Alexandre Devecchio, journaliste, examine le bilan d'Emmanuel Macron en terme de délinquance. Le trafic de drogue «est un Etat dans l’Etat» en France, selon lui.
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00:00C'est un peu aussi le problème des politiques, c'est que parfois ils font le bon diagnostic,
00:03alors pas tous, beaucoup sont encore enfermés dans l'idéologie,
00:06mais ensuite lorsqu'il s'agit des actes, il n'y a pas de cohérence,
00:09et là la cohérence aurait été de nommer enfin effectivement un ministre de la justice
00:14qui est sur la même ligne que le ministre de l'Intérieur.
00:16On a préféré faire les opérations placenaires.
00:18Depuis maintenant un septennat, on fait le contraire, même plus d'un septennat,
00:21ça avait commencé avec François Hollande où on avait à la fois Manuel Valls et Christiane Taubira.
00:28Donc moi je doute finalement de la volonté réelle du Président de la République de s'attaquer à cela.
00:34Arnaud Bénédicti a dit quelque chose d'assez important,
00:37hormis l'idéologie et les cris d'orfraie des uns et des autres,
00:41c'est une économie parallèle qui fait vivre aux 230 000 personnes, donc c'est un État dans l'État.
00:45Donc s'y attaquer, ce sera des dommages collatéraux très importants,
00:49possiblement des émeutes.
00:51Quel homme politique aujourd'hui a la volonté de s'attaquer à ça
00:57et d'assumer ça ?
00:59Or moi je pense malgré tout que pour éviter des désordres très très importants dans le futur,
01:04il faudrait un peu de désordre maintenant et assumer des conséquences effectivement dramatiques
01:12et mettre en place une politique globale très très forte là-dessus,
01:18une forme de plan Marshall.
01:19Mais je crois que c'est plus possible dans l'état actuel des choses.
01:24Emmanuel Macron aurait dû faire ça au début de son premier quinquennat.
01:27Vous dites que c'est trop tard aujourd'hui ?
01:28Toutes ces questions sont passées, enfin ce n'étaient pas ces questions.
01:32C'est un peu compliqué avec un gouvernement, on l'a dit.
01:35Bruno Rotailleux est quelqu'un d'intègre je crois, de compétent, de sérieux,
01:40mais il ne peut pas tout faire tout seul et il en est réduit un peu à donner des coups de menton
01:45comme ses prédécesseurs et encore plus parce qu'effectivement,
01:48il n'a même pas de majorité pour agir.
01:52Donc oui, c'est extrêmement compliqué.
01:54Si on doit revoir l'état de droit, parce qu'il faut le revoir,
01:58d'ailleurs pas revoir l'état de droit, en finir avec les abus de droit,
02:03mais ça nécessite peut-être en certains cas de revoir la Constitution,
02:07enfin tout ça nécessite en fait des acteurs politiques forts.
02:11Or aujourd'hui, nous n'en avons pas.