Les apparences sont trompeuses. Un exemple : le cours du pétrole en 2024. Il semble avoir été particulièrement sage. Sur les 10 premiers mois de l’année, le Brent s’est situé en moyenne à près de 82 dollars le baril, soit un dollar environ en dessous de son niveau de 2023. Sans prendre aucun risque, il est possible d’affirmer qu’il devrait reculer de 1% environ sur l’ensemble de l’année. En revanche, bien plus compliqué est de déterminer où sera le prix de l’or noir en 2025, voire même simplement fin 2024 tant sa volatilité est importante et échappe à la simple confrontation de l’offre et de la demande. Le déroulé du film de 2024 en apporte une preuve supplémentaire. [...]
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00:00Les apparences sont trompeuses.
00:12Un exemple, le cours du pétrole en 2024.
00:16Il semble avoir été particulièrement sage.
00:19Sur les 10 premiers mois de l'année, le Brent s'est situé en moyenne à près de 82 dollars le baril,
00:24soit 1 dollar environ en dessous de son niveau de 2023.
00:28Sans prendre aucun risque, il est possible d'affirmer qu'il devrait reculer de 1% environ sur l'ensemble de l'année.
00:35En revanche, bien plus compliqué de déterminer où sera le prix de l'or noir en 2025,
00:40voire même simplement fin 2024 tant sa volatilité est importante et échappe à la simple confrontation de l'offre et de la demande.
00:49Le déroulé du film de 2024 en apporte une preuve supplémentaire.
00:53L'année a commencé avec des réductions de production des pays membres de l'OPEB et de leurs alliés sous fond d'une nouvelle montée des tensions au Moyen-Orient.
01:01L'épilogue de cette première phase, le lancement d'une attaque de drones et de missiles par l'Iran contre Israël début avril.
01:09La barre des 90 dollars est franchie, celle de 95 se rapproche, celle des 100 n'est plus qu'une question de temps.
01:17Mais non, le soufflé retombe violemment et le baril est à deux doigts de casser le plancher des 75 dollars début juin.
01:26L'élément surdéterminant est l'inquiétude entourant la croissance mondiale, chinoise plus particulièrement, fait craindre un tassement de la demande de pétrole.
01:35Surtout qu'en face, la production américaine de brut accélère à nouveau avec celle du Canada, du Brésil et du Guyana.
01:43Nouveaux changements de tendance à l'approche de l'été.
01:46Les cours remontent, notamment parce que l'OPEB, à contre-courant de l'agenda prévu, décide de maintenir ses quotas.
01:53Puis les montagnes russes reprennent, au gré des réunions de l'OPEB, des tensions géopolitiques et des craintes d'approvisionnement.
01:59Dernier épisode en date, les représailles israéliennes sur le territoire iranien dans la nuit du 25 et 26 octobre.
02:07En évitant les frappes sur les infrastructures pétrolières et nucléaires, la pression mise sur les cours a néanmoins été limitée et temporaire.
02:16L'escalade a été évitée, mais la situation peut dégénérer à la moindre étincelle.
02:21Dans ce contexte, quelle certitude pour 2025 ?
02:25Côté offres, l'orientation est à la hausse.
02:28Le contingentement des pays de l'OPEB plus devrait progressivement se réduire et la production des pays non membres de l'organisation continuera de s'accroître.
02:36En outre, après des années de baisse, les investissements pour de nouvelles capacités d'extraction sont repartis à la hausse.
02:43A long terme, le potentiel de progression de l'offre est peut-être limité, mais la production ne s'effondra pas de si tôt.
02:51Côté demandes, la tendance est aussi à la hausse, la stagnation de la consommation des pays de l'OCDE étant compensée par celle venue d'ailleurs des pays émergents,
03:00notamment de la Chine, malgré l'essor de la mobilité électrique et le basculement progressif du mix énergétique, du pétrole au gaz et aux énergies renouvelables.
03:10Quant aux pays occidentaux, le calendrier de la sortie des énergies fossiles est pour le moins utopique.
03:16Le bilan de ces deux forces, c'est un marché qui va se retrouver en excès d'offres en 2025, à moins que des événements par nature imprévisible ne changent la donne.
03:26Blocage par les Iraniens du détroit d'Ormuz, où transite 20 à 30% de la consommation mondiale de brut, attaque sur des sites pétroliers.
03:34Le champ des possibles est immense.
03:36Mais à contexte géopolitique inchangé, la configuration du marché est celle d'un nouveau repli de décours qui passerait en moyenne annuelle sous les 80$ le baril,
03:46avec, il est fort à parier, des mouvements de balancier tout au long de l'année.
03:51Historiquement, les cours du gaz naturel s'inscrivent dans les pas de celui du pétrole.
03:55Cela tient au fait qu'il soit souvent un sous-produit de l'extraction pétrolière.
04:01Le développement des marchés de gros de gaz naturel, les conséquences du conflit en Ukraine ont distendu le lien, mais il n'a pas disparu et devrait en partie se resserrer.
04:11Mais que ce soit le pétrole ou le gaz, anticiper les prix à venir tient plus de pari que de la prévision.