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Marc Fesneau, ancien ministre, député du Loir-et-Cher, président du groupe centriste au Conseil régional

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00:00Les Delay avec vous, nous recevons notre invité ce matin, c'est l'ancien ministre Marc Fesneau.
00:06Bonjour Marc Fesneau. Bonjour.
00:07Conseiller régional Centre Val-de-Loire, vous présidez le groupe Centre Démocrate Républicain et Citoyen dans l'opposition à François Bonneau.
00:15La session plénière de la région consacrée à l'examen du projet de budget 2025, c'est aujourd'hui à Orléans.
00:20Le gouvernement, on l'a entendu dans le journal de 8 heures, on en parlait, va diminuer de 8 à 10 milliards ses dotations en collectivités.
00:26Pour la région, ça sera de l'ordre de 60 à 70 millions en moins, c'est pas rien ?
00:31Non, c'est pas rien, mais nous sommes dans une situation budgétaire qui nécessite que chacun puisse prendre sa part.
00:37L'exercice consigne généralement à dire oui, je suis prêt à prendre ma part et dès qu'on pose sur la table la part de l'effort que chacun doit faire, plus personne ne veut le faire.
00:46C'est d'ailleurs valable aussi au niveau national et dans les débats nationaux que nous avons.
00:49On le voit très bien.
00:50Au Parlement où tout le monde dit, il faut réduire la dépense et à la fin, j'ai 40 milliards, à date, à l'heure où je vous parle, 40 milliards de dépenses supplémentaires.
00:55Il a raison d'être en colère, François Hollande ?
00:57Non, d'abord, je vais être obligé, sans être désagréable, de lui rappeler les déclarations qu'il a pu faire en 2014 et 2015.
01:04J'étais moi-même élu municipal et élu communautaire, président de communauté de communes et maires.
01:08Le président Hollande, de façon tout à fait abrupte, sans que toute personne ne soit prévenue, avait décidé de ponctionner 14 milliards d'euros aux collectivités.
01:16De la plus petite, ma commune, où j'ai perdu plus de 10% de mes dotations globales de fonctionnement.
01:22À marche noire, 700 habitants, ça ne fait pas 20 000 ou 30 000 euros, ça se voit dans un budget.
01:26Et moi, à l'époque, je ne participais pas à la majorité de François Hollande.
01:29Je considérais que ça faisait partie de l'effort qu'il fallait que nous fassions.
01:32Et donc, je trouvais assez intéressant, quand on est selon que vous ne serez pas puissant ou misérable,
01:36mais selon que vous soyez dans l'opposition ou la majorité, comme les discours peuvent changer.
01:40C'est le jeu politique, ça, Marc Rideau ?
01:42Je vais vous dire, dans les moments où on est tous à dire, attention, le populisme, il ne faut pas dire n'importe quoi,
01:47je pense que les gens, ils regardent ce qu'on dit.
01:49Et donc, à force de changer d'avis au gré de la situation dans laquelle on est, on nourrit le populisme.
01:54Moi, je n'ai pas changé d'avis. Je considérais, en 2014, qu'il y avait une part de l'effort à faire.
01:58Et ce n'était pas agréable. Je ne dis ni que c'est agréable, ni que c'est populaire.
02:01Mais qu'il faut le faire.
02:02Mais qu'il faut le faire. Et donc, je ne change pas d'avis.
02:04Désormais, je suis dans une autre situation.
02:06Et par ailleurs, je note que cette réduction des recettes,
02:10elle s'appuie après une hausse de plus de 35% sur la période 2016-2024.
02:15Et quand vous lisez, j'en finis, l'avis du Césaire,
02:17qu'est-ce que dit le Conseil économique et social régional ?
02:19Il dit, un, il faut qu'on regarde...
02:22Alors, il note qu'il y a une baisse, effectivement, des recettes de fonctionnement.
02:25Mais il dit, où est allé quand même un peu l'argent ?
02:27Et deux, il faut qu'on évalue mieux l'épileptique publique.
02:29C'est ce que vous dites aussi.
02:30Et trois, il dit à la région de se recentrer sur ses politiques obligatoires.
02:33Et je trouve que ce n'est pas forcément inutile, en tout cas, de s'interroger.
02:37Pas toutes, mais il y a peut-être des priorités à faire.
02:39À force de ne pas faire de priorités, il y a un sujet qui est posé.
02:41Alors, il fait où les priorités ?
02:42Il me semble que la question de transition écologique,
02:44les questions de développement économique et les questions de transport sont des priorités.
02:48La question santé est une question prioritaire, comme on le sait.
02:51Les moyens qui sont mis par la région, ils sont importants.
02:53J'ai toujours soutenu la politique d'installation.
02:56On s'est battu avec François Bonneau pour faire en sorte qu'on ait un CHUA Orléans.
03:02Enfin, bref, on a oeuvré collectivement.
03:04Je trouve que c'est très bien et qu'on a servi l'intérêt général.
03:07Ce ne sont pas des moyens non plus de folie qui sont mis sur la table.
03:10Donc, ce n'est pas ça sur lequel on a besoin de recentrer les choses.
03:13Mais on a quand même besoin de se poser aussi la question de l'efficacité.
03:16On a une politique de transport qui est une des trois plus chères de France, dans les régions françaises.
03:22Est-ce qu'on a vu l'offre se développer, se renforcer, s'améliorer ?
03:25Ça ne crève pas les yeux, comme on dit.
03:27Et donc, on a besoin de travailler sur l'efficacité de la dépense publique.
03:31Les agriculteurs, Marc Fesneau, je change de sujet,
03:34mais ont annoncé de nouvelles actions à partir du 15 novembre.
03:37Vous étiez encore ministre de l'Agriculture il y a deux mois.
03:39Vous entendez leur colère ?
03:41Ils demandent au gouvernement de bloquer la conclusion de l'accord de libre-échange
03:44entre l'Union Européenne et les pays du Mercosur, d'Amérique du Sud.
03:48C'est une demande qui a été relayée en début de semaine par 200 députés de droite et de gauche.
03:52Vous en pensez quoi ? Vous dites quoi sur ce dossier ?
03:55Elle a été relayée d'ailleurs par une autre initiative qui vient du Sénat, d'ailleurs,
03:58de Yannick Jadot, donc ce n'est pas suspect que ce soit en collusion écologiste.
04:05Là aussi, évitons les rodomontades et les trucs inutiles.
04:10C'est le président Macron qui a réussi à obtenir, dans un dialogue direct avec Van der Leyen,
04:15la présidente de la Commission, qu'on ne signe pas le Mercosur.
04:19C'est une décision européenne, donc il faut qu'on fasse pression sur l'Europe,
04:23sur la Commission, sur le Parlement européen, et qu'on se trouve des alliés.
04:27Je trouve que l'initiative qui a été portée par exemple par Yannick Jadot au Sénat,
04:30qui est une initiative de dire, je demande à la France de peser sur ses alliés.
04:34On ne peut pas nous seuls bloquer.
04:36Une voix sur 27, ça ne fait pas la majorité. Je ne sais pas si quelqu'un l'a remarqué.
04:39Et donc on a besoin de peser sur nos alliés pour faire en sorte qu'on puisse opposer cet accord de Mercosur,
04:43tel qu'il est posé sur la table.
04:45Je rappelle que c'est un accord qui a été négocié en 1999.
04:47A l'époque, on parlait beaucoup moins de sujets climatiques, de sujets de déforestation,
04:50et donc ce n'est pas acceptable de signer un accord qui crée autant de distorsions de concurrence
04:54et qui a autant de dégâts sur l'environnement.
04:56Les agriculteurs dans la rue, c'est un risque à partir de la semaine prochaine ?
04:58C'est toujours un risque. Je pense qu'on a fait beaucoup de choses.
05:01D'ailleurs, je salue le travail qui est fait par Madame Gennevard,
05:04qui est la continuité absolue de ce que nous avions posé sur la table.
05:07J'avais dit que ça mettrait des semaines et des mois,
05:09parce que tous ceux qui disent, il n'y a qu'à Faucon, le grand soir, la grande nuit, le grand matin,
05:13c'est beaucoup plus long que ça de simplifier.
05:15Il faut continuer à le faire et il faut être à l'écoute de ce que disent les agriculteurs.
05:18Avec une année aussi, c'est ça qui vient en rajouter.
05:20Une année de récolte et une année climatique qui a été catastrophique.
05:23Est-ce que l'élection de Donald Trump va rebattre les cartes dans les relations commerciales
05:26entre l'Europe et les Etats-Unis ?
05:28Probablement. On l'a vu la dernière fois, j'espère.
05:30Avec l'inquiétude des agriculteurs français ?
05:32Sur le vin, sur tous les sujets d'exportation, sur les droits de douane qui vont être mis.
05:37La question, c'est est-ce que l'Europe va se défendre ?
05:39Est-ce que l'Europe va s'unir ?
05:40Est-ce que l'Europe va enfin se voir comme une puissance
05:42et ne pas se laisser manger d'un côté par les Américains,
05:45et ça ne date pas seulement de Trump,
05:47et de l'autre côté par les puissances comme les Chinois,
05:49avec en plus une puissance qui fait la guerre sur le continent européen.
05:53Est-ce que l'Europe a décidé de disparaître ou d'exister ?
05:55C'est la question qu'on a devant nous,
05:57et peut-être que si l'élection de Trump peut permettre ce sursaut-là,
05:59ça ne sera pas une mauvaise nouvelle.
06:01Merci beaucoup, Marc Fesneau, d'être venu ce matin au rappel
06:03le débat de la session budgétaire du Conseil régional à Orléans aujourd'hui.
06:06Bonne journée.
06:07Bonne journée.

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