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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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00:00Bonjour à tous, on se retrouve dans un instant sur LCP pour la séance de questions au gouvernement.
00:06On va décrypter l'examen du budget à l'Assemblée, un examen complètement inédit. A tout de suite.
00:24Et bienvenue à tous pour les questions au gouvernement.
00:27La séance est à suivre en direct et en intégralité à partir de 15h, évidemment.
00:32Le compte à rebours est d'ores et déjà lancé.
00:35Pour tout savoir, mais surtout pour tout comprendre de ce qui se passe ici à l'Assemblée nationale,
00:41Marco Pommier et Stéphanie Despierre nous attendent dans la salle des 4 colonnes.
00:45Dario Borgogno, lui, est déjà dans l'hémicycle pour le menu de la séance.
00:49Et puis, un peu avant 15h, nous suivrons en direct l'arrivée du Premier ministre et des membres du gouvernement.
00:56Marco Pommier, vous êtes dans cette salle des 4 colonnes, lieu de passage pour députés et journalistes.
01:01De quoi parle-t-on ?
01:03Et bien, ce matin, dans les couloirs du Palais Bourbon, on a beaucoup parlé des textes budgétaires
01:08qui occupent largement les députés cet automne.
01:11Et puis, on en sait déjà un peu plus sur le programme de la rentrée 2025.
01:15Elle, Brune Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, l'a annoncé ce matin sur X.
01:19L'Assemblée devrait se pencher à nouveau sur un texte fin de vie, à l'ordre du jour,
01:24les semaines du 27 janvier et du 3 février 2025.
01:28En attendant, dans cette salle des 4 colonnes, l'ambiance est très calme.
01:32Merci Marco. Dario Borgogno, vous êtes, vous, dans l'hémicycle
01:36et vous avez déjà pris connaissance des questions que poseront les députés aux ministres.
01:43Tout à fait, Elsa. Alors, aujourd'hui, au programme de cette séance de questions au gouvernement,
01:47un thème va s'imposer et revenir plusieurs fois, l'économie française,
01:51notamment après les annonces de ce matin de plans sociaux du côté de chez Michelin,
01:55qui fermera deux usines, celle de Cholet et de Vannes, 1254 emplois supprimés,
02:00ainsi que des licenciements annoncés chez Auchan, avec 2300 salariés menacés.
02:05Mais avant de commencer cette séance, les députés feront une minute de silence
02:09en hommage aux victimes des inondations en Espagne,
02:12où le bilan provisoire est déjà de plus de 215 morts.
02:17Merci beaucoup Dario, j'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau
02:20Arthur Delaporte, bonjour, député socialiste du Calvado, Jean-René Cazeneuve, bonjour,
02:25député Ensemble pour la République du Gers.
02:28Alors messieurs, on va essayer de décrypter, de tout comprendre
02:31de ce qui se passe autour du budget à l'Assemblée nationale
02:33et je crois que pour nos téléspectateurs, tout n'est pas toujours très simple.
02:36On va revenir notamment sur le budget de la Sécurité sociale.
02:39Stéphanie Despierre, hier, la partie recette a été votée,
02:43mais attention, il faut décrypter ce vote.
02:45Oui, c'était une surprise, la partie recette a été votée alors qu'elle avait été rejetée en commission,
02:49mais contrairement aux apparences, ce n'est pas une bonne nouvelle pour le gouvernement
02:53car les députés ont largement détricoté son projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
02:59Le Nouveau Front Populaire a fait voter une hausse des cotisations sur le revenu du capital,
03:03une sur les dividendes, un renforcement de la taxe Soda,
03:06soit entre 17 et 20 milliards d'euros de recettes en plus, selon la gauche.
03:10In fine, hier soir, c'était donc un vote à front renversé.
03:14Le Nouveau Front Populaire a voté pour alors que le Bloc Central, soutenant Michel Barnier, a voté contre.
03:20Ce texte ne ressemble plus à rien, a dit Thibault Bazin, député de la droite républicaine.
03:25Et le texte est passé grâce à l'abstention du Rassemblement national.
03:29La gauche aussi a voté pour ce volet recette car elle voulait discuter de la partie dépense.
03:34Les députés ont commencé hier soir, ils s'y penchent à nouveau à partir de 16h30.
03:39Il reste plus de 500 amendements, mais la discussion n'ira certainement pas jusqu'au bout.
03:43Merci beaucoup Stéphanie, on reviendra sur le calendrier.
03:47Première question messieurs, est-ce que dans vos circonscriptions respectives,
03:51on comprend ce qui se passe à l'Assemblée ?
03:53C'est vrai que Jean-René Cazeneuve, quand vos électeurs se disent
03:56« mais attendez, vous avez voté contre le budget », ça leur paraît normal ?
03:59Ils ne rentrent pas dans ce niveau de détails, mais j'étais dans le Gers ce week-end,
04:06j'ai rencontré beaucoup de gens autour d'un terrain de rugby par exemple,
04:09et ils ne comprennent rien.
04:11Ils ne comprennent rien, ce qui est assez grave d'ailleurs,
04:13c'est une question de santé de notre démocratie, de lisibilité de ce qui est fait,
04:18et surtout que c'est dommageable.
04:20Après, on peut se poser la question de savoir pourquoi et comment on peut régler ce problème,
04:24mais ça va tous nous interpeller aujourd'hui sur l'image qu'on donne,
04:27qui n'est pas bonne, où les gens ont du mal à décrypter.
04:30Ne serait-ce que tous ces impôts nouveaux par exemple, ça crée du stress,
04:35même si les gens ne savent pas que ce ne sera peut-être pas retenu dans le 49-3.
04:39Ça ne sera certainement pas retenu dans la copie finale.
04:41A contrario, quand on leur promet des augmentations de budget,
04:44certains sautent de joie et la déception va être à la hauteur.
04:47Donc tout ça n'est pas très sain.
04:48Et c'est pour ça qu'on voulait justement consacrer une partie de cette émission
04:51à décrypter Arthur Delaporte.
04:52Qu'est-ce qu'on vous en dit ?
04:53Parce que Jean-René Cazeneuve a raison, des belles victoires pour la gauche,
04:56mais à la fin, il n'en restera quasiment rien.
04:58Ça, ce n'est pas notre responsabilité à nous.
05:00En fait, moi, ce qu'on me dit, c'est qu'on ne comprend pas ce à quoi jouent
05:03les députés dits de la majorité à être absents des bancs.
05:06Parce qu'aujourd'hui, ce qui se passe dans ce Parlement,
05:08c'est quand même qu'on emporte des victoires, la gauche en particulier,
05:11parce qu'on est bien mobilisés et que les macronistes sont absents.
05:14Ceux qui doivent soutenir Michel Barnier, c'est-à-dire les républicains également,
05:17sont absents.
05:18Et finalement, quand il y a des bascules,
05:20c'est soit parce que l'ERN a choisi de s'abstenir,
05:22soit parce que la gauche est tellement mobilisée
05:24qu'on réussit à être majoritaire à nous tous seuls,
05:26ce qui ne correspond pas à l'arithmétique.
05:28Et je vais quand même rajouter quelque chose,
05:30parce que vous dites, les gens ne comprennent rien.
05:32Je pense que le budget a toujours été quelque chose de technique.
05:34Et ceux qui s'y intéressent peuvent comprendre des choses.
05:37Et moi, on ne me dit pas, attention, vous vous mettez en stress
05:39parce que vous avez voté des impôts nouveaux.
05:41Non, on me dit, merci d'avoir réussi à abroger, par exemple,
05:44la taxe sur l'électricité qui va peser sur les ménages modestes.
05:47Merci d'avoir bataillé pour essayer,
05:50ce qu'on va essayer de faire cet après-midi, par exemple,
05:52repousser ce que projette le gouvernement,
05:54c'est-à-dire le report de la hausse des retraites.
05:57Merci de vous être battus pour essayer de faire en sorte que
06:02la réforme des retraites soit abrogée.
06:04Donc, ces combats, nous, on les mène.
06:06Et je crois que, malheureusement, vous ne contribuez pas.
06:09Dans le budget ou pas ?
06:10Jean-René Cazeneuve, sur ce commentaire
06:12sur l'absence des députés du socle commun,
06:14on en a effectivement beaucoup parlé.
06:16Pourquoi vos collègues, parfois,
06:18ne sont pas assez présents dans l'hémicycle ?
06:20C'est vrai que vous êtes parfois une vingtaine, une trentaine.
06:22Vous n'êtes pas tous au rendez-vous.
06:24Écoutez, d'abord, on était très nombreux hier,
06:27et on s'est fait battre parce que le Nouveau Front populaire
06:30était là en plus grand nombre.
06:32Mais on était quand même très nombreux.
06:34Je crois qu'on a polémiqué sur les absences
06:36des uns et des autres au François Hollande.
06:38Au total, droite plus macroniste.
06:40C'est vrai qu'une fois qu'on est battus
06:44à la fois par le Nouveau Front populaire
06:46et le Rassemblement national,
06:48c'est plus difficile pour nous de mobiliser
06:50un certain nombre de nos députés.
06:52Je ne les excuse pas. Moi, je suis présent.
06:54Et je pense qu'il faut absolument être présent.
06:56C'est trop important.
06:58Je pense que ce qui s'est passé en commission,
07:00où le budget est complètement déformé,
07:02on a parlé du budget Frankenstein,
07:04quand vous avez 60 milliards d'impôts supplémentaires,
07:08quel est le sens de tout ça ?
07:10On reviendra sur le budget.
07:12Parlons du budget de la Sécurité sociale, Arthur Delaporte.
07:14Pourquoi vous, le Nouveau Front populaire,
07:16vous avez voté pour hier ?
07:18On a voté pour, pour deux raisons.
07:20Déjà, pour que le débat puisse continuer.
07:22Parce que si on rejetait la partie sur les recettes,
07:24on ne pouvait pas parler des dépenses.
07:26Le financement de l'hôpital, de la dépendance,
07:28c'est tout un tas de sujets qui intéressent les Français.
07:30Donc, nous, on voulait qu'il y ait un débat au Parlement.
07:32Ce que n'a pas voulu l'actuelle majorité.
07:34Et puis, par ailleurs, on a aussi obtenu des victoires.
07:36On a obtenu des victoires.
07:38On a évoqué la dernière sur la taxe Soda.
07:40C'est symbolique.
07:42Mais on va dire qu'il y a quand même des choses dans ce budget
07:44qui vont dans le sens d'une meilleure santé publique,
07:46qui vont permettre aussi de mieux protéger
07:48les plus précaires,
07:50et de faire en sorte que, notamment ceux qui ont les moyens,
07:52puissent contribuer plus à la solidarité nationale.
07:54Ça, c'est le sens du budget que nous avons voté hier.
07:56Et de votre vote.
07:58Jean-René Cazeneuve, pourquoi vous et les députés du Socle
08:00ont voté contre ? Vous aviez obtenu quelques victoires.
08:02Par exemple, la suppression.
08:04On sait que le gouvernement veut réformer
08:06les exonérations de cotisations.
08:08Votre groupe y était largement opposé.
08:10Ça, ça a été supprimé.
08:12Ça n'a pas suffi pour convaincre votre vote ?
08:14Non, ça n'a pas suffi.
08:16Parce qu'il y a, je crois, 20 milliards.
08:18On peut se battre sur les chiffres.
08:20Si on vous met d'accord entre 15 et 20.
08:22On dit beaucoup plus, mais c'est pas grave.
08:2420 milliards de plus.
08:26Donc ça déforme aussi le contenu, alors que les dépenses de santé
08:28augmentent plus que l'inflation l'année prochaine.
08:30Et surtout, il y a un point qui a cristallisé chez nous.
08:32Moi, je regrette que le Parti Socialiste,
08:34qui a été longtemps un parti de gouvernement,
08:36se perde avec la France Insoumise là-dessus.
08:40Mais l'augmentation des charges
08:42sur tout ce qui est partage de la valeur,
08:44sur tout ce qui est intéressement,
08:46participation, plan d'épargne d'entreprise,
08:48qui sont des outils fabuleux
08:50pour que les Français puissent partager
08:52les bénéfices qui sont faits dans leurs entreprises.
08:54Et le simple fait qu'il y ait une augmentation
08:56très importante des charges là-dessus,
08:58ça va réduire cette participation
09:00pour 7 millions de nos concitoyens.
09:02Quelque chose comme ça,
09:04pour nous, ça n'a pas de sens
09:06et on ne peut pas l'accepter.
09:08Par contre, vous préférez augmenter l'électricité
09:10pour tous les Français.
09:12Ça, ça ne vous pose pas de problème.
09:14L'électricité va baisser de 9%.
09:16Vous augmentez les taxes sur l'électricité.
09:18L'électricité va baisser.
09:20Une minorité de Français qui ont la chance
09:22d'avoir des actions...
09:24La pose de la taxe sur l'électricité a été pour l'instant supprimée
09:26du projet numéro 1 du budget.
09:28On verra ce qu'il en reste après.
09:30Nous, on préfère un éport qui est justement réparti
09:32et en particulier sur les plus riches.
09:34Je suis pour le partage de la valeur.
09:36On a pu voter qui va peser sur les milliardaires essentiellement.
09:38On a des choses qui vont rééquilibrer le budget.
09:40Puisqu'on en a convenu,
09:42là on parle moins du fond du budget,
09:44que vraiment cet aspect politique se débat.
09:46Ce qu'il faut rappeler à nos téléspectateurs,
09:48c'est que ce budget est encadré dans la Constitution.
09:50Il y a des délais contraints pour examiner
09:52les budgets ici à l'Assemblée.
09:54Oui, Elsa, tout à fait.
09:56Certes, l'Assemblée a adopté hier
09:58la première partie du budget
10:00de la Sécurité sociale sur les recettes.
10:02Mais il reste la partie dépenses.
10:04Les débats doivent reprendre cet après-midi.
10:06Après les questions au gouvernement,
10:08il risque de tourner court.
10:10Nous sommes après l'article 17.
10:12Il reste 530 amendements à examiner
10:14avant minuit.
10:16C'est l'échéance si on applique strictement
10:18l'article 47-1 de la Constitution
10:20qui dit très clairement
10:22que l'Assemblée doit se prononcer
10:24sur le budget de la Sécurité sociale
10:26dans un délai de 20 jours
10:28après le dépôt du projet de loi.
10:30Le délai arrive donc à expiration.
10:32Ce soir, à minuit, le gouvernement
10:34devra saisir le Sénat.
10:36Comme l'Assemblée n'aura pas voté
10:38l'ensemble du projet de loi,
10:40c'est sur la copie initiale du gouvernement
10:42que l'Assemblée va plancher.
10:44Avec peut-être quelques ajouts
10:46de la part du gouvernement,
10:48les sénateurs auront 15 jours.
10:50Est-ce que le gouvernement
10:52n'a pas joué la montre ?
10:54On ne peut pas nous reprocher
10:56sous le mandat précédent
10:58d'avoir utilisé le 49-3
11:00pour couper court au débat.
11:02Quand on fait le débat,
11:04nous le reprochons aussi.
11:06Je sais que certains nous reprochent
11:08tout et son contraire.
11:10Mais vous n'irez pas au bout
11:12du volet.
11:14C'est la Constitution qui nous empêche
11:16d'aller jusqu'au bout du débat.
11:18Est-ce qu'il n'y a pas un péché
11:20sur ce budget qui est arrivé
11:22plus tardivement que les autres années
11:24et que les députés n'ont pas eu le temps
11:26de l'examiner dans une bonne circonstance ?
11:28Ça ne joue pas sur ce délai.
11:30Le délai commence au moment
11:32où il s'est déposé.
11:34Il a été déposé une semaine plus tard
11:36que d'habitude.
11:38Nous avons retiré un certain nombre
11:40d'amendements.
11:42Ce débat, de toute façon,
11:44est important pour notre démocratie.
11:46Il est important pour que chacun
11:48comprenne les positions des uns
11:50et des autres.
11:52Je revendique ce débat
11:54quelle que soit l'issue de ce débat.
11:56C'est la première brique
11:58de la démocratie.
12:00C'était la ligne que s'était fixée
12:02Michel Barnier.
12:04Ne pas utiliser le 49-3.
12:06Pour l'instant, on peut dire
12:08que sur la première lecture,
12:10il n'y aura certainement pas de 49-3.
12:12C'est très bien de pouvoir débattre.
12:14On peut montrer qu'il y a des majorités
12:16à l'Assemblée nationale.
12:18Maintenant, il faut pouvoir en tenir compte.
12:20Si le gouvernement dit qu'il ne fait pas
12:22de 49-3 et qu'à la fin, il fait un 49-3
12:24et qu'il ne tient pas compte du résultat
12:26du vote, on sera dans un vrai problème
12:28de déni démocratique.
12:30J'ajouterais un dernier élément.
12:32Il y a ce qu'on a pu discuter
12:34jusqu'à ce soir, puisqu'on arrive
12:36à l'expiration du délai.
12:38On va continuer à retirer
12:40les amendements pour pouvoir arriver
12:42dans la nuit à avoir fini le débat
12:44pour qu'il y ait un vote, pour que tout ce qu'on a fait
12:46ne soit pas vain.
12:48On a déjà retiré
12:50plus de un tiers de nos amendements
12:52et on va continuer à le faire.
12:54Ceux qui ont déposé le plus d'amendements
12:56par rapport à la taille du groupe,
12:58c'est les Républicains.
13:00Jean-René Cazeneuve,
13:02c'est pas EPR, c'est les Républicains,
13:04donc à priori, c'est bon.
13:06Jean-René Cazeneuve,
13:08c'est vrai que c'est très bien de ne pas faire de 49-3,
13:10on sait que c'est quand même perçu dans l'opinion publique
13:12comme quelque chose d'assez brutal,
13:14mais à la fin, si c'est pour laisser les députés
13:16discuter et ne rien garder des votes,
13:18est-ce que ce n'est finalement pas plus dangereux pour Michel Barnier ?
13:20Je n'imagine pas une demi-seconde
13:22que Michel Barnier ne modifie pas
13:24le budget et de la sécurité sociale
13:26et le budget.
13:28Je ne doute pas qu'il va s'imprégner
13:30des débats et un certain nombre de choses
13:32qui ont été demandées, y compris par nous,
13:34sur les charges, vous en avez tout à fait raison.
13:36Je pense que ce n'est pas le moment aujourd'hui
13:38de charger la barque des entreprises
13:40dans un contexte qui est extrêmement difficile.
13:42Maintenant, ce que je regrette,
13:44c'est que les oppositions nous ont dit
13:46qu'elles ne voteraient pas le budget,
13:48donc on ne peut pas tordre le budget.
13:50Si on était entré dans une discussion
13:52avec le Premier ministre, où on essayait
13:54de bouger, non pas à la marche,
13:56de bouger le budget sur un certain nombre
13:58d'articles, d'amendements,
14:00ce n'est pas ça, on n'est pas dans
14:02cette logique de construction.
14:04On est sur une logique que vous avez touche-engoulée
14:06avec une overdose fiscale.
14:08On va se demander à qui la faute
14:10juste après.
14:12J'aimerais juste qu'on fasse un détour par la salle
14:14des quatre colonnes, puisque la députée
14:16du RN Joël Melun est au micro.
14:18De Marco Pommier.
14:20Vous dénoncez au RN
14:22les dingueries fiscales de la gauche,
14:24mais quand il s'agit de voter,
14:26vous vous abstenez et vous ne votez pas contre.
14:28Pourquoi ?
14:30Vous voulez parler du vote final ?
14:32Sur le budget, la sécurité sociale, la première partie recette.
14:34Nous avons choisi de nous abstenir
14:36pour la raison très simple, c'est que nous souhaitons absolument
14:38aller jusqu'aux dépenses.
14:40Et particulièrement sur l'article 23,
14:42sur le report de la
14:44revalorisation des retraites d'un semestre,
14:46qui pour beaucoup de nos concitoyens
14:48va consister à les amputer d'un pouvoir
14:50d'achat tout à fait certain, je pense aux
14:52petites retraites, même les retraites moyennes.
14:54Et lorsqu'il y a un couple retraité,
14:56c'est un véritable souci financier
14:58et nous ne souhaitons pas du tout que cela arrive aux Français.
15:00Alors vous voulez examiner cet article
15:0223, mais vous n'aurez pas le temps
15:04de l'examiner puisque ce soir,
15:06à minuit, les débats sont terminés ?
15:08Je ne sais pas, je prends un peu le pari qu'on risque
15:10d'arriver jusqu'au 23. Beaucoup d'articles
15:12sont très intéressants, tous les amendements sont intéressants,
15:14mais certains ont déjà été discutés
15:16largement en commission, ont déjà été
15:18abordés en gros sur les recettes,
15:20il n'y a pas de raison que sur les dépenses.
15:22Nous n'arrivions pas au 23 ce soir, nous y sommes prêts.
15:24Eh bien merci, on suivra ça ce soir.
15:26Merci à vous.
15:28Merci beaucoup. Justement, on se demandait avec nos
15:30invités s'il était possible d'arriver à ce
15:32volet sur le gel de l'indexation
15:34des retraites. On l'a vu, le Rassemblement
15:36National en fait un élément
15:38important. Est-ce qu'il faut arriver
15:40à débattre de cette question ?
15:42Juste sur le Rassemblement National, moi je ne leur fais pas confiance parce qu'un coup ils votent pour,
15:44un coup ils votent contre, un coup on ne comprend pas. Par exemple sur les retraites,
15:46c'est flagrant. Sur la question
15:48de l'article 23, le fameux qui va
15:50décaler la revalorisation des pensions,
15:52on a fait une demande hier soir, très simple,
15:54qu'on examine en priorité cet article.
15:56Parce qu'on peut appeler les articles dans un ordre
15:58pour mettre les articles d'importance.
16:00Donc on pourrait examiner
16:02dès la reprise l'article 23,
16:04si le gouvernement en fait la demande,
16:06ce qu'il peut faire, ou si la présidente
16:08de l'Assemblée en fait la demande. Hier on a formulé
16:10une demande, on n'a toujours pas de réponse,
16:12alors que je pense que c'est le gros débat
16:14qui arrive dans ce budget. Jean-René Cazeneuve,
16:16c'est effectivement une des mesures les plus contestées
16:18dans le budget de la Sécurité sociale.
16:20Est-ce qu'il faut que les députés puissent en débattre,
16:22quitte à avancer l'examen de cet article ?
16:24Je vous l'ai dit, moi je reste
16:26constant, il faut débattre.
16:28J'espère qu'on arrivera à l'article 23.
16:30Est-ce qu'il faut considérer que ce qui se passe
16:32avant n'a pas d'intérêt ? Je ne crois pas.
16:34On voit que cet article est très politique,
16:36en tout cas le Rassemblement National,
16:38il donne une démonstration de démagogie
16:40sur les retraites.
16:42Ça n'a pas de sens,
16:44on peut les garder au placard.
16:46Quand vous avez voté contre l'article 6,
16:48qui était priorité par le gouvernement
16:50Michel Barnier,
16:52pour réformer les exonérations,
16:54vous avez supprimé un article
16:56de votre gouvernement,
16:58avec des résultats extrêmement importants
17:00depuis 2017 en matière de chômage,
17:02de création d'emplois.
17:04Qui est une pose par rapport à tout ce qu'on fait
17:06en 2017 ? Ça va, mais qu'on fasse
17:08machine arrière, il n'en est pas question.
17:10Nous ne voulons pas augmenter les charges
17:12sur les entreprises,
17:14et ça, ça nous déporte.
17:16On a vu, Arthur Delaporte,
17:18vous disiez que le gouvernement
17:20n'a pas essayé de négocier avec vous,
17:22mais est-ce que vous, au Parti Socialiste,
17:24vous étiez prêts à dire
17:26qu'on a un ou deux points d'importance,
17:28qu'on est prêts à lâcher sur le reste ?
17:30Dans le sens de le commun, ce qu'on entend,
17:32c'est que non, parce que vous êtes allié
17:34avec les insoumis, que c'est un peu tout ou rien,
17:36et que vous n'avez pas voulu négocier.
17:38Il y a des amendements qui portent de vrais sujets,
17:40par exemple la mise à contribution des plus fortunés.
17:42Le gouvernement l'a écartée dès le départ.
17:44Il a créé une contribution exceptionnelle.
17:46Excusez-moi, mais c'est peanuts
17:48par rapport à ce qu'il faudrait, c'est un milliard ou deux,
17:50alors qu'en fait, à la fin, ça va reposer sur 127 personnes.
17:52Est-ce que ce n'est pas mieux que rien,
17:54Arthur Delaporte ?
17:56Vous voyez très bien que rien que l'ISF,
17:58c'était trois fois ça.
18:00Et je passe toutes les autres exonérations,
18:02la taxe, etc., et la manière dont les plus riches
18:04dans notre pays ont multiplié par deux leur fortune
18:06depuis que vous êtes arrivé au pouvoir,
18:08c'est-à-dire 40 milliards d'euros d'économie chaque année
18:10qui ont bénéficié aux plus fortunés dans notre pays.
18:12Donc si vous redonnez une miette d'un côté
18:14pour reprendre le reste de l'autre,
18:16et en particulier aux ménages les plus défavorisés,
18:18nous, on ne peut pas l'accepter,
18:20parce que quand vous supprimez 4000 postes dans l'éducation nationale,
18:22c'est évidemment pas Bernard Arnault qui va trinquer,
18:24c'est Monsieur et Madame Tout-le-Monde,
18:26et là, vous leur faites payer le poids de votre hausse...
18:28Avant de parler justement du projet de loi de finances,
18:30on était quand même plus sur le budget de la sécurité sociale,
18:32mais sur la méthode de Michel Barnier et du gouvernement,
18:34Jean-René Cazeneuve.
18:36Ils n'ont pas vraiment eu une volonté de négocier.
18:38Même au sein du groupe Ensemble pour la République,
18:40on dit parfois qu'on avait le sentiment
18:42d'une fin de non-recevoir du gouvernement.
18:44C'était le budget,
18:46il n'y avait pas tellement de marge de négociation possible.
18:48Je ne veux pas jeter la pierre sur le gouvernement.
18:50Ils sont arrivés dans un contexte difficile.
18:52Tout le monde, si vous voulez, apprend.
18:54On a un Parlement
18:56qui n'a jamais été aussi fragmenté.
18:58Il n'y a absolument pas de majorité,
19:00même relative de très loin.
19:02Donc il est dans un contexte
19:04extrêmement difficile.
19:06Il a fallu un peu de temps,
19:08très peu de temps d'ailleurs,
19:10pour qu'il fasse son budget.
19:12Maintenant, je crois qu'il est dans cette phase de négociation.
19:14J'espère qu'il appellera aussi
19:16les groupes d'opposition.
19:18C'est maintenant que ça se fait.
19:20Il y a des discussions.
19:22Il y a des choses qui sont entendues.
19:24Vous poussez un certain nombre d'opposition.
19:26J'espère qu'il va se servir de tout ça
19:28pour qu'effectivement,
19:30dans la navette avec le Sénat,
19:32on arrive à un budget
19:34qui respecte notre objectif
19:36en matière de réduction du déficit.
19:38C'est absolument important.
19:40Je sais que la dette, ce n'est pas important
19:42pour le Nouveau Front Populaire.
19:44Pas tout le monde chez vous.
19:46Vous savez que nous,
19:48on vous a proposé 30 milliards d'euros
19:50de marge de manœuvres supplémentaires
19:52qui pourraient permettre...
19:54On n'a pas encore évoqué
19:56les sujets dépenses.
19:58On verra, ce n'est pas dit
20:00sur ces sujets dépenses.
20:02Pour bien comprendre,
20:04le budget de la Sécurité sociale
20:06s'est fini ce soir à minuit.
20:08Un budget va en chasser l'autre.
20:10C'est le projet de loi de finances
20:12qui revient à l'Assemblée nationale.
20:14Stéphanie Despierre,
20:16les députés avaient commencé son examen.
20:18Ils n'ont pas pu venir à bout de la partie recette.
20:20Il reste encore à peu près 1500 amendements.
20:22Le spectre du 49.3 s'est éloigné.
20:24Michel Barnier a voulu laisser discuter
20:26les parlementaires.
20:28Le débat reprendrait demain.
20:30Il devrait se terminer vendredi
20:32ou ce week-end.
20:34Le gouvernement a subi
20:36revers sur revers.
20:38Les députés ont rajouté
20:4040 milliards d'euros d'impôt
20:42à sa copie initiale.
20:44Ils ont voté une taxe sur les dividendes.
20:46Ils ont pérennisé
20:48la contribution exceptionnelle
20:50sur les revenus.
20:52Ils ont dit non à la hausse
20:54de la taxe sur l'électricité
20:56ou au renforcement du malus écologique.
20:58La gauche se félicite
21:00de rendre ce budget
21:02compatible avec plus de justice sociale.
21:04Ensemble pour la République,
21:06une partie du socle commun
21:08de Michel Barnier crie au délire fiscal.
21:10Les débats promettent à nouveau
21:12d'être intenses cette semaine.
21:14Stéphanie, sur le projet de loi de finances,
21:16le scénario peut être différent.
21:18Le vote est prévu mardi 12 novembre.
21:20Il ne sera pas forcément favorable.
21:22Le projet risque d'être rejeté
21:24contrairement au budget de la Sécurité sociale.
21:26Car ce budget ne convient
21:28ni au socle commun de Michel Barnier
21:30ni au Rassemblement national.
21:32Et si le volet recette est rejeté
21:34à l'Assemblée nationale,
21:36c'est tout le budget qui est considéré comme rejeté.
21:38Les députés n'étudient pas les dépenses.
21:40Et là, c'est le Sénat qui prend la main.
21:42Merci beaucoup Stéphanie.
21:44Jean-René Cazeneuve,
21:46pour l'instant, vous votez contre ce budget.
21:48On a eu en commission
21:50l'overdose fiscale.
21:52On s'est dit qu'on avait tout vu.
21:54En hémicycle,
21:56vous en rajoutez.
21:58On n'est plus à 60.
22:00Et le budget n'est pas terminé.
22:02Et on attaque la partie 2.
22:04J'étais hier en commission.
22:06La partie dépenses
22:08est examinée en commission.
22:10Maintenant, c'est la névrose dépensière.
22:12Hier, que sur le logement,
22:14c'était 14 millions
22:16de dépenses supplémentaires.
22:18C'était du n'importe quoi.
22:20On dépense 1 milliard,
22:22on dépense 1 euro,
22:24mais l'Etat va en gagner 2.
22:26On a un budget
22:28qui ne ressemble absolument à rien.
22:30Ni en recettes, ni en dépenses.
22:32Arthur Delaporte,
22:34vous allez certainement voter pour ce budget.
22:36Vous l'avez rendu peut-être compatible
22:38avec l'impôt.
22:40Plus écologiste, plus producteur
22:42des classes populaires et moyennes.
22:44En alourdissant à ce point-là la facture,
22:46vous ne faites pas le cadeau
22:48de dire que quand on annonçait
22:5020 milliards d'impôt, c'était trop.
22:52Vous leur donnez peut-être
22:54une bonne raison de rejeter le texte.
22:56Je me fie à la copie finale.
22:58Aujourd'hui, les analyses qui sont faites
23:00par Charles de Courson ou Éric Coquerel
23:02et les services que vous connaissez
23:04de la commission des finances,
23:06nous disent qu'on est autour de 30 milliards d'euros
23:08et pas de 60 milliards d'euros.
23:10Pour le gouvernement, c'était 2 tiers.
23:12Là, on est plutôt sur du.
23:14Il y a aussi des contestations sur les chiffres.
23:16Vous vous présentez des chiffres
23:18d'une manière, mais parce que vous êtes
23:20dans une espèce de surenchère.
23:22À la sortie de la commission,
23:24je vous parle du budget
23:26tel qu'il sort dans l'hémicycle.
23:28On en a fait que la moitié.
23:30Les textes, les articles,
23:32les plus importants sont déjà passés.
23:34On a passé le volet recettes
23:36et on en est globalement là.
23:38Vous savez où on en est.
23:40Il faut arrêter d'être dans la surenchère permanente.
23:42C'est vous qui avez appauvri l'Etat
23:44et vous avez appauvri les chiffres.
23:46Et vous, vous avez appauvri les chiffres.
23:48C'est vous qui avez appauvri le budget
23:50et vous avez appauvri la somme.
23:52C'est vous qui avez appauvri les chiffres.
23:54C'est vous qui avez appauvri la somme.
23:56C'était le scénario du gouvernement
23:58de laisser le texte complètement dénaturer
24:00dans l'hémicycle pour ensuite voter contre
24:02et s'économiser une partie des dépenses
24:04qui auraient été aussi compliquées à l'Assemblée.
24:06Le pire n'est jamais certain.
24:08J'aurais aimé que les socialistes
24:10m'adressent à vous cordialement.
24:12Les Français comprennent qu'à chaque fois
24:14qu'ils votent un impôt supplémentaire,
24:16ils se lèvent dans l'hémicycle
24:18et s'applaudissent.
24:20Comme si l'augmentation des impôts
24:22était une finalité.
24:24On est en train de battre les records.
24:2660 milliards en commission,
24:28on va dépasser les 60 milliards en hémicycle.
24:30Ça n'a pas de sens.
24:32Quand on nous dit que la situation budgétaire
24:34est catastrophique,
24:36quand Michel Barnier dit
24:38qu'il a des mauvaises surprises,
24:40c'est parce qu'il n'y a pas d'impôt.
24:42C'est ce qu'il y a dans le budget initial.
24:44Ça ne nous fait pas plaisir.
24:46Nous avons baissé les impôts
24:48des Français et des entreprises.
24:50Ça ne nous fait pas plaisir.
24:52On met à contribution
24:54les entreprises du CAC 40,
24:56les 400 plus grandes entreprises françaises.
24:58On met à contribution
25:00des dizaines de milliers de contribuables
25:02les plus fortunés.
25:04On met un peu à contribution
25:06les plus grosses collectivités territoriales
25:08qui ont plus de moyens.
25:10Il y a dans ce budget
25:12des contributions exceptionnelles.
25:14Il faut qu'elles soient temporaires,
25:16exceptionnelles et ciblées
25:18pour nous permettre de revenir plus rapidement.
25:20On voit bien que la copie du gouvernement
25:22disait que c'était déjà beaucoup pour nous à avaler.
25:26Est-ce que c'est vrai
25:28qu'il n'aurait pas fallu se contenter
25:30de cette première copie ?
25:32Vous voyez bien que M. Cazeneuve vient d'évoquer
25:34les collectivités locales.
25:36Ils vont mettre à contribution
25:38toutes les collectivités locales.
25:40On verra ce que le Sénat négocie
25:42sur cette question des collectivités territoriales.
25:44C'est des communes de 10 000 à 15 000 habitants
25:46à qui on va piquer 1 ou 2 millions d'euros.
25:48La ville de Bordeaux a fait une campagne d'affichage
25:50en disant que c'était 16 millions d'euros.
25:52C'est le coup de la police municipale
25:54ou c'est le coup des cantines ?
25:56On supprime la police municipale
25:58ou on supprime les cantines ?
26:00C'est pareil pour l'État.
26:02Vous voulez qu'on supprime des magistrats
26:04pour ne pas avoir de négociations
26:06avec l'État ?
26:08Ce n'est pas un problème.
26:10Vous voyez tout ce qui est répandu
26:12et caché en Calados.
26:14Toutes ces villes vont trinquer.
26:16Il y a des villes extrêmement populaires
26:18qui ont de grandes difficultés
26:20avec leur population.
26:22Vous avez paupérisé.
26:24Est-ce que le risque, Jean-René Cazeneuve,
26:26ce n'est pas que le texte décide
26:28au Sénat, que l'Assemblée nationale
26:30dit que les sénateurs vont se discuter
26:32Il y a ce risque. C'est l'Assemblée nationale qui a le dernier mot.
26:35Il y a de toute façon une CMP où on va tenter de trouver un équilibre
26:40entre ce que propose l'Assemblée nationale et ce que propose le Sénat.
26:46Donc non, il y a un chemin quand même encore pour arriver à un budget
26:50difficile, parce que le contexte économique n'est pas facile,
26:53mais qui soit équilibré et raisonnable pour l'ensemble de nos concitoyens.
26:56Et 49.3, la lecture définitive à quelques jours de Noël.
27:00Il y a un vrai problème là-dessus, c'est qu'à la fin, c'est le gouvernement
27:03qui décidera de tout. Et le triste spectacle, ce n'est pas le Parlement
27:05qui le donne, c'est le gouvernement.
27:07C'est un gouvernement qui ne respecte pas finalement ce qui va être voté
27:09au Parlement et c'est des parlementaires qui ont eux-mêmes
27:12déserté les débats que nous souhaitons.
27:14Chacun se fera une idée sur la copie finale.
27:16Il est 14h30 à Paris.
27:18Il est 8h30 à Washington.
27:20Je vous dis ça, évidemment, puisque c'est les élections américaines.
27:24Ça vous passionne ? Ça vous intéresse, Jean-René Cazeneuve ?
27:26Est-ce que cette élection, elle peut avoir un impact sur la France,
27:28sur l'Union européenne ?
27:29Ça me passionne parce que la politique me passionne.
27:31Ça me passionne parce que les Etats-Unis, c'est la plus grande démocratie.
27:34On leur doit beaucoup.
27:37Et je suis évidemment très, très stressé par le résultat.
27:39Et on espère tous que, moi, j'espère en tous les cas que Trump
27:42sera battu et que Kamala Harris sera élue demain matin.
27:45Alors, ça risque de ne pas être connue dès demain matin à la première heure.
27:48Mais en tous les cas, j'espère qu'elle sera élue.
27:50Oui, c'est mieux pour les relations entre les Etats-Unis et l'Europe.
27:54Allez, ça, il y a quasiment consensus dans la classe politique.
27:57Kamala Harris, ce sera une bien meilleure nouvelle.
27:59Alors, on va dire quasiment consensus dans la classe politique dite républicaine
28:02parce que vous allez interroger les députés du Rassemblement national.
28:04Je pense qu'ils souhaitent la victoire de Trump.
28:06Mais je dois dire aussi que certains mêmes membres du gouvernement,
28:08parfois, ont un discours Trumpisé.
28:10Je pense, par exemple, à votre ministre Bruno Retailleau,
28:13que j'entendais l'autre jour avoir des propos de contre-vérité
28:16quand il annonçait, par exemple, qu'il les émeutait à 400.
28:17Et je me suis dit, tiens, on est presque sur du Trump.
28:19On est sur la construction d'une vérité alternative.
28:21Et finalement, j'espère que la vie américaine ne va pas trop imprégnée
28:25la vie politique française.
28:27Il y a vraiment du mal avec le consensus.
28:28On va se contenter de ce qui se passe en France pour nous, messieurs.
28:31Merci beaucoup, Jean-René Cazeneuve.
28:32Merci, Arthur Delaporte.
28:34En tout cas, j'espère que c'est plus clair parce que le budget,
28:36on s'y intéresse beaucoup à LCP,
28:37mais ce n'est pas forcément facile de comprendre tous les enjeux.
28:40On va retrouver tout de suite Marco Pommier,
28:42qui est dans la salle juste à côté, la salle des quatre colonnes.
28:44Quelle est l'ambiance à 28 minutes de la séance des questions au gouvernement ?
28:48Eh bien, écoutez, Elsa, cette salle des quatre colonnes,
28:50elle se remplit progressivement de journalistes.
28:53Vous le voyez sur ces images, des journalistes qui attendent
28:55cette séance de questions au gouvernement.
28:58Ce matin, avec les députés, on a beaucoup parlé des textes budgétaires
29:02et puis on en a appris un peu plus aussi sur la rentrée 2025.
29:07Elbron Kivé, la présidente de l'Assemblée nationale,
29:09l'a annoncé sur X, l'Assemblée devrait à nouveau se pencher
29:13sur un texte fin de vie à l'ordre du jour,
29:16les semaines du 27 janvier et du 3 février 2025.
29:22Et bienvenue à vous, si vous nous rejoignez sur LCP.
29:24Nous sommes à 28 minutes de la séance des questions au gouvernement,
29:27à suivre évidemment en direct et en intégralité à partir de 15h.
29:32Marco Pommier et Stéphanie Despierre sont dans la salle des quatre colonnes
29:35pour toutes comprendre de l'actualité parlementaire.
29:38Dario Borgogno, lui, est dans l'hémicycle.
29:40Il sait les questions que vont poser les députés aux ministres
29:43et puis quelques minutes avant 15h, nous irons dans la cour d'honneur
29:46de l'Assemblée nationale pour vivre en direct l'arrivée du Premier ministre
29:49et des membres du gouvernement.
29:51Dario Borgogno, je le disais,
29:53vous les avez, les thèmes des questions au gouvernement.
29:58Tout à fait Elsa.
29:59Alors au menu du jour, un thème reviendra plusieurs fois,
30:02l'économie, on l'a appris aujourd'hui.
30:04Michelin va fermer deux de ses usines,
30:06celle de Cholet et celle de Vannes.
30:07La production de pneus s'arrêtera début 2026.
30:10Ce sont 1254 emplois qui seront supprimés.
30:14Une grève vient d'être annoncée sur le site de Cholet.
30:17Une question sera posée à ce sujet par la députée Anne Le Hénanf.
30:20La députée Orison de la circonscription de Vannes.
30:24Plusieurs députés à gauche poseront aussi cette question sur ce thème
30:28en abordant aussi le plan social confirmé ce matin
30:31par le géant des supermarchés.
30:33Au champ, ce sont 2389 emplois qui seront menacés cette fois-ci, Elsa.
30:38Et Dario, on parlera également sécurité.
30:43Effectivement, avec une question du groupe UDR,
30:45celui d'Eric Ciotti sur l'assassinat de Nicolas,
30:48un jeune homme de 22 ans tué lors d'une fusillade
30:51en sortie de boîte de nuit en Ardèche jeudi dernier.
30:54Une question qui s'inscrit dans un contexte de tour de vie sécuritaire
30:57annoncé par le ministre de l'Intérieur
30:59après notamment une autre fusillade à Poitiers
31:02liée au trafic de stupéfiants la semaine dernière
31:04et qui a fait aussi un mort.
31:06Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
31:08promet une réponse très ferme sur le narcotrafic
31:11pour empêcher ce qu'il appelle la mexicanisation de la France.
31:14Il sera interrogé aujourd'hui dessus
31:17et en particulier sur l'insécurité dans les territoires ruraux.
31:20Enfin, il sera question aussi des inondations en Espagne,
31:24dont une question posée par Stéphane Vogeta,
31:26député du Socle commun et des Français établis en Espagne.
31:29Il demandera au gouvernement ce qui est fait ici en France
31:33pour prévenir de telles catastrophes.
31:34Les députés feront d'ailleurs une minute de silence
31:38au début de cette séance par rapport aux victimes des inondations.
31:41Le bilan provisoire, Elsa, aujourd'hui est de plus de 217 morts.
31:46Merci beaucoup, Dario.
31:47Et cette séance qui commence dans 25 minutes,
31:50dans cette salle des pas perdus.
31:52J'accueille Marianne Maximi.
31:53Bonjour, député de la France insoumise du Puy-de-Dôme.
31:56François Jolivet, bonjour.
31:57Député du groupe Horizons et indépendants de l'Inde.
32:01On va parler éventuellement, effectivement,
32:03de l'actualité française.
32:04Mais avant cela, je vous propose de regarder Outre-Atlantique.
32:07On a interrogé les députés pour savoir de quel côté penchait-il
32:10Kamala Harris, Donald Trump ?
32:12Regardez ses réponses au micro de Dario Borgogno
32:14et de Elzehar Legodinek.
32:17L'Amérique est encore plus, probablement, divisée que la France
32:21en des blocs qui semblent assez inconciliables.
32:24Et ce n'est pas Donald Trump qui les réconciliera.
32:26Je souhaite le meilleur à la fois pour les Etats-Unis, bien évidemment,
32:31mais aussi pour l'OTAN, pour l'ONU.
32:34Et je crois que si on réfléchit bien,
32:37je pense qu'il y a une femme qui se placerait plus favorablement
32:42pour maintenir ces institutions nécessaires.
32:45C'est un espoir parce qu'en réalité,
32:46on voit bien que les carbo-fascistes,
32:49comme on l'appelle, celles et ceux qui sont non seulement
32:51climato-sceptiques, mais qui abîment nos libertés individuelles,
32:54sont aux portes du pouvoir de nouveau aux Etats-Unis.
32:57On a besoin que les Etats-Unis restent une démocratie forte
33:01et une démocratie engagée,
33:02notamment sur la question du changement climatique.
33:05Mon soutien, évidemment, va à madame Harris.
33:07Je pense que c'est la personne tout indiquée
33:11pour présider les Etats-Unis et surtout pour les enjeux
33:15que tout cela représente aussi pour nous,
33:16parce qu'on oublie de dire que la présidence américaine
33:19aura de fait des conséquences pour nous, pour l'Europe.
33:23L'Europe, mais aussi la France,
33:25est préoccupée par la situation de l'Ukraine.
33:28Je pense que sur ce dossier,
33:29la politique qui est proposée par monsieur Trump n'est pas la bonne.
33:33Et donc, moi, à titre personnel,
33:36je suis plutôt favorable à Kamala Harris.
33:39Si les quatre cols votaient, ce serait Kamala Harris.
33:42Marianne Maximi, vous allez suivre cette élection ?
33:44Elle vous fascine, elle vous inquiète ?
33:46On va la suivre, évidemment, parce qu'elle est extrêmement importante
33:49dans l'enjeu mondial que représente une élection aux Etats-Unis.
33:52Elle est inquiétante parce qu'il y a un risque de voir l'extrême droite
33:55arriver, revenir au pouvoir aux Etats-Unis.
33:57Donc, il y a une urgence.
33:58C'est effectivement que le peuple américain puisse battre
34:01le candidat d'extrême droite, qui est Donald Trump.
34:03Ensuite, penser que Kamala Harris est la candidate choisie,
34:06par exemple, par Omnodkant.
34:07Moi, si j'avais eu le choix et si j'avais été américaine,
34:08j'aurais préféré, évidemment, voir un candidat comme Bernie Sanders
34:11être présent aux élections américaines.
34:13Mais ce n'est pas ce qu'il se passe.
34:14Mais en tout cas, battre l'extrême droite,
34:15ça me semble le plus urgent aux Etats-Unis.
34:17Très bien. Pas forcément assez à gauche pour Marianne Maximi.
34:20François Jolivet, c'est inquiétant.
34:22Donald Trump, ça pourrait être un danger pour la France,
34:25pour l'Union européenne ?
34:27Ce qui est inquiétant, madame, c'est que madame Harris
34:29ne s'est pas du tout prononcée sur sa position
34:32par rapport à l'Union européenne.
34:33Monsieur Trump, on l'a déjà vécu pendant quatre ans
34:36et il a déjà déclaré et il le déclare de nouveau
34:38qu'il ne croit pas à la construction européenne
34:40et qu'il ne croit pas en ce continent.
34:42Madame Harris ne s'exprime pas.
34:44Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'ils ont un dénominateur commun.
34:46L'une et l'autre, c'est que ce sera toujours l'Amérique en premier.
34:49American first.
34:51Et nous, on devrait sans doute porter ce regard critique
34:54sur ce qui se passe là-bas, parce qu'ils sont nos alliés
34:56dans le cadre de l'OTAN, mais ils sont aussi nos ennemis économiques.
34:59Vous dites attention également.
35:01Ils peuvent avoir un discours assez proche sur la matière économique.
35:06Tous les deux veulent l'Amérique d'abord, c'est le protectionnisme.
35:10C'est surtout du libéralisme des deux côtés,
35:13avec un côté très libertarien du côté de Donald Trump
35:17à base de fake news, d'une économie sans aucune règle,
35:20avec un marché qui serait complètement dominant.
35:22Sur la question internationale, je vois surtout un danger aussi
35:25sur la question israélienne, avec pas de prise de position de Kamala Harris.
35:31Pourtant, les Etats-Unis ont une voix importante aussi
35:33quand il y a des conflits.
35:34Dans le sujet, on parlait de l'Ukraine,
35:36mais moi, je parlerais aussi de ce qui se passe à Gaza.
35:38Aujourd'hui, on a besoin aussi que les Etats-Unis puissent porter une voix,
35:40comme on le demande en France, nous aussi.
35:42Ce n'est pas du tout ce qui est en train de se préparer pour cette élection.
35:45On va revenir en France avec cette question qui sera posée
35:49par Marie-Christine Dalloz, députée du Jura,
35:52sur la sécurité ou plutôt l'insécurité dans les zones rurales.
35:55Elle est au micro de Stéphanie Despierres.
35:57Bonjour, qu'allez-vous demander à Bruno Retailleau,
35:59le ministre de l'Intérieur ?
36:01Bonjour, je vais lui demander quelles mesures concrètes
36:04il entend mettre en place de façon forte, rapide et efficace
36:10pour lutter contre le narcotrafic, contre cette violence
36:16qui, à l'origine, ne touchait que les banlieues,
36:19les grandes villes et les banlieues,
36:20et qui maintenant s'est répandue partout,
36:23sur tous les territoires et même les territoires ruraux.
36:26Comment vous le voyez-vous dans votre circonscription ?
36:29Dans ma circonscription, je le vois régulièrement
36:30avec des points de deal un peu partout,
36:33des voitures qui se retrouvent le soir très tard, la nuit,
36:36les appels de phare, les échanges monnaies contre trafic,
36:40contre drogue, et on sent bien que dans certaines villes
36:45de moins de 10 000, on commence à avoir une mainmise
36:49de ces communautés qui vivent du trafic
36:53et qui imposent leurs lois.
36:54C'est ça, la réalité.
36:56Merci.
36:58Merci beaucoup Stéphanie.
36:59Le ministre de l'Intérieur parle parfois de zones
37:02en voie de mexicanisation.
37:03Est-ce que vous partagez son constat, François Jolivet ?
37:06Alors moi, ce qui est sûr, c'est que je partage le constat,
37:09mais j'aime bien la force des mots,
37:10mais je préfère encore la force des actes.
37:12Et on s'aperçoit aujourd'hui que les marchands de drogue
37:15sont ceux qui sont les marchands d'armes
37:17et qui sont les marchands des êtres humains,
37:19puisqu'en fait, le haut du spectre de la haute délinquance,
37:22ces financeurs, ceux qui vivent sur les autres et sur le malheur
37:25et qui créent le malheur et qui se créent des marchés,
37:28eh bien en fait, sont ceux aussi qui financent le terrorisme
37:31et qui s'attaquent à nos valeurs.
37:33Donc, je sais qu'à l'Assemblée,
37:35certains souhaiteraient légaliser les drogues.
37:38Moi, je pense que ce n'est pas la bonne solution
37:39parce qu'aujourd'hui, les Pays-Bas,
37:41qui sont très absents aujourd'hui dans le débat,
37:44aujourd'hui se sentent comme étant un état de narco.
37:48On reviendra justement sur cette question.
37:49On verra si ça peut être une solution
37:51ou si certains le proposent.
37:52Marianne Maximilien, est-ce que vous partagez ce constat
37:54d'un narcotrafic, des points de deal
37:57partout en France ?
37:58Est-ce que vous aussi, dans votre circonscription,
38:00par exemple, vous constatez la même chose ?
38:02On le constate et je pense qu'il n'y a pas de ville,
38:05en fonction des couleurs politiques,
38:06qui échapperait à ce qu'il se passe aujourd'hui.
38:08Moi, j'ai un point de deal juste en face de ma permanence,
38:10donc je suis très concrètement confrontée à ce qu'il se passe.
38:13Ce n'est pas une nouveauté non plus.
38:14Aujourd'hui, il y a effectivement, dans les journaux, beaucoup de relais.
38:18Moi, ce que j'entends aussi de ce que vient de dire M. Jolivet,
38:20c'est qu'on voit qu'il y a un échec d'une politique répressive
38:24comme on l'a vécu, notamment avec M. Darmanin,
38:27avec ces opérations XXL qui n'ont rien changé,
38:30qui sont tout à fait ponctuelles et très axées sur la communication
38:34et qui ne vont pas en profondeur.
38:35La profondeur, ce serait justement d'aller s'attaquer aux mafias,
38:38qui, elles, font des bénéfices énormes sur le trafic de drogue,
38:41mais aussi sur le trafic des êtres humains, sur le trafic de...
38:44Justement, ça, vous partagez avec François Jolivet
38:46ce continuum dans la violence.
38:48C'est vrai que souvent, le narcotrafic,
38:49c'est du trafic aussi d'êtres humains, etc.
38:51Quelle est la solution, d'après vous ?
38:52La solution, c'est déjà de ne pas démanteler la police judiciaire
38:54comme l'a fait Gérald Darmanin.
38:56Aujourd'hui, on n'a pas assez de policiers
38:58qui travaillent pour démanteler ces réseaux.
39:00Il n'y a que 6 000 policiers qui sont chargés de ça,
39:02il en faudrait au moins le double.
39:03C'est le contraire de ce que l'a fait Gérald Darmanin.
39:05On a axé, encore une fois, mais c'est très français,
39:08depuis longtemps, sur des opérations de communication,
39:11de répression très rapide, mais qui ne règlent rien.
39:14En fait, il faudrait aussi regarder ce qui se passe
39:15dans d'autres pays européens.
39:16Moi, je vous parlerai de l'exemple portugais,
39:17qui a pris le problème complètement à l'inverse,
39:20en se disant, peut-être que c'est un problème d'abord
39:21de santé publique, de soins, d'accompagnement
39:24pour les personnes qui consomment,
39:25de prendre le problème à l'envers,
39:27et d'arrêter plutôt la prohibition et la répression,
39:29qui sont franchement un échec dans notre pays.
39:31François Jolivet, c'est vrai qu'on voit des opérations
39:33avec des caméras, beaucoup de médias,
39:35et puis le lendemain, le surlendemain,
39:36le voisinage dit, mais en fait, s'ils sont...
39:38Non, mais chez moi, dans mon département,
39:40il y a bien des gens qui travaillent et qui enquêtent,
39:42puisqu'ils ont saisi 22 kilos.
39:44Écoutez, Gérald Darmanin, on peut le critiquer beaucoup,
39:46il a recruté 10 000 policiers et gendarmes.
39:49Il a essayé de reconquérir, si j'ose dire,
39:51les postes d'OPJ qui étaient vacants.
39:53Maintenant, l'exemple portugais est sans doute intéressant.
39:56En revanche, ce que je sais, c'est que partout
40:00où il y a eu de la drogue, la Chine était un exemple.
40:03Il y avait beaucoup d'opium.
40:05C'est drôle, il n'y a plus de consommateurs d'opium,
40:07puisqu'en fait, le pouvoir en place,
40:08c'est d'attaquer aux consommateurs.
40:09Donc pour vous, il faut s'attaquer aux consommateurs.
40:11En s'attaquant aux consommateurs, eh bien,
40:13on assèche les marchés.
40:14Ce sont des chefs d'entreprise, ces marchands de drogue,
40:17ces marchands d'armes, ces marchands d'êtres humains.
40:19Ce sont des chefs d'entreprise.
40:20Je vous vois haucher de la tête, Marie-Anne Maximé.
40:23Vous n'êtes pas du tout d'accord.
40:24Est-ce que c'est vrai qu'on est un pays
40:25avec une très forte prohibition, une interdiction ?
40:28Pour vous, il faut poser la question de la dépénalisation.
40:31On a l'impression qu'en tout cas, dans le débat public,
40:32cette question est pour l'instant évacuée.
40:34Et pourtant, l'opinion publique est plutôt favorable.
40:36Dans les sondages qui ont pu avoir lieu ces dernières années,
40:38c'est plutôt 80% de la population qui est d'accord
40:40avec la légalisation du cannabis.
40:42Donc, ce n'est pas un débat qu'on serait les seuls à porter.
40:45Moi, ce que j'entends, c'est qu'on a l'impression
40:46que c'est autorisé de consommer.
40:47C'est faux.
40:48Il y a déjà une pénalisation de la consommation.
40:50C'est interdit de posséder et de consommer de la drogue
40:52dans notre pays.
40:53Cette politique-là, elle ne fonctionne pas.
40:55Elle ne fonctionne pas parce qu'il y a plus de consommateurs
40:57aujourd'hui de cannabis qu'ailleurs en Europe.
40:59Sur les drogues de synthèse, la France est en train de monter.
41:01Sur la consommation de cocaïne, c'est pareil.
41:03Nous sommes plutôt parmi ceux qui consomment le plus.
41:06Et pourtant, nous avons une politique,
41:07une des plus répressives aussi.
41:09Donc, nous, on propose aussi de regarder
41:11ce qui se passe ailleurs et qui peut fonctionner.
41:12Et ça laisse, en plus, si on parle de la consommation,
41:15moi, je suis pour dire que c'est une pathologie, l'addiction.
41:17Ce n'est pas juste de la déviance ou quelque chose
41:19pour contourner la loi.
41:21Ce sont des gens qui ont besoin d'être accompagnés.
41:23Et ça, vous l'éludez complètement dans la façon
41:25dont vous présentez les choses.
41:26François Jolivet voit aussi la question de santé publique.
41:29Mais évidemment, parce qu'en fait, les malades,
41:30on essaie de les soigner.
41:31Par contre, ce qui est certain, c'est qu'en laissant
41:34les produits accessibles, en pensant qu'en consommant,
41:37on ne viole pas la loi, eh bien, je suis désolé,
41:40on en arrive à ce que nous vivons aujourd'hui,
41:42c'est-à-dire une délinquance montante.
41:44Et on engresse aujourd'hui un haut du spectre
41:46qui souhaite s'attaquer à nos valeurs.
41:48Et ça, je ne peux pas supporter.
41:50On va parler d'un autre sujet, mais qui, je suis sûre,
41:52va également vous faire débattre.
41:54On va rejoindre le patron des députés communistes
41:57à l'Assemblée nationale, André Chassaigne.
41:59Il interpellera le gouvernement sur les différentes annonces
42:01de plans sociaux. Stéphanie Despierre.
42:03Bonjour, André Chassaigne.
42:04Sur quel sujet voulez-vous interroger le gouvernement ?
42:08J'interrogerai le Premier ministre sur les annonces de ce matin
42:12en termes de suppression d'emplois,
42:14que ce soit à la manufacture Michelin ou que ce soit au champ,
42:18puisqu'il y a des conséquences directes
42:21pour des milliers de salariés.
42:24C'est un coup dur. C'est un coup dur aujourd'hui.
42:25Qu'est-ce que vous demandez au gouvernement ?
42:27Qu'est-ce que le gouvernement peut faire et doit faire ?
42:29Je demande au gouvernement de prendre ses responsabilités
42:32et tout d'abord de dire la vérité, d'arrêter de mentir,
42:36de nous raconter cette fable qui consiste à dire
42:39que tout marche bien.
42:41Tout va très bien, madame la marquise.
42:43Ce discours, nous l'entendons depuis 2017.
42:46Or, chaque année, il y a une baisse de la production
42:48manufacturière d'environ 0,2%.
42:51On nous dit le contraire.
42:52D'abord, un langage de vérité.
42:54Et ensuite, arrêtons de verser de l'argent,
42:57de déverser des aides publiques à des entreprises
43:01qui s'en mettent plein les poches,
43:02qui distribuent leurs dividendes par masse avec des records
43:05et qui suppriment de l'emploi dans notre pays.
43:08Michelin dit que la concurrence asiatique
43:10fait qu'ils n'ont plus assez de monde
43:11pour faire tourner leur usine de pneus.
43:13Je suis sensible à la question Michelin.
43:15Je suis moi-même fils d'ouvrier Michelin.
43:18Michelin, c'est toute mon enfance.
43:20C'est les cités où j'ai passé ma jeunesse.
43:23Et pour moi, je suis malade de cette situation
43:26et notamment de choix stratégiques
43:29qui sont faits par Michelin,
43:31qui consistent à privilégier les pneus haut de gamme
43:35et qui abandonnent tout un pan de la production.
43:38Alors qu'on aura de plus en plus chez nous
43:39des véhicules de petite capacité,
43:41on ne fabrique pas de pneus Michelin
43:43qui permettent d'équiper ces véhicules-là.
43:45Je crois qu'aujourd'hui,
43:47Michelin doit se poser deux questions.
43:49La première, c'est celle des choix stratégiques qui sont faits.
43:52Il y a sans doute une discussion à l'intérieur même,
43:54d'ailleurs, de l'usine Michelin,
43:56de la manufacture Michelin, du groupe Michelin.
43:58Mais aussi de bien réfléchir à la masse d'argent
44:02qui est distribuée chaque année en dividendes à ses actionnaires.
44:06Je crois que c'est 1,4 milliard cette année.
44:09Eh bien, je crois qu'il faut un peu d'humanité.
44:11C'est-à-dire, on a connu le paternalisme Michelin.
44:14On s'en gossait quelquefois.
44:16Mais aujourd'hui, quand on ne sert que les intérêts financiers,
44:19je trouve que ce n'est pas fidèle à la tradition de la manufacture.
44:23Merci beaucoup.
44:24Merci Stéphanie.
44:25Marianne Maximi, vous avez le siège Michelin
44:27dans votre circonscription.
44:29Pour l'instant, ce sont des usines qui sont touchées.
44:31Mais est-ce que vous craignez un plan social de plus grande ampleur ?
44:34Déjà, c'est une catastrophe pour les deux usines qui vont fermer
44:37et pour tous ces salariés.
44:381 300 personnes, autant de familles qui vont se retrouver sans emploi,
44:41dont certaines avaient été envoyées sur ces usines en leur disant
44:44il y a plein d'avenir là-bas, allez-y.
44:46Et venaient des usines qui avaient déjà fermé.
44:48On a des inquiétudes aussi à Clermont.
44:49Je dis à Clermont, on a perdu 25 000 emplois à Michelin
44:52depuis les années 70.
44:54Donc, on voit bien que c'est un mouvement qui est lent,
44:56mais qui existe.
44:57Je rejoins ce que vient de dire mon collègue André Chassaigne
45:00et mon voisin de circonscription.
45:01Nous, on a des sites, là, qui ont été en congé forcé
45:03sur des chaînes de production sur Clermont-Ferrand.
45:05Donc, il y a des inquiétudes, évidemment.
45:07Mais moi, ce que je voudrais dire, c'est que là, ce qui se passe,
45:09c'est la fin du déni, je pense, pour la Macronie,
45:11d'avoir pensé que leur politique industrielle, elle marchait,
45:13ce qui est faux.
45:14On voit bien que les chiffres ne sont pas là,
45:15mais là, on a des catastrophes industrielles qui arrivent.
45:17Auchan en fait partie aussi sur la grande distribution.
45:19Michelin, Estelantis, avec tout ce qui va suivre.
45:21Et là, vraiment, en termes d'emplois,
45:23c'est une catastrophe qui arrive.
45:24François Jolivet, c'est vrai qu'Emmanuel Macron,
45:27son gouvernement, a beaucoup vanté ses résultats économiques.
45:29Deux plans sociaux coup sur coup, aujourd'hui.
45:32Qu'est-ce que vous, vous demandez au gouvernement ?
45:33Écoutez, madame, il y a des plans sociaux
45:34qui font la une des journaux et de la télé.
45:37Il y en a d'autres.
45:37Moi, j'ai vécu une fermeture d'entreprise
45:39dans mon département, Imperial Wills.
45:42Voilà, il n'y a pas que...
45:43Les entreprises, ça ouvre, ça ferme.
45:44Moi, ce que je retiens d'abord, c'est qu'il n'y a pas
45:46que les salariés de Michelin,
45:47il y a ceux aussi du groupe Auchan.
45:49Ça en fait plutôt 3 500, ensemble.
45:51Il ne faut pas oublier...
45:52Je sais que les salariés de Michelin sont en grève
45:54et le groupe Auchan aussi, enfin, ceux qui sont concernés.
45:57Donc, je respecte les salariés en lutte.
45:59Maintenant, les chefs d'entreprise, ils entendent tout.
46:03Y compris ce qui se passe ici.
46:05Monsieur Michelin, puisqu'il s'agit de lui,
46:06était en commission des affaires économiques il y a un mois.
46:09Rien ne laissait passer.
46:10Rien ne laissait penser ce qu'il pouvait faire.
46:13J'ai entendu une...
46:14Vous lui reprochez, justement ?
46:15Vous pensez qu'il a manqué d'honnêteté
46:16quand il a été interrogé ?
46:17Quand il a été reçu, moi, je suis à la commission des finances,
46:19mais comme c'est un homme important,
46:20j'ai regardé le replay.
46:23Rien ne laissait penser une telle décision.
46:25En revanche, il ne faut pas croire que les chefs d'entreprise
46:27sont imperméables à ce qui se passe ici,
46:29à ce qui se passe en France et à ce qui se passe dans le monde.
46:32Et voilà, il paraît qu'il fermerait ces deux unités
46:36parce qu'il n'y a plus assez de demandes
46:38pour des véhicules roulants type camionnettes.
46:40Est-ce vrai ? Est-ce pas vrai ?
46:41Je pense que personne ne le saura jamais.
46:43En revanche, je pense que certains chefs d'entreprise
46:47qui hésitaient à prendre des décisions
46:49l'ont peut-être prises en entendant les choses
46:51qui se passent à l'Assemblée nationale.
46:52Je vais vous faire réagir, évidemment, Marianne Maximi.
46:55Est-ce que le débat budgétaire a entamé le climat des affaires ?
46:58Non, mais c'est quand même assez incroyable
47:00d'entendre ce genre de bêtises,
47:02parce que c'est une vraie bêtise de penser que...
47:04C'est son gouvernement, madame, qui sont des bêtises.
47:06Et les mesures qui ont été votées
47:08seraient responsables de la fermeture de ces sites.
47:10Je rappellerai que Michelin...
47:11Ce sont des signaux faibles.
47:12Michelin a fait déjà des plans de compétitivité,
47:14de simplification, pour ne pas dire plans sociaux.
47:16Michelin dégraisse, délocalise depuis des années.
47:19Je rejoindrai Chassengu quand il dit
47:20que ça n'a rien de maternaliste.
47:22Michelin, c'est un milliard d'euros de dividendes
47:25versés à des actionnaires, dont 67% de ces actionnaires
47:29sont des banques, des sociétés d'assurance étrangères.
47:32C'est un modèle économique du capitalisme féroce
47:35qui est en train de faire perdre des emplois à des familles.
47:38Ce n'est pas la responsabilité des parlementaires
47:40qui essayent justement de faire une autre politique.
47:43Je vous propose de rejoindre une autre parlementaire
47:46et comme ça, la stunnerie continuera de retentir
47:48dans cette salle des pas perdus.
47:49Anne Le Hénan, c'est députée du Morbihan.
47:51Elle est au micro de Marco Pommier.
47:53Oui, Elsa, Anne Le Hénan, vous allez effectivement
47:55interroger le gouvernement sur la fermeture
47:57de deux usines Michelin à Vannes et à Cholet.
47:59Qu'est-ce que vous allez poser comme question ?
48:01En fait, je vais poser deux questions en une.
48:04Je vais interroger le gouvernement cet après-midi
48:06sur comment il compte accompagner le groupe Michelin
48:09pour faire en sorte que les 300 salariés
48:11puissent rapidement retrouver un emploi
48:14et ne pas rester sur le carreau.
48:15C'est ma priorité.
48:17Mais la deuxième question, c'est dans le contexte économique actuel,
48:20le contexte budgétaire sur lequel nous sommes
48:24en train de travailler à l'Assemblée nationale
48:26où on voit bien qu'il va y avoir des restrictions budgétaires.
48:29Par ailleurs, des groupes qui fiscalisent
48:31ou qui souhaitent fiscaliser davantage encore
48:33les groupes et les entreprises françaises,
48:35de quelle manière on peut assurer et protéger l'emploi en France ?
48:39Ce sont ces deux questions que je vais poser au gouvernement
48:41cet après-midi.
48:42On entendait le président du groupe communiste, André Chassaigne,
48:44dire qu'on aide les entreprises, qu'on leur donne beaucoup d'argent
48:47et qu'elle s'en mette plein les fouilles.
48:49Et derrière, elle licencie.
48:53Qu'est-ce qu'il faut faire ?
48:54Est-ce qu'il faut moins aider les entreprises ?
48:56Si on aidait moins, si la France aidait moins les entreprises,
48:59on l'a vu depuis quelques années,
49:01il est clair qu'il y aurait eu beaucoup de TPE, de PME
49:04qui seraient restées sur le carreau.
49:06C'est un petit peu simpliste comme raisonnement.
49:08Je pense que l'aide gouvernementale depuis ces dernières années
49:13et encore aujourd'hui à des grands groupes industriels
49:16est une opportunité, notamment en termes d'innovation,
49:18de recherche par exemple.
49:19Ne pas aider les entreprises, c'est précipiter dans certains cas
49:23leur chute et leur fermeture.
49:24Donc, il faut continuer à aider les entreprises.
49:27Après, il existe un marché.
49:29Nous sommes dans un marché mondial.
49:31Michelin, c'est un groupe international.
49:33Et dans leur activité, notamment Vantez, qui est le câble métallique,
49:38la concurrence chinoise, internationale,
49:41a été déterminante dans cette décision.
49:45Nous ne sommes pas en France dans une bulle économique.
49:48Il faut être compétitif.
49:49Les aides de l'Etat contribuent à accompagner les entreprises.
49:53Elles ne s'en mettent pas plein les fouilles, comme dit M. Chassaigne.
49:57Ça les aide à être plus compétitifs, plus réactifs, plus agiles.
50:00Donc, il faut continuer dans cette démarche.
50:02Mais il faut aussi aider les entreprises à être compétitives
50:05au niveau du coût du travail.
50:07L'entreprise de Vannes est dans votre circonscription.
50:09Vous êtes en lien avec la directrice, les salariés ?
50:11Oui, j'ai échangé, évidemment, que ce soit avec le préfet du Morbihan,
50:16puisqu'on avait des rumeurs, on savait bien qu'il se passait quelque chose,
50:19avec le maire de Vannes, évidemment, David Robaud,
50:21président également de l'intercommunalité,
50:24et avec Mme Nettodea, qui est la directrice du site,
50:28pour savoir quelles étaient les options.
50:29Il y en avait plusieurs.
50:31On avait l'espoir jusqu'à la dernière minute.
50:34Et puis, ce matin, à l'aube, j'ai appris,
50:37notamment avec le ministre, M. Ferracic,
50:40que la décision avait été prise,
50:41mais également le groupe Michelin qui a pris soin de me prévenir.
50:44Donc, évidemment, je serai très présente pour les salariés,
50:47pour la directrice, pour voir comment au mieux,
50:49aux côtés de David Robaud, le maire, du préfet du Morbihan
50:53et tous les acteurs du territoire, ainsi que le gouvernement,
50:55que je suivrai aussi auprès du gouvernement,
50:59comment ils souhaitent accompagner Michelin.
51:02Merci beaucoup, Anne Le Hénanff.
51:03On écoutera votre question et la réponse du gouvernement.
51:06Merci beaucoup, Marco.
51:08Marianne Maximi, on entend que c'est la concurrence chinoise,
51:12c'est un peu le libéralisme qui veut ça.
51:14Là, ce qu'on nous dit, c'est qu'il faut surtout faire attention
51:16à comment réaccompagner les salariés.
51:19Est-ce que vous entendez aussi cet argument ?
51:21Moi, ce que j'entends, c'est qu'on donne des aides publiques
51:22sans aucune condition aujourd'hui à des multinationales
51:25qui, effectivement, vont chercher du profit,
51:27vont chercher à verser des dividendes à leurs actionnaires.
51:30Sauf que ça, ça ne fait pas une politique industrielle.
51:32Nous, ce qu'on a besoin, c'est une planification
51:33d'une production industrielle, notamment sur l'automobile.
51:36Et là, on va avoir une filière qui est en grande crise
51:38parce que l'Etat n'a rien prévu.
51:40Et quand vous parliez du débat parlementaire, par exemple,
51:41on a fait adopter en commission des finances une mesure
51:44qui est la taxe kilométrique, qui est une mesure de protection
51:46pour l'industrie et pour le consommateur, d'ailleurs.
51:48Ça, par exemple, vous y opposez.
51:50Et je ne suis pas sûre que ça fasse peur aux grands patrons français.
51:52Au contraire, c'est quelque chose qui peut être intéressant
51:54pour garder des sites de production
51:55et favoriser la consommation de production française.
51:59François Jolivet, est-ce que vous pouvez comprendre
52:00que ça choque Mariam Maksimi et plus globalement,
52:03peut-être nos téléspectateurs, peut-être les salariés de chez Michelin
52:06qui se disent « Effectivement, l'entreprise, on lui verse des aides,
52:09elle verse des dividendes et puis en fait, finalement,
52:11on licencie 2000 personnes sur des usines
52:13parce qu'il y a une concurrence chinoise. »
52:15Est-ce que ça suffit comme argument ?
52:16Évidemment que ça choque.
52:18Mais ce que je veux dire, ce qui choque beaucoup,
52:19c'est ici, on vit des chocs dogmatiques.
52:22Mais on ne peut rien faire pour conserver de l'industrie en France ?
52:25Ici, on vit des chocs dogmatiques et là, c'est des chocs de réalité.
52:28Aujourd'hui, les États-Unis, dont on en parlait tout à l'heure,
52:30c'est le pays qui aide le plus les entreprises, le plus,
52:33parce qu'ils ont une stratégie de conquête
52:35et ils ont gagné des parts de marché dans la richesse mondiale.
52:39Et c'est l'Europe qui s'est affaiblie et dans l'Europe, surtout la France.
52:42Donc, on peut toujours continuer comme on a fait comme avant,
52:44on sera complètement affaibli et on sera peut-être des consommateurs
52:48de produits stupéfiants pour essayer de cacher notre malheur.
52:51Donc, je ne comprends pas qu'on puisse renoncer aux principes de réalité.
52:56Et on a vu Michel Barnier, le Premier ministre,
52:58arriver dans la Cour d'honneur de l'Assemblée nationale.
53:00Il répondra à la question d'André Chassen, qui est président du groupe.
53:03Marianne Maximi, un principe de réalité économique,
53:06on ne peut pas maintenir en France des industries
53:08si la compétition mondiale est trop forte ?
53:11C'est tout le vrai débat de fond que nous avons sur le système économique mondial
53:15et sur lequel, nous, on veut évidemment changer les règles du jeu.
53:18Je ne m'occupe plus de la France. Mondiale, c'est difficile.
53:19Oui, mais sauf qu'en fait, on n'est pas hors du monde,
53:21comme vous venez de le dire.
53:21Ce qu'on veut dire, c'est qu'on peut prendre des mesures ici concrètes.
53:24Moi, je pense surtout aux salariés et à leurs familles qui,
53:26aujourd'hui, se retrouvent, et c'est pareil pour Auchan.
53:28Je veux dire, on a la même logique, c'est-à-dire une entreprise
53:31qui a touché du CSE des crédits d'impôts, qui verse des dividendes,
53:34une famille qui pèse 30 milliards d'euros,
53:36qui est une des plus grandes fortunes de France,
53:38qui a racheté il n'y a pas longtemps Casino pour une petite somme de 1,6...
53:41Et qui a sauvé des emplois.
53:42Oui, qui a sauvé et qui en liquide autant.
53:44Et qui a sauvé des emplois.
53:44Je suis désolée, mais il y a un moment, cette logique ne peut pas fonctionner.
53:47Et ceux qui produisent la valeur,
53:48et ceux qui produisent la richesse et la valeur aujourd'hui,
53:51ce ne sont pas les actionnaires, ce sont les travailleurs et les travailleuses
53:54qui, eux, perdent leur emploi et qui c'est des familles en transition.
53:57C'est un débat qui s'invite souvent,
53:59mais est-ce qu'on ne peut pas conditionner certaines aides ?
54:01On en parle souvent, justement, mais avec certaines conditions.
54:04Non, mais moi, je suis favorable à la conditionnalité des aides.
54:07Bien évidemment.
54:08Donc, par exemple, ne pas licencier...
54:10Non, mais ne pas licencier, personne ne pourrait dire ça.
54:12LCP pourra peut-être un jour licencier.
54:15En tout cas, il faut voter nos amendements pour conditionnaliser le crédit d'impôts.
54:18Madame, je ne voterai pas les amendements à caractère social et économique de votre groupe,
54:22parce qu'en fait, ils nous emmènent dans ces catastrophes.
54:25Mais on a le sentiment qu'on ne peut rien faire.
54:26Vous dites, en fait, qu'on ne peut rien faire, malheureusement, contre ces licenciements.
54:29Vous le déplorez, mais vous ne pensez qu'on ne peut pas faire quelque chose...
54:33On ne peut pas empêcher ces licenciements.
54:34Empêcher les licenciements, vous savez, vous êtes d'une autre génération,
54:37on a connu les autorisations administratives avant le licenciement,
54:39elles ont été supprimées par la gauche.
54:42Elles avaient été mises en place par la gauche.
54:43Ça ne marche pas.
54:44Et les chefs d'entreprise, ils vont où ils veulent.
54:47Que ce soit le petit ou le très gros.
54:49Et le très gros, aujourd'hui, il paye des impôts.
54:50Je crois même, d'ailleurs, que dans la loi de finances qui a été adoptée,
54:53on va dire, enfin, dans la partie recette,
54:55on a même augmenté les impôts de ces gens-là.
54:57Ce que je veux dire, c'est que les signaux faibles,
55:00il faut les comprendre, il faut les enregistrer.
55:03Et au choc des dogmes, on a les chocs de réalité.
55:05Marianne Maximier, est-ce qu'on n'est pas dans une bulle ?
55:07Là, on est moins compétitif que les Chinois sur ce domaine,
55:10mais dans d'autres domaines, on est plus compétitif.
55:12Est-ce que ce n'est pas comme ça que fonctionne l'économie en ce moment ?
55:15En tout cas, ce n'est pas comme ça qu'il ne faut pas acter
55:17qu'on n'a pas d'autre choix et qu'on ne peut pas faire autrement.
55:19Nous, c'est tout ce qu'on fait, justement, dans le cadre du PLF.
55:22Vous pouvez penser que c'est dogmatique.
55:23En tout cas, ce que vous avez fait pendant ces temps,
55:25effectivement, vous dites que vous ne prospérez pas sur le malheur,
55:27mais vous avez créé du malheur.
55:28Vous avez créé du malheur avec ces temps de politique
55:30qui ont favorisé les multinationales
55:32et qui ont permis de délocaliser des emplois.
55:34C'est le résultat, franchement, de cette année de macronisme au pouvoir.
55:36C'est une catastrophe économique.
55:38Allez, on ne vous mettra pas d'accord sur les résultats
55:41de l'économie, du bilan économique d'Emmanuel Macron.
55:45On écoutera Michel Barnier sur cette question
55:47puisqu'il y aura plusieurs questions sur ces suppressions de postes.
55:50Merci beaucoup, François Jolivet.
55:51Je vous en prie, madame.
55:52Merci, Marianne Maximilian.
55:53On ne vous a pas mis d'accord, mais en tout cas,
55:54on a bien écouté les arguments que vous avez partagés
55:57sur le plateau de la chaîne parlementaire.
55:58On retrouve tout de suite Marco Pommier,
55:59qui est salle des Quatre Colonnes.
56:01Quelle est l'ambiance à quelques mètres d'ici
56:03de cette salle des Pas Perdus ?
56:04Eh bien, écoutez, Elsa, cette salle des Quatre Colonnes,
56:06elle s'est largement remplie, vous le voyez sur ces images.
56:08Plusieurs dizaines de journalistes qui attendent
56:12cette séance de questions au gouvernement.
56:14On a pu apercevoir tout à l'heure Olivier Faure,
56:16le premier secrétaire du Parti Socialiste,
56:17ou encore Laurent Jacobelli, député du Rassemblement national.
56:22Une séance de questions au gouvernement
56:24qui sera marquée par un retour, celui de Michel Barnier.
56:27Le Premier ministre était absent la semaine dernière
56:30après une opération au cervical.
56:33Merci beaucoup, Marco.
56:34Et on l'a vu sur notre compteur,
56:36nous sommes à moins d'une minute de la séance des questions
56:38au gouvernement.
56:39On l'a vu passer par la Cour d'honneur.
56:41Le Premier ministre est arrivé, Dario Borgogno.
56:43De quoi va-t-on parler lors de cette séance
56:45de questions au gouvernement ?
56:48Oui, alors que vous voyez derrière moi
56:50les derniers ministres arrivés pour cette séance
56:52de questions au gouvernement,
56:53ils seront interrogés dans quelques minutes
56:55sur l'économie, notamment à propos des plans sociaux
56:58annoncés à la fois par Michelin et Auchan.
57:00Autre thème abordé aujourd'hui, l'insécurité,
57:03avec des questions sur le meurtre de Nicolas,
57:05tué dans une fusillade en Ardèche,
57:07ou encore le narcotrafic dans les territoires ruraux.
57:10Et enfin, les députés aborderont aussi
57:12les inondations en Espagne avec une question
57:14sur ce qui est fait pour prévenir face à de telles catastrophes.
57:17D'ailleurs, la séance débutera par une minute de silence
57:20par les députés en hommage aux victimes des inondations.
57:23Voilà le programme Elsa pour aujourd'hui.
57:29Et voilà, sur ces images de Marion Goussiet,
57:31la garde républicaine et ses tambours.
57:34Tout est prêt dans cette salle des Pas Perdus
57:37pour accueillir la présidente de l'Assemblée nationale,
57:40Yael Broun-Pivet.
57:42Les spectateurs, les visiteurs qui sont venus assister
57:45à la séance de questions au gouvernement sont prêts,
57:48portables à la main, pour immortaliser évidemment
57:51le passage de la présidente de l'Assemblée
57:53qui arrive donc depuis la salle des Fêtes
57:55et qui traverse cette salle des Pas Perdus.
58:04...
58:21Yael Broun-Pivet qui porte le bleu
58:23et le symbole des commémorations du 11 novembre
58:26et qui monte au perchoir de l'Assemblée nationale.
58:28Il sera question des différents plans sociaux annoncés
58:32et Michelin, le président du groupe communiste,
58:35va interroger le Premier ministre Michel Barnier.
58:38Absent la semaine dernière, il fait son retour
58:40pour les séances de questions au gouvernement.

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