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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle avec Etienne Gernelle du 11 novembre 2024.

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00:007h18, l'édito d'RTL Matin avec vous Etienne Gernel et en ce matin du 11 novembre, vous êtes inquiet Etienne,
00:11parce que vous voyez quelques troublants de similitudes entre ce que l'on a vécu il y a plus d'un siècle et l'Europe de 2024.
00:18Oui, vous savez Amandine, il y a toujours quelque chose de terrible avec les jours fériés,
00:21c'est qu'on oublie pourquoi ils sont là, comme si c'était simplement une RTT gratuite, l'occasion d'un week-end, etc.
00:27Et pourtant ce 11 novembre, il est vraiment d'actualité, c'est incroyable le nombre de clins d'œil que nous fait l'Histoire aujourd'hui.
00:35Alors déjà, parce qu'il y a une guerre qui est en Ukraine, c'est-à-dire quoi qu'il arrive, quoi qu'on en dise, en Europe,
00:40et qui se déroule dans les tranchées, comme la Première Guerre Mondiale.
00:44Et sur le fond, il y a beaucoup de rapprochements historiques possibles, le retour des ambitions impériales,
00:49Poutine évidemment, mais aussi Erdogan, mais aussi par exemple, le début de la dépendance européenne à l'Amérique pour sa liberté,
00:57c'était la Première Guerre Mondiale, ça continue aujourd'hui.
01:00Et puis surtout, vous savez, la Première Guerre Mondiale, dont le 11 novembre a marqué la fin,
01:04fut, comme on le dit souvent, un suicide de l'Europe.
01:07– Dis donc, vous avez le 11 novembre un peu dépressif, le suicide de l'Europe, on n'en est quand même pas là, Etienne.
01:12– Eh oui, mais en même temps, c'est terrifiant, vous savez, l'apathie de l'Europe face à Poutine, ce petit parfum de résignation.
01:19Alors ce 11 novembre, c'est une bonne occasion de lire ou de relire l'un des livres les plus intéressants qui soient sur la Première Guerre Mondiale.
01:25C'est un historien australien, Christopher Clarke, qui a écrit, qui a publié ce livre en 2013 chez Flammarion,
01:32dont le titre était « Les somnambules ».
01:34En fait, le livre raconte comment la guerre est arrivée, sans que personne ne réalise vraiment où on allait.
01:40Aujourd'hui, c'est une autre forme de somnambulisme qui touche l'Europe.
01:44La protection américaine s'éloigne avec Trump, la Russie avance et l'Europe attend.
01:50Et alors c'est intéressant, en 2018, dans un discours à Strasbourg, devant les eurodéputés,
01:55Emmanuel Macron avait déclaré « Je ne veux pas appartenir à une génération de somnambules ».
02:00Il faisait évidemment référence à ce livre de Christopher Clarke.
02:04Et bien si, finalement, Emmanuel Macron appartient à cette génération de somnambuleux.
02:09Oh là là, mais vous êtes bien sombre ce matin, Etienne.
02:11Et oui, peut-être, mais vous savez, l'histoire, ça sert aussi à ça.
02:15C'est parfois un truc de rabat-joie, mais de rabat-joie utile.
02:18Et aujourd'hui, vous savez, dans la lutte contre Poutine et contre les dictatures en général pour la liberté,
02:23seule l'Ukraine paye le prix du sang, ce n'est pas notre cas.
02:26Et alors, tout à l'heure, Emmanuel Macron et Keir Starmer, le Premier ministre britannique qui est en visite à Paris,
02:32vont déposer une gerbe devant la statue de Georges Clemenceau, le père de la victoire.
02:36C'est sur les Champs-Elysées.
02:37Or, Clemenceau, il faut s'en souvenir, a eu cette phrase extraordinaire.
02:41Il a dit « En définitive, les victimes des guerres sont mortes pour rien, seulement elles sont mortes pour nous ».
02:48Alors si on peut se dire au moins une chose aujourd'hui, c'est ça, et aussi, on peut se le dire à propos des Ukrainiens.
02:55Merci beaucoup Etienne Janel, directeur du Point. On va vous remonter le moral tout de suite, restez avec nous.

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