Paul Mourier, nouveau préfet de Côte-d'Or et de la région Bourgogne-Franche-Comte
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00:00Arnaud, le nouveau préfet de Côte d'Or et de la région Bourgogne-Franche-Comté,
00:07Paul Mourier, est invité d'ici matin aujourd'hui, nommé le 11 octobre dernier en Conseil des
00:12ministres.
00:13Il a pris officiellement ses fonctions la semaine dernière, avec déjà pas mal de dossiers
00:17brûlants sur la table.
00:18Il était avec nous pour fixer les priorités de son action.
00:20Bonjour Paul Mourier.
00:21Bonjour.
00:22Préfet de Lauzère, du Cantal, du Var, vous arrivez en Bourgogne, en terrain connu ou
00:27pas ?
00:28Qui ne connaît pas la région Bourgogne-Franche-Comté, mais je suis là, j'arrive avec beaucoup
00:33d'humilité parce que, si même je connais un peu la Bourgogne, il faut que je la découvre.
00:39Donc il faut que je rencontre tous les leaders, bien sûr politiques, du monde également,
00:44de l'économie, j'y attache beaucoup d'importance.
00:46Il faut écouter pour comprendre, visiblement, quelles sont les caractéristiques, les spécificités
00:52de cette grande région, pour après, bien sûr, passer tout de suite à l'action et
00:56y apporter des réponses.
00:57J'irai à ceux qui attendent des réponses de la part de l'État.
00:59Vous la découvrez un peu à marche forcée, vous avez déjà reçu deux membres du gouvernement
01:03à peine arrivés, ça va vite, c'est la routine pour vous ?
01:06C'est une bonne chose.
01:07C'est une bonne chose parce que comme ça, ça permet d'appréhender vraiment les sujets
01:11de fond.
01:12Il y en a effectivement dans la région Bourgogne-Franche-Comté, effectivement, mais c'est normal, le rythme
01:17est soutenu.
01:18Parmi ces sujets de fond que vous évoquez, l'une des grandes questions ces dernières
01:21années, et plus particulièrement peut-être ces derniers mois ici, c'est la lutte contre
01:24le trafic de stupéfiants, les violences liées à ce trafic, avec des épisodes assez
01:29graves, au printemps dernier notamment, l'opération Place Net XXL mise en place ici à Dijon.
01:35Votre prédécesseur en avait fait une priorité, c'est votre cas aussi ?
01:38D'abord, rappelons que la consommation de drogue est un vrai sujet, je dirais, de santé
01:46publique et de santé mentale.
01:49C'est la priorité de mon prédécesseur, c'est aujourd'hui la priorité du ministre
01:55de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
01:56Il a dit que les consommateurs de joints, de rails de coke ont du sang sur les mains
02:00aussi ?
02:01Il l'a dit, et pardon de le rappeler, mais à juste titre, parce que c'est la réalité.
02:06Les phénomènes auxquels on assiste, dans l'ensemble du pays, sont absolument inadmissibles.
02:12Donc ça va être effectivement, avec les forces de gendarmerie et de la police nationale,
02:16ma grande priorité.
02:17Il faut viser les consommateurs en priorité ?
02:19Il ne faut pas en priorité, il faut viser à la fois les trafiquants, les narcotrafiquants
02:25et les consommateurs.
02:26Parce que c'était malheureusement un marché, donc il faut à la fois avoir une action déterminée
02:33vis-à-vis des narcotrafiquants, qui font en sorte également de capter une partie du
02:38territoire, et bien évidemment, je dirais, les consommateurs.
02:42Avec effectivement, ça a énormément augmenté au cours de ces derniers mois dans la région
02:46Bourgogne-Franche-Comté, je dirais, de procéder à des amendes forfaitaires, délituelles.
02:51Ici matin, sur France Bleu Bourgogne.
02:53À 7h46, on poursuit la discussion avec l'invité d'ici matin, le nouveau préfet Paul Mourier
02:59vient de prendre ses fonctions à Dijon, il répond à vos questions, Arnaud Racane.
03:02Le trafic est partout, affirme ce matin sur notre antenne Jérôme Durin, le sénateur
03:07socialiste de la Saône-et-Loire, auteur d'un rapport parlementaire sur le sujet.
03:10On connaît ces réseaux de trafiquants, parfois même ceux qui en sont à la tête, qu'est-ce
03:14qu'il manque pour faire aboutir ces enquêtes ?
03:16Alors, quand c'est des enquêtes, c'est des enquêtes, bien évidemment, qui relèvent
03:20de la justice.
03:21Et parfois de longue date.
03:22Oui, bien évidemment, les enquêtes demandent du temps, il faut également accélérer,
03:30je dirais, sur les enquêtes, et il faut, côté, je dirais, de l'État, et des responsabilités
03:37qui me sont données, accentuer d'une manière très claire, je dirais, la lutte contre les
03:44trafiquants de drogue, qui se trouve aujourd'hui, comme vous l'avez indiqué, répartie sur
03:48l'ensemble du territoire.
03:49C'est-à-dire qu'on connaît, dans le monde urbain, des places, effectivement, dites de
03:53deals tout à fait importantes, mais il n'y a pas une petite ville, je dirais, dans notre
03:57pays, et dans la région, je dirais, qui est épargnée, je dirais, par le trafic de drogue.
04:01C'est un véritable cancer, je dirais, qui se diffuse sur l'ensemble du territoire national.
04:07Et c'est un traitement de choc qu'il faut faire meuter, intransigence, pédagogie, c'est
04:10quoi le style Paul Mourier, entre guillemets, face à cette délinquance, de manière générale,
04:16on va dire ?
04:17Vous savez, la force doit rester à la loi, il n'y a pas, je dirais, de liberté sans
04:22sécurité.
04:23Le trafic de drogue met en péril, en partie, je dirais, notre système démocratique et
04:29la République.
04:30Donc, il faut effectivement faire preuve d'une fermeté la plus grande.
04:34Au-delà du trafic de drogue, par exemple, on a vu plusieurs agressions, ce week-end
04:38à la sortie des discothèques, en plein cœur de ville, à Dijon, qu'est-ce qu'on
04:43fait par rapport à ça ?
04:45Il s'agit plus, là, il y a des enquêtes en cours sur ce fait, il y a d'autres faits
04:50qui se passent, bien sûr, sur le territoire régional.
04:54Oui, on assiste, je dirais, à une sorte de déliquescence de la société.
05:00C'est-à-dire que pour le moindre fait, il y a de la violence.
05:03Et la question également qui se pose, là, c'est la question à la fois peut-être du
05:06trafic de drogue, mais tout simplement de la sécurité, je dirais, publique, il faut
05:11qu'on retrouve une capacité de vivre ensemble et de développer ensemble, je dirais, un
05:15projet pour le territoire.
05:16Les fermetures administratives, comme l'avait décidé votre prédécesseur, par exemple,
05:20de ces élections ?
05:21Je n'hésiterai pas à en faire s'il y a nécessité, mais le fait auquel vous faites
05:24référence n'est visiblement pas lié à ce stade, effectivement, à tel ou tel établissement.
05:30L'autre dossier brûlant pour vous, pour le gouvernement aussi, c'est la colère des
05:33paysans qui monte à nouveau.
05:35Vous avez rencontré déjà les représentants locaux de l'AFDSEA, des jeunes agriculteurs ?
05:40J'ai rencontré bien évidemment un certain nombre de responsables régionaux, départementaux,
05:46j'en vois encore ce soir, je verrai les IJA la semaine prochaine.
05:50Vous êtes inquiet, il y a une colère qui monte, là ?
05:52Je suis surtout mobilisé.
05:55Je suis mobilisé, on est en phase de problèmes conjoncturels avec notamment, je dirais, l'instruction.
06:01C'est le lancement des fonds européens, des aides européennes, un petit peu du retard.
06:03Sur le deuxième pilier, on ne va pas trop rentrer dans le détail, il y a des aides,
06:07effectivement, je dirais, qui ne sont pas versées parce qu'un retard est pris.
06:10Il faut avec le conseil régional, j'ai échangé déjà plusieurs fois avec la présidente
06:14du conseil régional, qu'on trouve le plus vite possible les meilleures solutions pour
06:19effectivement rattraper ce retard.
06:21Et puis il y a des problèmes également du conjoncturel, trouvons les meilleures solutions
06:25pour l'instruction dans l'avenir des dossiers pour éviter que les retards, je dirais, reviennent
06:30et s'accumulent.
06:31Surtout pour certaines professions au sein du milieu paysan, les éleveurs, les éleveurs
06:37bovins, ovins notamment ?
06:39Aujourd'hui, tous les secteurs agricoles, viticoles, en région Bourgogne-Franche-Comté
06:44sont touchés, soit pour des raisons économiques, sur des retards d'aides, et pour des questions
06:49météorologiques, notamment je pense à la grande culture, qu'il y a eu tellement d'eau,
06:54je dirais, au début de saison qu'ils ont eu des difficultés.
06:56Mais peut-être, et même certainement, une des filières ici, en Bourgogne-Franche-Comté,
07:02mais sur le plan national, je dirais, qui est en difficulté, c'est la filière, je
07:05dirais, effectivement, d'élevage, quels que soient également les élevages, avec peut-être
07:09une attention plus particulière portée sur la filière bovin à l'étang.
07:14Et donc je vais rencontrer, bien évidemment, l'ensemble des responsables pour voir, effectivement,
07:19quelles sont les solutions de court terme et de long terme à apporter, effectivement,
07:24pour soutenir l'ensemble des filières, mais notamment celle-ci.