54dans le monde agricole.
31:56On fait 70, 90 heures par semaine
31:58et on n'arrive plus à se sortir
32:00des mines, ça ne va plus.
32:02On nourrit le peuple
32:04et on n'arrive plus à vivre nous-mêmes.
32:06Les engagements pris par le gouvernement
32:08après les grandes manifestations
32:10de cet hiver se font toujours attendre.
32:12Et les moissons ont été
32:14catastrophiques, sans compter
32:16la fièvre catarale qui a décimé
32:18des troupeaux. Mais ce qui a relancé
32:20la colère, c'est que l'Europe s'apprête
32:22à signer l'accord du Mercosur,
32:24bête noire, des agriculteurs
32:26français.
32:28C'est ce retour de l'incohérence européenne
32:30qui se traduit
32:32à mots à peine couverts
32:34par l'explication que
32:36finalement on va finir par signer le Mercosur
32:38en Europe et qu'on est
32:40même prêt à dédommager les agriculteurs
32:42français.
32:44L'accord commercial est sur la table
32:46de l'Union Européenne depuis 25 ans,
32:48mais toujours en attente de ratification
32:50par les 27 pays membres.
32:52Il prévoit un libre-échange
32:54entre ce marché commun du Mercosur,
32:56qui comprend une partie de l'Amérique du Sud
32:58et l'Union Européenne.
33:00Un accord que la France bloque
33:02depuis 5 ans.
33:04Le Mercosur en l'état n'est pas
33:06un traité qui est acceptable.
33:08Nous soutenons le fait que pour nos agriculteurs
33:10et nos industriels, on ne doit pas avoir
33:12de distorsion de concurrence, on doit être
33:14avec les mêmes règles du jeu.
33:16Aujourd'hui, ce n'est pas l'état de la discussion.
33:18Côté agriculture, l'accord prévoit
33:20une suppression des droits de douane
33:22à des dizaines de milliers de tonnes
33:24de sucre, volaille, riz, miel
33:26ou encore viande bovine
33:28importée d'Amérique du Sud.
33:30La France s'ouvrirait, elle,
33:32un nouveau marché avec des échanges
33:34facilités, notamment sur le lait,
33:36le fromage ou le vin.
33:38Mais l'Hexagone semble plus que jamais
33:40isolée avec sa position de fermeté.
33:42L'Italie, l'Espagne
33:44ou encore l'Allemagne veulent avancer.
33:46Ces accords commerciaux
33:48ont un grand poids
33:50géostratégique. Ces négociations,
33:52il faudrait tout de même les finir,
33:54vous ne vous étonnerez pas.
33:56L'accord pourrait être enterriné mi-novembre
33:58lors du G20 de Rio,
34:00face à une France isolée
34:02et au pied du mur.
34:04Marie Pochon, pourquoi se priver
34:06de cet accord
34:08qui pourrait faire baisser les prix pour les consommateurs ?
34:10Je ne sais pas si ça ferait
34:12d'abord baisser les prix pour les consommateurs.
34:14Par le jeu de la concurrence, tout simplement.
34:16Oui, mais je crois que la course au bas prix
34:18que ce soit pour les consommateurs
34:20ou que ce soit pour les productions agricoles que nous faisons en France
34:22est absolument délétère.
34:24Elle est en train de tout tuer.
34:26Ce qui conduit globalement la politique agricole et alimentaire
34:28depuis 40 ans,
34:30c'est que le nombre d'éleveurs et d'agriculteurs
34:32est en train de s'effondrer.
34:34Vous comprenez bien
34:36et vous entendez certainement
34:38les Français qui ont de plus en plus de mal à acheter de la viande.
34:40Tout à fait, mais c'est absolument anormal.
34:44Ce qu'il faut pouvoir conduire,
34:46c'est des politiques alimentaires
34:48et c'est conduire le choix à l'alimentation.
34:50Aujourd'hui, c'est un Français sur cinq
34:52qui ne mange pas à sa faim dans ce pays.
34:54Et pourtant, Dieu sait qu'on en a des enseignes
34:56qui permettent des prix les plus bas possibles
34:58pour des produits de très mauvaise qualité.
35:00Derrière, c'est des conséquences sanitaires,
35:02des conséquences environnementales qui sont massives
35:04et des conséquences en matière du nombre
35:06d'agriculteurs et d'éleveurs sur nos territoires
35:08qui sont en train de s'effondrer.
35:10Donc, en fait, ce n'est pas une solution,
35:12la course au plus bas prix.
35:14La solution, c'est de donner du pouvoir d'achat aux consommateurs.
35:16C'est de conduire des politiques
35:18d'alimentation et d'accompagnement
35:20également en termes de pouvoir d'achat
35:22pour que les consommateurs puissent s'alimenter
35:24dignement et sainement.
35:26C'est pas normal
35:28que dans les cantines
35:30de nos enfants, on laisse encore de la viande
35:32qui est importée de l'étranger.
35:34On n'est pas, aujourd'hui,
35:36les 20% de produits bio,
35:38on n'est pas une prime
35:40en tout cas à l'alimentation locale,
35:42c'est-à-dire aux productions
35:44qui sont des territoires.
35:46Il y a tout un système
35:48à repenser.
35:50Moi, ce que je promets
35:52en tant qu'écologiste, c'est de pouvoir
35:54garantir aux Françaises et aux Français
35:56de pouvoir s'alimenter sainement
35:58et de manière durable et avec une alimentation
36:00qui permet une rémunération digne
36:02des agriculteurs derrière.
36:04J'ai porté une proposition de loi
36:06qui a été adoptée à l'Assemblée nationale
36:08pour des prix rémunérateurs
36:10en avril dernier, qui a été adoptée.
36:12La première des contradictions que j'avais,
36:14c'est que vous vous rendez compte,
36:16le prix pour les consommateurs.
36:18En fait, dans cette logique-là,
36:20on est en train de tuer l'agriculture
36:22et en même temps de pourrir
36:24l'assiette des Françaises et des Français.
36:26Je crois qu'on ne peut pas se satisfaire
36:28de cette situation.
36:30Il faut faire des choix politiques
36:32et c'est ce que je fais
36:34en tant que représentante politique
36:36et en tant qu'écologiste.
36:38Je considère qu'on peut changer
36:40de logiciel.
36:42Il n'y a pas si conséquent que cela.
36:44Déjà, en termes de production de bovines,
36:46c'est quand même 50%
36:48d'importations en plus
36:50qui pourraient être débloquées.
36:52C'est quand même de la concurrence
36:54directe, sachant que
36:56l'agriculture dans les pays
36:58du Mercosur
37:00n'est pas la même que l'agriculture française.
37:02Elle n'est pas soumise
37:04aux mêmes normes.
37:06Je crois que sur les 500
37:08produits phytosanitaires
37:10qui sont autorisés au Brésil,
37:12150 sont interdits en Europe
37:14et pourtant on va importer des produits
37:16qui ont été produits avec ces phytos
37:18ici sur le sol européen.
37:20C'est une concurrence déloyale pour nos agriculteurs.
37:22Honnêtement, Valérie, il a raison, ce n'est pas grand-chose.
37:24On insiste beaucoup sur le chiffre de 67% de hausse.
37:26Si on part de rien, et on part de rien,
37:28ça fait très peu de boeuf qui va arriver
37:30sur le continent européen, honnêtement.
37:32L'ensemble du Mercosur,
37:34c'est 1% de la consommation européenne.
37:36On ne peut pas dire que ça peut
37:38faire un péril à la souveraineté
37:40et à l'agriculture française.
37:42On ne crie pas un peu avant d'avoir mal ?
37:44Je pense que c'est deux choses.
37:46Je pense que c'est la question
37:50de réduire la production agricole
37:52qui doit en premier lieu
37:54être nourricière,
37:56être durable, faire vivre
37:58nos territoires ruraux, etc.,
38:00qui finalement est réduite à son seul poids sur la balance commerciale.
38:02C'est tous les débats que nous avons eus pendant la loi d'orientation agricole
38:04qui étaient de dire
38:06à quoi sert notre agriculture et qu'est-ce que la souveraineté alimentaire.
38:08Pour nous, c'est une agriculture
38:10qui est nourricière, durable,
38:12qui permet à chaque française et chaque français
38:14de pouvoir s'alimenter sainement.
38:16C'est une agriculture qui rémunère les agriculteurs.
38:18Pour le gouvernement, c'était tout le débat,
38:20c'était une agriculture qui permettait
38:22d'être excédentaire sur la balance commerciale.
38:24C'est une vision totalement différente du monde.
38:26Et donc, on a un certain nombre d'agriculteurs
38:28et l'ensemble des organisations syndicales qui disent
38:30attention, attention, mettre l'agriculture
38:32française au même niveau
38:34et d'ailleurs
38:36sud-américaine.
38:38Les impacts vont être les mêmes des deux côtés de l'Atlantique.
38:40Au même niveau que
38:42la production de voitures, c'est problématique.
38:44On ne peut pas considérer
38:46la production agricole et l'agriculture
38:48au même niveau que des productions industrielles
38:50parce que l'agriculture,
38:52elle est absolument essentielle,
38:54elle est vivrière, elle est nourricière sur nos territoires
38:56et donc on ne peut pas se permettre ces accords-là.
38:58La deuxième chose,
39:00c'est quand même les impacts également environnementaux.
39:02Aujourd'hui,
39:06la production de soja, notamment pour
39:08alimenter
39:10le bétail européen
39:12pose des
39:14problèmes immenses en matière de déforestation.
39:16Je crois que c'est l'ensemble de la péninsule
39:18ibérique qui a été déforestée.
39:20Honnêtement, la déforestation, il va y avoir un protocole
39:22sur la déforestation et s'il n'est pas...
39:24Et qui n'est pas appliqué, qui pour l'instant est retardé
39:26au niveau européen.
39:28Le Mercosur ne pourra pas être signé.
39:30Cet accord sur la déforestation n'est pas signé.
39:32Le problème, c'est qu'aujourd'hui, cet accord sur la déforestation,
39:34il est retardé justement pour pouvoir
39:36garantir la signature
39:38du Mercosur.
39:40On a un problème, c'est à la fois en termes de
39:42concurrence déloyale pour nos agriculteurs,
39:44alors vous pouvez dire que ce n'est pas beaucoup,
39:46mais il n'empêche que c'est toujours un peu plus de concurrence.
39:48Grâce au Mercosur, votre maman pourra vendre plus facilement du vin
39:50en Argentine.
39:52Oui, mais est-ce que faire le toujours plus loin,
39:54toujours plus vite, toujours moins cher,
39:56est-ce que c'est ça un horizon durable
39:58pour notre agriculture, alors même que
40:00tout nous dit, tous les rapports scientifiques,
40:02tous les rapports également des instituts
40:04qui travaillent sur l'agriculture aujourd'hui, nous disent
40:06qu'il faut développer les circuits courts, garantir
40:08la souveraineté, donc l'autonomie
40:10alimentaire de nos territoires.
40:12Notre agriculture,
40:14elle fonctionne aussi parce qu'il y a de l'export.
40:16Agnès Pénière-Unachel
40:18disait que le libre-échange,
40:20ça peut avoir du bon.
40:22Le libre-échange existe déjà
40:24avec l'ensemble des pays d'Amérique latine.
40:26Là, ce qui est posé sur la table
40:28avec ce Mercosur, ce n'est pas
40:30l'ouverture du libre-échange, bien évidemment qu'on échange
40:32déjà avec l'Amérique latine,
40:34tout comme avec la Nouvelle-Zélande.
40:36C'est un accord avec des règles très précises.
40:38L'an dernier, à la même époque, à l'automne dernier,
40:40était signé l'accord Union Européenne-Nouvelle-Zélande.
40:42Et on nous disait,
40:44oh là là, parce que nous on s'y opposait
40:46bien évidemment, c'était plutôt sur la
40:48viande d'auvines que ça posait des sujets,
40:50on s'y opposait et on nous disait, oh là là, vous refusez
40:52le commerce avec la Nouvelle-Zélande
40:54et c'est un scandale. On était déjà,
40:56l'Union Européenne est déjà le troisième
40:58partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande.
41:00Mais on veut juste accroître, toujours
41:02intensifier les échanges
41:04avec un pays qui est exactement
41:06de l'autre côté de la planète.
41:08A l'heure de l'urgence climatique,
41:10où il faut poser la question
41:12de l'autonomie alimentaire, de la résilience de nos territoires
41:14face à des chocs climatiques, des chocs géopolitiques,
41:16etc., qui vont s'accélérer.
41:18Et on est dans cette période-là de crise permanente.
41:20Mais pour vous, ça ne va pas dans le bon sens.
41:22Je crois que ce qu'il faut assurer, c'est
41:24la souveraineté alimentaire et donc la possibilité
41:26d'être résilients en matière à la fois
41:28de production et de consommation alimentaire.
41:30Une toute dernière question sur ce sujet.
41:32On sait que le 15 novembre, il y a des manifestations,
41:34il y a un appel à un nouveau
41:36mouvement des agriculteurs. Est-ce que vous en serez ?
41:38Est-ce que vous accompagnerez dans la
41:40Drôme les agriculteurs de votre
41:42circonscription ? Je ne sais pas si c'est mon rôle
41:44que d'être chef
41:46de file des mobilisations agricoles.
41:48Moi, je ne suis pas agricultrice, je suis fille d'eux.
41:50C'est une cause que je défends
41:52énormément.
41:54En janvier, février dernier,
41:56bien évidemment, j'avais été à la rencontre
41:58des agriculteurs. Et par ailleurs, je tiens
42:00à le dire, ce qui est important, ce n'est pas d'y être
42:02quand il y a des mobilisations, c'est d'y être tout le temps
42:04et de garder ce sujet en tête. On a vu
42:06Gabriel Attal sur une botte de paille
42:08lors des dernières mobilisations.
42:10Franchement, à regarder ce qui en a été fait
42:12ces six derniers mois, et là,
42:14je vise l'ancienne majorité présidentielle,
42:16mais c'est pareil pour la droite républicaine,
42:18pour le RN. Il n'y avait plus personne pour voter
42:20les 100% de viande française dans les cantines scolaires.
42:22Il n'y avait plus personne pour voter
42:24les prix rémunérateurs pour les agriculteurs.
42:26Il n'y avait plus personne
42:28pour toutes ces mesures-là.
42:30Je crois que ce qui est important, c'est d'être là
42:32de manière générale, bien évidemment,
42:34d'être attentif à ce qui va se dire,
42:36ce qui va se passer lors de ces mobilisations.
42:38Mais moi, la mobilisation,
42:40nous, on alerte là-dessus
42:42depuis déjà plusieurs mois.
42:44Juste une question, c'est oui ou non.
42:46La petite musique de Bruxelles nous laisse entendre
42:48que c'est déjà plié le Mercosur qui va être signé.
42:50Quel est votre avis ? Oui ou non ?
42:52Est-ce que c'est plié ou pas ?
42:54Mais ce n'est pas plié si la France dit non.
42:56Et la France doit dire non.
42:58Mais c'est un vote à l'unanimité.
43:00La France peut bloquer l'accord
43:02européen de Mercosur, et toute personne
43:04qui dirait le contraire est un menteur.
43:06Après les grands marchés mondiaux,
43:08je vous propose de zoomer sur votre belle région.
43:10Je vous emmène dans votre circonscription
43:12de la Drôme, où malheureusement,
43:14plus de brebis souffrent
43:16de la fièvre catarale.
43:18Un véritable cauchemar pour les éleveurs,
43:20et avec eux, on met les pieds dans le plat.
43:26Alors Valérie, on l'appelle aussi
43:28la maladie de la langue bleue.
43:30Cette fièvre catarale fait des ravages
43:32dans les troupeaux, essentiellement de moutons et de brebis.
43:34La maladie est provoquée par un virus
43:36transmis par certaines espèces de
43:38mouchons piqueurs. Il existe bien
43:40des vaccins, mais pas toujours disponibles,
43:42les éleveurs semblent donc
43:44bien démunis devant la progression
43:46du virus, comme on peut le constater dans la Drôme.
43:48Dario Borgogno et Pierre Beretta.
43:52Toutes les muqueuses qui sont attaquées.
43:54Ce que je craignais qui commence,
43:56ça commence.
43:58Début d'une nouvelle vague de fièvre catarale aux vines
44:00pour le troupeau de cet agriculteur.
44:02Chaque matin, depuis cet été, il trouve
44:04régulièrement sur ses bêtes des symptômes
44:06de cette maladie transmise par des moucherons.
44:08Sur 100 cheptels de 500 brebis,
44:10presque 100 en sont mortes.
44:12On en a eu une toutes les semaines,
44:14tous les 2 jours, tous les 3 jours, c'est assez calme.
44:16Et là cet été, on a eu des piques
44:18qui étaient...
44:24On était à 4-5 par jour.
44:28On a du mal à aller voir le troupeau le matin.
44:30Pourtant, il a suivi le protocole sanitaire
44:32à la lettre. Deux doses avec le vaccin
44:34qu'on lui a proposé, insuffisant.
44:36Ça a peut-être couvert un petit peu,
44:38mais ça meurt quand même.
44:40De toute façon, au printemps, la question
44:42va être obligée de se reposer.
44:44Il va falloir revacciner, parce qu'on ne peut pas
44:46repasser un été pareil.
44:48Mais avec quel vaccin ?
44:50Moi, je ne veux pas revacciner avec le vaccin que j'ai eu
44:52parce que j'ai eu trop de pertes derrière.
44:54C'est pas possible, en fait.
44:56Si Arnaud se pose cette question, c'est qu'il existe
44:58dans la drôme 2 variants de la maladie,
45:00le sérotype 8 et le 3.
45:02Alors dans l'idéal, il faudrait vacciner 2 fois.
45:04Pour 500 bêtes, j'en ai eu pour 2500 euros de vaccin.
45:06Donc s'il faut que je vaccine
45:08pour le 8 et pour le 3,
45:10j'en ai pour 5000 euros de vaccin.
45:125000 euros avec...
45:14Alors, moins, parce que j'ai moins de bêtes,
45:16mais avec moins de bêtes,
45:18avec un revenu qui va se casser la figure.
45:20Il va me manquer, dans l'immédiat,
45:22200 agneaux pour janvier.
45:24Un peu plus haut en altitude,
45:26le troupeau d'Elisabeth Moreau
45:28n'a pas eu les mêmes difficultés
45:30malgré 30 béliers malades sur 83.
45:32Lui, il a été malade de l'AFCO,
45:34au mi-août.
45:36Donc là, il est en train de se remettre.
45:38Peu de bêtes sont mortes dans son cheptel.
45:40Deux explications possibles,
45:42l'utilisation d'un autre vaccin ou l'environnement.
45:44Il y a certainement le côté altitude qui joue,
45:46puisqu'on a des collègues qui sont dans le Royan
45:48qui, eux, à 1000 mètres d'altitude,
45:50leur troupeau a été malade,
45:52et ils ont un troupeau qui est au même niveau
45:54que le nôtre à 1600 mètres d'altitude
45:56où ils ont eu quelques cas dessus.
45:58Et nous, sur 800 bêtes qu'on avait sur les hauts plateaux,
46:00on en a eu 5 de malades et 3 qui sont mortes de l'AFCO.
46:02L'arrivée du froid devrait freiner l'épidémie
46:04avec une disparition temporaire du mouchon.
46:06Aujourd'hui, il fait 22 degrés.
46:08Tant qu'il ne fait pas moins de 15 degrés,
46:10on peut choper d'autres AFCO.
46:12Fin octobre,
46:14plus de 6500 foyers de la fièvre
46:16étaient recensés en France.
46:18Alors, Marie Pochon, j'ai entendu dire
46:20il y a quelques jours encore un éleveur de votre région
46:22dire c'est un scandale, les vaccins existent
46:24mais sont lâchés au compte-gouttes.
46:26Est-ce que cette plateforme avec les vétérinaires,
46:28les éleveurs, fonctionne enfin dans votre département
46:30ou est-ce que les vétérinaires sont suffisamment
46:32approvisionnés en vaccins ?
46:34La question sur l'AFCO, c'est pas tant...
46:36Alors, il y a une question de vaccins, clairement,
46:38mais il y a eu une question de manque d'anticipation
46:40notamment pour le variant qui a touché
46:42principalement l'Adrome, l'Isère, l'Ardèche
46:44puis après qui s'est déplacé dans tout le sud-est de la France
46:46qui était le variant 8.
46:48Vous avez le 3 ?
46:50Oui, on avait des vaccins pour le 3.
46:52Globalement, en tout cas, ils ont été commandés,
46:54ils ont été mis à disposition, etc., et gratuitement.
46:56Et par ailleurs, même l'ensemble des annonces
46:58de la nouvelle ministre de l'Agriculture ont été faites
47:00sur le 3. Les 75 millions d'euros
47:02d'aide de crise, etc.,
47:04sont faites sur un seul variant.
47:06Et donc, nous,
47:08ce qu'on dit dans le sud-est
47:10et ce sur quoi on alerte,
47:12c'est effectivement de pouvoir mettre en place
47:14ces mesures de crise et d'accompagnement pour l'ensemble des variants
47:16et également pour le variant 8.
47:18Mais qu'est-ce que vous dites ? Il n'y a pas assez de recherches ?
47:20On sait faire le vaccin pour le variant 8 ?
47:22On sait faire. Il y a eu des alertes qui ont été faites ce printemps
47:24en disant peut-être qu'il va y avoir
47:26une flambée, en tout cas, du variant 8.
47:28Faites attention, etc.
47:30Et donc, c'est sur quoi
47:32les services de l'Etat rebondissent
47:34en disant, ben, vous avez été alertés,
47:36vous n'avez pas vacciné, tant pis pour vous.
47:38Globalement, ça a été beaucoup le discours
47:40qui a été tenu à un certain nombre d'éleveurs.
47:42On a voté la faute sur les éleveurs.
47:44Dont certains qui sont là dans le reportage,
47:46mais ça a été en tout cas le sentiment.
47:48Ce qui a été vécu, c'est celui de
47:50vous n'aviez qu'à vacciner,
47:52on avait prévenu. Moi, du coup,
47:54il tourne pas mal d'élevages, etc.
47:56Et c'est sur quoi j'ai alerté les services de la préfecture.
47:58C'est de dire qu'en vérité, on a des éleveurs
48:00qui sont
48:02écrasés
48:04en termes de trésorerie.
48:06Et donc, c'est super compliqué au moment
48:08où on leur dit, ben, là, il y a peut-être un risque
48:10de flamber de l'épidémie,
48:12de vacciner, quand on n'est pas à 100% sûr.
48:14Le FCO8, on le connaît.
48:16Il est déjà passé par chez nous.
48:18Il avait fait très peu de dégâts par le passé.
48:20Et donc, effectivement, on a un certain nombre d'éleveurs
48:22qui, au vu de leur trésorerie qui est assez exsangue,
48:24ont fait le choix de ne pas vacciner
48:26parce qu'il faut avancer cet argent-là
48:28sans être en capacité d'être remboursé
48:30en tout cas pour le moment.
48:32Et puis, par ailleurs,
48:34l'alerte n'était pas forcément aussi claire.
48:36Elle n'a pas été donnée par les services de l'État.
48:38Elle a été donnée par le GDS, le Groupement de Défense Sanitaire,
48:40c'est-à-dire par la filière,
48:42eux-mêmes, et ça n'a pas forcément
48:44été compris comme une alerte. Et donc, on s'est retrouvés
48:46au mois d'août avec
48:48pas de gouvernement, tout simplement.
48:50Plus personne pour répondre dans les administrations
48:52parce que c'était l'été, tout le monde était en vacances.
48:54Et avec des éleveurs qui voyaient
48:56chaque matin 5, 6 bêtes
48:58malades, etc.
49:00On est arrivé à 30, 40%, 50% parfois
49:02de pertes sur certains cheptels.
49:04Sachant que là, on ne parle que de pertes immédiates.
49:06On ne parle pas des pertes à long terme
49:08dues au manque de fertilité,
49:10à toutes ces questions-là. On en a pour 2-3 ans,
49:12à payer ce qui s'est passé.
49:14Donc, l'incurie de l'État, pour vous.
49:16Pas que. Je pense qu'il y a eu une incurie également.
49:18Je pense qu'il y a eu aussi une incurie de la filière.
49:20Je pense qu'on n'a pas été préparés.
49:22Et les professionnels ont aussi
49:24leur responsabilité là-dedans.
49:26L'État aussi, qui n'a pas
49:28totalement anticipé les crises sanitaires.
49:30Et les crises sanitaires vont se multiplier
49:32dans un climat qui change également.
49:34Et ça peut paraître un peu tarabiscoté
49:36de se dire où est la question climatique là-dedans.
49:38Si, on l'entend bien.
49:40Puisque s'il fait chaud, les mouchons sont là.
49:42La mouche, elle se reproduit plus
49:44et effectivement à des températures plus hautes.
49:46En fait, ces virus-là, ils risquent de
49:48s'accentuer dans les années à venir et leurs impacts
49:50d'être de plus en plus forts. Et donc, il faut des plans vaccinaux.
49:52Il faut des politiques sanitaires
49:54qui se suivent sur le temps long.
49:56Pourquoi je parle d'incurie de l'État ?
49:58C'est parce que, moi, en entendant tous ces éleveurs,
50:00je pensais à la politique sanitaire pour les humains.
50:02Et je me disais que si on avait un Covid
50:04demain qui revenait,
50:06il est encore présent, bien évidemment,
50:08si une nouvelle pandémie de cette nature
50:10apparaissait,
50:12je ne suis pas sûre qu'on soit plus prêts
50:14qu'il y a cinq ans, bien malheureusement.
50:16Et en fait, on a du mal à penser structurellement
50:18la politique de prévention en matière sanitaire,
50:20que ce soit pour les humains, que ce soit pour les animaux.
50:22Là, le vrai sujet,
50:24c'est qu'on est en train de perdre
50:26tout un pan
50:28d'un élevage extensif
50:30au vin qui fait
50:32vivre nos territoires.
50:34Moi, c'est de ça dont je suis inquiète.
50:36Les gens qui sont les plus armés,
50:38c'est-à-dire les plus gros, vont s'en sortir
50:40globalement. Et en fait,
50:42on a plein de petits élevages qui vont devoir
50:44fermer dans les mois et années à venir.
50:46Et au-delà
50:48de cette détresse actuelle, moi, beaucoup m'a alertée
50:50en me disant... Là, aujourd'hui, on nous regarde,
50:52parce qu'au mois de septembre,
50:54au mois d'août, etc., on a fait des grandes
50:56rencontres, on a fait venir des gens dans la Drôme,
50:58on a tout organisé autour de ça.
51:00Mais c'est de se dire, qu'est-ce qui va se passer cet hiver ?
51:02On aura 50% de notre troupeau en moins.
51:04On sera tout seul dans notre ferme.
51:06Et en fait, là, le risque
51:08d'isolement, de suicide, de mal-être,
51:10il est absolument immense.
51:12Et derrière, il y a tout un travail
51:14à faire sur le temps long
51:16pour pouvoir accompagner les éleveurs,
51:18refaire des investissements. Donc, c'est une question financière.
51:20Moi, j'ai posé des amendements et je les ai défendus
51:22pour la FCO.
51:24Mais il faut penser le temps long
51:26et penser les années qui viennent.
51:28On les salue et on salue, évidemment, leur courage.
51:30On ne termine jamais un repas sans une note
51:32sucrée, et c'est maintenant
51:34avec le péché mignon, Jean-Pierre.
51:36C'est ça ?
51:40Alors, Marie Pochon, ne prenez pas l'expression au pied de la lettre,
51:42mais on a un dessert à la noix.
51:44Oui, une pomme, une tarte aux pommes
51:46avec des noix de Grenoble.
51:48C'est votre dessert d'enfance, j'imagine.
51:50Mais c'est très chauvin, ce menu.
51:52Drôme, drôme, drôme.
51:54Après, j'avais un peu compris que c'était le concept.
51:56C'est ça.
51:58Vous avez respecté la consigne.
52:00Vous avez respecté la consigne.
52:02Mais effectivement, les tartes aux pommes font partie
52:04des desserts qu'on mangeait à la maison.
52:06Et voilà, c'est simple à faire.
52:08Vous la faites vous-même ?
52:10Vous faisiez ?
52:12Oui, à l'époque.
52:14Je pouvais encore cuisiner. Je faisais régulièrement des tartes aux pommes.
52:16Même la pâte ?
52:18Oui.
52:20Je ne connais pas bien pâte feuilletée, pâte sablée.
52:22Là, c'est du sablé, normalement.
52:24Parce que c'est comme ça qu'il faut la faire, avec de la pâte sablée ?
52:26Allez-y !
52:28Sablée ou brisée.
52:30Après, une pâte feuilletée aux pommes,
52:32vous savez, les tartes fines aux pommes
52:34sont souvent faites
52:36avec de la pâte feuilletée.
52:38Après, il y en a qui sont plus faciles à faire.
52:40La brisée, c'est la plus simple.
52:42La sablée, c'est un peu plus compliqué.
52:44Comme son nom l'indique, elle peut partir en sable.
52:46La feuilletée, c'est très compliqué si on n'est pas pâtissier.
52:48Les noix, c'est typique de chez vous aussi ?
52:50Plutôt dans le nord du département
52:52et en Isère.
52:54Effectivement, dès qu'on remonte dans le Royan,
52:56on a pas mal de noyers.
52:58La noix, c'est peut-être le seul secteur,
53:00en tout cas dans la Drôme,
53:02qui a passé une bonne année,
53:04économiquement
53:06et climatiquement.
53:08C'est super,
53:10c'est très beau.
53:12Pour accompagner cette magnifique tarte,
53:14vous avez choisi un morceau de Nellyung
53:16qu'on écoute maintenant.
53:30C'est une chanson de Nellyung,
53:32pourquoi ce choix ?
53:38On avait une machine à vinyles à la maison
53:40pour écouter les vinyles de mon père
53:42quand il était jeune.
53:44C'est comme ça que j'ai découvert
53:46de la grande musique,
53:48celle qui ne sortait pas de la radio classique.
53:54J'en suis tombée amoureuse
53:56en testant tous les vinyles
53:58qui traînaient dans le salon
54:00via les vinyles de mon papa.
54:02C'est un artiste très engagé.
54:04Je l'ai découvert bien plus tard.
54:06J'écoutais sa musique, j'adorais.
54:08C'était Led Zeppelin,
54:10tout ce que je trouvais dans ce bric-à-brac
54:12que mon père avait de sa jeunesse.
54:14C'est cohérent avec vos combats d'aujourd'hui.
54:16Plus tard, j'ai découvert
54:18que c'était une autre de ses qualités.
54:20C'était quelqu'un qui était très engagé
54:22non seulement sur la question écologique
54:24et à des moments où ce n'était pas un sujet
54:26pour grand monde,
54:28mais ça c'est un autre sujet.
54:30Les gens sont globalement au courant
54:32qu'il y a un problème.
54:34Lui, il l'a fait dans les années 70,
54:36dans les années 80,
54:38au moment où naissait l'écologie politique
54:40dans un pays comme le nôtre.
54:42Il était aussi très engagé
54:44sur les questions agricoles
54:46et sur l'enjeu du lien absolument immense.
54:48Il n'y a pas d'agriculture sans écologie.
54:50Il n'y a pas d'écologie sans une centralité
54:52absolue de la question agricole.
54:54C'est pour ça que je me bagarre
54:56au-delà de là où je viens.
54:58On ne peut pas parler d'écologie
55:00si on ne fait pas de la question agricole
55:02et alimentaire un socle
55:04au cœur de tout ça.
55:06Il avait lancé une fondation
55:08qui s'appelait Farm Aid
55:10et qui à l'époque venait en aide
55:12aux paysans américains
55:14qui étaient endettés.
55:16La question de l'endettement
55:18et la question de la dépendance
55:20dans laquelle on place
55:22un certain nombre d'agriculteurs est absolument immense.
55:24C'est un sujet chez nous aussi.
55:26Je crois que dans les années 80,
55:28l'endettement des agriculteurs français
55:30était en moyenne de 50 000 euros.
55:32Aujourd'hui, elle est de 230 000 euros.
55:34Et en fait, on coince
55:36les agriculteurs dans tout un système
55:38qui fait qu'ils ne peuvent pas s'en dépêtrer.
55:40Ce qui crée un grand sentiment d'impuissance
55:42qui, je crois,
55:44est en grande partie
55:46le moteur
55:48de ce qu'on entend
55:50en termes de mobilisation.
55:52En tout cas,
55:54une mobilisation que Nell Young
55:56avait peut-être compris bien avant.
55:58Tout le monde, merci infiniment,
56:00Marie Cochon, d'avoir partagé ce repas.
56:02Merci beaucoup, Jean-Pierre.
56:04Et puis on remercie évidemment le restaurant Le Bourbon
56:06qui nous a préparé tous ces plats merveilleux.
56:08On se retrouve très très vite
56:10pour un nouveau numéro de Politique à table.
56:12À très vite.