Ce lundi 11 novembre, la COP 29 démarre à Baku, en Azerbaïdjan. A cette occasion, on revient en vidéo sur les points et questions clés qui entourent cette conférence avec Michel de Muelenaere, journaliste au pôle planète.
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00:00COP, c'est l'abréviation de conférence des partis.
00:05Les partis, en l'occurrence, ce sont tous les états du monde qui ont signé en 1992
00:10une convention sur le changement climatique.
00:13L'objectif de leur action, c'est de réduire le réchauffement du climat
00:18et chaque année, ils se réunissent pour faire le point sur l'état d'avancement
00:23de leur politique permettant d'atteindre cet objectif.
00:27Ici, on est à la 29e du nom, donc ça fait déjà un petit moment qu'ils parlent, qu'ils négocient.
00:33Ça montre que l'objectif est encore loin et que le travail est important.
00:41Il s'agit d'une COP qui porte le numéro 16.
00:43Elle concerne une autre convention des Nations Unies qui est une convention sur la biodiversité.
00:48Là aussi, l'objectif, c'est de préserver la biodiversité,
00:51de restaurer des écosystèmes qui sont dégradés.
00:54Et là aussi, chaque année, les états se réunissent pour faire le point
00:57sur l'état d'avancement de leur politique en la matière.
01:03Alors effectivement, c'est un peu ironique que ce soit un pays qui est un pays pétrogazier,
01:07qui produit beaucoup de pétrole et qui produit beaucoup de gaz.
01:10C'était le cas aussi de Dubaï l'année dernière, c'était le cas de l'Égypte l'année d'avant.
01:14Donc, c'est à la fois un peu ironique parce qu'on parle évidemment de réduire
01:21la production et l'utilisation des énergies fossiles, du pétrole et du gaz.
01:25Mais à la fois, c'est intéressant parce que ces pays sont au centre du débat.
01:29Ils sont interpellés, ils sont mis sous pression.
01:31Et quelque part, on peut imaginer que lors des négociations, des avancées se marquent.
01:37Lors de la dernière COP, on a conclu avec un accord
01:41qui ouvre la porte à une sortie des énergies fossiles à terme.
01:46On va beaucoup parler effectivement de financement international,
01:49financement climatique.
01:50C'est compliqué parce qu'on parle d'argent, évidemment.
01:53Donc du coup, les discussions sont assez compliquées.
01:56Pourquoi financer ?
01:57Parce que dans le monde, il y a des pays qui sont plus riches que d'autres.
02:03Et globalement, ces pays ont construit leur prospérité sur l'utilisation abondante
02:09des énergies fossiles, le pétrole et le gaz et le charbon également,
02:13qui sont des énergies qui émettent beaucoup de CO2.
02:16Donc quelque part, ces pays sont devenus riches, pour caricaturer un petit peu les choses,
02:20sont devenus riches en causant le réchauffement du climat que nous connaissons actuellement.
02:26Ils sont riches, donc ils ont une responsabilité historique.
02:29Et par ailleurs, ils ont beaucoup de moyens.
02:31Et donc, quelque part, l'idée de cette démarche de financement,
02:35c'est de dire ceux qui sont devenus riches et qui, quelque part,
02:39sont responsables d'une certaine manière du réchauffement du climat,
02:43en tout cas d'une bonne partie de ce réchauffement,
02:46doivent aider les pays qui sont plus vulnérables, qui sont plus pauvres
02:51et qui, par ailleurs, ne sont pas responsables du réchauffement du climat,
02:54doivent aider ces pays à se développer, mais surtout à avoir un développement
02:58qui soit plus vert, qui soit moins émetteur de CO2.
03:02Donc toute une discussion autour de la responsabilité, des moyens à mettre en œuvre,
03:07surtout de la question qui paye et qui reçoit cet argent.
03:10Qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce qu'on l'utilise pour réduire les émissions ?
03:13Est-ce qu'on l'utilise pour se protéger contre les impacts qui sont déjà sensibles du climat ?
03:18Donc une discussion très vaste et relativement compliquée.
03:25Je dirais plutôt que ça sert toujours davantage et ça sert même plus qu'auparavant
03:29parce qu'effectivement, le réchauffement du climat ne s'arrête pas.
03:33Pendant les négociations, les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent.
03:36Les catastrophes que l'on dit naturelles, mais qui sont largement forcées par le réchauffement du climat,
03:44elles se poursuivent également, comme on l'a vu très récemment avec les inondations à Valence.
03:49Donc quelque part, ce défi-là, cette urgence-là, cette crise-là, elle subsiste.
03:53Par ailleurs, effectivement, il y a une série d'acteurs comme les États-Unis,
03:57mais pas seulement les États-Unis, qui posent problème dans les négociations,
04:00qui freinent les discussions, qui sont plutôt des éléments perturbateurs
04:06que des éléments qui permettent de conclure des accords.
04:09Mais on n'a pas trop le choix, on doit jouer avec cette réalité-là.
04:14Et ces acteurs-là, d'une certaine manière, il faut pouvoir s'en passer.
04:19Ça veut dire que les autres pays doivent se montrer encore plus volontaires et encore plus décidés
04:26lorsque certains d'entre eux sont sur le point d'abandonner la discussion.