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00:00En quelques mois, vous annoncez des dépenses nouvelles, nombreuses,
00:06que ce soit les aides d'urgence à la filière bio, le versement du chèque énergie,
00:12différentes annonces pour la question agricole, pour la santé.
00:17Vous êtes à Dijon, vous avez la revalorisation salariale dans le secteur de la petite enfance.
00:22L'Ukraine, il y en a pour 5 milliards très rapidement.
00:26Donc, vous avez un discours qui est assez ambivalent entre la nécessité de tenir nos comptes,
00:34et à ce moment-là, c'est le début de la dégradation de toute l'année 2024,
00:40où ça part complètement en sucette.
00:43Enfin, je suis désolé, quand il y a un écart de 50 milliards en 9 mois,
00:49c'est juste, c'est une forme d'indigence, et en tous les cas, pour le coup,
00:53un manque de rigueur dans la tenue de nos comptes.
00:57– Alors, je vous propose quelque chose, M. le rapporteur général,
00:59on va prendre dépense par dépense.
01:01Dites-moi, faites-moi la liste des dépenses que vous me reprochez,
01:04ou que vous reprochez à mon gouvernement, le montant,
01:06et je ne vous parle pas du reproche sur leur nature,
01:09mais sur le fait qu'elle serait venue dégrader la trajectoire et le solde en 2024.
01:13– Mais bien sûr que toutes ces annonces, parce que ces annonces s'ajoutent
01:17à d'autres annonces passées qui, elles aussi, continuent de produire des effets.
01:21– On ne va pas, non mais je vais vous dire, on ne va pas…
01:23– Parce que là, en fait, ce que vous dites, M. le rapporteur général,
01:25vous dites, vous avez été nommé Premier ministre,
01:27et puis sont arrivées plein d'annonces budgétaires,
01:29donc d'un côté, vous dites que vous avez fait beaucoup d'économies,
01:32et c'est vrai avec le décret d'annulation de 10 milliards,
01:34avec des mesures qui ont été annoncées sur la sphère sociale,
01:37mais de l'autre, vous avez empilé les dépenses,
01:39donc en gros, si je me mets à la place du Français qui nous regarde,
01:42ce que vous voulez lui faire penser, c'est, en gros, il nous raconte n'importe quoi,
01:46il dit qu'il a fait des économies d'un côté, mais il a explosé les dépenses de l'autre,
01:49donc dites-moi, M. le rapporteur général…
01:51– Je vous ai donné des chiffres… – Non mais allez-y, donc quelles dépenses ?
01:54– Je vous ai donné des… comment dirais-je, des thèmes,
01:56ben si, vous l'avez fait… – Ben dites-moi !
01:58– Vous l'avez fait pour la question agricole, vous l'avez fait…
02:00– Alors, question agricole, non mais arrêtons-nous, thème par thème,
02:02ben non, on est là pour parler de 2025…
02:04– Non, on n'est pas dans une bataille de chiffonniers, tout ça…
02:07– Mais ce n'est pas une bataille de chiffonniers,
02:08c'est pour les Français qui nous regardent et pour éclairer le Parlement.
02:11– Tout ça est parfaitement vérifiable.
02:13– Sujet agricole, mais bien c'est vérifiable, je vais vous répondre.
02:15Donc on commence par le sujet agricole, puisque c'est celui-là que vous évoquez.
02:18Crise agricole, je suis nommé Premier ministre,
02:20il y avait une crise agricole partout en Europe,
02:22immédiatement, je me rends au contact de nos agriculteurs,
02:25effectivement, pour chercher des solutions pour répondre à cette crise.
02:28Qu'est-ce que je fais ?
02:30Je travaille avec eux, je les réunis, et j'annonce un certain nombre de mesures.
02:35Ces mesures sur la crise agricole,
02:37parce que vous avez un chiffre à me communiquer
02:39sur lequel vous me reprochez d'avoir trop dépensé,
02:42ces mesures, c'est 400 millions d'euros.
02:44Est-ce que ces 400 millions d'euros sont venus s'ajouter ou dégrader
02:48les dépenses qui avaient été prévues pour l'année 2024 ?
02:50Non.
02:51Ces 400 millions d'euros, ils sont financés sur la provision pour crise
02:54du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
02:57Donc ils ne viennent pas s'ajouter aux dépenses qui étaient prévues pour l'année 2024,
03:00c'est une enveloppe qui était prévue pour les crises.
03:02Vous avez une provision pour crise, vous le savez, au ministère de l'Agriculture,
03:05qui était prévue.
03:06La seule mesure sur l'agriculture qui, effectivement, est venue,
03:10vous allez voir que c'est l'épaisseur du trait par rapport aux chiffres dont on parle,
03:13non, c'est l'abandon de la trajectoire sur l'augmentation de la fiscalité sur le GNR,
03:17qui a, je le rappelle, été l'élément déclencheur,
03:20un des éléments déclencheurs de la crise des agriculteurs.
03:2270 millions d'euros en 2024.
03:2570 millions d'euros par rapport aux 35 milliards de besoins que vous évoquiez tout à l'heure.
03:30Donc ce n'est pas vrai de dire, il y a 400 millions de dépenses supplémentaires qui sont arrivées
03:34pendant que vous faisiez des économies, vous faisiez des dépenses en plus.
03:36Donc voilà pour le sujet agricole.
03:38Pouvez-vous me dire, monsieur le rapporteur général,
03:40les autres dépenses que vous reprochez à mon gouvernement ?
03:43J'ai évoqué un certain nombre de dépenses,
03:46et le sujet n'est pas de rentrer dans le détail.
03:49Je pensais que c'était l'objet de cette question.
03:51Non, vous savez très bien quel est l'objet.
03:54L'objet, c'est que quand on crée des nouvelles dépenses,
03:58c'est qu'il faut aussi faire des...
04:01C'est un budget qui était déjà prévu ?
04:04Déjà le budget, il n'est pas tenu.
04:07La trajectoire se dégrade en un trimestre.
04:19Est-ce que les dépenses en 2024 de l'Etat sont dérapées ?
04:24Est-ce que les dépenses de l'Etat en 2024 sont dérapées ?
04:27Est-ce que vous assumez la dégradation de nos comptes publics
04:30au long de l'année 2024 ?
04:32J'assume la dégradation des recettes, monsieur le rapporteur général.
04:35Vous l'avez dit vous-même.
04:36Est-ce que les dépenses de l'Etat ont dérapé en 2024 ?
04:38Je vous pose la question.
04:40Les dépenses de l'Etat sur les 7 ans...
04:43Mais en 2024. Vous m'interrogez sur 2024.
04:45Eh bien sur 2024, le déficit...
04:47Mais les dépenses de l'Etat...
04:49Est-ce que les dépenses de l'Etat ont dérapé ?
04:51Mais parce que les recettes ont chuté ?
04:54Mais pas uniquement, puisque vous avez expliqué à l'envie
04:57que tout était assez simple.
04:59En baissant les impôts,
05:01on devait avoir beaucoup de recettes nouvelles.
05:04Monsieur le rapporteur général,
05:05est-ce que dans les dépenses prévues en 2024
05:07par le projet de loi de finances,
05:09est-ce que l'exécution 2024 prévoit
05:11qu'il y ait plus de dépenses que prévu ?
05:13Non, monsieur le Premier ministre.
05:14On devait avoir une amélioration des comptes publics.
05:17On a une dégradation des comptes publics.
05:19Vous l'avez dit depuis le début de cette audition.
05:20Vous avez raison de le dire.
05:21Soit vous êtes dans une situation de déni.
05:25Mais pas du tout.
05:26Je vous ai dit depuis tout à l'heure,
05:27on a eu une diminution et on a eu une chute brutale des recettes.
05:30On est sur le déficit public de la France.
05:32Simplement, je remets en cause.
05:33Et je vois que vous cherchez à éluder ce que je dis.
05:35Je ne cherche pas à éluder.
05:37Puisque vous dites que vous avez prévu
05:39des dépenses supplémentaires sur l'année 2024
05:41qui n'étaient pas prévues.
05:42Je vous demande de m'expliquer lesquelles.
05:43Le déficit public de la France se dégrade gravement
05:47et de manière continue au long de l'année.
05:50Parce qu'il y a une chute brutale des recettes en 2024.
05:51Et pas exclusivement.
05:52Mais alors c'est quoi les autres recettes ?
05:53Vous avez moins de recettes et vous n'arbitrez dans aucune dépense.
05:57Vous avez vous-même rappelé que j'ai pris 10 milliards d'euros d'annulation de crédit.
06:02Vous laissez par trop filer.
06:03Les 10 milliards sont largement insuffisants.
06:06Je vous ai dit comment les 10 autres milliards étaient prévus.
06:08Vous n'avez expliqué que vous ne vouliez pas faire
06:09de projet de loi de finances rectificative.
06:11Je note, monsieur le rapporteur, que vous avez dit…
06:13Le projet de loi de finances rectificative.
06:15On va passer sur le sujet du PLFR à nouveau dont on a parlé.
06:17Vous avez dit tout à l'heure que vous avez dépensé plusieurs milliards qui n'étaient pas prévus.
06:20Je vous demande de me donner des détails.
06:21Vous me donnez un détail sur 400 millions qui était prévu.
06:24J'ai dit que vous aviez effectivement ouvert des postes de dépenses nouvelles par des annonces nouvelles.
06:30Lesquelles ?
06:31Je vous ai donné les thématiques.
06:33Non, vous m'avez dit l'agriculture.
06:34Je vous ai répondu que ce n'étaient pas des dépenses en plus.
06:36Mais si, je vous ai donné un certain nombre.
06:38Il y a des aides urgences, il y a des versements chèque énergie.
06:40Mais chèque énergie, c'est pas chaque année.
06:42C'était prévu dans le budget.
06:43Non, il y a des annonces nouvelles.
06:45Pour qu'on soit précis.
06:46Il y a le sujet de la guerre en Ukraine.
06:48Mais c'est terminé.
06:49De toute façon, le déficit public se dégrade.
06:53Vous êtes responsable de la gestion du budget de la France.
06:57J'assume toutes mes responsabilités.
06:58Je suis là aujourd'hui, vous m'avez invité.
06:59Je suis venu, je réponds à toutes vos questions.
07:01Simplement, M. le rapporteur général, est-ce que vous pouvez entendre,
07:04et je pense que les gens qui nous regardent l'attendent aussi,
07:07que quand vous dites, vous arrivez à Matignon, vous faites des économies d'un côté,
07:12et vous annoncez des dépenses en plus de l'autre,
07:14que je vous demande quelles sont ces dépenses en plus,
07:16qui n'étaient pas financées,
07:17dépenses qui n'étaient pas financées ou prévues dans le budget,
07:19et que vous ne me répondez pas,
07:21vous comprenez que ça sème le trouble pour ceux qui nous regardent ?
07:24D'abord, ce n'est pas ce que j'ai dit.
07:27Non, j'ai dit que vous aviez fait des annonces.
07:31D'abord, je n'ai pas dit qu'elles étaient forcément supplémentaires au budget.
07:35C'est un peu sous-entendu quand vous disiez que ça avait contribué à ne pas tenir les comptes.
07:38Si en plus vous interprétez la totalité des propos…
07:41Non, mais vous revenez sur le propos et je l'entends.
07:43Et deuxièmement, je le redis,
07:45quand vous passez, vous, sous silence, et depuis des mois et des années,
07:49le sujet des reports, parce que le sujet des reports, il apparaît vraiment…
07:53On revient sur les reports, d'accord.
07:54Oui, mais parce que si on veut donner l'égalité dans le débat,
07:58puisque là on est quand même dans un débat un peu à fleur et moucheté,
08:02on se dit les choses.
08:03On est dans une discussion, je pense que c'est mieux de pouvoir se parler comme ça.
08:06Bien sûr, bien sûr.
08:07C'est moins ennuyeux d'abord pour ceux qui nous regardent.
08:09Ils pensent que c'est plus vivant.
08:10Il faut assumer, mais comme derrière, il y a une dégradation…
08:13Mais je note qu'on a parlé longuement des reports.
08:14Vous revenez sur ce sujet, parce que vous ne pouvez pas me dire
08:16quelles sont ces fameuses dépenses qu'il ne fallait pas faire.
08:18Si, comme il y a une dégradation continue des comptes publics,
08:21et donc du déficit public, de mon côté et de notre côté,
08:26comme pour les Français, auxquels je crois, vous comme moi, nous sommes attachés,
08:30on doit la vérité.
08:31Et donc, il ne faut pas non plus se réfugier derrière des prévisions de recettes
08:36comme c'est fait trop facilement.
08:37Il y a un certain nombre de facteurs explicatifs.
08:41Et dans les facteurs explicatifs, je vous le redis,
08:44le fait d'avoir laissé partir un certain nombre de dispositifs de dépenses publiques,
08:49on aura l'occasion d'en parler dans le projet de budget pour 2025,
08:53mais pour l'instant, on est sur la dégradation inédite,
08:57jamais vu autant de crise qui vient de se passer
09:00et qui a continué grandement, malheureusement, en 2024.
09:04Monsieur le rapporteur général, je suis là pour répondre à toutes vos questions.
09:07Je suis là pour réagir aux questions, aux propos que vous tenez en ma présence.
09:12Je vous le demande une nouvelle fois.
09:14Citez-moi une dépense de l'État qui a dérapé en 2024.
09:18Citez-moi une décision que j'ai prise ou que mon gouvernement a prise
09:22de dépenses supplémentaires en 2024 qui n'étaient pas financées.
09:27Pardon, le rapport de crédit, 16 milliards.
09:30On a parlé des reports tout à l'heure.
09:32Vous avez dit tout à l'heure, parce qu'au début de cet échange...
09:34Monsieur le Premier ministre...
09:35Pardon, Monsieur le Président, je termine juste sur ce sujet parce qu'il me tient à cœur
09:37et je pense qu'il y a des gens qui regardent qui ont envie de savoir.
09:39Vous avez dit tout à l'heure, vous arrivez, vous faites 10 milliards d'euros d'économie avec le décret,
09:43mais de l'autre côté, vous annoncez 5 milliards d'euros de dépenses supplémentaires.
09:48Je crois que c'est le chiffre que vous avez évoqué.
09:49En tout cas, vous l'avez évoqué hier avec Bruno Le Maire dans son audition.
09:52C'est quoi ces 5 milliards d'euros ?
09:54Au niveau de l'agriculture, ces 400 millions, ils étaient déjà financés.
09:57Qu'est-ce qu'il y a d'autre dans ces 5 milliards que vous évoquez ?