Jacques Sarda
Collectif Nîmes en transition
Collectif Nîmes en transition
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00:008h moins le quart, à la une, ce matin, Maya Baldoro-Frodo, on parle climat avec la COP d'ici.
00:07Oui, une quarantaine d'événements, de conférences, d'expositions, de spectacles animes.
00:12Ça commence aujourd'hui et ça dure jusqu'au 24 novembre.
00:16La COP d'ici, un clin d'œil aux conférences sur le climat à l'échelle mondiale.
00:20En ce moment, on est en pleine COP 29 à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan.
00:24Et on peut dire que les COP se succèdent, mais sans vrai effet sur le réchauffement climatique.
00:29On en parle ce matin avec notre invité, président du collectif Nîmes en Transition.
00:32Bonjour Jacques Sarda.
00:34Bonjour.
00:35Alors, en ce moment, pas tout de suite, parce qu'il est encore un petit peu tôt,
00:38mais on est quand même pas mal à prendre encore le soleil en terrasse, dans le Gard,
00:42alors qu'on est à la mi-novembre.
00:44On en profite, mais il faudrait s'inquiéter plus tôt ?
00:46Alors oui, c'est exactement ça.
00:48C'est-à-dire qu'on en profite objectivement,
00:50parce que de toute façon, immédiatement, comme ça, on ne peut pas faire autrement.
00:54Donc, tant qu'à faire, on en profite.
00:56Mais effectivement, il faudrait s'inquiéter.
00:58C'est un peu le problème de la légende de la grenouille dans la casserole d'eau tiède.
01:05C'est-à-dire qu'on la met dans une casserole d'eau froide,
01:06et on fait chauffer tout doucement, et elle est très bien.
01:08Et finalement, elle se laisse cuire.
01:09Alors que si on la jette dans l'eau tiède,
01:12elle va sortir tout de suite, tout de suite de l'eau tiède.
01:14Voilà, donc on est un peu dans cette même problématique-là.
01:19Nous, on va essayer de s'intéresser beaucoup plus que la question climat.
01:22Justement, c'est un peu ce qu'on reproche à la COP.
01:24Là, vous voyez, la semaine dernière, la COP16 sur la biodiversité s'est terminée en Mexique.
01:30Et puis après, on enchaîne sur une COP climat.
01:32Le climat, c'est qu'un des problèmes.
01:35En fait, le problème, il est d'un système général qui dysfonctionne.
01:40Et tant qu'on prendra les problèmes les uns séparés des autres,
01:45on n'arrivera à peu près à rien.
01:47Et d'ailleurs, ces choses-là sont décrites noir sur blanc,
01:50et même avec des schémas pour le montrer,
01:53dans divers rapports du GIEC ou de l'IPBES,
01:56qui est l'équivalent du GIEC, mais pour la biodiversité, justement.
01:58Et eux, ils ont l'intelligence de travailler ensemble de temps en temps,
02:00de faire des rapports communs.
02:02Donc le problème, il est systémique.
02:03Mais alors, vous, vous vous intéressez quand même au zéro déchet.
02:05Cette année-ci, j'ai bien compris.
02:07Voilà, donc justement, pour aller plus profond à la fois dans les sujets et pas s'éparpiller,
02:13on a dit, on va essayer de travailler à la fois sur parler de systémique
02:18et en même temps, prendre des problèmes plus isolés
02:22et essayer d'aller les traiter en fond.
02:23C'est forcément compliqué.
02:24Donc cette année, on a choisi deux thématiques, déchets, d'une part, et récits.
02:28Alors peut-être on y reviendra sur récits, mais déchets, en tout cas, effectivement.
02:31Et bien justement, par rapport aux déchets, qu'est-ce qu'on peut faire ?
02:34Qu'est-ce que vous conseilleriez à nos auditeurs
02:36pour réduire ces déchets, sa consommation en général ?
02:39Alors ça, c'est des pratiques, c'est assez simple.
02:42Mais bon, hélas, on voit bien que ça ne va pas vite.
02:47En termes ménagers, c'est clair qu'on est à peine,
02:50ça fait plus de 25 ans qu'on est censé faire du tri des emballages
02:54et on voit qu'il n'est pas encore très bien fait.
02:56Maintenant, on est rentré dans le tri des biodéchets.
02:59Là, je pense qu'on va encore mettre très très longtemps à s'y mettre.
03:04Et pourtant, c'est juste une occasion d'organisation.
03:07À la maison, ce n'est pas très compliqué d'avoir un seau pour les biodéchets,
03:10d'aller les descendre dans un petit conteneur dans la rue
03:16ou d'avoir un composteur dans son jardin,
03:18voire même directement chez soi-ou sur son balcon
03:21puisqu'il y a des lombricomposteurs qui permettent ça.
03:25Sur la question des déchets,
03:27on est largement au-delà de la question des déchets ménagers.
03:29Si on va explorer la question des déchets nucléaires, par exemple...
03:33On entendait, par exemple, en reportage dans notre journal,
03:36un reportage sur comment traiter les batteries de voitures électriques,
03:39par exemple.
03:40Ça fait partie des déchets compliqués à recycler et à revaloriser.
03:43C'est clair, c'est clair.
03:44Bon, pour parler des batteries de voitures,
03:48puisque vous venez là-dessus,
03:50il y a, par exemple, un film, c'est Demain,
03:53qui s'appelle Transition intention
03:56et qui montre qu'aujourd'hui, on parle beaucoup du lithium
04:00comme étant la nouvelle pierre philosophale
04:02qui va nous permettre de sauver le monde.
04:05En fait, ce n'est pas très sûr.
04:06C'est-à-dire qu'on se demande des fois
04:07si le remède n'est pas pire que le mal.
04:10Globalement, depuis après-guerre,
04:13on a développé un système où on confond nos envies et nos besoins.
04:19On prend nos envies pour des besoins.
04:21Et donc, on vit largement au-dessus de ce qu'on devrait pouvoir,
04:27du niveau qu'on devrait pouvoir exploiter.
04:30Aujourd'hui, c'est difficile de revenir en arrière.
04:32Mais c'est une question,
04:34c'est-à-dire qu'on est un peu des drogués ou des alcooliques, si vous voulez.
04:36C'est-à-dire qu'on est sorti des limites.
04:41Aujourd'hui, quand on parle des limites planétaires, par exemple,
04:44on sait qu'il y en a six sur neuf.
04:46Il y en a neuf qui sont cruciales.
04:48Il y en a six qui sont dépassées.
04:49Et une septième qui n'est pas loin d'être dépassée.
04:52Donc, l'utilisation des terres, l'exploitation du phosphore,
04:56l'acidification de l'océan, le climat, l'érosion de la biodiversité, etc.
05:01C'est exactement comme un individu
05:03qui aurait un taux d'alcool dans le sang très élevé,
05:07un taux de sucre dans le sang trop élevé,
05:09un taux de gras dans le sang trop élevé, etc.
05:11— Mais derrière tout ça, il y a des questions économiques, bien sûr.
05:15Aussi, vous organisez une conférence avec l'élu de Nîmes Métropole, Frédéric Tousselier,
05:20qui est délégué à l'aménagement du territoire.
05:22C'est un élu qui est contre la loi zéro artificialisation net.
05:26Il a accepté de débattre avec vous.
05:27Il se prête au jeu, finalement, les élus, cette fois-ci.
05:31C'est nouveau, ça ?
05:32— C'est bien.
05:33Ça prouve qu'on avance.
05:34— Vous allez pouvoir discuter.
05:35— Nous, on est en entrecôte numéro deux.
05:38Voilà, on espère qu'à la trois, on aura des poids lourds.
05:42Je ne veux pas dire que M. Tousselier n'est pas un poids lourd.
05:44Il est premier vice-président de l'AGLO.
05:46Donc, c'est quelqu'un qui compte.
05:48En plus, il est justement sur la question d'aménagement du territoire.
05:52Donc, c'est exactement la question qui nous intéresse.
05:56Par contre, on va essayer de le prendre un tout petit peu de côté.
05:58C'est-à-dire, quand je dis ça, comme ça,
06:01au moins, il saura un peu à quoi il va s'attendre.
06:03Donc, il y a effectivement un économiste,
06:05enfin, un économiste, quelqu'un qui s'intéresse de façon macro
06:09à ces questions économiques et de futur,
06:11Nicolas Ballas, qui est professeur à Paris-Dauphine,
06:14qui va faire un exposé sur, justement,
06:16pourquoi le système nous amène dans le mur
06:18et pourquoi, sans doute,
06:20que l'économie ne peut pas être l'alpha et l'oméga
06:24de nos politiques futures.
06:26L'économie, finalement, elle doit juste servir
06:29à nous permettre de vivre dans un environnement sûr
06:32et, enfin, sûr pour tout le monde
06:36et à financer le social aussi.
06:39Parce que finalement, on est à la fois,
06:41je faisais allusion tout à l'heure aux analyses de sang,
06:43on est à la fois dans l'excès et dans le manque.
06:46C'est-à-dire qu'on est dans l'excès
06:47dans notre exploitation de la nature
06:49et dans le manque du point de vue social
06:51où on voit qu'il y a quand même un tas de gens qui meurent de faim,
06:55les inégalités hommes-femmes ne sont pas respectées,
06:59il y a plein de gens qui ne vivent pas en démocratie, etc.
07:02Donc, on a des manques à des endroits,
07:04des surplus à d'autres endroits
07:05et donc, finalement, on n'arrive pas à être dans un environnement sûr.
07:09Et d'ailleurs, à l'occasion de la conférence Économie,
07:11moi j'aurai l'occasion, alors j'ai pris dix minutes
07:13parce qu'il faut laisser la place aux gens
07:17dont la voix de l'envoi est importante,
07:18mais pour expliquer justement ce que c'est que
07:21cette économie qui est située entre deux contraintes
07:24et qu'on appelle l'économie du donut
07:26parce que c'est la forme d'un anneau
07:28et c'est assez intéressant comme boussole.
07:35Pour terminer rapidement, Jacques Sarda,
07:37c'est quoi la priorité dans le regard ?
07:39Quelles actions spécifiques liées à notre département, à nous ?
07:43J'aurais tendance à dire que, effectivement,
07:45c'est la question sur laquelle M. Tousselier se penche,
07:47c'est-à-dire qu'il faudrait effectivement
07:50anticiper encore plus vite la question du zéro artificialisation nette.
07:55Lui, effectivement, il serait pour reporter un peu les échéances
08:00parce que, clairement...
08:01Contre-partificialisé aujourd'hui ?
08:05Ah oui, mais clairement.
08:08Il y a des politiques d'aménagement du territoire
08:10quand on voit qu'à Jonquière-Saint-Vincent,
08:13il y a un lotissement de, je crois, 270 logements qui se fait.
08:17Mais quand on pose la question au maire de Jonquière-Saint-Vincent,
08:19on dit « vous avez 270 emplois ? »
08:22ou 540 d'ailleurs.
08:25Ben non.
08:25Donc les gens vont aller travailler où ?
08:27Oh ben, un peu à Arles et puis beaucoup à Nîmes.
08:29Donc ça veut dire qu'on crée de nouveau un flux.
08:33Donc c'est pas cohérent de vouloir faire de l'habitat,
08:38de nouveaux habitats à Jonquière-Saint-Vincent,
08:39un endroit qui est totalement dépourvu d'emplois.
08:42Et pareil, à Générac, la zone...
08:45Donc éviter de construire encore de nouvelles infrastructures.
08:49Mais c'est pas simple, parce qu'il faut convaincre les gens
08:50que le modèle pavillon, jardin autour, 3000m², etc.,
08:54c'est pas le bon.
08:55Je reconnais que c'est très difficile.
08:58Moi, je suis militant et j'ai choisi de ne pas aller sur le terrain des élus.
09:04Honnêtement, je leur laisse la responsabilité.
09:06Mais par contre, on est là aussi pour les titiller
09:07et essayer à des moments de les ramener.
09:09On fait un peu comme le médecin, en disant « finalement,
09:11vous mangez trop grave, vous fumez trop et vous buvez trop d'alcool ».
09:16Merci beaucoup Jacques Sarda d'avoir été notre invité ce matin,
09:19président du collectif Nîmes en Transition.
09:21Co-président.
09:22Co-président, et donc à l'occasion du lancement de la COP16 à Nîmes
09:26jusqu'au 24 novembre.
09:27Merci beaucoup.
09:28Merci.