• il y a 5 jours
Durant le mois de novembre, les eurodéputés vont auditionner les 26 commissaires européens proposés par les Etats-membres et dont les portefeuilles ont été dessinés par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Certains profils de commissaires pourraient être retoqués par le Parlement européen, au terme de ces auditions. On en débat cette semaine dans l'émission Ici l'Europe, sur France 24, Public Sénat et LCP. Nous vous proposons également un entretien avec Jean-Claude Trichet, l'ancien président de la Banque centrale européenne.

Invités :
- Paolo Borchia, italien, Patriotes pour l'Europe, la Lega,
- Fabienne Keller, française, Renew,
- Ana Catarina Mendes, portugaise, SD, parti socialiste portugais,

Grand invité Jean-Claude Trichet, ancien pdt de la BCE.

Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.

Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP - Assemblée nationale : https://bit.ly/2XGSAH5

Suivez-nous sur les réseaux !
Twitter : https://twitter.com/lcp
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/LCP
Threads : https://www.threads.net/@lcp_an
Instagram : https://www.instagram.com/lcp_an/
TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_an
Newsletter : https://lcp.fr/newsletter

Retrouvez-nous sur notre site : https://www.lcp.fr/

#LCP #assembleenationale #Politique

Category

🗞
News
Transcription
00:00France 24 LCP. Public Sénat présente.
00:25Bonjour à tous, bonjour et bienvenue.
00:27Merci de nous rejoindre.
00:29Nous accueillons aujourd'hui une figure de l'économie et de la finance européenne,
00:33ancien directeur de la Banque de France de 1993 à 2003,
00:36ancien directeur de la Banque Centrale Européenne aussi de 2004 à 2011.
00:39Autant en dire que les flux, les reflux de l'économie et de la dette,
00:42ça le connaît et ça tombe bien.
00:44Il va beaucoup être question prochainement d'endettement à Paris et à Bruxelles,
00:47question aussi de croissance, molle ou pas,
00:49de taux d'intérêt, d'inflation, plus ou moins maîtrisés.
00:52En gros, de notre avenir, pour y voir un peu plus clair,
00:55notre invité, Jean-Claude Trichet.
00:57Jean-Claude Trichet, bonjour.
00:58Bonjour.
00:59Alors, je le disais, à l'instant,
01:01la France va de nouveau être dans le viseur de Bruxelles à court terme.
01:05La France va mal.
01:06Enfin, heureusement, il y a les Jeux Olympiques
01:08et les chiffres de la croissance annoncés
01:12avec cette timide reprise, plus 0,4 % au troisième trimestre.
01:16C'est mieux que l'Allemagne, cocorico.
01:17Mais la France, Jean-Claude Trichet, c'est le sujet de la rentrée,
01:20est particulièrement endettée.
01:22En effet, en effet, elle est vraiment très endettée.
01:25Elle est, de ce point de vue-là, le plus mauvais pays d'Europe,
01:29ce qui est un peu dur, quand même.
01:31Et moi-même, j'ai de la peine quand je dis ça,
01:33mais ce sont les chiffres.
01:35Et on doit absolument redresser la barre.
01:40Je suis, je dois dire, un peu rasséréné
01:43que le nouveau gouvernement ait en tête
01:45qu'il faut effectivement changer la direction
01:49que nous avions prise en matière de finances publiques.
01:52Nous ne pouvons pas nous permettre
01:54d'être le plus mauvais élève de la classe.
01:57Cela dépend évidemment de la conjoncture européenne et internationale,
02:00mais si jamais il y avait un sérieux coup de tabac,
02:03alors ça nous mettrait dans une position qui serait mauvaise.
02:06Donc, il faut prévenir.
02:08Et donc, prévenir, ça veut dire redresser la barre.
02:11Alors, bien sûr, on va y revenir. Que peut faire Paris ?
02:14Après sa prise de fonction,
02:15le Premier ministre Michel Barnier a annoncé engager des réformes.
02:18Il annonce un déficit, un déficit ramené à 5 % l'année prochaine.
02:21Mais est-ce que c'est réaliste ?
02:22Est-ce que la France est encore dans le domaine,
02:25encore crédible, finalement ?
02:26Écoutez, la France, pour le moment, est crédible.
02:31Et si le gouvernement arrive à ses fins,
02:35c'est-à-dire à cet objectif de 5 %,
02:38avec une combinaison d'ailleurs de diminution de la dépense
02:42et d'augmentation des impôts dans une proportion 2 tiers, 1 tiers,
02:46s'il y arrive ce que croient les marchés pour le moment.
02:51Il me semble que les marchés font confiance, pour le moment,
02:54au nouveau gouvernement.
02:55Donc, normalement, si vous voulez,
02:57nous devrions éviter le coup de tabac que j'évoquais.
03:01La France est quand même sous surveillance.
03:02Les agences de notation, les marchés,
03:05on parle de Fitch ou de Moody's, par exemple,
03:07ont ouvert la porte à un futur abaissement de la note,
03:10mais en offrant un répit de quelques semaines.
03:13La Commission européenne passe sur le grill
03:16devant le Parlement européen pour les auditions très attendues.
03:19C'est un nouveau répit, finalement,
03:20mais une fois en fonction, la Commission européenne,
03:23elle va devoir se pencher sur cet endettement excessif,
03:26plus de 3 228 milliards d'euros de dettes en septembre,
03:31se pencher sur le non-respect des critères de Maastricht par la France,
03:34critères qu'elle respecte assez rarement.
03:37Et puis, cette fois, elle ne les respecte clairement pas
03:39dans des proportions assez rares, 6 % du PIB.
03:42La France n'est clairement pas dans les clous.
03:43A votre avis, Jean-Claude Trichet, que va faire Bruxelles ?
03:46Alors, ça va dépendre, évidemment,
03:48de ce qui sera finalement voté au Parlement français.
03:51C'est ça qui était absolument essentiel,
03:53d'arriver, en effet, au résultat qui a été annoncé.
03:57Si on y arrive, je pense alors que la France sera placée
04:00sur une trajectoire qui sera toujours celle d'un mauvais élève,
04:05notamment par rapport aux autres mauvais élèves
04:08que sont les Italiens ou les Belges.
04:12Mais néanmoins, nous serions sur une trajectoire
04:16qui devrait convaincre l'ensemble des épargnants
04:19et des investisseurs du monde
04:21qu'on est en effet capable d'honorer ce que l'on emprunte.
04:257 pays sont en surveillance, il n'y a pas que la France, bien sûr.
04:28La règle, c'est 3 % d'endettement par rapport au PIB.
04:32Alors, c'est une règle qui est régulièrement remise en question,
04:35mais bon, c'est la règle.
04:36On devait en être, en France,
04:40à un peu plus de 4 % au mois de juin,
04:43officiellement, tout du moins,
04:44et puis on a découvert à la rentrée que cet endettement,
04:47il s'établissait à un peu plus de 6 %,
04:49deux questions assez simples en apparence.
04:52Comment l'expliquer et surtout, à quoi s'attendre ?
04:55Je reviens, si vous voulez bien, un instant sur la règle des 3 %,
04:59parce que les Français ne le savent pas très bien,
05:02mais c'est eux qui ont introduit la règle des 3 %.
05:06Les autres pays n'étaient pas forcément d'accord.
05:09Certains avaient dans l'idée
05:10qu'il valait mieux avoir une sorte de règle d'or,
05:13mais la France, après l'expérience qu'elle avait faite,
05:15d'ailleurs, en 81, 82, 83,
05:18pensait qu'il valait mieux avoir une règle simple,
05:21comprise par tout le monde et communicable à tout le monde.
05:25Et c'est ce qui a finalement été choisi.
05:27Alors, quand on parle de la règle des 3 %,
05:31il faut bien voir que ce n'est pas une règle
05:33qui devrait s'appliquer en temps normal.
05:35En temps normal, dans les règles européennes,
05:38on est équilibré.
05:39Et cet équilibre vous permet d'utiliser l'arme budgétaire
05:44quand vous êtes en situation difficile
05:47pour ne pas dépasser ensuite les 3 %.
05:50Vous avez en quelque sorte trois cartouches
05:52de 1 % du produit intérieur brut,
05:55trois cartouches de 1 % du produit intérieur brut,
05:58à brûler si vous êtes en situation difficile.
06:00Vous me dites qu'on n'a plus de cartouches en France.
06:02On n'a plus de cartouches du tout, bien entendu, en France.
06:04On n'a plus de cartouches du tout, conformément aux règles.
06:07Alors, ceci dit, il y a des raisons
06:10pour lesquelles on peut, en effet, se retrouver à court de cartouches.
06:13Et l'une des raisons est évidemment le Covid,
06:18l'accumulation des dépenses supplémentaires liées au Covid,
06:22qui explique une partie de la difficulté
06:24d'un assez grand nombre de pays, comme vous l'avez dit vous-même.
06:28On demande aujourd'hui 60 milliards d'économies.
06:30C'est les Français dans leur ensemble qui vont devoir faire un effort.
06:34Mais désolé d'y revenir,
06:36comment on passe de 4 à 6 % d'endettement en six mois ?
06:38Ça mérite un questionnement, non ?
06:40C'est plus de 4 à environ 6.
06:45Et effectivement, il y a là un certain nombre d'explications à donner.
06:50D'ailleurs, il va y avoir une analyse aussi précise que possible.
06:54Je crois que beaucoup, beaucoup d'économistes
06:56s'attendent à trouver ce qui n'a pas été du tout,
07:01notamment dans les modèles économiques qui ont été utilisés
07:04en France pendant cette période.
07:06Ce qui m'étonne un peu, c'est que je ne retrouve pas
07:09les mêmes décalages considérables dans d'autres pays.
07:12Donc il y a là une spécificité française qu'il faut expliquer.
07:17Je pense que nous aurons un début d'explication
07:20avec la commission qui a été créée, qui est approuvée par le Premier ministre
07:24et qui devrait nous permettre de mieux comprendre ce qui s'est passé.
07:27Vous avez parlé des années 80, la période de la rigueur en France.
07:31Jean-Claude Trichet, c'est quoi l'avenir pour la France
07:34dans les conditions actuelles ?
07:36Est-ce que c'est la fin de l'argent facile et du quoi qu'il en coûte ?
07:39Et surtout, est-ce que finalement, l'horizon, c'est la rigueur ?
07:43Écoutez, les Français ont une manière très singulière
07:46de qualifier leur propre situation.
07:49Ils parlent en permanence de rigueur, d'efforts considérables,
07:52alors que c'est un pays qui n'est pas rigoureux.
07:55Il y a toute une rhétorique qui consiste à communiquer aux Français
08:00qu'en réalité, on devrait encore dépenser beaucoup plus.
08:03Et c'est comme ça que je m'explique, d'ailleurs,
08:05que nous soyons le pays le plus dépensier
08:09au sein des pays industrialisés en termes de dépense publique totale
08:14en proportion du produit intérieur brut.
08:16C'est quand même extraordinaire.
08:18Les Français se plaignent en permanence d'une absence de dépense publique
08:22et en fait, ils dépensent plus que tous les autres.
08:24Alors c'est ça qui fait que la France est devenue
08:26le plus mauvais élève de l'Union européenne, à vous écouter ?
08:30En termes de déficit public,
08:34en termes de dépense publique en proportion du produit intérieur brut
08:38et pas tout à fait, heureusement encore,
08:42en matière d'encours de dettes publiques
08:44en proportion du produit intérieur brut,
08:46où là, nous ne sommes que le troisième,
08:48mais nous sommes premiers sur les deux autres critères.
08:51Donc, il faut changer le cours des choses.
08:54C'est clair.
08:55Je vous demande ça parce que vous étiez à la tête
08:56de la Banque centrale européenne au moment de la crise des subprimes,
08:58notamment, et en tant que banquier international,
09:01un banquier européen, vous avez eu à défendre
09:02ce que les marchés considéraient comme mauvais élève.
09:06Au moment de la crise de Lehman Brothers,
09:10l'encours de dettes en proportion du produit intérieur brut de la France
09:14était de 64% du produit intérieur brut,
09:17le même que celui de l'Allemagne.
09:19Le même.
09:20Donc, nous n'avons absolument pas été attaqués ou taquinés par les marchés.
09:25Nous étions considérés comme étant tout à fait crédibles.
09:28En revanche, cinq pays, la Grèce, l'Irlande, le Portugal,
09:31l'Espagne et l'Italie, ont été attaqués, en effet.
09:34Et là, alors, quand vous êtes attaqués,
09:36vous ne vous posez plus de problèmes métaphysiques.
09:39Vous savez qu'il faut vous défendre.
09:41Et ils se sont défendus avec le soutien de la Banque centrale européenne
09:45et avec le soutien de l'Europe,
09:47et même, d'ailleurs, pour un certain nombre d'entre eux, du FMI.
09:50Un soutien, mais un soutien conditionnel.
09:51Là, on impose des règles.
09:52Un soutien évidemment conditionnel,
09:55ne serait-ce que parce que tous ceux qui vous aident
09:57ne peuvent pas imaginer qu'ils vous aident à fond perdu,
10:01que la bataille ne va pas être gagnée contre la spéculation.
10:04Je ne pouvais pas imaginer une seconde
10:06que la Banque centrale européenne allait s'engager
10:08dans le soutien aux cinq pays que nous avons dits
10:11en ne gagnant pas contre la spéculation.
10:13Il fallait gagner.
10:15Et c'est ce que moi-même et mon successeur avons fait.
10:18Nous avons gagné contre la spéculation.
10:20Je vous demande ça parce qu'aujourd'hui,
10:21ces pays vont bien, ils vont mieux.
10:23L'exemple espagnol, il est intéressant.
10:25Mauvais élève en 2010, personne ne veut lui prêter.
10:27Quinze ans après, quasiment l'Espagne a une croissance forte.
10:30Elle prend le contre-pied quasiment de toutes les règles.
10:34Avec un gouvernement socialiste,
10:36elle impose les plus riches, les grandes entreprises.
10:38Elle augmente le salaire minimum.
10:40Elle dit oui à l'immigration, à l'investissement en verre
10:43et au logement et elle fait des économies.
10:45À l'arrivée, c'est une croissance record.
10:48En mettant en place des mesures qu'on dit impossibles ou idéologiques,
10:52c'est juste mécanique ou au contraire, il faut s'en inspirer ?
10:56Je crois que c'est plus compliqué que ça.
10:57D'abord, elle a fait d'énormes efforts,
11:00comme tous les autres pays attaqués,
11:02au moment où, effectivement,
11:04il fallait sortir d'une crise gravissime.
11:07Et ces efforts ont été payants.
11:09L'exemple le plus extraordinaire, c'est celui de la Grèce,
11:12parce que vous auriez pu citer aussi la Grèce
11:15comme un pays qui se trouve dans une très bonne situation.
11:18Or, la Grèce était dans une situation épouvantable.
11:21Elle avait 15 % de déficit budgétaire
11:25et 15 % de déficit du commerce extérieur
11:28en ce qui concerne la proportion du PIB.
11:31Elle a fait des efforts énormes
11:34et elle en a le prix, maintenant.
11:37Elle est dans une situation qui est objectivement bonne.
11:42Donc, Espagne, Italie,
11:44vous pourriez dire la même chose de tous les autres pays,
11:47avec aussi l'Italie,
11:49même si l'Italie demeure avec un encours de dette
11:51en proportion du PIB qui est très supérieur au nôtre.
11:55Mais au total, si vous voulez,
11:56quand vous faites de grands efforts pour rétablir
12:00et de remettre la maison en ordre, vous en avez le bénéfice.
12:03Je n'impute pas le bénéfice immédiat de l'Espagne
12:07aux mesures immédiates qu'a prises le gouvernement,
12:10même si je crois qu'au total,
12:12elles sont considérées comme étant relativement sages.
12:16Mais il faut aussi noter, évidemment,
12:17que l'Espagne est en train de rattraper un retard
12:21qu'elle avait sur la France et sur l'Allemagne,
12:23produit intérieur brut par tête,
12:24significativement inférieur.
12:26Donc, elle rattrape aussi en même temps.
12:28Justement, la France, l'Allemagne,
12:31la France fait figure de mauvaise élève.
12:32Et on ne peut pas reprocher aux Allemands, Jean-Claude Trichet,
12:35de ne pas respecter l'austérité, la rigueur budgétaire.
12:39C'est clairement dans leur ADN.
12:41Or, en Allemagne, les chiffres de l'économie sont mauvais.
12:44L'économie allemande s'enlise à tel point
12:46que l'un des mastodontes allemands, Volkswagen,
12:48a étudié un vaste plan de licenciement.
12:50Des milliers de licenciements chez Volkswagen,
12:52une économie en berne, une récession redoutée.
12:54C'est grave, docteur ?
12:57L'Allemagne a fait trois paris.
12:59Historiquement, au cours de toutes ces dernières années,
13:03le pari de se reposer sur les exportations,
13:08et notamment industrielles, en Chine et dans le reste du monde.
13:12Et ce pari est mis en cause en ce moment,
13:14ne serait-ce qu'avec le problème
13:17qui existe entre les Etats-Unis et la Chine,
13:19et aussi les transformations profondes de la Chine,
13:22notamment sur le plan des véhicules automobiles,
13:25où l'Allemagne avait réussi admirablement.
13:27C'est le premier pari, disons, qui est mis en cause.
13:30Elle a fait le pari d'avoir de l'énergie à très bon marché
13:33venant de Russie.
13:34Ce pari est totalement remis en cause par la guerre en Ukraine.
13:38Et elle a fait le pari, comme beaucoup d'autres Européens,
13:40pas la France, mais beaucoup d'autres Européens,
13:42de se reposer presque entièrement sur les Etats-Unis
13:45en matière de défense.
13:46Ces trois paris, manifestement, étaient des paris risqués.
13:52Et le risque s'est matérialisé, si je puis dire.
13:55Donc l'Allemagne est particulièrement touchée
13:57sur le plan de la croissance.
13:59Je c'est dit, l'Allemagne est en même temps un pays sain,
14:03qui inspire confiance.
14:04Et donc, je ne crois pas qu'il faille dramatiser
14:08le problème allemand.
14:09Jean-Claude Trichet, on a parlé de la France et de l'Allemagne.
14:11Le coup franco-allemand va mal, la locomotive va mal, finalement.
14:15La locomotive allemande déraille, les nuages s'accumulent.
14:18Paris et Berlin s'écharpent sur l'accord UEMER que sous jour.
14:20Berlin est pour, Paris est contre.
14:22Et puis, il y a la crise des droits de douane
14:25sur les véhicules électriques que vous avez évoqués.
14:27Les véhicules électriques chinois, droits de douane adoptés,
14:30contre l'avis de Berlin.
14:31Pékin va saisir l'OMC.
14:32Paris était en faveur de la hausse des droits de douane.
14:34Berlin était contre.
14:36Paris, au risque de voir les spiritueux,
14:37les cognacs touchés par Pékin.
14:39Berlin, qui exporte, donc, a été contre ces droits de douane
14:41par peur de rétorsion.
14:43Est-ce que la France et l'Allemagne sont en mesure
14:45de dépasser leurs intérêts et de parler d'une seule et même voie ?
14:49Pour élargir la question, sont-ils capables de jouer
14:51leur rôle traditionnel de moteur franco-allemand ?
14:55Il y a une chose qui est sûre, c'est que la condition nécessaire,
14:59si non suffisante, pour que l'Europe fasse des progrès,
15:03c'est qu'il y ait un bon accord franco-allemand
15:05sur les progrès à faire.
15:08L'histoire montre que c'est une condition nécessaire.
15:11Ce n'est pas nécessairement une condition suffisante,
15:12parce que, bien entendu, encore faut-il convaincre
15:15les autres pays d'aller dans cette direction.
15:17Et puis, on peut, à certains moments, avoir un autre pays,
15:20par exemple, l'Italie, par exemple, l'Espagne,
15:22qui se montre lui-même imaginatif et créatif
15:25et qui lance des idées.
15:26Au total, l'Europe tout entière doit bouger
15:30pour qu'on puisse faire réellement des progrès.
15:32Mais c'est vrai, condition nécessaire,
15:35si non suffisante, l'accord franco-allemand.
15:37Vous l'avez dit, il y a eu une unité européenne exemplaire
15:40pendant le Covid ou face au Brexit.
15:42On vote actuellement aux Etats-Unis.
15:44Est-ce que cette unité, elle peut menacer de se fissurer ?
15:47L'Europe est-elle armée pour faire face, par exemple,
15:49à l'élection de Donald Trump ?
15:51Prenons cet exemple-là.
15:53Je crois que, quel que soit le nouveau président des Etats-Unis,
15:57les problèmes entre l'Europe et les Etats-Unis demeureront.
16:01Les Etats-Unis sont très, très orientés
16:04sur leurs propres intérêts.
16:06Ils ont la capacité d'imposer beaucoup de choses
16:09au reste du monde, pour des tas de raisons,
16:12et notamment à cause du fait
16:13qu'ils sont une fédération politique achevée.
16:17Et donc, ils ont non seulement un marché unique,
16:20non seulement une monnaie unique, qui est le dollar,
16:22mais ils ont aussi une armée unique et une diplomatie unique.
16:25Ça change beaucoup de choses.
16:27Donc, quel que soit le nouveau président,
16:29nous aurons à défendre nos intérêts avec acharnement nous-mêmes.
16:33Et à mon avis, et là, je parle en tant que citoyen,
16:36pas en tant que président de la Banque centrale européenne,
16:39en tant que citoyen, je dirais,
16:40nous avons besoin de faire encore beaucoup de progrès
16:43dans la voie de la fédération politique.
16:46Très bien. La fédération politique européenne, affaire à suivre.
16:49Merci, Jean-Claude Trichet.
16:51Merci d'avoir répondu à nos questions.
16:54Je sais que vous allez rester avec nous
16:55pour la deuxième partie d'Ici l'Europe.
16:57Pour notre débat, nous allons à Bruxelles,
17:00où on va parler d'un moment fort de la ville de l'Union européenne
17:03avec les auditions des commissaires au Parlement européen.
17:10SOUS-TITRAGE ST' 501
17:13Merci de nous rejoindre à Strasbourg,
17:15au Parlement européen, pour parler d'un grand oral très attendu,
17:19celui des 26 commissaires européens désignés par les Etats membres
17:22et dont Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission,
17:25a défini les portefeuilles.
17:27Alors, chacun d'entre eux va être auditionné ici même
17:31par les commissions parlementaires concernées
17:33et devra démontrer ses compétences.
17:35Alors, traditionnellement,
17:37certains commissaires-candidats sont retoqués
17:39pour manque d'expérience ou conflit d'intérêt.
17:42Au final, l'ensemble de ce collège des commissaires
17:45devra obtenir une majorité de voix
17:48lors d'un grand vote dans l'hémicycle.
17:50Certains profils de commissaires posent déjà question,
17:53notamment l'italien Raffaele Fito, proche de Giorgia Meloni.
17:56Il a obtenu une vice-présidence exécutive
18:01en charge de la cohésion et des réformes,
18:04et c'est la première de l'histoire
18:06attribuée à un parti de droite radicale.
18:09Il y a également le Hongrois Olivier Varelli,
18:11envoyé par Victor Orban.
18:13Il est soupçonné de défendre les intérêts
18:15de son Premier ministre et de manquer de loyauté
18:18vis-à-vis du projet européen.
18:20A l'autre côté de l'échiquier politique,
18:22la socialiste espagnole Teresa Ribeira,
18:24première vice-présidente chargée de la transition écologique,
18:28est critiquée notamment par les Français
18:30pour ses positions antinucléaires.
18:32Ils ont dû renoncer à leur commissaire expérimentée
18:35pour présenter Stéphane Séjourné, novice dans ce collège de commissaires.
18:39D'autres vont passer de mauvais moments
18:41sur le grill des eurodéputés.
18:43Pour en parler, nous sommes en compagnie
18:45de trois eurodéputés.
18:47Ana Catarina Mendes, bonjour.
18:49Vous êtes du Parti socialiste portugais,
18:51vice-présidente du groupe des SND,
18:53donc socialiste et démocrate.
18:56Paolo Borcai, italien, des Patriotes pour l'Europe.
18:59La Ligue, je le rappelle, votre parti,
19:01fait partie de la fameuse coalition de Giorgia Melloni en Italie.
19:05Idem pour vous, Fabienne Keller,
19:08française du groupe Renew Europe,
19:10qui est, évidemment, le camp présidentiel en France.
19:13Alors, cette commission, justement,
19:15Vanderleyenne 2, vous la trouvez bien conçue,
19:18Fabienne Keller, équilibrée politiquement ?
19:21Est-ce qu'elle va passer sans embûches
19:23le cap des auditions ?
19:24Elle est-elle équilibrée ?
19:26Elle est surtout représentative de l'ensemble des gouvernements
19:29et c'est la règle, les commissaires sont désignés
19:32par les gouvernements en place,
19:34donc ils représentent la majorité.
19:36Est-ce qu'ils vont être facilement adoubés ?
19:39Non, nous serons dans un exercice démocratique,
19:42ça ne va pas être facile.
19:43Ils sont dans les couloirs, aujourd'hui,
19:46comme depuis plusieurs semaines,
19:47pour aller à la rencontre du Parlement européen.
19:50Nous sommes co-décisionnaires avec le Conseil.
19:53La commission, c'est nos ministères,
19:55notre administration.
19:56C'est important de travailler en confiance avec eux.
19:59Les discussions entre les commissaires compétents
20:02et les commissions, les grands responsables
20:04des différents groupes dans les commissions
20:07se tiennent actuellement et seront formalisées
20:10dans un moment plus solennel,
20:12au moment des auditions.
20:13C'est un exercice démocratique et transparent
20:16que, pour ma part, je salue.
20:18Paolo Borca, votre commissaire italien,
20:20Raffaele Fito, a obtenu d'Ursula von der Leyen
20:23une vice-présidence exécutive
20:25et le portefeuille de la cohésion et des réformes,
20:28une décision qui a été assez critiquée
20:31au sein de l'Union européenne.
20:32Vous vous attendez à ce qu'il soit retoqué
20:35par les eurodéputés ?
20:36Je pense, tout d'abord, que c'est un bon résultat
20:39pour le gouvernement italien.
20:41Monsieur Fito a démontré
20:42d'être un profil avec expérience.
20:47Il a bien fait, au niveau des ministres
20:49des Affaires européennes à l'Italie.
20:52Il a eu une bonne expérience
20:55comme député au Parlement européen.
20:59Comme ministre des Affaires régionales.
21:02Je pense qu'au niveau de l'expression
21:04du parti de Giorgio Meloni,
21:06il était peut-être le mieux
21:08pour être nommé comme commissaire désigné.
21:12Je pense qu'il faut attendre
21:16le début des auditions pour évaluer,
21:19mais c'est Fito, comme tous les autres commissaires.
21:22Mais moi, je le connais.
21:24Je pense qu'il pourra faire très bien
21:27au niveau de ses activités comme commissaire.
21:30Les activités comme commissaire, oui,
21:33mais une vice-présidente,
21:34pour la première fois de tous les temps,
21:36a une droite plus radicale,
21:38issue des conservateurs et réformistes.
21:40Ca vous choque, Mme Mendes ?
21:42Pour moi, c'est vraiment préoccupant,
21:46mais c'est pas seulement avoir
21:48un vice-président de l'extrême droite.
21:50C'est la force comme l'extrême droite
21:55qui vient grandir
21:57dans les dernières élections.
22:00Et ça, je dois dire que c'est difficile de comprendre.
22:04Et surtout, c'est difficile de comprendre
22:07si on pense à l'immigration,
22:08si on pense aux droits des femmes
22:10ou si on pense aux jeunes et à la jeunesse et à l'avenir.
22:14Oui, ça m'étonne, ça me choque.
22:16Peut-être que la conscience...
22:18Il y a les électeurs...
22:19Une réaction, Paolo Borchia ?
22:21Il y a les électeurs qui vont décider
22:24qui va gagner les élections nationales.
22:26Le gouvernement national va décider le nom du commissaire.
22:30Franchement, je ne crois pas...
22:31Ce n'est pas Mme Mélanie qui a décidé de la vice-présidence.
22:35C'est Mme Van Der Meyen.
22:36Voilà, c'est ça.
22:37J'étais en train de dire que c'est bizarre.
22:40Je voudrais comprendre,
22:42qu'est-ce que vous entendez
22:45pour la droite radicale, l'extrême droite ?
22:47Parce qu'on a des partis qui vont gagner les élections
22:50avec les 30 % des électeurs.
22:53Je ne pense pas qu'il y ait un tiers des électeurs
22:56déployés, développés, qui sont d'extrême droite.
22:58On va aller plus vite là-dessus.
23:00On va faire plutôt le débat
23:02sur, justement, cette vice-présidence.
23:05Est-ce qu'elle est problématique pour vous, Mme Keller ?
23:08Et en effet, on sait que chaque groupe
23:11se tient un peu par la barbichette,
23:13parce que le commissaire d'après
23:15appartiendra peut-être à votre groupe Renew, etc.
23:18Donc, peut-être qu'aucun ne sera récusé.
23:20On n'osera pas s'attaquer du tout au commissaire
23:23pour le fait que le vôtre passe après.
23:25Alors, effectivement, il y a une interdépendance.
23:28Voilà, c'est la loi de l'exercice.
23:32Et d'ailleurs, une majorité alternative
23:35composée de l'extrême droite et du PPE seule,
23:39mais qui constitue désormais, à cause du progrès
23:41de l'extrême droite au Parlement,
23:43une majorité, a décidé en commission des présidents,
23:46c'est notre lieu de gouvernance au Parlement européen,
23:49de ne décider pour les vice-présidents
23:52qu'à la fin de toutes les auditions,
23:54des six auditions, de décider en paquet, en quelque sorte.
23:57Oui, cela nous inquiète.
23:58Ils tiennent encore plus la main.
24:00Oui, cela nous...
24:02Alors, déjà, c'est une majorité
24:04qui contredit totalement le principe
24:07des compromis et de la coalition
24:09construite par madame von der Leyen,
24:11en tout cas présentée,
24:13qui rassemble les socialistes, les centristes et le PPE
24:17et qui a permis, depuis longtemps,
24:19de maintenir les principes démocratiques.
24:23Quand on regarde l'attitude de l'extrême droite,
24:26les premières décisions du gouvernement de madame Meloni,
24:29on est inquiet sur le respect des droits fondamentaux.
24:33Le juge italien vient d'ailleurs de condamner l'Etat italien
24:37sur la question de l'externalisation
24:39de la migration.
24:40Donc, oui, nous sommes vigilants.
24:43Des questions lui seront posées.
24:47C'est un sujet démocratique important
24:51parce qu'il faut que nous respections tous.
24:54Dans la manière d'appliquer les textes européens,
24:57la responsabilité des commissaires,
24:59c'est qu'eux qui s'assurent de la mise en oeuvre
25:01des textes que nous votons,
25:03que les principes fondamentaux repris dans les traités
25:06soient bien respectés.
25:08On le disait, l'Italie a été bien servie
25:10avec ce poste de vice-présidence exécutive.
25:13Du côté de la Hongrie,
25:14les Hongrois ont obtenu un portefeuille de commissaires
25:17à la santé et au bien-être animal,
25:19un portefeuille occupé par Olivier Varelli.
25:22C'est plutôt un portefeuille technique
25:24par rapport au portefeuille précédent
25:26de la précédente mandature,
25:28le commissariat à l'élargissement de l'Union européenne.
25:31Avez-vous le sentiment que Viktor Orban a été davantage mis de côté
25:34par Ursula von der Leyen,
25:36contrairement à Giorgia Meloni,
25:38à cause des positions anti-ukraine de Viktor Orban ?
25:41Je pense que c'était une évaluation personnelle
25:45de madame von der Leyen.
25:47Pour ce qui concerne la Ligue,
25:50on a toujours témoigné,
25:52avec notre vote au Parlement européen,
25:54notre positionnement,
25:57et ça va confirmer le positionnement
25:59de l'engagement des gouvernements italiens
26:02pour soutenir l'Ukraine.
26:05Je ne vois pas de problème.
26:07Monsieur Varelli va passer facilement le cap de l'audition ?
26:10Il a déjà fait le commissaire pour 5 ans.
26:14Pour moi, c'est très compliqué,
26:16penser qu'il a perdu l'expérience
26:20pour tous les éléments qu'on a convaincu les députés
26:23à aller voter il y a 5 ans.
26:26En même temps, c'est un proche de Viktor Orban.
26:28Pendant le Covid, Viktor Orban
26:32autorisait plutôt les vaccins chinois et russes
26:34qu'européens.
26:35Il va hériter de ce portefeuille de la santé.
26:38C'est peut-être un peu risqué ?
26:40Je trouve que la préoccupation principale,
26:43c'est ce que va faire cette commission européenne.
26:46Et on doit dire que démocratiquement,
26:51tous les Etats membres, tous les gouvernements
26:53doivent dire qui est son commissaire.
26:56Mais à la fin, il y a un collège de politiciens
26:59qui doivent dire ce qu'on va faire
27:02pour l'avenir de l'Europe.
27:04Et là, je dois dire que nous,
27:07comme membres du Parlement européen,
27:09on doit être vraiment attentifs
27:13et fiscalisants
27:14de ces mesures politiques.
27:19C'est-à-dire, Viktor Orban est venu ici il y a 15 jours
27:23pour dire qu'il est contre l'Europe,
27:25qu'il est contre la politique de l'immigration,
27:27qu'il est contre...
27:29Il-même croit que les changements climatiques
27:34sont un problème socialiste.
27:36J'étais dans la chambre, mais j'ai pas compris ce mot.
27:39Oui, on doit être vraiment attentifs
27:42à ce qu'ils vont faire.
27:44Son commissaire a traité les eurodéputés d'idiots.
27:47Ca, ça aide pas beaucoup à passer bien les auditions,
27:50madame Keller.
27:51Ils ont pas le respect par la démocratie, c'est ça.
27:54Disons que monsieur Vareli a fait beaucoup débat
27:57pendant l'exercice du précédent mandat de commissaire
28:01qu'il a porté.
28:02Et vous avez pointé des sujets très inquiétants.
28:05Comme le fait qu'il ne s'est pas inscrit
28:08dans la politique sanitaire face à la crise Covid.
28:12On voit d'ailleurs, dans votre groupe,
28:15qui intègre le parti de monsieur Orban,
28:17le FIDESH, dont est issu
28:20le commissaire désigné,
28:23combien on est pro-russe.
28:25Pas trop, parce que le président de groupe français
28:28n'ose pas le dire, mais il y a ce sujet.
28:30C'est pas seulement contre l'argent pour l'Ukraine,
28:34à l'ennemi de l'Europe qu'est la Russie.
28:36Regardez les votes de ma délégation.
28:38On a toujours supporté l'Ukraine.
28:40Ce ne sont pas des mots,
28:42ce sont des votes enregistrés dans les procès verbaux.
28:45On va évoquer le commissaire candidat français,
28:48Stéphane Séjourné.
28:49La France a dû renoncer à son premier candidat,
28:52qui était l'ancien commissaire Thierry Breton.
28:55Paolo Borchia, vu d'Italie, le profil de Stéphane Séjourné,
28:59qui est jeune, novice dans ce collège
29:01de commissaires européens,
29:03et très proche d'Emmanuel Macron,
29:05qu'en pensez-vous ?
29:06Je pense que c'est pas un problème
29:08s'il y a un candidat jeune.
29:10Comme tous les autres commissaires,
29:14tous les autres candidats,
29:15il devra démonstrer d'avoir les compétences,
29:18l'expérience pour faire les commissaires européens.
29:21Mais moi, vraiment très franchement,
29:23j'ai dit que j'ai pas de préjugés sur les commissaires.
29:28Donc on va les écouter,
29:29on va leur donner la possibilité de s'exprimer,
29:32et surtout, j'ai pas de problème avec la démocratie.
29:36Si M. Macron a gagné les élections en France,
29:39il va nommer M. Séjourné, je le veux écouter,
29:41et s'il a des expériences...
29:44Il a été un peu obligé,
29:45il a été forcé là-bas pour qu'il change de commissaire.
29:49Plutôt qu'un très expérimenté comme Thierry Breton,
29:52il est quelqu'un qui est plus novice,
29:54qui est pas forcément tout à fait...
29:57Je sais qu'il s'entraîne beaucoup
29:59dans votre groupe Renew pour ses auditions,
30:01mais pas tout à fait complètement au fait des sujets économiques,
30:06parle pas forcément très bien anglais,
30:08qui est aussi peut-être un problème dans cet hémicycle
30:11et puis à la commission.
30:13Est-ce que pour vous, ça va se passer sans problème ?
30:16Je voudrais un tout petit peu corriger
30:18les qualificatifs que vous utilisez.
30:20Stéphane Séjourné a été pendant trois ans
30:23président du groupe Renew au sein du Parlement.
30:27Il a discuté et travaillé déjà avec Mme von der Leyen,
30:30avec l'ensemble des commissaires,
30:32donc il connaît très bien la mécanique européenne.
30:35C'est probablement l'un des candidats désignés
30:38qui connaît le mieux l'interne, les compromis,
30:40comment tout ça fonctionne.
30:42Ensuite, il a été ministre des Affaires étrangères
30:45du gouvernement de Gabriel Attal,
30:47ce qui lui a donné une vue sur l'ensemble des sujets.
30:50Il est candidat, c'est d'ailleurs le candidat
30:53qui sera interrogé par le plus grand nombre
30:55de députés.
30:56Quand on voit les commissions qui se cumulent,
30:59c'est le plus grand public auquel il aura à répondre.
31:02Il est très motivé sur les questions européennes.
31:05Vous lui dites qu'il ne parle pas bien anglais.
31:08Pas si mal. Par contre, il est totalement
31:11bilingue espagnol, ce qui est une vraie qualité aussi en Europe.
31:14La langue hispanique est un atout
31:17et c'est bien de la pratiquer.
31:20Donc, voilà.
31:21Il est compétent, selon vous ?
31:23Il est compétent, déterminé et il a une vraie vision européenne.
31:27C'est ce dont nous avons besoin au coeur de la Commission européenne.
31:31Il va lui interroger en espagnol, donc.
31:34Rires
31:35Vous allez essayer.
31:37Comme vous le savez, au Parlement européen,
31:39nous avons les choses en dessus du coeur.
31:42On va parler d'une femme dans ce collège de commissaires-candidats,
31:46Teresa Ribeira, qui est candidate-commissaire
31:49à la transition écologique,
31:51la première vice-présidente de ce collège,
31:54avec Ana Catarina Mendes et des positions plutôt antinucléaires,
31:58notamment quand elle était ministre de l'Écologie en Espagne.
32:02Vous pensez qu'elle a les compétences pour le poste ?
32:05Ne craignez-vous pas qu'elle soit un peu chahutée
32:08par les eurodéputés, notamment de droite et d'extrême-droite ?
32:11Je connais Teresa Ribeira parce qu'on était ministre
32:14en même temps au Portugal et en Espagne.
32:17Je crois que Teresa Ribeira, d'abord,
32:19elle est vraiment européenne, convictement européenne,
32:23et ça, c'est vraiment une valeur qu'il faut soutenir tout le temps.
32:30Elle a fait un très bon travail comme ministre de l'Environnement.
32:35Et autant qu'on a eu des problèmes d'inflation
32:38à cause de la guerre, c'est elle et le gouvernement portugais
32:43qui ont vraiment travaillé pour avoir les énergies renouvelables,
32:48pour avoir les prix moins chers pour l'énergie.
32:53C'est elle, le Portugal et la France, d'abord,
32:56qui ont travaillé pour avoir le couloir vert,
32:59qu'il faut vraiment le faire
33:02pour qu'on n'ait pas la dépendance énergétique de la Russie.
33:06On verra si la France lui fait des cadeaux
33:08pour ses positions antinucléaires.
33:11Je pense que c'est un débat qui mérite d'être tenu,
33:14nucléaire, énergie renouvelable,
33:17et notre position au Parlement, c'est bien qu'on a besoin des deux
33:21en tant qu'énergie de transition pour le nucléaire,
33:24mais qu'elle est indispensable et, pour le long terme,
33:27le renouvelable.
33:29Merci à tous les trois.
33:30Merci d'avoir illustré ce débat qui concerne ces auditions
33:34que nous allons suivre sur nos antennes.
33:36Restez en notre compagnie, l'information continue.

Recommandations