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John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, était l'invité de BFMTV à la veille de l'élection présidentielle américaine.

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Transcription
00:00Merci d'être avec nous ce soir sur BFM TV, homme politique américain, diplomate.
00:04Vous avez été conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump entre 2018 et 2019,
00:08l'un des principaux postes à la Maison-Blanche.
00:10Avant de démissionner, vous êtes aujourd'hui l'un des plus sévères procureurs du candidat républicain.
00:14À la veille du scrutin, je ne vais pas vous demander un pronostic bien évidemment,
00:18mais votre regard sur les rapports de force entre les deux candidats,
00:22c'est bien l'élection la plus indécise depuis plusieurs dizaines d'années ?
00:31Oui, je ne crois pas qu'on puisse prédire le résultat de cette élection.
00:39Vous avez vu, les sondages annoncent un scrutin très serré.
00:43On ne peut pas vraiment être sûr de pouvoir se filer.
00:46En tout cas, les marges semblent être très serrées.
00:49Et donc, il pourrait y avoir une victoire écrasante pour l'un ou l'autre des candidats.
00:55Pour l'instant, l'issue est vraiment incertaine.
01:01John Bolton, on a entendu plusieurs anciens collaborateurs de Donald Trump
01:04s'élever contre le risque d'une réélection du candidat républicain.
01:08Vous en faites partie.
01:10Est-ce que vous nous dites, ce soir, si Donald Trump était élu, ce serait un danger pour les États-Unis ?
01:20Oui, je pense que ce serait un danger.
01:23Je pense qu'il n'est pas compétent.
01:25Ça a déjà été vérifié lors de son premier mandat.
01:28Il a fait beaucoup de dégâts.
01:30Certains dégâts ont pu être réparés.
01:32Mais d'autres ont encore laissé des conséquences.
01:35Et donc, une réélection entraînerait de nouveaux dégâts.
01:40Ce serait vraiment une catastrophe de l'élire une nouvelle fois.
01:44Il n'a pas de philosophie.
01:46Il n'a pas vraiment de projet.
01:54Et il voit tout dans son propre intérêt.
01:59Son ancien chef de cabinet, comme on dit John Kelly,
02:03va jusqu'à le qualifier de fasciste, évoquant ses références à Hitler, à l'Allemagne nazie.
02:08Est-ce que c'est aussi ce à quoi vous avez pu assister quand vous étiez son conseiller entre 2018 et 2019 ?
02:20Oui.
02:21Être fasciste implique une certaine philosophie.
02:26Mais je crois qu'il n'est même pas capable d'une telle philosophie.
02:30En tout cas, il représente un risque pour les citoyens américains dans beaucoup de domaines.
02:35Et c'est un risque très sérieux.
02:40Dans la presse américaine, vous avez prévenu que Donald Trump n'acceptera pas le résultat.
02:46Et il proclamera très rapidement sa victoire avant même que les résultats soient tombés.
02:50Ça veut dire quoi ?
02:51Ça veut dire qu'il faut s'attendre au fond à ce que l'on vive une nuit de contestation,
02:55à ce que Donald Trump de toute façon dise « Non, moi j'ai gagné », même si Kamala Harris est devant ?
03:02Oui.
03:03En fait, c'est la réalité de Donald Trump.
03:07Il n'acceptera pas de perdre.
03:09Et s'il perd, il n'acceptera pas parce que ça signifiera que quelqu'un lui a volé la victoire.
03:15Il faut rappeler aux personnes ce qui s'est passé en 2020, en 2021.
03:20Il s'est assis derrière la télé et il a regardé ce qui se passait au Capitole.
03:25Et peut-être qu'il va encore une fois réessayer de contester les résultats s'il perd une nouvelle fois.
03:36Vous évoquiez le Capitole, John Bolton.
03:38Ça veut dire qu'on pourrait revivre, que les États-Unis pourraient revivre ce qui a stupéfié le monde entier.
03:42Ces scènes où les militants pro-Trump ont pris d'assaut le Capitole, c'était le 6 janvier 2021.
03:47Est-ce qu'il faut se préparer aussi à ce qu'il y ait des scènes de violence ?
03:55Oui, je pense que la possibilité de scènes violentes est tout à fait plausible.
04:02Mais si le Congrès avait été mieux préparé en 2021, l'assaut n'aurait pas eu lieu.
04:13Je pense que cette année, le réseau de sécurité sera renforcé.
04:17J'espère que j'ai raison de vous dire ça, mais je ne pense pas que cette fois-ci, il y aura autant de violence.
04:27John Bolton, sur le plan international, Donald Trump promet, s'il est élu, d'arrêter la guerre en Ukraine en 24 heures,
04:34d'arrêter la guerre à Gaza le jour où il sera investi.
04:38Donald Trump, c'est la paix, comme il le dit ?
04:44Il ne sait même pas de quoi il parle, il ne sait même pas comment résoudre aucun de ses conflits.
04:51Il a dit qu'il allait réunir Zelensky et Poutine dans une même pièce pour les réconcilier, mais ça ne va pas se passer.
05:03Je pense que si ça arrive, ce sera au profit de Poutine et ce sera de terribles nouvelles pour l'Ukraine.
05:13C'est le type de scénario au niveau du thème de la sécurité qui m'inquiète le plus.
05:22Mais il a vraiment une incapacité à comprendre ce qui est en jeu et les questions qui pourraient amener à des sérieuses crises.
05:38Une toute dernière question avec vous, John Bolton. On l'entend, vous êtes extrêmement sévère sur Donald Trump.
05:42A l'inverse, est-ce que ça veut dire que vous soutenez pour autant la candidature de Kamala Harris et qu'elle ferait une bonne présidente des Etats-Unis ?
05:52Non, je ne vais pas soutenir Kamala Harris. Je ne pense pas qu'elle est compétente non plus.
05:59Je pense qu'aujourd'hui les deux partis n'ont pas proposé des candidats convaincants.
06:07En tout cas, je comprends que certaines personnes décident de ne pas voter pour Donald Trump pour pouvoir protéger les Etats-Unis.
06:18Donc vous voterez pour qui, John Bolton ?
06:24Je n'ai pas encore décidé. En 2020, j'ai voté pour Dick Cheney, qui est un conservateur, un républicain conservateur.
06:32Mais maintenant, lui, il se met du côté de Kamala Harris, donc je crois que je vais devoir choisir quelqu'un d'autre.

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